Jean-Loup LONGNON
Courant alternatif
On connaît Jean-Loup Longnon trompettiste de jazz truculent, disert, scatteur et humoriste, directeur de big band, et pourtant… c’est une œuvre de musique classique, composée et enregistrée au début des années 1980 qu’il a rééditée cet automne, L’Ours1, que le trompettiste défend aujourd’hui, avec une lucidité sérieuse, un regard sur lui-même et une gravité inaccoutumée. Car la musique classique est à présent au cœur de notre homme, issu d’une famille comptant plusieurs musiciens classiques (comme il le racontait dans Jazz Hot n°626), bien que de cette famille, on connaisse dans Jazz Hot d’abord l’oncle, le regretté Guy Longnon, trompettiste et professeur-fondateur de la classe de jazz du Conservatoire de Marseille, compagnon, entre autres de Sidney Bechet, disparu en 2014.
Jean-Loup raconte dans les notes de pochette la création de son œuvre: «Commande de Thierry Caens en collaboration avec les Editions Martin, L’Ours avait été créé dans une première version le 12 août 1982 par le Quintette de cuivres Concert Arban et l’Orchestre des élèves de l’Académie d’Eté de Dijon, alors placé sous la direction de Roger Toulet. En 1983, la partition fut achevée dans sa forme actuelle. Durant trois ans, la composition de cette pièce avait représenté pour moi, échappant au jazz, l’occasion unique de revenir vers l’indispensable musique "classique”, celle ayant imprégné mon enfance et que, d’année en année, je chérissais davantage. […] Personne ne programmerait L’Ours? Bien, je le programmerais moi-même, l’enregistrerais, réaliserais un disque... Restait juste à trouver une salle d’une contenance de mille spectateurs puis, sans un sou, organiser un concert, rassembler, faire répéter, jouer et enregistrer un orchestre symphonique, et l’affaire serait réglée. Rien de plus facile! […] Il me vint une idée: pourquoi ne pas en parler à des élèves du Conservatoire que tenterait l’expérience d’une coproduction discographique reposant sur leur participation bénévole?» C’est ainsi que la classe d’orchestre du Conservatoire National Supérieur de Paris accepta de travailler sur le projet, L’Ours étant mis en boîte au studio Davout, en décembre 1984 et joué dans la foulée à l’église Saint-Merri (Paris 4e). La réédition de la suite symphonique de Jean-Loup Longnon (accompagnée d’une autre pièce classique de son cru, «La Grèce en automne») est l’occasion d’une longue discussion sur les rapports complexes qu’entretiennent le jazz et la musique classique et la relation, forcément particulière, qu'entretient un musicien européen qui a baigné dans cette double tradition.
Propos recueillis par Jérôme Partage Photos de Patrick Martineau et Jérôme Partage
© Jazz Hot n°678, hiver 2016-2017
Jazz Hot: Vous venez d’une famille de musiciens classiques. Quel rapport personnel avez-vous développé avec la musique classique?
Jean-Loup Longnon: J’ai passé plusieurs décennies à m’interroger sur ce que j’étais, sur ce que nous sommes tous par rapport à nos souvenirs. J’étais furieux contre la musique classique quand j’avais entre 13 et 16 ans. Après l’avoir beaucoup aimée lorsque j’étais petit, je l’ai rejetée, la trouvant parfaitement inférieure au jazz; lui, beaucoup plus audacieux, beaucoup plus inventif, beaucoup plus simple dans le discours et ô combien plus passionnant du point de vue rythmique. Ce en quoi je me trompais lourdement. Ces années de sortie d’adolescence furent peuplées de nuits car je ne supportais pas les fréquentations de jour avec ce qu’elles pouvaient –à mes yeux– comporter de conformisme. C’est dans ces années également que j’ai fait mes débuts chaotiques de trompettiste. Mais j’avais gardé le souvenir des compositeurs du début du XXe siècle, en particulier Debussy et Ravel. Les années passaient: je m’intéressais aux évolutions du jazz, au bebop et aux recherches harmoniques. Un dimanche après-midi, dans l’appartement de ma mère, j’ai trouvé des disques-épreuves que lui avait donnés Radio-France, à l’époque où elle y travaillait. Parmi eux il y avait La Mer de Debussy, dirigée par Constantin Silvestri2, chef d’orchestre roumain. Et j’ai été submergé. Je suis alors tombé amoureux de la musique classique. Je ne savais pas qu’on pouvait aimer quelque chose autant. J’ai donc plongé avec délice dans l’œuvre de Debussy, celle encore plus parfaite de Ravel, qui m’ont peu à peu amené vers celles de Fauré, de Poulenc et de bien d’autres compositeurs, français pour la plupart, comme Lili Boulanger. De là, j’ai redécouvert Stravinsky et Bartók; plus tard encore, j’ai fait la connaissance de l’œuvre de Dutilleux que j’ai eu le bonheur de fréquenter pensant deux décennies. L’une des deux grandes rencontres musicales de ma vie avec Gillespie. Cette attirance très structurelle, me fait penser qu’au fond, je suis un musicien classique qui ne s’est jamais reconnu. J’en ai les dispositions et l’état d’esprit. Ce sont les excès de rigueur avec lesquels la musique classique m’a été enseignée qui m’en ont détaché. Et puis j’étais un adolescent trop turbulent pour m’astreindre à la discipline nécessaire. Aujourd’hui, j’écoute du jazz d’avant 1965, celui que j’aime. Je considère qu’après le hard bop, il ne s’est pas passé grand-chose, à quelques exceptions près, comme Thad Jones que je ne cesse d’écouter. De façon générale, pour moi, la musique appartient au passé. L’hyper mécanisation des supports musicaux et l’apparition, à la suite du rock, de musiques très commerciales et très démagogiques ont provoqué une énorme régression. La musique de notre époque, on la subit davantage qu’on ne l’écoute. Mais peut-être que la perte des bénéfices commerciaux sur des produits de basse qualité intellectuelle amènera l’humanité à reconsidérer le problème; qui n’est plus le mien: mon devoir est fait.
En dehors de L’Ours, avez-vous écrit d’autres œuvres relevant de la musique classique?
Quelques années après L’Ours, j’ai écrit une suite assez intéressante, à la fois pour orchestre de jazz et orchestre classique, Cyclades, au sein de laquelle se trouve une pièce pour orchestre symphonique, «La Grèce en automne», et qui commence à être rejouée. Il y a eu aussi quelques incursions de musique classique dans mon big band, notamment dans l’accompagnement orchestral de «Lush Life» et dans une composition récente que je n’ai pas encore enregistrée, «Istanbounce» où les deux styles se rencontrent: au centre du morceau, le big band est traité comme un orchestre symphonique et laisse entendre des cordes alors qu’il n’y en a pas. J’étais un trompettiste et un chef d’orchestre bebop; aujourd’hui j’aspire à être un compositeur français des années trente (1930). Et c’est comme ça que j’écris désormais.
C’est en raison de ce retour à vos racines classiques, que vous ressortez L’Ours aujourd’hui?
Un peu, oui. Il était sorti, à la fin des années quatre-vingt, au sein d’une compilation, et était passé complètement inaperçu. J’ai donc décidé de le rééditer, dans une version remasterisée, ce qui a nécessité une grande dépense d’énergie, de temps et d’argent. Ça a été un immense chantier pour restaurer le son alors que nous ne possédions plus les bandes 24 bits. Il a donc fallu travailler sur un enregistrement stéréo. Mais grâce à la technologie actuelle, nous sommes parvenus à retrouver l’essence. Ce qu’on a fait ne cesse de me surprendre: j’entends des choses que je n’entendais pas avant.
Parlez-nous des circonstances de l’enregistrement de L’Ours en 1984…
Ça a été une épopée, une autoproduction héroïque. Un événement m’a énormément marqué: cent jeunes musiciens du Conservatoire national de musique de Paris, à qui j’étais allé mendier leur participation afin de sortir de cette terrible détresse de ne pas être joué, avaient accepté de venir répéter et enregistrer cette œuvre gratuitement. Si je tends à devenir un compositeur classique, et plus seulement un trompettiste bebop, à qui le dois-je? Je le dois à ceux qui ont décidé un jour de venir m’aider, et qui avaient compris, sans me connaître, qu’il y avait là quelque chose d’essentiel. Et c’est donc aussi pour eux que j’ai réédité cette œuvre afin qu’elle soit disponible en CD, en téléchargement et même en streaming, afin qu’elle soit accessible pour tous, dans le monde entier sans la barrière de l’argent3.
Cette diffusion, voulue la plus large possible, vient-elle combler un besoin de reconnaissance comme compositeur classique?
Oui, certainement. Je serai reconnu pour ce que je suis: un musicien de jazz qui s’est toujours assez notoirement intéressé à la musique classique. Et ça m’amènera à composer autre chose. Dans cette évolution qui devient si nette, je me détache de plus en plus du fait de jouer moi-même, au bénéfice d’une posture plus distante avec la scène. J’ai plus un point de vue de compositeur.
Au fond, aujourd’hui, vous avez plus envie d’être joué que de jouer…
Absolument. Je n’ai plus cette vision de l’immédiateté qui est celle que l’on a quand on joue et a fortiori quand on improvise.
Et que pensez-vous des tentatives, multiples, de «fusionner» jazz et musique classique?
J’observe que, tels des aimants se repoussant, les deux genres musicaux ne parviennent que peu souvent à vraiment s’assembler, même chez Ellington. Cela vient sans doute de la façon différente de faire «respirer» le temps. L’ample et souple respiration de l’orchestre classique semble ne pouvoir trouver son espace par dessus la rythmique de jazz. Et, ainsi «corsetée», la grâce naturelle de l’orchestre symphonique tombe presque systématiquement dans des sonorités «broadway». Même dans le magistral All Rise de Wynton Marsalis –à cette occasion très «stavinskyien»– l’orchestre symphonique sonne à mon avis mieux, plus libre, lorsqu’il joue sans la contrainte de la section rythmique. Par ailleurs, selon moi, le troisième courant (third stream) n’a jamais été porté qu’avec maladresse. On a eu, d’un côté, des musiciens de jazz qui écrivaient pour des orchestres symphoniques des pièces qui ne fonctionnaient pas, et de l’autre, des tentatives, le plus souvent malheureuses, de la part de musiciens classiques de faire sonner un orchestre classique comme un orchestre de jazz. Quelles sont les exceptions? Le merveilleux fox-trot dans L’Enfant et les sortilèges de Ravel, quelques passages intéressants dans Les Mamelles de Tirésias de Poulenc. Mais ce n’est pas ça qui m’intéresse, mais plutôt le swing inhérent du Sacre du Printemps. D’autant que Stravinsky n’a pas fait exprès… Il n’a pas écrit ces éclats rythmiques dans le but de swinguer, mais pourtant, à certains moments, ça swingue quand même… Et c’est là que ça devient intéressant. Quant au troisième courant proprement dit, il a donc été victime de maladresses. L’orchestre à cordes n’a pas du tout le même placement qu’un orchestre de cuivres dont l’émission de la note est immédiate, et il peut donc être parfaitement synchrone avec la section rythmique. Ce qui sera plus rarement le cas d’instruments comme le basson, la harpe, le hautbois ou les cordes. Dans l’histoire, on a d’ailleurs peu vu d’orchestres à cordes qui swinguaient. On n’a vu que de brillantes individualités au violon. Pourquoi? A cause de la très grande inertie des cordes. De plus, alors que les jazzmen se posent d’abord sur le temps, les musiciens classiques ont un rapport beaucoup plus complexe avec lui. En classique, le temps peut venir de l’interprétation d’un soliste ou d’un chef d’orchestre. Partant de ce constat, les tentatives de faire swinguer une section de cordes ou de bois, qui n’ont pas de retour de casque et qui jouent sans chef d’orchestre, sont vouées à l’échec. D’autant que les jazzmen sont en effectif plus réduit, tous rassemblés autour de la section rythmique, qu’ils entendent comme s’ils y étaient. Ce à quoi on ajoute même, depuis une période récente, des retours pour être bien sûr qu’on joue parfaitement en place. Vous avez déjà vu un orchestre symphonique avec des retours? Non, il n’y a que la baguette du chef.
Vous-même, vous vous êtes essayé au troisième courant avec Cyclades…
Cette suite n’est pas trop mal faite parce que lorsque la section rythmique intervient, l’orchestre symphonique ne joue qu’en background. Il n’est mis en avant que lorsque la section rythmique s’efface. Du coup, tout s’emboîte bien et rythmiquement c’est assez réussi3. Un autre problème du troisième courant est que beaucoup de musiciens qui s’y sont attaqués n’avaient pas de réelle culture de l’autre musique. Il avaient généralement de l’admiration, mais pas de maîtrise. Cependant, j’ai dernièrement éprouvé un grand choc à l’écoute de l’éblouissante variation pour trio de jazz et orchestre symphonique du pianiste et chef d’orchestre israélien, Yaron Gottfried, sur Tableaux d’une exposition de Moussorgski4. Gottfried a été élevé dans une double culture: son père est un pianiste de jazz réputé, sa mère est cantatrice. Il a abordé la musique sans se poser de questions; de même qu’il joue de plusieurs instruments, il passe aisément d’un style à un autre. La revisite innovante qu’il a faite de l’œuvre de Moussorgski est absolument stupéfiante! Outre le plaisir immense de l’écoute, il y a une profonde satisfaction intellectuelle à constater que le troisième courant est parfaitement possible et même évident. Un autre grand choc musical pour moi avait été l’admirable variation sur Pierre et le Loup réalisée par The Amazing Keystone Big Band5. Là encore, c’était tellement bien fait que ça devenait évident: comme si Prokofiev ne l’avait écrit que pour ça. En cela, je trouve cette démarche très différente de celle d’Ellington et Strayhorn sur leur Nutcraker Suite, laquelle revisite complètement, tout en s’en éloignant, les thèmes de Tchaïkovski, et le fait exclusivement en jazz. Je n’y vois donc pas de troisième courant. Parallèlement à cela, le courant des musiques improvisées ou musiques actuelles, porté par des musiciens souvent de formation classique, se veut le promoteur d’un jazz déconnecté de la tradition afro-américaine mais plus proche de la musique contemporaine ou d’autres influences comme la world music. N’y a-t-il pas une perte de repères, notamment au sein du public?
Il est vrai qu’à force de métissages audacieux, le jazz peut perdre son âme et son authenticité. On continue dès lors à appeler cette musique jazz pour des raisons commerciales, ce qui est très malsain et dangereux pour le jazz puisque ça n’en est pas. Et, justement, ce qui m’intéresse dans le travail de Gottfried et du Keystone Big Band, c’est qu’ils ne dénaturent pas l’œuvre. Ils se contentent d’apporter un éclairage différent, enrichissant et surprenant. En outre, les musiciens en présence ont une excellente connaissance du matériel auquel ils se sont attaqués autant qu’une solide expérience de jazzmen. Pour ne pas trahir, il faut respecter les racines, leur intégrité. C’est la mission que je me suis donnée. Par ailleurs, la dénaturation du jazz que j’observe me fait quitter le métier de jazzman avec soulagement.
Vous avez cependant sorti encore récemment deux albums jazz: Just in Time et R comme René…
Just in Time était la poursuite de travaux entrepris avec un quintet qui tournait un peu, et que j’espérais promouvoir avec une sortie de disque. Les travaux se sont interrompus notamment par manque d’argent. J’ai fini par réunir les musiciens pour achever le projet qui est une exploration assez ludique d’un matériau très enraciné dans la tradition. C’est un classicisme que j’assume aujourd’hui avec l’âge. J’avoue que je le réécoute avec plaisir. Il y a de très bons moments. En ce qui concerne R comme René, il s’agit d’une histoire d’amitié avec René Caumer, initiateur du Calvi Jazz Festival, lequel a été une grande épopée humaine pendant près de trente ans. J’ai donc voulu rendre hommage à René, malheureusement disparu en 2013, en formant un big band constitué d’amis à lui, d’ailleurs tout à fait différent de mon propre big band. L’enregistrement s’est effectué lors d’une soirée qui était consacrée à ce grand ami à qui nous devions tant. Nous sommes parvenus à retrouver la force et la fraîcheur qui m’avait fasciné, plus jeune, sur les disques live de Basie, Gillespie ou Thad Jones. Celui-là aussi je le réécoute avec plaisir. A présent, j’aimerais avoir l’occasion de travailler avec mon big band. En particulier Aux Petits Joueurs –situé à l’endroit de Paris que j’aime le plus, dans le quartier de la Mouzaïa, à la grande portée onirique–, qui est en train de devenir mon quartier général. On y est particulièrement bien reçu, du fait de la personnalité, très musicale, de son patron, Olivier David. De fait, je n’ai plus beaucoup d’envie en jazz, à part le big band. C’est mon véritable instrument aujourd’hui. * 1. Cf. Jazz Hot n°677, chroniques CDs:
http://www.jazzhot.net/PBCPPlayer.asp?ID=1793509. L’œuvre est
disponible à l’écoute (streaming) sur le site internet de Jean-Loup
Longnon: http://www.longnon.com/fr/discographie.html 2. Constantin Silvestri (1913-1969), pianiste, compositeur et chef d’orchestre, est né à Bucarest dont il a dirigé le Philharmonique pour la première fois à 27 ans. Il fut également directeur de l’Opéra national roumain. En 1957, il dirigea pour la première fois l’Orchestre philharmonique de Londres, ville où il mourut en ayant obtenu la nationalité britannique.
3. Cette œuvre est disponible à l’écoute (streaming) sur le site internet de Jean-Loup Longnon: http://www.longnon.com/fr/discographie.html 4. Cette œuvre est disponible à l’écoute: http://yarongottfried.com/discography/#1441537976147-d0eafe01-8b99 5. Un présentation de cette œuvre est disponible à l’écoute: https://www.youtube.com/watch?v=j8w-RrzOQAM
CONTACT: http://www.longnon.com/fr
Jean-Loup Longnon et Jazz Hot: n°412-1984, n°436-1986, n°626-2005
DISCOGRAPHIE
Leader, coleader
LP 1984. Torride!, 52nd Rue East 003
LP 1984. L’Ours, in Brass Création, Arion 64020/CD. L’Ours, JLLBB 2016
CD 1988. Jean-Loup Longnon and His New York Orchestra, Atlantic 81829
CD 1992. Cyclades, JMS 18637-2
CD 1996. Bop Dreamer Live Festival Marciac, Pygmalion 591612
CD 2004. Just Friends, Jigma 05/01/1 (coleader Louis Mazetier)
CD 2008. Encore du bop???, JLLBB 0002009
CD 2014. Just in Time, JLLBB 0002011
CD 2014. Paris-Calvi Big Band, R comme René, JLLBB 00020152
Sideman
LP 1980. Jazz-Band Ball, Tiger Rag, Jazzophile 03
CD 1980. The Swing Limited Corporation, Nocturne 107
CD 1985. Michel Legrand, Live at Fat Tuesday’s, Verve 843-444-2
CD 1990. François Laudet Big Band, Let’s Take Off!, Djaz Records 529-2
CD 1991. Lorient Big Band, Idées, LBB 300-1991
CD 1991. Benny Golson, Domingo, Dreyfus Jazz 191132-2
CD 1996. Big-Band Turquoise, Ebène, Studio Blatin 9606
CD 1997. Le Grand Orchestre de l’Armée de l’air, Lush Life, GOJAA 9802
CD 1997. Les Voice Messengers, Un peu de ménage, Black & Blue 652.2
CD 1998. Coketale, Mardi Gras, Blue Stak
CD 2006. Nicole Croisille, Nougaro, le jazz et moi, Decca Records 0011313 CD 2007. Les Voice Messengers, Lumières d’automne, Black & Blue 694.2
VIDEOS
1981. Pierre Brunel (g) et Jean-Loup Longnon (tp), «Round Midnight».
https://www.youtube.com/watch?v=94O0YLUdJ5o
2006. Jean-Loup Longnon Big Band, «Tels à vivre» (soirée Django d’or 2006)
https://www.youtube.com/watch?v=qPgwdrlG3l0
2008. Jean-Loup Longnon Big Band, Sibiu Jazz Festival 2008 (Roumanie)
https://www.youtube.com/watch?v=hjxc9cHzUMs 2014. Jean-Loup Longnon Big Band, Maison de la Radio (Paris 16e), le 24 mai 2014
http://www.dailymotion.com/video/x1zlqjf_le-big-band-du-trompettiste-jean-loup-longnon_music
2015. Jean-Loup Longnon & Paris-Calvi Big Band, Aux Petits Joueurs (Paris 19e), le 20 octobre 2015
https://www.youtube.com/watch?v=9drFnJoMgcY
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