Nouveauté-Sélection
The Maids of Cadiz, View of P, Après
un rêve, I Don't Want to Cry Anymore, En Lång
Vätan för Väntans Skull, Man in the Fog, Twenty-Five Years, Theme
From « Chinatown », As Vitrines, Tack för allt Jan
Lundgren (p) Enregistré
en septembre 2011, Oslo (Norvège) Bee
Jazz 059 (Abeille Musique)
Jazz
Hot publie dans ce
numéro 666 (qui n'a pourtant rien de diabolique) une interview de
Jan Lundgren. Il est donc inutile de le présenter ici, tout comme
est disponible sur notre site le dernier compte-rendu du dernier Ystad Sweden Jazz
Festival (paru dans le N°664) dont le pianiste suédois est à la
fois le fondateur, le directeur artistique et l'une des têtes
d'affiche. On sait donc que Jan Lundgren intervient sur deux
registres, celui du jazz, dans sa tradition (on l'a notamment entendu
cet été, à Ystad, se produire aux côtés d'Harry Allen ou faire
le bœuf avec les musiciens du groupe de Tom Harrell) et celui de la
musique improvisée qui, dans le cas de Lundgren, se rapproche
fortement de la musique classique, l'influence du folklore suédois
en sus. Et dans les deux cas, la démarche est toujours réfléchie
et fait sens avec l'histoire, en particulier celle de la scène jazz
suédoise. Avec
Man in the Fog,
son trente-huitième album en leader et le premier en solo, c'est
davantage un disque de musique classique que de jazz que propose Jan
Lundgren (pour l'amateur de jazz en tous cas, car il est probable que
l'amateur de musique classique prétende l'inverse !). En effet, si
« Twenty-Five Years » (un morceau du pianiste de jazz Håkan Rydin) est interprété avec un léger swing, les
neuf autres ballades que comptent cet opus ne relèvent pas de
l'idiome du jazz. Cette remarque étant posée, le disque n'en est
pas moins superbe. Le titre éponyme, « Man in the Fog »
(écrit par Lundgren), est une belle réussite mélodique. On
retiendra également « Après un rêve », de Gabriel
Fauré, joliment réarrangé par le pianiste d'Ystad ou encore « Tack
för allt », mélancolique composition minimaliste du musicien,
poète et écrivain suédois Jacques Werup. Du
bien bel ouvrage.
Jérôme Partage
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