Eddie Henderson at Ronnie Scott’s, 4 février 2008 © David Sinclair
Eddie HENDERSON
Collective Portrait
Entre ses
enregistrements, ses tournées avec The Cookers et ses nombreux
concerts, Eddie Henderson est, à 75 ans, l’un des trompettistes les plus
demandés de New York. Son jeu, solide, clair, plein d’autorité,
ancré dans la tradition des années 1950, fait écho à ses maîtres, à commencer par Miles
Davis. Né le 26 octobre 1940, à New York, d’une mère qui dansait au
Cotton Club avec Bill Bojangles Robinson et les
Nicholas Brothers, et d’un père, décédé en 1949, membre du groupe vocal à
succès Billy Williams and the Charioteers, Eddie Henderson grandit avec sa
mère et son beau-père, médecin de musiciens (Duke Ellington, Count
Basie, Miles Davis, John Coltrane, Cannonball Adderley…). A 9 ans, il
reçoit sa première leçon de trompette de Louis Armstrong. Il passe
son adolescence à San Francisco où sa famille est installée depuis
1954. Il étudie la trompette au San Francisco Conservatory of Music et
joue avec le San Francisco Conservatory Symphony Orchestra. Miles,
un patient de son père et un ami de la famille, est sa
première inspiration musicale. C’est lui qui l’encourage à ses débuts.
Il demeure son influence musicale majeure. Eddie Henderson est l’un des rares musiciens à avoir poursuivi une carrière musicale et un
parcours professionnel dans une autre discipline. Entre 1964 et 1968, il étudie la médecine à la Howard University, à Washington, DC.
Bien que spécialisé en psychiatrie, il a aussi exercé le métier de
médecin généraliste. C’est durant ces années d’études qu’il noue une
amitié avec Freddie Hubbard et Lee Morgan. De 1970 à 1973, il fait
partie du groupe historique d’Herbie Hancock, Mwandishi, avec Buster
Williams, Bennie Maupin, Billy Hart, Julian Priester. Après cette
expérience décisive, Eddie Henderson revient au bop et joue avec Joe
Henderson, Max Roach, Pharoah Sanders, Art Blakey et les Jazz
Messengers. En leader, il a enregistré une vingtaine d’albums. Il
fait ses débuts en 1973 avec Inside Out, un album gorgé de funk,
récupérant, dans ces années, les musiciens de Mwandishi, Billy Hart, Buster Williams,
Bennie Maupin, Julian Priester et, à défaut d’Herbie Hancock, George Duke. Dans les
années 1990, il enregistre d’excellents albums avec son groupe composé
de Kevin Hays, Joe Locke, Ed Howard, Lewis Nash, puis Billy Drummond et
Billy Hart. En sideman, il a enregistré avec Gary Bartz, Leon
Thomas, Art Farmer, Mal Waldron, Donald Brown, Billy Harper, Stanley
Cowell, Archie Shepp, Steve Davis, Willie Jones III, etc. Eddie Henderson revient ici sur quelques étapes décisives de son
parcours.
Propos recueillis par Mathieu Perez Photos Jose Horna et David Sinclair
© Jazz Hot n°678, hiver 2016-2017
Jazz Hot: Votre album Collective Portrait a un vrai caractère autobiographique. Vous revisitez des titres que vous avez déjà enregistrés dans les années 1970, et vous jouez accompagné de musiciens que vous connaissez bien. Quelle en était l’idée de départ?
Eddie Henderson: La plupart des albums ont un leader qui est bien mis en avant. Je voulais que les autres membres du groupe aient leur place dans ce projet. Un jour, Mtume, le fils de Jimmy Heath, m’a dit qu’un «portrait collectif» surpasse un autoportrait car cela lui donne plus d’ampleur. Dans Collective Portrait, tous les musiciens ont apporté une vraie contribution.
Pourquoi avoir choisi de reprendre vos deux compositions «Dreams», enregistrée dans Inside Out en 1973, et «Sunburst», dans Sunburst en 1975?
Je ne suis vraiment pas compositeur… Ces compos-là me semblaient les plus réussies, et ce sont des petits motifs qui laissent de la place aux autres musiciens. C’est comme ça que Miles composait, plutôt que d’écrire des notes sur du papier. C’est ce que j’ai appris de lui. J’aime que tout soit ouvert pour qu’il y ait un effort collectif. Et ça donne plus de piment. (Rires)
Eddie Henderson, San Sebastiàn Jazzaldia, 2015 © Jose Horna
Vous avez choisi George Cables, Gary Bartz, Doug Weiss, Carl Allen, avec qui vous avez des liens forts.
Je connais George Cables et Gary Bartz, depuis des années. Carl Allen, depuis qu’il jouait avec Freddie Hubbard. C’est de la chimie musicale. Ils savent quoi faire. Quand Miles avait choisi Herbie Hancock, Ron Carter et Tony Williams, il savait avant même de jouer une seule note que le courant allait passer. C’est de la chimie. Il faut penser à ça quand vous choisissez votre personnel dans un contexte musical. Je savais qu’avec ces musiciens, on jouerait bien ensemble. Je savais que tout le monde serait à l’aise. Je n’ai pas choisi ces musiciens par hasard. Cela doit avoir du sens.
«Morning Song» et «Beyond Forever», vous les aviez enregistré dans Comin’ Through en 1977.
J’ai enregistré ces morceaux avec George Cables sur cet album fusion, car il les a écrites chez moi, à San Francisco. Dans Comin’ Through, George joue du piano électrique. Ici, c’est comme une version acoustique et mise à jour parce que nous avons mûri depuis. Aujourd’hui, je joue une mélodie avec plus d’expérience. Tout a plus de sens, parce que je suis plus âgé. The Cookers, Billy Harper, David Weiss, Eddie Henderson, Donald Harrison, San Sebastiàn Jazzaldia, 2015 © Jose Horna
Pourquoi avoir choisi «First Light» de Freddie Hubbard?
J’ai toujours admiré la façon dont Freddie jouait «First Light». Je l’ai entendu jouer en concert pendant des années. Sur Collective Portrait, on l’a fait en une seule prise. C’est la première fois que ça m’arrive. C’était une façon de souligner l’influence de Freddie sur moi.
Votre album a une vraie dimension d’hommage…
Oui, rendre hommage à Jimmy Heath, Woody Shaw, Freddie Hubbard, Miles Davis, saluer ceux qui nous ont précédés et continuer la lignée.
Dans les années 1960, vous avez étudié la trompette avec Freddie Hubbard et Lee Morgan. En quoi leur enseignement était-il complémentaire?
Ma première inspiration était Miles Davis, puis j’ai entendu Freddie Hubbard et ensuite Lee Morgan. En 1964, je suis parti de San Francisco pour m’installer à Washington, DC, pour étudier à la fac’ de médecine. Pendant quatre ans, je suis allé tous les week-ends à New York en voiture. Le samedi, j’étais chez Freddie Hubbard, et je m’exerçais avec lui. Le dimanche matin, j’étais chez Lee Morgan, et on jouait en duo. Ils m’inspiraient beaucoup par leur jeu et leur facilité sur l’instrument. Ils m’ont montré beaucoup de choses. Ils étaient mes modèles. Tous deux ont été charmants avec moi.
Comment se passaient ces rencontres?
Avec Lee Morgan, on faisait des duos. Il se donnait à fond pour jouer avec moi. C’était incroyable! (Rires) Il me montrait quelque chose, puis il enlevait ses lunettes et me disait en me regardant droit dans les yeux: «T’as compris?» Le lendemain, j’étais chez Freddie Hubbard. Il était très intimidant. Il jouait quelque chose et disait: «Tu sais faire ça?» (Rires) C’était tout le contraire de Lee! The Cookers, George Cables, Cecil McBee, Billy Harper, David Weiss, Eddie Henderson, Donald Harrison, San Sebastiàn Jazzaldia, 2015 © Jose Horna
Vous avez aussi été très proche de Miles Davis. Il était un ami de votre père, et vous le fréquentiez dès l’enfance. Qu’avez-vous appris de lui?
De Miles, j’ai appris la présence. Un jour, c’était au tout début, il m’a entendu à une jam session, j’avais beaucoup de mal. Il m’a dit: «Eddie, arrête d’essayer de jouer de la trompette et joue!» La plupart des musiciens essaient de jouer avec l’instrument. Ils se trompent. L’instrument n’est qu’un véhicule. Il permet à l’âme de s’exprimer. Miles m’a aussi appris à laisser de la place aux autres musiciens. Beaucoup de musiciens, très bons par ailleurs, jouent sans se préoccuper des autres dans la section rythmique. Il faut leur laisser de la place pour qu’ils swinguent. Miles laissait de la place, et ça donnait de l’ampleur à toute l’expérience musicale. C’est pourquoi ses musiciens l’adoraient. J’ai appris ça quand j’ai eu la chance de jouer dans le groupe d’Herbie Hancock, Mwandishi.
Peu de trompettistes ont, comme vous, été proches de Miles Davis, Freddie Hubbard et Lee Morgan…
Vous connaissez cet album de Miles Davis, Nights at the Blackhawk? J’y suis allé tous les soirs. Je n’ai jamais entendu quelque chose comme ça. C’était une expérience spirituelle. Miles logeait chez mes parents. Et vous connaissez celui de Freddie Hubbard, The Night of the Cookers, enregistré au club La Marchal? J’y suis allé avec Freddie les deux soirs. Le type qui crie au premier rang, c’était moi! (Rires) C’était incroyable! La musique, c’est le son. Miles, Freddie, Lee, c’était des trompettistes qui sonnaient différemment. C’est la marque d’un vrai artiste. Le son est votre signature musicale. Je demandais à Miles, Freddie et Lee comment ils avaient obtenu leur son et, bien sûr, la réponse n’est pas verbale. Chez mes parents, je jouais avec un disque de Miles. La première chose que Miles m’a dite est: «Arrête de m’imiter! Façonne ton propre son!» Il est revenu l’année suivante. C’était dans les années 1950. J’ai découvert que Miles, quand il était jeune, avait imité Freddie Webster, qui n’a enregistré que huit mesures. Ceux qui ont entendu Miles avant Miles et Freddie Webster, m’ont dit qu’il était la copie conforme de Freddie Webster. Alors quand il est revenu l’année suivante chez mes parents et qu’il m’a demandé si je le copiais toujours, je lui ai répondu: «Tu veux dire Freddie Webster?» Il a ri! Et il m’a murmuré à l’oreille: «On est tous des voleurs. J’ai juste fait un emprunt à court terme.» Il m’a dit ça comme ça, et il a ri! (Rires) On dérive tous de ceux qui nous ont précédés. Art Blakey m’a dit: «Miles Davis est une pâle copie de Freddie Webster.» Quand John Coltrane a rejoint Miles Davis, il adorait Dexter Gordon, et il sonnait comme lui. C’est bien pour ceux qui apprennent cet art d’avoir des modèles pour ensuite prolonger cette lignée.
Eddie Henderson (flh) at the Tenor Clef, London, 18 october 1991 © David Sinclair Hormis les cours particuliers, jouiez-vous avec Lee Morgan et Freddie Hubbard en concert?
Lee Morgan et Freddie Hubbard m’invitaient à jouer avec eux sur scène. Freddie prenait deux ou trois solos sur chaque titre. Je me demandais s’il allait me laisser jouer! Quand c’était mon tour, il me disait: «Ne joue pas trop longtemps»! (Rires) J’étais ravi! Mais il ne m’a jamais rabaissé. Certains peuvent vous pousser à arrêter de jouer, d’autres vous inspirent.
Quelles ont été les expériences musicales décisives pour vous?
D’abord le sextet de Miles avec Coltrane, Cannonball, Paul Chambers, Wynton Kelly et Philly Joe Jones. L’autre choc a été le quartet de John Coltrane. C’était grandiose! Une expérience spirituelle. J’ai vu les choses autrement, et je me suis mis à penser au cosmos et à la puissance de la musique. C’est autour de cette époque que j’ai rejoint Herbie Hancock et son groupe Mwandishi. C’était le groupe parfait pour moi. Je n’étais pas encore très rodé, mais, pour Herbie, ce n’était pas ça qui comptait. Tout se passait sur un plan cosmique.
Eddie Henderson, Jazzaldia San Sebastiàn 2015 © Jose Horna
Dans Mwandishi, vous avez remplacé Johnny Coles. Comment cela s’est-il passé?
Ça a été un coup de chance. Johnny avait pris six mois pour aller travailler avec Ray Charles. Je connaissais Herbie depuis qu’il jouait avec Miles. A cette époque, on ne parlait que de voitures de sport. Il avait entendu que je jouais de la trompette, mais il n’y croyait pas vraiment. Il m’a quand même embauché une semaine à San Francisco et a vu que je pouvais jouer sérieusement. Sa musique m’allait comme un gant. Billy Hart, Buster Williams, Herbie, Bennie Maupin, Julian Priester et moi-même étions nouveaux dans ce style de musique. Avant ça, Herbie jouait Fat Alberta Rotunda. Comment le son de ce groupe est-il passé de Fat Alberta Rotunda à Mwandishi?
Nous avions fait une pub pour Eastern Airlines. Herbie a écrit huit mesures. A partir de ce motif, on a décidé de jouer free, et c’est devenu «You’ll Know When You Get There». Et puis on a fait «Ostinato». Ça a changé ma vie.
Quel a été l’impact de cette expérience?
C’était le chaînon manquant. (Rires) C’était un événement cosmique. Avant ça, Buster Williams était avec Nancy Wilson, Billy Hart avec Eddie Harris et Jimmy Smith. Moi, je n’étais avec personne. Le courant est passé et tout a décollé.
Quelle est l’origine de vos appellations en swahili?
Mtume était toujours dans les parages. Il était impliqué dans le nationalisme noir. C’est lui qui nous a donné des noms en swahili. Il les avait choisis en fonction des attributs qu’il voyait en nous. Mwandishi signifie «compositeur»: c’était Herbie. Mchezaji, pour Buster Williams, ça signifie «musicien». Jabali, pour Billy Hart, ça signifie «force intérieure». Mganga signifie «médecin de bon conseil»; c’est moi. Julian Priester, Pepo Mtoto, signifie «enfant de l’esprit». Bennie Maupin, Mwile, c’est «corps en grande forme»…
Eddie Henderson, Jazzaldia San Sebastiàn 2015 © Jose Horna
Quel a été l’impact de Mwandishi sur votre propre approche de la musique?
Enorme! Le groupe a duré trois ans et demi. Après Mwandishi, Herbie est parti avec les Head Hunters, et moi avec Art Blakey, Elvin Jones. Je suis revenu au style bebop, et j’ai joué avec Dexter Gordon, Roy Haynes, Joe Henderson… Mwandishi est ma fondation musicale. Je ne suis pas qu’un joueur de bebop ou de free. Je peux faire de la fusion aussi. La musique est un langage. Plus vous connaissez d’idiomes, plus vous parlez de langues. Toutes les expériences sont importantes. Les meilleurs leaders ne vous disent pas quoi faire. Max Roach, McCoy Tyner, Kenny Barron, ne m’ont jamais dit comment jouer. Certains musiciens veulent être sur le devant. Moi, j’essaie d’écouter ce qui se passe. Joe Henderson et Herbie Hancock me disaient: «Viens au concert sans avoir préparé quoi ce que soit et écoute ce qui se passe.» C’est ce que j’ai appris de toutes mes expériences.
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CONTACT: Natsuko Henderson, natnatmusic@aol.com Eddie Henderson et Jazz Hot: n°594-2002
DISCOGRAPHIELeader/coleader LP 1973. Realization, Capricorn 118 LP 1973. Inside Out, Capricorn 122 CD 1975. Sunburst, Blue Note 5 38698-2 CD 1975. Heritage, Blue Note 5 22380-2 CD 1976. Comin’ Through, Capitol 5 78788-2 CD 1978. Mahal, Soul Brother 48 (LP Capitol 11846) LP 1979. Running to Your Love, Capitol 11984 CD 1989. Phantoms, SteepleChase 31250 CD 1989. Think on Me, SteepleChase 31264 CD 1990. Colors of Manhattan, IDA 027 (coleader Laurent de Wilde) CD 1991. Flight of Mind, SteepleChase 31284 CD 1994. Inspiration, Milestone 9240-2 CD 1994. Encontro Em Lisboa (In Concert in Lisbon), Groove Jazz 104/5 CD 1995. Dark Shadows, Milestone 9254 CD 1995. Hub Art: A Celebration of the Music of Freddie Hubbard, Hip Bop 8005 (coleaders Marcus Belgrave, Ron Carter, Freddie Hubbard, Javon Jackson) CD 1997. Trumpet Legacy, Milestone 9286 (coleaders Tom Harrell, Nicholas Payton, Lew Soloff) CD 1998. Dreams of Gershwin, Video Arts 3015 CD 1998. Reemergence, Sharp Nine 1012 CD 2001. Oasis, Sirocco Jazz Ltd. 1015 CD 2003. So What, Columbia 87172 CD 2004. Time and Spaces, Sirocco Jazz Ltd 1027 CD 2004. Manhattan in Blue, Video Arts 3001 CD 2005. Echoes: Live at the Sunside, Marge 34 CD 2006. Precious Moment, Kind of Blue 10008 CD 2009. For All We Know, Further More Recordings 005 CD 2012. The Music of Amit Golan, Minton’s Records 002 CD 2015. Collective Portrait, Smoke Sessions 1501
Sideman CD 1970. Herbie Hancock, Mwandishi, Warner Bros. 9362475412 CD 1972. Herbie Hancock, Crossings, Warner Music 9362475422 CD 1972. Herbie Hancock, Sextant, Columbia/Legacy 64983 LP 1972. Buddy Terry, Pure Dynamite, Mainstream 356 LP 1972. Pete Yellin, Dance of Allegra, Mainstream 363 CD 1972-73. Norman Connors, Dark of Light/Dance of Magic, Sequel 683 CD 1973. Charles Earland, The Dynamite Brothers, Prestige 60616 CD 1973. Charles Earland, Leaving This Planet, Prestige 66002 LP 1973. Norman Connors, Love from the Sun, Buddah 5142 CD 1973-78. The Mizell Brothers, Mizell, Blue Note 11614 LP 1974. Luis Gasca, Born to Love You, Fantasy 9461 CD 1974. Norman Connors, Slewfoot, Kama Sutra/Buddah 5611 CD 1974. Differents Artists, Can’t Hide Love, Brown Sugar 10082 CD 1975. Lenny Williams, Rise Sleeping Beauty, BBR 0302 CD 1975. Gary Bartz, Music Is My Sanctuary, Blue Note 5 80733-2 CD 1975. Norman Connors, Saturday Night Special, Funky Town Grooves 336 CD 1976. Herbie Hancock, V.S.O.P., Vol. 1, Columbia 486 569-2 CD 1976-78. Pete & Sheila Escovedo, Solo Two/Happy Together, Fantasy 24747 CD 1977. Herbie Hancock, V.S.O.P.: The Quintet, Columbia 34976 CD 1977. Billy Hart, Enchance, A&M 75021-0818-2 CD 1977. Richard Davis, Forest Flowers, 32 Jazz 32208 (LP Muse 5180) LP 1977. Richard Davis, Fancy Free, Galaxy 5102 LP 1977. Benny Maupin, Slow trafic on the Right, Mercury 1-1148 LP 1978. Stanley Cowell, Talking About Love, Galaxy 5111 LP 1978. Stanley Cowell, New World, Galaxy 5131 CD 1978. Buster Williams, Dreams Come True, Unidisc 4110 CD 1978. Manhattan Brass, Venus Eyes, Better Days, XY 7589 CD 1979. Art Farmer, Yama, CTI Records 9000 CD 1979. Jessica Williams, Orgonomic Music, Clean Cuts Records CD 1979. Babatunde Lea & Phenomena, Levels of Consciousness, Evidence 222262 CD 1979-88. Dawan Muhammad, Hereafter, Lifeforce Jazz 1020 CD 1980. George Cables, Morning Song, HighNote 7182 CD 1980. Pharoah Sanders, Journey to the One, Evidence 22016 CD 1987. Billy Hart, Rah, Gramavision 18-8802-2 CD 1987. Leon Thomas, Precious Energy, Mapleshade 512.694 CD 1987. Laurent De Wilde, Off the Boat, Ida 025 CD 1987-89. Teruo Nakamura, Wind Smile, Cheetah 00085 CD 1988. Jon Ballantyne, Sky Dance, Justin Time 30 CD 1988. Gary Bartz, Reflections of Monk, SteepleChase 31248 CD 1988. Kenny Barron, Live at Fat Tuesdays, Enja 5071-2 CD 1989. Donald Brown, Sources of Inspiration, Muse 5385 CD 1989. Bill Barron, Higher Ground, Joken Records 102 CD 1989. Billy Harper, Destiny Is Yours, SteepleChase 31260 CD 1990. Ron McClure, Never Forget, SteepleChase 31279 CD 1990. Dave barlow, Hypnotation, Spiral Scratch 009 CD 1991. Kenny Barron, Quickstep, Enja 6084-2 CD 1991. Bertha Hope, Elmo’s Fire, SteepleChase 31289 CD 1991. Will Downing, A Dream Fulfilled, Island 4228482782 CD 1991. Billy Harper, Live on Tour in the Far East, Vol. 1, SteepleChase 31311 CD 1991. Billy Harper, Live on Tour in the Far East, Vol. 2 , SteepleChase 31321 CD 1991. Billy Harper, Live on Tour in the Far East, Vol. 3, SteepleChase 31366 CD 1991. Kevin Hays, Sweet Ear, SteepleChase 31282 CD 1991. David Leonhardt, Departure, Big Bang 9561 CD 1991. Justin Robinson, Justin Time, Verve 513 254-2 CD 1992. Victor Lewis, Know It Today, Know It Tomorrow, Red 123255-2 CD 1992. Benny Golson, I Remember Miles, Evidence 22141-2 CD 1992. Mulgrew Miller, Hand In Hand, Novus 01241631532 CD 1992. Gerry Eastman, Native Son, Williamsburgh Music Center 1992 3050 CD 1993. David Leonhardt, Departure, Big Bang 9561 CD 1993. Billy Harper, Somalia, Evidence 221332 CD 1993. Mal Waldron, My Dear Family, Evidence 22155-2 CD 1993. McCoy Tyner, Journey, Verve 314 519 941-2 CD 1993. Rob Bargad, Better Times, Criss Cross 1086 CD 1993. Stanley Cowell, Setup, SteepleChase 31349 CD 1993. Piero Odorici, Play Kurt Weil, Nelmondo 0941 CD 1993. Jarek Smietana, Live at the Jazz Jamboree, GOWI 33 CD 1994. 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Tony Underwood, Tuba Mirum, Tone East Music 30261 CD 2007. The Leaders, Spirits Alike, Challenge Records 71060 CD 2007. Butch Morris, Nublu Orchestra Conducted by Butch Morris, Nublu Records 00011 CD 2007. Jerry Stucker, It’s All a Groove, Urban Zone 1022 CD 2007. Arnie Somogyi, Accident And Insurgency, Linn Records 306 CD 2008. John Hicks Legacy Band, Mind Wine: The Music of John Hicks, Savant 2096 CD 2009. Benny Golson, New Time, New ’Tet, Concord Jazz 7231121 CD 2009. Meeco, Perfume e Caricias, Connector 598772 CD 2009. Azar Lawrence, Mystic Journey, Furthermore 004 CD 2010.The Cookers, Warriors, Jazz Legacy Productions 1001009 CD 2010. The Cookers, Cast the First Stone, Plus Loin Music 4536 CD 2011. Rick Germanson Quartet Live at Smalls, Featuring Dr. Eddie Henderson, Smallslive 0024 CD 2012. The Cookers, Believe, Motéma Music 92 CD 2014. The Cookers, Time & Time Again, Motéma Music 233883 CD 2015. Steve Davis, Say When, Smoke Sessions 1505
DVD
DVD 2002. Herbie Hancock, BET on Jazz, Image Entertainment 0695BJ DVD 2008. Al Foster, The New Morning: The Paris Concert, In-Akustik 6467
VIDEOS
2007 Portrait of Jennie-Eddie Henderson Flugelhorn https://www.youtube.com/watch?v=Dgx9_Jfdmu0
2009 Eddie Henderson Quartet plays «Phantoms» by Kenny Barron https://www.youtube.com/watch?v=V3OXOfvDnP8
2011 Eddie Henderson with The Cookers at Bohemian Caverns https://www.youtube.com/watch?v=OgZVpc_Ho8E
2013 Jesse Fischer feat. Dr. Eddie Henderson & Sly5thAve – Sunburst https://www.youtube.com/watch?v=P-DIgvfQwlo
Eddie Henderson-famed jazz trumpeter, draft notes with a camera https://www.youtube.com/watch?v=Gv3FLj-wqNs
Eddie Henderson plays Freddy Hubbard https://www.youtube.com/watch?v=KrlBoChIXBE
Eddie Henderson & Friends Play The music of Amit Golan (1964-2010) https://www.youtube.com/watch?v=MT71jAgSBRo
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