Richie Cole © Erol Reyal, by courtesy of Heads Up
Richie COLE
Keeper of the Flame
Avec la disparition du saxophoniste alto
Richie Cole, c'est un gardien de la flamme bebop qui nous
quitte à l'âge de 72 ans, victime d'une crise cardiaque dans son sommeil, comme
en a informé sa fille Annie Cole. Styliste
de l'instrument à la technique magistrale, le lyrisme de son jeu, associé à une
certaine fluidité parkérienne, le rapprochait d'autres altistes tels que Sonny
Criss, Phil Woods ou Sonny Stitt. Ce véritable
passeur de mémoire, avait un souci permanent de transmettre une forme
d'orthodoxie du bop tout en cultivant une ouverture d'esprit qui se reflète
dans ses collaborations prestigieuses et singulières. Un interview parue dans Jazz Hot (n°630, en 2006) nous rappelle une partie de son parcours et évoque les recherches esthétiques de ce musicien de jazz par excellence, dont la personnalité toute entière dévouée à son art était très attachante.
Il vivait dans un modeste studio, débordant
de plantes, de la petite ville de Carnegie, PA,
où, lorsqu'il ne jouait pas en club, il composait et arrangeait de nouveaux
thèmes sur son clavier. Cette modestie économique, qui contraste avec la
richesse de son parcours artistique, n’est pas rare chez les musiciens
de jazz, de cette génération en particulier. Depuis 2006, il avait cependant trouvé une forme
de stabilité en se rapprochant de sa fille Annie Cole après des années
de recherches personnelles sur les routes, de questionnement psychologique consécutive au décès de son ami Eddie Jefferson, vocaliste
d'exception du bebop, mais aussi de recherches personnelles d'équilibre: il a ainsi possédé un ranch en Californie, dénommé «Alto Acres», une douzaine d'années, puis habité sur un yacht à Key Largo, en Floride, pendant sept ans, mêlant une activité musicale intense (concerts, écriture, enregistrements, projets) à un besoin de découverte et d'espace, avant de revenir à Trenton, NJ, au début des années 2000, puis de rejoindre sa fille à Carnegie en 2014. Dans cette banlieue de Pittsburgh, il avait trouvé ces
dernières années un second souffle auprès d'une nouvelle génération de
musiciens à son écoute.
Richie Cole partageait sa passion lors de
nombreuses master classes à travers le monde, en insistant sur l'importance de
la sonorité de l'instrument. A ce sujet, il prétendait qu'il y avait un son
typique du New Jersey et de sa ville natale de Trenton qui a vu naître
également l'excellent trompettiste Johnny Coles. Figure incontournable du label
Muse, créé en 1972 par Joe Fields, un ancien du label Prestige, il incarnait
un jazz fortement ancré dans le bebop et le hard-bop, ouvrant, avec d'autres, la voie aux jeunes
lions de la génération Marsalis. Richie Cole aura ainsi, à l'image d'un Scott
Hamilton pour le jazz mainstream, cultivé une forme de singularité: alors que
ses pairs étaient plongés dans l'univers coltranien ou la fusion naissante, il est
resté fidèle à la tradition du bebop en élaborant une synthèse des altistes post-parkériens
avec un lyrisme exacerbé et un swing toujours intense.
Richard
Thomas Cole est né le 29 février 1948 à Trenton, NJ, dans un univers imprégné de jazz, cadre prédestiné mais dont il ne bénéficie que peu de temps. Dans la petite ville entre New York et Philadelphie, son père
possédait deux clubs, le Hubby's Inn, avec une programmation «blanche» (Louis Prima, Tony Bennett…) ainsi qu'un club «noir», le Harlem Club, où il programmait Sonny Stitt, Gene Ammons… Pourtant, contrairement à ce qu'on lit partout, il n'a pas vraiment connu ces clubs que son père a vendus quand il avait moins de 2 ans (cf. Jazz Hot n°630 déjà cité). Richie ne porte pas le nom de son père (Hubbard) mais de son beau-père, Thomas Cole, barman, puis taxi et ouvrier, qui épousa sa mère, serveuse puis secrétaire. Richie ne grandit pas dans un environnement musical, mais a, par hasard, écouté le Count Basie Big Band, et il a hérité de son père, toujours par hasard, d'un saxophone abandonné sur la scène du club. Il en plaisante en disant qu'il aurait joué de la trompette si l'instrument oublié en avait été une. Basie et le saxophone lui donnent un amour précoce des big bands. Il suit à 5-6 ans les cours d’une
Mrs. Smith qui lui enseigne les doigtés de l'instrument, puis il étudie
sérieusement le saxophone auprès de Pal Czumblé, un musicien local surnommé le «roi de la
polka». Il commence à jouer swing et bebop, pour les mariages, la danse, les jam-sessions. Encouragé par son père, il sort diplômé de l'école secondaire Ewing, dans
le canton d'Ewing, NJ. Il assiste à cette époque aux classes de jazz qu'anime Phil Woods à New Hope entre 1961 et 1967 où il partage le pupitre
avec le jeune Michael Brecker (ts). Phil Woods le guide dans sa découverte de Charlie Parker, Cannonball Adderley, Sonny Rollins, pour son instrument et l'écriture. Mais dans son interview, Richie Cole affirme que son principal enseignant a été Victor Morosco: saxophoniste classique né en 1936. Le jeune
Richie Cole monte un premier groupe, les Jazz Casuals avant d'intégrer le New England Conservatory Orchestra, dont le
répertoire comprend des œuvres contemporaines. Richie Cole énumère ainsi ses principales influences: Cannonball Adderley, Sonny Rollins, Sonny Stitt, Charlie Parker et Earl Bostic, tout en affirmant que son écoute la plus régulière est John Coltrane sans pour autant en être un disciple (Jazz Hot n°630, déjà cité).
En 1966, il obtient, grâce à un concours organisé
par la revue Down Beat, une bourse
pour aller étudier à la Berklee School of Music de Boston où ses
professeurs sont Charlie Mariano, Junior Cook et Jimmy Mosher. Il y côtoie d'autres
jeunes étudiants dont George Mraz, Miroslav Vitous, Pat LaBarbera, Alan
Broadbent, Richie Beirach ou encore Jack Walrath. Il travaille son instrument huit heures par jour. Sa solide formation et ses qualités de lecteur lui ouvrent une place
de sax alto dans le big band de Buddy Rich en 1969, en remplacement d'Art Pepper, avec à la clé un concert mémorable
en juin de la même année au célèbre Whiskey A Go-Go d'Hollywood qui restera
gravé sur l’album Buddy & Soul
(Pacific Jazz). Chez Buddy Rich, il apprend du leader l'exigence et le professionnalisme. Sa passion pour les big bands se poursuit au sein des ensembles de Lionel Hampton puis de Doc Severinsen. Il décide ensuite de parcourir les Etats-Unis de ville en ville et de jouer en club dans
le cadre d'innombrables jam-sessions, rencontres, une recherche d'aventures autant que de découvertes, très américaine. C'est ainsi qu'il développe son concept d'Alto Madness, un groupe de taille réduite, idéalement un septet, pour lequel les arrangements sophistiqués donnent une impression de grande formation. En 2006, il disait avoir 3000 arrangements, avait écrit quatre symphonies… Sa grande production discographique en leader et sideman, sa soif d'enregistrements ont abondamment documenté son parcours, avec de très belles réussites. Malgré des relations difficiles avec les maisons de disques, en dehors peut-être de Muse avec qui il a gravé de beaux albums, il disait encore en 2006 qu'il avait des projets pour 400 albums! (Jazz Hot n°630, déjà cité).
Dans son parcours à travers l'Amérique, il rencontre ainsi, en 1973, Eddie
Jefferson, originaire de Pittsburgh, PA, qui avait travaillé avec James Moody, Dexter
Gordon, et qui est l’un des précurseurs –un sommet en la matière– de ceux qui vocalisent les
improvisations des grands solistes dès les années 1940. Cette rencontre, à la
fois artistique et humaine, avec un aîné d'un tel talent est majeure pour Richie Cole et les deux musicien se construisent avec respect et complicité une belle discographie, l'un et l'autre alternant en leader. Son quartet comprend à l'époque Reuben Brown (p), Marshall
Hawkins (b), Bernard Sweetney (dm), et il devient l’orchestre maison du club
Harold's Rogue and Jar à Washington, DC, où il croise le saxophoniste Buck
Hill. Sa composition «Harold's House of Jazz» servira
d'indicatif lors de ses concerts. Un double LP y est enregistré live en 1975:
Harold's Rogue & Jar Series: A
Portrait of Jazz in Washington, DC qui retrace un moment de l'histoire de ce club situé 1814 N Street. Parmi les musiciens de sa génération, Vic Juris (g), qui nous a quittés il y a peu, le 31 décembre 2019 (cf. sa nécrologie), devient l’un de ses partenaires favoris,
accompagnant la «garde» du bebop tels les pianistes Barry Harris, Harold
Mabern, Mickey Tucker ou les trompettistes Red Rodney, Charles Sullivan, le
contrebassiste George Duvivier, les saxophonistes Hamiet Bluiett, Junior Cook,
le batteur Billy Hart ou le tromboniste Slide Hampton. Les qualités de virtuoses et d'arrangeur font de Richie Cole un musicien apprécié de ses pairs, même si le personnage ne fait pas beaucoup d'efforts pour se mettre en avant et gérer sa carrière au mieux de ses intérêts. Il semble davantage fonctionner au feeling et au coup de cœur.
La deuxième partie des années 1970 est importante, car il grave en 1975 un
premier album sous son nom, Trenton Makes: The World Takes, pour le label Progressive Records, déjà avec sa signature «Richie Cole, Alto Madness», avant de croiser le sax avec l'altiste Eric Kloss sur Battle of the Saxes, début 1976, puis d'enregistrer sous le nom de «Richie Cole Alto Madness» Starburst: Feat. the Reuben Brown Trio, et, en fin d'année 1976 New York
Afternoon, Alto Madness pour le bon label Muse, en compagnie d’Eddie Jefferson sous le nom duquel il a enregistré, toujours en 1976, deux autres albums: Godfather of Vocalese et The Live Liest (Muse). Richie Cole entre en studio au début de 1977 pour l'organiste Don
Patterson (Movin' Up!, Muse) avant de graver,
en fin d'année 1977 un quatrième album Alto
Madness produit par et avec Eddie Jefferson. Sous le nom de Red
Rodney, il a participé en 1976 à un magnifique Red, White and
Blues en compagnie de Sir Roland Hanna (p) et Buster Williams (b). En cette
fin des années 1970, il est l'un des piliers de la scène new-yorkaise et
continue à être demandé par les musiciens du label Muse comme Mark Murphy (voc)
ou Red Rodney avec lequel il enregistre Home
Free, entouré du trio de Barry Harris, avant de sortir deux autres disques
en leader avec Eddie Jefferson: Keeper of
the Flame (1978), pour une mémorable version de «New York Afernoon», et Hollywood Madness (1979). On peut également regarder et écouter une excellente vidéo de Richie Cole avec Eddie Jefferson au Jazz Showcase de Chicago le 6 mai 1979, avec John Campbell (p), l'excellente Kelly Sill (b), Joel Spencer (dm) qui donne une bonne idée du dynamisme de cette rencontre entre Eddie Jefferson et Richie Cole. En mars 1979, il est coleader avec Red Rodney et Ricky Ford pour The 3 R's, toujours chez Muse.
Mais le 9 mai 1979, juste après une série
de concerts au Carnegie Hall et trois jours après celui du Jazz Showcase, un drame survient alors que le groupe joue au Baker's Keyboard Lounge, un club de Detroit. A la sortie du club, alors que les musiciens discutent, un
individu s'approche d'Eddie Jefferson et lui tire dessus sans aucune raison. Le
chanteur tombe sous des balles qui ne lui étaient probablement pas destinées. C’est
un véritable choc pour Richie Cole qui ne s'en est jamais vraiment remis et
commence alors à mener une longue bataille contre l'alcoolisme jusqu'en 1995. Ces
années, difficiles sur un plan personnel, le voient résider successivement à San Francisco, Los Angeles, Las Vegas, Chicago ou
sur une péniche dans l'archipel des Keys en Floride.
C'est pourtant une époque riche en rencontres, en enregistrements et projets, dont une
collaboration avec le groupe vocal Manhattan Transfert avec lesquels Eddie Jefferson et lui avait initialement prévu de travailler, un autre avec Mark
Murphy et Phil Woods pour l'album Side By Side ainsi que deux courtes
sessions avec Sonny Stitt et Art Pepper pour deux splendides disques en 1982. Au
sujet d’Art Pepper, Richie Cole avait confié qu’il était pour lui l’altiste West Coast par excellence, dont il aimait la
singularité du jeu, le lyrisme et la créativité unique sur l’instrument.
Accompagné par le trio de Roger Kellaway (p) avec Bob Magnusson (b) et Billy
Higgins (dm), l'ensemble fonctionne à merveille et Richie Cole alterne avec
brio alto, ténor et baryton alors qu'Art Pepper est à la clarinette sur
certains thèmes. Quant à la rencontre avec Sonny Stitt, elle a d’abord eu lieu à
San Francisco, en septembre 1981, en compagnie du trio de Cedar Walton (p) avec
Billy Higgins (dm), Bobby Hutcherson (vib) et John Handy (ts), immortalisée sur
l'album Just in Case You Forgot How Bad
He Really Was, avant de se retrouver en studio quelques semaines plus tard
à Sydney (Australie) avec Jack Wilson (p). C'est à cette période qu'il devient
un adepte du béret à la Dizzy Gillespie qu'il porte notamment sur la pochette
du disque Cool C, entouré de
musiciens japonais. Il est également auprès de Freddie Hubbard (tp) pour un
excellent Back to Birdland avec
George Cables et une section de cuivres amenée par le saxophoniste West Coast
Med Flory.
Ces années 1980 sont en fait celles des
rencontres éclectiques: d'une tournée avec Anita O'Day en compagnie d'un big
band all stars avec Hank Jones, Frank Wess, Joe Wilder et Roy Eldridge, en
passant par une superbe nouvelle session pour son ami Red Rodney sur The 3 R's, entouré de Sir Roland Hanna,
Ricky Ford et Turk Mauro. Sa discographie en leader est marquée par un passage
au Village Vanguard enregistré et filmé par son ami Ben Sidran. On note aussi, en 1986, un hommage
à Charlie Parker où il partage la scène avec Lee Konitz, Bud Shank et James
Moody sur l'album Many Faces of Bird et un magnifique concert aux Arènes de Nîmes en 1987 avec Hank Crawford (as) et la
superbe guitariste Emily Remler sur «Bossa International».
Les années 1990 sont marquées par un superbe hommage à Dizzy Gillespie, sur Kush, en big band, avec les arrangements de Bob Belden (ss) et la présence de
Paquito D'Rivera à l'alto et à la clarinette apportant des couleurs singulières à
ce répertoire intemporel. Il y a aussi une évocation de Leonard Bernstein avec le West Side Story de Richie Cole.
Dans les années 2000, il y a cette belle rencontre entre son Alto Madness Orchestra et Patrick Saussois (g) sur It's the Same Thing Everywhere enregistré à New York. Ces dernières
années, il partageait son expérience sur la scène de Pittsburgh, devenant une
sorte de passeur de mémoire du bop. Il enregistrait également avec son Alto
Madness Orchestra des projets personnels et des hommages à Cannonball Adderley
ou à Eddie Jefferson en compagnie d’Eric Reed (p), Willie Jones III (dm) et Ralph
Moore (ts) autour de la voix d’Allan Harris.
On retiendra enfin son
splendide Plays Ballads & Love Songs en
2016 dans une production toujours soutenue et de qualité.
En parallèle de ses activités de musiciens, il avait été
nommé au conseil d'administration de la National
Jazz Service Organization et au conseil d'administration du National Endowment
for the Arts qu’il a présidé pendant un an. Il était aussi membre fondateur de
l'International Association of Jazz
Educators. En 2005, il avait reçu le certificat du Congrès de l'État de Californie
pour l'ensemble de ses réalisations au nom de la Temecula Jazz Society.
Ce
personnage attachant et authentique laisse dans le deuil ses deux filles Annie
Cole et Amanda Marrazzo ainsi que quatre petits-enfants Ricky et Julian Barajas
et Emily et Abby Marrazzo. Jazz Hot
partage leur peine.
DISCOGRAPHIE
Leader/coleader LP 1975.
Richie Cole Alto Madness, Trenton Makes: The World Takes, Progressive Records 1001
LP 1976. Eric Kloss/Rchie Cole, Battle
of the Saxes: Volume I, Muse 5082 LP 1976. Richie Cole Alto Madness, Starbust: Feat. the Reuben Brown Trio, Genes Records 5001
LP 1976. Richie Cole Alto Madness, New
York Afternoon, Muse 5119
LP 1977. Richie Cole, Alto Madness, Muse 5155
LP 1978.
Keeper of the Flame, Muse 5192
LP 1978.
Live, Just Jazz 1005
LP 1979. Richie Cole/Red Rodney/Ricky Ford, The 3 R's, Muse 5290
LP 1979.
Hollywood Madness, Muse 5207 LP 1980. Side
by Side, Muse 6016 (avec Phil Woods)
LP 1981. Madness, Seven
Seas K28P–6067
LP 1981. Some
Things Speak for Themselves, Muse 5295 (CD=32 Jazz 32065)
LP 1981.
Cool «C», Muse 5245
CD 1981. The
Man With the Horn, Jazz Excursion 111
LP 1981. Alive! At the
Village Vanguard, Muse 5270
LP 1981. Richie Cole acc. by Serge Ermoll
Group, Aim 1009
CD 1981. Sonny Stitt and
Richie Cole, Battle of the Saxes, AIM Records 1010
LP 1981. Bobby Enriquez/Richie Cole, The Wildman Meets The
Madman, GNP Crescendo 2148
CD 1982. Richie Cole Meets
Art Pepper. A Piece of Jazz History, Jazz Excursion 102
CD 1982. Richie Cole and…
Return to Alto Acres, Palo Alto 8023
LP 1982. Alto Annie’s
Theme, Palo Alto 8036
LP 1982. Yakety Madness!,
Palo Alto 8041 (avec Boots Randolph Orchestra)
LP 1983. CBS Jazz Choir,
Groovin’ High, Mark 20329
LP 1985. Bossa Nova Eyes,
Palo Alto 8070
CD 1986. Pure Imagination,
Concord Jazz 4314
CD 1986. Richie Cole/Lee
Konitz/Bobby McFerrin/James Moody/Bud Shank, The Many Faces of Bird: The Music of Charlie Parker, Verve 841285-2
LP 1987. Popbop, Milestone
9152
CD 1987. Bossa
International, Milestone 9180-2 (avec Hank Crawford)
CD 1988. Signature,
Milestone 9162-2
LP 1989. Richie Cole in
Leningrad, Melodie Records C60 30069 006
CD 1993. Profile, 101 South
7167-2
CD 1994. Kush: The Music of
Dizzy Gillespie, Heads Up 3032
CD 1996. West Side Story, Music
Masters 65165-2
CD 1998. Come Sunday: My
Kind of Religion, Alto Madness 0001
CD 1999. Trenton Style, Alto
Madness 0002
CD 2003. A Tribute to Our
Buddies, Fresh Sound 802 (avec Patrick Knowles) CD 2003. Patrick Saussois Meets Richie Cole Alto Madness Orchestra, It's the Same Thing Everywhere, Djaz Records 551-2
CD 2005. Back on Top, Jazz
Excursion 101
CD 2006. Rïse's Rose
Garden, Jazz Excursion 103/104
CD 2008. Live at Kuvo
02/11/08, Jazz Excursion Records
CD 2008. Bebop
Express, Jazz Excursion Records
CD 2009. The
Kuvo Sessions. Vol. 2, Jazz Excursion
Records
CD 2010. Castle Bop,
Multisonic Records (avec Emil Viklicky)
CD 2014. Breakup
Madness, Akashic Records
CD 2015. Mile Hi
Madness, Akashic Records
CD 2015.
Pittsburgh, Richie Cole Presents 001
CD 2016. Plays
Ballads & Love Songs, Richie Cole Presents 002
CD 2016. Have
Yourself an Alto Madness Christmas, Richie Cole Presents 004
CD 2017. The
Many Minds of Richie Cole, Richie Cole Presents 003
CD 2017. Latin
Lover, Mark Perna Music, Richie Cole Presents 005
CD 2018. Cannonball, Richie
Cole Presents 006
CD 2019. The
Keys of Cool, Richie Cole Presents 007 (avec Tony Monaco)
Sideman
CD 1969. Buddy Rich and
his Orchestra, Buddy and Soul, Pacific Jazz 523998-2
CD 1970. Buddy Rich and
his Orchestra, Keep The Customer Satisfied, EMI 1275
LP 1975. Harold's Rogue and
Jar Series 1 Bicentennial Edition: A Portrait of Jazz in Washington, DC (pas de label)
LP 1976. Eddie Jefferson,
Godfather of Vocalese, Muse 6013
LP 1976. Eddie Jefferson,
The Live Liest, Muse 5127
LP 1976. Red Rodney, Red,
White and Blues, Muse 5111
LP 1977. Red Rodney, Home
Free, Muse 5135
LP 1977. Don Patterson, Movin'Up!,
Muse 5121
LP 1977. Eddie Jefferson,
The Main Man, Inner City Records 1033
LP 1977. Vic Juris,
Roadsong, Muse 5150
CD 1978. Mark Murphy,
Stolen Moments, 32 Jazz 32036-2
CD 1979. The Manhattan
Transfer, Extensions, Atlantic 19258
CD 1979. Mark Murphy,
Satisfaction Guaranteed, 32 Jazz 32036-2
LP 1980. Tatsuya Takahashi
& Tokyo Union, Black Pearl, Zen Records 5001
LP 1980. Turk Mauro,
Heavyweight!, Phoenix Jazz Records 1004
CD 1981. Mark Murphy, Bop
for Kerouac, 32 Jazz 32036-2
CD 1981. The Manhattan
Transfer, Mecca for Moderns, Atlantic Records 16036–2
CD 1981. Freddie Hubbard,
Back to Birdland, Real Time 305
LP 1981. Bruce Forman, River
Journey, Muse 5251
CD 1981. Ben Sidran, Old
Songs for the New Depression, Go Jazz 6049–2
CD 1981. Sonny Stitt, Just
in Case You Forgot How Bad He Really Was, 32 Jazz 32051-2
LP 1982. Harumi Kaneko,
The Name Is Harumi, Philips 28PL–36
LP 1984. Chris James,
Dessert, Catero 012
CD 1985. Anita O'Day, 50th
Anniversary Concert, Emily 92695
LP 1985. Phil Mattson and
The P.M. Singers, Jubilee, Doctor Jazz Records 40527
CD 1987. Ric
Swanson & Urban Surrender with Larry Coryell and Richie Cole, Windsock,
American Gramaphone 687
LP 1987. Almost
Live Band, Almost Live!, Steve Lawson Productions 102
CD 1988. Laurence Saltiel,
Reflections From Paris, Little Orange Bleue 1002
CD 1990. Judy Roberts, My
Heart Belongs to Daddy, Judy Roberts Productions CD 4742
CD 1994. Riccardo Mei,
Witchcraft!, Philology Records W94
CD 1994. Greg Abate, Dr.
Jekyll & Mister Hyde, Candid 79715
CD 1996. Guy Fricano, The
Chicago Sessions (pas d’indication de label)
CD 1996. Sam Salomone,
It’s Never Too Late, New Note 1
CD 1997. Brian Trainor,
Monk & Me, Summit 253
CD 2001.
LesDeMerle, You're The Bop: A Jazz Portrait Of Cole Porter, Summit Records
CD 2003. James
Van Buren, Live At The Kasbah, CD Baby
CD 2004.
Veronica Swift, Veronica's House of Jazz, HodStef Music SNOB01
CD 2006. Brian
Tainor & Friends, Why Try To Change Me Now?, Summit Records 465
CD 2006. Sergey
Gusyatinsky's ST. Petersburgh Big Band, It's Wonderful, Manchester Files
Records 273-06
CD 2008. Janine
Santana, Soft as Granite, autoproduit
CD 2010. Peter
Lauffer, Keys To The Heart, autoproduit
CD 2010. Patrice
Villastrigo, Golden Orchide, Skinny Llama Records
CD 2012. Jim
Holman with Richie Cole & Frank Catalano, Explosion!, Delmark Records 2014
CD 2013. Karen
Marguth, A Way With Words, Wayfae Music Records
CD 2014. Uptown
Vocal Jazz Quartet with Richie Cole, Vocal Madness, HouseKat Records
CD 2017. Alex
Otey Trio, Love Matters Now, Winter Cats Records
CD 2018. Allan Harris, The
Genius of Eddie Jefferson, Resilience Music Alliance Records
DVD
1979. Eddie
Jefferson In Concert, Rhapsody Films, Eforfilms 2869003
1981. The Johnny
Griffin Quartet & Richie Cole Group, Jazz Life Vol 1, From Village
Vanguard, Storyville Films 16075
1981. Cool Summer,
Stan Getz & Richie Cole, MVD Visual, Harvest Jazz Festival CA
VIDEOS
Chaîne YouTube de Richie Cole https://www.youtube.com/channel/UC7lgHjmRHPBs-MLb5bkwkbw
1970. Buddy Rich Big Band
with Richie Cole, Live in Paris au Palais de Chaillot, «Keep The Customer
Satisfied»
https://www.youtube.com/watch?v=nU6LLdrZNmo
1970. Buddy Rich Big Band
with Richie Cole in Oslo Norway «Preach And Teach»
https://www.youtube.com/watch?v=N36WkbBY8l0
1979. Eddie Jefferson
&Richie Cole, Live in Chicago at Jazz Showcase with John Campbell (p),
Kelly Sill (b), Joel Spencer (dm)
https://www.youtube.com/watch?v=r4eI_vSFBZM
1981. Cool Summer, Stan
Getz & Richie Cole, Harvest Jazz Festival CA complete concert
https://www.youtube.com/watch?v=NWy_NuC5ESg
1981. Richie Cole Live at
the Village Vanguard with Bruce Forman (g), Bobby Enriquez (p), Marshall Hawkins (b) Scott Morris (dm) «Hi Fly», «I Can´t Get Started», «Punishment Blues», «Yard Bird», «Red Top»
https://www.youtube.com/watch?v=mIlbAYfr5eA
1984. Boots Randolph &
Richie Cole, TV performances
https://www.youtube.com/watch?v=zLZQcm3_iRc
1984. Richie Cole Quartet
in Zagreb, Hrvatska, «Samba de Orfeu»
https://www.youtube.com/watch?v=aPGllMoQxTw
1985. Anita O'Day &
Richie Cole, Live in Japan
https://www.youtube.com/watch?v=zEt3JTkJUhs
1986.
Lee Konitz, Bud Shank (s,fl), Richie Cole (as), James Moody (as,ts,fl),
Lou Levy (p), Monty Budwig (b), John Guerin (dm), Bobby McFerrin
(voc)***, The Many Faces of Bird, «April in Paris», «Confirmation»,
«Yarbird Suite», «Scrapple From Apple»***, «Moose the Mooche»***,
«Billie’s Bounce»***, Jazzvisions series at Wiltern Theater, Los Angeles
CA, 10 décembre 2007. The Saxophone
Titans, Live at Temecula Valley International Jazz Festival, Richie Cole/Timmy Mulldore/Tom Scott (s)/Theo Saunders (p)/Marshall Hawkins
(b)/Dick Berk (dm), complete concert
https://www.youtube.com/watch?v=Mzr3ukueRJk
2008. Richie Cole Quartet,
Live at Dazzle Jazz Club, Denver, CO, Jeff Jenkins (p), Mark Simon
(b), Peter Gregory (dm), «Confirmation»
https://www.youtube.com/watch?v=BEqENHGGYyE
2008. Richie Cole Quartet, «Jeannine», «This Could Be the Start of Something Big», «Hi Fly», «Pure Imagination», Brad Goode (tp), Jeff
Jenkins (p), Ken Walker (b), Todd Reid (dm), Janine Santana (congas), Jose
Madera (timb), Kuvo Session, Denver, CO
https://www.youtube.com/watch?v=ueW6cwJ3-40 https://www.youtube.com/watch?v=iq7L_MDm_D4 https://www.youtube.com/watch?v=nqbpwHxpOZM https://www.youtube.com/watch?v=va5yzOIOppc 2009. Richie Cole Quartet, «Tokyo Rose Sings The Rocky Mountain Blues», «Scummie», Brad Goode (tp), Jeff
Jenkins (p), Ken Walker (b), Todd Reid (dm), Janine Santana (congas), Jose
Madera (timb), Kuvo Session, Denver, CO
https://www.youtube.com/watch?v=ozp_ADs_YLc
https://www.youtube.com/watch?v=LG5CeQDfNvE
2009. Richie Cole, Jazz at Five, Madison, WI, «Pure Imagination», Ben Sidran (p), Dan
Voll (g), Aaron Minzer (b), Kurt Lubbe (dm)
https://www.youtube.com/watch?v=hHK6L0NEG1g
2010. Richie Cole, Teatro Marie Gevers, Leon, Mexique (du film The Mexico Jazz Tour: The Movie, Skinny Llama Villastrigo Prod.), «Yardbird Suite», Luis Gasca (tp),
Gabriel Hernandez (p), Tyler Mitchell (b), Bobby Kapp (dm)
https://www.youtube.com/watch?v=hQf9CKPeDG8
2010. Richie Cole, At Blue Star Brewery,
San Antonio, TX (du film The Mexico Jazz Tour: The Movie, Skinny Llama Villastrigo Prod.), Luis Gasca (tp), Gabriel Hernandez (p), Gene Perla (b),
Bobby Kapp (dm)
https://www.youtube.com/watch?v=yTNuqP5uEdM
2011. Richie Cole Alto
Madness, «Route 66», At Blue Cat Studio, San Antonio, TX, John Magaldi
(ts), Al Gomez (tp), David Deering (tb), Chris Villanueva (p), Polly Harrison
(g), Chuck Moses (b), Kyle Keener (dm)
https://www.youtube.com/watch?v=mvfV4VclGic
2012. Richie Cole &
Alto Madness Orchestra, Typhoon Restaurant, Santa Monica, CA
https://www.youtube.com/watch?v=mN9c1ECJnWU
2013. Richie Cole, Dave Stoler (p) trio, Madison Collective Music’s Jazz on a Sunday/Mad Toast Live/Brink Lounge, Madison, WI
https://www.youtube.com/watch?v=KxAgoynn-mU
2015. Thank You Phil Woods, A Tribute by Richie Cole (introduction parlée), & Pittsburgh Alto Madness Orchestra: Reggie Watkins (tb), Rick Matt (ts), J.D. Chaison (tp), Eric Susoeff (g), Mark Perna (b), Vince Taglieri (dm)
https://www.youtube.com/watch?v=IaFyjY2bjSY
2015. Live In Pittsburgh
«Cherokee»
https://www.youtube.com/watch?v=Exh6_aluxI4
2016. Richie Cole, At
the Candlelight Lounge, Trenton, NJ
https://www.youtube.com/watch?v=r4RPnzMu_NQ
2016. Richie Cole &
Alto Madness Orchestra, Los Angeles, CA, complete concert, George Young (ts),
Scott Whitfield (tb), Carl Saunders, Mike Price (tp), Lou Forestieri (p),
Marshall Hawkins (b), Dave Tull (dm)
https://www.youtube.com/watch?v=sL_Y1XRR9nk
2017. Richie Cole &
Madness Alto Orchestra, At the Smooth Riders, Las Vegas, NM, «Johnny Bebop», Al
Schackman (g), Kevin Zoernig (p), Ralph Marquez
(dm), Bruce Holmes (ts), Edward Harrington (b) + guests Steve Leger (tp), Ben Finberg (tb), Pato Lucero
(perc), Mike Romero (g), Mark Gillingham (bar)
https://www.youtube.com/watch?v=CrPigrv026c
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