C’est un Théâtre du Châtelet plein à craquer qui accueillit la chanteuse brésilienne Eliane Elias. Selon TSF Jazz, son dernier album, Light My Fire, sorti en mai dernier aux Etats-Unis et le 17 octobre en France, vient de prendre en quelques jours la tête des ventes jazz en France. La dame surfe en effet avec talent et réussite en haut des ventes d’albums depuis plusieurs années, depuis qu’elle navigue dans le créneau « diva du jazz ».
Mais avant d’être chanteuse, Eliane Elias est surtout pianiste, et c’est auprès des maîtres brésiliens Vinicius de Moraes et Tom Jobim qu’elle a fait ses gammes, à l’âge de 17 ans, avant de gagner New York en 1981.
De cette double culture résulte un mélange agréable et efficace, une bossa-nova aérée qui laisse suffisamment de place aux improvisations du quartet composé de Marc Johnson (cb.), Ruben de la Corte (guit.) et Rafael Barata (drums).
A l’exception de la trop douce reprise des Doors qui donne son titre à l’album, le reste du concert vit s’enchaîner avec brio standards brésiliens et compositions nouvelles d’Eliane Elias et de Gilberto Gil.
En point d’orgue, la surprise annoncée : le fringant Toots Thielemans – 89 ans – venu accompagner à l’harmonica le quartet une bonne et belle demi-heure, apportant la touche jazz complémentaire. Il interpréta notamment son morceau “For My Lady” (sur lequel Claude Nougaro créa plus tard “Tendre”, accompagné de Toots à l’harmonica) et une vibrante version du “Ne me quitte pas” de Jacques Brel.
Christelle Gonzalo
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