Les Lundis d'Hortense
40e anniversaire
Cette année, «Les
Lundis d’Hortense» ont 40 ans. Nous vous avons souvent décrit les
festivals et les concerts organisés par cette association de musiciens de jazz.
Mais d’où vient cette appellation saugrenue? En 1976, au Sud de Bruxelles, commune de Hoeilaart,
les musiciens se réunissaient le lundi dans la Villa nommée
«Hortense» pour échanger leurs revendications corporatives. De là
naquit la raison sociale d’une asbl qui défend et promeut la musique que nous
aimons. Au fil des ans, les Lundis d’Hortense (LDH en abrégé) sont devenus incontournables pour le public, pour les
organisateurs et pour les pouvoirs subsidiants de la Communauté
Wallonie-Bruxelles.
Pour évoquer cette mémoire du jazz à Bruxelles, rencontre avec le pianiste Michel Herr (Jazz Hot n°641) qui participe à l'aventure depuis l'origine et avec Laurent, l'un des permanents de l'association.
Propos recueillis par Jean-Marie Hacquier Photos Maël G. Lagadec by Courtesy
© Jazz Hot n°675, printemps 2016
Jazz Hot: Michel Herr, vous êtes l’un des fondateurs de
l’association. A l’origine, quelles étaient les motivations qui vous
animaient?
Michel Herr: Au tout début, ce fut de
«mettre sur la carte» ce que nous appelions à l’époque «les
troisièmes musiques», c’est-à-dire: toutes les musiques créatives,
non commerciales et souvent inclassables- les deux autres formes étaient
la musique classique et la musique pop/rock de grande diffusion. Leur
visibilité sur scène, leur crédibilité en tant qu’interlocuteurs des pouvoirs
publics et leur présence dans les médias étaient faibles. Peu de temps après,
l’association s’est recentrée sur le jazz: une communauté très active,
relativement homogène et partageant des conceptions et des objectifs communs.
Cela a permis l’organisation de multiples évènements (concerts, festivals,
tournées, stages, etc.), une meilleure promotion des musiciens via de multiples
supports et une reconnaissance par les pouvoirs publics et les médias.
Jazz Hot: Aujourd’hui, LDH est hébergée
à l’étage de la Jazz Station de Bruxelles. Les musiciens, ses membres, peuvent
compter sur le travail de trois permanents: Laurent Poncin, Katy Saudmont et Dana Petre.
Laurent, arrivé en 2000, est le plus ancien. Il nous parle des activités des
Lundis:
Laurent Poncin: Les «Jazz Tours» comptent
environ septante concerts par an dans une vingtaine de lieux, clubs ou
centres culturels de Wallonie et de Bruxelles, dont les mercredis «Gare
au Jazz», à la Jazz Station. Depuis cinq ou six ans, nous avons aussi des
concerts en communauté flamande, en partenariat avec «Jazzlab
Series». En mai, depuis dix-huit ans, nous participons au Brussels Jazz
Marathon en organisant les concerts du dimanche, sur la Grand-Place. En été,
nous avons le stage «Jazz au Vert» qui a fêté sa trente et unième
édition l’an passé. Il y a énormément de participants; plus ou moins
cent-trente pour une vingtaine de professeurs. Le stage a lieu à «La
Marlagne», à Wépion, depuis une vingtaine d’années.
Rien que des
musiciens dans l’association?
Oui, c’est une association de musiciens de jazz;
le Conseil d’Administration est constitué de musiciens, toutes tendances
confondues. Le président est élu pour quatre ans maximum. Certains présidents
ont remis le couvert, mais ils ne peuvent pas cumuler; il faut toujours
qu’il y ait une alternance.
Entre conservateurs et
démocrates?
Essentiellement des démocrates! Cela prend
parfois beaucoup temps au niveau des discussions, mais c’est très riche. Chacun
prend part, donne son avis et puis on vote. Nous sommes un collectif
démocratique!
En dehors des concerts, vous
avez des revendications auprès des instances culturelles?
Par vraiment des revendications; des demandes
pour qu’il y ait plus de moyens pour le jazz et pas seulement pour les Lundis
d’Hortense. Nous aimerions qu’il y ait
plus d’encadrement des artistes; au niveau du management, par exemple.
Nous sommes aussi actifs pour tout ce qui concerne les droits d’auteurs. Les
musiciens ne sont pas toujours au courant de leurs droits. Les droits d’auteurs
évoluent pas mal aussi; nous sommes là pour les informer, les tenir au
courant de l’évolution.
Le secrétariat social
des artistes, «SMART», est issu des Lundis d’Hortense?
Non, mais nous avons été fort actifs à la création de
Smart; particulièrement Jean-Louis Rassinfosse. Au début, Smart avait été
créé pour définir le statut de l’artiste. Par la suite, Smart a créé un
secrétariat social.
Tous les musiciens des Lundis
sont affiliés à Smart?
Non, même s’il y en a beaucoup. Certains ont un statut
complémentaire d’indépendant; d’autres sont enseignants; d’autres
ont d’autres activités.
Quels sont les nouveaux
projets que vous aimeriez développer?
Nous voudrions développer et rénover notre site
«jazzinbelgium.com» qui existe depuis 1996 et qui en est déjà à sa
deuxième version. C’est Ilan Oz et Michel Herr qui ont créé le site. Il était
100% html à cette époque. La version
actuelle a plus de dix ans et elle n’est plus à jour en terme de technologie,
de graphisme, de navigation. Nous l’avons mise à jour progressivement en
accumulant les informations. L’agenda est tenu par Thomas Champagne. A présent,
il faut rendre le site plus actuel. C’est un gros projet lourd financièrement.
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