Pierre de BETHMANN
Exo
Pierre de Bethmann est né le 21 avril 1965 à Boulogne-Billancourt (92). Formé au piano classique dès son plus jeune âge, il suit parallèlement des études générales qui le conduisent à intégrer une école de commerce, l’ESCP. Le jeune homme s’est piqué de jazz dont il découvre progressivement les différentes esthétiques, et qu’il apprend à jouer en autodidacte. Diplôme en poche (1987), Pierre de Bethmann effectue un séjour d’un an aux Etats-Unis, et il s’inscrit au Berklee College of Music de Boston. De retour en France, il fait le choix d’un poste de conseil en management, qu’il occupe pendant cinq ans. Mais le jazz le démange, et il crée avec Christophe Wallemme (b) et Benjamin Henocq (dm) le trio Prysm, qui signe un contrat avec Blue Note qui, à l’époque, met en place un catalogue avec de jeunes musiciens européens. Cela lui donne une visibilité certaine sur la scène jazz française. Pierre de Bethmann passe le pas et devient musicien professionnel à plein temps. Pianiste et compositeur dont le jazz arbore des formes contemporaines, c’est un artiste au tempérament ouvert et à l’approche indéniablement intellectuelle. Il a entrepris, en trio avec avec Sylvain Romano (b) et Tony Rabeson (dm), une relecture du répertoire musical français. Une démarche qui séduit (Essais, Volume 1, Aléa), tandis qu’avec son Medium Ensemble, il se situe davantage dans le domaine des musiques improvisées (Exo, Aléa). Alors qu’il prévoit d’enregistrer cet été Essais, Volume 2 avec son trio, Pierre de Bethmann se produira avec cette même formation le 9 août 2017 à St-Jean-Cap-Ferrat (06), le 25 août au Château de Frontenay (39) et le 9 septembre au Château d'Oricourt (70).
Propos recueillis par Jérôme Partage Photos David Sinclair et Tom Spianti, Christophe Charpenel by courtesy of Pierre de Bethmann © Jazz Hot n°680, été 2017
Jazz Hot: Comment avez-vous été initiés à la musique?
Pierre de Bethmann: Il y avait des musiciens du côté de ma mère, qui jouait très bien du piano classique, tout comme ma grand-mère. Mais pas de musiciens professionnels. Et c’est mon grand-père qui m’a fait découvrir le jazz, celui des années trente. Comme je le voyais tous les week-ends, ça a eu un impact sur moi. Pour autant, il n’avait pas de démarche didactique, c’était juste un partage amoureux. Il écoutait beaucoup Django, Bechet, Armstrong, Erroll Garner, mais pas Ellington, curieusement. Je l’ai découvert tout seul, plus tard. Et il m’a fasciné. Le reste de mon apprentissage du jazz s’est effectué en dehors de ma famille. En 4e, j’ai rencontré un garçon qui était bien plus avancé que moi, et qui m’a fait écouter les artistes des années quarante. Je n’ai rien compris pendant six mois, puis il y a eu un déclic. J’ai commencé à comprendre qu’il y avait des formes récurrentes, un vocabulaire de soliste incroyablement subtil. Et durant mes études, en classe préparatoire, j’ai rencontré quelqu’un d’autre qui m’a initié au jazz des années soixante et même au-delà car il était fou de Weather Report que je n’avais pas encore repéré. J’ai eu la chance immense d’entrer dans cette musique de façon chronologique. Comme si j’avais vécu l’histoire en accéléré. J’ai toujours le sentiment que j’ai du retard à rattraper, et je m’emploie à le faire. C’est très précieux d’avoir ce bagage pour comprendre toutes les choses passionnantes qui se passent aujourd’hui. En particulier celles qui sont justement marquées par cette culture musicale. Ce sont celles qui me touchent le plus.
Et comment avez-vous appris le piano?
Avec une dame qui avait le même âge que ma mère, et qui est devenue une amie de la famille, Martine Picot, laquelle m’a formé, grosso modo de 6 à 23 ans. Chaque année, elle nous faisait passer un concours indépendant, qui permettait de situer notre niveau, selon les barèmes officiels, et une audition qui était un premier apprentissage de la scène mais constituait aussi un vrai stress. Elle aurait pu être une excellente concertiste si elle n’avait pas été fracassée par un accident de la route qui lui a brisé les phalanges et l’a contrainte à se tourner vers l’enseignement. Elle m’a fait aimer Bach et la musique française du XXe siècle. Elle a été doublement intelligente vis-à-vis du jazz: premièrement, elle m’a laissé en jouer alors que beaucoup de musiciens classiques le regardent de haut; deuxièmement, elle s’est déclarée incompétente. Elle avait un respect pour le jazz qui lui venait de sa fréquentation des clubs de Saint-Germain-des-Prés dans les années soixante. Je lui dois beaucoup pour ça.
Du coup, comment avez-vous travaillé le jazz?
En écoutant les disques, en usant les vinyles jusqu’à la corde! C’est comme ça que je me suis imprégné de l’originalité profonde de cette musique, qui est avant tout rythmique. Le swing, c’est un truc un peu fou, il faut d’abord essayer de le ressentir avant de chercher à comprendre. J’ai donc commencé par imiter, à faire mes premiers relevés sans les écrire. Mais j’avais un handicap: à la maison, le piano n’était pas dans la même pièce que la chaine hi-fi de mes parents. Du coup, je prenais le violoncelle de ma petite sœur pour jouer avec les disques, mais seulement les notes fondamentales des accords. Ça m’a donné une compréhension assez vive des formes. J’ai ainsi découvert tout un monde harmonique qui m’a saisi. Puis, à une fois diplômé de l’ESCP, j’ai pris une année sabbatique pour aller faire de la musique aux Etats-Unis. Je me suis inscrit au Berklee College of Music, et j’ai pris une sacrée claque! Car à la Berklee on est tout d’abord évalué, avec des critères très rationnels. Ça a été positif au niveau de l’instrument et de l’oreille, mais j’étais plutôt moyen sur le rythme et en lecture, malgré mon bagage classique. Au delà des cours théoriques, c’est le travail sur le rythme qui m’a durablement construit: je me suis racheté un métronome et, surtout, je faisais des sessions tous les soirs avec les autres élèves. Je suis rentré en France gonflé à bloc, mais j’avais avant tout envie d’autonomie économique. J’ai donc intégré une entreprise de conseil en management. Au bout de deux, j’ai décidé d’acheter un piano et de sortir en clubs. J’ai commencé à faire des bœufs, à multiplier les rencontres ce qui, de fil en aiguille, m’a finalement mené à monter le trio Prysm.
Comment s'est formé Prysm?
J’ai pris l’initiative de soumettre ce projet à Christophe Wallemme et Benjamin Henocq. Cependant, très vite, ils m’ont proposé qu’il devienne plus collectif, que l’on construise ensemble le répertoire. Ça m’a extrêmement touché. C’était pour moi une marque de confiance énorme, car ils étaient déjà installés dans le métier; ils avaient une longueur d’avance sur moi. Et l’aventure a duré de 1994 à 2001: on a remporté le concours de La Défense, et on a sorti notre premier disque dans une petite maison de production, Artalent1, avant de signer avec Blue Note. Voir mon nom sur une pochette Blue Note, ça a été une grande émotion. Je reste très sensible à cette musique, à cet héritage que j’aime profondément. Et puis, il y a eu aussi la rencontre avec Herbie Hancock, quinze jours après le concours de La Défense, à l’occasion d’une master-class. Et chose incroyable, j’ai ensuite été invité à dîner avec lui. Il m’a confié des détails sur son album qui allait sortir, Dis Is Da Drum. C’est l’homme qui m’a le plus impressionné. Il est à la fois très savant, très malicieux, très fin, très créatif et très généreux. C’est pour moi un maître tout à fait exceptionnel. Au début des années quatre-vingt-dix, tout le monde voulait jouer comme lui aux Etats-Unis, mais peu de gens en France. J’en faisais partie. Cette rencontre a été l’un des évènements, avec la proposition de Christophe et Benjamin et le concours de La Défense, qui m’ont décidé à devenir musicien professionnel. J’ai donc achevé mes missions en cours, et j’ai quitté la vie d’entreprise en 1995.
Quel était le concept de Prysm?
Tout d’abord que la réflexion et le travail de fond soient collectifs. C’est pour cela qu’on a trouvé un nom de groupe et que ça ne s’est pas appelé «Pierre de Bethmann Trio». La deuxième idée, était celle d’un répertoire original, écrit par chacun et travaillé à trois; d’autre part, un retour au swing mais avec des formes de jeu innovantes, autour de la complexité rythmiques, le rythme étant prépondérant dans notre projet. On voulait phraser sur des canevas rythmiques complexes et non pas écrire des thèmes prétextes pour ensuite improviser de façon totalement libre. On voulait jouer sur la vraie matière des thèmes. En revanche, on ne s’est pas tournés vers la reprise des standards, même s’il nous est arrivé d’en jouer, avec beaucoup de plaisir, quand nous étions la rythmique d’un soliste de passage. La priorité, c’était de trouver un son de groupe.
Après Prysm, vous avez lancé le projet Ilium avec des formations à géométrie variable…
A la naissance du projet, il y a eu des rencontres importantes: celle avec David El Malek (ts), dont je reste très proche, et celle avec Franck Agulhon (dm). Par ailleurs, je voulais mettre un coup de projecteur sur la thématique des formes et écrire des formes plus charpentées. Je souhaitais, d’autre part, poursuivre mes recherches sur l’harmonie, trouver de nouvelles couleurs mélodiques, tout en conservant ce goût d’une certaine complexité rythmique. Mais la complexité n’est pas une fin en soi; l’enjeu, quand on écrit des choses complexes, c’est justement de les rendre simples. Ceci m’a conduit à écrire frénétiquement et à jouer du Fender Rhodes. Il y a donc eu des configurations en quartet, en quintet, en septet et le Medium Ensemble qui est une prolongation de cette même équipe.
C’est précisément avec ce Medium Ensemble que vous avez enregistré votre dernier album, Exo…
Oui, mais on change d’échelle, car la pâte sonore est plus imposante par sa masse. Ce qui permet des idées de développement d’écriture, car il est très tentant d’attribuer des rôles précis à chacun des musiciens. Toutefois, je garde toujours ma préoccupation des formes. On a vécu une époque où le sentiment de liberté était plus fort si on cassait les formes. Au contraire, je revendique la liberté au sein de formes riches, complètes, longues. Il y a une liberté dans la contrainte, et c’est probablement l’enjeu d’aujourd’hui, pour l’orchestre comme pour la planète. J’ai horreur de ce qui est figé mais je n’ai jamais été tenté par la révolution. J’aime la continuité… Je ne crois pas que les plus grands pas aient été effectués par les révolutionnaires. Je suis prêt à en débattre… Et surtout, je suis prêt à changer d’avis! (Rires)
Votre autre formation du moment, c’est, depuis 2012, le trio avec Sylvain Romano et Tony Rabeson, avec lesquels vous interprétez –à l’inverse– un répertoire de reprises. Quelle a été votre démarche?
Tout d’abord, on tenait à un son, résolument acoustique. Ce que je ne peux envisager qu’avec des gens qui, à l’image de Sylvain et Tony, ont une connaissance de leur instrument, de son acoustique, tout à fait extraordinaire. On a d’ailleurs donné pas mal de concerts sans aucune sonorisation. Ce trio s’est formé à la faveur d’un engagement de dernière minute qui m’avait été proposé rue des Lombards. J’aime jouer les standards pour travailler mon instrument, même si j’ai le sentiment que ma façon de les aborder est encore perfectible. Et, avec Sylvain et Tony, je suis tombé sur des musiciens d’une très grande culture. Il n’y avait donc qu’avec des gens comme eux que je pouvais tenter cette expérience. Celle-ci dure depuis quatre ans, et j’ai plein d’idées pour la poursuivre. On tient à une façon relativement classique de jouer ces thèmes, mais sans que ce soit convenu; et en se tenant à égale distance de ceux qui estiment qu’il faut absolument transformer les standards et de ceux qui exigent qu’on s’en tienne à une forme fixée par l’histoire. Chez moi, c’est l’intime conviction qui commande, et surtout l’amour que j’ai pour ces morceaux que je trouve magnifiques.
Quelles ont été vos principales collaborations en tant que sideman?
Les années 2000 ont été très riches. Mon activité de sideman s’est légèrement réduite depuis. En tous cas, j’ai été très chanceux. J’ai davantage joué avec des musiciens de ma génération qu’avec de vieux maîtres. Mais c’est difficile de citer des noms… j’ai peur d’en oublier (il réfléchit un moment). Je peux citer Olivier Ker Ourio (hca) qui m’a emmené à La Réunion et m’a fait découvrir la richesse incroyable de la musique traditionnelle de cette île. Je peux citer Stéphane Huchard (dm) qui a porté un projet africain qui m’a donné l’opportunité très précieuse de me frotter à des maîtres de la percussion africaine. Je peux citer les frères Moutin qui m’ont entraîné dans une aventure américaine avec une énergie bouillonnante. Je peux citer Christophe Dal Sasso (tp, fl) qui m’a embarqué dans l’univers d’une certaine musique contemporaine. Je peux citer Michael Felberbaum (g) et son monde plein de lyrisme et de blues. Ces gens-là sont mes pairs. Ces collaborations sont assez disparates.
Depuis 2008, vous enseignez au Conservatoire national de musique et de danse (CNSM). Que vous semble-t-il prioritaire de transmettre à vos élèves?
Deux choses: le maximum d’éléments de culture et le maximum d’énergie. On est passé par plein d’époques passionnantes, mais je ne ressens aucune nostalgie. Je préfère vivre en 2017 même si les temps sont tragiques. Car je les trouve aussi fascinants qu’inquiétants. Et de toute façon, on n’a pas le choix! Pour autant, il faut apprendre l’histoire de cette musique pour l’aimer. La première chose que je partage avec les élèves, c’est de parler des maîtres et de les écouter, de s’imprégner de leur musique. Car même depuis que j’ai commencé ma carrière, le monde a changé comme jamais. Il faut donc fournir un effort de contextualisation pour comprendre et ressentir la musique. Ce que je trouve également passionnant dans cette transmission, c’est de déceler chez chacun de ces jeunes musiciens quel élément de culture peut le toucher le plus. Bien entendu, il faut être prêt à tout aborder. C’est d’ailleurs l’une des difficultés du métier d’enseignant. Car lorsque l’on se pique comme moi d’avoir des projets personnels, cela conduit à se focaliser.
En 2014, vous avez créé votre propre label, Aléa, avec lequel vous avez édité vos deux derniers albums. C’est le moyen pour les musiciens, aujourd’hui, de résister à la crise du disque?
Et j’ai également réédité Sisyphe que j’avais enregistré en 2009 avec le Medium Ensemble et qui était sorti chez Plus Loin Music. Du fait de la disparition de ce label –qui avait été racheté par Abeille Musique qui a par la suite fait faillite–, je perds cinq albums2. Je compte donc les rééditer avec mon label pour les rendre de nouveau disponibles. Mais je vais le faire par étape, au moment opportun. Par exemple, j’ai ressorti Sisyphe, le volume 1 du Medium Ensemble, dans le même temps où je publiais Exo, le volume 2. C’était d’autant plus nécessaire que ce disque était complètement passé à la trappe du fait de la chute d’Abeille Musique. Cela procède d’une logique d’autonomie, car je tiens beaucoup à ma liberté d’action. Et comme disait un philosophe grec: «Il n’y a pas de liberté sans vaillance»3. Cela procède également d’une logique d’artisan que je revendique complètement et que j’associe de plus en plus au fait d’être artiste. Mais il ne faut pas pour autant se perdre dans les contingences d’organisation. J’ai heureusement la chance d’avoir un local de travail qui est tel que j’en ai envie et qui me permet de mener toute activité musicale ou administrative à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit. Mais cette dimension artisanale n’est pas inédite dans l’histoire de l’art. Les patrons de big bands des années trente étaient de sacrés businessmen, en plus d’être de grands artistes. Il y a donc une certaine fertilité à cultiver le paradoxe.
Finalement, les difficultés du temps suscitent une nouvelle forme de créativité…
Il a quelque chose de très frais et de très fertile dans le jazz aujourd’hui. En me rendant régulièrement à New York –où je n’ai jamais vécu– dans les années quatre-vingt-dix, j’ai été interpellé par la génération du Smalls dont la musique me paraissait très savante, sans être coincée, et surtout très profonde. Je reste fasciné par cette scène, par la multiplicité des lieux.
1. Prysm, le premier album éponyme du trio, enregistré en 1995, a d’abord été publié par Artalent avant d’être réédité par Blue Note en 1998. 2. L’album Oui (2006) avait été initialement publié par Nocturne, le label de Yann Martin, qui après sa disparition a créé Plus Loin Music. 3. La phrase complète de Thucydide est: «Il n’y a pas de bonheur sans liberté, ni de liberté sans vaillance.» (La Guerre du Péloponnèse, Ve siècle avant J.-C.).
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CONTACT: http://pierredebethmann.fr
DISCOGRAPHIE Leader/coleader CD 1995. Prysm, Blue Note 495588 2 (avec Prysm) CD 1997. Second Rhythm, Blue Note 493565 2 (avec Prysm) CD 1999. Time, Blue Note 521886 2 (avec Prysm) CD 2001. On Tour (Live), Blue Note 531575 2 (avec Prysm) CD 2002. Ilium, Effendi Records 032 CD 2004. Complexe, Les Disques Deluxe 6121822 CD 2006. Oui, Nocturne 404/Plus Loin Music CD 2009. Cubique, Plus Loin Music 4521 CD 2009. Five, Plus Loin Music 4540 (avec Prysm) CD 2009. Sisyphe, Medium Ensemble Volume 1, Plus Loin Music 4575 (réédité en 2014 chez Aléa) CD 2011. Go, Plus Loin Music 4551 CD 2015. Essais, Volume 1, Aléa 007 CD 2016. Exo, Medium Ensemble Volume 2, Aléa 008
Sideman CD 1996. Quoi de Neuf Docteur, 51° Below, Quoi de Neuf Docteur 033 CD 1996. Jean-Loup Longnon Septet, Bop Dreamer, Live Festival Marciac, Pygmalion 591612
CD 1997. Jean-Christophe Béney, Tenor Joke, CC Production 987623 CD 1999. Stéphane Huchard, Tribal Traquenard, Blue Note CD 1999. Olivier Ker Ourio, Oté l’ancêtre, Pee Wee 026 CD 2001. Olivier Ker Ourio, A Ride With the Wind, Naïve CD 2001, David El Malek, Organza, Cristal Records DEM 1970-02 CD 2002. Stéphane Huchard, Tootakoostiks, Blue Note CD 2003, David El Malek, Talking Cure, Cristal Records 03 17 CD 2003. Olivier Ker Ourio/Daniel Waro, Sominnkér, Cobalt CD 2003. Laïka, Look at Me Know, Frémeaux & Associés 9513 CD 2004. Pierrick Pédron, Classical Faces, Nocturne CD 2004. Jean-Christophe Béney, Polychromy, Effendi Records CD 2005. Moutin Reunion Quartet, Something Like Now, Nocturne CD 2005. Christophe Dal Sasso, Exploration, Nocturne CD 2005. Thomas Savy, Archipel, Plus Loin Music CD 2005. Michael Felberbaum, Sweetsalt, Fresh Sound New Talent 275 CD 2007. Meta, Epigram, Plus Loin Music CD 2007. Moutin Reunion Quartet, Shap Turns, Plus Loin Music CD 2007. Denis Guivarc’h, Exit, Cristal Records 0812 CD 2007. Paris Jazz Big Band, The Big Live, Cristal Records 142-43-44 CD 2008. Stéphane Huchard, African Tribute to Art Blakey, Such Production CD 2008. Sébastien Jarrousse, La Nuit des temps, Such Production CD 2009. Greg Lyons, Smoke Signals, LyonShare CD 2009. Moutin Reunion Quartet, Soul Dancers, Plus Loin Music CD 2010. Rosario Giuliani, Lennie’s Pennies, Dreyfus Jazz CD 2010. Géraldine Laurent, Around Gigi, Dreyfus Jazz CD 2010. Pierre Perchaud, Par Quatre Chemins, Gemini Records CD 2010. Christophe Dal Sasso Big Band, Prétexte, Discograph CD 2010. Fernando Huergo, Suite en celeste y blanco, Wherego Music CD 2011. Sonia Cat-Berro, Toy Balloons, Le Chant du Monde CD 2011. Baptiste Herbin, Brother Stoon, Just Looking CD 2012. Franck Vaillant, This Is a Trio, Abalone CD 2013. Christophe Dal Sasso, Ressac, Discograph 485 CD 2013. Meta, The Sweetness of a Saffron Wind, Meta Music CD 2013. Mélanie Dahan, Keys, Plus Loin Music CD 2013. Michael Felberbaum, Lego, Fresh Sound New Talent CD 2014. Thomas Savy, Blue Archipel 2, Plus Loin Music CD 2014. Paris-Calvi Big Band, R comme René, JLLBB 00020152 CD 2014. Baptiste Herbin, Interférences, Just Looking CD 2015. Flash Pig, Flash Pig, Nome CD 2015. Christophe Dal Sasso, Les Nébuleuses, Jazz & People 816005
VIDEOS 1997. Prysm, «Un des sens», Parc Floral, Paris Pierre de Bethmann (p), Christophe Wallemme (b), Benjamin Henocq (dm) https://www.youtube.com/watch?v=iw43M_rPCys
2011. Pierre de Bethman Quartet, «Go», Duc des Lombards, Paris (14 janvier 2011) Pierre de Bethmann (p), David El-Malek (ts), Vincent Artaud (b), Franck Agulhon (dm) https://www.youtube.com/watch?v=wmlJloAJUI8
2012. Moutin Reunion Quartet, Jazz en Baie, Carolles, 50 (15 août 2012) François Moutin (b), Louis Moutin (dm), Rick Margitza (ts), Pierre de Bethmann (p, elp) https://www.youtube.com/watch?v=ivN-DNtM09A
2014. Pierre de Bethmann Medium Ensemble, Parc Floral, Paris (6 juillet 2014) https://www.youtube.com/watch?v=fz9_afYIf00
2015. Pierre de Bethmann Trio, «Without a Song», Studio Recall, Pompignan, 30 (30 mars 2015) Pierre de Bethmann (p), Sylvain Romano (b), Tony Rabeson (dm) https://www.youtube.com/watch?v=YuedC0JyoTM
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