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Viktor Lazlo - My Name Is Billie Holiday
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4 jan. 2012
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Bruxelles-Théâtre Le Public, 4 janvier 2012
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Le 13 décembre avait lieu au Théâtre Le Public (Saint-Josse-ten-Noode) la première d’un spectacle imaginé par Viktor Lazlo pour rendre hommage à Billie Holiday. Les représentations, initialement prévues du 13 au 31 décembre ont très vite affiché sold out et nécessité des prolongations jusqu’au 7 janvier, puis, après quelques dates en Flandres, une reprise au Centre Culturel d’Auderghem dès le 14 février. Nous avons pu assister au spectacle le 4 janvier.
Viktor Lazlo est une femme séduisante. Révélée par le « Canoé Rose », elle s’est affirmée comme une artiste complète, comédienne puis auteure sensible avec un roman déchirant : « La Femme qui pleure » (Albin Michel). Franco-belge et caraïbes, Sonia Dronier, de son vrai nom, a dû assumer son métissage et une vie en rose et noir qui l’a souvent entraînée au plus profond d’un blues qui colle à sa peau comme à celle de Billie Holiday. La vie s’est écoulée et Viktor, plus forte, mieux assurée, jeune et belle quinquagénaire, vient aujourd’hui nous conter l’âme déchirée et fragile de la Billie de Baltimore.
« My Name Is Billie Holiday » n’est pas qu’un tour de chant, c’est un témoignage-spectacle, le prolongement d’un cri poussé voici trois quarts de siècle dans l’Amérique ségrégationniste par une enfant victime de tous les abus, de toutes les intolérances. La comédienne-chanteuse s’est inspirée de l’autobiographie « Lady Sings The Blues » (éd. La Parenthèse) dont elle cite quelques passages mot pour mot : Il parait que personne ne chante comme moi le mot faim ou le mot amour. Forte de ses talents pluriels, Viktor Lazlo ne se contente pas d’être Billie Holiday. Elle la raconte brièvement ; elle la joue dans la parure, l’évoque par deux séquences filmées et la chante live avec un vrai quartet de jazz. La mise en scène et l’éclairage sont soignés ; les séquences sont courtes, justes et bien enchaînées entre récits et chansons. On est au théâtre, au jazz club et dans les rues d’Harlem. Le spectacle est total, parfaitement huilé. Viktor Lazlo ne peut (ne veut) pas rendre le déchirement vocal de son idole (« Don’t Explain ») ; elle ne cherche pas à copier une voix qui n’est pas la sienne mais, en grande professionnelle, elle rend l’émotion vive et palpable par sa gestuelle et les tenues de Lady Day, dont le légendaire gardénia. Et, bien sûr, elle chante divinement. Successivement en longue robe noire décolletée, en jean et tee-shirt pailleté (« Fine And Mellow »), puis en jupe noire, boléro noir et gardenia (« Love For Sale »), Viktor Lazlo se promène au fil d’une vingtaine de chansons. L’éclairagiste la suit en pleine lumière ou en contrejour. Des images de la vraie Billie en concert avec Mulligan et Ben Webster sont projetées alors que l’actrice chante et scatte. Sur la vidéo de « Georgia On My Mind » elle réalise le tour de force d’un duplex avec Billie Holiday. Elle termine enfin sur « God Bless The Child » et les vivats enthousiastes.
Présents sur scène pour accompagner la chanteuse : Michel Bisceglia (p, directeur musical), Nicolas Kummert (ts), Werner Lauscher (b) et Marc Lehan (dm). On apprécia particulièrement le tempo impérial de Werner Lauscher à la contrebasse et le jeu volontairement rétro de Nicolas Kummert au ténor, avec un vibrato à la Ben Webster.
Viktor Lazlo et ses musiciens nous gratifieront d’un bis (« I Fall In Love Too Easilly »)... Eclair au noir. Fin !
Jean-Marie Hacquier
photo Agence Cinna by courtesy
Screenplay du spectacle(dans l’ordre) : « Them There Eyes », « Summertime », « You Go To My Head », « The Man I Love », « Good Morning Heartache », « Swing ! Brother swing », « Fine And Mellow », « My Man », solo de Nicolas Kummert, « Love For Sale », « Strange Fruits », « Georgia On My Mind », « Me, Myself And I », « Ain’t Nobody Business If I Do », « Don’t Explain », « You Go To My Head », « You’ve Changed », « Solitude », « Just One Of Those Things », « God Bless The Child », « I Fall In Love Too Easilly »
Costumes : Sylvie Pensa – Lumières : Laurent Kaye – Régisseur : Louis-Philippe Duquesne
Suite en tournée : Mouscron (13/1), Anvers - Arenberg (19/1), Wezembeek-Oppen – GC DeKam (20/1), CC Leper (21/1), CC Mechelen (27/1), CC Brugge (28/1) ; CC d’Auderghem : reprise à partir du 14/2 – France (non communiqué)
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