Victor Lewis, Festival de Jazz de Vitoria 2006 © Jose Horna
Victor LEWIS
Sophisticated Giant
Victor Lewis (né le 20 mai 1950 à Omaha, dans le Nebraska) est un batteur historique. Depuis qu’il s’est installé à New York en 1974, après des études classiques, il a travaillé avec la fine fleur du jazz, notamment avec Woody Shaw (1974-1980), Dizzy Gillespie, Stan Getz (1981-1991), Bobby Watson (Horizon), Kenny Barron, George Cables… Il a nourri une discographie foisonnante de très haut niveau (Dexter Gordon, J.J. Johnson, Bobby Hutcherson, Art Farmer, Randy Weston, John Hicks, Sonny Rollins, Jaco Pastorius, David Murray, Joe Sample, Larry Willis, Carla Bley, Carmen Lundy, Johnny Griffin, Abbey Lincoln, Steve Turre, Cedar Walton, Grover Washington, Herbie Mann, Andy Bey, Lew Soloff, Cyrus Chestnut, Jeremy Pelt…). Depuis des années, il est l’un des batteurs les plus demandés de la scène new-yorkaise, un compositeur très apprécié de ses pairs, un prof’ très aimé de ses élèves. C’est avant tout un musicien profondément spirituel, dans sa façon de jouer et de vivre la musique au quotidien.
Propos recueillis par Mathieu Perez Photos de José Horna et Pascal Kober
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Victor Lewis, Vitoria 2006 © Jose Horna
Jazz Hot: Quel a été votre premier instrument?
Victor Lewis: Mon père était musicien. Il jouait de tous les cuivres, surtout du saxophone. Ma mère jouait du piano. Mon père faisait étudier à chacun de ses enfants un instrument de leur choix. Son but était de leur faire comprendre ce que sont l’effort et la récompense. Il a acheté un saxophone alto à mon frère. Je voulais jouer de la contrebasse. Mais j’avais 4 ans. Il m’a acheté un violoncelle trois-quart. A 7 ans, j’ai appris le piano classique, jusqu’à l’âge de 11 ans. A ma troisième année de piano classique, je pouvais jouer des chansons que j’entendais à la radio. Ça m’a distrait de mes devoirs. Un jour, au défilé du 4 juillet, j’ai vu le corps des tambours. Ça a été un choc! Mais jusqu’à l’école secondaire, je jouais du violoncelle. Puis, je me suis rendu compte que ce que j’aimais le plus, c’était de jouer dans un groupe. Au collège, j’ai voulu jouer de la batterie. Mais il y avait déjà trop de batteurs. Et, si je voulais faire partie de l’orchestre, le prof’ m’a dit de jouer du cor d’harmonie, et il m’a conseillé de prendre des leçons de trompette. J’ai donc joué du cor durant mes années de lycée. En même temps, je prenais des cours de batterie en dehors de l’école. Et je faisais du lobbying pour avoir une batterie. Noël arrive; j’ai 13 ans et j’ai ma première batterie. C’est un moment inoubliable! Mais je ne savais pas comment monter une batterie (rires)… Je demande parfois aux autres batteurs s’ils se souviennent d’avoir monté leur toute première batterie. Certains n’en ont aucun souvenir. D’autres en gardent un souvenir très vivant, parce que c’est un moment si important dans la vie d’un batteur, et c’est ce moment qu’il faut passer avant d’obtenir la moindre gratification du public. Le premier jour, j’en ai joué au sous-sol. Le lendemain, je l’ai installée avec différents angles, puis un jour, j’ai tout arrêté. Il y avait quelque chose qui ne fonctionnait pas. Je me suis rendu compte que ça n’avait aucun sens de jouer seul dans son sous-sol. J’avais besoin de jouer avec un groupe. J’ai donc cherché des gars qui veuillent bien jouer avec moi.
Qu’écoutiez-vous comme musique?
Un tas de choses différentes. Les chanteurs de jazz, la musique classique, le RnB, Dionne Warwick… J’ai toujours aimé aussi la musique des séries TV.
Vous vouliez devenir musicien professionnel dès l’adolescence?
Mon père faisait étudier un instrument à ses enfants, mais il ne voulait pas qu’ils en fassent leur métier. A l’époque, les Noirs faisaient du sport ou de la musique; il voulait mieux pour ses enfants. Puis, je suis arrivé (rires). Il pensait sans doute que la musique me passerait, mais ça n’a pas été le cas. J’ai commencé à inviter chez moi mes copains musiciens pour jouer. On faisait des petits concerts. A cet âge-là, chaque petit concert était important. Puis, à 15 ans, j’ai joué à une des soirées à Omaha; j’ai été payé 15 dollars. C’était en 1964. Etre payé pour faire quelque chose qu’on aime, j’ai trouvé ça super. Arrive l’université: mon père pensait que j’allais étudier les affaires. J’en ai parlé avec lui. Etant lui-même musicien, il savait ce qui m’attendait, que je sois un bon ou un mauvais musicien. Je voulais étudier la musique. J’ai la chance d’avoir eu deux parents formidables. Ma mère m’a dit: «Tu sais, je me fiche de ce que tu fais, sois fort dans ce que tu fais, et fais-le passionnément.» A l’époque, je ne voyais pas ce que je pouvais faire d’autre. Avec les années, j’ai prouvé à mes parents que j’avais eu raison.
Qu’est-ce qui vous a fait choisir le jazz?
Au collège, j’étais un percussionniste classique. Ils n’avaient pas de département de jazz. J’étais vraiment dans la musique classique. Et à ce moment-là, parce que je travaillais dur, les professeurs me voyaient un peu comme le premier percussionniste afro-américain de l’Orchestre philharmonique de New York. C’était l’époque des rebelles, des hippies, qui essayaient d’effacer les frontières entre Blancs et Noirs. Chacun exprimait vraiment ce qu’il ressentait. Au Nebraska, l’orchestre symphonique de Lincoln avait invité un chef d’orchestre new-yorkais très en vue pour jouer Carmina Burana. J’adore cet opéra parce que la partie pour timbales déménage. J’étais un rebelle. Nous devions porter un smoking au concert. Moi, j’arrivais avec un smoking et des lunettes de soleil. Je me suis rendu compte que, même si le chef d’orchestre peut changer, tout est toujours pareil. C’est une forme d’art très noble. Mais je voulais pouvoir jouer différemment chaque jour. C’est là que j’ai choisi le jazz. C’était une question de liberté. Victor Lewis, Vitoria 2006 © Jose Horna
Votre approche de la batterie a-t-elle changé à ce moment?
Oui et non. Si je devais recommencer, je referais des études classiques parce que ça m’a donné des outils. Quand j’ai choisi le jazz, j’ai compris qu’il y avait beaucoup de façons différentes de jouer, et qu’il fallait que je façonne ma technique en fonction de ce que je veux exprimer. J’ai surtout commencé à écouter autremment les musiciens, mais aussi à me demander pourquoi ils jouaient ainsi, comment chacun réagissait à ce que l’autre faisait, etc. C’est là que la magie opère…
Quel a été le premier concert de jazz qui vous a marqué en tant que spectateur?
Gamin, je voyais déjà mes parents à des jam sessions. J’ai aimé l’esprit de cette musique et la camaraderie entre musiciens. Puis, à l’adolescence j’ai joué avec des musiciens de mon âge. À 14 ans, mon prof’ de batterie, Luigi Waites, m’a emmené voir Count Basie. Sonny Payne était à la batterie. C’était dingue! Sa façon de faire, d’accentuer les solos... Rien de tout ça n’était écrit sur papier. Mais le plus fort a été un concert de Miles Davis. C’était pendant l’été 1969 au Civic Auditorium d’Omaha. Miles jouait avec Wayne Shorter, Chick Corea, Jack DeJohnette, Dave Holland. C’était magique! Dans cette période, il y avait des émeutes terribles. Un policier avait tué une fillette de 13 ans, les gens sont devenus fous. La nuit où Miles est venu, les émeutes venaient de se produire. Du coup, il n’y avait que 250 personnes au concert. J’étais assis à la deuxième rangée, au centre. J’avais emmené ma mère. L’annonceur présente le personnel et demande une minute de silence en hommage à la petite fille assassinée. Puis, je lève les yeux: Chick arrive sur scène, se met au Fender Rhodes. Dave arrive, prend sa basse et se met à jouer. Jack arrive, fait un ajustement de dernière minute et se lance. La salle était en lévitation. Tout à coup, je vois du coin de l’œil Miles, juste sur le seuil de la scène de sorte qu’on puisse quand même le voir. Et je vois Wayne de l’autre côté de la scène. Miles regarde amoureusement Dave, Chick et Jack. De temps en temps, il fait un pas pour se rapprocher. Maintenant, Wayne regarde Miles, Dave, Chick et Jack. Ce cérémonial est incroyable. Ça envoie des signaux au gosse de 19 ans que je suis. Les micros sont mis en place face à face et non face au public. Miles regarde Wayne. Wayne regarde Miles. Ils regardent la section rythmique. Puis, Miles lève le bras, fait les trois derniers pas pour arriver au centre la scène et se lance, se retire et Wayne prend le premier solo. Ce concert a changé ma vie. La magie était là, sous mes yeux!
Kenny Barron, Kiyoshi Kitagawa, Victor Lewis, Festival de Jazz de Vitoria 2006 © Jose Horna Comment avez-vous trouvé votre propre style?
L’histoire, c’est vraiment important. C’est en l’étudiant qu’on apprend le vocabulaire de cette musique... Mais, à un moment donné, il faut tout oublier et trouver son propre son. J’ai eu une expérience comme ça avec Clifford Jordan. Mes grandes influences, ce sont Sonny Payne, Tony Williams, Elvin Jones, Roy Haynes. J’étais à New York depuis un an environ. Clifford Jordan vient à un gig que je faisais et il me dit: «On voit qui tu écoutes. Maintenant, il serait temps de lâcher tout ça et de trouver ton propre matos.» Ça, c’est la dernière étape de l’art du jazz. Une autre histoire a été importante pour moi: l’Université de Stanford, à Palo Alto, est connue pour son côté expérimental. A une époque, elle a lancé un programme de jazz l’été. Le parrain était Stan Getz. Je travaillais avec Stan. On est allé jouer à Stanford deux ou trois étés. C’était au début des années 1980. La troisième année, Dizzy Gillespie a été invité. On annonça que le concert serait enregistré. C’était un événement. Dizzy et Stan n’avaient pas enregistré ensemble depuis quelque chose comme 25 ans. Donc, il y avait moi, Jim McNeely et George Mraz. Stan était le parrain et une star; tout le monde était là. Le soundcheck se passe bien. Puis, Dizzy me demande de jouer de ma grosse caisse; ce que je fais. Il me demande une seconde fois d’en jouer. Là, c’est un coup de tonnerre, je me rends compte que ma grosse caisse est mal accordée. Cette remarque de Dizzy m’a fait changer ma façon de monter ma batterie. Pour la petite histoire, Stan ne s’est jamais pointé au concert. (Rires)
De quels musiciens avez-vous été proche?
Dexter, Woody Shaw… Elvin Jones, bien sûr! Environ deux mois après mon arrivée à New York, je vois qu’Elvin joue au Village Vanguard pendant une semaine, du mardi au dimanche, trois sets chaque soir. Si vous arriviez tôt, vous pouviez obtenir le meilleur siège, juste à côté de la batterie. Mardi soir, je suis assis à cette place-là, et je reste les trois sets. Mercredi, j’y retourne et je reste toute la soirée. Jeudi, vendredi aussi. Je voyais Elvin trempé de sueur, qui avait les yeux d’un possédé chaque soir. Le samedi soir, à la fin du deuxième set, il sort de scène, passe à côté de moi puis s’arrête, se retourne, me regarde et me dit: «Excusez-moi, monsieur. Sauf erreur de ma part, vous êtes venu chaque soir.» J’ai baissé la tête et j’ai dit: «Oui». Elvin dit: «Eh bien, êtes-vous un musicien?» J’ai baissé la tête encore plus et dit: «Je suis un batteur». Tu sais ce qu’il a dit? Il a dit: «Merde alors, vous êtes un putain de batteur. Vous êtes venu chaque soir, et vous ne m’avez pas emmerdé. Laissez-moi vous offrir un verre!» Mon amitié avec Elvin est née parce que je l’ai laissé tranquille, et que je ne me suis pas jeté sur lui comme une groupie. Le regarder jouer, ça répondait à toutes les questions que vous aviez envie de lui poser. Avec John Hicks, on parlait de la vie; avec Billy Hart aussi. La plupart de ces gars vivaient de la musique, avaient une famille, élevaient des enfants. Ce qui n’est jamais facile quand on joue tous les soirs, qu’on enregistre tout le temps, qu’on est en tournée, etc. On parlait de tout ça. Toutes les années 1990, je les ai passées à travailler six soirs par semaine, en jouant trois sets par soir, et à enregistrer tous les jours, toute la journée. C’est un rythme dur physiquement. Victor Lewis, Vitoria 2006 © Jose Horna Quand avez-vous compris le rôle du batteur dans une formation?
J’ai commencé à jouer avec Woody Shaw en 1974, dès que je suis arrivé ici. J’ai eu de la chance. Déjà, je pensais que les autres batteurs étaient bien meilleurs que moi. Et je n’étais pas sûr de pouvoir apporter une réelle contribution à cette musique. La première chose que Woody m’a dite était: «Ne joue pas juste le temps. Prends des risques. Tente quelque chose! Même si ça ne marche pas, ça ne fait rien.» A partir de là, je me suis lancé, je jouais avec tout mon cœur. Ce qui m’a vraiment épaté, c’est la façon dont il réagissait à ce que je faisais et le portait au niveau supérieur. Ça a été une révélation. Dans un groupe, il n’y a pas de hiérarchie. On a tous besoin les uns des autres. Ces histoires-là sont les plus importantes. Une fois qu’on maîtrise l’instrument, on fait face à des choses qu’on ne peut pas voir à l’œil nu et qu’on ne peut connaître qu’en les vivant.
La spiritualité est très présente chez vous.
Quand je joue, quand mon jeu est à son meilleur niveau, ce n’est pas seulement moi qui joue. J’ai beaucoup lu pour comprendre ce que l’idée d’une puissance supérieure signifie, pourquoi je vois les choses clairement quand je suis au cœur de la musique. Vous savez, la musique est ma passion, mon métier, mon choix, mon loisir, ma consolation. Et composer, c’est moins cher que d’aller chez un psy. (Rires)
Est-ce le travail en sideman qui vous a empêché d’enregistrer davantage en leader?
Les musicos de Miles ont perfectionné ce qu’ils pouvaient faire sur un instrument. Ils ont donc décidé de passer à l’électronique. La fusion commence là. Dans les années 1990, l’industrie s’est demandée ce que le straight-ahead serait devenu s’il s’était poursuivi. C’est là que les jeunes lions sont arrivés. Les musiciens de ma génération, nous étions trop rebelles. Les jeunes étaient plus faciles à garder sous contrôle. Ce n’est pas de l’amertume. C’est une observation. Du coup, j’ai décidé de faire un album en leader quand je le voulais. J’en ai fait quatre.
Les thèmes enregistrés sur Family Portrait, votre premier album en leader (sorti en 1992 chez AudioQuest), vous les aviez déjà sous le coude?
Il y a des thèmes nouveaux et anciens. Je compose depuis que je suis au lycée. Ce qui m’a le plus touché, c’est que d’autres musiciens ont enregistré mes thèmes sur leurs disques. Cela m’a donné une reconnaissance en tant que compositeur.
Rufus Reid, Janis Siegel et Victor Lewis, Jazz à Vienne, 3 juillet 1987 © Pascal Kober
Une de vos grandes passions est le Brésil. Quand découvrez-vous cette culture?
Pour mes 15 ans, mes parents m’ont pris un abonnement pour une série de concerts. L’un d’entre eux était Sergio Mendes et Brasil 66. Ça a été un choc! Plus tard, à New York, j’ai sympathisé avec des musiciens comme Dom Salvador et Robertinho Silva. Dans une vie passée, j’ai vécu au Brésil, j’en suis sûr. La musique est la continuation des nuances de différentes musiques qui se frottent les unes aux autres. Vous faites la synthèse de toutes les musiques que vous aimez et vous exprimez votre point de vue.
Quand vous êtes-vous rendu au Brésil pour la première fois?
C’était en 1978. Mais le deuxième voyage a été le plus fort. J’étais à São Paulo pour travailler avec Randy Brecker et Eliane Elias pendant deux semaines à l’hôtel Matsubara; avec deux jours de congé. Un soir, je vais dans un club et les musiciens maison étaient fabuleux. Quand le trompettiste a découvert que j’étais le batteur des disques de Woody Shaw, la camaraderie a été instantanée. Je lui ai demandé de m’emmener chez un disquaire; il a choisi plein de disques que je devais absolument écouter; nous sommes allés dans une école de samba. Un autre soir, j’ai croisé Robertinho Silva, mon batteur préféré. Je suis allé le saluer parce que je l’adore. Quand je me suis présenté, il m’a embrassé la main, nous sommes devenus amis.
Comment les rythmes sud-américains ont-ils nourri votre approche rythmique?
L’une des raisons pour lesquelles je voulais déménager à New York était pour fréquenter la communauté latino. Pour nous, Afro-Américains, il est essentiel de se rapprocher des Afro-Cubains, des Portoricains, des Dominicains, mais aussi de ceux qui viennent de La Nouvelle-Orléans parce qu’ils ont tous un lien qui n’a pas été rompu avec la tradition. Dans les Caraïbes et en Amérique du Sud, les esclaves ont pu conserver la tradition. Ce qui donne des musiciens ancrés dans une histoire, comme Jerry González, et des plus jeunes, comme Giovanni Hidalgo; et bien d’autres encore. Je me souviens qu’en 1994 Jerry m’a invité à aller voir avec lui Los Muñequitos. Ils jouaient au SOB’s, à New York. C’était la première fois qu’ils venaient. Jerry m’a dit: «Si tu ne viens pas voir Los Muñequitos, je ne t’adresserai plus jamais la parole!» En fait, en me disant d’y aller, Jerry me faisait un grand cadeau. Un peu comme lorsque j’ai joué au Village Vanguard quand J.J. Johnson est sorti de sa retraite. Donc, je vais au SOB’s. Jerry et moi, on arrive une heure avant. Là, je vois Ray Barretto, Horacio El Negro Hernandez, Manolo Badrena… L’heure du concert approche. Arrivent Tito Puente, Celia Cruz, etc. Toujours plus de monde arrive. Le club est plein à craquer. L’orchestre monte sur scène et joue enfin. J’avais la chair de poule. Quand je suis allé visiter l’école de samba de São Paulo, j’ai ressenti toute la musique du monde me traverser. C’était une expérience très forte. Los Muñequitos l’a portée à un niveau supérieur, encore plus profond. Je me suis senti comme possédé par cette musique. Victor Lewis, Vitoria 2006 © Jose Horna Enseigner passe par la transmission de ces histoires? Comment vous y prenez-vous avec vos élèves de Rutgers University, à New Brunswick dans le New Jersey, où vous enseignez depuis 2003?
Partager des histoires est une constante; comme le choix de la personne avec qui vous allez les partager pour qu’elle puisse les comprendre… Il est difficile de parler de choses que vous ne pouvez pas voir. Je dis toujours que ça va prendre du temps, et c’est comme ça que vous allez trouver un équilibre. Au début, j’enseignais en cours particulier, un peu partout dans le monde. Si je n’aimais pas la vibration de quelqu’un, je ne donnais pas d’autre leçon.
Enseigner, qu’est-ce que cela vous a appris sur vous-même?
Ça a été l’occasion de réexaminer mon parcours. Cela a donné du sens à ce que je faisais en tant que prof’. J’ai dû changer ma méthode et l’adapter à un rythme hebdomadaire pour les étudiants. Avant ça, pendant un cours particulier avec un élève, je lui donnais de quoi travailler pendant trois semaines, de quoi réfléchir pendant un moment. C’est seulement une fois qu’il était prêt qu’il revenait me voir pour passer au niveau suivant. Vouloir apprendre plus, vouloir développer son jeu toujours plus, ça ne peut pas s’enseigner. Quand on suit cette voie, on apprend petit à petit. Tout ce qui nous fait trébucher, en fait, nous fait progresser. De 1969 à 1972, j’allais à New York pendant l’été avec l’argent des gigs que j’avais économisé. Chaque soir, j’étais dans un club différent. Je me souviens qu’il y avait une réelle camaraderie entre les musiciens. Peut-être que c’était la période. En 1974, beaucoup de grands musiciens étaient déjà morts. Donc, ceux qui restaient étaient bienveillants mais durs. Comme il n’y avait pas d’universités où apprendre le jazz, il fallait être prêt à monter sur le ring… Tu te faisais démolir sur scène! (Rires) *
VICTOR LEWIS et JAZZ HOT: n°584-2001
DISCOGRAPHIE
Leader CD 1992. Know It Today, Know It Tomorrow, Red Record 123255 CD 1992. Family Portrait, AudioQuest Music 1010 CD 1997. Eeeyyess!, Enja 9311 2 CD 1998. Three Way Conversations, Red Record 123276-2 CD 1998. Together Again for the First Time, Red Records 123275-2 (avec Bobby Watson, Kenny Barron, Jerry Bergonzi) CD 2004. Red Stars, Red Records 123300-2
Avec Horizon CD 1986. Gumbo, Evidence 22078-2 (Amigo 851) CD 1988. No Question About It, Blue Note 7 90262-2 CD 1989. The Inventor, Blue Note 7 91915-2 CD 1990. Post Motown Bop, Blue Note 7 95148-2 CD 1991. Present Tense, Columbia 52400 CD 2004. Horizon Reassembled, Palmetto 2102
Sideman LP 1974. Woody Shaw, The Moontrane, Muse 5058 LP 1975. Oliver Lake, Heavy Spirits, Arista 1008 LP 1976. David Sanborn, Sanborn, Warner Bros. 2957 LP 1977. Woody Shaw, The Iron Men, Muse 5160 LP 1977. David Sanborn, Promise Me The Moon, Warner Bros. 3051 LP 1977. Phyllis Hyman, Phyllis Hyman, Buddah 5681 LP 1978. Woody Shaw, Woody III, Columbia 35977 LP 1978. Woody Shaw, Rosewood, Columbia 35309 LP 1979. Eddie "Lockjaw" Davis, The Heavy Hitter, Muse Records 5202 LP 1979. Woody Shaw, Stepping Stones: Live at the Village Vanguard, Columbia 35560 LP 1979. Dexter Gordon, Sophisticated Giant, Columbia 34989 LP 1979. Steve Grossman, Perspective, Atlantic 19230 LP 1979. Earl Klugh, Heart String, United Artists-LA942-H LP 1979. Bobby Watson, All Because of You, Roulette 5010 LP 1980. John Clark, Song of Light, Hidden Meaning 001 LP 1980. Woody Shaw, For Sure!, Columbia 36383 LP 1981. Stan Getz, The Dolphin, Concord Jazz 158 LP 1981. Stan Getz, Spring Is Here, Concord Jazz 4500 LP 1981. Stan Getz, Billy Highstreet Samba, Polygram Records / EmArcy 838 777-1 LP 1982. Stan Getz, Pure Getz, Concord Jazz 188 LP 1982. Hal Galper, Naturally, BlackHawk Records 529 LP 1982. Stan Getz, Live in Paris, Dreyfus Jazz 36577-98 LP 1982. Kip Hanrahan, Coup de Tête, American Clavé 1007 LP 1982. Carla Bley, Live!, WATT Works WATT 12, ECM 815 730-2 LP 1983. Stan Getz, The Stockholm Concert, Sonet 1019 LP 1983. George Russell, Live in an American Time Spiral, Soul Note 1049 LP 1983. Stan Getz & Chet Baker, Line for Lyons, Sonet 899 LP 1984. Carla Bley, Heavy Heart, WATT Works WATT 14, ECM 817 864-1 LP 1985. Harvie Swartz, Urban Earth, Gramavision 18-8503-1 LP 1985. Anthony Braxton, Seven Standards 1985, Volume 1, Magenta Records 0203 LP 1985. Carla Bley, Night-glo, WATT Works WATT 16, ECM 827 640-1 LP 1985. Mike Stern, Neesh, Kenwood 25039 LP 1985. Tom Varner, Jazz French Horn, New Note 1004 LP 1985. Steve Weisberg, I Can’t Stand Another Night Alone in Bed With You, XtraWATT 1/ECM 831 334-1 LP/CD 1985. Carmen Lundy, Good Morning Kiss, Blackhawk 523-1/2 (=CD Justin Time 8495-2) LP 1985. Gordon Brisker, About Charlie, Discovery DS-923 LP 1986. Kenny Barron, What If?, Enja 5013 LP 1986. Stan Getz, Voyage, BlackHawk Records 51101 LP 1986. Jimmy Gourley, The Left Bank of New York, Uptown Records 27.32 LP 1986. Harvie Swartz, Smart Moves, Gramavision 18-8607-1 LP 1986. Brian Lynch, Peer Pressure, Criss Cross Jazz 1029 LP 1986. John Stubblefield, Bushman Song, Enja 5015 LP 1987. Mark Helias, The Current Set, Enja 5041 LP 1987. Carla Bley, Sextet, WATT Works WATT 17, ECM 831 697-1 LP 1987. Stan Getz, Serenity, EmArcy 838 770-2 LP 1987. Gordon Brisker Big Band, New Beginning, Discovery 938 LP 1987. John Stubblefield, Countin’ on the Blues, Enja 5051 LP 1987. Steve Swallow, Carla, XtraWATT 2, ECM 833 492-2 LP 1987. Janis Siegel, At Home, Atlantic 81748-1 LP 1987. Akili, Akili, M•A Music NU 730-1 LP 1988. Allan Botschinsky, The Night, M•A Music NU 676-1 LP 1988. J.J. Johnson, Standards. Live at the Village Vanguard, Antilles 314-510 059-2 LP 1988. J.J. Johnson, Quintergy. Live at the Village Vanguard, Antilles 422-848 214-2 LP 1988. George Adams, Nightingale, Blue Note B1-91984 LP 1988. David Murray, Lucky Four, Tutu Records 888 008 LP 1988. Kenny Barron, Live at Fat Tuesdays, Enja 5071 LP 1988. John Hicks, East Side Blues, DIW 8028 LP 1988. Bobby Hutcherson, Cruisin’ the Bird, Landmark 1517 LP 1988. Art Farmer, Blame It on My Youth, Contemporary 14042 CD 1989. Akio Sasajima, Time Remembered, Muse 5417 CD 1989. Bob Rockwell, The Bob Rockwell Trio, SteepleChase 31242 CD 1989. P.J. Perry, My Ideal, Unity Records 128 CD 1989. Cosmo Intini, My Favourite Roots, Timeless SJP 339 CD 1989. Steve Nelson, Live Session One, Red Record 123231-2 CD 1989. Lew Tabackin, Desert Lady, Concord Jazz 4411 CD 1989. Rufus Reid, Corridor to the Limits, Sunnyside 1043 CD 1989. Geoff Keezer, Curveball, Sunnyside 1045 CD 1989. Terumasa Hino, Bluestruck, Blue Note 7 93671 2 CD 1989. Stan Getz, Anniversary, EmArcy 838 769-2 CD 1989. Eddie Henderson, Phantoms, SteepleChase 31250 CD 1990. P.J. Perry, Worth Waiting For, The Jazz Alliance Jazz Alliance 10007 CD 1990. Bob Rockwell, Reconstruction, SteepleChase 31270 CD 1990. Benny Green, Lineage, Blue Note 7 93670 2 CD 1990. Ralph Moore, Furthermore, Landmark 1526 CD 1990. Charles Mingus, Epitaph, Columbia 45428 CD 1991. John Hart, Trust, Blue Note 7 95206-2 CD 1991. Carla Bley, The Very Big Carla Bley Band, WATT Works WATT 23, ECM 847 942-1 CD 1991. Gary Bartz, Shadows, Timeless SJP 379 CD 1991. Kenny Barron, Quickstep, Enja 6084 2 CD 1991. Mingus Dynasty, Next Generation Performs Charles Mingus Brand New Compositions, Columbia 468387 2 CD 1991. John Hicks, Naima’s Love Song, DIW 8023 CD 1991. Kenny Barron, The Moment, Reservoir 121 CD 1991. Eddie Henderson, Flight of Mind, SteepleChase 31284 CD 1991. George Cables, Beyond Forever, SteepleChase 31305 CD 1991. 29th Street Saxophone Quartet, Underground, Antilles 848 415-2 CD 1992. Willie Williams, Spirit Willie, Enja 7045 2 CD 1992. David Liebman, Setting the Standard, Red Record 123253 - 2 CD 1992. John Hicks, Moanin’ (Portrait of Art Blakey), Tokuma Records 35364 CD 1992. David Murray and friends, MX, Red Baron 53224 CD 1992. Jaco Pastorius, Live In New York City, Vol. 4, Trio 2, Big World Music 1004 CD 1992. Franco Ambrosetti, Live at the Blue Note, Enja 7065 2 CD 1992. Bud Shank, I Told You So, Candid 79533 CD 1992. Dave Stryker, Guitar on Top, Ken Music 019 CD 1992. Jeff Palmer, Ease on, AudioQuest Music 1014 CD 1992. Bobby Watson, Tailor Made, Columbia 53416 CD 1993. Vic Lewis West Coast All Stars, Shake Down the Stars: The Music of Jimmy Van Heusen, Candid 79526 CD 1993. Kenny Barron, Sambao, Verve/Gitanes Jazz 314 514 472-2 CD 1993. 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1983. Stan Getz, «I’ll Remember April», Stockholm Stan Getz (ts), Jim McNeely (p), George Mraz (b), Victor Lewis (dm) https://www.youtube.com/watch?v=VmZaF8Lp0iQ
1983. Stan Getz & Chet Baker, «Sippin’ At Bells», Stockholm Stan Getz (ts), Chet Baker (tp), Jim McNeely (p), George Mraz (b), Victor Lewis (dm) https://www.youtube.com/watch?v=j9d-POE0xHE
1988. Horizon, «No Question About It», Mount Fuji Jazz Festival (Japon) Bobby Watson (as), Roy Hargrove (tp), Benny Green (p), Curtis Lundy (b), Victor Lewis (dm) https://www.youtube.com/watch?v=v-yBgv-eh1U
1992. Victor Lewis, «Hey, It’s Me You Are Talkin’ To» Victor Lewis (dm), Eddie Henderson (tp), Seamus Blake (ts), Edward Simon (p), Christian McBride (b) https://www.youtube.com/watch?v=lXGMf7_l_2Y
1993. Abbey Lincoln, Festival de Jazz de Vitoria-Gasteiz (Espagne) Abbey Lincoln (voc), Rodney Kendrick (p), Mark Helias (b), Victor Lewis (dm) https://www.youtube.com/watch?v=xgoTpq6bdaU
2006. Kenny Barron, «New York Attitude», «Song for Abdullah», Jazz Baltica (Salzau, Allemagne) Kenny Barron (p), Kiyoshi Kitagawa (b), Victor Lewis (dm) https://www.youtube.com/watch?v=pGYvuu8Fwog
2013. Cyrus Chestnut, «Midnight Melodies» Cyrus Chestnut (p), Curtis Lundy (b), Victor Lewis (dm) https://www.youtube.com/watch?v=FurZf0lEG2Q&index=4&list=OLAK5uy_n-Ke117-ZxBIihuBzz0cuE9fpBCQPcuVU
2014. George Cables, «Farewell Mulgrew» George Cables (p), Dezron Douglas (b), Victor Lewis (dm) https://www.youtube.com/watch?v=L_-xWh14UFE
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