Gerald WILSON
Jazz Stories: The Early Years
Peu de temps avant son décès, survenu le 8 septembre 2014, à l’âge de 96 ans (cf. notre rubrique nécrologique) , nous avions rencontré le trompettiste-arrangeur-compositeur et leader Gerald Wilson chez lui, à Los Angeles. Cette figure historique du jazz songeait encore à venir en Europe avec son orchestre.
Respecté par tous pour son style et sa créativité musicale, son répertoire de compositions et d’arrangements très personnels, ancrés dans le swing, et ses qualités humaines, Gerald Wilson est, à lui seul, une tranche de l’histoire du jazz. Son parcours débute avant la guerre, avec Jimmie Lunceford entre autres, pour qui il compose «Hi Spook» et «Yard Dog Mazurka». En 1947, malgré trois ans de succès avec son premier grand orchestre, il décide de suivre en tournée les orchestres de Count Basie et de Dizzy Gillespie. Dans les années 1950, il est un arrangeur très demandé, travaillant entre autres avec Duke Ellington, Ella Fitzgerald, Sarah Vaughan, Ray Charles, Carmen McRae et bien d’autres.
Dans les années 1960, Gerald Wilson est un personnage incontournable de Los Angeles qui est devenu sa ville d'adoption, accueillant dans son orchestre des musiciens fameux du cru en particulier mais pas seulement, d’autres en voie de le devenir, d’Harold Land à Teddy Edwards, en passant par Buddy Collette, Joe Pass, Mel Lewis, Melba Liston, Snooky Young, Jack Wilson, Leroy Vinnegar, Bud Shank, Herbie Lewis, Ernie Watts, Charles Tolliver, Bobby Hutcherson, Roy Ayers, pour en citer quelques-uns. Cette rencontre avec Gerald Wilson a été l’occasion d’évoquer avec lui ses années de formation, sa ville natale, le 4 septembre 1918, de Shelby, dans le Mississippi, Detroit, où il passa son adolescence et fit ses premiers pas dans les orchestres de jazz.
Sa disparition nous a empêché de poursuivre l'évocation d'un long parcours artistique où ses talents multiples de leader, de compositeur et d'arrangeur ont fait le bonheur des plus grands artistes de jazz (Jimmie Lunceford, Count Basie, Dizzy Gillespie, Benny Carter, Ray Charles, Ella Fitzgerald, Billie Holiday, Dinah Washington…), de nombreux chanteurs (Johnny Hartman, Nancy Wilson, Julie London, etc).
Gerald Wilson est certainement l'artiste de jazz qui a le plus été commissionné par les institutions et les festivals. Il a ainsi écrit l'indicatif du Festival de Monterey (1998), écrit de suites pour Detroit, Chicago, villes où son grand voyage, personnel et en jazz, l'avait préalablement conduit. Certaines de ses œuvres ont été jouées par le Los Angeles Philharmonic Orchestra dirigé par Zubin Mehta (1972). Il a rendu hommage à Jimmie Lunceford, qu'il évoque ici, à Monterey en 1976, et sa musique, très ancrée dans l'univers de la Côte Ouest (les musiciens de ses orchestres), est aussi profondément marquée, à l'instar de celle de Charles Mingus, par les musiques mexicaines si présentes en Californie, sans doute aussi l'influence de son épouse Josefina Villasenor Wilson, mexicaine-américaine.
Gerald Wilson a aussi travaillé pour le cinéma et la télévision.
Gérald Wilson a enfin reçu un nombre incalculable de récompenses, de toutes origines, de l'industrie musicale, du cinéma, des universités et de la plupart des associations professionnelles, et a eu le privilège rare d'être le chef invité de nombreux big bands (Carnegie Hall Big Band de Jon Faddis, Lincoln Center Jazz Orchestra de Wynton Marsalis, le Chicago jazz Ensemble, le BBC Big Band en Europe, etc.) Voyage dans le temps avec Gerald Stanley Wilson…
Propos recueillis par Mathieu Perez Photos de Ray Avery/CTSIMAGES et David Sinclair Discographie et vidéos par Guy Reynard
© Jazz Hot n°676, été 2016
Jazz Hot: Votre mère était musicienne?
Gerald Wilson: Ma mère était institutrice. Elle jouait du piano à l’école et à l’église. Mon père était forgeron.
Vous avez grandi à Shelby, dans le Mississippi. Quel souvenir en gardez-vous?
Shelby était une belle petite ville, assez calme. Le Ku Klux Klan était actif dans ces années, mais il ne passait jamais par Shelby. C’était une ville ségréguée, mais il n’y avait aucune hostilité. Quelques kilomètres au sud, il y avait Mound Bayou, une ville noire. C’était une très belle ville, avec de bonnes écoles.
Le piano était votre premier instrument?
Ma mère m’a appris le piano à l’âge de 4 ans. Elle pouvait lire les partitions. Elle ne jouait pas d’oreille. Mon frère jouait aussi du piano. Il adorait le jazz. Il est parti étudier l’architecture à Tuskegee University, en Alabama, qui avait été fondée par un ancien esclave. Ma sœur était une pianiste classique. Elle jouait très bien Rachmaninov, Debussy, tous les grands compositeurs classiques.
Pourquoi avez-vous quitté Shelby pour Memphis?
J’avais été à Memphis plusieurs fois. Des amis blancs de ma mère ont proposé que je garde leur fils Gene. Il avait 5 ans, et moi 9. Je pouvais lui apprendre sa leçon. On aimait tous les deux la musique, et on pouvait écouter Duke Ellington à la radio. On était très copains. La tante de Gene vivait à Memphis. C’est comme ça que j’y suis allé deux ou trois fois. Une fois installé à Memphis, je suis allé à Manassas High School.
Vous étiez passionné de jazz dès l’âge de 9, 10 ans?
J’étais passionné par le jazz. Mon frère avait fini Tuskegee. Un de ses camarades de classe était Teddy Wilson. La mère de Teddy était la directrice du département de musique. Gus, le frère de Teddy, était un très bon tromboniste.
Quand êtes-vous passé à la trompette?
A cette époque, une trompette coûtait 9,95 dollars à Sears Roebruck. J’avais pensé à un saxophone, mais ça coûtait 25 dollars. A Memphis, le grand-père de mon meilleur ami était prof de musique, et il avait un orchestre. On a réussi à ce que Manassas l’embauche et qu’il nous apprenne à jouer.
Quel âge aviez-vous?
Je devais avoir 10, 11 ans.
Pourquoi vouliez-vous partir vivre à Chicago?
Gene et ses parents allaient à l’Exposition Universelle de 1933, à Chicago. Ils ont proposé que je les accompagne. J’avais un cousin à Chicago chez qui j’ai pu loger. La journée, je visitais l’Expo Universelle avec Gene. A Chicago, quand je prenais le tramway, je n’avais pas à m’asseoir à l’arrière 1. Alors, quand je suis rentré à Memphis, j’ai dit à ma mère que je voulais vivre à Chicago. Et tant d’orchestres passaient là-bas! Duke, Earl Hines… Jean Goldkette était le manager des McKinney’s Cotton Pickers et des Chocolate Dandies. Le leader des Chocolate Dandies était Benny Carter…
Finalement votre famille vous a envoyé à Detroit au début des années 1930…
Je voulais étudier à Chicago. Mais ma mère avait des amis qui quittaient Chicago pour vivre à Detroit. Tout ce que je savais de Detroit, c’est que c’était au nord. Alors je suis parti à Detroit, et je suis resté chez eux. Leur fils, Moses, s’occupait de moi. Je devais avoir 14 ans. Il n’y avait pas d’écoles ségréguées. Je suis allé à l’école de musique Cass Tech. C’était la deuxième meilleure école après Juilliard. Il y avait un concours d’entrée. Il fallait savoir jouer de la trompette et lire une partition.
Quels souvenirs gardez-vous de Detroit à cette époque ?
C’était formidable! Il y avait un peu de ségrégation. Par exemple, au Graystone Ballroom, il y avait une soirée pour les Noirs tous les lundis. Duke Ellington, Jimmie Lunceford, les Alabama State Collegians, avec Erskine Hawkins, passaient. Erskine était un sacré trompettiste! Cet orchestre était incroyable! C’est même devenu l’orchestre en résidence au Savoy Ballroom, à New York. Je connaissais tous ces gars.
L'orchestre d’Harold Green a été l'une de vos premières expériences. Comment cela s’est-il passé?
J’ai
rencontré Milt Buckner. Il avait écrit des arrangements pour
l’orchestre de Harold Green. C’était un bon compositeur. J’ai passé une
audition pour cet orchestre, mais ça n’a pas marché. Mais j’ai été pris à
la seconde audition. Les deux meilleurs orchestres de Detroit étaient
ceux de Gloster Current et d’Harold Green. Gloster pouvait jouer de la
trompette et du saxophone. Il avait aussi une femme dans son orchestre.
Cette musicienne était capable de jouer du saxophone et du violon. Je
rêvais de jouer dans cet orchestre! Pour cette seconde audition, on m’a
donné un arrangement de Milt Buckner qui avait un sol aigu au-dessus de do aigu. Monsieur Byrne, mon prof de trompette à Cass High, nous avait appris à jouer. Alors à l’audition, quand j’ai atteint ce do aigu, tout le monde était bouche bée! (Rires) 2 Pour
la petite histoire, Monsieur Byrne, qui était aussi le directeur du
département de musique à Cass Tech, était le père du tromboniste Bobby
Byrne et du saxophoniste Don Byrne. Tous deux pouvaient jouer de tous
les instruments. Quand les frères Dorsey se sont séparés, ils
cherchaient des musiciens. Bobby jouait mieux que Tommy Dorsey et Jimmy
l’a engagé. Il est resté avec lui pendant longtemps. Puis il a monté son
propre orchestre. Il est mort il y a quelques années…
Quand avez-vous rejoint l’orchestre de Gloster Current?
Quand
Harold Green est mort; j’ai alors rejoint l’orchestre de Gloster
Current, avec Jo Wilson, un bon tromboniste, qui était aussi bon
compositeur.
Vous avez aussi joué avec l’orchestre de Clarence Chic Carter avant d’être pris dans celui de Jimmie Lunceford en 1939.
Je
connaissais Chic Carter. Je l’entendais chanter au Plantation Club, à
Detroit. A cette époque, il avait déjà joué à l’Apollo Theater, à New
York, et dans des villes comme Boston. Il cherchait un trompettiste et
m’a appelé. C’est là que j’ai rencontré Snooky Young 3.
Chic avait un bon orchestre. Les compositions étaient bien écrites. Et
puis on est allé à Dayton, dans l’Ohio, pour aller affronter l’orchestre
d’Erskine Hawkins. Là-bas, j’ai reçu un télégramme de Jimmie Lunceford
au YMCA Noir 4.
Il me demandait si je voulais rejoindre son orchestre. J’adorais la
musique qu’on faisait avec Chic, et je connaissais bien les membres de
son orchestre. J’avais envie de rester avec ces gars, et je pensais donc
refuser son offre. Mais Sammy Lowe, le trompettiste d’Erskine Hawkins, un bon compositeur, m’a dit que l’orchestre de Chic se séparait.
C’était un choc. J’ai tout de suite couru téléphoner à Jimmie pour
lui dire que j’arrivais! (Rires) Je suis parti pour New York en
train, et le trompettiste Eddie Tompkins m’attendait à la gare. Une fois
à New York, on s’est arrêté chez un tailleur. C’était l’orchestre le
plus branché. J’avais sept costumes différents. On se changeait avant
chaque représentation. En fait, je remplaçais Sy
Oliver qui partait jouer avec Tommy Dorsey. Quand il m’a vu arriver, il m’a demandé
ce que je faisais là. «Je te remplace!», je lui ai dit. (Rires)
A quand remonte votre rencontre de Jimmie Lunceford?
Jimmie
Lunceford était de Memphis. Il avait enseigné à Manassas. Il avait
formé son orchestre et fait son disque «In Dat’ Morning». Il a remplacé
Duke au Cotton Club. Son orchestre était terrible! Et il avait Edwin
Wilcox, un excellent pianiste et compositeur. Ils étaient ensemble à la
Fisk University. Edwin était gaucher et écrivait toutes ses partitions à
l’encre. Il savait ce qu’il faisait! (Rires) A l’époque de
Detroit, Jimmie Lunceford avait Sy Oliver. Il était de Zanesville, dans
l’Ohio. Il avait joué avec le groupe de Speed Webb. C’était un excellent
compositeur. Sy et Edwin Wilcox pouvaient vraiment écrire de la
musique! C’était formidable! (Rires)
Vous ne deviez pas rater les lundis soirs au Graystone Ballroom…
Avec tous mes copains de classe, on allait aux concerts tous les lundis soirs. Jimmie Lunceford savait que j’étais un ancien élève de Manassas, où il avait enseigné. Sy Oliver prenait une chaise et m’invitait à m’asseoir à côté de lui pour suivre le concert sur scène.
Quels étaient vos orchestres préférés?
Earl Hines avait un sacré orchestre! C’était un formidable pianiste! Mes orchestres préférés étaient ceux de Duke Ellington, Jimmie Lunceford et Earl Hines. Quel souvenir gardez-vous de Jimmie Lunceford? Vous êtes resté avec lui jusqu’en 1942.
Jimmie
était très sympa. Il ne voulait pas que je parte. Mais j’étais
conscrit. Le médecin m’a dit que j’allais à Great Lakes, dans
l’Illinois. Le saxophoniste Willie Smith était sur place. C’est là que
j’ai rencontré Buddy Collette, Ernie et Marshall Royal, Jerome
Richardson, Clark Terry. Les Marines avaient déjà intégré des Noirs,
mais il n’y en avait pas dans la Navy. Quel souvenir gardez-vous de Sy Oliver?
Sy était très sympa. Quelques années plus tard, en 1946, mon agent avait obtenu l’Apollo Theater, à New York. A la fin, Sy m’a demandé si c’était moi qui avais écrit tous les arrangements, comme celui de «Out of This World». Tout était de moi, sauf un blues de Melba Liston. C’était une excellente tromboniste et compositrice. Elle est restée avec moi longtemps. Ce soir-là, mon groupe jouait après Duke, et Jimmie Lunceford jouait après moi! (Rires) Après ça, on est parti à Chicago jouer dix semaines au El Grotto.
Après un an dans les Marines, vous vous êtes installé à Los Angeles. Dans quelles circonstances avez-vous hérité du groupe d’Herb Jeffries?
J’avais un orchestre à San Francisco avec des musiciens comme Teddy Edwards et Jerome Richardson. En 1944, je devais monter un orchestre pour Herb Jeffries pour un gig au Shepp’s Playhouse, à Los Angeles. Herb et moi, on était à l’école ensemble à Detroit. Il a joué dans les orchestres d’Earl Hines et Duke Ellington. Herb allait être le leader de cet orchestre mais la semaine précédant le concert, il est parti travailler en Europe. Le propriétaire de Shepp’s Playhouse m’a dit que c’était à moi de prendre la tête de cet orchestre. J’ai choisi les musiciens que j’aimais. Il y avait Melba Liston et Snooky Young qui a quitté Count Basie pour me rejoindre (1945).
*
1. Sans ségrégation. 2. Le sol aigu est le contre-sol qui se trouve en effet au-dessus du do
aigu (=contre-ut). A l'école on apprend la technique (classique ou
académique) qui va au contre-ut pour les élèves. Accéder au contre-sol, une quinte au-dessus, est réservé à quelques musiciens qui
ont le physique pour ça, la maîtrise du contre-sol ne vient pas tout de
suite à la sortie de l'école. C'est la note maximale atteinte par Louis
Armstrong, et là où s'arrêtent beaucoup de trompettistes expérimentés –professionnels ou amateurs– faisant la premier trompette dans les big bands. Le double
contre-ut est réservé à une élite; le tripe-contre-ut à... Cat Anderson! (Michel Laplace)
3. Eugene Snooky Young, tp, 1919-2011, ami au long cours de Gerald Wilson, a joué avec une multitude de grandes formations: Jimmie Lunceford, Count Basie, Lionel Hampton, Benny Carter, Gerald Wilson, Charles Mingus, Thad Jones-Mel Lewis Big Band, Frank Wess Orchestra, Clayton-Hamilton Orchestra.
4. Young Men's Christian Association, foyers où la ségrégation existait donc également.
Gerald Wilson et Jazz Hot: n°669-2014
DISCOGRAPHIE
Leader CD 1945-46. 1945-1946, Classics 976 CD 1946-47. On Jubilee 1946-1947, Sounds of Yesterday 966 CD 1946-54. 1946-1954, Classics 1444 CD 1950-54. Big Band Modern, The Jazz Factory 22880 CD 1954. You Better Believe It/Moment of Truth, American Jazz Classics 99070 LP 1961. You Better Believe It, Pacific Jazz 34 CD 1961. Moment of Truth, Pacific Jazz 92928-2 CD 1963. Portraits, Pacific Jazz 93414-2 LP 1965. On Stage, Pacific Jazz 88 LP 1966. Feelin' Kinda Blue, Pacific Jazz 10099 LP 1966. The Golden Sword/Torero Impressions in Jazz, Pacific Jazz 10111 CD 1967. Live and Swinging, PSP 0689061 LP 1967. Everywhere, Pacific Jazz 20132 LP 1968. California Soul, Pacific Jazz 20135 LP 1969. Eternal Equinox, World Pacific 20160 CD 1981. Lomelin, Discovery 947 CD 1981. Jessica, Trend Records 531 CD 1982-84. Calafia, Trend Records 537 CD 1986. Verona Jazz, Nettle 001 CD 1989. Jenna, Discovery 964 CD 1994. State Street Sweet, MAMA Foundation 1010 CD 1996. Suite memories : Reflection on a Jazz Journey, MAMA Foundation 1014 CD 1997. Theme for Monterey, MAMA Foundation 1021 CD 2003. New York, New Sound, Mack Avenue 1009 CD 2005. In My Time, Mack Avenue 1025 CD 2007. Monterey Moods, Mack Avenue 1030 CD 2009. Detroit, Mack Avenue 1049 CD 2011. Legacy, Mack Avenue 1056
Coffret CD 1961-69. The Complete Pacific Jazz Recordings of Gerald Wilson & His Orchestra, Mosaic 198 (5 CDs avec une belle iconographie venant des archives de CTSImages/Cynthia Sesso)
Sideman, arrangeur, chef d'orchestre CD 1929-32. Count Basie, Basie's Basement, Bluebird 61065-2 CD 1935-45. Jimmie Lunceford, Harlem Shout, Decca 79238 CD 1936-46. Roy Eldridge, After You've Gone, GRP/GRD 605 CD 1939. Jimmie Lunceford, 1939, Classics 532 CD 1939-40. Jimmie Lunceford, 1939-1940, Classics 565 CD 1940. Jimmie Lunceford, Jimmie Lunceford & His Orchestra 1940, Circle 11 CD 1940-41. Jimmie Lunceford, 1940-1941, Classics 622 CD 1949-45. Jimmie Lunceford, 1941-1945, Classics 862 CD 1941-49. Jazz in L.A.: The 1940s, KLON 1 CD 1943. Coleman Hawkins and His Orchestra/Benny Carter and His Orchestra, Dragon 19011 CD 1943. Benny Carter/Lena Horne/Louis Armstrong, The Jubilee Shows, Vol.6: Nos.19 & 20, Jubilee Shows 501 0006 CD 1943-46. Benny Carter,1943-1946, Classics 923 CD 1944. Cab Calloway, Magnetic Records 123 CD 1944-46. Big Sid Catlett, 1944-1946, Classics 974 CD 1945. Benny Carter, 1946, Hep 15 LP 1945. Cee CEE Johnson, Kay Dee 2 CD 1945-49. Russell Jacquet, 1945-1949, Classics 1145 CD 1945-47. Lucky Thompson, The Beginning Years, IAJRC Records 100 LP 1945-46. Cruisin' with Gerald, Sounds of Swing 121 CD 1946. Lena Horne, The Complete Black & White Recordings, Simitar Distribution 5678 CD 1946-48. Benny Carter, 1946-1948, Classics 1043 CD 1946. Dinah Washington, The Complete Dinah Washington on Mercury, Vol. 1 (1946-1949), Mercury 832 444-2 CD 1946-49. Dizzy Gillespie, Dizzy Gillespie (1946-1949), RCA 89763 CD 1947. Crown Prince Waterford, 1946-1950, Classics 5024 CD 1946-51. Ben Webster, Stardust, Proper Sales 1248 CD 1947. Ike Carpenter, IAJRC 1001 78 1947. Joan Edwards, Vogue 782 LP 1947. Phil Moore, Modern Classics by the Phil Moore Orchestra, Discovery 4001 CD 1947. Jesse Price, Blue Moon 6019 CD 1947. Freddie Slack, Mosaic Select, Mosaic Select 18 CD 1947-49. Dizzy Gillespie, 1947-1949, Classics 1102 CD 1949. Mary Ann McCall, The Ladies, Savoy 1200 CD 1949. Count Basie, 1949: Shoutin' Blues, Bluebird/RCA 0786366158-2 LP 1949. Ike Carpenter, Discovery 3003 CD 1951. Johnny Otis, R&B Caravan, Vol. 2 1950-1952, EPM 160412 CD 1952. Little Esther, 1951-1952, Jazz Classics 5066 45t 1952. Pete Lewis, Federal 12066, 12076 45t 1953. Ike Carpenter, Aladdibn 3172, 3188-Decca 28687, 28668 CD 1953. Benny Carter, Verve 531 637-2 LP 1953. Teddy Edwards, Pacific Jazz 302 CD 1954. Benny Goodman, Hello, Benny/Made in Japan, Capitol 7243 5 81 345 2 0 LP 1954. Linda Hayes, with the Gerald Wilsob Band, King 4752 CD 1954. Duke Ellington, Ellington '55, Capitol Jazz/Blue Note 5 20135-2 LP 1964. Les McCann,, McCann/Wilson, Pacific Jazz 19 CD 1954-57. Jazz on Film: Film Noir, Moochin' About 01 CD 1956. Red Callender, Swingin' Suite, Fresh Sound 458 CD 1956. Buddy Collette, Man of Many Parts, Contemporary/OJC 239-2 CD 1956. Curtis Counce, Sonority, Contemporary 7655-2 CD 1957. Cutis Counce, Carl's Blues, Contemporary/OJC 159-2 CD 1957. Leroy Vinnegar, Leroy Walks!, Contemporary/OJC 160-2 CD 1957. Buddy Collette, Buddy's Best, Boplicity 020 LP 1957. Buddy Collette, Sessions, Live, Calliope 3009 LP 1958. Red Callender, The Lowest, Metrojazz 1007 CD 1958. Jimmy Witherspoon, Singin' the Blues, Blue Note 7243 4 94108 2 LP 1958. Earl Bostic, King 632 CD 1959. Larry Williams, Here's Larry Williams, Specialty Records 2109 LP 1959. Buddy Collette, Music & Sound 1001 LP 1959. Young Jessie, Mr. R 1 B1004 LP 1959. Harold Land, World Pacific 1289 CD 1959. Wes Montgomery, Montegomery Land, Blue Note 7 94475-2 LP 1959. Googie Rene, Romesville, Rendezvous 1313 CD 1959. Jimmy Witherspoon, Spoon, Collectables 7722 CD 1959-61. Gene McDaniels, Look to Your Heart: The Gene McDaniels Story 1959-1961, Jasmine 188 CD 1960. Duke Ellington, Piano in the Background, Columbia 468 404-2 CD 1960. Curtis Counce, Carl's Blues, Contemporary/OJC 423-2 LP 1960. Buddy Collette, Sailing Boats and All that Jazz, sans référence-disque de promotion LP 1960. Plas Johnson, Mood for the Blues, Capitol 1503 CD 1961. Al Hibbler, Sings the Blues (Monday Everyday), Collectables 632 LP 1961. Les McCann, Pacific Jazz 31 CD 1961. Jimmy Witherspoon, Hey, Mrs. Jones, Rhino 8122795750 CD 1961-63. Carmell Jones, Mosaic Select, Mosaic 804042 CD 1962. Neal Hefti, Jazz Pops, Collectors' Choice Music 836 LP 1962. Jimmy Witherspoon, Roots, Reprise 6057 LP 1962. Tricky Lofton, Pacific Jazz 49 LP 1962. Little Jimmy Scott, Jimmy Scott, Tngerine 1501 CD 1963-64. Nancy Wilson, Yesterday's Love Songs/Today's Blues, Blue Note 96265-2 CD 1963. Sarah Vaughan, Sarah Sings Soulfully, Roulette Records 98445-2 CD 1963. Little Jimmy Scott, Falling in Love Is Wonderful, Warner Bros. 8122 73643-22 45 1963. Larry Williams, Mercury 22147 CD 1963-65. Sam Cooke, Keep Movin' On, ABKCO Records 719 563-2 CD 1964. Ray Charles, Sweet & Sour Tears, Rhino 72844 CD 1964. Percy Mayfield, His Tangerine and Atlantic Sides, Rhino 27828 LP 1964 ou 65. Pee Wee Crayton, Funky Blues, Sunset SUSS 5254 CD 1965. Julie London, Feeling Good, EMI 9684 LP 1965. Al Hirt, Victor 1416 CD 1966. Neal Hefti, Batman Theme & Other Bat Songs, RCA Victor/Legacy 708795 CD 1966. Johnny Hartman, Unforgettable, GRP 0511522 LP 1966-67. Wild Bill Davis, Tangerine 1509 CD 1966-78. Stan Kenton, Kenton on Campus, Dynaflow 20083 CD 1967. Jackie DeShannon, For You, RPM 316 CD 1967-68. Nichelle Nichols, Down to Earth, Rev-Ola Records 045 CD 1968. Nino Tempo & April Stevens, All Strung Out, Varèse Vintage 6036 CD 1969. Jean-Luc Ponty, Electric Connection, One Way Records 17413 CD 1970. Jean-Luc Ponty, King Kong: Jean-Luc Ponty Plays the Music of Frank Zappa, Blue Note 7 89539-2 CD 1971. Ella Fitzgerald, Things Ain't What They Used to Be (And You Better Believe It), Collectables 7773 CD 1972. Jazz at the Philharmonic, Jazz at the Santa Monica Civic, '72, Pablo 20011/2 CD 1984. Carol Kidd, Carol Kidd, Linn Records 003 CD 1992. Malibu Sunset: Music That Defines the Mood, Discovery Records 75005 CD 1992. Let It Snow!: Cuddly Christmas Classics from Capitol, Capitol 99692-2 CD 1993. Charlie Haden, Always Say Goodbye, Verve 521 501-2 CD 1996. Charles Brown, So Goes Love, Verve 539 967-2 CD 2000. Original Soundtrack, What Women Want, Columbia 61595 CD 2005. Bobby Flores, Espiritu Latino: Blue Note by Bobby Flores, Blue Note 7243 8 75725 2
VIDEOS
1965 Gerald Wilson Orchestra "Milestones" 1965 https://www.youtube.com/watch?v=RINqqOTf3qs
2008 Herb Jeffries & Gerald Wilson https://www.youtube.com/watch?v=BGSJAH0GzII
2009 The Gerald Wilson Orchestra 'in the studio' recording 'Before Motown' from the new CD DETROIT https://www.youtube.com/watch?v=-3vD3Vl_C6k
2010 Remembering Jimmie Lunceford: An Interview With Jazz Great Gerald Wilson Part 1 https://www.youtube.com/watch?v=ioPv2G1rABI
2011 Gerald Wilson Orchestra - Legacy - EPK https://www.youtube.com/watch?v=w9MjyTahmL4
2011 Firebird, arranged by Gerald Wilson https://www.youtube.com/watch?v=e9mfv3LKy8w
CD 2013 Gerald Wilson receives the International Committee of Artists for Peace Award https://www.youtube.com/watch?v=ceSnj4tUEtI
2014 CCM Jazz: "A Night with Gerald Wilson" recorded live in concert. https://www.youtube.com/watch?v=eL8omjwWnfs
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