Fred HERSCH
The Poet's Touch
Fred Hersch est un artiste qui ne ressemble à aucun autre musicien. Il suffit de le voir jouer au piano en solo, une de ses grandes spécialités. Ses interprétations sont émouvantes, virtuoses. Son répertoire semble illimité. Il nous fait passer de Monk à Jobim, des standards à Joni Mitchell. Et il est la preuve qu’un club de jazz, à New York comme à Paris, peut être rempli pour un musicien seul en scène. Installé à New York depuis 1977, après avoir étudié le jazz auprès de Jaki Byard et la musique classique à la New England Conservatory, à Boston, Fred Hersch (né le 21 octobre 1955 à Cincinnati, dans l’Ohio) s’est bâti une réputation de pianiste insatiable. A la fin des années 1970, puis dans les années 1980, le jeune homme accompagne Art Farmer, Joe Henderson, Stan Getz, Toots Thielemans, entre autres. En leader, il lance son trio dès 1983, multiplie les enregistrements (plus d’une cinquantaine aujourd’hui, dont dix en solo), joue régulièrement au Bradley’s avec Sam Jones. Aujourd’hui, à New York, on peut l’entendre jouer en solo au Village Vanguard, au Mezzrow et, à Paris, au Duc des Lombards.
S’il n’a jamais eu autant de succès, le pianiste revient de loin. Il a failli mourir plus d’une fois. Dans les années 1980, il découvre sa séropositivité. En 2008, suite à une démence associée au VIH, il tombe dans le coma durant deux mois. A son réveil, ses cordes vocales sont paralysées. Il ne peut ni s’alimenter, ni marcher. Il passe un an à l’hôpital, récupère à force de ténacité et doit réapprendre le piano. Depuis cette expérience terrible, il va, comme il le dit, à l’essentiel. Et il a raison. Chacune de ses performances, chacun de ses enregistrements sont des moments de grâce, de beauté, d’originalité. Fred Hersch est un grand artiste. Il ne ressemble à aucun autre musicien. Propos recueillis par Mathieu Perez Photos de David Sinclair
© Jazz Hot n°679, printemps 2017
Jazz Hot: Comment préparez-vous un concert solo?
Fred Hersch: Je ne m’exerce pas beaucoup. Si j’ai un concert, je joue en général une heure par jour. Une fois au club, je joue une demie heure. Si le piano est bon et si le son est bon, je vais jouer ce dont j’ai envie le moment venu, et tout ira bien. Je ne prépare pas les sets. La préparation est plus mentale.
Aujourd’hui, jouez-vous plus en solo?
Je dois jouer autant en solo qu’en trio.
Vous êtes le premier à avoir joué une semaine entière au Village Vanguard en solo. Comment cela s’est-il passé?
Très naturellement. Je jouais au Vanguard avec mon trio. Ce devait être en 2003 ou 2004. Drew Gress était mon contrebassiste. Il était en Californie à ce moment-là. A 17h, il m’appelle. Son avion était retardé ou annulé. Il ne pensait pas pouvoir être là pour le premier set.
Qu’avez-vous fait?
J’ai appelé John Hebert. Lui aussi était en Californie. Et, lui aussi, ne pouvait pas arriver avant le second set. Alors à 21h, avant de débuter, j’ai dit à Lorraine Gordon, la patronne du club, que j’allais jouer en solo. Je n’ai pas eu le temps de lui demander. Elle n’a pas eu le temps de me dire non. J’ai joué comme ça tout un set. Ça a plu à tout le monde. Puis, six mois plus tard, je sortais l’album Live at the Bimhuis qu’on avait enregistré à Amsterdam. J’ai dit à Lorraine qu’on avait cet album qui allait sortir, et je lui ai demandé si elle serait intéressée par me faire jouer une semaine en solo. Je pense que ça a marché parce qu’elle m’avait entendu jouer en solo auparavant. Elle voyait ce que ça allait donner. C’est pour ça qu’elle a accepté.
Combien de fois jouez-vous au Village Vanguard chaque année?
Je dois y jouer trois ou quatre fois par an.
Et combien en solo?
Une semaine en solo, c’est un vrai défi!
Dans quel contexte préférez-vous jouer aujourd’hui?
En général, je préfère les salles de concert. D’un autre côté, quand il y a des gens assis à un mètre de vous, vous sentez leur présence. Les gens viennent au Vanguard pour une vraie expérience jazz. On ne sert pas à manger. On boit un verre. On écoute la musique. L’acoustique y est aussi excellente. Une très légère amplification suffit. Je pense qu’avec mon trio, c’est là qu’on joue le mieux. Notre dernier album Sunday Night at the Vanguard est le second enregistré là-bas et ça doit être le meilleur qu’on ait fait. Il est nommé pour plusieurs Grammy Awards. Je ne sais pas si j’en gagnerai un. J’ai été nommé dix fois sans en gagner un seul. Mais c’est sympa quand vos pairs reconnaissent que vous avez fait quelque chose de qualité.
Jaki Byard a joué un grand rôle dans votre approche du piano solo. Quand l’avez-vous rencontré?
Je jouais du jazz en professionnel à Cincinnati. Je suis autodidacte. Je savais que Jaki enseignait au New England Conservatory à Boston. Il jouait sur certains de mes disques favoris, avec Mingus, Eric Dolphy, ses disques en leader aussi. Je suis donc allé le voir. J’ai joué pour lui, et je suis entré au Conservatoire comme ça. Jaki était formidable à tous les niveaux. C’était un excellent soliste. Il n’est pas aussi connu qu’il devrait l’être.
Combien de temps avez-vous étudié avec lui?
Pendant un an. Il a éveillé mon intérêt pour toute l’histoire du jazz, en remontant à Earl Hines et Teddy Wilson. Il m’a convaincu qu’on pouvait jouer beaucoup de styles différents dans un même titre ou dans un même set, et que tout pouvait rester cohérent.
Quelle était sa méthode?
Le plus souvent, on jouait à deux pianos avec lui. Je le regardais jouer aussi. On a traîné ensemble.
N’avez-vous étudié que le jazz au New England Conservatory?
Non. Je voulais profiter du département de musique classique. Après avoir étudié un an avec Jaki, j’ai étudié avec un prof classique.
Sir Roland Hanna a aussi beaucoup compté pour vous. Pourquoi?
Je traînais beaucoup avec lui à New York. Je pense qu’en soliste, il était à son meilleur. Il était charmant avec moi. Il m’a encouragé à travailler en solo.
Votre premier concert en solo date bien du Kool Jazz Festival en 1979?
C’était mon premier concert en solo.
Puis vous avez enregistré un album en solo en 1993 (Live at Maybeck). Entre ces deux dates, jouiez-vous en solo?
Oui. Pas autant qu’aujourd’hui. Je jouais pas mal. Même à des restos. J’adorais jouer.
Votre approche du solo a-t-elle beaucoup changé avec les années?
Je joue toujours une grande diversité de musique dans un même set. C’est devenu plus large avec le temps. Comme mon aisance. Il y a aussi beaucoup de solos quand on joue en duo ou en trio.
Quels étaient les pianistes qui ont exercé la plus grande influence sur les autres musiciens dans ces années?
Quand j’ai commencé à jouer en solo, à part Jaki et Roland qui étaient plus pour les connaisseurs, les deux grands solistes étaient Cecil Taylor et Keith Jarrett. C’était le pôle nord et le pôle sud. Cecil a son propre langage, très complexe. D’ailleurs c’est très intéressant à étudier. Keith, c’est l’opposé. Moi, j’étais un peu au milieu, et je devais jouer ce qui me paraissait authentique. Aujourd’hui, mon jeu est plus ouvert en solo qu’il ne l’était auparavant. Je me sens plus à l’aise pour faire ça.
Vous êtes un des rares à jouer en solo.
C’est peut-être devenu une spécialité. Je ne sais pas. Peut-être quand je joue en solo, mes influences classiques ressortent plus, bien qu’elles soient présentes avec mon trio. Quand j’étais jeune, je ne voulais pas devenir concertiste. Je n’avais pas la discipline pour passer six heures par jour pour étudier une étude de Chopin. Et puis, Horowitz jouait toujours, que pouvais-je apporter de plus? (Rires) Aujourd’hui, je pense qu’un bon jeu au piano est un bon jeu au piano. Le piano est un instrument incroyablement versatile. C’est le seul qui vous permette de faire plusieurs voix en même temps. Ça, ça m’a toujours intéressé, depuis que j’écoute de la musique.
Quelle est la place de la musique classique dans votre vie?
Je jouais du classique de 10 ans à 18, 19 ans, puis j’ai repris au Conservatoire et, à partir de 1982, j’ai étudié avec une prof qui m’a aidé à trouver mon son et à avoir une relation plus détendue avec le piano. A l’occasion, je travaille un morceau de Bach ou Brahms.
Pourquoi avoir dédié «Pastorale», une composition enregistrée sur Solo (2014), à Robert Schumann?
J’ai déjà rendu hommage à des compositeurs et à différentes personnalités. Dans «Pastorale», les textures sont simples mais très pianistiques. Je joue du jazz mais peut-être avec un accent ou une influence plus classique. Si une composition est forte, elle vous fait jouer d’une certaine façon. Chaque titre me fait jouer un peu différemment.
Vous jouez régulièrement de la musique brésilienne. D’où vous vient ce lien avec cette musique?
A Cincinnati, je jouais avec un guitariste qui jouait de magnifiques ballades de bossa nova. Quand je me suis installé à New York, je jouais dans un club avec Edison Machado, un batteur brésilien très connu. Il m’a montré différents rythmes. Je fréquentais beaucoup de musiciens brésiliens à l’époque.
A quand remonte votre premier voyage au Brésil?
Je suis allé pour la première fois au Brésil en 1983. C’était avec Toots Thielemans. Je suis revenu avec une pile de disques. Au fil des années, j’ai travaillé avec d’excellents musiciens comme Leny Andrade, Luciana Souza. Je joue souvent de la musique brésilienne dans mes sets.
Dans les années 1970, le mode de vie jazz n’était pas le même qu’aujourd’hui. Pouvez-vous nous décrire le vôtre?
A cette époque, New York était une scène active 24h sur 24. Pour tenir, il y avait beaucoup de drogues! On vous donnait 50 dollars, et vous alliez acheter de la coke avec ça. C’est comme ça qu’on tenait. Au Village Vanguard, on jouait trois sets. 22h, 23h30, 1h. Tous les soirs. Au Bradley’s, on jouait de 21h45 à 2h45. Quatre sets. Aujourd’hui, on joue deux sets. Et tout est plus tôt. C’est plus formel. A l’époque, on ne faisait que jouer. Quand vous avez 21 ans, vous avez l’énergie pour ça. Aujourd’hui, je pourrai encore jouer trois sets, mais je m’y prendrai différemment.
Avez-vous travaillé dès votre arrivée à New York?
Tout de suite. Mon colloc’ était bassiste. Il m’a trouvé des gigs. Puis, j’ai commencé à rencontrer les autres pianistes. Lorsqu’ils avaient des gigs qu’ils ne pouvaient pas faire ou qu’ils ne voulaient pas faire, ils m’appelaient. C’était l’époque du répondeur téléphonique, pas du portable. C’était sympa’. Les gens passaient aussi vous voir chez vous. Les jours paraissaient plus longs. Avec la technologie, on dirait qu’on bouge plus vite mais qu’on fait moins de choses et qu’on prend moins de plaisir. Je ne sais pas si ça a été si utile que ça.
Quels étaient vos clubs de prédilection?
Bradley’s. Le Village Vanguard, où j’ai accompagné Joe Henderson dans les années 1980. J’ai joué dans tous les clubs de New York. Aujourd’hui, je dirais le Vanguard, le Bimhuis et des salles de concert comme le Konzerthaus à Vienne, le Herbst Theatre à San Francisco, Jordan Hall à Boston.
Selon vous, de quand date la fin des longs sets dans les clubs et des engagements d’une semaine et plus?
Je pense que ça a commencé à la fin des années 1980, début des années 1990. Les gens buvaient moins, se droguaient moins. Le prix des places a augmenté. Certains clubs se sont mis à servir de la nourriture. A l’époque, peu de clubs servaient à manger. On buvait surtout. C’est ce qui gardait le prix des entrées bas. On jouait plus et plus tard. Pour les engagements, par exemple, j’ai joué avec Art Farmer pendant quatre, cinq ans. On travaillait vingt semaines par an. Deux semaines entières à New York, une à Chicago, une à Los Angeles. Les groupes pouvaient être des groupes. J’ai eu la possibilité de garder mon trio pendant sept ans et demi parce qu’aujourd’hui, j’ai assez de travail, et je peux jouer une semaine au Vanguard ou au Jazz Standard. Mais, si vous êtes en milieu de carrière, vous aurez un soir ou deux. Ça met de la pression sur chaque set.
Sur scène, il n’y a jamais de partition.
Il n’y a pas de partition sur scène. Nous avons un répertoire énorme. Les musiciens l’ont mémorisé. On est libre de jouer. Sur scène, on s’écoute plutôt que de lire des partitions.
De quand date votre premier trio?
De 1983. C’était avec Marc Johnson et Joey Baron. On a enregistré notre premier album en 1984, sorti en 1985.
Composiez-vous beaucoup?
non, pas beaucoup à l’époque. Il y a eu la période avec Michael Formanek et Jeff Hirshfield. On a joué plus de compositions originales. Le répertoire a changé avec Drew Gress et Tom Rainey. Plus de compositions originales. Le répertoire a de nouveau changé avec Drew et Nasheet Waits, puis avec John Hebert et Nasheet, et aujourd’hui avec John et Eric McPherson.
Jouez-vous davantage de compositions originales dans vos concerts?
Je joue ce dont j’ai envie. Parfois, la moitié du set sera des compositions originales. Parfois, il n’y en aura que deux. Vous n’avez pas besoin de composer pour que ce soit original. Prendre un morceau que tout le monde a entendu mille fois et en faire quelque chose de personnel, c’est ça le test.
Votre personnalité musicale a-t-elle beaucoup changé?
Je pense que j’avais ma personnalité musicale dès le départ. J’ai entendu des K7 où je joue à 20 ans. Je vois d’où je viens. Ça m’a pris du temps bien sûr et, après ma maladie et mon rétablissement, je me suis détendu encore plus. Résultat, ma carrière est plus importante depuis que je suis moi-même. Il y a des périodes dans la vie d’un artiste où il essaie trop. J’ai arrêté de faire ça.
Bradley’s est un club qui a beaucoup compté pour vous. Quand y êtes-vous allé pour la première fois?
Je suis allé au Bradley’s dès que je me suis installé à New York. J’habitais à côté. J’y allais presque tous les soirs. Je suis le musicien le plus jeune que Bradley a programmé. J’ai pris Sam Jones pour m’accompagner. Puis Sam m’a pris dans son groupe à lui. C’est lui qui m’a recommandé à Art Farmer. Et par Art, j’ai rencontré Joe Henderson.
Quand avez-vous rencontré Sam Jones?
J’ai rencontré Sam pour la première fois en 1978, peut-être même en 1977. La première fois que j’ai joué au Bradley’s, c’était avec lui pendant une semaine en 1978.
Qu’aimiez-vous chez lui?
Il avait une façon magnifique de garder le temps. Tout le monde avait un respect inconditionnel pour lui. S’il disait: «Ce gosse peut jouer», c’était une vraie reconnaissance. Jouer avec lui a beaucoup aidé le jeune pianiste que j’étais à s’imposer sur la scène new-yorkaise.
Qu’avez-vous appris de lui?
J’ai tant appris de lui! C’était un mentor. J’ai appris ce que le swing signifiait au plus profond. Comment rythmer un set. Comment s’entendre rythmiquement avec un autre musicien. Il me donnait des conseils pour les affaires aussi.
Après Sam Jones, vous jouiez au Bradley’s avec Buster Williams. Pourquoi ce choix?
Au début des années 1980, Buster était énorme. Il avait un sens du temps exceptionnel, un beat formidable, une grande connaissance harmonique. Sam, Buster, Ron Carter, Charlie Haden, tous ces musiciens avec qui j’ai joués étaient exceptionnels. C’est la crème de la crème.
Tous les pianistes allaient au Bradley’s. Ils pouvaient être sévères…
C’étaient les juges les plus durs! Un soir, Mingus est venu. J’ai flippé complètement! Je me suis planqué dans le bureau. Sam est venu me voir et m’a dit que Mingus était venu en chaise roulante au club pour m’écouter jouer. Bradley lui avait parlé de moi. Il m’avait dit que Mingus ne serait pas là si ma place n’était pas ici. Monte sur scène et donne tout. C’était le meilleur conseil possible.
Quels étaient les pianistes dont vous ne ratiez pas les sets?
Tommy Flanagan jouait souvent. Jimmy Rowles jouait tous les dimanches. J’ai entendu tous les pianistes, Roland Hanna, Cedar Walton, Joanne Brackeen, Kenny Barron, etc.
Etes-vous resté en contact avec Jaki Byard et Roland Hanna?
J’ai perdu de vue Jaki la dernière année de sa vie. Je voyais Roland de temps en temps. Mais je leur ai dit l’impact qu’ils avaient eu sur moi.
Les paroles, les mots comptent beaucoup pour vous.
J’ai grandi en écoutant les disques de James Taylor, de la Motown, d’Aretha Franklin, des Beatles. Les mots étaient très importants. Patti Smith, Leonard Cohen, Joni Mitchell, ce sont de vrais littéraires. Vous pouvez les comprendre même s’ils peuvent utiliser un langage parfois très sophistiqué. Quand j’ai commencé à jouer des standards, j’ai senti très tôt qu’il était important de connaître les paroles de ces chansons. Savoir ce qu’elles veulent dire affecte ma façon de jouer. J’ai du mal à jouer une chanson dont je n’aime pas les paroles. Et j’ai accompagné d’excellents chanteurs qui m’ont appris le pouvoir des mots.
En 2005, vous avez sorti votre adaptation libre du recueil de poème Leaves of Grass de Walt Whitman, interprétée par un octet et deux chanteurs (Kate McGarry, Kurt Elling). Quel est votre rapport à ce poète et à la poésie en général?
La poésie de Whitman m’a toujours attiré. Je lis de la poésie. Au lycée, j’ai étudié un peu de poésie française. Je me suis intéressé à Walt Whitman au Conservatoire.
Comment vous y êtes-vous pris pour adapter cette œuvre?
Chez Whitman, il n’y a pas de rimes mais des rythmes internes si vous lisez avec attention. La sélection du texte qui correspondant à ce que je voulais dire a pris du temps. Ça a pris sept ou huit mois puis j’ai composé la musique en un mois. Ce n’est pas académique. J’ai fait ce qui me parlait.
Vous avez aussi récemment travaillé avec la poétesse américaine Mary Jo Salter. En quoi a consisté ce projet?
J’ai composé un morceau pour Mary Jo qui s’appelle Rooms of Light. Elle a écrit des vers sur la photographie que j’ai mis en musique. Ça n’a pas eu beaucoup de succès mais j’ai beaucoup aimé faire ça.
Norma Winstone a écrit des paroles pour vos compositions. Qu’en pensez-vous?
Norma a vraiment tout compris. Elle est incroyable! Elle a aussi écrit des paroles pour Kenny Wheeler, Ralph Towner, etc. Pour les musiciens de jazz, c’est la meilleure dans cet exercice. Kurt Elling aussi est bon. Et Jon Hendricks, bien sûr. C’est le top!
La spiritualité fait partie de votre vie. A-t-elle une place plus importante depuis votre maladie et votre rétablissement?
Dans ma famille, la religion était une construction sociale. Mes parents n’étaient pas des juifs pratiquants. Je suis de la génération hippie. A la fac, je faisais de la méditation transcendantale. Et plus tard, en 1999, j’ai commencé la méditation bouddhiste. Les points de vue de Whitman sont très bouddhistes en un sens.
Comment ça?
Apprécier la nature. Vivre dans le moment présent. Apprécier ce moment présent. Le jazz doit être comme ça.
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DISCOGRAPHIELeader LP 1985. Horizons, Concord Jazz 267 CD 1986. Sarabande, Sunnyside 1024 CD 1989. The French Collection: Jazz Impressions of French Classics, Angel/EMI 49561 CD 1989. Heartsongs, Sunnyside 1047 CD 1991. Forward Motion, Chesky 55 CD 1991. Evanessence: A Tribute to Bill Evans, Evidence 22204-2 CD 1992. Dancing In The Dark, Chesky 90 CD 1993. Red Square Blue, Angel/EMI 54743 CD 1993. Live At Maybeck, Concord Jazz 4596 CD 1994. Plays, Chesky 116 CD 1995. Plays Billy Strayhorn. Passion Flower, Nonesuch 79395-2 CD 1995. Point In Time, Enja 9035 2 CD 1996. I Never Told You: Fred Hersch Plays Johnny Mandel, Varese Sarabande 5547 CD 1996. Plays Rodgers and Hammerstein, Nonesuch 79414-2 CD 1998. Thelonious: Fred Hersch Plays Monk, Nonesuch 79456-2 CD 1999. At Jordan Hall: Let Yourself Go, Nonesuch 79558-2 CD 2001. Songs Without Words, Nonesuch 79612-2 CD 2002. Live at the Village Vanguard, Palmetto 2088 CD 2004. The Fred Hersch Trio + 2, Palmetto 2099 CD 2005. Leaves of Grass, Palmetto 2107 CD 2005. Live at the Bimhuis, Palmetto 2116 CD 2006. Night & the Music, Palmetto 2124 CD 2008. The Fred Hersch Pocket Orchestra: Live at Jazz Standard, Sunnyside 1222 CD 2009. Plays Jobim, Sunnyside 1223 CD 2010. Whirl, Palmetto 2143 CD 2011. Alone at the Vanguard, Palmetto 2147 CD 2012. Alive at the Vanguard, Palmetto 2159 CD 2014. Floating, Palmetto 2171 CD 2014. Solo, Palmetto 2180 CD 2016. Sunday Night at the Vanguard, Palmetto 2183
Coleader CD 1988. ETC, Red Records 123233 (avec Steve LaSpina et Jeff Hirshfield) CD 1989. Short Stories, Atlantic 81989 (avec Janis Siegel) CD 1991. ETC. Plus One, Red Records 123-249 (avec Steve LaSpina et Jeff Hirshfield, Jerry Bergonzi) CD 1991. Mirage, Justin Time Records 38-2 (avec Jeri Brown) CD 1992. Other Aspects, Suitcase Music 4 (avec Matt Kendrick) CD 1994. Beautiful Love, Sunnyside 1066 (avec Jay Clayton) CD 1995. Concerto for Harmonica, TCB 94802 (avec Toots Thielemans) CD 1995. Slow Hot Wind, Varese Sarabande 5552 (avec Janis Siegel) CD 1997. Thirteen Ways, GM 3033 (avec Michael Moore, Gerry Hemingway) CD 1998. Songs We Know, Nonesuch 79468-2 (avec Bill Frisell) CD 2000. 4 In Perspective, Village Life 009 (avec Kenny Wheeler, Norma Winstone, Paul Clarvis) CD 2001. As One, Winter & Winter, JMT Edition 919-003-2 (avec Jane Ira Bloom) CD 2003. Songs & Lullabies, Sunnyside 1108 (avec Norma Winstone) CD 2008. This We Know, Palmetto 3900 (avec Michael Moore) CD 2009. Thirteen Ways: Focus, Palmetto 2055 (avec Michael Moore, Gerry Hemingway) CD 2013. Free Flying, Palmetto 2168 (avec Julian Lage)
Sideman LP 1976. The New England Conservatory Jazz Repertory Orchestra, Happy Feet (A Tribute to Paul Whiteman), Golden Crest 31043 LP 1979. Art Farmer, Yama, CTI 9000 LP 1979. Billy Harper, The Awakening, Marge 09 LP 1979. Billy Harper, In Europe, Soul Note 1001 LP 1979. Sam Jones, Something New, Interplay 7726 CD 1981. Chris Connor, Lover Come Back to Me: Live at Sweet Basil, Evidence 22110-2 LP 1982. Art Farmer, Warm Valley, Concord 212 LP 1982. Art Farmer, A Work of Art, Concord 179 LP 1982. Art Farmer, Mirage, Soul Note 1046 LP 1982. Jane Ira Bloom, Mighty Lights, Enja 4044 CD 1985. Eddie Daniels, Breakthrough, GRP 91024 LP 1986. Jon Metzger, Out of the Dark, VSOP #36 CD 1986. Roseanna Vitro, The Time of My Life: Songs of Steve Allen, Sea Breeze 3037, 1999 LP 1986. Art Farmer, You Make Me Smile, Soul Note 1076 LP 1987. Jimmy McGary, Palindrome, Mopro 116 LP 1987. Toots Thielemans, Ne me quitte pas, Milan A 303 LP 1987. Roseanna Vitro, A Quiet Place, Skyline Records 1001 LP 1987. Tony Dagradi, Sweet Remembrance, Gramavision 18-8707-2 LP 1987. Jane Ira Bloom, Modern Drama, Columbia 40755 CD 1987. Eddie Daniels, To Bird With Love, GRP 9544 LP 1988. Jane Ira Bloom, Slalom, Columbia 44415 LP 1988. Maureen McGovern, State of the Heart, CBS 44500 LP 1988. Jon Metzger, Into the Light, VSOP #67 CD 1988. Toots Thielemans, Only Trust Your Heart, Concord 355 LP 1988. Lee Konitz, Round & Round, Music Masters 60167 LP 1988. Meredith D’Ambrosio, The Cove, Sunnyside 1028 CD 1990. Judy Niemack, Long As You're Living, Free Lance 014 CD 1990. Michael Bocian, Go Groove, GM 3016 CD 1992. Michael Moore, Home Game, Ramboy #02 CD 1993. Matt Kendrick, Composite, Ichiban 1166 CD 1993. Jean-François Prins / Judy Niemack, Beauty and the Prince, AMC 50-044 CD 1993. Roseanna Vitro, Softly, Concord 4587 CD 1993. Garrison Fewell, A Blue Deeper Than The Blue, Accurate 4700 LP 1993. Enrico Granafei, Enrico Granafei Quartet, Krien Records 1277 CD 1994. Mary Cleere Haran, This Heart of Mine, Varèse Sarabande 5482 CD 1994. Danny Peck, Danny Peck, RCA 66287-2 CD 1994. Leny Andrade, Maiden Voyage, Chesky Records 113 CD 1994. Michael Moore, Chicoutimi, Ramboy #06 CD 1995. Dick Sisto, American Love Song, Jazzen CD 1995. Rich Perry, What Is This?, SteepleChase 31374 CD 1996. Bonnie Lowdermilk, This Heart of Mine, Axolotl Jazz AX0104 CD 1996. Michael Callen, Legacy, Significant Other 50951 CD 1996. Jane Ira Bloom, The Nearness, Arabesque Jazz AJ0120 CD 1997. Dominique Eade, When The Wind Was Cool, RCA 09026 68858-2 CD 1997. Gary Burton & Friends, Departure, Concord 4749-2 CD 1998. Kelley Johnson, Make Someone Happy, Sapphire 7611 CD 1998. Ben Sher, Tudo Bem, BGI 101 CD 1998. Michael Moore, Bering, Ramboy #11 CD 1998. Steve LaSpina, Distant Dream, SteepleChase 31448 CD 1998. Arthur Lipner, Portraits In World Jazz, Jazzheads 9058 CD 1999. Barbara Sfraga, Oh, What a Thrill, Naxos Jazz 86047-2 CD 1999. Jane Ira Bloom, The Red Quartets, Arabesque Jazz 0144 CD 2000. Mary Pearson, You And I, Arkadia Jazz 71325 CD 2000. Roseanna Vitro, Conviction: Thoughts of Bill Evans, A Records 73208 CD 2001. Karen Oberlin, My Standards, Miranda Music 1002 CD 2003. Miles Donahue, In The Pocket, Amerigo 100 CD 2003. Luciana Souza, North and South, Sunnyside 1112 CD 2003. Andrew Sterman, Blue Canvas with Spiral, Breath River Music 1813 CD 2003. Jane Ira Bloom, Chasing Paint, Arabesque Jazz
VIDEOS
Fred Hersch, «Olha Maria», «O Grande Amor» (Jobim), Live at Jazz at Lincoln Center, NYC, January 15th, 2016 https://www.youtube.com/watch?v=q4dWw17kdT0 Fred Hersch (p)
Fred Hersch, «In Walked Bud», Barcelona, 2010 https://www.youtube.com/watch?v=Hw58HK3GYAg Fred Hersch (p)
Art Farmer Quartet, Live at the Village Vanguard, 1980 https://www.youtube.com/watch?v=jq2N4T9C5B8 Fred Hersch (p), Bob Bobdly (b), Akira Tana (dm)
Joe Henderson, Live at the Village Vanguard, 1985 https://www.youtube.com/watch?v=BQsZb70iVdU Joe Henderson (ts), Fred Hersch (p), Chip Jackson (b), Al Foster (dm)
Fred Hersch, Leaves of Grass (2005) https://www.youtube.com/watch?v=r1iE0m982ag
Fred Hersch Trio, «Endless Stars» (2003) https://www.youtube.com/watch?v=9LB5daFCr_c Fred Hersch (p), Drew Gress (b), Nasheet Waits (dm)
Billy Harper Quintet, «Priestess» (1979) https://www.youtube.com/watch?v=IuYt_H0YIgY Billy Harper (ts), Everett Hollins (tp), Fred Hersch (p), Louis Spears (b), Horace Arnold (dm)
Fred Hersch, «The Peacocks» (1986) https://www.youtube.com/watch?v=8azw9BhkB-I Fred Hersch (p), Charlie Haden (b), Joey Baron (dm)
Fred Hersch & Norma Winstone, «A Wish» (2003) https://www.youtube.com/watch?v=9R9lPk2Gkg0 Norma Winstone (voc), Fred Hersch (p)
Fred Hersch, «You Must Believe In Spring» (1991) https://www.youtube.com/watch?v=NWiXOYTtIcM Fred Hersch (p), Toots Thielemans (hca), Michael Formanek (b), Jeff Hirshfield (dm)
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