Nouveauté-Sélection Uptown,
Something Fried, 52ND & Broadway, Like Jazz, You Won’t Hear Me
Say Goodbye, Living Without You, Slow Boat to China, Parker’s Mood,
Bidin’ my Time, Traffic Jam, But Anyhow/The Blues Don’t Care,
I’ve Got the World on a String David
Basse (voc), Phil Woods (as, cl), Mike Melvoin (p), Steve Gilmore
(b), Bill Goodwin (dm) Enregistré
en 2012, New Jersey Durée :
52' 37'' Cafe
Pacific Records 1255 (www.davidbasse.com)
Natif de
Kansas City, David Basse devenu new-yorkais depuis belle lurette et
chanteur de son état. Honnête entertainer caméléon, aux
heures de clubs innombrables, David Basse pratique une habile
distinction selon ce qu’il interprète. Un tantinet Bob Dorough,
gouaille et pétulance en moins sur les ternaires, il fait appel au
Dr John sur les binaires. Une schizophrénie étonnante !
Brillamment accompagné par la rythmique du grand serviteur du petit
mi bémol, où l’on remarque la présence du pianiste/compositeur
Mike Melvoin (1937-2012) décédé deux mois après la session, David
Basse ne fait pas semblant de chanter. Le résultat, même inégal, a
souvent de quoi séduire les oreilles. Si, par
moment, son chant est loin d’atteindre les sommets du raffinement,
ou si les mélodies ne sont pas toujours convaincantes, reconnaissons
au vocaliste, surtout en présence de Phil Woods, ce talent de savoir
conjuguer énergie et esprit du blues. La version de « Parker’s
Mood », loin de celle d’Eddie Jefferson, pourrait donner
l’illusion d’être chantée par Eddie Cleanhead Vinson. Un
compliment ! On retiendra, à ce propos, le solo plutôt sobre
de Philippe Dubois, un temps "papa" français (pour
ceux et celles qui ont de la mémoire) de tous les soufflants.
Présent sur huit plages, son inspiration est intarissable. L’album,
et c’est là, un de ses mérites, nous donne l’occasion de
redécouvrir quelques joyaux oubliés comme ce « Bidin’ my
Time » d’ Ira & George Gerwshin au balancement suggestif
et d’apprécier de belles compositions, standards en devenir. Si
« Like Jazz » soutenu par le gimmick de « Killer
Joe », s’impose naturellement, notre préférence va, sans
appel, à cet ardent hommage au blues : « But Anyhow/The
Blues Don’t Care ». En quelques minutes, tout est dit.
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