Ugonna OKEGWO
Chasin’ the Jazz
Ugonna Okegwo est un musicien qui
circule au travers des groupes comme de la musique. Contrebassiste plein de ressources, au
jeu stylistique très riche, du free au straight ahead, il est
aujourd’hui incontournable sur la scène new-yorkaise.
Né le 15 mars 1962 à Londres, d’une
mère anglaise et d’un père nigérian, Ugonna Okegwo grandit à
Münster, en Allemagne, avant de s’installer à Berlin en 1986. Il
y rencontre le pianiste Walter Norris et le contrebassiste Jay
Oliver, expatriés auprès de qui il prend des leçons, et fréquente
les nombreux clubs et lieux de jazz dont la ville regorge. Il
enregistre alors avec Charles Tolliver en 1988 puis rejoint le groupe
de Lou Blackburn.
Depuis 1989, il vit à New York. Dans les années
1990, il joue notamment avec Jon Hendricks, Big Nick Nicholas, Junior
Cook, James Spaulding, Oliver Lake, Steve Davis, Brad Mehldau et fait
partie du trio de Jacky Terrasson avec Leon Parker. Habitué du
Smalls, il joue régulièrement aux côtés de David Schnitter, David
Berkman, Spike Wilner, etc., sans compter de nombreux autres gigs. Il
fait partie du groupe de Tom Harrell depuis 1997. S’il a sorti un
album en leader en 2004, Uoniverse, il joue peu avec son groupe, composé alors de Xavier Davis (p), Sam Newsome (ss)
et Donald Edwards (dm), pris par ses activités de sideman. Le jeu
d’Ugonna Okegwo, subtil et créatif, et une personnalité nourrie
de nombreuses expériences musicales, font de lui un musicien rare.
Propos recueillis par Mathieu Perez Photos Umberto Germinale, Jos Knaepen, Mathieu Perez
© Jazz Hot n°672, été 2015
Jazz Hot: Avez-vous toujours été attiré par
la contrebasse?
Ugonna Okegwo: Pour une raison ou une autre, quand
adolescent j’écoutais de la musique, du rock, du funk, de la soul,
j’étais toujours attiré par la ligne de basse. Et quand je me
suis mis à jouer de la musique, j’étais attiré par la basse.
J’ai écouté du jazz parce que la ligne de basse était plus
complexe et plus intéressante. A cette époque, j’écoutais des
groupes comme Mahavishnu Orchestra, Weather Report, plutôt de la
fusion, mais aussi Miles Davis. Quand je me suis familiarisé avec le
jazz, j’ai été très intéressé d'apprendre à circuler dans la
musique et le contrepoint.
Quand avez-vous commencé à jouer?
Très tard. J’avais
20 ans. Et je me suis mis à la contrebasse à 21 ans. Mais avant,
j’avais fait un peu de guitare… Je jouais dans un groupe de rock
qui comptait trois guitaristes, moi compris. L’un d’eux était
bassiste mais ne voulait pas jouer de la basse. C’est comme ça que
j’ai commencé la basse. Puis j’ai pris des leçons et je me suis
entraîné.
Vous pensiez déjà à jouer en
professionnel?
C’était plus une passion. Je ne
pensais pas à faire carrière. Après les cours, je voulais faire
quelque chose de mes mains. Je ne voulais pas entrer tout de suite à
l’université. Alors j’ai travaillé le bois parce que j’aimais
la menuiserie. Il y avait une formation pour apprendre à fabriquer
un violon en deux mois. Je me suis dit qu’après ça, je pourrais
trouver un boulot comme apprenti. Au même moment, j’ai emprunté de
l’argent pour acheter une contrebasse et je me suis entraîné.
Tous les jours, je me levais et travaillais sur le violon. Je
déjeunais puis jouais de la basse, je reprenais le violon, dînais
et jouais de la basse. J’ai vécu comme ça pendant deux mois. Mais
ces activités, construire un instrument et jouer d’un instrument,
sont très intenses, et j’étais attiré par les deux. Faire les
deux à un très haut niveau, ce n’est pas possible. Et je me suis
rendu compte que si j’arrêtais de jouer de la musique, je serais
très malheureux et raterais une occasion.
Quand vous installez-vous à
Berlin?
Je suis arrivé à Berlin en 1986. Il
n’y avait pas vraiment de scène vivante à Münster, où je
vivais. Berlin avait l’air plus intéressant. J’avais aussi
entendu dire que Jay Oliver vivait là-bas. Et quand je suis arrivé,
je l’ai rencontré. Il était très gentil avec moi et m’a donné
beaucoup de conseils. J’ai aussi étudié avec Walter Norris. Il
donnait un cours et avait toujours besoin d’une section rythmique.
Il m’a proposé de rejoindre cette section contre des leçons
gratuites. Un an après, on a fait des concerts ensemble. Berlin
était très différent à cette époque.
Quel type de professeur était
Walter Norris?
Walter était très attentionné et
généreux. C’était l’exemple du musicien au service de la
musique. Il était sur le premier disque d’Ornette Coleman. Walter
me racontait qu’il avait dit à Ornette qu’il n’avait pas
besoin de pianiste. Après ça, Ornette s’est débarrassé du
piano. Walter m’avait fait une grande impression. Avec lui, j’ai
étudié l’harmonie et je me suis beaucoup entraîné.
Et Jay Oliver?
Jay venait plus de l’avant-garde. Il
avait joué avec des musiciens comme Sam Rivers. Mais il travaillait dans beaucoup de grooves différents. Il m’a beaucoup appris sur
l’énergie de la musique et le rôle du bassiste. Il m’a fait
prendre conscience du pouvoir de cet instrument.
Combien de temps avez-vous étudié
avec eux?
Pendant un an.
Puis j’ai commencé à travailler en professionnel en 1987.
Quels contrebassistes vous ont
marqué à cette époque?
Ma première grande influence était
Charles Mingus. Pour moi, il était plus accessible que Miles Davis
dans les années 1960, parce qu’il y a ce côté blues. J’aimais
sa façon de jouer en bassiste et ses compositions. Et il dirigeait
son groupe de la basse. Puis, j’ai écouté Oscar Pettiford, Jimmy
Garrison, Jimmy Blanton, Wilbur Ware, Butch Warren, Ron Carter, Paul
Chambers, Sam Jones, etc.
Jouez-vous toujours de la basse
électrique?
Au départ, je jouais les deux. Une
fois à Berlin, j'ai plus travaillé la contrebasse. Et après
m’être installé à New York, j’ai un peu arrêté la basse
électrique. De temps en temps, je m’y remets…
Pourriez-vous décrire le
Berlin que vous avez connu à la fin des années 1980?
Berlin était comme une île au milieu
de l’Allemagne de l’Est où on venait pour un weekend. C’était
l’occasion d’être la personne qu’on n’était pas à la
maison. Il y avait beaucoup de divertissements, avec aussi de la
prostitution, de la drogue, etc. On y allait pour faire la fête. Et
donc il y avait beaucoup de musique live. C’était une ville qui
débordait d’énergie.
Et la scène jazz?
Il y avait beaucoup de clubs. Et il y
avait aussi un certain nombre d’expatriés comme Walter Norris et
Jay Oliver. J’ai rencontré Charles Tolliver à Berlin. Je jouais
dans un petit club de Charlottenburg. On pouvait jouer jusqu’à 4h
du matin. Il y avait beaucoup de monde, et beaucoup de musiciens
venaient faire le bœuf. Charles m’a entendu jouer et m’a engagé.
C’est comme ça que mon premier disque est ce Live at Quasimodo.
A ce moment-là, je ne savais pas qu’il en ferait un disque.
Que gardez-vous de cette expérience
avec Charles Tolliver?
Jouer avec lui était une formidable
expérience. C’était très intense. Je me souviens de deux grandes
répétitions. Mais c’était bien. Plus tard, quand je suis arrivé
à New York, je suis resté chez lui quelques semaines. Les musiciens
américains que j’ai rencontrés à Berlin m’ont beaucoup aidé
une fois à New York.
Quels clubs de jazz fréquentiez-vous
à Berlin?
Je me souviens du Badenscher Hof et
du Quasimodo. Il y avait beaucoup de jazz. Le Quasimodo était plutôt hard
bop. Eddie Harris jouait dans ce club quand il venait à Berlin. On
entendait du hard bop aussi à Badenscher Hof mais avec des musiciens
locaux. Il y avait beaucoup de chanteuses. Il y avait des clubs plus
avant-garde aussi…
Comment avez-vous rejoint le groupe
de Lou Blackburn?
J’ai rencontré Lou Blackburn par
l’intermédiaire de Ralph Duncan. Il se faisait appeler Ralph von
Duncan. Il a ajouté une particule à son nom, mais c’est une autre
histoire… On avait beaucoup joué ensemble et il m’a recommandé
à Lou. Jouer avec Lou et son groupe Mombasa,
c’était super! On a fait des tournées, surtout en Allemagne de
l’Ouest, en Belgique. Une croisière aussi en Méditerranée. J’ai
rencontré beaucoup de musiciens à ce moment-là.
A quel moment avez-vous décidé de
partir pour New York?
Quand j’ai rencontré Charles
Tolliver en 1988; j’ai fait la connaissance des musiciens qui
jouaient avec lui, notamment le tromboniste Clark Gayton et le
trompettiste James Zollar. Ils m’ont conseillé de venir vivre à
New York. C’était le bon moment pour moi de partir. Je suis parti à New York pendant un
mois en 1988. J’y ai rencontré un pianiste qui avait joué avec
Roland Kirk. Puis j’y suis retourné trois mois à l’été 1989.
J’avais aussi rencontré un musicien américain qui s’était
installé à Berlin, et qui repartait vivre à New York. Une fois
arrivé, j’ai été vite très occupé.
Comment était New York comparé à
Berlin?
Il n’y a aucune autre ville qui
ressemble à New York en termes d’énergie et d’intensité.
Pendant les premières années, je jouais essentiellement dans les
jams, et j’écoutais jouer les autres musiciens. Et on pouvait faire
ça jour et nuit et tous les jours de la semaine. Même aujourd’hui,
c’est encore possible. C’est ce que j’aime avec cette ville. Ça
devient comme une drogue. On devient accro à cette énergie.
Quels ont été vos premiers
engagements?
J’ai
joué avec des musiciens comme Percy Brice puis Big Nick Nicholas,
Junior Cook, James Spaulding mais aussi Oliver Lake et des musiciens
de mon âge.
Quel était le son de la scène new-yorkaise dans ces années?
Dans les années 1990, il y avait ce
qu’on a appelé les «young lions» qui jouaient
beaucoup comme leurs héros de la tradition du hard bop. En ce qui me
concerne, j’ai toujours essayé de garder mes options stylistiques
toujours ouvertes.
Quels clubs fréquentiez-vous?
J’allais à la jam session du Blue
Note, au Smalls, Vanguard, Village Gate, Sweet Basil, partout!
Je jouais beaucoup à Augie’s. A l’époque, Jesse Davis et Junior
Cook y jouaient. Il y avait aussi des lieux à Brooklyn.
Quels contrebassistes historiques
étiez-vous curieux de voir en concert?
J’ai vu beaucoup Ray Drummond, Ron
Carter, Rufus Reid. J’allais voir tout le monde. Bob Hurst, Ira
Coleman, Peter Washington, etc.
Quand rejoignez-vous Jon Hendricks?
J’ai rencontré Jon Hendricks grâce
au pianiste Renato Chicco. Il jouait avec Jon, et ils cherchaient un
bassiste. On a travaillé ensemble quelques années. J’ai beaucoup
appris avec lui. Nous étions très libres.
Comment est né votre trio avec Leon
Parker et Jacky Terrasson?
J’ai rencontré Leon Parker au
Augie’s où je jouais avec Jesse Davis. Et j’ai rencontré Jacky
en 1991 à une jam avec le ténor Jay Collins. On jouait parfois en
trio, mais je me suis à jouer beaucoup avec Leon, parfois en trio.
Nous avions un groupe avec Steve Davis, Brad Mehldau et Mark Turner.
Puis Jacky nous a engagés, et c’est devenu le Jacky Terrasson Trio.
Quelle était alors votre
approche du son?
Je jouais dedans et je m’intéressais
plus aux structures harmoniques. J’étais plus concentré sur le
groove. Mais c’est un élément important pour tous les musiciens
pour jouer avec du swing et ce type d’énergie.
Aviez-vous l’occasion de jouer
avec des musiciens plus free?
Plus vraiment parce que j’étais pris
par d’autres choses. Tout se fait par cycles.
Quand rejoignez-vous Tom Harrell?
Nous avons commencé à jouer ensemble
en 1997. La première fois, c’était à un concert de David Sánchez
au Vanguard. Il avait invité Tom pour un morceau ou deux. Puis, nous
avons enregistré un disque avec Leon, sur lequel Tom jouait quelques
morceaux. A partir de là, Tom m’appelait régulièrement pour
jouer, mais je n’étais pas disponible. Et finalement, nous avons pu
jouer ensemble.
Connaissiez-vous Tom Harrell
avant cette date?
Je l’avais vu jouer à Berlin en
1986. C’était avec Phil Woods. Mais on ne se connaissait pas.
Etes-vous entré dans sa musique
facilement?
Je suis entré dans sa musique de façon
très naturelle. La première fois que j’ai joué avec lui, je me
suis rendu compte que ses partitions étaient très claires et très
détaillées. Donc vous commencez à lire, à jouer et à ajouter
votre propre interprétation. Ce soir-là, il n’y avait pas de
pianiste. C’est lui qui en jouait. Il lisait sa propre partition
puis partait sur autre chose. Là, j’ai compris qu’on pouvait
toujours jouer sa musique avec son propre feeling. Tom est très
ouvert d’esprit. C’est très inspirant d’être autour de lui.
Il ne cesse de développer son jeu comme musicien et comme
compositeur. C’est très profond. Et c’est ce qui continue
de nous motiver. Certains soirs, ça se passe dans les détails.
Parfois, on le voit chercher d’autres choses. C’est très
intéressant d’être autour de ce type d’énergie parce que c’est
de la vraie improvisation. C’est honnête et original. Et il ne
cesse d’écrire. Il a exploré tant de directions et c’est
toujours cohérent.
Pourquoi avoir attendu aussi
longtemps avant de faire votre premier album en leader, Uoniverse
(2004)?
C’était difficile à faire parce que
je jouais tellement la musique des autres que j’avais du mal à me
concentrer sur ma propre musique. Aujourd’hui, j’ai plus de temps
mais je n’écris pas assez… même si j’ai plus de compositions
que je souhaite enregistrer.
Pourquoi avoir choisi des titres de
Monk et Wayne Shorter?
J’ai toujours aimé leur façon de
composer. Dans les compositions de Monk, il y a une certaine énergie
qui vous parle immédiatement. Et j’ai toujours aimé la musique de
Wayne Shorter. Il a ce son qui ne ressemble à personne.
Dans quels groupes jouez-vous en ce
moment?
Avec Tom bien sûr. J’ai beaucoup
joué avec David Schnitter, accompagné de Spike Wilner au piano.
Steve Wilson me rappelle. Dave Berkman aussi, avec qui j’ai
beaucoup joué. Bruce Barth aussi. Ça change toujours. Je joue dans
un groupe avec Steve Wilson et Orrin Evans. Chacun apporte ses
compositions. C’est un beau projet. J’espère que ce groupe
travaillera plus. Avec un groupe, on a l’occasion de développer un
son, d'aller quelque part ensemble et de grandir ensemble. C’est une
belle expérience. Et je pense que ça s’entend. Il n’y a plus
beaucoup de groupes. Plus on joue ensemble, plus on trouve des façons
de réagir les uns aux autres.
Contact
www.ugonnaokegwo.com
Discographie par Guy Reynard
Leader CD 2002. Universe, Satchmo Jazz Records 53
Sideman CD 1988. Charles Tolliver, Live in Berlin at the Quasimodo Vol 1,
Strata East 9003 CD 1988. Charles Tolliver, Live in Berlin at the Quasimodo Vol 2,
Strata East 9013 CD 1991. Tex Allen, Late Night, Muse 5492 CD 1992. Eijiro Nakagawa
& Funk '55, Paddle Wheel 134 CD 1993. Jacky Terrasson, Lover Man, Venus 35105 CD 1993. Jon Hendricks, Boppin' at the Blue Note, Telarc 83320 CD 1993-94. Suzanne Grazanna, Cats Meow, Grzanna Jazz Productions 451 CD 1994. Royce Campbell, Six by Six: A Jazz Guitar Celebration, CD Baby/Moon Cycle 1975 CD 1994. Leon Parker, Above & Below, Epicure 66144 CD 1994. Jacky Terrasson, Jacky Terrasson, Blue Note 8 29351-2 CD 1994. John Stetch, Carpathian Blues, Terra Nova 9007 CD 1994. Bob Belden, Shades of Blue, Blue Note 7 832166-2 CD 1995. Steve Davis, The Jaunt, Criss Cross 1113 CD 1996. Leon Parker, Belief, Columbia 67457 CD 1996. Jacky Terrasson, Reach, Blue Note 7 527570-2 CD 1997. Jacky Terrasson, Alive, Blue Note 7 859651-2 CD 1997. Tom Harrell, Art of Rhythm, RCA Victor 09026689242 CD 1997. Donny McCaslin, Exile and Discovery, Naxos Jazz 860142 CD 1997. Sal Newsome & Global Unity, Columbia 69744 CD 1998. Sam Newsome, The Tender Side of Sammy Straighthorn,
SteepleChase 3145 CD 1998. Leon Parker, Awakening, Columbia 68076 CD 1998. David Berkman, Handmade, Palmetto 2039 CD 1998. Jacky Terrasson, What It Is, Blue Note 7234 4 98756-2 CD 1999. Sarah Morrow, Greenlight, Cobra Bleu 40104-2 CD 2000. Chris McNulty, I Remember You, MopTop Records 4546 CD 2000. Bruce Barth, East and West, MaxJazz 201 CD 2000. Leon Parker, The Simple Life, Label M 495730 CD 2000. David Berkman, Communication Theory, Palmetto 2059 CD 2000. René Marie, How Can I Keep from Singing?, MaxJazz 109 CD 2000. Bruce Barth, Somehow It's True, Double-Time Records 168 CD 2000. Sam Newsome, This Masquerade, SteepleChase 31503 CD 2000. Jacky Terrasson, A Paris, Blue Note 42413-2
CD 2001. David Berkman, Leaving Home, Palmetto 2078 CD 2001. Tom Harrell, Live at the Village Vanguard, Bluebird RCA
09026639102 CD 2001. Jacky Terrasson, A Paris..., Blue Note 5276372 CD 2001. Gege &The Boparazzi, Gege & The Boparazzi, Go Jazz
6011 CD 2001. Sam Newsome, Global Unity, Palmetto 2074 CD 2001. Tom Harrell, Paradise, RCA Victor 09026637382 CD 2001. D.D. Jackson, Sigame, Justin Time 1772 CD 2001. Peter Zak, The Decider, SteepleChase 31690 CD 2002. Dan Faulk, Dan Faulk Songbook, Vol. 1, UFP 012 CD 2002. Bruce Barth, Live at the Village Vanguard, MaxJazz 205 CD 2002. D.D. Jackson, Suite for New York, Justin Time 188 CD 2003. Luis Perdomo, Focus Point, RKM Music 4 CD 2003. David Berkman, Start Here, Finish Here, Palmetto 2098 CD 2003. Ari Ambrose, Waiting, SteepleChase 31560 CD 2003. David Bixler, Show Me the Justice, Bixxlixx 6096 CD 2003. Tom Harrell, Wise Children, Bluebird RCA 82876530162 CD 2003-04. Jacqui Naylor, Live East/West: Birdland/Yoshi's, Ruby
Records 4 CD 2005. David Bixler, Call It a Good Deal, Zoho Music 200608 CD 2005. D.D. Jackson, Serenity Song, Justin Time 222 CD 2005. Chris McNulty, Dance Delicioso, Elefant Dreams 4547 CD 2005. Alexander McCabe, The Round, Wamco 08295 CD 2006. James Zollar, Zollar Systems, JZAZ Records 34801 CD 2006. Tom Harrell, Light On, HighNote 7171 CD 2006. Ari Ambrose, Whatever Happens, SteepleChase 31617 CD 2006. Jed Levy, Gateway, SteepleChase 31606 CD 2007. Spike Wilner, 3 to Go, Rhombus Records 8035 CD 2007. Pete Malinverni, Invisible Cities, Reservoir 192 CD 2007. Matt Haviland, Beyond Good and Evil, Connotation Records 10011 CD 2008. Jed Levy, One Night at the Kitano, SteepleChase 31669 CD 2008. Tom Harrell, Prana Dance, HighNote 7192 CD 2008. Ari Ambrose, Talk of the Town, SteepleChase 31668 CD 2008. Markus Schwartz, Tanbou Nan Lakou Brooklyn/Haitian Drums in
the Brooklyn Yard, Markus Schwartz 05678 CD 2009. Tom Harrell, Roman Nights, HighNote 7207 CD 2009. Tobias Gebb - Unit 7, Free At Last, Yummyhouse 29062 CD 2010. Jimmy Greene, Live At Smalls, Smallslive 0012 CD 2010. Tom Harrell, The Time of the Sun, HighNote 757222 CD 2011. Tom Harrell, Number Five, HighNote 7236 CD 2011. Marta Topferova, The Other Shore, World Village 468110 CD 2011. David Schnitter, Live at Smalls, Smallslive 0031 CD 2011. David Bixler, The Nearest Exit May Be Inside Your Head, Zoho
Music 201206 CD 2012. LaVerne Butler, Love Lost and Found Again, HighNote 7239 CD 2012.Chris McNulty, The Song That Sings You Here, Challenge
73341 CD 2012. Sketchy Black Dog, Sketchy Black Dog, CD Baby/Sketchy Black
Dog 5637915617 CD 2013. Tom Harrell, Colors of a Dream, HighNote 7254 CD 2013. Chris McNulty, Eternal, Palmetto 476 CD 2014. Tom Harrell, Trip, HighNote 7261 CD 2014. Steve Wilson, Live in New York: The Vanguard Sessions , Random
Act Records 1017 CD 2012. LaVerne Butler, Love Lost and Found Again, HighNote 7239 CD 2013. Tom Harrell, Colors of a Dream, HighNote 7254 CD 2014. Tom Harrell, Trip, HighNote 7261
Vidéos
Brad Mehldau, «Think of One»,
Live at the Village Gate, 1992
Brad Mehldau (p),
Ugonna Okegwo (b), Leon Parker (dm) Jacky Terrasson,
«Things Ain't What They Used to Be», extrait de Alive,
1997 Jacky Terrasson (p), Ugonna Okegwo (b), Leon Parker (dm)
David Berkman Quintet, «Take the Coltrane», extrait de Handmade, 1998 David
Berkman (p), Tom Harrell (tp), Steve Wilson (as), Ugonna Okegwo (b),
Brian Blade (dm)Tom Harrell, «Body and
Soul», Internationale Jazzfestival Viersen, 2006 Tom
Harrell (tp), Wayne Escoffery (ts), Danny Grissett (p), Ugonna Okegwo
(b), Johnathan Blake (dm) Tom Harrell (tp), Danny Grissett (p),
Ugonna Okegwo (b)
Kurt Rosenwinkel Standards Trio, «At
Long Last Love», Ystad Jazz Festival 2012
Kurt Rosenwinkel (g), Ugonna Okegwo
(b), Jeff Ballard (dm)
Tom Harrell, «Bouquet»,
Salerne, 2013 Tom Harrell (tp), Danny Grissett
(p), Ugonna Okegwo (b)
*
|