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Harry James Jazz Big Band, rehearsal for "Stars of Jazz" TV Show July 14, 1958 © Ray Avery/CTSIMAGES


Le siècle d’Harry JAMES



Virtuose et… jazzman


Parler d'Harry James c'est évoquer un artiste qui fut très populaire et les ambiguités qui règnent dans les milieux dits de «jazz». Lorsque l'étiquette «jazz» finit par trouver en 1934 avec l'édition du livre Le Jazz Hot d'Hugues Panassié, une définition précise (traitement particulier des sons et mise en place rythmique spécifique dite swing), Harry James n'était plus un débutant mais un artiste porté par une mode naissante (dite «Swing», aussi) surtout illustrée par les grands orchestres (nous disons maintenant big bands) avec des solistes instrumentaux qui se hissaient au rang de stars (balayés ensuite par les chanteurs).

Mais voilà, le propos du premier des critiques (qui, là, marquera jusqu'à ses plus hostiles dans le futur) est de trier entre le vrai et le faux jazz, entre Louis Armstrong, Jimmie Lunceford et Paul Whiteman, Jack Hylton. Harry James en fera les frais. Tout chez lui est suspect pour le puriste : sa virtuosité étalée, son commercialisme et… il est Blanc! Il n'a même pas la décence de mourir jeune comme Bix. Alors qu'on a accepté (avec considération) qu'un Wynton Marsalis soit concertiste classique et improvisateur post-bop, on n'a jamais reconnu à Harry James d'être expert dans deux genres: vrai jazzman et charmeur. Plus étonnant, alors qu'aujourd'hui on salue les métissages les plus lucratifs et excentrés du cœur du jazz, il n'est pas question de réhabiliter Harry James.

Certes Harry James n'a pas dans le jazz l'importance d'un Louis Armstrong qui a codifié le solo jazz, ni d'un Bubber Miley qui a forgé l'espace le plus hot de la créativité de Duke Ellington. Harry James ne s'inscrit pas non plus comme un spécialiste tels Cat Anderson qui ouvre la voie aux «screamers», ou Cootie Willams qui pousse au-delà de Bubber Miley l'art du jeu avec growl et le plunger1. En tant que jazzman, Harry James est comme, entre autres, Dolly Jones, Bill Coleman, Doc Cheatham, Jonah Jones et Buck Clayton2, un artisan du swing, constant dans la qualité, imprégné d'Armstrong mais sans la stature d'un Roy Eldridge3 dont on ne compte plus les disciples. Non, l'influence planétaire d'Harry James commence là où la curiosité du jazzfan s'arrête!

par Michel Laplace
Photos © Ray Avery/CTSIMAGES

© Jazz Hot n°676, été 2016


LES ORIGINES

Harry (Hagg) James est né à Albany dans l'Etat de Géorgie, le 15 mars 1916, dans une famille de musiciens. Son père Everett James (1884-1955), musicien de cirque de la Nouvelle-Orléans, le fait débuter par la batterie alors qu'il est très jeune (1919-25). Puis, à 8 ans, Harry commence le cornet auprès de Skinny Goe, le cornet et le saxhorn alto auprès de son père (1924-26). Harry joue dans les divers orchestres de cirque de son père. C'est l'une des raisons de sa super-endurance et du fait qu’il peut jouer sans discontinuer en ensemble, même après de nombreux solos; mais aussi de sa qualité de projection du son! Ainsi, Harry a débuté dans le show business, et c’est une raison de sa qualité de showman (il fut même contorsionniste à l'âge de 5 ans).

Everette a orienté l'éducation de son enfant prodige vers une carrière «classique», mais le «jeune homme à la trompette» est attiré par le jazz. Il joue déjà comme 4e trompette des thèmes tels que «Memphis Blues», «St. Louis Blues», «Tiger Rag», «Wolverine Blues» au sein du Christy Bros. Circus Concert Band (1927-30). En 1928-30, Harry dirige même l'Orchestre n°2 du Christy Bros. Circus, ce qui en fait le plus jeune chef de cirque au monde d'après le Billboard. C'est à Beaumont, dans le Texas, qu'Everett James se fixe dès 1930 comme professeur (cours privés et à St. Anthony’s High School).

Notons ici que le Texas est un lieu négligé des historiens de jazz. Sidney Bechet a affirmé n'avoir découvert le blues qu'en 1914 lors d'une tournée dans le Texas avec Clarence Williams et Bunk Johnson! Bunk Johnson s'enracine dans le Texas, lieu de mélanges de cultures, qui bénéficie de la proximité de la Louisiane. Bunk Johnson prend l'habitude d'y jouer régulièrement en compagnie du Banner Orchestra. En 1921, Bunk Johnson dirige un orchestre qui tourne dans le Texas pour les Holcamp Carnival Shows. Il employait Albert Nicholas et Baby Dodds. Le trombone Jack Teagarden comme Harry James s'imprègnent du blues dans le Texas. Bref, Harry James toujours actif dans les orchestres de cirques de 1930 à 1935 a dit avoir joué aux côtés de Bunk Johnson, d'ailleurs ami d'Everett. En 1931, Harry remporte un concours, le State Music Contest à Beaumont en 1931, avec une trompette King Liberty; il joue «Neptune’s Court» d’Herbert L. Clarke (cf. infra). On l'entend au sein des Joe Gill & his Phillip (1932), 6 mois en tournée jusqu'à New Orleans. On sait qu'il a pris aussi des cours auprès de Joseph Oger (1871-?), ami d'Everett et Bunk Johnson, qui enseignait en Louisiane (Crowley, Shreveport). Harry joue partout: avec Hogan Hancock (Texas, Oklahoma, Louisiane), Doc Ross (fin 1932), Peck Kelley, Art Hicks (1934-5).


L’ASCENSION DANS LE METIER

Harry James entre ensuite dans des orchestres connus. D'abord, celui de Ben Pollack (novembre 1935 à 1936), en tant que soliste hot. Il réalise ainsi son premier disque en septembre 1936 («Deep Elm»). Puis, il est engagé chez Benny Goodman (janvier 1937 à décembre 1938), où il est lead trompette à tour de rôle avec Ziggy Elman et Chris Griffin. Les 1er décembre 1937 et 5 janvier 1937, Harry James enregistre sous son nom pour Brunswick avec à ses côtés Buck Clayton (tp), Eddie Durham ou Vernon Brown (tb), Earl Warren (as), Herschel Evans (ts), Jack Washington (as, bs), Jess Stacy (p), Walter Page (b) et Jo Jones (dm), soit un bon contingent de l'Orchestre de Count Basie qu'il a toujours aimé. Le «One O'Clock Jump» sera réédité en LP Tax (LP 7). La troisième séance sous le nom d'Harry James sollicite des confrères de chez Benny Goodman (dont Ziggy Elman, tp) et Harry Carney (bs), sur des arrangements de Jimmy Mundy. Le 16 janvier 1938, il participe au concert historique de Benny Goodman au Carnegie Hall. Chacun connaît sa spectaculaire contribution sur «Sing, Sing, Sing» de Louis Prima4. Ayant acquis une notoriété à New York et chez Benny Goodman, Harry James peut alors lancer son propre grand orchestre à partir de février 1939. Contrairement à son rival Bunny Berigan («I Can't Get Started», 1937) et à l'un de ses meilleurs disciples, Aimé Barelli, Harry James n'est pas un trompettiste-chanteur. Mais, au Benjamin Hotel de Philadelphie, dès 1939, il engage pour ce travail le crooner Frank Sinatra, très rapidement récupéré par Tommy Dorsey, qui est pour le trombone ce qu'Harry est pour la trompette, un modèle pour l'interprétation sweet et pour la technique. Frank Sinatra dira tout ce qu'il doit à Harry et Tommy pour le sens de l'interprétation décontractée et la maîtrise de la colonne d'air1.


Harry James-portrait, early 1950s © Ray Avery Photo Archives/CTSIMAGES

LA STAR ET LE VIRTUOSE

Harry James est désormais une star, rapidement hollywoodienne. Il épouse la chanteuse Louise Tobin puis l'actrice Betty Grable. En 1939, il remporte tous les referendums. En janvier 1939, il enregistre d'ailleurs avec le Metronome All Stars, qui réunit avec lui les artistes préférés des lecteurs de la revue Metronome, notamment: Bunny Berigan, Sonny Dunham, Tommy Dorsey, Jack Teagarden. On va, bien sûr, argumenter que la ségrégation a quelque chose à voir avec les choix; citons Jo Jones: «In a poll conducted by one of the big magazines [Down Beat] they offered Harry James the Oscar. He refused it and said: ‘Take that back and give it to Louis Armstrong’».

Dès novembre 1939, à la tête de son orchestre –en 1941, il ajoutera une section de cordes, puis des cors– Harry James couvre trois facettes: le jazz («Cross Country Jump»), la musique légère dite de variété («Ciribiribin», chanté par Sinatra) et le solo de bravoure (son «Concerto for Trumpet»). Ce sont ces deux derniers aspects qui feront d'Harry James une influence planétaire sur le jeu de trompette. Un de ses grands succès «sentimentaux» fut «By the Sleepy Lagoon» (21 février 1942). Le trombone Hoyt Bohannon1 et l'arrangeur –introduction à la Ravel– y font du bon travail. Et Debussy n'a-t-il pas dit: «La musique doit humblement chercher à faire plaisir.»? Le suivent, les Français Maurice Mouflard, Georges Jouvin (période 1954-61), le Belge Bob Pauwels, les Allemands Horst Fischer et Macky Kasper, le Tchèque Jiří Jelínek, le Suédois Thore Erhling, l'Argentin Negro Esteban et, aux Etats-Unis, Reuben Reeves, Erskine Hawkins, George Girard, Ray Anthony.

On sait que Benny Goodman et Artie Shaw se sont mesurés au répertoire classique. Harry James et Tommy Dorsey, eux, influenceront les musiciens classiques. René Voisin demande à son fils Roger (tous deux au Boston Symphony) de s'inspirer d'Harry James pour la souplesse, l'étendue de registre et la dextérité. Arturo Toscanini sollicite Harry James pour jouer le Second Concerto Brandebourgeois, mais il décline5. Il faut dire, et c'est difficile à imaginer aujourd'hui, que la trompette concertante était en stand by. On découvrait juste le Concerto de Haydn dont George Eskdale1 venait d'enregistrer en 1939 deux extraits.

Harry James doit forger un style dans une synthèse des apports de Louis Armstrong et d'Herbert L. Clarke7, et doit s'inventer un répertoire. Il combine le feeling swing (attaques lazy, legato, phrasé ternaire) avec la rapidité digitale et le staccato. D'où ses adaptations de «Flight of the Bumble Bee» («Vol du Bourdon», 4 mai 1940 et 13 février 1941) et du «Carnival of Venice» (18 mars 1940, arrangement Jack Mathias). Après son Concerto for Trumpet, il présente sa «Trumpet Rhapsody» (gravée en deux séances: 26 mars et 12 avril 1941). C'est son disque préféré, mais il ne jouera jamais cette œuvre difficile en live8. Il n'y a pas de trompettiste plus complet que lui entre 1939 et 1946. Lorsque s'impose ensuite le virtuose Rafael Méndez1, Harry n'est pas destabilisé; il donne notamment une version de «Flight of the Bumble Bee» jouée avec un seul doigt. «I thought that he was fantastic», considérait encore en 1977, William Vacchiano, professeur à la Juilliard (de Miles Davis et Wynton Marsalis, notamment). Pour parfaire le tout, Harry James apparaît dans de nombreux films. En France, son jeu dans Le Bal des Sirènes (Bathing Beauty, MGM, 1944) a une influence considérable, après-guerre, sur les trompettistes même classiques, comme Roger Delmotte et Pierre Thibaud1.


Trumpet BluesLE JAZZMAN AUSSI

«Il était pourtant capable de faire du jazz de bonne qualité, comme il l'a prouvé en enregistrant avec Lionel Hampton Shoe Shiner's Drag et I'm in the Mood for Swing.», écrit Hugues Panassié (1971, Dictionnaire du Jazz) non taxable de laxisme concernant le jazzisme pur. Cette séance du 21 juillet 1938 qui donne aussi «Muskrat Ramble» permet d'entendre Harry James à son top aux côtés de Benny Carter, Herschel Evans et Jo Jones notamment. Lionel Hampton dira de lui : «He had a black sound… He played gut bucked.» Egalement en combos, Harry James se distingue dans des séances de 1937 pour Teddy Wilson; retenons «Just a Mood (Blue Mood)» en deux parties pour son sens du blues. Harry James était à l'aise en jam session. Dans ce cadre, il y eut celle de janvier 1939 aux studios CBS avec notamment Jack Teagarden (tb), Chew Berry (ts), Teddy Wilson (p) et John Kirby (b): dans «Boogie Woogie Blues», il eclipse son confrère Charlie Teagarden. Et, en 1940, depuis le Savoy Ballroom, un affrontement, avec ce tueur de Roy Eldridge en compagnie de Coleman Hawkins (ts), Tommy Dorsey (tb) et Lionel Hampton (vib), donne «King Porter Stomp». La bande son du film Young Man With a Horn (1950) montre combien il n'est pas bixien. On y trouve un prenant «The Man I Love» en quartet, mais avec ce vibrato marqué qui n'est plus aujourd'hui de mise. On écoutera son solo «moderne» avec sourdine dans «Too Marvelous for Words», le dialogue avec lui-même (re-recording) dans «Get Happy» (phrases gillespiennes) ainsi qu’un «Limehouse Blues» à faire trembler Roy Eldridge.

Il faut encore puiser dans la moitié jazz de la discographie de son big band: Harry James joue avec swing («Crazy Rhythm», 1942), low down («Memphis Blues», 1952), drive et logique («Perdido», version Embassy LP 31048), panache toujours («Strictly Instrumental», 1941; «Two O'Clock Jump», 1943; «September Song», 1955) et en bon lead trompette («9/20 Special», 1945). L'album Dancing in Person With Harry James at the Hollywood Palladium, capté les 22 et 23 janvier 1954 (réédition CBS 21105), vaut pour la performance d'Harry James et Buddy Rich dans «Flash».

En 1955, Harry James passe de Columbia à Capitol. En janvier 1959, il est sous contrat avec MGM. En mars 1958, il sort son quatrième album pour Capitol, The New James. Les arrangements sont confiés à Ernie Wilkins, Jay Hill, Neal Hefti, Bill Holman. Resté dans le coup, Harry pouvait imiter Harry Edison, Buck Clayton, Miles Davis, Clifford Brown. Il n’a pas été destabilisé par le bop (qu’il a testé avant de revenir à une musique dansante). Au Monterey Jazz Festival de 1965, Tom Porrello1 a vu pendant la prestation d'Harry James, rien moins que Miles Davis, Dizzy Gillespie et Clark Terry l'observer en silence9.

Harry James-Jack Percival, rehearsal for "Stars of Jazz" TV Show July 14, 1958 © Ray Avery/CTSIMAGES


LES DERNIERES ANNEES

Il ne se sentira jamais mieux qu'à la tête d'un big band, souvent de style Basie, sachant très bien que la colonne vertébrale est le premier trompette et le bassin, le batteur. Il fera toujours les bons choix. Notamment Buddy Rich pour l'assise (1953-54, 1956-57, 1961-66). Harry joue aussi avec Tommy Dorsey (en soliste, au Hollywood Palladium Palace, vers 1950), en duo avec l'accordéoniste Tommy Gumina (1951, «Flight of the Bumble Bee»), à la tête d'une formation réduite (1956, Nick Buono, tp, Juan Tizol, vtb, 3 sax/cl, p, b, dm). Il fait des tournées européennes avec son big band (1957–Vienne; 1970, Paris à l’Ahlambra), apparaît à la TV avec Benny Goodman (TV, NBC, avril 1958, Swing into Spring avec Ella Fitzgerald, Red Norvo, et une formation comprenant Billy Butterfield, tp; Buck Clayton, tp; Urbie Green, tb; Zoot Sims, ts; Hank Jones, p; George Duvivier, b; Kenny Burrell, g). Il donne des récitals (Carnegie Hall: 1964) ou accompagne Frank Sinatra (Caesar Palace, Las Vegas, 1968). Il fait une dernière séance, trois mois avant son décès, avec Nelson Riddle (1983, «I Had the Craziest Dream»).


POINTS DE TECHNIQUES

Harry James a joué la trompette Selmer équilibrée et la H&A Signet, fabriquée par Blessing. Vers 1954, il quitte Selmer pour King et les modèles Silver Sonic Symphony équilibrée et Liberty. Il a utilisé l’embouchure Heim 2 (Holton), Al Cass et surtout Parduba Double Cup 5 (dès la période Benny Goodman). Cette embouchure à double cuvette est sensée associer la qualité de deux principes: profonde pour la qualité des graves et relevée pour faciliter les aigus. Harry James gonflait les joues uniquement lorsqu’il devait jouer avec puissance l’extrême aigu (il ne le faisait pas dans son travail journalier ou pour les solos techniques de vélocité comme «Flight of the Bumble Bee» et le «Concerto for Trumpet»). Sa pose d’embouchure est centrale, et il utilise des lèvres humides. Il croyait que pour maintenir les lèvres, il faut travailler le «buzz»1. A propos du «warm up»1, Charles Colin écrit: «Il est partisan du travail des sons tenus.» (1941, Orchestral World). Dans sa méthode, il donne son idée du vibrato, et les doigtés factices pour les aigus jusqu'au contre-sol (publiée en 1941, rédigée avec -ou par?- son père). A partir des années 1950, il s’adapte à un dentier (son père l’aide à changer d’embouchement). Il a acquis son endurance avec le dur travail dans les cirques.


Modèle technique, Harry James avait brillance et projection du son, et il pouvait jouer dans tous les registres (graves à la Bunny Berigan –‘Cherry’, 1942- et contre-sol) avec volume et rapidité. Tout ceci lui permettait d’assurer un lead de section et des solos. Il s’est inspiré de la voix (celle de Judy Garland pour «You Made Me Love You», 1941) et du violon de Jascha Heifetz («Hora Staccato»). Jack Lawrence et Walter Gross ont écrit «Tenderly»pour lui (version Embassy, LP 31048). Admiré par Miles Davis, Dizzy Gillespie, Charlie Shavers, Buck Clayton, Roy Eldridge, Clark Terry, Harry James fut l’un des plus importants ambassadeurs de la trompette au XXe siècle avec Louis Armstrong et Maurice André

*



1. Cf. pour les noms cités et les termes utilisés le DVD-Rom, Le Monde de la Trompette et des Cuivres de Michel Laplace (version 9, 2016 : michellaplace@neuf.fr)
2. Buck Clayton ne négligeait pas, à l’occasion,
de «faire le Harry James» (et fort bien) pour quelques disques Vogue lorgnant sur les variérés. Il lui fut plus pardonné qu'à Jonah Jones, victime de l'étiquette «commercial» pour ses prestations en quartet avec sourdine. Que dire du préjugé plus fort encore (à l'époque) contre les femmes qui fait de Dolly Jones, grande swingwoman, une inconnue.
3. Cf.
Happy Birthday, Mr Little Jazz! de Michel Laplace, Jazz Hot n°658, décembre 2011.
4. Louis Prima, showman, trompette-chanteur redevenu à la mode aujourd'hui, sans que plus personne ne s'offusque du côté commercial.
5. c'est Benny Baker
1 qui le jouera sur une trompette piccolo
1, avec un certain... swing!, en concert, le 29 octobre 1938 (NBC, Toscanini), mais sans respecter ce qui est écrit.
6. Haydn,
Concerto (6 avril 1939, Orchestre Walter Goehr, 78t Columbia DX 933, matrices CAX 8537-1, 8538-1-prise 2 de la matrice CAX 8537 refaite le 28 mai 1948 et de la matrice 8538 le 4 mai 1950!!!).
7. Herbert L. Clarke fut l'un des plus grands cornettistes de la fin du XIXe et début du XXe siècles, lorsque l'instrument joué selon les principes classiques (issus d'Arban) l'était avec une certaine liberté (rubato, décontraction) dans le contexte populaire des harmonies (il joua pour Sousa de 1893 à 1917, par périodes). Il n'avait aucune contrainte de registre:
do pédale au double contre-ut.
8. l'Allemand Walter Gleissle
1, l'a joué pour la radio SWF vers 1955.
9. Tony Scodwell
1 a témoigné qu'Harry James, habituellement défavorable au fait qu'on l'enregistre en concert, avait ce soir là, sûr de lui, donné son accord à Wally Heider.

BIBLIOGRAPHIE
H. James: Blues, Rhapsodies, Concerti (1940, Paramount Music Corp/Charles Hansen)
E. & H. James: Harry James Trumpet Method. A School of Modern Trumpet Playing (1941, Robbins)
G. I. Hall: Harry James and his Orchestra, vol.1 1937-1950 (Jazz Discographies unlimited) (1971)
Ch. Garrod, P. Johnston: Harry James and his orchestra, vol.1 : 1937-1945 (1996, Joyce disco, Zephyrhills, Fla.), vol.2 : 1946-1954 (1996, Joyce disco, Zephyrhills, Fla), vol. 3 : 1958-1987 (1997, Joyce disco, Zephyrhills, Fla)
M. Laplace: ‘Young Man with a Horn’, Brass Bulletin no45, 1984, p14
P. Levinson: Trumpet blues; the life of Harry James (1999, New York)
M. Laplace: Le Monde de la Trompette et des Cuivres (2014, DVD-Rom)


DISCOGRAPHIE

1939-411940-411944-54The Music Makers







Leader/coleader
78t 1937. Harry James & his Orchestra, Brunswick 8035, 8038, 8055, 8067
78t 1938. Harry James & his Orchestra, Brunswick 8136, 8178
78t, 1939. Harry James & the Boogie Woogie Trio, Brunswick 8318, 8350
CD 1939-40. Harry James, Classics 970
CD 1940-41. Harry James, Classics 1014
CD 1942. Harry James, Classics 1178
CD 1942-44. Harry James, Classics 1227
CD 1950. Doris Day-Harry James, Young Man with a Horn, Columbia 65508
LP 1954. Harry James and his Orchestra featuring Buddy Rich, CBS 21105
CD 1957. Harry James in Vienna, vol.1, RST 91421-2
CD 1957. Harry James in Vienna, vol.2, RST 91422-2
LP 1958. Harry James, The New James, Capitol 1037

Double FeatureHary James & his Big BandMr TrumpetThe Big Band







Sideman
LP 1937.
Teddy Wilson, The Teddy Wilson, CBS 66274
CD 1937. Teddy Wilson, Teddy and the Girls, vol.1, Masters of Jazz 106
CD 1937. Teddy Wilson, Teddy and the Girls, vol.2, Masters of Jazz 116
CD 1937. Teddy Wilson, The Legendary Small Groups, vol.1, Masters of Jazz 150
CD 1937. Benny Goodman, Classics 879
CD 1938. Benny Goodman, Vol.2, Classics 961
CD 1938. Lionel Hamptron, Flying Home, Living Era AJS 268
CD 1938-39. Benny Goodman, Classics 990
CD 1939-41. Summit Meetings, Metronome All Stars/Esquire All Stars, Frémeaux & Associés 5050
CD 1939. Great Swing Jam Session, Jazz Ulimited 2029
LP 1940. Make Believe Ballroom Session, Jazz Society 504

VIDEOS
Hollywood Hotel, Benny Goodman, 1937: Harry James & Gene Krupa, "Sing, Sing, Sing"
https://www.youtube.com/watch?v=3mJ4dpNal_k


Harry James & son Orchestre, 1943 : "Two O'Clock Jump"
https://www.youtube.com/watch?v=XkOtvtfT8io


Harry James, virtuose, 1944 : "Hora Staccato" (Le Bal des Sirènes)
https://www.youtube.com/watch?v=g6wtNAms0-4

1950. Harry James Plays "Moanin’ Low" tiré du film de Michael Curtiz Young Man with a Horn (VF La Femme aux Chimères), avec Kirk Douglas, Lauren Bacall, Doris Day, 1950, d’après la nouvelle du même titre de Dorothy Baker, traduite par Boris Vian en 1951, construite à partir de l’histoire de Bix Beiderbecke.
https://www.youtube.com/watch?v=uJu7eVZeUow

Harry James (et Betty Grable) 1954, "Memphis Blues"/"Baby Won't You Please Come Home”
https://www.youtube.com/watch?v=jo4SsIqrXhc


Harry James Big Band, 1955, "Cherry"
https://www.youtube.com/watch?v=Tqiynp35t-4

Harry James et sa formation réduite, 1956, incl. Nick Buono, tp, Juan Tizol, vtb, Corky Corcoran, ts, Buddy Rich, dm : "You Made Me Love You", "Two O'Clock Jump" (avec pleurage)
https://www.youtube.com/watch?v=WCdiHBe5rks

1964 Harry James-"Two o'clock jump"
https://www.youtube.com/watch?v=zIzFriJhA9s


Harry James et son orchestre, 1965 (Sonny Payne, dm) : "Blues for Sale"
https://www.youtube.com/watch?v=SrDMd8GrXlM


Harry James au Monterey Jazz Festival, 19 septembre 1965
https://www.youtube.com/watch?v=n5z2gVxGvRs

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