Le
monde de la Trompette et des Cuivres: Classique, Variété et Jazz,
autoproduit, Troisième édition, 2015 (première édition, 2014), DVD-Rom, 3367 pages, 859 mp3, 33 clips vidéos, largement ilustré. michellaplace@neuf.fr
C'est le titre d'un «livre numérique» salué par Jazz Hot à sa sortie, dans le n°669, 2014. L'ouvrage est aussi singulier que son auteur, notre collaborateur Michel Laplace, dont on trouvera le parcours biographique dans notre rubrique «Liens-La rédaction» sur notre site (www.jazzhot.net).
Précisons que Michel Laplace n'a pas cherché à faire carrière, mais il a mené deux activités en parallèle: d'une part médecin radiologue (1969-2009), d'autre part, plus longuement, trompettiste, à partir de 1966. Il fête d'ailleurs ses 50 ans de pratique de la trompette et du cornet le 15 juillet 2016 en donnant le concert «jazz entre amis» dans le cadre, tout un symbole, du 1er Festival Balade Cévenole avec Maurice André, Villefort. Son programme associe en dédicace à de nombreux trompettistes-cornettistes du passé, le quintet standard (l'équipe de jazzmen d'Alès autour du saxophoniste Michel Mahistre) et, bien sûr, un ensemble de trompettes: Nicolas André, Coco Bouron, Gilles Bertin.
A ces deux activités se sont ajoutés d'elles-mêmes celle de l'écriture (à partir de 1973) et des responsabilités associatives dans le monde des cuivres (fondateur en 1978 de la Guilde Française des Trompettistes). Ce qui ne lui a pas laissé beaucoup de temps pour autre chose. Son approche transversale de la musique autour de la passion jazz se comprend à travers son parcours. C'est à l'âge de 9 ans que le coup de foudre pour la musique tombe par hasard sur lui: un professeur ambulant de musique diffuse un disque dans sa classe de 7e, à Lille: La Moldau de Bedřich Smetana. Il se passionne ensuite pour Charles Trenet et pour le rock & roll qui servent de passerelles pour le jazz qu'il découvre en 1963. Vivant à Amiens jusqu'à l'été 1966, il consomme de façon boulimique l'écoute (disques, radio) et la lecture (Jazz Hot, Jazz Magazine, etc.), sans sens critique, comme tout débutant. La société est alors favorable à la culture. A la création de la MJC, le lycéen qu'il est, peut découvrir peinture, sculpture (Giacometti), cinéma (Ascenseur pour l'échafaud) et concerts à peu de frais. Rien que pour l'année 1966: Thelonious Monk, Erroll Garner, Buck Clayton, Martial Solal.
Il faut toujours une part de hasard. Son cœur balance entre le sax ténor de Coleman Hawkins et la trompette de Louis Armstrong. C'est une trompette que lui offre son père. Par chance il n'arrive pas à en sortir un son par lui-même, et donc à la rentrée 1966-67, il commence les cours auprès de Gaëtan Berton, le professeur au conservatoire de Tours, où il vit désormais. Elève à part, il est le seul qui ait déjà écouté tout ce qui est possible sur l'instrument sous l'étiquette jazz, de King Oliver, Bunk Johnson à Miles Davis, Don Cherry. Autre particularité, dès que son professeur lui fait jouer une étude (Balay, Arban, etc.) ou un morceau de concours (Julien Porret, etc.) son premier réflexe est de demander des informations biographiques sur ces auteurs. Les réponses étant insatisfaisantes –et pas d'internet à l'époque!–, il se met à écrire aux éditeurs qui apportent leur aide: Leduc, R. Martin, etc., et à toutes les adresses de trompettistes –surtout– qu'il trouve. Un nombre important répond. A l'époque, les informations sur les cuivres classiques et de variétés étaient inexistantes, contrairement à l'abondance disponible pour le jazz, pas forcement de qualité, rétrospectivement. Il est donc rapidement en possession d'informations inédites. Très consterné (déjà!) par l'incompétence d'une chronique de disque –classique–, il adresse au rédacteur en chef une lettre détaillée que celui-ci publie sous le titre «Les trompettes de la renommée» parce que très documentée (Diapason n°179, 1973).
Tout de suite après, pour ses connaissances et relations dans le milieu des cuivres il est publié dans la revue suisse Brass Bulletin, dès 1974, et dans l'International Trumpet Guild Journal aux Etats-Unis, dès 1977. C'est à ce moment que débute vraiment une activité de trompettiste dans le milieu jazz à Tours et les environs (Big Band de Marc Robert, etc.). Mais sa particularité qui trouve peu de concurrence est le lancement d'ensembles de trompettes, le plus souvent nommés Trumpet Workshop, qui mêlent musiciens classiques et jazzmen dès 1977.
Des légendes de la trompette, devenus des amis, comme Bill Coleman, Roger Guérin (un de ses professeurs), Fred Gérard, Henri Van Haeke lui accordent leur collaboration. Avec cet ensemble ou ailleurs, il a l'occasion de jouer pour ou avec d'autres monstres sacrés de la trompette, notamment classique (Maurice André, Timofey Dokshitser, Roger Voisin, etc.), et d'autres instrumentistes (Raymond Fonsèque, Georges Grenu, etc.): «Autrefois, je m'arrangeais pour jouer au service de mes idoles, Bill, Roger, etc. Aujourd'hui je suis amené à assumer un rôle de soliste caché derrière leurs fantômes.»
Michel Laplace ne s'est pas contenté des discussions de bar d'après-concert, mais il a épluché tous ces artistes qui ont eu l'imprudence de le fréquenter. Tous les aspects étaient abordés: biographiques, historiques, techniques. Il n'a cessé de colliger ces informations de première main de façon méthodique (sa formation est plus scientifique que littéraire) dès un premier livre, refusé par les éditions Payot en 1976 au profit de l'ouvrage La Trompette de son futur ami musicologue Edward Tarr. C'est ce matériel qui n'a cessé de croître jusqu'à l'aboutissement de l'actuel DVD-Rom. Michel Laplace n'a jamais perdu de vue le jazz, et c'est en 1991 qu'il rejoint Jazz Hot après une notoriété internationale acquise dans le monde des cuivres. Et depuis 2009, il est à la trompette, un jazzman exclusif.
Jazz Hot: tu en es à la version 9 de ton DVD-Rom. A quoi ça correspond?
Michel Laplace: L'avantage d'un livre au format pdf (portable document format) sur le livre papier, est la facilité technique de faire périodiquement des corrections et ajouts. De la version 1 à environ 5, j'ai ajouté quelques chapitres. Maintenant que le maximum du volume (4,37 Go) est presque atteint, il n'y a (et aura) que de rares corrections de dates, et toujours, lorsqu'on le sait, l'ajout des dates de décès. Mais l'ouvrage sorti en 2014, s'arrête pour les faits marquant à cette date.
C'est donc la raison du choix du support DVD?
Ellen Bertet (la maquettiste historique de Jazz Hot depuis 1991) est la responsable du choix. Jazz Hot m'a proposé en 2001 de parrainer l'édition, sans précision de type de support, de mon «éternel» livre sur la trompette qui n'aboutissait pas. Ayant une édition papier en tête, j'ai donc pratiqué des quantités de coupures pour que ça puisse se concrétiser. Et Ellen, qui a fait la mise en forme, me l'a amené sur support CD. C'était très bien fait. Cela représentait 527 pages (131 Mo). J'ai donné le feu vert par respect pour le travail (sortie 2004), mais insatisfait car je n'aurai pas fait de coupures pour un pdf sur un support de cette capacité. Donc, il était indispensable pour moi de faire une deuxième version de ce qui s'appelait alors Trompette, Cuivres...et XXe siècle, sans les coupures, avec des ajouts et plus d'extraits mp3 (algorithme de compression audio, pour la musique). Terminé en octobre 2008, le pdf représentait 1251 pages et la capacité du CD était à son comble (395 Mo). Sorti dans la collection Do You Know What It Means de Jazz Hot, cet ouvrage (consultable à la BnF) fut bien reçu par la presse, notamment spécialisée, la Gazette des Cuivres et l'International Trumpet Guild Journal.
Tu étais encore insatisfait?
Pas le moins du monde. Mais j'ai poursuivi les recherches, notamment comme co-auteur du livre (papier) Trumpet Greats. A Biographical Dictionary réalisé avec Edward Tarr, et sous la responsabilité éditoriale de David Hickman (1114 pages, 2013, volume, poids et coût importants, on touche aux limites de l'édition papier pour un travail spécialisé). Je me suis donc retrouvé avec une somme considérable d'informations nouvelles et la majorité de mes grands amis, Maurice André, Roger Guérin, Fred Gérard, Raymond Fonsèque, et bien d'autres, sont décédés m'imposant le devoir de laisser une trace de cet âge d'or pour lequel je disposais d'informations de première main. En outre, beaucoup de liens hypertextes qui est une bonne et nouvelle idée en 2008, ne fonctionnaient pas. Je me suis donc décidé à une troisième version, la dernière, tellement augmentée, repensée qu'il fallait changer de nom, Le Monde de la Trompette et des Cuivres, et de support.
Que représente donc cette nouvelle version?
Elle n'a plus rien à voir avec le CD-Rom, par l'élargissement des champs abordés, le nombre d'illustrations sonores. Il fallait un support de plus grande capacité, le DVD, qui héberge le livre-pdf de 3367 pages et tous les liens internes (859 mp3, 33 clips vidéos). Car l'avantage de l'édition sur CD/DVD, par rapport au papier, c'est la possibilité d'illustrer non seulement par les photos mais aussi par le son et l'image animée, rendant «mes» morts vivants et préservant au maximum leur souvenir (on entend aussi la voix de Maurice, Roger, Fred, Raymond, etc.). Incapable en tant que médecin –retraité!– d'empêcher la mort, je peux avec cet outil empêcher l'oubli, donc la vraie mort, pour tous ces artistes majeurs ou considérés comme secondaires. Depuis 2016, il s'agit maintenant d'une version définitive car je ne peux techniquement rien ajouter (954 fichiers, 10 dossiers, pour un volume total de 4,35 Go –la capacité d'un DVD ne peut dépasser 4,37–. D'autant plus que le logiciel Adobe Acrobat a évolué et, l'évolution n'étant pas synonyme de progrès, les corrections à apporter ou les petits ajouts sont moins facilement réalisables. La fabrication du pdf-livre m'a pris 6 mois à temps plein, matin, après-midi, soir et partie de nuit. Je ne pouvais pas déléguer, car l'auteur seul sait où il faut tel ajout, correction ou autre. J'ai beaucoup appris, notamment à faire un lien hypertexte qui fonctionne. La version 1 est donc sortie en 2014, une fois encore bien accueillie, surtout par les cuivres, principalement les trompettistes, surtout les «classiques», pas sectaires puisque plus de la moitié du contenu concerne de près ou loin le jazz, mais âgés de 50 ans et plus.
Qu'est-ce qui a changé entre la sortie du CD-Rom en 2008 et celle du DVD-Rom en 2014?
Un bouleversement social et des mentalités. Un tel livre aurait existé dans ma jeunesse, répondant à toutes les questions qu'on peut se poser, je n'aurais pas fait ces recherches qui ont fait ma notoriété. Aujourd'hui le partage se fait par internet. La mentalité, superficielle, est de croire que l'on trouve tout sur le web et surtout gratuitement. J'ai voulu que mon DVD-Rom soit à un coût insignifiant: 30 euros pour une énorme quantité de travail de 45 ans de recherches depuis 1969 et une somme considérable d'informations. Mais on consulte d'abord Wikipédia. A titre d'exemple, pour Raymond Sabarich, trompettiste, qui concerne aussi le jazz!, il y a deux lignes dans Wikipédia contre 10 pages d'article (253-263) avec de nombreuses photos et extraits sonores en plus de la notice biographique du chapitre dictionnaire dans mon DVD-Rom. Autre particularité qui s'est amplifiée, c'est l'utilisation des réseaux sociaux. On y dépose sa question dans l'attente d'une réponse qu'on ne vérifiera pas. Toutes les questions que j'y vois passer – surtout techniques ou sur le matériel, rarement sur l'histoire– ont déjà des réponses dans le DVD-Rom. Cette vie virtuelle révèle une faiblesse culturelle, l'absence de conscience chronologique. On fera la moue devant un enregistrement de 1950, sans mise en perspective. Il n'y a plus la conscience d'être un élément d'une chaîne qui a commencé avant soit. Internet est un musée sans guide, avec beaucoup de faux. Pour en tirer parti, il faut une culture préalable. Un ouvrage comme le mien avec ses liens hypertextes est un guide dans cette forêt touffue d'informations. Ce qui a changé aussi, c'est la disparition de médias spécialisés. Pour le CD-Rom, la Gazette des Cuivres avait à travers la chronique de Fred Gérard été un soutien efficace. Depuis, elle n'existe plus en support papier mais en site internet, et l'information sur mon DVD-Rom n'y est pas remarquée. J'ai créé un site qui est peu consulté (http://michel-laplace1.e-monsite.com/), pas plus que la page que m'a consacré cuivres.org (http://www.cuivres.org/michel-laplace/). Tout se passe comme si, les réseaux sociaux étaient la seule raison de vivre. Et en effet, mes annonces sur Facebook ont été les plus efficaces; l'effet n'a qu'un temps bref. Il y a 6 ans les mails de soutien envoyés par Pierre Dutot, reconnu dans le classique, avaient eu un impact. La même démarche pour le DVD-Rom par lui et d'autres notoriérés n'a pas donné de résultat significatif. Trop d'informations tue l'information. Parmi les offres, trop nombreuses, il est impossible de faire un tri entre une contribution et un gadget. Un vrai travail a du mal à se faire remarquer dans la société actuelle.
Le support CD ou DVD est-il paradoxalement un obstacle?
Les plus jeunes ont été intéressés par le côté interactif du CD-Rom (mais maintenant ils sont rivés sur Facebook et Youtube). Les moins jeunes, où l'on trouve le plus d'amateurs de cultures, ne sont pas spontanément attirés. Même les exclusifs de l'avant-garde restent conservateurs pour les ouvrages de référence; ils préfèrent feuilleter. Mais comme je l'ai dit le volume de mon travail n'est pas économiquement viable en édition papier. Il faudrait ajouter un CD et un DVD pour les illustrations sonores! Et en édition papier, les références à des liens internet n'ont pas la performance d'un lien hypertexte dans un pdf: d'un clic, on accède au site ou à la vidéo. Le seul problème est que des sites disparaissent, de même que des vidéos, notamment par clôture d'un compte pour non respect des droits. On imagine le DVD comme un film. Ici, le DVD n'est que le support du livre qu'on lit sur son ordinateur avec un logiciel (Adobe Reader, Sumatra, etc.). On n'achète pas du papier. Le moteur de recherche est plus performant qu'un index. Les signets permettent de sauter d'un chapitre à un autre, plus vite qu'en tournant des pages. J'ai donc fait une vidéo «postée» sur Youtube expliquant l'utilisation d'un DVD-Rom. L'autre frein, pour les amateurs et musiciens de jazz, c'est le sous titre: «classique, variétés, jazz». Le réflexe est de dire: «A quoi bon mettre 30 euros pour un tiers du livre?» Sauf qu'un tiers du texte ça fait déjà 1122 pages! Et en fait comme ce travail est surtout le bilan du XXe siècle, le jazz y tient donc la majorité du contenu. Se concentrer sur une famille d'instruments et non un genre impose d'aborder toutes les musiques servies par cette famille. A l'époque du papier, l'Histoire du Saxophone de François et Yves Billard (1995, 563 pages) a aussi abordé classique et jazz. Cette transversalité, loin de gommer les frontières –comme le bourbier actuel des musiques du monde et des musiques actuelles– permet justement d'apprendre les liens et les différences des divers territoires musicaux. On comprend mieux en quoi le jazz est spécifique (swing) ou pas (improvisation). Jouer vite et aigu n'a pas attendu le jazz. En mettant en avant les instruments, on aurait tort de croire que la technique est le seul objet. La musique et les façons de l'interpréter sont le fondement de ce livre; l'instrument est fait pour jouer. Toutefois, j'aborde la technique des cuivres sous un angle historique depuis la Renaissance, ça n'a jamais été fait ainsi. Les instrumentistes trouveront des considérations techniques (p.658-699) qui font la synthèse des principales théories (R. Pichaureau, M. Ricquier, F. Gérard, P. Thibaud, etc.), agrémentée de schémas. On aurait tort de croire qu'il y a une technique de base différente pour le jazz et le reste. Il n'y a qu'une façon d'émettre un son. Quand on maîtrise l'instrument, on est ensuite libre d'habiller la musique selon son choix esthétique. Je me suis astreint à tout jouer (big band, orchestre symphonique, cirque, etc.), ce qui donne du vécu et de la crédibilité au texte. Comprendre les similitudes et les différences d'approches de l'instrument, dans chaque domaine, fait tomber bien des a priori. J'ai mis «variétés» entre «classique», qui a le privilège de l'ancienneté, et «jazz», car ce milieu est un point de convergences: Rafael Méndez vient plutôt du classique et Harry James du jazz. Ce sont des monstres sacrés de la trompette. Quand Roy Eldridge et Cat Anderson affichaient leur admiration pour Méndez, il est bien de comprendre et écouter pourquoi. Enfin en ne retenant qu'un type d'instrumentiste, le joueur de cuivres, on gagne de l'espace pour intégrer ceux qui sont considérés comme secondaires: Joe Sudler, Albert Hinton, Charles Anderson, Dolly Jones, Arthur Briggs, George Hirst, Billy Douglas, Geechie Smith, Sam Massenberg, Eddie Roane, Bobby Johnson, Earl Thompson, Willis Nelson, Rico Vallese, Freddie Webster, Bernard Hulin, etc.
Peux-tu préciser le contenu?
Le cœur de l’ouvrage est constitué par l’«Album de Famille», un dictionnaire de 1727 pages et plus de 8165 entrées (dont plus de 6396 biographies ou notes biographiques de trompettistes, en plus des définitions de termes: jazz, embouchure, critique, etc). Il est complété des «Personnalités» du trombone (644), du cor (243), du tuba (160), respectivement de 722, 93 et 57 pages. C'est l'aboutissement d'un Who's Whodes Trompettistes qui a failli être édité par BIM en version papier à la fin des années 1980. On voit l'avantage du DVD-Rom sur le livre papier: Trumpet Greats de David Hickman, auquel j’ai collaboré, propose 2212 biographies de trompettistes sur 1128 pages pour un coût de 149 dollars (+ frais d’envoi), et ça ne correspond qu’à un des chapitres de Monde de la Trompette et des Cuivres. Donc de nombreuses notes biographiques absentes dans le livre papier sont présentes dans la DVD-Rom. Pour les jazzmen (authentiques ou apparentés), aucun ouvrage sur support papier n’offre d’équivalent, en France (exemple: Dictionnaire du jazz, R. Laffont) ou à l’étranger (New Grove Dictionary). Des jazzmen de tous styles, toutes époques sont largement abordés, dont des artistes français (qui dans le jazz traditionnel sont négligés). Des liens hypertextes avec youtube, dailymotion, viméo illustrent ces biographies. L' iconographie est abondante et souvent rare, avec en particulier 180 planches photos réalisées par Lisiane Laplace. Des informations sont introuvables sur internet, puisque j'ai connu quantité d’artistes d’Eddie Allen et Julien Porret jusqu'à nos jours. C’est la première encyclopédie ouverte aux artistes de variétés, notamment français, qui ont peuplé les orchestres de jazz: Michel Decourrière, Robert Fassin, Henri Van Haeke, Louis Vezant, les trombones Guy et Michel Paquinet (père et frère d'André), etc., que l'on peut même entendre. En dehors de ces parties «dictionnaires» et «techniques» (supra), on trouve les mémoires du trompettiste Fred Gérard. Le jazz fait l’objet d’une analyse aussi documentée que peu convenue à laquelle s’ajoute des portraits d’artistes comme, notamment, Louis Armstrong, Bunk Johnson, Mannie Klein, Punch Miller, Bill Coleman, Roy Eldridge, Jack Teagarden, Sandy Williams, Dizzy Gillespie, Clifford Brown, Miles Davis, Bud Brisbois, Kenny Wheeler, mais aussi Aimé Barelli, Arthur Briggs, Fred Gérard, Raymond Fonsèque, etc. Le pdf intègre la réédition de deux de mes livres, Jabbo Smith. The Misunderstood and the ‘Modernistic’ (un des dix textes en anglais) et Roger Guérin or the Jazz Trumpet (version française). En prime, quelques interviews (Maurice André, Warren Vaché, Wynton Marsalis, Alain Bouchet). J’ai réalisé la première étude, en langue française, dédiée aux styles de trompette dans les musiques cubaines. Il y a des thèmes traités comme «St. Louis. Trumpet Town» et «Le trombone chez Ravel et chez Duke Ellington». Le côté discographique n'est pas négligée, même si l'époque a tué la collection de disques et les connaissances qui vont avec (peu ou pas d'informations fiables de date, personnel, sur Youtube, etc.): discographie sélective de Dizzy Gillespie, discographie commentée de Louis Armstrong, la plus complète possible pour Roger Guérin. Donc une somme énorme additionnelle par rapport au CD-Rom de 2008. C'est une encyclopédie mais que j'ai cherché, par les illustrations, liens internes et externes, à rendre attractive et accessible.
Et quelles sont les réactions jusqu'à présent?
Ceux qui ont fait le pas, sont enchantés. J'ai reçu beaucoup de mails témoignant de leur satisfaction. Aucun ne s'attendait à ça, pensant lire l'ouvrage en un week-end. Certains professeurs de trompette construisent leur cours d'après le DVD-Rom. Les classiques y découvrent le jazz. Voici un commentaire qui m'a plu: «J'ai pris connaissance d'une partie du contenu de ce DVD jusque tard dans la nuit, tellement c'est instructif. Ce qui m'a plu, c'est cette orientation faisant la part des choses entre tous les styles et toutes les époques, la volonté de mettre en exergue une certaine continuité des interprétations, plutôt que des jugements de valeur comme nous en lisons bien trop aujourd'hui. Bref, construire en prenant appui sur les différences et non détruire en dénigrant ce qui s'est fait avant. Une mention spéciale pour la partie ”jazz”, j'ai apprécié le texte faisant part des apports de chaque interprète ”majeur” dans le style, pour moi qui suis totalement ignare en la matière et qui suis incapable de jouer de la musique si elle n'est pas écrite (eh oui, formation en harmonie et quasi autodidacte pour le reste...) c'est vraiment très complet.» (Pascal Dumont, 16 décembre 2015). Je pensais que ce DVD-Rom était non seulement un moyen de combler le fossé générationnel, mais un outil pour les jeunes générations de cuivres en vue d'une thèse ou autre, et que toutes les médiathèques et bibliothèques des conservatoires devraient le mettre à leur disposition. Pour l'instant, le résultat n'est pas au niveau de l'espérance, mais il a été adopté notamment par la Library of Congress, Tulane University (New Orleans), l’Ithaca College Library, le Conservatoire Royal de Liège, l’Académie de Musique de Monaco, la Fondation du Conservatoire de Lausanne, la Médiathèque Municipale de Villefranche-de-Rouergue, la Communauté Urbaine d'Alençon. Il va sans dire que l'information contenue dans ce DVD-Rom serait très utile aux journalistes de jazz consciencieux.
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Renseignements pratiques:DVD-Rom Le Monde de la Musique et des Cuivres, ISBN: 978-2-9549741-0-1 30 euros + 3 de port (en France) à adresser par chèque à Michel Laplace, 13 Résidence Bel-Horizon, 32230 Marciac. Pour le paiement sécurisé sur internet via Paypal, envoyer une demande avec vos coordonnées à michellaplace@neuf.fr Disponibles, aussi, exclusivement pour les francophones qui ont ou vont acheter l’encyclopédie Le Monde de la Trompette et des Cuivres de Michel Laplace: Deux recueils de textes de Michel Laplace, compilés en 2000, avec planches photographiques de Lisiane Laplace: 1. Cultures Musicales Américaines, 419p. (pdf-livre à lire sur ordinateur). Envoyé par messagerie (ISBN: 978-2-9549741-2-5): Les genres: Ragtime, Blues, Gospel, Rock’n Roll, Jazz, etc; des études; des portraits 2. Frénésie des Rythmes en France, 409p. (pdf-livre à lire sur ordinateur). Envoyé par messagerie (ISBN: 978-2-9549741-3-2). Fresque historique de 1844 à 2000; 210 portraits (J. Gauthé, G. Lafitte, Cl. Bolling, P. Gossez, R. Lobligeois, A. Persiani, D. Chanson, R. Paraboschi, etc.); discographie Ray Ventura L’utilisation d’Adobe Reader est indispensable pour écouter les citations sonores intégrées. L’achat des deux en même temps: 10 euros L’achat du DVD-Rom + les deux livres pdf (envois séparés) 40 euros + frais de port pour le DVD-Rom (3 euros en France, 6 euros hors de France)...pour un total de 4191 pages avec d’abondantes illustrations.