© Jazz Hot n°663, printemps 2013
Après des études musicales à Sidney, Kristen Cornwell est arrivée en Belgique en 2004 pour suivre un master en jazz au Koninlijke Conservatorium van Brussel. Dans la foulée de son quatrième album : Duke Ellington’s Sound of Love sorti chez Prova Records, Kristen s’est vu offrir une double tournée : pour Les Lundis d’Hortense, côté francophone et pour Jazzlab Series, côté néerlandophone. Nous sommes allés l’écouter le 14 mars à la Jazz Station, avec les musiciens présents sur son quatrième album : Carlo Nardozza (tp), Michel Bisceglia (p, arr), Werner Lauscher (b) et Mimi Verderammé (dm). « I Love You Madly », « Sophisticated Lady », « It Don’t Mean A Thing », « Caravan », « Don’t Get Around Much Anymore » « I Let A Song Go ut Of My Heart » … mais aussi : « Uncle Go Fishing » avec le lyrique de Peggy Lee et « Duke’s Sound Of Love » de Charles Mingus. La voix posée dans le medium, Miss Cornwell affiche une belle assurance ; elle chante, elle scatte et elle cause. Son « Don’t Get Around Much Anymore » m’a particulièrement touché par son originalité : tempo sweet et deep feeling qui contrastent avec les versions habituelles, plus enlevées. Michel Bisceglia signe les arrangements - sa spécialité. Il accompagne discrètement ; modeste ou servile, son attaque pêche sans doute par trop de modestie. Nous avions dans l’oreille un Carlo Nardozza nettement plus contemporain. Avec ce quintet, il joue plus old fashioned, usant de growls, de backings et de solos clairs, bien positionnés à l’aïgu. Excellence pour Werner Lauscher : fin, rond, juste. Comme toujours, Mimi Verderammé est à la pointe du rythme ; il a la pêche quand il faut et il la met où il faut ; ses breaks tombent à propos et les surprises relancent la machine. Nous l’avons aimé heureux et créatif sur « Caravan ». En avril, Kirsten Cornwell relèvera le challenge de chanter à Bruges et Anvers, accompagnée par le Duke Ellington Orchestra dirigé par Paul-Mercer, le petit-fils du Duke. La chanteuse australienne se sent bien en Belgique et c’est tant mieux !
Jean-Marie Hacquier
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