Al Foster
Nostalgia in Times Square
Al Foster était de passage en France avec son
quartet, à
Paris et Marseille en octobre dernier (voir notre compte rendu dans
Jazz Hot n°669). Bien que d’une grande gentillesse, l’homme est difficile à approcher.
Il faut gagner sa confiance. Mais une fois la barrière de sa timidité franchie,
il est intarissable. Aloysius Tyrone Foster est né le 18 janvier 1943 à
Richmond (Virginie), mais n’a que 5 ans quand sa famille emménage à Harlem. Il
est dès lors immergé dans le monde des musiciens de jazz, entre son père
contrebassiste amateur ou le voisin de palier de sa tante, un certain Art
Taylor, dont la mère porta un intérêt particulier à la sensibilité musicale du
jeune Al. Son père l’emmène également à l’Apollo Theater, où il entend Miles
Davis pour la première fois en 1958. Il assiste également à la mémorable drum battle entre Buddy Rich et Philly
Joe Jones, et aux concerts d’Art Blakey, Dave Brubeck et John Coltrane.
Autodidacte, pétri par l’écoute
des disques de Max Roach, son idole, il commence à jouer professionnellement en
1960 avec le trompettiste sud-africain Hugh Masekela avant de rejoindre Ted
Curson (Jazz Hot
n°553) qui parachève sa formation. On le retrouve ensuite chez Illinois
Jacquet (1960-1962), Blue Mitchell (1964-1965), Erskine Hawkins ou encore Lou
Donaldson (1966). Jeune père célibataire de quatre filles, il subvient aux
besoins de sa famille en jouant au Playboy Club de New York durant plusieurs
années, puis au Cellar, pendant cinq ans, où Miles Davis le découvre en 1972.
Al Foster accompagne le trompettiste jusqu’à son retrait de la scène, pour
raisons de santé, en 1975, et reste proche de lui durant cet intermède. Miles
le rappelle à son retour en 1980: Al Foster est le seul musicien qu’il a
conservé de son ancienne formation. L’aventure Miles dure jusqu’en 1985. Le
batteur sort son premier album en leader en 1977, Mixed Roots, tout en multipliant les collaborations – comme sa très
riche discographie de sideman en atteste – notamment avec Joe Henderson (Jazz Hot n°502),
entre 1987 et 1996. En 1995, il forme son premier Al Foster Quartet, avec Larry Grenadier, Dave Kikoski et Chris Potter.
En 1999, il constitue avec John Scofield, Joe Lovano et Dave Holland le groupe
ScoLoHoFo avec lequel il enregistre en 2002. Aujourd’hui, Al Foster continue de
tourner avec son quartet composé de Adam Birnbaum (p), Doug Weiss (b) et Dayna
Stephens (ts), récemment remplacé par Tivon Pennicott (ts) pendant sa dernière
tournée européenne. Un musicien historique dont la belle musicalité n’a d’égale
que l’étonnante humilité.
Propos recueillis par Jérôme Partage Photos Umberto Germinale, José M. Horna, Jos Knaepen, Jacky Lepage et Mathieu Perez
© Jazz Hot n°670, hiver 2014-2015
Jazz Hot : Votre père vous a offert votre
première batterie à l’âge de 10 ans. Avez-vous appris par vous-même ?
Al Foster : Oui, j’écoutais des disques. Mon
père avait une petite collection. Depuis l’âge de 5 ans, je
faisais des percussions dans des orchestres de danse, tous les jours.
Quand mon père m’a acheté une batterie, je n’en ai joué que
six mois. Je n’y ai plus touché jusqu’à ce que j’entende Max
Roach. J’avais 12 ans. Et dès lors, chaque jour, je me dépêchais
de rentrer à la maison pour jouer. Je ne soupçonnais pas qu’il
était possible de faire de la musique avec une batterie avant
d’entendre Max Roach. Quand j’étais enfant, le seul batteur que
je connaissais, c’était Gene Krupa. Ma mère disait qu'à ma naissance, à l’hôpital, la radio passait « Sing, Sing,
Sing » avec Benny Goodman et Gene Krupa. Mais, quand j'ai
entendu Max Roach, je me suis entraîné tous les jours. Puis j’ai
rencontré des batteurs qui vivaient dans le quartier et je traînais
avec eux. A cette époque, les adolescents pouvaient aller au
Birdland, le Birdland original. Il y avait un coin réservé aux
jeunes où on ne servait pas d’alcool. Ils vendaient des sodas, des
glaces… C’était génial pour nous de voir du vrai jazz. Chaque
année, je me rendais à la Gretsch Drum Night en
1958, 1959 et 1960. Il y avait Kenny Clarke, Max Roach, Art Blakey,
Mel Lewis, Philly Joe Jones, Elvin Jones, etc. Ce dernier n’était pas
encore connu en ce temps-là. C’était juste avant Coltrane.
C’était fabuleux comme expérience.
Vous n’aviez que 15 ans la
première fois que vous avez vu Miles Davis à l’Apollo Theater
Même si j’étais trop jeune, mon
père m’y emmenait. J’ai vu Philly avec Miles et le même groupe
avec Jimmy Cobb. J’ai vu Buddy Rich avec un bras dans le plâtre
jouer et diriger son big band. Si on fermait les yeux, on ne s’en
rendait pas compte. J’ai vu Dinah Washington. Elle était
exceptionnelle. Et aussi Ella, Sarah Vaughan. Ah ! J’ai vu Ray
Charles, plusieurs fois. Il était bon au saxophone. Quand j’étais
un peu plus âgé, avec les copains qui étaient aussi musiciens, on
allait dans les coulisses pour voir Miles, Cannonball.
Votre père était-il contrebassiste
professionnel ?
Non, il était repasseur. Il avait un
pressing.
Y avait-il d’autres musiciens dans
votre famille ?
Le mari de ma tante, Ron Jefferson
(Jazz Hot
Supplément Internet
n°641), a vécu à Paris pendant un moment. Il était
batteur. Il avait travaillé avec Oscar Pettiford et Les McCann. Je
l’ai vu jouer mais je faisais déjà mes propres trucs.
Hormis Max Roach, qui étaient vos
premiers héros?
Ma tante vivait dans le même immeuble
et sur le même palier qu’Art Taylor (Jazz
Hot n°519). Il habitait avec
sa mère. Un dimanche, alors que je m’exerçais dans le salon avec
un disque de Max Roach, ma tante est apparue avec Art Taylor !
J’avais déjà vu sa photo dans une pub pour les batteries Grestch
dans Down Beat. Je me suis levé et il m’a dit : « Reste
assis. Joue, joue… » Alors j’ai joué pour lui. Il m’a
demandé si je pouvais l’aider à monter une batterie car il avait
une session d’enregistrement avec Gene Ammons (Jazz
Hot n° Spécial 2007).
C’était pour Boss Tenor1.
Il m’a donc emmené avec lui. Gene Ammons était alors en prison
mais on lui avait permis de sortir juste pour la session. Nous
l’avons attendu et nous sommes partis en voiture pour le Van Gelder
Studio. J’ai monté la batterie sous les acclamations des gens du
studio. Tommy Flanagan était au piano et Doug Watkins à la
contrebasse. Je n’ai jamais revu Doug Watkins. Il est mort dans un
accident de voiture peu après [le 5
février 1962, ndlr]. Quand avez-vous commencé à jouer
dans un groupe ?
A 17 ans, j’ai étudié avec Ted
Curson. Je jouais dans son groupe le lundi soir au Birdland. Il y
avait Kenny Barron et son frère Bill2
au saxophone. On se produisait avec une autre formation. Tous les
clubs proposaient deux groupes à cette époque. Ted a eu la
gentillesse de me présenter à John Coltrane (Jazz
Hot n°492). Coltrane m’a
pris la main en me regardant dans les yeux. Il était si chaleureux.
C’était magnifique ! Je me souviens aussi qu’en 1969, je jouais
avec Sonny Rollins (Jazz
Hot n°518, 606) au Village
Vanguard en même temps que le Tony Williams Lifetime. J’avais
rencontré Sonny la veille, avant les répétitions. Il m’a demandé
si je savais jouer le calypso. Alors, j’ai joué le calypso. Et
Sonny a fait : « Ok, à demain ! » Wilbur Ware,
à la contrebasse, était l'un de mes héros. Albert Dailey était au
piano. J’étais très nerveux car Tony Williams passait en deuxième
partie avec son groupe et je devais jouer sur sa batterie.
J’avais de la chance d’être de New
York, car si jamais ça ne marchait pas pour moi, je pouvais toujours
rester en ville. Les autres batteurs qui venaient à New York, s’ils
ne travaillaient pas, devaient rentrer à Cleveland, Chicago, etc.
Mais il y avait assez peu de musiciens qui arrivaient chaque année.
Aujourd’hui, c’est presque tout le monde ! Tu vas à
l’université, si t’es bon, il y a toujours quelqu’un pour te
dire d’aller à New York. Du coup, la scène est saturée.
Aujourd’hui, je ne pourrais jamais faire la même carrière. Je
n’envie pas les jeunes musiciens. Il y a moins de clubs et tout le
monde est bon, en raison du niveau de l’enseignement.
L’enseignement universitaire n’est
pas tout. Les musiciens doivent avoir une personnalité propre,
quelque chose de spécial, non ?
Le grand Sonny Rollins me
manque. John Coltrane me manque. Je me fiche de ceux qui
arrivent aujourd’hui. Qui pourrait être le nouveau John Coltrane ?
Soyons honnêtes, ça, c’est derrière nous ! Coltrane, c’est
l’école à laquelle j’ai été. Il n’y aurait pas d’université
pour promouvoir le jazz sans Coltrane, Monk ou Miles.
C’est la différence entre avoir
étudié l’histoire du jazz à l’école et avoir appris le jazz
avec les musiciens qui ont fait l’histoire…
J’ai joué avec tout le monde. Monk,
Ornette, Coltrane, etc. J’ai eu beaucoup de chance. Parlez-moi de Monk (Jazz
Hot n° Spécial 1998)…
C’était à la fin de sa carrière en
1968, peut-être en 1969. Je l’ai accompagné pendant environ sept
mois. Mon premier engagement, c’était au Village Gate pendant deux
semaines. Ed Blackwell était le batteur du groupe mais, juste avant
la soirée d’ouverture, il a été hospitalisé. Et Victor Gaskin
(b), qui faisait partie du quartet avec Charlie Rouse (ts), m’a
appelé. Il m’a embauché pour un soir. Monk ne m’a pas adressé
un mot, mais il a dû dire à Victor de me garder pour les deux
semaines. J’ai été payé 200 dollars la semaine. C’était mon
premier cachet d’envergure. La deuxième semaine, Monk m’a invité
chez lui. Il me parlait entre ses dents (il imite Monk grommelant)
de la batterie, des critiques… Il a été très gentil avec moi.
Nous avons joué à Camden, dans le New Jersey, au Jazzmobile, à
Harlem. C’était un grand homme.
Vous avez rencontré Miles Davis
(Jazz
Hot n°483) en
1972…
Il est venu au club3
où je travaillais tous les vendredi, samedi et dimanche. Tous les
week-ends, il était là, et on parlait de jazz. Deux ou trois mois
plus tard, il m’a demandé de rejoindre son groupe. J’ai dit ok.
Je pensais que nous allions jouer du jazz parce qu’il m’avait
parlé d’Art Blakey, de Philly Joe. Il aimait beaucoup Philly, il
lui manquait vraiment. Quand il a dû le laisser partir, ça l’a
rendu malade.
La musique de Miles était très
différente de ce que vous jouiez à l’époque. Comment vous
êtes-vous adapté ?
Il m’a demandé d’aller acheter des
disques de Jimi Hendrix, Sly and the Family Stone et James
Brown. J’étais un peu déçu, mais je n’ai rien osé dire parce
que c’était Miles Davis et que je voulais jouer avec lui. J’ai
essayé de lui donner ce qu’il voulait. C’est ça le boulot d’un
sideman. Autrement, le leader ne vous rappelle pas. J’ai eu la
chance de lui donner ce qu’il voulait. Donc il m’a rappelé.
Parfois, quand on est jeune, on veut frimer, et on en fait trop. Mais
je me suis toujours dit ceci : ne détrône pas le leader ! Cette
devise fonctionne toujours.
Etes-vous resté en contact avec
Miles durant son retrait de la scène ?
Oui, je suis allé le voir de
nombreuses fois. Parfois, Tony Williams venait. Miles m’a dit (il
imite la voix éraillée de Miles Davis) : « Ne me laisse
pas, man. » Il a été très courageux pendant cette période.
Mais j’étais souvent en voyage, alors il me téléphonait. Vous avez joué avec lui, avant et
après son retrait de la scène. Quelle était la différence entre
ces deux époques ?
J’ai davantage apprécié la musique
du second groupe. C’était totalement différent de 1972. J’aimais
bien Marcus Miller (Jazz
Hot n°399). C’était un
gamin très sympa. Il était très jeune, il avait 21 ou 22 ans, et
c’était un musicien brillant. Le premier groupe, même
aujourd’hui, je ne peux pas l’écouter. Je ne comprends pas.
C’était une sorte de free… Je ne suis pas un rocker, je ne sais
pas pourquoi Miles m’appréciait autant. Quand il est revenu,
j’étais en tournée avec Sonny Rollins. Ça a été un choc. Tout
d’abord, il m’a appelé pour enregistrer The Man With the
Horn. Il était environ 15h. Le soir même, je jouais avec
Freddie Hubbard dans un club. Je lui ai dit : « Miles, je
dois être au club à 19h. On commence tôt. » Alors, je me
suis rendu au studio, mais on n’avait que peu de temps pour
enregistrer. Quand j’ai dit à Miles que je devais y aller pour
jouer avec Freddie, il a dit : « Je passerai ! » Et
il est passé. Il captait l’attention de tout le public. Personne
ne l’avait vu depuis longtemps. C’était très drôle.
Vous êtes le musicien qui a joué
avec Miles le plus longtemps…
Oui. Je suis resté treize ans dans son
groupe, jusqu’en mars 1985. Miles m’a rappelé encore une fois en
1989 et j’ai joué sur le disque Amandla4, le titre du morceau que Marcus Miller avait écrit pour Jaco Pastorius. C’est
une histoire amusante. Miles m’appelle et me dit qu’il va
enregistrer un disque le lendemain. Et je ne sais pourquoi, je lui
demande : « Quelle genre de musique ? » Il m’a
répondu : « Du jazz, connard ! » Il était
agacé et m’a juste dit : « Appelle Marcus ! » Je ne savais rien à propos de la musique. Miles et Marcus avait déjà
travaillé dessus, moi, je n’avais jamais joué le morceau. Et je
joue toujours en direct. Quand je suis arrivé, Marcus m’a dit :
« Ecoute le morceau, et dis-moi quand tu es prêt à jouer ! » Miles
n’était pas là. Le lendemain, il m’a téléphoné : « J’ai
entendu cette merde que t’as jouée… » Venant de lui, c’était
un compliment (rires). J’ai participé à l’un de ses
derniers concerts, le 10 juillet 1991 à Paris. Je n’ai jamais
gagné autant d’argent qu’avec ce gig. Bien payé pour quinze
minutes (rires).
En somme, en dehors de votre
collaboration avec Miles, vous avez toujours joué du jazz
mainstream…
Le jazz rock, ça n’a jamais été
moi. Je ne suis pas un batteur de rock. Je ne m’aime pas quand je
joue cette musique. D’ailleurs, Miles a compris, quand nous sommes
devenus plus proches, que je n’aimais pas ces morceaux qui tournent
sur un accord, encore et encore… Nous pouvions jouer sur le même
rythme ou faire des variations, et il me disait : «
T’inquiète pas des variations ! T’occupe pas de ces conneries, joue de la batterie ! C’est moi qui m’occupe du chorus. »
Durant le retrait de Miles, vous
avez aussi travaillé avec Horace Silver (Jazz
Hot n°528)…
Je ne suis jamais parti en tournée
avec lui. Nous avons surtout enregistré ensemble. Chaque année, il
avait un nouveau projet, Silver 'n Brass, Silver 'n
Percussion, Silver 'n Wood, Silver 'n Voices. Il a
fait appel à Ron Carter et moi pour ces albums. Et on faisait un
concert chaque année ou tous les 18 mois. Je me souviens de quelques
prestations au Jazzmobile. J’étais si fier de travailler avec lui.
Monk et lui étaient mes deux pianistes favoris quand j’étais
jeune. Et c’était un type très sympa. Il me manque… mais c’est
ce qui arrive quand on vieillit.
Quand avez-vous rencontré Max Roach (Jazz Hot n°474) ?
Un jour, il m’a téléphoné :
« Allo, Al Foster ? — C’est
Max Roach ! » J’ai pensé à un canular de mes copains. J’ai
répondu : « Allez ! C’est qui ? —
C’est Max Roach… » Je n’arrivais pas à y croire !
Je ne l’avais jamais rencontré. « Qu’est-ce que vous
voulez ? — Je veux que tu me remplaces au Five Spots. Ma
batterie est sur place, tu peux l’utiliser. » Dans le groupe,
il y avait Freddie Hubbard, James Spaulding, Ronnie Mathews, Jymie
Merritt et Abbey Lincoln, la femme de Max. Il m’avait juste engagé
pour un soir. Max avait fait la soirée d’ouverture, la veille. J’y
suis allé sans être certain que j’avais vraiment eu Max Roach au
téléphone. J’étais venu en avance. Freddie Hubbard (Jazz
Hot n°418) est arrivé. Je
le connaissais ; alors je lui ai dit : « Max m’a demandé
de jouer ce soir. » Il a fait : « Oh, merde… ».
Il m’a alors raconté ce qui s’était passé la veille. Max était
saoul. Il a dit à James Spaulding qu’il jouait à côté. Et
Spaulding lui a répondu : « Tu ne swingues pas ! ».
Max a attrapé sa flûte et l’a jetée dans le public. J’ai donc
fait le concert. Je connaissais tous les morceaux parce que j’avais
tous les disques de Max. Je suis rentré chez moi à 5h du matin. Max
m’a appelé et m’a dit : « J’ai entendu dire
que t’avais fait du bon boulot. Finis la semaine. » Et j’ai
travaillé cinq soirs au Five Spots avec le nom de Max Roach toujours
à l’affiche. J’étais aux anges5.
Je n’ai rencontré Max qu’un an après.
Dans les années soixante, Wes Montgomery
(Jazz Hot
n°551) m’avait également appelé pour une tournée. Mais
je ne pouvais pas voyager à cette époque. Je me suis marié très
jeune. A 23 ans, j’avais déjà quatre filles. C’était donc
difficile pour moi de prendre la route. Ça s’est arrangé avec le
temps, avec Miles. Encore aujourd’hui, je dois me pincer. Tout ça
ne pourrait pas arriver aujourd’hui, parce qu’il y a tant de
batteurs excellents.Allez-vous toujours dans les clubs
pour écouter ?
Pas tellement. La scène est très
différente et je suis plus âgé. Je ne peux plus boire…
Vous venez d’engager Tivon
Pennicott (ts). Ce soir, il a joué son cinquième concert avec vous.
Comment l’avez-vous rencontré ?
Par l’intermédiaire de Doug Weiss,
mon bassiste. Il l’a entendu au Smalls, à New York. C’est là
que jouent les jeunes. Il m’a parlé de lui. Dayna Stephens était
le saxophoniste du groupe. Il est très bon. Mais il a un gros
problème aux reins. A cause de son traitement, il ne pouvait pas
nous accompagner en Europe. Alors Tivon est arrivé. Il a joué deux
fois avec nous au Village Vanguard. Et le courant est passé.
Aimez-vous jouer avec les jeunes
musiciens ?
La plupart des anciens sont morts ou
ont leur propre groupe. J’aimerais bien jouer avec des musiciens de
mon âge parce que nous connaissons la même époque, les années
1940, 1950, 1960. Il y a deux semaines, j’ai joué trois soirs avec
Larry Willis, Gary Bartz et Buster Williams au Smoke Jazz Club, à
New York. C’était incroyable ! Rien que le feeling. J’avais
oublié ce que c’était que swinguer, je veux dire swinguer très dur.
On a si bien joué qu’on a prévu une session d’enregistrement au
début de 2015, avec peut-être une tournée. J’avais oublié
combien Buster Williams pouvait swinguer. J’ai très bien joué ces
trois soirs. Ça m’a lessivé.
Vous dirigez vos propres formations
depuis 1995. Comment choisissez-vous vos musiciens ?
Le premier groupe comptait Larry
Grenadier, Chris Potter et Dave Kikoski. J’avais tourné avec Larry
Grenadier et Joe Henderson en 1992. Nous étions partis en
Scandinavie et en Irlande. Il n’était pas encore connu à
moment-là. Il a donc participé à ma première tournée en leader.
J’aimais son jeu. J’avais également enregistré avec Kikoski
(Jazz Hot
n°597) sur son premier album à la fin des années 1980 avec
Eddie Gomez. Je savais qui c’était. Mais Larry Grenadier est
parti, puis Chris Potter (Jazz
Hot n°585). Le groupe n’a
pas duré très longtemps. J’ai ensuite cessé de travailler
pendant deux ou trois ans. Mais en 1999, j’ai reformé le groupe
avec Doug Weiss et Aaron Goldberg. Au départ, il y avait le frère
de Wallace Roney, Antoine (ts), mais il ne pouvait partir en Europe
car sa mère était souffrante. J’ai donc pris Eli Degibri. Il est
resté avec moi presque dix ans. C’est difficile pour moi d’être
leader parce que je ne lis pas la musique et que je ne connais rien à la
théorie. Mais j’ai de l’oreille. Aujourd’hui, je ne pourrais
jamais faire ça. Si je débutais à 18 ans, je n’y arriverais pas.
Il faut passer par l’école aujourd’hui. La musique est
complètement différente. On ne peut plus faire de gig et jouer des
compositions originales sans savoir lire. A mes débuts, c’était
plus facile de jouer à l’oreille. Je suis sans doute l'un des
derniers de ma génération à jouer comme ça.
La musique est-elle plus technique
aujourd’hui ?
Oui, je pense.
Quels sont vos projets ?
Je travaille avec McCoy sur un album.
Et je prépare un hommage à Art Blakey (Jazz
Hot n° Spécial 2005),
peut-être pour mars prochain. Art Blakey a été très gentil avec
moi. Je l’ai vu au Birdland quand j’étais jeune. On a fait le
bœuf avec mes copains. Art Blakey avait pris le micro et demandé :
« Mesdames et Messieurs, avons-nous ici des jeunes gens qui
savent jouer ? » J’ai sauté sur scène. Tout ce que je
connaissais à l’époque, c’était les solos en 3/4 de Max Roach
(faisant le bruit de la cymbale). Philly Joe Jones était là
et m’a dit : « Sûr que tu aimes Max ! »
Et je lui ai dit : « Je t’aime aussi Philly ! »
(rires). C’était sympa de la part d’Art de donner leur
chance à des jeunes. C’était un type formidable. Ah ! Toutes
ces histoires, je ne les avais jamais racontées auparavant !
1. Boss Tenor fut enregistré
le 16 juin 1960 pour le label Prestige. Personnel : Gene Ammons
(ts), Tommy Flanagan (p), Doug Watkins (b), Art Taylor (dm) et Ray
Barretto (congas).
2. Voir note de bas de page in Jazz
Hot n°575, p. 24 3.
Al Foster se produisait au Cellar Club, à Manhattan, en 1972. Miles
Davis relate leur rencontre dans Miles, The Autobiography
(Simon and Schuster, New York, 1989) : « J'étais sur le cul : il [Foster]
avait un groove de folie, il
jouait pile ce qu'il fallait. C'est exactement ce que je cherchais. Al pouvait
faire vivre un groove indéfiniment et apporter ce qui nourrissait les autres
musiciens. » 4. Amandla est le dernier
enregistrement studio de Miles. Al Foster n’est présent que sur un
seul morceau (sur les huit que compte l’album) : « Mr.
Pastorius », en trio avec Marcus Miller (elb, comp) et Jason
Miles (synth). Miles Davis n’est pas présent sur ce morceau qui
clôt l’album. 5. L’anecdote se situe
vraisemblablement autour de l’année 1966.
Contact www.aloysiusfoster.com
Discographie (par Guy Reynard)
Leader / Coleader LP. Bel Agarwal P6002 (années 70) LP 1977. Mixed Roots, Laurie 6002 LP 1979. Mr Foster, Better Days YX 7599 LP 1979. Parky Morning/Midnight
Diggers, Victor 20138 CD 1996. Brandyn, Laika Records 96083 CD 2002. ScoLoHoFo, Oh!, Blue Note
542081-2 CD 2007. Love, Peace and Jazz! Live at
the Village Vanguard, Jazz Eyes 004 DVD 2007. The New Morning: The Paris
Concert, In-Akustik 6467
Sideman CD 1964. Blue Mitchell, The Thing to
Do, Blue Note 7 84178-2 CD 1965. Blue Mitchell, Down with It!,
Blue Note 8 54327-2
LP 1964. Walter Davis Jr., Akbar, sans référence LP 1967. Monty Alexander, Zing!, RCA
3930 CD 1967. Blue Mitchell, Heads Up, Blue
Note 84272 CD 1969. Illinois Jacquet, The Soul
Explosion, Prestige/OJC 674-2 CD 1970. Hugh Masakela, Reconstruction,
MoJazz 0329-2 LP 1970. Larry Willis, A New Kind of
Soul, Lenny Lewis Records 1001 CD 1972. Miles Davis, On the Corner,
Columbia/Legacy 65246 CD 1972. Miles Davis, In Concert: Live
at Philharmonic Hall, Columbia/Legacy 65140 CD 1972. Miles Davis, Big Fun,
Columbia/Legacy 63973 LP 1972-73. Neal Creque, Contrast,
Cobblestone 9023 CD 1972-73. Miles Davis, Get Up with
It, Columbia/Legacy 63970 LP 1973. Duke Jordan-Cecil payne,
Brooklyn Brothers, Muse 5015 LP 1973. Duke Jordan, The Murray Hill
Caper, Spotlite 5 CD 1973. Abbey Lincoln, People in Me,
Verve 514 262-2 CD 1973. Larry Willis, Inner Crisis,
Groove Merchant 514 CD 1973. Cecil Payne & Duke Jordan, Muse Records 5015 CD 1973. Miles Davis, Olympia 11
Juillet 1973, Trema 710460 CD 1973-91. Miles Davis, The Complete
Miles Davis at Montreux 1973-1991, Columbia/Legacy 86824 CD 1974. Miles Davis, Dark Magus,
Columbia/Legacy 65137 LP 1974. Mtume, Rebirth Cycle, Third
Street 100 CD 1975. Horace Silver, Silver 'n
Brass, Blue Note 0689988 CD 1975. Miles Davis, Pangaea, Columbia
46115 CD 1975. Miles Davis, Agharta, Columbia
467 897-2
CD 1975. Duke Jordan, Lover Man,
Steeplechase 31127 CD 1975. Duke Jordan, Duke's Delight,
Steeplechase 31046 CD 1975-76. Horace Silver, Silver n’
Wood, Blue Note 0689990 CD 1976. Horace Silver, Silver n’
Voices, Blue Note 0687412 CD 1976. Yusef Lateef, The Doctor Is In
... and Out, Collectables 6354 CD 1976. Roland Prince, Color Visions,
Vanguard 79371 CD 1976. Dexter Gordon, Biting the
Apple, Steeplechase 31080 LP 1976. Cecil Payne, Bird Gets the
Worm, Muse 5061 LP 1976. David Liebman, Light'n Up
Please!, Horizon Records & Tapes 721 CD 1976. Masabumi Kikuchi,
Wishes/Kochi, Universal 9046 CD 1976. Sam Morrison, Dune, East Wind
9056 LP 1976. Al Gafa, Leblon Beach, Pablo
2310-782 LP 1977. Jack Wilkins, You Can't Live
Without It, Chiaroscuro 185 CD 1977. Horace Silver, Silver 'n
Percussion, Blue Note 0655220 CD 1977. Mike Nock, Magic Mansions,
Lauri 6001 CD 1977. Roland Prince, Free Spirit,
Vanguard 79388 LP 1977. Johnny Lytle, Everything Must
Change, Muse 5158 CD 1977. Jack Wilkins, You Can't Live
Without It, Chiaroscuro 156 LP 1977. Hank Jones, Great Jazz Trio at
the Village Vanguard, Inner City 6013 CD 1977. Sadik Hakim, Witches, Goblins,
Etc., Steeplechase 31091 CD 1977. Walter Bishop Jr., I Remembrer
Bebop, CBS 466554-2 LP 1977. Walter Bishop Jr., Hot house,
Muse 5183 LP 1977. Philly Joe Jones, Night Drum,
Mercury 330 CD 1977-78. Bob Berg, New Birth, Xanadu
FDC 5169 CD 1978. Clint Houston, Watership Down,
Storyville 4150 CD 1978. Sam Jones, Visitation,
SteepleChase 31097 LP 1978. Charlie Shoemake, Sunstroke,
Muse 5193 LP 1978. Frank Foster, Roots, Branches
and Dances, Bee Hive 7008 CD 1978. Milestone Jazzstars, Milestone
Jazzstars in Concert, Milestone 55006-2 CD 1978. Mike Nock, In, Out and Around,
Timeless SJP 119 CD 1978. Red Garland, Feelin' Red, 32
Jazz 32091 LP 1978. Cedar Walton,
Animation, Columbia 36285 LP 1978. David Liebman, Pendulum,
Artist House 08 CD 1978. Richie Beirach/David
Liebman, Pendulum: Live at the Village Vanguard 1978, Digital
Download-Vaju Prod, sans référence CD 1978. Horace Silver, Silver 'n
Strings Play the Music of the Sphere, Blue Note 0689979
CD 1979. George Adams, Paradise Space
Shuttle, Timeless SJP 127 CD 1979. Art Pepper, So in Love, Galaxy 1016-2 CD 1979. Sonny Rollins, Don't Ask,
Milestone/OJC 915-2 CD 1979. Mike Nock, Climbing, Tomato
269650-2 CD 1979. McCoy Tyner, Horizon,
Fantasy/Riverside 7230206 CD 1979. Art Pepper, So in Love,
Analogue Productions 3013 LP 1979. Cedar Walton, Soundscapes,
Columbia 36285 CD 1980. Phil Markowitz, Sno' Peas, Ken
Music 010 LP 1980. Ted Dunbar, Secundum Artem,
Xanadu 155 CD 1980. Great Jazz Trio, Moreover,
Test Of Time Records 22 CD 1980. Sonny Rollins, Love at First
Sight, Milestone/OJC 753-2 CD 1980. Tete Montoliu, I Wanna Talk
About You, Steeplechase 31137 CD 1980. Great Jazz Trio, Chapter 2,
Test Of Time Records 21 LP 1980. Hank Jones, Great Jazz Trio at
the Village Vanguard : Revisited, Vol. 1, East World 90002 CD 1980. McCoy Tyner, 4 X 4, Milestone
Records 55007-2 LP 1980. Hank Jones, Great Jazz Trio at
the Village Vanguard : Revisited, Vol. 2, East World 90005 LP 1980. Hideko Matsumoto, The Session
: Hidehiko "Sleepy" Matsumoto Meets the Great Jazz Trio,
Next Wave 1004 CD 1980-07. Sonny Rollins, Road Shows,
Vol. 1, Doxy Records 1781561 CD 1981. Miles Davis, The Man with the
Horn, Columbia 36790 CD 1981. Tommy Flanagan, The
Magnificent Tommy Flanagan, Progressive 7059 CD 1981. Freddie Hubbard, Outpost, Enja 3095 2 CD 1981. Mal Waldron, Mal 81,
Progressive 142 CD 1981. Mal Waldron, News/Run About
Mal, Progressive 30 CD 1981. Richie Beirach, Elegy for Bill
Evans, STV 4151 CD 1981. Miles Davis, We Want Miles,
Columbia 65349 CD 1981. Miles Davis, Miles! Miles!
Miles! Live in Japan '81, Sony 6513/4 CD 1981. Quest, Storyville 4158 CD 1981. Miles Davis, In Saint Louis,
VGM Soulard 3 CD 1982. Tommy Flanagan, Giant Steps,
Enja 4022-2 CD 1982. Fred Lipsius, Dreaming of Your
Love (Distant Lover(s)), MJA Records 509 CD 1983. Miles Davis, Star People,
Columbia 65347 CD 1983. Miles Davis, In the West, Jazz
Masters 022/023 CD 1983. Miles Davis, Decoy, Columbia 38991 CD 1983. Miles Davis, Atmosphere, Four
Beat 830528/830 CD 1984. Bud Shank, This Bud's for You,
32 Jazz 32164 CD 1984. Dizzy Gillespie, Closer to the
Source, Atlantic 7567 80776-2 CD 1984. Miles Davis, You're Under
Arrest, Columbia 40023 CD 1984. Kenny Barron, Landscape,
Baystate 200 CD 1984. Jun Miyake, Especially Sexy,
TDK28P 100
CD 1985. Joe Henderson, The State of
the Tenor, Vols. 1 & 2, Blue Note 7 828879-2 CD 1985. Bill
Evans, The Alternative Man, Blue Note 7 46336-2 CD 1985. Jimmy
Heath, New Picture, Landmark 1506 CD 1985. Jackie McLean / McCoy
Tyner, It's About Time, Blue Note 46291-2 CD 1985. Joanne
Brackeen, Havin' Fun, Concord Jazz 4280-2 CD 1985. Kimiko
Kasai, My One and Only Love, CBS/Sony 32DH-351 CD 1986. Steve Kuhn, The Vanguard Date,
Sunnyside 1350 CD 1986. Branford Marsalis, Royal
Garden Blues, Columbia 40363 CD 1986. Tommy Flanagan, Nights at the
Vanguard, Uptown 27.29 CD 1986. Bobby Hutcherson, In the
Vanguard, Landmark 1513-2 CD 1986. Joanne Brackeen, Fi-Fi Goes to
Heaven, Concord Jazz 4316-2 CD 1986. George Young, Burgundy, Pro
Jazz Records 639 CD 1986. Randy Brecker, In the Idiom,
Denon Records 81757 1483-2 CD 1986. Lonnie Liston Smith, Make
Someone Happy, Doctor Jazz 4061-2 CD 1986. Eliane Elias, Illusions,
Columbia 53534 CD 1986. Lorez Alexandria, My One and
Only Love, Sony 32DP682 CD 1986. Carol Sloane, But not For Me,
CBS/Sony 5391 CD 1987. Bobby Enriquez, Wild Piano,
Portrait 44160 CD 1987. Eddie Daniels, To Bird with
Love, GRP 9544-2 CD 1987. Charnett Moffett, Net Man,
Blue Note 46993-2 CD 1987. Adam Makowicz, Naughty Baby,
RCA Novus 3022-2 N11 CD 1987. Steve Kuhn, Life's Magic,
Black Hawk 522 CD 1987. Joe Henderson, Evening with
Joe Henderson, Red Records 123215-2 CD 1987. Michel Petrucciani, Michel
Plays Petrucciani, Blue Note 7 48679-2 CD 1987. Kenny Drew Jr., The Flame
Within, Jazz City 660.53.017 CD 1987. Eddie Gomez, Power Play,
Columbia 44214 CD 1987. Martin Taylor, Kiss &
Tell, Columbia 495387 -2 CD 1987-88. Eddie Daniels, Memos from
Paradise, GRP 9561 CD 1987-92. Donald Byrd, Landmarks,
Savoy Jazz 17273
CD 1988. James Morrison, Swiss
Encounter: Live at the Montreux Jazz Festival, East West 91243-2 CD 1988. Frank Morgan, Reflections,
Contemporary/OJC 1046-2 CD 1988. Steve Kuhn, Porgy, Evidence
22200-2 CD 1988. Larry Willis, My Funny
Valentine, Evidence 22205-2 CD 1988. Carmen McRae, Carmen Sings
Monk, RCA Novus 3086-2 CD 1988. Frank Morgan, Yardbird Suite,
Contemporary/OJC 1060-2 CD 1988. Marlon Jordan, Essence,
Columbia 40868 CD 1988. John Melisi, Tsunami, Tiga
9001 CD 1988-89. George Benson, Tenderly,
Warner Bros. 925580-2 CD 1988-89. Bill Cosby, Where You Lay
Your Head, Verve 841930-2 CD 1989. Buster Williams, Something
More, In & Out 7004-2 CD 1989. Dave Kikoski, Presage,
Freelance 11 CD 1989. John Patitucci, On the Corner,
GRP 9583-2 CD 1989. Roy Hargrove, Diamond in the
Rough, Novus 3082-2 N13 CD 1989. Miles Davis, Amandla, Warner
8122 73611-2 CD 1989. Frank Morgan, Mood Indigo,
Antilles 91320-2 CD 1989. Donald Byrd, Getting Down to Business, Muse 1523-2 CD 1989. Charlie Haden, The Montreal
Tapes, Verve 19790 2 CD 1990. Vladimir Shafranov, White
Nights, Jazz Alliance 10018 CD 1990. Gary Bartz, West 42nd Street,
Candid 79049 CD 1990. Bobby Enriquez, The Wildman
Returns, Evidence 22059-2 CD 1991. Joe Henderson, The Standard
Joe, Red Records 123248-2 CD 1991. Quest, Quest, Storyville
4158 CD 1991. McCoy Tyner, New York Reunion,
Chesky 51 CD 1991. Steve Khan, Let's Call This,
Blue Moon 79168-2 CD 1991. Sonny Rollins, Here's to the
People, Milestone 9194-2 CD 1991. Hank Jones, Hank Jones Trio
with Mads Vinding and Al Foster, Storyville 4180 CD 1991. Paquito d'Rivera, Who's
Smoking?!, Candid 79523 CD 1991. Kenny Drew, Jr., Kenny Drew,
Jr., Antilles 314-510 303-2 CD 1991. Jens Winther, Scorpio Dance,
Storyville 4179 CD 1991. Yoshiaki Masuo, A Subtle One,
Jazz City 660-53-030
CD 1991-92. David Benoit, Letter to
Evan, GRP/GRD 9687-2 CD 1992. Rachel Z, Trust the Universe,
Columbia 53216 CD 1992. Mike Stern, Standards (and
Other Songs), Atlantic 7 82419-2 CD 1992. Joe Henderson, So Near, So Far
(Musings for Miles), Verve 517 674-2 CD 1992. Bobby Hutcherson, Landmarks,
Landmark 1310 CD 1992. Steve Khan, Headline, Blue
Moon 79179 CD 1992. Tony Lakatos, Recycling,
Jazzline 1134-2 CD 1992-96. Joe Henderson, Big Band,
Verve 533 451-2 CD 1993. Chris Potter, Sundiata, Criss
Cross 1107 CD 1993. Robert Miller, Miles Behind,
Acak 525 CD 1993. Takeshi Yamaguchi, Alone
Together, Paddle Wheel 239 CD 1994. Andy LaVerne, Time Well Spent,
Concord Jazz 4680 CD 1994. Paul Mousavi, Sound Mind,
Rhino 353 CD 1994. Chris Potter, Pure, Concord
Jazz 4637 CD 1994. Dave Kikoski, Dave Kikoski,
Epic 64441 CD 1994. Robert Miller, Child's Play,
Wildcat Records 9214 CD 1994. Carnegie Hall Salutes the Jazz
Masters: Verve at 50, Verve 523 150-2 CD 1994. Tony Lakatos, The News,
Jazzline 1140 CD 1994. Rick Margitza, Hands of Time,
Challenge 70021 CD 1994. Randy Porter, Forest 4 the
Trees, Heavywood Music 101 CD 1995. Steve Kuhn, Seasons of
Romance, Postcards 71009 CD 1995. Reggie Workman, Cerebral
Caverns, Postcards 71010 CD 1995. Renee Rosnes, Ancestors, Blue
Note 8 34634-2 CD 1995. Mark Whitfield, 7th Ave.
Stroll, Verve 529 223-2 CD 1995. Tony Lakatos, Live in
Budapest, Laika Records 3510074-2 CD 1995. Clifton Anderson, Landmarks,
Milestone 9266-2 CD 1995. Christoph Sänger,
Imagination, Laika 35100762 CD 1996. Sonny Rollins, Sonny Rollins
Plus 3, Milestone Records 9250-2 CD 1996. Christof Sanger, Imagination,
Laika Records 96075 CD 1996. Joe Lovano, Celebrating
Sinatra, Blue Note 837718-2 CD 1996. Richard Galliano, New York
Tango, Dreyfus Jazz 36581-2 CD 1996. Andy LaVerne, Four Miles,
Mercury 536 186-2 CD 1996. Joe Lovano, Tenor Time,
Somethin' Else 300230
CD 1997. Tommy Flanagan, For Bird,
Monk, Trane & Thad, Jazzfest 221 CD 1997. George Mraz, Bottom Lines,
Milestone 9272 CD 1997. Denny Zeitlin, As Long As
There's Music, Venus 35039 CD 1997. Hélio Alves, Trio, Reservoir
156 CD 1997. Shirley Horn, I Remember
Miles, PolyGram 557199-2 CD 1997. Tony Lakatos, Generation X,
Jazzline 1149-2 CD 1997. McCoy Tyner, McCoy Tyner Plays
John Coltrane : Live at the Village Vanguard, Impulse! 589183-2 CD 1997. Harry Allen, A Little touch of
Harry, MasterMix 00118 CD 1997. Manuel Rocheman, Come Shine,
Columbia 491869-2 CD 1997. Eric Wyatt, God SonPaddle
Wheel 313 CD 1997. Roseanna Vitro, Catchin' Some
Rays, Telarc 83419 CD 1998. Endless Miles : A Tribute to
Miles Davis, Encoded Music N2K 10027 CD 1998. John Ellis, Blues for the Bad
Man, FizzyWater 101 CD 1998. John Nugent, Taurus People,
Jazz Focus 030 CD 1998. Bobby Hutcherson, Skyline,
Verve 559 616-2 CD 1999. Fabrizio Sotti, This World
Upside Down, BCI-Eclipse Distribution 1701 CD 1999. McCoy Tyner, McCoy Tyner with
Stanley Clarke & Al Foster, Telarc 83488 CD 1999. Manuel Rocheman, I'm old
Fashioned, Columbia 4978620-2 CD 2000. Steve Kuhn, Quiereme Mucho,
Sunnyside 1145 CD 2000. Bruce Barth, East and West,
Maxjazz 201 CD 2000-08. Ratko Zjaca, Now &
Then: A Portrait, In+Out 77110-2 CD 2001. Teo Macero, Impressions of
Miles Davis, Orchard 801340 CD 2002. Bruce Barth, Live at the
Village Vanguard, MaxJazz 205 CD 2004. Kenny Barron, Super Standard,
Venus 35343 CD 2004. Hank Jones, For My Father,
Justin Time 2092 CD 2005. Peter Zak, With Paul Gill and
Al Foster, Steeplechase 31578 CD 2005. Larry Willis, The Big Push,
HighNote 7144 CD 2006. Steve Kuhn, Live at Birdland,
Blue Note 372992-2 CD 2006. Steve Kuhn, Plays Standards,
Venus 35395 CD 2007. Ted Rosenthal, My Funny
Valentine, Venus 892388 CD 2007. Clifton Anderson, Decade, Doxy
Records 00118620 CD 2007. Cyrus Chestnut, Black Nile,
Grave News 30447 CD 2008. Cedar Walton, Seasoned Wood,
HighNote 7185 CD 2008. Eric Le Lann, Le
Lann/Kikoski/Foster/Weiss, Plus Loin Music 4516 CD 2009. Roberta Gambarini, So in Love,
EmArcy 1796010 CD 2009. Eli Degibri, Israeli Song,
Anzic Records 3002 CD 2009. Eddie Henderson, For All We
Know, Further More Recordings 005 CD 2011. Mike Stern, All Over the
Place, Heads-Up 3318602 CD 2011. Paul Heller, Special Edition,
Vol. 2, Mons 874537
Vidéos
Passion Dance, Jazz à Vienne (2000)
Al Foster (dm), McCoy Tyner (p),
Charnett Moffett (b)
Al Foster Quintet, New Morning (2007) Al Foster (dm), Eddie Henderson (tp), Eli Degibri (ts), George Colligan (p), Doug
Weiss (b)
Al Foster Quartet, « Jean-Pierre » (2012)
Al Foster (dm), Doug Weiss (b), Adam
Birnbaum (p), Wayne Escoffery (ss)
McCoy Tyner Trio McCoy Tyner(p), Charles Moffett (b), Al Foster (dm)
*
|