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Beaucoup sont venus voir Roy Haynes, 85 ans, légende de la batterie. Son second set fit peu cas des standards (en dehors du deuxième morceau) pour privilégier la face actuelle de sa musique à commencer un extrait de son dernier CD que peu parmi le public connaissait. C’est une belle mélodie où Jaleel Shaw, point fort des jeunes de ce quartet, a joué du soprano. Pour le reste, il n’a pratiqué que l’alto avec une bonne sonorité et un sens du phrasé. Parfois modal, parfois technique (exposé du quatrième morceau), avec des résurgences de Coltrane ou de Monk, ce second set fut sans concession. Le premier set fut à la fois original et plus traditionnel. Au début, chaque membre du groupe a brièvement joué seul hors tempo (piano, percussion, basse, alto) puis après un court récit de Roy Haynes, le quartet a enchaîné sur « Autumn Leaves » (solo d’alto, piano, basse, échange alto-piano). Le groupe a enchaîné avec « All Blues » où le drummer qui fait surtout le tempo à la cymbale, a un peu plus varié son jeu. Jaleel Shaw fit une introduction ad lib avant d’exposer (fort bien) « I Can’t Get Started » qui permit d’apprécier le jeu de balais de Roy Haynes. Derrière le solo de piano de Martin Bejerano, on a apprécié la sonorité ample du bassiste David Wong. Le quatrième morceau de ce premier set fut un solo de batterie (mailloches, puis baguettes). Et le bis de la soirée fut aussi un solo de batterie dans lequel Roy Haynes a démontré sa maîtrise et son drive.
Michel Laplace
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