Louis Hayes, at Ronnie Scott's, London, 4 août 2008 © David Sinclair
Louis HAYES
The Jazz Leader
Depuis
la fin des années 1950, Louis Hayes est l’archétypique du grand batteur
de jazz, inaugurant un incroyable parcours artistique avec les groupes
de Yusef Lateef et d’Horace Silver avant de devenir un pilier du combo
de Cannonball Adderley, Dexter Gordon, un membre des formations d’Oscar Peterson,
Freddie Hubbard, McCoy Tyner, d'accompagner les parcours d'une famille
du jazz où l'on retrouve ce que le jazz a de meilleur (Woody Shaw, Joe
Henderson, Harold Land…). Il a illuminé de son jeu brillant une
multitude d'enregistrements des prestigieux catalogues Riverside
(surtout) mais aussi Blue Note, enregistrant en dehors des musiciens
déjà évoqués avec Sonny Clark, Bennie Green, Freddie Redd, Clifford
Jordan, Curtis Fuller, etc. La liste ressemble à un dictionnaire du jazz
depuis les années 1950. Parcourir sa considérable discographie
(en fin de cet article), en leader et en sideman, permet de mieux
comprendre ce qu'il souligne dans son interview de ce qu'est un leader
en jazz. Quand un artiste a une telle permanence dans la qualité du
jazz, on ne l'invite pas comme un sideman mais comme un leader qui
enrichit une œuvre collective. Et les plus jeunes comme David Hazeltine, qui
s'appuient sur ce phare de la batterie de jazz, ont bien compris que
Louis Hayes était une incarnation du jazz et que son rayonnement est un
privilège, une manière d’élever sa musique.
Né le 31 mai 1937 à Detroit, Michigan, Louis Sedell Hayes, fait partie
de ces musiciens qu’on a un jour ou l’autre découvert aux côtés de John
Coltrane, McCoy Tyner, Cannonball Adderley, Horace Silver, Joe
Henderson, Phineas Newborn, Freddie Hubbard, Woody Shaw, et qu'on croise
sans arrêt sur la route des meilleurs enregistrements du jazz: un
leader comme il se définit, une mémoire artistique du jazz en action, un
autre messager du jazz. Louis Hayes, 1986, Martigues © Ellen Bertet Octogénaire, il n’a rien perdu de sa personnalité musicale, avec ses accentuations aux cymbales et un drive
à la fois souple et puissant. Le partenaire de tant de musiciens
fascine toujours autant par son autorité et son swing. Lui qui fut de
l’été 1956 à la fin de 1959 le batteur du quintet d’Horace Silver, par
un jeu à la fois complexe et raffiné, s’affirme dans les années 1959 au
sein de la formation de Cannonball Adderley.
Après un passage au sein du trio d’Oscar Peterson en 1965, il forme
avec Freddie Hubbard et Joe Henderson le groupe des Jazz Communicators.
C’est à partir de cette expérience qu’il a acquis un rôle de leader sur
son instrument, mettant en lumière comme nombre de ses confrères
batteurs (Kenny Clarke, Art Blakey, Max Roach, Elvin Jones, Roy Haynes) les pianistes Ronnie Mathews, Harold
Mabern, Horace Parlan, Mickey Tucker, Cedar Walton, les saxophonistes
Charles Davis, Junior Cook, Frank Strozier, Joe Farrell, Gary Bartz,
John Stubblefield, Bobby Watson, Charles McPherson ou les trompettistes Woody Shaw,
Tex Allen et Charles Tolliver, avec en permanence le soutien de beaux
contrebassistes, Sam Jones, Ron Carter, Stafford James, Niels-Henning
Ørsted Pedersen, et la liste est encore trop courte.
A l’aube des
années 1990, ses formations à géométrie variable, privilégiant les
formules du quintet au sextet, sont de véritables pépinières de nouveaux
talents à l’image de l’altiste Abraham Burton ou du ténor Javon
Jackson, des trompettistes Jeremy Pelt ou Riley Mullins. Véritable parrain du Classic Trio du pianiste David Hazeltine, il a enregistré
d’excellents albums depuis le début des années 2000. Il prolonge l’expérience auprès du chanteur Georgie
Fame et du saxophoniste Eric Alexander. Un album récent, Return of the Jazz Communicators
(Smoke Sessions), où les générations se croisent autour d’un répertoire
neuf, avec Steve Nelson (vib), David Bryant (p) et Dezron Douglas (b),
est un pont vers le futur lancé à partir de racines profondes
développées au cours d’une carrière de plus de soixante ans. Il vient de donner en 2017 un coup de chapeau à celui qui guida ses débuts enregistrés avec un beau Serenade for Horace (Silver) et a participé encore en 2018, avec sa formation, à un projet musical ambitieux autour de John L. Nelson, un pianiste d'origine néo-orléanaise, dont le nom de scène était «Prince Rogers»… et qui n'est autre que le père de la star pop, Prince.
Propos recueillis par David Bouzaclou Photos de Ellen Bertet, David Sinclair, David Bouzaclou Remerciements à Louis Hayes et Nisha Hayes pour l’autorisation d'utiliser les photos de leurs archives: de Janette Beckman, Carol Reiff, Francis Wolff et X (auteur non identifié) présentes sur l'excellent site de Louis Hayes (www.louishayes.net) Remerciements à CTSImages/Cynthia Sesso pour la photo tirée de Lennart Steen/Jan Persson Archives/CTSIMAGES
© Jazz Hot n°685, automne 2018
«Dans
cette musique, chacun est en fait un leader dès le début. Cette forme
d’art que nous appelons «jazz» ou «bebop» vous pousse à cette attitude.»
Jazz Hot: Vous êtes né à Detroit…
Louis Hayes: Detroit, Michigan
Detroit
est une ville importante pour le jazz. De nombreux musiciens de haut niveau
sont nés dans cette ville comme Tommy Flanagan, Barry Harris, Curtis
Fuller… Quelles sont les raisons d’un tel développement du jazz dans
cette ville ?
C’était
juste une certaine période au cours de laquelle des artistes se
consacraient à une forme de musique qu’ils appelaient alors «bebop».
Ces musiciens avaient beaucoup de talent, étaient très créatifs et
très ouverts les uns aux autres. Il y avait du travail à Detroit pour
les musiciens qui jouaient cette forme d’art. Certaines villes ont cette
abondance de gens de talent, et c’était le cas à Detroit qui avait
de nombreux musiciens très talentueux.
Louis Hayes © Janette Beckman by courtesy of Louis Hayes (www.louishayes.net)
Louis Hayes, c. 1955-56 © photo X by courtesy of Louis Hayes (www.louishayes.net)
Quel a été votre premier contact avec le jazz et qu’est ce qui vous a décidé à devenir musicien professionnel?
Mon
premier contact avec la musique a eu lieu avec mon père et ma mère. Il
jouait du piano et de la batterie, et Ruby, ma mère, jouait du piano.
Les instruments étaient déjà à la maison, et, à l’époque, il n’y avait
pas de télévision. De plus, les jeunes jouaient alors du piano, car
c’était la chose à faire. J’ai ainsi commencé par jouer du piano,
mais la batterie était présente. J’ai essayé la batterie, et je me suis
aperçu que j’aimais mieux la batterie. J’ai continué à jouer, mais
j’étais également intéressé par les sports comme tous les gamins de mon âge.
Mon père m’a apporté les premiers éléments du jeu de batterie. Un
cousin proche, Clarence Stamps, très bon batteur, m’a appris beaucoup de
choses à propos de l’instrument à la fin des années 1940. J’ai ainsi
appris très vite, j’avais un talent pour l’instrument, et j’aimais
travailler. J’écoutais également les musiciens plus âgés et les disques
que je pouvais me procurer des principaux artistes de New York comme
Charlie Parker, Dizzy Gillespie, Max Roach, Kenny Clarke, Art Blakey…
J’en suis arrivé au point où j’ai désiré en faire ma profession. Lorsque
ça se produit, vous pouvez être heureux que vos rêves se réalisent. Les
miens sont devenus réalité à un très jeune âge.
Quelles ont été vos premières influences à la batterie ?
Tous
les batteurs ont influencé mon jeu de batterie. Ma première influence
n’a pas été la batterie mais la musique elle même. J’ai joué de la
batterie, c’est l’instrument que j’ai choisi pour m’exprimer. Horace
Silver Rehearsal: Louis Hayes, Gene Taylor, Horace Silver, Blue
Mitchell, Junior Cook, c. 1960 © Carol Reiff by courtesy of Louis Hayes (www.louishayes.net)
Yusef Lateef et Horace Silver ont été importants au début de votre carrière…
Oui.
Si ma carrière a si vite débuté, je dois dire que c’est parce que
j’apparaissais avec Yusef et Curtis Fuller dans un club, le Klein’s
Showbar, à Detroit1.
J’allais alors vers mes 18-19 ans, et j’étais avec eux dans ce club. Je
ne sais plus pendant combien de temps, mais c’était bien avant qu’ils
s’aperçoivent que j’étais un peu jeune pour ce travail. C’était un
très bon travail. J’avais déjà eu d’autres engagements auparavant, et
avec Yusef, c’était un super orchestre, nous prenions vraiment
du plaisir à jouer ensemble. Doug Watkins était un bassiste avec
beaucoup de groove. Il vivait à New York et jouait avec Art Blakey et les Jazz Messengers, mais il était revenu à Detroit pour je ne sais
quelle raison. Nous nous sommes rencontrés un soir, et il rentrait après
à New York. Les Jazz Messengers se séparaient, et Art Blakey quittait
le groupe pour avoir son propre quintet. Doug a dit quelque chose à
Horace, et Horace m’a appelé de New York, me demandant si je voulais
venir rejoindre son quintet. C’est ce que j’ai fait en août 1956.
Alfred Lion, le fondateur de Blue Note en discussion avec Louis Hayes © Francis Wolff, by courtesy of Louis Hayes (www.louishayes.net)
Quels souvenirs avez-vous de vos nombreux disques pour Blue Note, spécialement avec Sonny Clark, Clifford Jordan, Curtis Fuller…
A
cette époque nous étions des amis, et il était possible d’avoir des
séances d’enregistrement pour les jeunes musiciens à New York. J’ai pu
faire de nombreuses sessions au cours de cette période dès que je suis
arrivé New York avec beaucoup d’artistes. J’ai aussi enregistré avec
John Coltrane (The Cats, 1956, New Jazz; Coltrane Time, avec Cecil Taylor, United artists, 1959, cf. discographie). C’était juste le bon moment, j’étais là, et nous avons grandi ensemble.
«C’était juste le bon moment, j’étais là, et nous avons grandi ensemble.» Lee Morgan et Bobby Timmons dansent sous les yeux de Louis Hayes, c. 1960 © photo prob. Francis Wolff by courtesy of Louis Hayes (www.louishayes.net) Vous
êtes l’un des grands batteurs de l’histoire du jazz, et vous avez
accompagné de nombreux grands artistes. Quel est votre secret pour être
un bon sideman?
Dans
cette musique, chacun est en fait un leader dès le début. Cette forme
d’art que nous appelons «jazz» ou «bebop» vous pousse à cette attitude.
Si vous jouez dans un big band, vous pouvez n’être qu’un musicien parmi
d’autres. Mais si vous jouez dans un orchestre comme un quintet ou un
trio, chacun est très important. Votre nom ressort quel que soit le
nombre d’enregistrements que vous avez réalisés. Ainsi vous pouvez être
connu très jeune parce que ce ne sont que cinq personnes, et la part de
chacun est très importante. Horace était un magnifique compositeur, et
j’ai eu la possibilité de grandir avec Horace. Mais vous aviez juste à
apprendre la musique et à être capable d’être accepté par les gens et
les musiciens que vous respectiez. C’est très important! Lorsque vous
travaillez pour une forme d’art aussi aboutie dans laquelle vous aimez
jouer, et lorsque vous êtes jeune et que vous trouvez quelque chose que
vous aimez faire, ce n’est pas comme si vous aviez commencé à jouer pour
gagner beaucoup d’argent. Et, lorsque vous atteignez le point où l’on
vous demande de jouer, que vous gagnez de l’argent pour subvenir à vos
besoins, et que vous êtes accepté par les artistes par lesquels vous
vouliez être reconnu, c’est un merveilleux sentiment! J’ai eu la chance
de jouer avec ces artistes! J’ai joué et enregistré avec Horace pendant
trois ans (6 Pieces of Silver, Blue Note, 1956; Finger Poppin', Blue Note, 1959);
certains musiciens de l’orchestre sont partis, d’autres sont arrivés.
J’ai côtoyé Cannonball pendant six ans (1959 à 1965). C’était une
situation merveilleuse! J’ai accompagné deux fois Oscar Peterson (1965),
mais j’ai fait aussi cet orchestre avec Freddie Hubbard et Joe
Henderson! (1967-68) Après une période de temps, vous grandissez et vous
jouez pour tant de grands artistes que cela fait de vous ce qu’on
appelle «un leader» car votre nom devient de plus en plus grand… Vous
êtes un leader!
Louis Hayes /Cannonball Adderley Group, Cannonball Adderley (as), Nat Adderley (tp), Sam Jones (b), Louis Hayes (dm), Copenhagen 1961 © Lennart Steen/Jan Persson Archives/CTSIMAGES. Used with permission.
La musique de
Connonball Adderley vous a accompagné tout au long de votre carrière.
Quand êtes-vous devenu membre de son quintet?
OK!
Avec Cannonball, nous nous connaissions car nous étions tous deux à New
York. Cannonball et son frère Nat avaient eu un groupe pendant un
certain temps; ce groupe était en suspens pendant que Cannonball était
avec Miles Davis, pendant deux ans. A l’époque (1959), je jouais au Birdland, le fameux club de la 52e Rue. Sam Jones était le bassiste pour ce travail, et il me dit: «Cannonball quitte Miles et démarre son propre groupe, si tu veux en faire partie…»
J’avais passé trois ans avec Horace Silver, mon grand ami! Aussi, j’ai
réfléchi, considéré le pour et le contre, et c’est ainsi que j’ai décidé
de rejoindre Cannonball.
Comment est né le groupe The Jazz Communicators que vous avez dirigé avec Freddie Hubbard et Joe Henderson?
Voici
comment ça s’est passé: mon frère Gerald et moi descendions Broadway,
et j’ai vu un lieu idéal pour jouer, je pense sur Broadway et la 54e
Rue. En quelle année? Je ne m’en souviens plus! Je suis entré dans ce
lieu, et j’ai dit à la personne qui se trouvait là que j’avais un
groupe, et que je voulais amener ce groupe et jouer tout l’été. Il m’a
demandé qui j’avais dans ce groupe; j’ai dit: «Freddie Hubbard, Joe
Henderson, Kenny Barron et Herbie Lewis». Freddie et moi vivions dans le
même immeuble à Brooklyn. Lorsque je suis rentré, j’ai dit à Freddie
que j’avais parlé au patron du club, et que nous pouvions avoir du
travail pour tout l’été. Freddie est arrivé avec le titre The Jazz
Communicators. Il y avait trois leaders: Freddie Hubbard, Joe Henderson
et Louis Hayes. Nous avons eu certains engagements, nous jouions,
c’était très agréable, mais nous n’avons jamais enregistré. Ces
Communicators que j’ai aujourd’hui, et avec lesquels j’ai enregistré,
ont succédé au Louis Hayes Cannonball Legacy Band. Je ne trouvais pas de
nom, et je me suis décidé pour «Louis Hayes and the Jazz
Communicators».
Sam Jones et Louis Haynes, c. 1970 © photo X by courtesy of Louis Hayes (www.louishaynes.net)
Louis Hayes, c. 1970 © photo X by courtesy of Louis Hayes (www.louishayes.net)
Dans les années
1970, le jazz a changé avec la fusion et les instruments électriques,
mais vous avez continué avec Woody Shaw, Junior Cook, Charles Davis,
votre frère Gerald et Frank Strozier. Comment analysez vous cette
période musicale ?
Oui,
cela a changé la direction de la musique… Cela a changé la vie de
certaines personnes en bien et parfois en mal. Pour moi, c’était une
période très intéressante car l’électronique est entrée dans notre forme
d’art et les compagnies de disques ont commencé à utiliser le mot
«jazz». Beaucoup de choses étaient jouées, et ils les appelaient «jazz»,
et je ne pense pas que les gens s’exprimant ainsi faisaient réellement
du jazz. Je voulais continuer à faire ce que je faisais, et ce que je
sentais que je devais jouer. Je ne pense pas que je devais changer parce
l’art était en train de changer. Je joue et je fais ce que je pense
devoir faire, voilà ce que je pense de tout ça. (Rires). Oscar Peterson, Louis Hayes et Ray Brown © photo X by courtesy of Louis Hayes (www.louishayes.net) Vous
avez joué en trio avec deux grands pianistes: Oscar Peterson et McCoy
Tyner. Deux styles différents, et ils avaient deux batteurs différents
Ed Thigpen et Elvin Jones. Vous avez joué avec ces deux grands pianistes
avec beaucoup d’aisance. Pouvez-vous dire quelque chose à propos de ces
expériences très particulières?
Oui,
ce fut vraiment une expérience très particulière. Je connaissais Oscar
Peterson, et je savais qu’il avait joué avec Ray Brown pendant des
années. Je connaissais le background, et je savais qu’ils étaient de merveilleux artistes. Nous avions joué ensemble en diverses occasions
lors de Jazz at the Philarmonic, dans certains lieux et contextes à New
York. L’opportunité s’est présentée d’aller avec Oscar Peterson après
Cannonball; c’était en 1965. C’est une transition que j’ai beaucoup
appréciée. Oscar Peterson est l’un des plus grands musiciens au monde, et
Ray Brown était là avant que Sam Jones et moi arrivions dans le trio.
L’expérience a été magnifique! Louis Hayes, au sein du trio de McCoy Tyner, juillet 1986, Martigues © Ellen Bertet
Avec McCoy, nous nous connaissions de
New York. Je l’ai rencontré lorsqu’il était dans le Jazztet avec Benny
Golson et Curtis Fuller. J’écoutais également ce qu’il avait fait avec John Coltrane, Elvin Jones et Jim Garrison. Nous étions
amis. Sa musique était très différente de celle d’Oscar
Peterson. Je savais comment il jouait, et il savait comment je jouais.
Il avait alors un orchestre avec des cuivres, et lorsque l’opportunité
s’est présentée (en 1985), ça a été magnifique et passionnant. Nous avons
eu un grand plaisir à voyager ensemble. Ma vie a été très agréable,
jouer avec de tels musiciens… En plus, nous étions amis! Louis Hayes honoring Roy Haynes © photo X by courtesy of Louis Hayes (www.louishayes.net)
Depuis de nombreuses années, vos groupes ont compté de jeunes musiciens comme
Javon Jackson, Abraham Burton, Vincent Herring, Jeremy Pelt… Peut-on
parler d’une «école» Louis Hayes comme les Jazz Messengers d'Art Blakey
ou plus récemment les groupes de Roy Haynes?
Oui. Mon premier orchestre était Louis Hayes-Junior Cook Quintet featuring
Woody Shaw, avec Stafford James et Ronnie Mathews. Ensuite, j’ai eu un
quartet avec Frank Strozier, Harold Mabern et Stafford James. Vous avez
un groupe, et après une certaine période chacun décide de prendre des
chemins différents. Tout change, rien ne reste identique très longtemps.
Pour moi, être avec Cannonball pendant six ans était extraordinaire. Le
Modern Jazz Quartet est resté ensemble quarante ans; cela n’arrive pas
souvent. Dans ce groupe (avec David Hazeltine), nous sommes ensemble
depuis dix ans. En septembre, nous serons au Canada pour un certain
temps. Ainsi, nous nous retrouvons, nous jouons pour différents
concerts, et chacun repart de son côté. Et ainsi de suite…
Comment choisissez-vous les musiciens?
Pour le groupe actuel, je connaissais déjà Vincent Herring qui avait accompagné
Nat Adderley après que son frère Cannonball a disparu. Quand j’ai rencontré Vincent Herring, il était en relation avec Jeremy Pelt, et il m’a aidé
à mettre le groupe sur pied. Pour les Communicators, j’ai choisi
Steve Nelson car il jouait du vibraphone. Je ne voulais pas d’un groupe avec
saxophone et trompette; je voulais quelque chose de différent. J’ai donc
pris Steve Nelson; il est excellent. C’est ainsi que le groupe s’est
formé.
Quelle est votre opinion sur la situation du jazz aux Etats-Unis ?
Je
pense qu’il survivra toujours. Autrefois, il y avait tant de lieux et
des possibilités de travailler… Ce n’est plus le cas aujourd’hui, et
c’est un problème, car il est difficile d’avoir un groupe, de garder le même personnel
et de tourner avec les musiciens avec lesquels on a enregistré. On se
réunit de temps en temps, mais on ne peut pas garder le même personnel
car il n’y a plus assez de lieux pour jouer, non seulement aux
Etats-Unis mais dans le monde entier.
Quels sont vos projets?
Je
voudrais juste rester en bonne santé avec ma famille et jouer cette
forme d’art lorsque j’ai envie de jouer. Je voudrais continuer aussi
longtemps que j’ai la santé, mais je ne veux plus trop voyager. Je veux
passer plus de temps avec ma famille.
1.
Le Klein’s Showbar, 12th Street et Pingree Street, était avec le Blue
Bird Inn, l’un des clubs de la ville ouvert à la nouvelle génération des
musiciens de jazz à la fin des années 1940 et au cours des années 1950:
Pepper Adams, Elvin Jones, Kenny Burrell, Tommy Flanagan, Paul Chambers
et bien d’autres musiciens dont Yusef Lateef, qui en devint un habitué.
Les musiciens de passage, Charlie Parker entre autres, y venaient et
côtoyaient les musiciens de Detroit.
Louis Hayes, Martigues 1986 © Ellen Bertet
*
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DISCOGRAPHIE par Yves Sportis
LEADER/COLEADER LP/CD 1958. Roots, Prestige 8202/OJC 062-2 (Louis Hayes, Idrees Sulieman, Frank
Rehack, Jimmy Cleveland, Pepper Adams, Cecil Payne, Tommy Flanagan, Bill
Evans, Doug Watkins, Elvin Jones) LP/CD 1960. Louis Hayes Quintet, Vee Jay 3010/Vee Jay 2-906 (=Collectables 7170) LP/CD 1960. The Young Lions, Vee Jay3013/001 (Lee Morgan, Wayne Shorter, Frank Strozier, Bobby Timmons, Bob Cranshaw, Albert Tootie Heath, Louis Hayes) LP/CD 1974. Louis Hayes, Breath of Life, Muse 5052/32Jazz 32183 CD 1976. Louis Hayes-Woody Shaw, The Tour Volume One, HighNote 7291 LP/CD 1976. Louis Hayes/Junior Cook, Ichi-Ban, Timeless SJP 102 LP 1976. True Blue, Xanadu 136 (avec Dexter Gordon, Al Cohn, Barry Harris, Blue Mitchell, Sam Jones, Sam Noto) LP 1976. Silver Blue, Xanadu 137 (avec Dexter Gordon, Al Cohn, Barry Harris, Blue Mitchell, Sam Jones, Sam Noto) CD 1977. Louis Hayes-Woody Shaw Quintet: Lausanne 1977, Swiss Radio Days Jazz Series vol.5, TCB 02052 LP/CD 1977. Louis Hayes, The Real Thing, Muse 5125/32Jazz 32119 LP/CD 1978. The Louis Hayes Group, Variety Is the Spice, Griphon 787 (6.23952)/Griphon1057 LP/CD 1984. Joe Farrell-Louis Hayes Quartet, Vim ’n’ Vigor, Timeless SJP 197 CD 1989. Paris Reunion Band, We Remember Klook: Live at the Moonwalker, Sonet 1030 (Nat Adderley, Claus Reichstaller, Curtis Fuller, Nathan Davis, Carlos Ward, Kirk Lightse, Jimmy Woode, Louis Hayes) LP/CD 1989. Louis Hayes Quintet, Light and Lively, SteepleChase 1245/31245 CD 1989. Louis Hayes Sextet, The Crawl, Candid 79045-2 CD 1989. Louis Hayes Sextet, Una Max, SteepleChase 31263 CD 1991. Louis Hayes Quintet, Nightfall, SteepleChase 31285 CD 1993. Louis Hayes Sextet, Blue Lou, SteepleChase 31340 CD 1994. Louis Hayes & Company: The Super Quartet, Timeless SJP 424 CD 1996. The Louis Hayes Quintet, Louis at Large, Sharp Nine 1003-2 CD 1999. Louis Hayes, Quintessential Lou, TCB 99652 CD 1999. Louis Hayes quintet, The Candy Man, TCB 20972 CD 2001. Louis Hayes and the Cannonball Legacy Band: Dreamin’ of Cannonball, TCB 21222 CD 2006. Louis Hayes and the Cannonball Legacy Band: Maximum Firepower, Savant 2078 CD 2008. Louis Hayes Jazz Communicators: The Time Keeper, 18th & Vine 1058 CD 2010. Louis Hayes Jazz Communicators: Lou’s Idea, American Showplace 2266 CD 2010. Jazz Incorporated, Live at Smalls, Smalls Live 0017 (Jeremy Pelt, Anthony Wonsey, Dezron Douglas, Louis Hayes) CD 2013. Louis Hayes Jazz Communicators: Return of the Jazz Communicators, Smoke Sessions 1406 CD 2013. Louis Hayes and the Cannonball Legacy Band: Live at Cory Wedds’ Cellar Jazz Club, Cellar Live Records 120513 CD 2017. Louis Hayes, Serenade for Horace, Blue Note B002674702 CD 2018. The John L. Nelson’s Project, Don't Play With Love, Makin’ It Music RAD 397
SIDEMAN abréviations: OJC = Original Jazz Classics; OBC = Original Blues Classics
Pepper Adams LP/CD 1983. Live at Fat Tuesday’s, Uptown 27.16/Reservoir 113
Cannonball Adderley LP/CD 1959. The Cannonball Adderley Quintet in San Francisco, Riverside 311/1157-2 LP/CD 1960. The Cannonball Adderley Quintet, Them Dirty Blues, Riverside 322/Landmark 1303-2 LP/CD 1960. Cannonball and the Poll Winners, Riverside 355/Landmark 1304-2 LP 1960. Four Jazz Legends/Live at Newport, Essential Jazz Classics 55485 (3 titres) LP/CD 1960. The Cannonball Adderley Quintet at the Lighthouse, Riverside 344/Landmark 1305 LP/CD 1960. What Is This Thing Called Love, Pablo 23080238/OJC 801-2 CD 1960. Paris 1960, Pablo 5302-2 LP/CD 1960. African Waltz, Riverside 377/OJC 258-2 CD 1960-61. Cannonball Adderley en concert avec Europe 1, Europe 1 710466 LP 1961. The Cannonball Adderley Quintet Plus, Riverside 388/OJC 99919 LP/CD 1962. The Cannonball Adderley Sextet in New York, Riverside 404/OJC 142-2 LP/CD 1962. Cannonball at Comblain-La-Tour, Riverside 499/Capitol 560437-2 LP/CD 1962. Nancy Wilson & Cannonball Adderley, Capitol 1657/16210-2 LP/CD 1962-64. Live Session! Cannonball Adderley With the New Exciting Voice of Ernie Andrews, Capitol 2284/597934-2 LP/CD 1962. Jazz Workshop Revisited, Riverside 444/Capitol 529441-2 LP 1962. Cannonball Adderley, Session 119 CD 1962. New York City ’62, Magnetic Records 133 CD 1963. Lugano 1963, Swiss Radio Days 02032 LP/CD 1963. A Day With Cannonball Adderley, Bainbridge 6125 LP/CD 1963. Nippon Soul, Riverside477/OJC 435-2 LP/CD 1964. Live!, Capitol 2399 LP/CD 1964. Fiddler on the Roof, Capitol 2216/542309-2 LP/CD 1965. Domination, Capitol 2215/4775661-2 CD 1967-68. Radio Nights/Less Is More, Night Records 2/ Night Records 4 LP/CD 1975. Phenix, Fantasy 79004
Nat Adderley LP/CD 1960. Work Song, Riverside 318/OJC 363-2 LP 1961. Naturally!, Jazzland 47 Gene Ammons LP/CD 1974. Goodbye, Prestige 10093/OJC 1081-2
Georges Arvanitas LP/CD 1959. Cocktail for Three, Pretoria 30J3000/Sketch 05
George Benson CD 1988. Tenderly, Warner Bros. 925907-2
Donald Brown CD 1993. Send One Your Love, Muse 5479
Kenny Burrell CD 1957. K.B. Blues, Blue Note 524561-2 LP 1962. Bluesin’ Around, Columbia 38507
Donald Byrd LP/CD 1960. Donald Byrd and Pepper Adams, Bethlehem 6056/203018-2
Betty Carter LP/CD 1972-73. Betty Carter Album, Bet-Car MK1002/Verve 835682-2
Sonny Clark LP/CD 1957. Dial «S» for Sonny, Blue Note 1570/75338
James Clay LP/CD 1960. A Double Dose of Soul, Riverside 349/OJC 1790-2
Gil Coggins CD 2001-02. Better Late Than Never, Smalls 28
Al Cohn LP/CD 1960. Son of Drum Suite, Victor 2312/RCA 2136409-2
John Coltrane LP/CD 1958. Lush Life, Prestige 7188/OJC 131-2 LP/CD 1958. The Believer, Prestige 7292/OJC 876-2 LP/CD 1958. The Last Trane, Prestige 7378/OJC 394-2 LP/CD 1958. Coltrane Time, United Artists 14001/Blue Note 784461-2
Charles Davis LP 1974. Ingia!, Strata East 7425
Richard Davis LP 1969. Muses for Richard Davis, MPS 15266
Buddy DeFranco LP 1964. Blues Bag, Vee Jay 2506 Kenny Drew LP/CD 1960. Undercurrent, Blue Note 4059/7.84059-2
Georgie Fame CD 2000. Poet in New York, Go Jazz 6044-2
Victor Feldman LP/CD 1960. Merry Olde Soul, Riverside 366/OJC 402-2
Tommy Flanagan LP/CD 1957. The Cats, New Jazz 8217/OJC 079-2 (Album sous le nom également de John Coltrane) LP/CD 1957. Jazz: It's Magic!, Savoy 12209/9025
Ricky Ford CD 1992. Tenor Madness Too!, Muse 5478
Curtis Fuller LP/CD 1957. New Trombone, Prestige 7107/OJC 077-2 LP 1957. With Red Garland, New Jazz 8277 LP 1957. Curtis Fuller: Volume 3, Blue Note 1583
Rick Germanson CD 2009. Off the Cuff, OWL 127 Stan Getz LP 1960-61. Special, Vol.2, Verve 815239-1/511468-2 Terry Gibbs LP 1964, Take It From Me, Impulse! AS 58
Dexter Gordon LP/CD 1972. Ca’Purange, Prestige 10051/OJC 1005-2 LP/CD 1972. Tangerine, Prestige 10091/OJC 1041-2 LP/CD 1976. Live at the Village Gate 1976, Domino 891213 LP/CD 1976. Home Coming, Columbia 34650/C2K46824
Rein de Graaff LP/CD 1979. New York Jazz, Timeless SJP 130
Bennie Green LP/CD 1958. Back on the Scene, Blue Note 1587/Mosaic Select 003
Grant Green CD 1961. Gooden's Corner, Blue Note 7857194-2 CD 1962. Oleo, Blue Note 7 857154-2 LP/CD 1962. Born to Be Blue, Blue Note 84432/784432-2
Wilbur Harden LP 1958. Mainstream 1958, Savoy 12127 (avec John Coltrane, on retrouve le disque sous son nom en CD, Countdown, Vogue 650102)
Barry Harris LP/CD 1960. At the Jazz Workshop, Riverside 326/OJC-208
Tubby Hayes LP 1962. Tubby’s Back in Town, Smash 27026
David Hazeltine CD 1996. The Classic Trio, Sharp Nine 1005-2 CD 1998. A World for Her, Criss Cross 1170 CD 2000. The Classic Trio vol.II. Sharp Nine 1019-2 CD 2000. Señor Blues, Venus TKCV-35155 CD 2001. The Classic Trio Meets Eric Alexander, Sharp Nine 1023-2
Bill Henderson 45t 1958. Bill Henderson & the Horace silver Quintet, Blue Note 45-1710 Joe Henderson LP/CD 1967. The Kicker, Milestone 9008/OJC 3711-2 LP/CD 1968. Tetragon, Milestone 9017/OJC 844-2
Frank Hewitt CD 2002. Not Afraid to Live, Smalls Records 007
John Hicks CD 1994. Gentle Rain, Sound Hills 8062 CD 2006. On the Wings of an Eagle, Chesky 318
Johnny Hodges and Wild Bill Davis LP/CD 1961. Blue Hodge, Verve 8406/Lonehill 10286
John Lee Hooker LP/CD 1960. You’re Leavin’ Me Baby, Riverside 12-321/OBC 538-2 (titre: That's My Story, John Lee Hooker ings the Blues)
Freddie Hubbard LP/CD 1962. The Artistry of Freddie Hubbard, Impulse! AS 27/Impulse!/MCA 33111 LP/CD 1963. The Body & the Soul, Impulse! AS 38/11832
LP/CD 1967. High Blues Pressure, Atlantic 1501/Koch Jazz 8513 LP/CD 1969. The Black Angel, Atlantic 1549/Koch Jazz 8538 LP 1969. Without a Song: Live in Europe, Blue Note 97003 LP 1970. Freddie Hubbard, The Hub of Hubbard, MPS 15267 LP 1971. Sing Me a Song of Songmy, Atlantic 1576 LP 1982. Above and Beyond, Metropolitan 1113
Javon Jackson CD 1996. Burnin’, Criss Cross Jazz 1139
Stafford James LP 1978. Stafford James Ensemble, Red Records 142
Jazz Wave Ltd (avec Freddie Hubbard; autre groupe: Thad Jones/Mel Lewis, Jeremy Steig, Jimmy McGriff, Kenny Burrell) LP 1969. Jazz Wave on Tour, Vol. 1, Blue Note 89905
Eddie Jefferson LP/CD 1961. Letter From Home, Riverside 411/OJC 307-2
Jay Jay Johnson LP 1961. A touch of Satin, Columbia 1737
Sam Jones LP/CD 1960. The Soul Society, Riverside 324/OJC 1789-2 (=CD Right Down Front, OJC 6008-2) LP 1961. The Chant, Riverside 358 (=CD Right Down Front, OJC 6008-2) LP 1977. Changes & Things, Xanadu 150
Clifford Jordan LP/CD 1957. Cliff Craft, Blue Note 1582/8724594 LP 1977. Inward Fire, Muse 5128
Harold Land LP/CD 1960. West Coast Blues!, Jazzland 20/OJC 146-2
Yusef Lateef LP 1957. Morning: The Savoy Sessions, Savoy 2205 (= Jazz for the Thinker, Savoy 12109+Stable Mates, Savoy 12115+ Jazz Mood, Savoy 12103) LP 1957. Before Dawn, Verve 8217 CD 1957. Yusef’s Mood, Complete 1957 Sessions With Hugh Lawson, Fresh Sound 493-494 (reprend les 2 précédents)
Hugh Lawson LP/CD 1989. Hugh Lawson, Colour, Soul Note 1052/121052
Brian Lynch CD 1995. Keep Your Circle small, Sharp Nine 1001-2
Johnny Lytle LP 1962. Nice and Easy, Jazzland 67 (Johnny Griffin, Bobby Timmons, Sam Jones)
Ken McIntyre LP/CD 1962. Years of the Iron Sheep, United Artists 15015
Jackie McLean LP/CD 1957. Makin’ the Changes, New Jazz 8231/OJC 197-2 LP/CD 1957. A Long Drink of the Blues, New Jazz-Prestige 8253/OJC 253-2
Chuck Mangione LP/CD 1962. Recuerdo, Jazzland 84/OJC 495-2
Ronnie Mathews LP/CD 1975. Trip to the Orient, East Wind 8018 CD 1978. Cannonball Adderley, Jamey Aebershold Vol.13, Jamey Aebershold 1222
Wes Montgomery LP 1958-59. Montgomeryland, Pacific jazz 15 LP/CD 1960. Movin’ Along, Riverside 459/OJC 089-2
Frank Morgan LP/CD 1988. Major Changes: Frank Morgan and the McCoy Tyner Trio, Contemporary 14039
Lee Morgan LP/CD 1962. Take Twelve, Jazzland 80/OJC 310-2
Mari Nakamoto LP 1979. Something Blues, Zen 1011/JVC 28012 Phineas Newborn, Jr. LP/CD 1961. A World of Piano, Contemporary 3600/OJC 3701-2 LP/CD 1961. The Great Jazz Piano of Phineas Newborn, Jr., Contemporary 3611/OJC 388-2
David Newman LP 1980. Resurgence, Muse 5234
Oscar Peterson LP 1965. The Canadian Concert of Oscar Peterson, Can-Am 1400 LP 1965-66. Blues Etude, Limelight 82039 LP 1966. Canadian Giant, DeAgostino 1055-1 CD 1966-69. Oscar Peterson: Paris 1966-1969, Europe 1-Trema 710443/48 LP 1966. Soul Español, Limelight 82044 LP/CD 1971. In Tune, The Singers Unlimited With Oscar Peterson, MPS21.20905-9/MPS 831373-2 LP/CD 1971. Reunion Blues, MPS 21.20908-3/ MPS 817490-2 LP 1971. Great Connection, MPS 21.21281-5 LP 1972. The Oscar Peterson Trio in Tokyo, Columbia 8501/Denon YX-7559 CD 1972. The Oscar Peterson Trio, Jazz Birdie's of Paradise 047 LP/CD 1974. Oscar Peterson: The History of an Artist, Pablo 2625 702
Freddie Redd LP/CD 1960. Shade of Redd, Blue Note 4045/7821738-2
Antoine Roney CD 1992. The Traveler, Muse 5469
Annie Ross CD 1995. Music Is Forever, DRG 91446 Milton Sealey CD 1992. Windows of the world/World Trade Center, Prime WOW/WTC Woody Shaw CD 1976. Eight Classic Jazz Original, Jamey Abersold Jazz Vol.9, Jamey Aebershold 1218 LP/CD 1976. The Woody Shaw Concert Ensemble at the Berliner Jazztage, Muse 5139/32Jazz 32069
Horace Silver LP/CD 1956. Six Pieces of Silver, Blue Note 1539/781539-2 LP/CD 1957. The Stylings of Silver, Blue Note 1562/300168 LP/CD 1958. Further Explorations by the Horace Silver
Quintet, Blue Note 1589/540034-2 CD 1958. Live at Newport, Blue Note 98070 LP/CD 1959. Finger Poppin' With the Horace Silver Quintet, Blue Note 4008/784008-2 LP/CD 1959. Blowin' the Blues Away, Blue Note 4017/746526-2 CD 1997. A Prescription for the Blues, Impulse! 238
Les Spann LP 1960. Gemini, Jazzland 35
James Spaulding CD 1991. Songs of Courage, Muse 5382 CD 1991. Blues Nexus, Muse 5467
Sonny Stitt LP/CD 1958. Newport Jazz Fest Live (Sonny Stitt/Sal Salvador Quintet : Gildo Mahones, Martin Rivera, Louis Hayes), CBS 88605/Phontastic 8814/Charly 196 LP 1972. 12!, Muse 5006
Frank Strozier LP/CD 1977. What's Goin’ On, SteepleChase 17001/31420
Lucky Thompson LP 1972. Friday the 13th: Cook County Jail, Groove Merchant 515 LP 1973. I Offer You, Groove Merchant 517
McCoy Tyner LP/CD 1985. More Mistletoe Magic/Just Feelin’, Palo Alto 8047 & 8083/Quicksilver 4010 LP/CD 1986. Double Trios, Denon YF-7122/33CY-1128 LP/CD 1987. Bon Voyage, Timeless SJP 260 LP 1987. Life at the Musician's Exchange Café, Kingdom Jazz 7021 LP/CD 1988. Uptown/Downtown, Milestone 9167/9167-2
Eddie Vinson LP/CD 1961. Back Door Blues, Riverside 4512 & 3502-Landmark 1309/Milestone 9324-2
Cedar Walton LP/CD 1973. A Night at Boomers, Vol. 1, Muse 5010/Sony SRCS-9416 LP/CD 1973. A Night at Boomers, Vol. 2, Muse 5022/Sony SRCS-9416 LP/CD 1974. Firm Roots, Muse 5059/Deluxe 610742
Roosevelt Wardell LP/CD 1960. The Revelation, Riverside 350/Fresh Sound 665 Bessie Watson 45t 1962. 'Deed I Do/A Cottage for Sale, Riverside 4569 Joe Weaver 45t 1957. Look Here My Pretty Baby/Baby Child, Fortune 832 45t 1957. Too Hot to Trot/All I Do Is Cry, Fortune 852 Phil Woods LP/CD 1957. Four Altos, Prestige 7116/OJC 1734-2
Joe Zawinul 1966. Money in the Pocket, Atlantic 3004/Rhino-Atlantic Jazz Gallery 8122-71675-2
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DVD
1961.
Cannonball Adderley quintet 24/10/1961, Ralph Gleason’s Jazz Casual
with Cannonball Adderley (as), Nat Adderley (tp), Joe Zawinul (p), Sam
Jones (b), Louis Hayes (dm)
1962-63.
Cannonball Adderley sextet, live in Los Angeles, Tokyo and Lugano
1962-1963, Jazz Shots Spain, with Cannonball Adderley (as), Yusef
Lateef (ts, fl), Nat Adderley (tp), Joe Zawinul (p), Sam Jones (b),
Louis Hayes (dm)
1963. Cannonball Adderley, Live in ’63, Jazz Icons, Switzerland and Germany with Cannonball Adderley (as), Yusef Lateef (ts, fl), Nat Adderley (tp), Joe Zawinul (p), Sam Jones (b), Louis Hayes (dm)
Louis Hayes, 2015 © David Bouzaclou
VIDEOS 1958. Horace Silver quintet, «Cool Eyes», Theater Hilversum for Dutch KRO Company, with Horace Silver (p), Blue Mitchell (tp), Junior Cook (ts), Gene Taylor (b), Louis Hayes (dm) https://www.youtube.com/watch?v=73pex5SGd0Y
1959. Horace Silver quintet, «Señor Blues», Newport, with Horace Silver (p), Blue Mitchell (tp), Junior Cook (ts), Gene Taylor (b), Louis Hayes (dm)
https://www.youtube.com/watch?v=t8jFGFwOm7k
1962. Cannonball Adderley quintet «Jeannine», Paris, with Cannonball Adderley (as), Nat Adderley (tp),Victor Feldman (p), Sam Jones (b), Louis Hayes (dm)
https://www.youtube.com/watch?v=mN1SwOdbdBU
1963. Cannonball Adderley sextet «Bohemia After Dark» live in Switzerland with Cannonball Adderley (as), Nat Adderley (tp), Yusef Lateef (ts), Joe Zawinul (p), Sam Jones (b), Louis Hayes (dm)
https://br-channel.com/vision/cannonball-adderley-sextet-in-switzerland-1963-bohemia-after-dark-26Pn526uOlo.html
1986. McCoy Tyner trio Live at the Subway Cologne first set with Avery Sharpe (b), Louis Hayes (dm)
https://www.youtube.com/watch?v=-YCDyVRkYe0
1986. McCoy Tyner trio Live at the Subway Cologne second set with Avery Sharpe (b), Louis Hayes (dm)
https://www.youtube.com/watch?v=ehGoyqfipVI
1986. Live at Juan Les Pins, McCoy Tyner All Stars, with Woody Shaw (tp), Freddie Hubbard (tp), Joe Henderson (ts), Avery Sharpe (b), McCoy Tyner (p), Louis Hayes (dm)
https://www.youtube.com/watch?v=8Km3H-dqjC8
1986. McCoy Tyner trio plus Freddie Hubbard & Joe Henderson «Inner Glimpe», Live at Jazz Ost-West Festival in Nuremberg, 1986, Germany, with Louis Hayes (dm), Avery Sharpe (b), Joe Henderson (ts), Freddie Hubbard (tp), McCoy Tyner (p)
https://br-channel.com/vision/mccoy-tyner-trio-plus-freddie-hubbard-joe-henderson-inner-glimpse-fragm-gcVMg2ynWYw.html
2004. Louis Hayes & the Cannonball Adderley Legacy Band «Work Song» Civas Jazz Festival Brésil with Louis Hayes (dm), Jeremy Pelt (tp), Vincent Herring (as), Rick Germanson (p), Vicente Archer (b)
https://br-channel.com/vision/louis-hayes-cannonball-adderley-legacy-band-work-song-chivas-jazz-festival-2004-K6A4ENo0ISk.html
2010. Louis Hayes and his Dynamic Ensemble, «Live at Jammin’ on the Hudson», the Summer concert series for the serious jazz lover, at Riverbank State Park, part 1 with Riley Mullins (tp), Gerald Hayes (as), Rick Germanson (p), Richie Goods (b), Louis Hayes (dm) Part 1: https://www.youtube.com/watch?v=_7XuAAOn5JQ
Part 2: https://www.youtube.com/watch?v=z0OLE86vSIM
2010. Louis Hayes Trio, with Massimo Farao (p), John Webber (b)
https://www.youtube.com/watch?v=dGx0n1c2kB4
2013. Louis Hayes & the Cannonball Adderley Legacy Band 08/12/2013 at Cory Weeds' Cellar Jazz Club With Louis Hayes (dm), Jeremy Pelt (tp), Vincent Herring (as), Rick Germanson (p), Dezron Douglas (b)
https://br-channel.com/vision/louis-hayes-the-cannonball-adderley-legacy-band-0AITAIJDwvs.html
More on: https://www.youtube.com/watch?v=jR_5Cwzkmvk
and: https://www.youtube.com/watch?v=TjdqMkAT7bU
2013. Louis Hayes Solo Live at the Jazz Cellar in Vancouver
https://www.youtube.com/watch?v=ByRo0mlc9Hg
2013. Harold Mabern trio, Live at Linda’s Jazz Nights, with Harold Mabern (p), Gerald Cannon (b), Louis Hayes (dm)
https://www.youtube.com/watch?v=oampEW3328Q
2014. The Eric Alexander Quartet Live at Lindas Jazz Nights with Eric Alexander (ts), Rick Germanson (p), Tyler Mitchell (b), Louis Hayes (dm)
«On a Clear Day»: https://www.youtube.com/watch?v=Si2_moPgqns
«Parker Moods»: https://www.youtube.com/watch?v=3p9NrV5vFQs
2015. Louis Hayes: Music on Jazz at Lincoln Center New-York «Serenade for Horace Silver» with Louis Hayes (dm), Abraham Burton (as), Josh Evans (tp), Steve Nelson (vib), Dezron Douglas (b), David Bryant (p)
https://br-channel.com/vision/louis-hayes-music-on-jazz-at-lincoln-center-1ZzYTe3fngo.html
2015. Vincent Herring quartet «On the Trail», Live at Linda’s Jazz Nights le 04/02/2015
with Vincent Herring (as), Erena Terakubo (as), Rick Germanson (p), Yasushi Nakamura (b), Louis Hayes (dm)
https://www.youtube.com/watch?v=WCN9axXmJ88
2015. Louis Hayes Quintet, A tribute to Cannonball Adderley, Live at the Jazz Philharmonic Hall, Saint Petersbourg, Russia 26/02/2015, with Robert Anchipolovsky (as), Illia Lushtak (g), David Goloschekin (vib) on 5 only, Andrey Zimovets (p), Nickolai Zatolochnyi (b), Louis Hayes (dm)
Set : Del Sesser, Azule Serape, Stars Fell on Alabama, Bohemia After Dark, Poor Butterfly.
https://www.youtube.com/watch?v=faeO6fxTUDs
2017. Louis Hayes 80th birthday concert tour Jazz Club in Belgium
https://br-channel.com/vision/louis-hayes-V9dcoHP5cSQ.html
2017. Louis Hayes 80th birthday concert tour, Athens le 05/02/2017 Half Note
with Jeremy Pelt (tp), Dezron Douglas (b), Danny Grissett (p), Louis Hayes (dm)
https://br-channel.com/vision/louis-hayes-80th-birthday-tour-athens-05-02-2017-half-note-p1-xpjnqfr2DOs.html
2017. Louis Hayes 80th birthday concert tour, Jamboree, Barcelona, Spain
with Jeremy Pelt (tp), Dezron Douglas (b), Danny Grissett (p), Louis Hayes (dm)
https://www.youtube.com/watch?v=hDa4Y6Sdn7o
2018. Louis Hayes quintet «Serenade for Horace», Chicago Jazz Festival, Live at Jay Pritzker Pavillon 31/08/2018, with Abraham Burton (ts), David Bryant (p), Steve Nelson (vib), Dezron Douglas (b), Louis Hayes (dm)
https://www.youtube.com/watch?v=ZCLkqwZMXyU
2018. Dexter Gordon Legacy Band, «Evergreenish» Live at Parker Jazz Club Austin, Texas, 27/02/2018
with Doug Lawrence (ts), Eric Reed (p), Kris Johnson (tp), John Webber (b), Louis Hayes (dm)
https://www.youtube.com/watch?v=L2NQHfVQbiY
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