France, Espagne, Allemagne, Italie, Grèce, Grande-Bretagne 2018-2019 La dérive totalitaire de l’Union Européenne…
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2 janvier 2019 Gilets Jaunes, France, 2018-2019 Notes sur la 8e semaine de lutte sociale
Une action des Gilets Jaunes de Toulouse (envoyé à la rédaction)
L’action se déroulera en plusieurs étapes:
En amont
Ramassage de goupilles flash-balls et résidus d’armement utilisés contre les manifestants. Lors des prochaines manifestations.
(Le ramassage de ces déchets offre une dimension écologique à cet acte bien que secondaire sur cette action mais ça reste notable et important à souligner à notre sens)
-Transformations en colliers (jaunes pour l’occasion)
Lors de l’action
Nous commencerons par un spectacle devant le palais de justice, des performeu-rs/ses, danseu-rs/ses ainsi que des percussionnistes seront présents pour théâtraliser notre vision.
Nous représenterons la justice aux ordres du politique et donc aveugle a une idée plus concrète de la justice réelle.
L’interrogation soulevée sera donc que la justice n'est plus actuellement réellement un pouvoir indépendant, chose qui remet sérieusement en question la notion de démocratie.
Aussi la performance/chorégraphie mettra lumière l’excès et les débordements autoritaires de la police ainsi que le regard relativement biaisé que relaient certains médias «mainstream».
Cela offrira aussi la possibilité d'évoquer la question de la nécessité de prendre en compte le «pouvoir médiatique» si l'on désire construire une nouvelle démocratie plus juste à l’avenir.
Certain(e)s autres participant(e)s représenteront le peuple.
A la fin du spectacle nous déposerons les « colliers Flash-Balls » sur les marches du palais de
justice.
S’ensuivra un morceau de Beatbox avec des rappeurs de la scène underground toulousaine, qui commenceront à mettre des mots sur cette action.
Après cela il y aura une prise de parole :
Nous travaillons avec des avocats, qui s’intéressent de près a ces questions de dérives autoritaires étatiques, (Loi travail, Zad…) et qui prendront la parole
Nous resterons le plus objectif possible, a priori la vérité parlera d’elle-même.
Aussi certaines associations actives sur ces questions prendrons la parole elles aussi, lors de l’action, ce qui pourrait remettre en lumière les revendications des avocats, en colère eux aussi, et la dérive très autoritaire de notre état sur la question des manifestations en france (voir article d’amnesty) et donc ajouter ces thématiques en plus de notre demande de justice à propos des diverses violences subies par les Gilets Jaunes en ce moment.
Aussi nous aurons des témoignages de personnes ayant été jugées certains seront présents pour prendre la parole en direct mais nous aurons également des témoignages retranscrits que nous lirons/interprèterons aussi.
Une plage d’expression est encore ouverte pour les personnalités publiques qui pourront s’exprimer sur ces sujets et pour certains apporter leurs lumières, nous avons quelques pistes et rentrons en contact avec ces personnes.
Puis une partie humoristique, intervention de clowns, scènes humoristiques autour du thème des violences étatiques.
L’action se terminera par une demande publique d’amnistie pour tous les manifestants jugés ces dernières semaines.
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Nous aurons besoin d’un relais médiatique, le but étant de nous offrir un droit de réponse. En effet nous avons collecté pas mal d’articles qui se faisaient le relais de la justice actuelle, ceci sans trop prendre en considération le point de vue des accusés, ni des alertes d’associations de droits humains, et nous avons collecté bien moins d’articles mettant en lumière l’abus autoritaire de ces jugements ainsi que la gestion très violente de la police a l’égard des manifestants.
Des jugements excessivement lourds ont été rendus, beaucoup de personnes ont été blessées. Mise en détention ou en prison ferme a tort. Je pense qu'il est urgent que d'autres voix soient entendues, d’autres analyses plus critiques.
Nous serons présents a L'AG du 6 janvier pour en parler, parler des avancées ainsi que pour fixer la date ensemble et récolter les flash-balls, costumes et idées complémentaires.
Aussi chose importante au sein des GJ, on ne représente pas un parti ni une seule cause/ revendication. L’idée sera aussi de faire intervenir des associations, médias, personnes publiques déjà investies sur ces questions et ce au-delà du mouvement gilets jaunes.
Pour le moment ni le milieu artistique ni le milieu LGBT ne sont très représentés à l’image. Ce sera une occasion aussi de fédérer de nouvelle énergie nécessaire à l’avancée/construction d’un monde plus juste.
Nous pensons que chacune des expériences et revendications qui viennent s'ajouter a cette révolte est une force et permet d'être fédérateur, ainsi que de travailler dors et déjà une «démocratie» locale (pour le moment) de manière horizontale.
C'est à chacun de partager sa douleur et de prendre pour sienne la douleur de l'autre pour collectivement trouver les solutions les plus justes.
Nous pensons qu’il est préférable d’opter en faveur de la puissance de l’intelligence collective plutôt que de céder encore à la gestion par le pouvoir autoritaire et hiérarchique.
Merci de votre écoute et j’espère vous retrouver bientôt.
Force à nous pour qu’enfin le Juste se hisse
Gilets Jaunes et Citoyens de Toulouse
Seconde arrestation d'Eric Drouet La seconde mesure
prise par ce gouvernement en 2019 confirme la première, puisqu'à nouveau, ce 2 janvier, Eric
Drouet, Gilet Jaune à l'origine du mouvement, vient d'être arrêté sans l'ombre d'un prétexte,
dans une pratique qui relève de la nature fasciste de ce pouvoir. Pour les rares naïfs qui y croyaient, le dialogue promis aux Gilets Jaunes est déjà sans objet. La réponse du président des riches à la colère des Gilets Jaunes: la répression des chômeurs Après
le discours essentiellement répressif du 10 décembre 2018 et celui des vœux
toujours aussi hypocrites, machinaux, par une personnalité sans âme, entre mensonges médiocres et
sanctions non dissimulées, la première mesure de l'année 2019 est
symbolique de l'état d'esprit du président Macron dans sa lutte à mort
contre les Gilets Jaunes qui continuent leur combat et plus largement contre les pauvres, avec
une première décision tournée contre les chômeurs (décret du 30 décembre 2018), prise entre Noël et
jour de l'an donc, et dont la finalité, loin de réduire la pauvreté en
France, va l’augmenter de manière dramatique et pour des chiffres jamais
atteints au siècle précédent: le gouvernement vient de décider de
radier en masse
les demandeurs d'emplois, en leur imposant d'accepter (radiation
au-delà de deux refus) n'importe quel type d'emploi, à n'importe quel
salaire, dans n'importe quel lieu, quelle que soit la qualification,
quelles que soient les situations personnelles, familiales, d'habitation,
etc. Le contrôle, la radiation et la suppression des allocations deviennent donc les fonctions essentielles et premières de Pôle Emploi. La finalité est bien entendu de diminuer massivement les
effectifs de Pôle Emploi (déjà programmée et avalisée, cf. les brochures syndicales internes) avant une
privatisation du marché de l'emploi; mais surtout il s'agit de faire chuter
artificiellement les chiffres catastrophiques d'un chômage de masse
installé en France depuis plus de 40 ans par cette oligarchie, qui a exporté ailleurs l'outil de production et qui a ainsi privé de travail une part toujours grandissante de la population, pour faire
pression sur les salaires et ramener la France au niveau d'un état
sous-développé socialement, industriellement, comme le sont déjà bon nombre de pays riches
comme les Etats-Unis, malgré la richesse obscène de leurs
milliardaires. Le résultat attendu en est la
pression du chômage et d'une pauvreté accrue qui empêche les salaires
d'augmenter, sans l'inconvénient pour l'oligarchie macronienne de
mauvais chiffres de chômage à publier dans les médias, si peu critiques
et professionnels, comme c'est déjà le cas en Allemagne, en
Grande-Bretagne ou au USA où un nombre élevé de chômeurs-ses ne sont plus pris en compte, et sont radiés non seulement des statistiques, mais aussi privés d'allocations et de l'accès à la santé. Les conséquences en sont la précarisation à
outrance des travailleurs-ses qui ne pourront bien entendu plus recevoir
les revenus des assurances chômage pour lesquelles ils et elles ont
pourtant cotisé de manière solidaire et vont se retrouver sans droits aux assurances sociales. La réalité de la France n'est
pas que les cotisations sociales prélevées sur la collectivité soient
trop importantes pour les particuliers ou les petites et moyennes
entreprises installées en France, mais bien que ces contributions
solidaires sont détournées de leur objet, c'est à dire que la sécurité
sociale au sens large, dont font partie l'assurance chômage, la santé,
l'éducation, la redistribution solidaires des richesses produites en
France prioritairement vers les plus pauvres, fragiles ou précaires,
secondairement vers l'investissement dans le développement de l'outil de
production des petites et moyennes entreprises/commerces, et que la
fiscalité en général comme les cotisations sociales sont détournées de
leur objet vers l'enrichissement des plus riches (la France est championne du monde des dividendes versés aux actionnaires), vers la grande
distribution, vers les multinationales qui ont pour beaucoup financé et soutenu la
campagne du président des riches. Le détournement du produit
solidaire de l’assurance chômage, comme plus largement de toutes les
contributions de solidarité vers l'enrichissement des plus riches, est
une manière de convertir la contribution solidaire des Français en une taxation
supplémentaire, un impôt négatif de plus comme l'est la baisse des taux des livrets de caisse d'épargne. C'est une entreprise de démolition de ce qui a fait depuis un siècle et demi le
ciment de la France sous la pression des classes les plus pauvres. C'est un
forfait de plus à mettre au compte de la mafia oligarchique qui a élu
l'actuel président (cf. la rubrique à lire). Les prochains
objectifs, comme la destruction d’un système de retraite solidaire, sont
déjà au programme de 2019 d'un président qui a promis la peau des Français à
ses sponsors de la finance internationale, à l'Union européenne qui est l'antenne administrative de l'oligarchie en Europe.
A lire: Tribune parue dans L'Humanité (26 novembre 2018) par Monique et Michel Pinçon-Charlot, les auteurs de l’ouvrage La violence des riches: chronique d'une immense casse sociale, Editions La Découverte https://www.humanite.fr/deux-sociologues-dans-les-beaux-quartiers-avec-les-gilets-jaunes-664163
A écouter: Macron, le candidat de l'oligarchie Juan Branco détaille l'ascension et la prise de pouvoir de Macron Une synthèse publiée sur le site Là-bas si j'y suis, où Juan Branco est interviewé par Daniel Mermet. Comment
il n'est nullement besoin de faire intervenir des Russes ou des hackers
pour truquer les élections de 2017 en France: les détails de la prise
de pouvoir en France par l'oligarchie et par son champion, Emmanuel
Macron. Il est difficile, si quelqu'un en doutait encore, de parler de
légitimité du président actuel. Aux Etats-Unis, cela aurait fait l’objet
d'une enquête de la justice, comme on le constate à propos de
l'élection de Donald Trump… https://la-bas.org/la-bas-magazine/entretiens/Juan-Branco-desosse-Macron?fbclid=IwAR2u1CQHMtPtAPw7HX8Q5VOPvdlmSlbMV0zoZ4exFH6vY8yp0NVmobg-rjk
7 décembre 2018 Gilets Jaunes, France, 2018 Notes sur la 4e semaine de lutte sociale
La fessée Au moment où l'Assemblée nationale vient de voter l'interdiction de la fessée en
franchissant la porte de la vie privée (car la maltraitance des enfants
a par ailleurs déjà ses lois), le même pouvoir macronien qui est
l’émanation et la source de cette Assemblée, met à genoux les enfants
pour une humiliation et une punition collective sans fondement (la
culpabilité collective n'existe pas en droit), s'octroyant un pouvoir de
punir collectivement des enfants. Ses forces de police (qui ne sont donc pas si exemplaires) se permettent également de
les gazer, matraquer, sans nuance de traitement et sans légitime défense, sans que personne n'évoque
la notion de maltraitance d'enfants. La loi et le droit sont des
réalités relatives. Les lois sont démocratiques dans un pays
démocratique, les lois ne sont pas démocratiques dans une oligarchie,
d'où la prudence avec laquelle on doit légiférer, même quand on pense
être en démocratie, ce qui n'est pas le cas en France, car on ne sait jamais qui va avoir le pouvoir
demain, ou aujourd'hui pour ce qui est de la France de Macron. https://www.youtube.com/watch?v=eQ7v43omodA
Veillée d'armes ou état de siège? Samedi 8 décembre 2018. De
tous les plateaux TV et des médias affolés, en quasi totalité inféodés à
l'oligarchie (Bouygues, Drahi, Bolloré, Křetínský, Niel-Pigasse, Etat,
Europe), émanent un discours obsessionnel sur l'insécurité à Paris,
visant à vider la Capitale, non seulement de ses habitants mais aussi
des Gilets Jaunes, pendant que les forces de «l'ordre macronien»
investissent en masse le terrain avec armes, blindés et probablement
10000 policiers, gendarmes, etc., pour Paris et 100000 pour la France.
Un état de siège qui ne dit pas son nom. On empêche de manifester sans
prendre le décret d'état de siège pour l'imposer,
qui aurait été de mauvais effet au niveau de l'opinion publique, pour
ce qu'il reste de cette démocratie confisquée par l'oligarchie. Les
Gilets Jaunes ont essayé timidement de maintenir leur manifestation,
mais le pouvoir macronien et au premier étage son gouvernement, jouent
sa survie dans cette épreuve de force dont il entend sortir vainqueur
quels qu'en soient les risques. Les opposants à cet état de siège non
décrété, ceux qui voudraient faire respecter la démocratie et le droit
de manifester à Paris et en France, sont d'ores et déjà qualifiés
d'irresponsables (pour ceux qui appellent à la manifestation) ou de
casseurs (ceux qui s'y rendront librement). Ils doivent savoir qu'ils
n'ont aucune compréhension à attendre de ce pouvoir et de son importante
garde prétorienne (près de 100000 membres des forces de l'ordre ont été
mobilisés), payée pourtant par leurs impôts, ni d'une justice aux ordres
car ils seront traduits devant les tribunaux express pour avoir défendu
la démocratie (comme ce fut le cas en 3e
semaine), une parodie de justice (à l'origine prévue pour le
hooliganisme et les pilleurs). Tout le monde est prévenu. Rappelons que
les membres des forces de l'ordre sont des sur-citoyens puisqu'ils sont
assermentés.
La Constitution de la Ve République est-elle démocratique? On
se souvient que la démocratie s'appuie sur la nécessité de séparation
des pouvoirs (législatif, exécutif et judiciaire, et même aujourd'hui,
par extension, économique, médiatique, politique et syndical). Sans le
savoir pour la plupart d'entre-eux, les Gilets Jaunes viennent de
remettre en cause la Constitution de la Ve République (par
leur transgression de cette oligarchie de fait et leur compréhension
intuitive qu'en France, le grand chef est Macron avec une série de
pouvoirs asservis et plus ou moins corrompus). La Constitution de la Ve République, par sa logique, a transformé une république parlementaire (les Ière, IIe, IIIe et IVe
Républiques) en une monarchie élective où le pouvoir (législatif aussi
bien qu'exécutif, en partie judiciaire et de fait médiatique et
économique) est concentré sur le Président et l'oligarchie européenne
qui lui donne ses ordres, même si l'Assemblée donne le théâtre, jusque dans son décor, d'un
pseudo travail législatif (les lois, comme les choix sont décidés par le
seul président et l'oligarchie européenne, même si le président les
fait rédiger et enregistrer par sa majorité). Une telle concentration de
pouvoirs voulue par un maurrassien, Charles de Gaulle, dans une vision archaïque du monarque et du chef aristocratique, a été un véritable coup d'état (en
1958, Mitterrand l'a évoqué avant de s'en repaître). Dans la
configuration macronienne, cela devient un véritable danger de
dictature, car la Constitution de la Ve République permet à
Macron de prendre les pleins pouvoirs (article 16), ce qu'il ne va pas
manquer de faire si la situation, ce samedi en particulier, ne lui donne
pas satisfaction, c'est-à-dire la pacification du pays, avec au mieux
pour les Gilets Jaunes quelques mesures dont l'effet ne durera pas très
longtemps. C'est sans doute pour ça qu'il a remis son discours à lundi.
Si la France a débordé le samedi: Article 16. Si le dentifrice est
rentré dans le tube, avec une ville de Paris endormie et des provinces silencieuses, Macron rajoutera un
peu de vaseline avant de préparer sa revanche. La traîtrise, il connaît, c'est ainsi qu'il a conquis le pouvoir. Contrairement aux Gilets
Jaunes dont beaucoup sont pressés par la violence et l'urgence sociales de
leur condition de prolétaires, Macron a le temps devant lui; il est confortablement
nourri et logé à leurs frais, comme l'ensemble des pouvoirs, de la police et de
la justice. Le temps est aussi un grand pouvoir qui devrait être
compensé entre riches, moins riches et pauvres, en vraie démocratie. Le chantier (une lutte) pour une
démocratie en France n'a jamais été aussi désespéré, mais l'apparition
des Gilets Jaunes reste une respiration démocratique sans équivalent
depuis 1968 d'autant plus éruptive que le couvercle oligarchique
européen et macronien est de plomb. Les gens, comme l'évoquait Carlo Levi dans son beau livre Les Mots sont des pierres, se sentent exister dans cette mobilisation. Ils parlent entre eux et ils parlent de l’organisation de leur vie. Comme en Mai 68, et avant depuis 1789, voire même comme dans toute révolte populaire. Mais les Gilets Jaunes, ils ne le savent pas tous, n'ont rien à
attendre que ce qu'ils seront capables d'imposer, à Macron comme à
l'Europe, et cela ne se fera jamais sans douleurs, comme c'est le cas depuis 4 semaines, à Paris et dans les permanences nuit et jour sur les rassemblements.
Et le jazz dans tous ça? Il
est certain que certains amateurs de jazz se posent, encore, la
question du rapport entre le jazz et ce que nous vivons, et pourquoi Jazz Hot
en parle. Ils n'ont pas bien lu sans doute cette revue depuis ses
origines et depuis 30 ans en particulier. Ils n'ont pas bien écouté
leurs disques de jazz et pas compris que le peuple et ses revendications
d'égalité sont à la source de cette grande musique qu'est le jazz.
C'est une musique de la vie, pas à consommer et cela vaut pour les
amateurs comme pour les critiques ou les artistes eux-mêmes dont l'œuvre
ne vaut dans le jazz que par la réalité de vie qu'ils auront été capables
d'y mettre. Je me contente ici de restituer la parole de James Baldwin dont nous faisons état dans un compte rendu de lecture (Jazz Hot n°685): «La
musique ne commence pas comme une chanson… Oublie toutes les conneries
que tu entends. La musique peut devenir une chanson, mais elle commence
par un cri. C’est tout. Ça peut être le cri d’un nouveau né, ou le bruit
d’un cochon qu’on tue, ou celui d’un homme à qui on coupe les couilles.
Et ce son est partout. Les gens passent des vies entières à essayer
d’étouffer ce son.» C'est si bien dit que je vais me passer de commentaires…
Yves Sportis/Jazz Hot
©Jazz Hot n°685, Automne 2018 2 décembre 2018
Gilets Jaunes-Regard sur trois semaines de luttes sociales
Le soutien des Français(es) ne se dément pas Selon le premier sondage du lendemain du 1er décembre 2018, 72% des Français(es) soutiennent les Gilets jaunes, 90% pensent que le pouvoir est incapable de faire face aux problèmes du pays et 15% soutiennent la résistance violente des Gilets jaunes à l’Arc de Triomphe (ce qui est certainement sous-évalué, étant donné la peur de répondre franchement à cette question). De nombreuses réactions en direct (chaînes d’infos en continus, malgré elles) pendant les manifestations témoignent de ce soutien, y compris parfois d’une compréhension de cette résistance à la violence policière, par des Français(es) par des personnes non violentes, âgées, mères de famille, de nombreuses femmes. La présence de nombreuses femmes et de toutes les générations témoigne du caractère démocratique des Gilets jaunes.
En Province Le mouvement ne s'est pas démenti, malgré là aussi une falsification des chiffres de participation depuis le premier jour. On a pu constater à Toulouse, Marseille et ailleurs que la police avait les mêmes consignes, c'est-à-dire de gazer et de charger des manifestations pacifiques réunissant une population de tous les âges et de tous les sexes, engendrant des scènes de violence dont l"origine est doublement le président et son gouvernement: d'abord par la politique de spoliation des classes populaires, ensuite par les ordres transmis aux forces de l'ordre. Les barrages se poursuivent avec beaucoup de courage en ce mois de décembre, aussi froid que d'habitude en dépit du réchauffement du climat. COPS 24 Dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique, la pollution, les particules fines et le dioxyde de carbone, les cops du président Macron balancent 10000 grenades lacrymogènes sur Paris (payées par les impôts des Gilets jaunes) et ils laissent leurs cartouches de gaz vides sur le terrain à ramasser par des Gilets jaunes payés par les contribuables de Paris. On n’a pas entendu le Maire de Paris ni les écologistes sur la question de la pollution atmosphérique et la santé des Français, si tant est qu'il soit légitime de gazer et charger des Français(es) en 2018. Les Gilets jaunes, eux, n’ont pas balancé de gaz et n'ont pas chargé. Le titre est en référence à la COP24 qui se déroule en Pologne en ce moment et qui, comme les précédentes, laisse une empreinte carbone particulièrement salée, et des frais de réception et de déplacements élevés. En référence aussi à «cops» qui, en argot américain, signifie «flics», comme chacun sait.
L’Arc de Triomphe, un symbole républicain? Petit retour sur l’Histoire de France. Contrairement à ce que dit le pouvoir en ce 1er décembre 2018, l’Arc de Triomphe n’est pas un symbole républicain, mais de l’empire napoléonien dans sa volonté de singer l'Empire romain. En revanche, le monument au Soldat Inconnu, la Flamme (cf. les circonstances de sa création après la guerre de 14-18), à ses pieds, est un symbole républicain. Les Gilets jaunes ne s’y sont pas trompés en taguant l’Arc de Triomphe et en protégeant la flamme du soldat inconnu, avec un chant de La Marseillaise très émouvant et de circonstance. Un tel discernement dans cette confusion installée par les forces du désordre macronien, relève de l’intuition épique des foules quand elles défendent de bonnes causes. Devant ce monument symbole de la Grande Guerre, défigurée dans son récit macronien quelques jours avant, où le pouvoir s’autorise à gazer une partie de son propre peuple, cela dit assez le mépris du pouvoir pour ce peuple de France, et le manque de respect des morts de cette guerre dont beaucoup ont justement été gazés.
Allez les bleus ! Moment d’humour surréaliste dans la bataille de l’Arc de Triomphe: les Gilets jaunes sont au contact des forces de «police» qui balancent moult grenades lacrymogènes depuis l’Arc de Triomphe. Des Gilets jaunes shootent sur les grenades pour les renvoyer à leurs expéditeurs, et les forces de police shootent à leur tour sur ces grenades. A ce moment, les Gilets jaunes entonnent un «Allez les bleus !» goguenard, témoignant de cet humour à la Gavroche qu’on croyait disparu des pavés de Paris… (vidéos sur internet).
Le bidouillage des chiffres du Ministère de l’intérieur Samedi soir tard, les autorités annonçaient finalement avoir mobilisé 66000 membres des forces de l’ordre, dont 6000 à Paris et devant l’Arc de Triomphe principalement, pour 75000 manifestants dans la France entière, soit un policier par manifestant. Ils annonçaient 1000 manifestants à la Bastille avec la CGT et les Gilets jaunes, et 1500 Gilets jaunes, dont quelques centaines de casseurs (200 à 500 selon les moments). Donc, si on comprend bien, les 6000 membres des forces de l’ordre armés jusqu’aux dents, avec une artillerie lourde de 10000 grenades lacrymogènes, assourdissantes et de dispersion, canons à eau, chargeurs, camions et 6000 matraques, ne sont pas en mesure de contrôler pacifiquement si peu de manifestants sans recourir à leurs projectiles. Difficile à croire. Tellement difficile, que le lendemain, le chiffre des manifestants avait doublé sans explication. Comme tous ces chiffres sont bidonnés, il est raisonnable de penser, d’après les témoignages, qu’il y avait environ 5000-15000 manifestants à la Bastille (si on compte évidemment ceux qui arrivent et ceux qui partent pendant le cours de la manifestation), et probablement beaucoup plus que ce qui a été annoncé à l’Arc de Triomphe, faute de quoi, il y aurait des questions à se poser sur l’efficacité des ordres et des forces du maintien de l’ordre, ou plutôt du désordre en l'occurrence. Enfin, après coup, la majeure partie des 400 à 500 arrestations sont des Gilets jaunes (dixit les chaînes d'information), donc pas venus pour casser, mais qui n’ont simplement pas accepté, avec courage, de se faire canarder à faible distance avec 10000 grenades lacrymogènes à partir de 8h du matin, puis charger. Le droit de manifester ne souffre pas de contrôle d'identité systématique et de palpations au corps, sauf en Turquie ou en Tchétchénie, peut-être…
Yves Sportis
Sources (On vous laisse copier et activer les liens, s'ils ne sont pas désactivés ou filtrés par la police de la pensée sur internet, ce qui est à prévoir. Mais nous devons citer nos sources, même quand elles sont balayées, comme les rues de Paris, après les manifestations): https://www.youtube.com/watch?v=euYtLs2LthQ (La guerre des Gilets jaunes, AdcaZz) https://www.youtube.com/watch?v=iK7jn7feVYE (Le Monde) https://www.youtube.com/watch?v=4OOVx-oRp9M (Gilets jaunes : les dégâts à Paris après les violences-CL Press) https://www.youtube.com/watch?v=DxhxOwZHBVk (Gilets jaunes : guérilla urbaine et chaos autour des Champs-Elysées-CL Press) Chaînes d’informations en continu en général, et «journaux télévisés» à regarder avec discernement et recul tant leurs commentaires sont unilatéralement orientés en faveur du pouvoir en place, au point que certains députés de la majorité semblent plus douter du bien-fondé de l’acharnement macronien contre les classes populaires que la plupart des journalistes des médias de l’oligarchie (Bouygues, Bolloré, Drahi, etc., chaînes d’Etat, Chaîne de l'oligarchie européenne, etc.). La puissance du mouvement des Gilets jaunes a cependant réussit à quelque peu pénétrer les plateaux TV, non sans une mauvaise foi certaine et le manque d'objectivité systématique des journalistes défendant le pouvoir au lieu d'ouvrir sans commentaire autre que nécessaire à l'organisation, ses plateaux aux débats entre le peuple et ses élites (des personnalités soutenant Macron, aux ministres de Macron et députés de Macron principalement).
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17 novembre 2018 France, 2018 Solidarité avec les Gilets Jaunes!
C’est une révolte?,– Non, Sire, c’est une Révolution. Dialogue, la nuit du 14 juillet 1789, entre Louis XVI et le Duc de La Rochefoucauld-Liancourt, faisant suite à la prise de la Bastille.
Jazz Hot est solidaire, par essence, avec les Gilets Jaunes, mouvement populaire des pauvres de notre pays «riche», la France, comme Jazz Hot
est solidaire de tous les mouvements d’essence populaire, en France et
dans le monde, de toute nature, contre le sexisme (incapacité à
seulement aligner le salaire d’un homme et d’une femme par une loi en
France, en Europe et dans le monde, et de répartir les responsabilités
politiques, sociales entre les deux sexes), sociaux (les Zadistes, comme
à Nantes, la CGT pour la défense de la SNCF, un vrai enjeu écologique,
du droit des travailleurs, du patrimoine industriel, de l’eau…),
politiques (la République catalane, le Brexit, le vote des Grecs trahis
par Tsipras, des Italiens pour lutter contre l’oligarchie européenne,
quand la France insoumise est victime, comme récemment, du pillage du
fichier de ses militants et sympathisants par la police et la justice
politiques, macroniennes, ou contre la falsification de l’histoire, des
données par des médias inféodés, etc.), esthétique (le jazz qui est une
des formes d’expression les plus abouties de culture populaire qui
conteste le pouvoir des suprémacistes aux Etats-Unis; le cinéma italien
qui depuis Umberto D. de Vittorio de Sica à Le Confessioni de Roberto Ando, en passant par Ci siamo tanti amati
d’Ettore Scola, etc., qui rappellent que l’art est une expression
populaire contre les pouvoirs par essence), toutes résistances qui
opposent, comme le mouvement des Gilets Jaunes aujourd’hui, la morale de
l’égalité, de l’intérêt collectif, du bien public et de la liberté
individuelle et collective à la logique de pouvoir absolu de
l’oligarchie qui règne sur la planète sans partage par le mensonge, la
corruption et l’abus.
Ce ne sont que quelques exemples des luttes admirables qui tout autour de la planète se déroulent quotidiennement, depuis des siècles, et
depuis des années en particulier pour résister au rouleau compresseur
de la société de consommation totalitaire, oligarchique sur le plan de
son organisation, de ceux qui pensent qu’un humain n’est pas l’égal d’un
autre humain, qu’une femme n’est pas l’égal d’un homme, qu’un Afro-Américain n’est pas l’égal d’un Euro-Américain, qu’un pauvre n’est
pas l’égal d’un riche, qu’un citoyen n’est pas l’égal d’un autre citoyen
qui détient un mandat plus ou moins démocratique. Les élections ne sont
pas organisées à la proportionnelle intégrale, le régime présidentiel
est incompatible avec la démocratie, etc., plus toutes les manipulations
électorales (Obama, Trump, Macron, Bolsonaro) qui pervertissent,
corrompent l’idée même de délégation de pouvoir et qui signifient bien
que le vote n’est qu’une dimension de la démocratie, et que cette
dimension élémentaire a même disparu, même dans l’imaginaire (cf. le
taux d’abstention) en regard des manipulations et des trahisons des
mandats.
Ce sont ceux aussi qui, sous le faux prétexte de
simplification (car l’oligarchie produit de la norme seconde après
seconde dans la culture comme dans la vie quotidienne, administrative,
politique) organisent la déréglementation, la destruction des conquêtes
sociales, la destruction des constructions sociales parfois millénaires,
en favorisant le chaos planétaire, en engageant les peuples à procréer,
à se battre entre eux, à migrer en masse, d’abord pour consommer et
après pour alimenter un marché esclavagiste planétaire du travail, en
organisant le plus grand trafic de main d’œuvre et de population jamais
organisé sur la planète et devant lequel les humanistes les plus
sincères sont désarmés, sans solution, perdant toute lucidité et toute
imagination, car il s’agit, c’est vrai, de l’organisation du chaos
planétaire au moyen de la misère humaine. Une prise d’otages à échelle
planétaire contre l’humanisme forcé d’accepter l’inacceptable, ce trafic
humain, sous peine d’être disqualifié de «racisme» par les médias aux ordres
de l’oligarchie. Ce mécanisme déjà identifié au XIXe et XXe
siècle, et qui avait pour but de casser les mouvements sociaux, est
aujourd’hui, avec la procréation et la corruption, l’arme fatale de
l’oligarchie contre les peuples, organisant, avec la complicité
objective des organisations dites «humanitaires» et de la plupart des
organisations de gauche, la destruction des résistances dans les pays de
départs par la désertion des forces vives et des mouvements sociaux, et
la destruction des acquis sociaux dans les pays d’arrivée, par une
pression sur l’emploi, une concurrence entre pauvres, avec au passage, dans ce trafic, la tragédie de
ceux qui y laissent leur vie comme dans la traite d’esclaves
transatlantique ou transsharienne.
L’oligarchie régnant
aujourd’hui sur le monde est une régression de la condition humaine: des
Etats-Unis de Trump, le pollueur, le suprémaciste, après Obama, le
pollueur, qui n’a pas fait avancer d’un centimètre l’égalité entre les
communautés, en régression depuis que Martin Luther King a quitté le
plancher des vaches, au Brésil de Bolsonaro, le raciste qui se propose
sans fard de détruire la forêt amazonienne et d’accroître la pauvreté,
en passant par la France de Macron qui utilise aujourd’hui, pour
surexploiter les pauvres et les soumettre, une écologie prétexte de
bazar, dont le discours a été élaboré par un animateur de TV (même s’il a
démissionné récemment) qui n’a jamais compté ses déplacements en
hélicoptère ou en avion, comme tous les membres de ce pouvoir, pour
aller emmerder les Mongols ou les Indiens d’Amazonie au fin fond de leur
tranquillité et de leur pauvreté; pendant que son gouvernement
développe et vend le nucléaire dont il ne chiffre pas les conséquences
dramatiques à tous points de vue; pendant que ce gouvernement vend des armes de
destructions plus massives les unes que les autres, alimentant sans
limite les guerres les plus absurdes entre dictateurs religieux (Yémen,
Syrie…); pendant que ce gouvernement continue – et c’est une tare de tous les partis politiques–
de flatter la procréation à tout crin tout autour de la planète (pour
la France jusque pour ceux qui sont dans l’incapacité d’en faire
naturellement, les couples infertiles, les couples homosexuels, les femmes seules, qui pourraient tout aussi bien
adopter si leur désir n’était pas égoïste et normalisateur); et pendant que ce gouvernement «oublie» de dire que ce sont les plus riches qui polluent le plus,
à commencer par ce gouvernement qui culpabilise les pauvres, alors que la voiture
électrique pollue le plus et surtout si on la change souvent; pendant
que ce gouvernement dévaste aussi l’Afrique, l’Amérique du Sud pour la construire
(comme le smartphone).
Au Royaume pas si uni de Theresa May, l’oligarchie et la City
trahissent le Brexit, voté par les plus pauvres contre les riches de cette
société inégalitaire par essence (une monarchie avec des sujets), une oligarchie qui déshonore la mémoire de la défense héroïque des démocraties voulue par le seul Churchill
(côté politique), et mise en œuvre par son peuple, par les pauvres qu’elle
méprise aujourd’hui.
Dans cette Allemagne rétablie dans ses
rêves les plus fous de puissance hégémonique régnant sur l’Europe,
aujourd’hui par l’économie, demain par les armes (après avoir racheté la
plupart des fleurons de l’industrie européenne, même militaire,
l’Allemagne va simplement racheter la force nucléaire française, dernier
fleuron à vendre, par un anschluss économique), l'oligarchie et le gouvernement, son exécutif, importe massivement de
la main d’œuvre socialement esclavagisée pour satisfaire le confort de
la race aryenne, exporte ses vieux pauvres en Pologne pour les faire
garder par des Ukrainien(ne)s, ses vieux riches en Espagne, au Maroc et au
Portugal pour les faire garder par ses nouveaux colonisé(e)s.
On peut aller jusqu’à la nouvelle Chine de la corruption des Banksters (cf. un reportage sur HSBC, https://www.youtube.com/watch?v=obMynVkqfWM)
et des Mandarins, pas plus communistes que Trump, jusqu’à ce monde
arabo-musulman de la guerre permanente contre les peuples, à commencer
par les siens, ce monde archaïque de l’esclavage, de l’inégalité des
sexes, de la corruption à ciel ouvert, du terrorisme contre les peuples (si pratique pour tuer l'idée de démocratie en justifiant les lois liberticides de l’oligarchie qui servent essentiellement à contrôler les vrais écologistes –pas ceux de la cour du roi comme le seigneur de Rugy– ou à perquisitionner les partis d’opposition); ce monde de la misère absolue face à la
richesse absolue où se déroulera la prochaine coupe du monde de football dans des
stades dont les gradins sont remplis du sang des esclaves qui les ont construits…
On
peut continuer ce tour du monde macabre des malheurs organisés au quotidien par
l’oligarchie, pas du tout multilatérale, contrairement au discours qu’elle prône, avec
sa corruption à caractère mafieux et ses dépenses exorbitantes, comme
le fonctionnement de cette oligarchie sans restrictions de budget pour
ses petites fêtes régulières, pour ces guerres qui font du commerce des
armes le secteur le plus en croissance de la planète, la recherche et
l’exploration de l’espace qui n’en sont qu’une partie, et pas la moindre
en terme de richesse perdue par le collectif, toutes ces actions
génératrices d’inégalités, de misère et de mort. Notre
Macron à 24% pense, avec ses serviteurs d’une servilité affligeante et
au QI de fourmis, limité à un tableau recettes-dépenses, qu’il peut toujours et encore pomper les pauvres, leur travail, leur santé, leur corps, pour
assurer le train de vie monarchique de l’oligarchie en France, avec la complicité et
le soutien entier de l’oligarchie européenne qui dirige la Communauté
européenne; le tout en culpabilisant les pauvres de la planète
responsables pour la pollution. Pour lui aussi, les émissions de gaz
s’arrêtent non plus à la frontière comme dans les années 1980, mais à la
sortie du pot d’échappement des Français. Les centrales nucléaires,
thermiques, le gaz de schistes, le kérozène, les tankers, etc., tout ça c’est à cause des Gilets Jaunes
et de leur pot d’échappement pour aller travailler pour les profits de l’oligarchie, et les Gilets Jaunes doivent payer, comme les pauvres doivent accepter que les immeubles des pauvres s’effondrent à Marseille sous la pression de la spéculation foncière, pendant qu’il fait
des discours en rade sur un Porte-Avions et transporte, héberge tout ce beau
monde des quatre coins du monde pour des cérémonies «pour la paix» où trônent les puissances vendeuses d’armes (dont la France), et où il insulte la
mémoire des déportés de France en honorant le souvenir honteux de Pétain qui a sali la mémoire collective de la France. On ne peut témoigner
d’autant de mépris pour le peuple et d’abord pour son intelligence que
ne le fait celui qui s’est autonommé avec vanité «Jupiter». Et ce mépris
est en train de lui revenir dans la figure.*
Jazz Hot est
donc très logiquement solidaire de ce combat des Gilets Jaunes, comme
nous le serons toujours de tous les combats qui œuvrent pour le principe
d’égalité si déterminant des deux autres pôles des principes
républicains: la liberté, la fraternité, et de l’outil indispensable à
l’égalité, une laïcité intransigeante d’une France qui lutte encore,
parce qu’elle est née dans la résistance à l’Empire romain en projet
d’un certain Jules César, un Européen convaincu déjà comme l’ont été
ensuite Charlemagne, Charles Quint et Hitler, et qu’en dehors de Louis
XVI qui fut arrêté à Varennes dans sa trahison et dans sa fuite vers
l’émigration en Allemagne, d’Adolphe Thiers qui extermina la Commune
pour satisfaire l’Allemagne et la bourgeoisie, de Pétain qui trahit la
France pour la collaboration avec l’Allemagne et son idée de l’ordre
nouveau européen, cette France conserve encore quelque chose du Gavroche
de Victor Hugo, cet irréductible rêveur du Grand Soir qui permet aux
peuples de ne pas se suicider devant une réalité sans horizon et qui
les empêche de se soumettre à l’espoir martelé par les pouvoirs d’un
monde meilleur au-delà de la mort et dans la perspective d’un monde de
consommation, de robotisation des humains pris en charge par les
machines du pouvoir, où le choix se réduit à l’obéissance binaire de l'intelligence artificielle, des robots.
Notre Macron, qui n’en rate pas une sur le
plan des symboles, part à Berlin le lendemain de la colère des Gilets
Jaunes et, avant ça, honore Pétain dans une révision improbable de
l’histoire du XXe siècle, comme notre de Gaulle, le premier monarque français de l'oligarchie européenne naissante, moins gaffeur, était parti en Allemagne au lendemain de la colère de Mai
68. Ils nous rappellent que seuls les pouvoirs ont trahi dans
l’histoire de France, un pays dont la résistance populaire, qui même si
elle n’est pas unanime, permanente et même majoritaire –qui sait?, car
la prise de conscience est difficile avec une propagande aussi massive–
reste une sorte d’atavisme magnifique, une mémoire populaire, comme le
Brexit au Royaume-Uni, reste un réflexe îlien et même «churchîlien»,
comme les Républicains en Catalogne, Les Grecs trahis par Tsipras, etc.
Etant
donné le peu de soutien médiatique de ce mouvement, qui fait pourtant
preuve d’une imagination et d’une énergie sans limite, autant dans ses
messages que dans son organisation, et d’un courage remarquable, c’est
enfin un devoir naturel et essentiel, pour défendre aussi une autre idée
du journalisme, que Jazz Hot est engagé dans l’ensemble de ces
mouvements de solidarité, avec la CGt, la France insoumise, les Infirmières, les cheminots, ceux, quels qu'ils soient qui défendent sincèrement le collectif, le bien public, qui luttent pour l’égalité: car les médias
actuels, dans leur quasi-totalité appartiennent à l’oligarchie, et ils participent comme un pouvoir de plus, unanimes, serviles et
soumis, à la domination de l’oligarchie et à la falsification des faits
au quotidien, et sur tous les plans, comme l’outil de propagande que
tous les pouvoirs totalitaires rêvent, inventent et manipulent depuis un certain Adolphe Hitler.
Le rôle critique de la
presse, à l’origine des médias, a complètement été annihilé, et ce
n’est pas le discours pervers et caricatural par son caractère
monolithique et répétitif jusqu’au moindre mot, qui a pour vocation
d’user, de diviser les résistances, les oppositions, qui peut masquer
aujourd’hui cette réalité.
Ceux, parmi les oppositions revendiquées, qui ne sont pas capables de solidarité sans restriction pour tous ces mouvements de résistance et pour le fond des revendications qui est l’égalité,
quels qu’ils soient, la gauche infantilisée par les jeux de pouvoirs,
ou ceux qui instrumentalisent cette colère (la droite est la
traditionnelle alliée de l’oligarchie, les fascismes les plus divers qui
cultivent la mythologie du chef à l’opposé de l’égalité, ou la gauche
corrompue, de Gerhard Schröder à François Hollande en passant par Tony
Blair, mais aussi souvent le monde syndical, associatif, humanitaire,
religieux) participent au renforcement de l’oligarchie et sont de fait disqualifiés pour prendre part à ce mouvement des Gilets Jaunes. La
défense du principe d’égalité, du courage dans la lutte contre la
corruption, partout, pour tous et tout le temps, sans restriction, sans
distinction d’origine géographique, est la ligne rouge qui sépare la
Gauche de la droite, qui sépare les humanistes des gens de pouvoirs (et
ceux qui se soumettent), qui sépare l’humanité (les autres espèces
comprises) de ses prédateurs (et des robots à l'apparence humaine qui les servent).
Yves Sportis/Jazz Hot* M. Macron vient encore de déclarer à propos des Gilets Jaunes, après l'écriture de ce texte, ce qui justifie l'ajout de cette note, que «L'Etat français sera intraitable.» Soit inculture, soit adhésion profonde à un changement de régime précédant une prochaine révision de la constitution, soit lapsus révélateur de ses souhaits profonds qui rappellent cette tentative de réhabilitation de Pétain contrariée des cérémonies du centenaire du 11 novembre, il faut rappeler que «L'Etat français» renvoie spécifiquement à la France de Vichy et à Pétain qui le décréta en remplacement de la République française. Il aurait simplement pu dire: «L'état», «les services de l'état», voire encore plus simplement «les autorités publiques», etc. Mais l'inconscient du Président parle décidément très clairement, sans filtre. ©Jazz Hot n°685, Automne 2018
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16 octobre 2018 France, 2018 Perquisitions aux sièges du mouvement de la France insoumise et aux domiciles de ses responsables…
Dernier épisode en date de la descente aux enfers de la démocratie en Europe, le principal mouvement d’opposition politique à l’oligarchie en France, La France insoumise, vient de faire l’objet d’une atteinte aux principes fondamentaux de la liberté démocratique: une intervention de police sous contrôle judiciaire, avec perquisition et saisie de fichiers, opération qui renvoie, dans sa forme, à la période de Pétain et Vichy en France concernant un parti politique représenté à l’Assemblée Nationale, et dont le leader a lui-même été perquisitionné à son domicile personnel. Tout ça, sans un début de justification.
Contrairement à Jean-Luc Mélenchon et à ses collègues, je ne parlerai pas d’une atteinte «aux droits» ou à l’état de droit, un concept mal maîtrisé car on oublie souvent que même et d’abord la justice doit respecter la loi, mais bien aux principes démocratiques, car la loi est très largement aux mains de serviteurs de l’oligarchie, qui ne sont pas plus un corps indépendant, comme le voudraient les principes de séparation des pouvoirs édictés par Montesquieu, que ne le sont les autres pouvoirs (législatif), le pouvoir médiatique en particulier; ils sont quasi-totalement sous |’influence principale de l’oligarchie, à l’exception de quelques francs tireurs très isolés.
Plus on avance en temps dans ce XXIe siècle, et plus l’usage de la loi devient un instrument au service du pouvoir, celui de l’oligarchie, et il est conforme à l’adage de La Fontaine: «selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir». Nous sommes aujourd’hui dans une marche forcée, économique et politique, vers une société de pouvoir absolu de nature oligarchique et planétaire, disposant de tous les pouvoirs, judiciaire compris. La soumission des humains et l’effacement de la démocratie en sont les objectifs, déjà atteints pour une large part et dans l’ensemble du monde, malgré quelques résistances dispersées.
La loi devient ainsi l’instrument de l’abus politique, au lieu d’être un facteur d'équilibre comme en société démocratique: contraindre toute forme d’opposition à l’oligarchie par la corruption sous toutes ses formes (le financement public des partis par la collectivité en est une forme), et/ou par la menace et la répression (retirer ces financements sous les prétextes les plus arbitraires en est une autre). Se prévaloir du contrôle de ces financements pour violer le principe des libertés publiques et privées –la saisie des ordinateurs, des données des adhérents, sympathisants, correspondants, agendas– quand les hommes ou les partis ne se plient pas à l’oligarchie, est devenu la règle dans une mécanique qui a habilement utilisé le levier du terrorisme pour contrevenir aux libertés publiques, on l'a vu dans l'épisode des ZAD, des manifestations de printemps.
L’enchaînement corruption-clientélisme-contrôle-menace-soumission est l’un des outils préférés de l’oligarchie, européenne en particulier. C'est vrai de la Grèce aux événements actuels.
L’Europe, position avancée de l’oligarchie (le financement des partis par l’Europe), est à l’origine de l’atteinte aux principes de la démocratie de ce triste 16 octobre 2018 mais pas seulement, car tous les actes du quotidien sont aujourd’hui frappés du sceau du talon de fer oligarchique, de son siège européen.
On ne va pas vous redire ce qu’ont dit Jean-Luc Mélenchon et ses insoumis, qu’il est le représentant de la Nation, un élu du peuple, donc inviolable, et qu’en l’absence d’aucune enquête de police attestant d’un quelconque délit, les principes démocratiques (et non pas l’utilisation des lois à la tête du client) auraient supposé une démarche d’une autre nature envers un parti d’opposition siégeant à l’Assemblée Nationale. Nous n’en sommes malheureusement déjà plus à pouvoir arguer de ces principes démocratiques, désuets dans la France de 2018.
L’opération judiciaire et financière contre le mouvement des insoumis qui se dessine est conforme aux plans de l’oligarchie: calomnier un mouvement d’opposition à l'oligarchie dans son ensemble par une opération de police, du genre antigang ou antiterroriste, l’amalgamant au passage à l’ex-FN également mis sous pression (avec succès, cela l’a fait éclater), à quelques mois d’une échéance électorale, européenne justement, en attendant de le priver des fonds, et en mettant ses dirigeants sous pression judiciaire permanente (Jean-Luc Mélenchon était déjà convoqué le matin du 18 octobre 2018) pour le forcer à rentrer dans le rang européen, à ne plus contester l’ordre européen nouveau, totalitaire.
La financiarisation et la judiciarisation de la répression politique ne sont qu’une des dimensions de la financiarisation et de la judiciarisation de la vie publique et privée, des citoyens au quotidien, pour forcer le citoyen à devenir un sujet, à se soumettre aux décisions des technocrates de l’oligarchie (la loi imposant au citoyen l’obligation de se plier à la machine informatique dans le cadre de l’administration en est un autre exemple).
On sait la justice être de classe, ce n'est pas nouveau, et que statistiquement ses jugements le sont, malgré quelques incorruptibles. On sait maintenant qu'elle est au service de l'oligarchie. On a vu la machine se mettre en marche au service de la répression syndicale, maintenant dans le cadre politique contre l’ex-FN, puis contre le mouvement des insoumis, et dans le cadre privé contre les lanceurs d’alerte de tous les horizons. Il n’y a d’autres limites à la volonté de pouvoir absolu de l’oligarchie que celles que fixent les luttes et les citoyens qui méritent encore cette appellation par leur résistance, non pas sur la base de la loi, qui n’est qu’une variable (le droit positif, les lois à un moment donné du rapport de forces social), mais en s’attachant aux principes de la démocratie et aux droits de l’homme qui sont la seule constante en matière de loi universelle pour l’humanité, au-delà de ce qui peut advenir de la démocratie dans le monde, en Europe et en France. Dans cette résistance, en France, il n’y a plus guère que quelques individus isolés, des groupuscules et le mouvement des insoumis, quelles que soient ses imperfections. Il est le dernier îlot antitotalitaire, avec la CGT (le pouvoir vient de régler le cas de FO par des manœuvres florentines). Les médias dans leur totalité, Canard enchaîné compris, les autres syndicats, sont déjà inféodés à la machine totalitaire de l’oligarchie.
Aujourd’hui, l’oligarchie a violé par l’entremise d’officiers de justice les principes démocratiques en France car le pays grince encore, sur ses franges, contre l’oligarchie malgré le petit prince. Ce 16 octobre 2018, le constat est clair:
– Violation des locaux d’un parti politique d’opposition, en l’absence de toute début de preuve d’une quelconque malversation, comme dans toutes les dictatures de la planète, la Turquie, l’Iran, la Syrie, par exemple…
– Violation des fichiers de la France insoumise qui comportent des millions de données personnelles, celles de ses militants, sympathisants, correspondants, donateurs, qui sont étrangers à la supposée affaire qui n'en est pas encore une (il va falloir la fabriquer et on peut faire confiance à l'oligarchie).
– Violation des informations à caractère confidentiel contenues dans ces ordinateurs, comme les agendas, les réflexions, les programmes politiques, la stratégie, les choix politiques, les correspondances, privées, la vie privée de millions de personnes en France, insoumises, sympathisantes ou autres, violation des correspondances du Mouvement des insoumis qui ne relèvent pas d’une enquête sur des faits qui ne sont pas avérés à ce jour, alors qu’il n’y a pas d’enquête sur des faits avérés concernant les partis inféodés à l’oligarchie.
Il n’y a aucune garantie de confidentialité dans les fonctionnements de la justice, ni dans ceux de la police qui en dépend. Chaque jour en apporte les preuves, dans tous les pays et en France. Les victimes pourront peut-être défendre, avec un bon avocat, leur honneur dans un tribunal à défaut de leur réputation déjà faite dans les médias, mais ils ne pourront par faire respecter leurs droits déjà bafoués, et les principes démocratiques déjà violés pour des millions de citoyens, militants, sympathisants, étrangers à cette perquisition, pour lesquels il n’y a aucune réparation possible. Car la machine oligarchique a pour elle tous les moyens de pouvoir, le temps et les serviteurs zélés, directs ou indirects comme tous ceux qui ne méritent certainement pas le nom de journalistes, parce qu’ils n’informent pas, n’interrogent pas et ne critiquent pas avec honnêteté, en conscience, la seule définition du journalisme.
Cette intervention aux sièges des insoumis est la violation de millions de données, dont la plus grande partie ne concerne ni la pseudo-enquête, ni même les insoumis. Pour tous ceux-là, il n’y aura aucune justice et aucune réparation de cet abus de pouvoir à grande échelle.
Si la loi le permet, c’est qu’elle n’est pas démocratique, et à ce titre n’est pas opposable aux démocrates et aux citoyens. Si elle ne le permet pas –mais qui va le dire? La justice qui a commis l'abus?– c’est un abus de pouvoir commis par ceux qui ont en charge de la faire respecter. Qui va les condamner? Vont-ils se condamner eux-mêmes? Ils sont juges et parties.
On s’habitue tous les jours à voir des pans entiers des libertés démocratiques s’effondrer comme un château de cartes, à voir les grandes puissances fuir, en toute impunité et même avec le tapis rouge des subventions publiques, l’impôt (les fraudeurs jouissent même de la reconnaissance nationale). On s'habitue à voir les grands réseaux sociaux brader, en toute impunité, la confidentialité des données privées de leurs abonnés, encore ceux-ci ont-ils eu la bêtise (au sens étymologique: le panurgisme) de s’y affilier volontairement sans aucune garantie réelle, sans aucun principe véritable en dehors de quelques mots d’affichage en petits caractères et qui changent tous les 15 jours. Mais la vie politique n’est pas un réseau social. C’est, dans le principe, une dimension essentielle de la société démocratique, du contrat social, dans son ensemble dont nous faisons tous partie, un choix de conscience. La liberté de conscience individuelle est un principe démocratique encore, qui dépasse notre pays, qui s’impose aux lois, en démocratie, ce qui semblait être le type de régime politique précisé dans notre constitution jusqu'à ce jour encore. Mais on peut vider les mots de leur sens, en ajoutant tous les textes de lois qui en limitent la portée ou simplement autorisent par leur multiplication n'importe quel abus de pouvoir.
Dans tous les cas, cette opération est une atteinte aux droits de l’homme et aux principes de la démocratie.
Quand, dans un pays, les principes ne s’imposent plus aux lois ni aux hommes, de manière aussi caricaturale, c’est que ce pays n’est plus une démocratie. C’est donc officiellement le cas de la France depuis le 16 octobre 2018, depuis plus longtemps dans les faits, comme dans cette Europe qui n’a rien d’un espace démocratique, ni par les institutions, ni par le fonctionnement depuis son origine nébuleuse, post-nazie parce qu’il y a au fond une logique historique à cette société totalitaire dans laquelle nous sommes, même si sa forme n’est pas celle des précédentes: l’oligarchie a appris plus vite que les peuples, notamment les moyens pervers (corruption de la société de consommation) de les soumettre.
Enfin, il est consternant que du monde politique, médiatique, de celui des intellectuels, des artistes dans son ensemble, français ou européens, il s’élève si peu de voix pour dénoncer cet événement d’une gravité sans précédent en France. Elles étaient plus nombreuses il y a peu pour les dictatures archaïques, celle d’Erdogan par exemple : il n’y a pourtant aucune différence de fond sauf que ça concerne la France du XXIe siècle. Trump, Erdogan et Jair Bolsonaro ne sont pas les seuls marqueurs de la débandade démocratique planétaire. L’Europe en donne de nombreux exemples, de l’Allemagne et la Hollande à l’Autriche, de la Pologne à la Hongrie, de l’Espagne à l’Italie et à la Grèce, et même en Angleterre qui organise un après Brexit sans Brexit, avec la complicité d'un monde politique délabré et d'une partie des sujets de sa majesté, car l’oligarchie règne aussi outre-Manche, et n’en a rien à faire du vote des peuples quand par hasard il n’est pas conforme à la propagande oligarchique et qu'il refuse par réflexe atavique le monde totalitaire qu'on lui propose.
La France vient de tristement s’illustrer dans ce même registre, en ce 16 octobre 2018, qui restera l’une des flétrissures de notre histoire, une haute marche de la descente aux enfers de la démocratie dans le monde, car la France n’est pas n’importe quel pays: la plus haute marche après les attentats contre Charlie Hebdo.
Quel que soit l’habillage qui en est fait par une presse servile et corrompue, et par un gouvernement aux ordres de l’oligarchie, ce qui vient de se produire contre le mouvement des insoumis est une atteinte à la démocratie et aux libertés publiques qui plombe le cercueil de la démocratie en France. Il est en effet peu probable que ce mouvement, juvénile, ait les moyens idéologiques de s’en relever, qu’on soit ou non d’accord avec tout ou rien de son action d’ailleurs, car c’est une simple mais fondamentale question de respect des principes démocratiques.
Yves Sportis © Jazz Hot n°685, automne 2018
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fin juillet 2018 Catalogne, 2018 La république en marche en Catalogne… Malgré les déclarations et les pressions des dirigeants européens, de la communauté aussi bien que des gouvernements de 25 pays sur 27, quasi-unanimes, en dehors de la Belgique et de l'Ecosse qui ont sauvé leur honneur, une partie de la justice allemande, contrairement à la police allemande, n'a pas cru bon ni d’emprisonner Carles Puigdemont, le dirigeant de l'assemblée de Catalogne, illégalement dissoute par le pouvoir non démocratique royaliste et post franquiste espagnol, ni de le retenir en Allemagne. Les Catalans ayant reconduit avec courage, malgré les pressions européennes, à l'identique leur majorité à l'assemblée, et malgré les entraves imposées par Madrid, C'est donc en cette fin juillet l'ancien et le nouveau président de l'assemblée catalane qui ont pu donner une conférence de presse ensemble pour affirmer, avec constance, qu'ils feraient tout pour honorer leur mandat démocratique, à savoir à terme, la promulgation de la République de Catalogne. La route est encore longue pour la République de Catalogne, mais les victoires de la démocratie sont si rares en ce moment en Europe, qu'il faut les souligner. Car la presse française a été aussi unanime à dénigrer le vote et la résistance des Catalans à grands renforts de gros titres et d'articles de mauvaise foi, que de faire silence sur cette victoire de la démocratie. Pendant que la République régresse en France sous le pouvoir absolu de SAS le méprisant de la République, elle fait de petits pas en Catalogne. N'est pas républicain qui veut, le dit ou l'usurpe.
Yves Sportis
© Jazz Hot n°684, été 2018
juin-juillet 2018 Grande-Bretagne, 2018 Le vote démocratique mis en cause, suite… Pendant ce temps, toujours sous la même pression antidémocratique des dirigeants européens, Anglais compris, on remet en cause le résultat du Brexit, un vote de refus de cette oligarchie européenne, comme le fut le referendum français en 2005, puis les différents votes du Portugal, de la Grèce, de l'Espagne, de l'Italie récemment, comme celui de la présidentielle française au 1er tour qui donna une majorité aux anti-européens, même si par le jeu des peurs, c'est finalement le petit prince de l'oligarchie qui a été élu. Ce vote des pauvres contres les moins pauvres et les riches, mal interprété par une presse unanime et aux ordres aussi débile dans ses analyses, de droite à gauche, qu'elle l'a été sur la Catalogne, devrait être protégé par tous les démocrates comme l'expression d'un suffrage direct sans ambiguïté, comme les deux votes de la Catalogne. Mais il semble que les démocrates ne sont plus nombreux en Europe, et la pseudo-gauche préfère laisser l'extrême-droite instrumentaliser ces deux victoires de la démocratie, aussi bien en Catalogne qu'en Grande-Bretagne, comme elle l'avait fait pour les votes en Grèce. S'il faut des marqueurs de la disparition de la gauche en Europe, en voici au moins deux majeurs, et sans alternative de gauche en Europe, il n'y a pas de démocratie possible.
Yves Sportis
© Jazz Hot n°684, été 2018
juin 2018 Italie, 2018 Le vote démocratique mis en cause… Malgré la pression des dirigeants de la Communauté européenne sur le vote des italiens (https://www.huffingtonpost.fr/2018/05/29/italie-les-marches-vont-ils-apprendre-aux-italiens-a-voter-la-phrase-de-ce-commissaire-europeen-indigne_a_23446077/), les Italiens ont choisi de condamner la politique antidémocratique et de privilèges de la Communauté européenne. Malgré les efforts de l'establishment européen et italien, un gouvernement improbable fédère cette opposition, mais la route des Italiens vers une amélioration de leur situation et de la démocratie est toujours aussi difficile, car la majorité élue est plus un refus de l'oligarchie qu'un choix de changement en l'absence d'alternative de gauche (même phénomène qu'en France et en Grande-Bretagne). La corruption omniprésente, et on en parle plus ouvertement en Italie qu'ailleurs en Europe où elle existe de la même manière, est une autre difficulté de ce pays, sans oublier la pression religieuse. Le temps des espoirs qu'ouvraient le choix de la République en Italie («Une vie difficile» de Dino Risi, «Nous nous sommes tant aimés» d'Ettore Scola) ou d'une alternative de gauche porteuse d'espoirs (l'Eurocommunisme d'Enrico Berlinguer) est bien passé…
Yves Sportis
© Jazz Hot n°684, été 2018
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9 avril 2018 France, 2018 La république à réaction (la république en marche-arrière) Si l'on avait encore des doutes sur les dérives autoritaires dans l'Union européenne, la France, après l'Allemagne et l'Espagne, vient d'en donner une illustration armée en ce 9 avril 2018, avec la multiplication de ses interventions musclées aussi bien contre les Etudiants à Nanterre que dans la ZAD de Notre-Dame des Landes, renouant avec des pratiques qu'on pensait éteintes 50 ans après 1968 et la lutte du Larzac… C'est sans doute la manière de M. Macron «le moderne» de souhaiter un bon anniversaire aux CRS. L'usage de la violence unilatérale par l'autorité élue, comme dans le cas récent de la Catalogne (voir ci-dessous), confirme la dérive antidémocratique, quoi qu'en disent les autorités, car l'exercice de la violence unilatérale contre une population pacifique est un pur abus de pouvoir, et donc antidémocratique. Le candidat Macron avait intitulé son ouvrage de campagne électorale «Révolution»; c'est en fait «Réaction» qu'il voulait dire, avec sa manie de dire tout et le contraire de tout «en même temps». C'est en fait une vision réactionnaire de la pire espèce qu'il propose, des riches et des puissants contre les pauvres et les faibles, quand on déplace une telle troupe pour démolir des habitations de pauvres gens qui ne dérangent personne au fin fond d'une campagne abandonnée, et d'abord par l'Etat et ce gouvernement en particulier. L'autoritarisme d'un système et des hommes qui l'incarnent empêchent également l'exercice et l'apprentissage démocratique dans les Universités (la tenue d’une assemblée générale). La méthode Erdogan à la française, c'est la modernité macronienne qui renoue avec les pratiques répressives du siècle passé, et toujours contre les plus faibles.Yves Sportis
1. Sources: https://www.huffingtonpost.fr/2018/04/09/a-notre-dame-des-landes-la-bergerie-des-100-noms-symbole-de-lincomprehension_a_23406727/ https://www.huffingtonpost.fr/2018/04/09/les-crs-interviennent-a-la-fac-de-nanterre-pour-deloger-des-etudiants_a_23406704/
© Jazz Hot n°683, printemps 2018
25 mars 2018 Catalogne, 2018 Les indépendantistes catalans, démocratiquement élus, chassés aux quatre coins de l'Europe par les polices espagnoles et allemandes, avec la bénédiction de la France. Jordi Turull arrêté en Espagne, Carles Puigdemont arrêté en Allemagne, Marta Rovira et Anna Gabriel se réfugient en Suisse. Quand la Catalogne est le révélateur de l’émergence de la dictature dans l’Union
européenne. La revanche des dictatures européennes fascistes, partiellement défaites en
1945, ne fait que commencer…Après avoir bafoué le résultat du referendum d'indépendance d’octobre 2017
en Catalogne, puis le résultat du second referendum de décembre 2017 (l'élection imposée d'une nouvelle assemblée équivalait à un referendum) confirmant le
résultat du premier, favorable pour une république catalane indépendante, malgré son organisation
sous la menace de la police, de la justice de Madrid et des milices franquistes, l’Etat post-franquiste
espagnol arrête les dirigeants nouvellement élus de la
nouvelle assemblée pour bloquer le processus démocratique en Catalogne. 25 indépendantistes élus ont été inculpés, 5 ont été placés en détention provisoire par le Tribunal suprême de Madrid, dont Jordi Turull, le candidat principal et en cours d'élection des indépendantistes pour la présidence de l'Assemblée catalane –Carles Puigdemont, le candidat choisi, en exil à Bruxelles, étant empêché par le pouvoir de Madrid. La police espagnole a réprimé violemment dans la rue les manifestants catalans protestant contre ces arrestations sans fondement.
La secrétaire générale d’Esquerra (principal parti favorable à l'indépendance), Marta Rovira, a elle aussi choisi l'exil en Suisse afin d’éviter une interpellation. Egalement pressentie comme une des autres candidates possibles pour présider la Catalogne, la leader indépendantiste a été suivie par Anna Gabriel, de la CUP, autre formation favorable à l'indépendance, et dont les députés sont nécessaires à la coalition indépendantiste majoritaire en Catalogne.
Enfin, le pouvoir espagnol post-franquiste a obtenu de l'Etat allemand l’arrestation de Carles Puigdemont alors qu'il traversait le soi-disant «espace libre» de l'Union européenne, par l’émission
d’un mandat d’arrêt contre le dirigeant de l’assemblée catalane légitimement
élu et illégitimement déchu par la royauté espagnole (imposée par Franco à sa mort), puis empêché de se
représenter au même poste de président de l'Assemblée catalane où il avait été confirmé par le suffrage populaire et démocratique.
Il a fallu que Carles Puigdemont traverse l’Allemagne, alors que ni la Belgique, ni la Finlande, ni le Danemark ne s'en étaient mêlés, pour
que se reconstitue le pacte odieux des anciennes puissances fascistes. Carles Puigdemont aurait pu et dû
s’y attendre, car l'histoire est têtue, mais il semble parfois naïf sur la réalité de l'Union européenne. Peut-être ce fait, plus que l'épisode grec où les dirigeants se sont soumis, ne sera pas inutile pour
ouvrir les yeux des plus de 300 millions d’Européens, voire de quelques millions d'Allemands et d'Espagnols si tous ne sont pas des nostalgiques du IIIe Reich et de Franco, sur la vraie nature politique de leur Etat et de
l'Union européenne.
Car l'Union européenne est, malgré tous les discours pervers, une entité oligarchique antidémocratique,
fondée par des hommes qui ont trempé dans la collaboration avec le nazisme, et dont les «enfants» ont le souci de prendre leur revanche sur 1945. Actuellement aux mains d’une bande de post-fascistes qui ont instrumentalisé
les faiblesses des démocraties occidentales pour installer une dictature supra-nationale du XXIe siècle, ces petits soldats sont aussi habiles que leurs ancêtres hitlériens pour la propagande, beaucoup plus doués pour la finance et la corruption, moyens par lesquels ils ont entrepris la conquête et la domination du monde, avec le concours de l'islamisme, autre réactivation des alliances qui ont fait l'histoire.
Ni la Belgique (la presse continue d'y faire un travail d'information honorable contrairement à la presse française 1), où Carlos Puigdemont s'est déjà présenté aux autorités et a été laissé libre de circuler, ni le Danemark, ni la Finlande n’ont accédé, par un reste de souci démocratique, aux desiderata de l’état post-franquiste espagnol. Il a donc fallu que se réactivent des sympathies millénaires (Charles Quint) et plus près de nous entre Hitler et Franco pour que, 73 ans après la défaite du nazisme, l'Europe renoue, sans aucun fard ni vergogne, avec son plus sombre passé. On n'attend plus que la France réactive ses mânes collaborationnistes (de Daladier à Pétain), ce qui est probable, M. Macron ayant déjà inféodé la position de la France à celle de l'Etat Espagnol et de l'Allemagne, pour que se reconstitue un tableau mis à jour de l'état de l'Europe entre 1935 et 1940, le Front Populaire en moins et le Brexit venant confirmer que la démocratie n'a plus qu'une île pour son éventuelle sauvegarde. En revanche, Churchill risque de se faire attendre outre-manche dans un monde politique aussi délabré que leurs chemins de fer privatisés, et il ne faudra pas compter sur Trump pour endosser le pardessus de Roosevelt, ce n'est pas son genre ni ses idées.
Yves Sportis
© Jazz Hot n°683, printemps 2018
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