Jimmy Owens
Noboby Knows...
Le
17 septembre 2014, les membres de la campagne « Justice For
Jazz Artists », créée par le syndicat Associated Musicians of
Greater New York Local 802 pour forcer les clubs de jazz de New York
à cotiser au régime de pension des musiciens, passaient devant la
Commission des Affaires culturelles du Conseil municipal de New York
pour les appeler à voter la Resolution 207A, en faveur de
négociations pour améliorer les conditions de vie des musiciens
travaillant à New York.
A
ce jour, les propriétaires de Birdland, Blue Note, Dizzy’s Club
Coca-Cola, Iridium, Jazz Standard et du Village Vanguard n'ont pas
tenu leur promesse de contribuer au régime des musiciens, faite en
2006 contre des réductions d'impôt votées par le Conseil
municipal.
Une
douzaine de musiciens, dont Jimmy Owens, Bob Cranshaw, Jimmy Cobb,
Keisha St. Joan, Bertha Hope, Gene Perla, sont venus témoigner. Ils
retracent leur carrière. Certains d'entre eux ne touchent aucune
pension alors qu'ils travaillent depuis l'âge de 15 ans. A son tour,
Jimmy Owens se présente. Il joue de la trompette depuis soixante
ans, a joué en professionnel aux côtés des plus grands musiciens
de jazz, a été nommé NEA Jazz Master en 2012. Parce que le
contexte n'était pas favorable aux musiciens, il a pratiquement
arrêté de jouer en club à partir de 1972, préférant des
configurations lui permettant de cotiser au régime de pension des
musiciens. Les arguments du trompettiste, rodé à l'exercice, sont
percutants : « Un employé du métro ou un chauffeur de
bus qui travaille pendant trente ans touchera une pension. Un
musicien de jazz qui travaille soixante ans ne touchera rien. »
Certains musiciens ont plus de chance que d’autres. Jimmy Owens a
pu cotiser notamment grâce à la New School où il enseigne depuis
1990. Et de poursuivre face à un comité connaissant ces questions
de façon visiblement approximative : « Nous jouons pour vous
dans des contextes très, très différents et la plupart du temps,
vous ne savez rien des problèmes que nous rencontrons. » Sur
ces mots, Jimmy Owens sort sa trompette de son sac, se lève et joue
« Nobody Knows the Trouble I've Seen. » Ajoutons que le 7
octobre 2014, le Conseil municipal de New York a voté cette
résolution.
Né
le 9 décembre 1943 dans le Bronx, Jimmy Owens commence la trompette
à l’âge de 10 ans. Il étudie avec Donald Byrd (1958-1960), son
ami et mentor. S’il enregistre peu en leader, il fait des tournées
internationales et participe à des enregistrements avec tout ce que
le jazz compte de légendes, Art Blakey, Charles Mingus, Dizzy
Gillespie, Thad Jones-Mel Lewis Jazz Orchestra, Max Roach, Herbie
Mann, Slide Hampton, Billy Taylor, Frank Wess, Jackie McLean, Roy
Haynes, Gerald Wilson, pour en citer quelques-uns. En 2014, Archie
Shepp l’appelle pour diriger son Attica
Blues Orchestra
qui se produit dans de nombreux festivals.
Rares
sont les musiciens qui auront tant défendu les droits des musiciens
de jazz. Jimmy Owens y œuvre depuis la fin des années 1960, avec le
Collective Black Artists (qu’il cofonde en 1969), Jazzmobile
(1981-1986) et surtout la Jazz Foundation of America (à partir de
1989), dont nous avons mesuré le rôle dans Jazz
Hot n°667, et dont
il a donné, avec Jamil Nasser et Vishnu Wood, une orientation
sociale en convaincant ses membres fondateurs, réunis autour de Herb
Storfer, de venir en aide aux musiciens âgés vivant dans des
conditions déplorables et de créer en 1996, avec Bob Cranshaw,
Benny Powell et Jamil Nasser, le Jazz Advisory Committee pour
sensibiliser les musiciens à leurs droits et les inciter à
contribuer au fonds de pension des musiciens de jazz. Jouer du jazz,
éduquer et défendre le droit des musiciens, c’est une question de
survie.
Propos recueillis par Mathieu Perez Photos Jos Knaepen, David Sinclair et Mathieu Perez
© Jazz Hot n°671, printemps 2015
Jazz Hot :
Comment avez-vous découvert le jazz ?
Jimmy
Owens : Je pense que
c’est par l’intermédiaire de mon père qui écoutait les grands
musiciens de jazz à la maison. Il a, en quelque sorte, préparé mon
oreille pour la trompette. J’ai commencé à jouer à l’âge de
10 ans.
Vos parents
étaient-ils musiciens ?
Non, mon père
travaillait à la poste. Et il aimait écouter toute cette musique.
Il adorait Duke Ellington, Count Basie, Billie Holiday, etc. C’est
passé ainsi dans mon oreille. Quand j’avais 10 ans, en 1953, on
voyait beaucoup Louis Armstrong à la télévision. Ça a été une
étincelle de plus. J’ai deux grandes sœurs qui écoutaient du
jazz, Gerry Mulligan, Chet Baker, Miles Davis, Sonny Rollins, etc. On
entendait cette musique chez moi tout le temps.
Quels souvenirs
gardez-vous du Bronx des années 1950 où vous avez grandi ?
Il y avait beaucoup
de musiciens de jazz qui jouaient un peu partout dans le Bronx. J’ai
joué dans beaucoup de ces endroits plus tard. Mais les musiciens que
je fréquentais commençaient à se lancer dans le monde
professionnel. Il y avait le trompettiste Oliver Beener, qui a joué
avec Ray Charles, Hank Crawford et beaucoup d’autres ; le
saxophoniste George Braith, qui est allé à l’école avec une de
mes sœurs. Il venait écouter des disques à la maison avec Oliver
Beener et un autre trompettiste, Vincent McEwan, et ils jouaient
avec. Ma sœur avait un magnétophone. Ils jouaient avec les disques
et écoutaient l’enregistrement. Et ils savaient jouer !
Votre père vous
emmenait-il voir des concerts ?
Quand
j’avais 13, 14, 15 ans, je l’accompagnais. Une fois, je suis allé
avec mes parents voir Max Roach et Clifford Brown. Ce devait être en
1954. Il m’a emmené aussi voir Charlie Parker à Carnegie Hall. Il
jouait à minuit. Je me souviens de l’exaltation de la musique.
Quand Charlie Parker est monté sur scène, il portait un costume
orange. On voyait les traces de cintre ! A l’époque, je
faisais très attention aux vêtements que je portais. Alors ça m’a
marqué ! (Rires)
Vous avez étudié
avec Donald Byrd (1958-1960). Comment l’avez-vous rencontré ?
J’avais 14 ans
quand j’ai étudié avec Donald Byrd. J’étais allé voir un
concert de Monk à Town Hall. Donald jouait ce soir-là. J’ai aimé
sa façon de jouer, et j’ai voulu étudier avec lui. Un de mes amis
le connaissait et m’a dit qu’il me le présenterait. Il habitait
à quelques pâtés de maison de chez moi.
Comment s’est
passée cette première rencontre ?
Il m’a demandé de
jouer quelque chose, alors j’ai sorti ma trompette et j’ai
commencé à jouer et à me plier dans tous les sens. Il m’a
demandé pourquoi je jouais comme ça et, à partir de là, il m’a
enseigné tout ce que je devais savoir pour être un trompettiste,
tout ce dont j’avais besoin à 14 ans.
A quelle fréquence
le voyiez-vous ?
Il allait et venait,
mais on se voyait en général tous les samedis.
Comment
prépariez-vous ces sessions ?
Il me demandait de
préparer pour la semaine suivante un solo de Lee Morgan, un autre de
Clifford Brown, un de Miles Davis. J’ai essayé de les transcrire,
mais je n’y arrivais pas. Alors il m’a aidé.
Dans ces années,
vous avez joué avec Miles Davis, n’est-ce pas ?
Mon
père m’a emmené voir Miles Davis au Small’s Paradise. Pendant
la pause, Miles s’est mis au piano. Je suis allé le voir, et il
m’a demandé si je jouais et si je pouvais lui jouer quelque chose.
J’ai pris sa trompette, et j’ai joué « Walking ». A
ce moment-là, les autres musiciens remontaient sur scène. Miles a
demandé à Bill Evans s’il m’avait entendu et m’a demandé de
recommencer. Et le groupe m’a accompagné. Il y avait John
Coltrane, Paul Chambers et Jimmy Cobb. Quand ce fut fini, il m’a
demandé d’en jouer une autre. Des années plus tard, j’ai
demandé à Jimmy Cobb s’il se souvenait de ces concerts au Small’s
Paradise en 1958 et s’il se souvenait d’un gamin qui était monté
sur scène. Il m’a dit : « C’était toi ? Mais
oui, je me souviens ! » Je n’en croyais pas un mot. Mais
il s’en souvenait vraiment parce que c’était la première
semaine de son engagement avec Miles, et ce concert avait eu lieu en
matinée. De plus, Jimmy Cobb avait aperçu Philly Joe Jones au bar
et ça l’avait rendu très nerveux. (Rires)
Vous avez aussi
étudié avec Carmine Caruso. Qu’avez-vous appris de lui ?
Il vous aidait à
résoudre vos problèmes d’un point de vue technique. J’ai étudié
avec lui au lycée. Donald m’avait bien appris les bases. Carmine
m’a aidé à comprendre techniquement la trompette. Mais après ça,
je créais mes propres exercices pour m’entraîner. J’écoutais
aussi mes deux trompettistes préférés à cette époque, Lee Morgan
et Freddie Hubbard. Booker Little aussi. Ils sont tous nés en 1938.
Nous avions cinq d’écart, mais cinq ans à cet âge, c’était
beaucoup. Qu’avez-vous
étudié avec Henry Brent ?
Henry Brent était
un grand compositeur américain. J’ai appris la composition avec
lui et la musique classique européenne. Dans ces années de lycée,
j’écoutais toutes sortes de musique même si on nous orientait
plutôt vers la musique classique. D’ailleurs, si on me prenait à
jouer du jazz, on m’envoyait chez le directeur. Le jazz, ça
s’apprenait en dehors de l’école.
Quelle a été votre
première expérience en tant que musicien professionnel ?
C’était
avec le Newport Youth Band de Marshall Brown. C’était un orchestre
unique à New York. Des centaines de musiciens ont passé une
audition pour en faire partie. Une fois, Marshall Brown est venu
accompagné de Donald Byrd. C’est lui qui lui a conseillé de
m’écouter. C’est comme ça que j’ai passé une audition et que
je suis entré. Je connaissais certains des musiciens et je les
aimais bien. Une fois, nous avons joué « Brownsville
Express », c’était rapide et je lisais mal. Marshall m’a
donné trois semaines pour apprendre à lire ou c’était la porte.
J’ai fait tout ce que j’ai pu pour apprendre à lire !
(Rires)
Dès vos premières
années, vous avez joué avec Slide Hampton, Lionel Hampton, Gerry
Mulligan, et tant d’autres…
Quand
j’ai travaillé avec Hank Crawford, j’ai appris à jouer le
blues. Ça, ça a été une expérience très importante pour moi.
Quand je parle de blues, je veux dire la forme et le feeling. Hank
pouvait jouer « Stardust » et le feeling du blues était
là. Après, j’ai joué avec Charles Mingus. C’était une
situation complètement différente. Je voyais comment tous ces
leaders tenaient leur public. Lionel Hampton, Charles Mingus ou Hank
Crawford le tenaient très différemment. C’était très excitant à
voir. Je faisais une sorte d’étude. Nous avons joué avec Mingus
au Village Gate pendant trois semaines. Mingus arrivait en smoking
avec un chapeau haut de forme. Il allait se changer et sortait en
portant des jeans déchirés, une chemise déchirée et des sandales.
Il jouait comme ça. Mais nous, nous devions tous porter un costume !
(Rires)
C’était sa façon de tenir le public. Quand il parlait aux
musiciens, il les virait de la scène et il jouait en quartet. Puis
il les rappelait. Les gens étaient choqués. Ils pensaient qu’il
les avait vraiment virés ! (Rires)
Donc il tenait son public avec cet humour un peu sérieux. J’avais
un lien fort avec Mingus. Je transcrivais sa musique pour lui.
En 2014, la portion
de Prospect Avenue entre East 169th et Freeman Streets, dans le
Bronx, a été baptisée Henry Red Allen Way. Quels étaient vos
liens avec Henry Red Allen ?
Quand j’étais
jeune, Roy Eldridge et Henry Red Allen étaient des musiciens que je
chérissais et que je voulais connaître. Pour aller à l’école,
je passais devant l’immeuble où Henry Red Allen habitait. En
général, vers 15h, il était devant l’immeuble. Un jour, j’ai
eu le courage d’aller le voir et de lui dire : « Monsieur
Allen, je m’appelle James Owens et je joue de la trompette. »
Et on est devenu amis. Quand il me voyait, il venait me parler. Et
quand je le voyais, je pouvais aller lui parler. C’était important
pour moi de rencontrer ces musiciens parce que j’écoutais leurs
disques.
Avez-vous toujours
côtoyé les anciens ?
Quand j’avais 14
ans, j’allais au Metropole. J’étais trop jeune pour entrer mais
mon ami tromboniste Joe Orange était le neveu de J. C. Higginbotham.
On allait voir J. C. jouer avec Henry Red Allen et son groupe. Quand
il sortait de scène, il nous invitait dans sa loge. C’est en
fréquentant les anciens que j’ai appris la respiration circulaire.
Buster Bailey pouvait tenir la même note pendant trois chorus. Il
m’a dit comment faire et je me suis exercé jusqu’à ce que j’y
arrive.
Parmi vos nombreuses
expériences, il y a le Thad Jones/Mel Lewis Orchestra (1965). Quels
ont été les débuts de cet orchestre ?
J’y
étais au tout début. On répétait tous les lundis à minuit
pendant trois mois. Puis Thad a trouvé un engagement. La plupart des
musiciens travaillaient en studio. C’est pour cette raison qu’on
se réunissait à minuit. On jouait jusqu’à 2h, 2h30 du matin. On
jouait dans le studio Jim & Andy’s sur la 48e
Rue vers la 6e
Avenue. Thad n’arrêtait jamais d’écrire. Il a écrit certaines
des plus belles compositions pour les big bands de cette époque.
Est-ce à l’époque
des New York Jazz Sextet (1967-1969) que vous avez décidé de vous
éloigner des clubs ?
Le
New York Jazz Sextet était
un groupe qu’avait assemblé Tom McIntosh. Au départ, il y avait
Tom McIntosh, Benny Golson et moi. Puis Benny est parti vivre en
Californie pour écrire des musiques de films. Il a été remplacé
par Hubert Laws, qui jouait à l’époque du saxophone et de la
flûte. La rythmique était composée de Roland Hanna, Billy Cobham
et Ron Carter. Nous avions une agence qui nous trouvait des concerts
dans les universités. Nous avons joué deux ans, de 1967 à 1969.
L’interaction avec le public n’était pas la même dans les
universités. Vous n’aviez pas à penser aux personnes qui dînaient
ni à vous soucier d’une serveuse qui laisse tomber son plateau
quand vous êtes en plein milieu d’une belle ballade. C’est ce
genre de choses qui m’a éloigné des clubs. Et un leader gagnait
en une soirée dans une université ce qu’il touchait en une
semaine dans un club.
Vous venez
régulièrement en France. De quand date votre premier séjour en
Europe ?
La première fois
que je suis venu en Europe, c’était en 1967. Je jouais avec Atilla
Zoller, Barre Philips, Tootie Heath et Stu Martin. Le feeling n’était
pas le même. On venait pour écouter la musique. Ça changeait du
Birdland où les gens venaient pour parler. J’ai beaucoup joué à
Paris. En 1968, je jouais au Caméléon avec la rythmique de Phil
Woods. Simone Ginibre était son manager. Elle est devenue mon agent
et m’a trouvé beaucoup de concerts en France.
Pourquoi avoir si
peu enregistré en leader ?
Ma connaissance de
l’industrie musicale m’a dégoûté d’enregistrer pour les
grandes maisons de disques qui ne faisaient rien d’autre que
d’utiliser les musiciens de jazz en fonction de leur fiscalité.
Elles ne faisaient faire aucune promo à la plupart des musiciens
qu’elles enregistraient. Et quand elles faisaient de la promo,
c’était très limité. Durant toutes les années 1950, Horace
Silver a fait des disques formidables mais les maisons de disque qui
l’avaient signé – notamment Blue Note – n’ont jamais rien
fait pour le promouvoir. Et pourtant elles gagnaient de l’argent.
Alors tout ça m’a un peu dégoûté.
Dans
votre premier disque, You
Had Better Listen
(1967), vous étiez coleader avec Kenny Barron. Comment est né ce
projet ?
Kenny et moi avons
grandi ensemble. Il travaillait avec Dizzy Gillespie, et il me voyait
jouer avec Lionel Hampton, Hank Crawford, Charles Mingus, Herbie
Mann. On se croisait tout le temps en tournée.
Votre
dernier disque, The
Monk Project (2011),
est un hommage à Monk. Pourquoi avoir choisi Monk en particulier ?
Pour moi, Monk est
le deuxième plus grand compositeur après Duke Ellington. Ses
compositions sont un défi stylistique. Et j’ai toujours joué ses
compositions. J’ai apporté ma touche en jouant sur le tempo,
etc. Monk était un performer exceptionnel et un être formidable. Je
me souviens de le voir se lever de son piano et danser sur scène
avant d’y revenir au bon moment. Quand je joue un hommage, je pense
à mon amitié pour ce musicien, à nos échanges. Mais j’ai écrit
aussi beaucoup de compositions qui n’ont jamais été enregistrées.
Bien
avant votre engagement dans la Jazz Foundation of America (Jazz
Hot n°668), vous
vous êtes engagé pour défendre les droits des musiciens. Vous avez
notamment participé à la fondation du Collective Black Artists en
1969. Quelles en étaient les motivations ?
Nous nous sommes
réunis pour essayer de mieux diriger nos destinées. Nous avons
commencé par éduquer les musiciens et les musiciens qui aspiraient
à devenir des professionnels. Nous avons créé un big band, le CBA
Ensemble. Tout le monde écrivait. Et on a reçu des financements
pour faire des concerts. C’était une façon de payer les musiciens
pour qu’ils jouent.
Vous
avez aussi été très impliqué dans Jazzmobile
(1981-1986).
Billy
Taylor a fondé Jazzmobile.
Ça se passe en été, et c’est gratuit. Ça a commencé à Harlem.
Billy a fait venir tout le monde, Dizzy Gillespie, Duke Ellington,
etc., pour présenter une musique de grande qualité. Beaucoup de
gens à Harlem n’avaient pas les moyens d’aller dans les clubs
parce que c’était trop cher. Puis Billy m’a demandé de
m’occuper des workshops du samedi. J’ai fait ça pendant cinq
ans.
Etait-ce votre
première expérience d’éducateur ?
Non, j’ai commencé
à enseigner en 1965. Chris White avait fondé une association qui
s’appelait « Rhythm Associates ». Il y avait aussi
Kenny Barron et Rudy Collins. On apprenait aux sections rythmiques à
mieux jouer ensemble. Puis l’association s’est développée, et
Chris m’a demandé d’enseigner la trompette et à Bill Barron le
saxophone. Pour moi, enseigner, c’est très important. Et c’est
très important d’enseigner aujourd’hui.
Contact www.jimmyowensjazz.com
Discographie par Guy Reynard
Leader
CD 1967. You Had
Better Listen, Collectables 6170 (LP Atlantic 1491, coleader Kenny Barron)
LP 1970. No Escaping
It, Polydor 2425.031
LP 1977. Young Man on
the Move, Horizon 712
LP 1970. Headin'
Home, A&M 729 CD 2007. Peaceful
Walking, Jay-Oh Jazz Recordings 40098
CD 2011. The Monk
Project, IPO 90102
Sideman
CD 1959-76. Head
Jazz, Label M 5734
CD 1964. Donald Byrd,
I'm trying to Get Home, Blue Note 7 84188-2
CD 1965. Hubert Laws,
Flute By-Laws, Rhino/Atlantic 8122 71636-2
LP 1965. Charles
Mingus, My Favorite Quintet, Ozone 19
LP 1965. Charles
Mingus, Music Written for Monterey 1965, JWS 0013/0014
LP 1965. Herbie Mann,
Herbie Mann Today, Atlantic 1454
LP 1965. Hank
Crawford, Dig These Blues, Atlantic 1436
CD 1965-67. Herbie
Mann, The Roar of the Greasepaint-The Smell of the Crowd/Today!, Collectables
6829
CD 1966. Heiner Stadler,
Brains on Fire Vol. 1, Labor Records 7001
LP 1966. Gerald
Wilson Orchestra, The Golden Sword, Pacific Jazz 10111 (CD Mosaic MD5-198)
CD 1966. Dizzy
Gillespie, Melody Lingers On, Limelight Records 6014
CD 1966. Booker
Ervin, Heavy!, Prestige-OJC 981-2
CD 1966. James Moody,
Moody and the Brass Figures, Milestone/OJC 1099-2
CD 1966. Herbie Mann,
Impressions of the Middle East, Warners Bros 7413035
LP 1966. Herbie Mann,
The Herbie Mann String Album, Atlantic 1490
LP 1966. Herbie Mann,
New Mann at Newport, Atlantic 1471
LP 1966. Milt
Jackson, Born Free, Limelight 82045
CD 1966. Clifford
Jordan, Soul Fountain, Wounded Bird 201
CD 1966. Thad
Jones/Mel Lewis Orchestra, Opening Night: Thad Jones/Mel Lewis Big Band at the
Village Vanguard February 7, 1966, Alan Grant Prod. 1939
CD 1966. Hank
Crawford, Low Flame-High Heat, Label M 495709
LP 1966. Attila
Zoller, Katz und Maus, SABA/MPS 15112
LP 1966. The
Sensational Guitars of Dan and Dale, Batman and Robin, Tifton 78002
CD 1966. James Moody,
Bird Lives!, Milestone Records 9166-2
CD 1967. Gary Bartz,
Libra, Milestone 47077-2
CD 1967. Jaki Byard,
On the Spot, Prestige/OJC 1031-2
LP 1967. Curtis Amy,
Mustang, Verve 8624
CD 1967. Eric Kloss,
First Class!, Prestige 24293
LP 1967. Eric Kloss,
Life Force, Prestige 7535
LP 1967. Eric Kloss,
We're Goin' Up, Prestige 7565
CD 1967. Joe Zawinul,
The Rise & Fall of the Third Stream, Atlantic/Rhino 2 71675
CD 1967. Herbie Mann,
New Mann at Newport, Wounded Bird 1471
CD 1967. Teddy
Edwards, It's All Right, Prestige-OJC 944-2
CD 1967. Bobby
Timmons, Got to Get It!, JVC 41890
LP 1967. Buddy Terry,
Electric Soul, Prestige 7525
CD 1967. Junior
Wells, Coming at You, Vanguard 79262
LP 1967. Harold Vick,
The Melody Is Here, RCA 3902
CD 1967. Junior
Mance, I Believe to My Soul, Collectables 6606
CD 1967-71. Harvey
Averne, The Never Learned to Dance: Anthology 1967-1971, Fania 130488
CD 1968. George
Benson, Giblet Gravy, Verve 543754-2
CD 1968. Willie Bobo,
A New Dimension, Verve 519 897-2
CD 1968. Kenny
Burrell, Blues on the Common Ground, Verve 589 101-2
LP 1968. Shipen
Lebzelter / J. Marks, Rock and Other Four Letter Words, CBS 7193
CD 1968. Eddie
Harris, Plug Me In, Warner Bros. 7411599-2
CD 1968. Paul
Jeffrey, Electrifying Sounds of the Paul Jeffrey Quintet, Savoy 50602
LP 1968. Hubert Laws,
Law's Cause, Atlantic 1509
LP 1968. Dizzy
Gillespie, Reunion Big band 20th and 30th Birthday, MPS
15207
LP 1968. The Dizzy
Gillespie Big Band, Beppo 509
CD 1968. Dizzy
Gillespie, The Big Band, LRC 9075
CD 1968-69. Archie
Shepp, The Way Ahead, GRP-Impulse! 272
CD 1968-69. Archie
Shepp, Kwanza, Impulse! 74040
CD 1968-69. David
Fathead Newman, Bigger & Better-The Many Facets of David Newman, Rhino
2-71453
CD 1968-69. Eddie
Harris, Plug Me In/High Voltage, Collectables 6240
CD 1968-82. Warren
Smith, Warren Smith and the Composer's Workshop Ensemble, Claves 501195/2
CD 1969. Ars Nova,
Sunshine and Shadows, Collectables 6722 (LP Atlantic 8221)
LP 1969. The Terminal
Barbershop, Hair Styles, Atco 33-301
LP 1969. Les McCann,
Comment, Atlantic 1547
LP 1969. Yusef
Lateef, Yusef Lateef's Detroit, Atlantic 1525
LP 1969. Eddie
harris, Why America, AZ STEC 68
CD 1970. Louis
Armstrong What a Wonderful World, RCA /Bluebird 8310 (LP Louis Armstrong, and
His Friends, Flying Dutchman AMS 12009)
CD 1970. Joe Zawinul,
Concerto Retitled, Wounded Bird 1694
CD 1970. Joe Zawinul,
Zawinul, Atlantic 7567 81375-2
LP 1970. Larry
Willis, A New Kind of Soul, Lenny Lewis Records 1001
LP 1970. Billy
Taylor, O.K. Billy, Bill 6049
CD 1972. Duke
Ellington, Up in Duke's Workshop, Pablo/OJC 633-2
CD 1972. Yusef
Lateef, Hush 'N' Thunder, Collectables 6353
CD 1972. Newport
Stars in New York '72, The Jam Sessions, Cobblestone 9025-2
LP 1972. Ethel
Marrow, Sister Woman, Fantasy 8414
LP 1972. Composers
Workshop Ensemble, Warren Smith Ensemble, Strata-East 19723
LP 1973. Shirley
Scott, Superstition, Cadet 50036
CD 1973. Billy
Cobham, Spectrum, Rhino 7567 81428-2
CD 1973. Seldon
Powell, Messin' With Seldon Powell, P-Vine Records 23479
CD 1973. Leon Thomas,
Full Circle, Bluebird 0902663875-2
CD 1973. Fred
Tompkins, Fanfare 8, Orchard 1417
LP 1973. Profile,
Sands of Time, Encounter 3001
CD 1973. Yusef Lateef
, Part of the Search, Rhino 71553
CD 1973. Billy
Harper, Capra Black, Strata East 660-51-022
CD 1973. Joe
Henderson, Sextet/Quartet, Jazz Door 1237
CD 1973. Duke
Ellington, It Don't Mean a Thing if It Ain't Got That Swing, Flying Dutchman
10106
CD 1974. Bernard
Pretty Purdie, Lialeh, Light in the Attic Records 003
CD 1974. Weldon
Irvine, Cosmic Vortex (Justice Divine), RCA 37491
LP 1974. Oliver
Nelson, in London with Oily Rags, Flying Dutchman 693-1
CD 1975. Sister
Sledge, Circle of Love, Wounded Bird 6105
CD 1975. Roy Ayers, A
Tear to a Smile, Verve 2706881
CD 1975. Charles
Tolliver, Impact, Enja 2109 2
CD 1976. Ralph
MacDonald, Sound of a Drum, LDC VACZ 1034
CD 1976. Art Webb,
Mr. Flute, Wounded Bird 8212
LP 1976. Irene Reid,
Two of Us, Glades 7506
CD 1977. LP 1978.
Bill Barron, Jazz Caper, Muse 5235
CD 1977. Billy
Cobham, Inner Conflicts, Wounded Bird 9174
LP 1977. David
Fathead Newman, Concrete Jungle, Prestige 10104
LP 1977. John Spider
Martin, Absolutely, Improv 7118
LP 1978. Kenny
Barron, Innocence, Wolf 1203
CD 1978. Lonnie
Liston Smith, Exotic Mysteries/Loveland, Columbia 492 525-2
LP 1979. Carol
Douglas, Come into My Life, Midsong 007
CD 1979. Mingus
Dynasty, Chair in the Sky, Collectables 7733
LP 1980. Norman
Simmons, I'm … the Blues, Milljac 1002
CD 1981. Bernard
Wright, 'Nard, Arista 37240
LP 1983. Bill Barron,
Variations in Blue, Muse 5306
CD 1983. Bernard
Wright, Funky Beat, GRP/Arista 37283
LP 1983. Johnny Shaw,
Inside, Good Guise 802
CD 1984. 2nd Chapter
of Acts, Singer Sower, Sparrow Records 1294
LP 1985. Norman
Simmons, 13th Moon, Milljac 1003
CD 1986. Pierre Van
Dormel, A Lover's Question, Label Bleu 6607
CD 1988. Doug E.
Fresh & the Get Fresh Crew, The World's Greatest Entertainer, Fantasy
9658-2
CD 1989. Jazzmobile
All Stars, Jazzmobile All Stars, Taylor-Made Records 1003
CD 1989. Pino
Sallusti, Night of Dreams, MAP
CD 1990. Errol
Parker, Graffiti, Sahara 1011,
CD 1991. Teresa
Brewer, It Don't Mean a Thing If It Ain't Got That Swing, Columbia 37340
CD 1991. Wendell
Harrison, Forever : A Tribute to Duke Ellington, WenHa 180
CD 1992. The Worship
Community, Songs of Hope, Maranatha Music 84418-8850-2
CD 1992-96. Joe
Henderson, Big Band, Verve 533 451-2
CD 1995. David Amram,
On the Waterfront, Varese Sarabande 5638
CD 1995. McKinfolk,
Live at Serengeti, McKinney Arts/Rebirth 240
CD 1995. Mike Longo,
I Miss You John, Consolidated Artists Productions CAP 912
CD 1996. Kenny
Burrell, Jazz Heritage All-Stars: Live at the Blue Note, Concord Jazz 4731
CD 1997. Pete (La
Roca) Sims, Swingtime, Blue Note 854 876-2
CD 1999. Dorothy
Papadakos, Christmas Traveller, Pro Organo 7115
CD 2003. Gerald
Wilson, New York, New Sound, Mack Avenue 1009
CD 2007. Christian
Fabian, The Masters Return!, CAP 1010
CD 2007. Robbi K and
Friends, Music Makes Me Happy, 013473
CD 2007. Gerald
Wilson, Monterey Moods, Mack Avenue 1039
CD 2008. James Moody,
Our Delight, IPO 1013
CD 2008. James Moody,
Moody 4B, IPO 1017
CD 2008. Roger
Kellaway, Live at the Jazz Standard, IPO 1014
CD 2009. Gerald
Wilson, Detroit, Mack Avenue 1049
CD 2011. Frank Wess,
Magic 201, IPO 1025
CD 2012. Archie Shepp
- Attica Blues Orchestra, I Hear the Sound, Archie Ball 1301
CD 2013. Chico
Hamilton, The Inquiring Mind, Joyous Shout! 10016
Vidéos
1968. Jimmy Owens Jazz
Workshop "Present and Future" Hamburg
Lee Konitz , Phil
Woods , Gato Barbieri , Slide Hampton , Ach Van Rooyen , Barry Altschul ,
Joachim Kühn, Volker Kriege, Günter Lenz
1973. Jimmy Owens
Plays the Blues, Jimmy Owens Plays the Blues in Jazz Tribute to Charlie Parker,
April, 1973 : Jimmy Owens (tp), Richard Davis (b), Roy Haynes (dm) and Ted
Dunbar (g)
1987. Jimmy Owens
Geneve
1999. Jimmy Owens « My
Funny Valentine »
Billy Taylor (p),
Chip Jackson (b), Steve Johns (dm)
2009. Mike Longo-Jimmy
owens Con Alma
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