Steve Grossman, Laigueglia PercFest, Italie, 2007 © Umberto Germinale-Phocus
Steve GROSSMAN
Jazz Dreamer
Révélé au public pour sa collaboration, à l’âge de 18 ans, avec Miles Davis, puis avec
Elvin Jones, Steve Grossman était une référence du saxophone ténor: un son rond
et puissant, un swing et un lyrisme qui transparaissait quel que soit le contexte
stylistique, une personnalité musicale qui faisait l’admiration de toute la
communauté jazz. Sa carrière chaotique, entravée par des problèmes de santé dus en particulier à une addiction à l'héroïne,
ne lui a pas permis, malgré l'estime de ses pairs, d’accéder à une large reconnaissance, en particulier dans son pays natal, ayant passé trente ans de sa vie en Europe. Steve Grossman, après une première époque fusion, faisait vivre la
tradition bebop avec une rare intensité, signant quelques magnifiques albums en compagnie –entre autres– de Cedar Walton, Barry Harris, McCoy Tyner ou encore Johnny Griffin. Affaibli ces
dernières années, il est mort le 13 août d’un arrêt
cardiaque, à l’âge de 69 ans.
Né à Brooklyn, le 18 janvier 1961, Steve Grossman a grandit
à Plainview, NY, sur Long Island, et à Pittsburgh, PA, où sa famille s’est
établie durant quelques années. Celle-ci a constitué un creuset déterminant
pour le jeune Steve, entouré d’une mère, Rosalind, pianiste amateur et
passionnée de jazz, d’un père, Irving, cadre dans la maison de disque RCA, et
d’un frère, de cinq ans son aîné, Hal, trompettiste (décédé en 2006). Son
apprentissage débute à l’âge de 8 ans. Il veut se consacrer à la batterie, mais
la classe de musique de son école élémentaire n’ayant plus de baguettes
disponibles, Steve se rabat, suivant la suggestion de sa mère, sur le
saxophone. Cette attirance première pour la batterie contribuera à marquer le
style du futur saxophoniste d’Elvin Jones: «Je
joue de la batterie avec un saxophone, voyez-vous. Je suis un saxophoniste pour
batteurs, un batteur frustré!» confiait-il à Jazz Hot en 19851. Il
débute à l’alto et se jette à corps perdu dans la musique de Charlie Parker. Bird and Diz (1949-50, Verve) est le
premier disque qu’il achète. L’oiseau lui paraissant hors de portée, il prend
pour modèle Jackie McLean mais écoute aussi beaucoup Sonny Stitt et Cannonball
Adderley. D’ailleurs, le quintet qu’il monte avec son frère à l’âge de 13 ans («The
Uniques»), prend exemple sur celui des frères Nat et Cannonball. Et c’est avec
cette formation, qu’un an plus tard, à la suite d’un concours, il joue en
première partie du Duke Ellington Orchestra au festival de Pittsburgh. Le Duke
fut d’ailleurs impressionné par la performance du garçon qui en garda toute sa
vie une grande fierté.
Steve Grossman, Finalborgo, Italie, 2008 © Umberto Germinale-Phocus
Dès l’âge de 16 ans, Steve Grossman débute une carrière
professionnelle. Il effectue son premier
engagement aux côtés d’Elvin Jones (rien de moins!) –son idole, qu’il connaît
depuis ses 14 ans–, Billy Green (p) et Wilbur Ware (b), pour une semaine au
Pookie Club en juillet 1967. A la même époque, il commence à jouer avec un
batteur de Long Island, Jimmy Sutherland qui le fait évoluer vers l’esthétique
coltranienne: «Il a exercé une très forte
influence sur moi. Je jouais avec lui depuis l’âge de 16 ans et ce fut l’un des
premiers batteurs à comprendre dans les années soixante ce qu’Elvin faisait, au
moment où il le faisait. Ensemble, nous jouions des morceaux de Coltrane et
c’est ainsi que j’ai été sensibilisé à ce que faisait Coltrane. Avant, je
jouais de l’alto et j’écoutais Jackie McLean. Je me suis mis au soprano, puis
au ténor.»1.
Désormais dans les pas de Coltrane –qui vient de disparaître–, Steve Grossman s’inscrit
parallèlement à la Juilliard School (1967-1969) tout en fréquentant les lofts du
Lower Manhattan en compagnie de ses amis Dave Liebman (s) et Gene Perla (b). Il multiplie aussi les
expériences en club, croisant la route de Woody Shaw, Kenny Dorham, Charles
Tolliver, Kenny Barron ou encore Philly Joe Jones. En outre, il rejoint à 17 ans
le groupe fondé par George Cables (Jazz
Hot n°680), The Jazz Samaritans, qui a vu se succéder plusieurs
contrebassistes et batteurs, dont Lenny White.
C’est par l’entremise de ce dernier que se produit la
rencontre qui va propulser Steve Grossman au plus haut niveau: «J’avais beaucoup joué dans les lofts avec
Lenny White, l’un des batteurs de Bitches Brew et il m’a présenté à Miles dans un club2. Plus tard, Liebman et moi, nous
jouions dans un club, un après-midi, et Miles est venu. A la pause, il m’a pris
à part, et m’a fait sortir pour me montrer sa voiture avec les six impacts de
balles de révolver dans la carrosserie. Il m’a dit: "Surveille mon
sac !...". C’était sa façon de me dire que j’étais accepté. Il m’a
appelé une semaine après pour un enregistrement.»1 Entre novembre 1969 et août
1970, Steve Grossman au soprano remplace ainsi Wayne Shorter, occupé à former
Weather Report avec Joe Zawinul et Miroslav Vitous. Steve enchaîne les séances en studio, cumulant des heures
d’enregistrement, parfois en l’absence du leader, qui se retrouvent sur six
albums3. Il participe également à la
tournée qui accompagne la sortie de Bitches
Brew enregistré en août 1969. La relation avec le trompettiste est houleuse, bien que celui-ci soit d’une grande bienveillance à
l’égard du jeune prodige pas complètement à l’aise avec le concept mis en place par un Miles Davis en pleine expérimentation électrique. Cette phase
terminée, Steve Grossman ne le retrouvera qu’en juillet 1991 pour un grand
concert «Miles and Friends», à Paris, à la Grande Halle de La Villette4.
Steve Grossman, église anglicane d'Alassio, Italie, 2012
© Umberto Germinale-Phocus
Après une période intermédiaire de six mois durant laquelle
il reprend, avec un peu d’amertume, une vie de musicien de club. Gene Perla
–qui est alors le bassiste d’Elvin Jones– fait rentrer dans le groupe ses
copains Steve Grossman et Dave Liebman. Si pendant la période Miles, Steve Grossman joue du soprano,
la période Elvin va révéler Steve Grossman au ténor. Il est particulièrement heureux aux côtés du batteur qu’il vénère. Durant cette collaboration (1971-1976) –qui donne
lieu à sept albums, dont le Live at the
Lighthouse (Blue Note, 1973)–, Steve Grossman s’élance en leader en 1973 avec
un premier album sous son nom marqué par la fusion davisienne: Some Shapes to Come (PM Records5), entouré de son complice Gene Perla, de Jan
Hammer (p, synth) et de Don Alias, l’un des batteurs de Bitches Brew. Cette formation sert de matrice au groupe qu’il forme
ensuite avec le bassiste et le batteur, Stone Alliance, qui produit trois
albums dont un avec le trompettiste brésilien Márcio Montarroyos (Márcio Montarroyos & Stone Alliance,
1977, PM Records), fruit d’un séjour au Brésil de quatorze mois entre 1976 et
1977. Le ténor enchaîne avec un autre séjour, à Paris, au cours duquel il
enregistre, en novembre 1977, Born at the
Same Time avec Michel Graillier (p), Patrice Caratini (b) et Daniel Humair
(dm). En janvier 1978, il enregistre New
Moon avec Jean-François Jenny-Clarke, qui prélude à une période de grandes
difficultés: «Au bout de cinq mois, je
suis rentré à New York et j’ai décroché un contrat avec Atlantic pour faire
deux disques de fusion. Il était stipulé dans mon contrat que je n’avais pas le
droit de jouer en 4/4! Une fois le premier disque fait, Atlantic m’a payé pour
ne pas faire le second! Après ça, je n’ai plus beaucoup joué. Je n’ai plus
travaillé de façon régulière jusqu’à fin 1983. Je prenais de l’héroïne depuis
la fin des années soixante-dix, vous voyez.»1
De fait, après l’album Perspective
gravé pour Atlantic en 1978, Steve Grossman n’enregistre plus en leader avant
1984. Il se produit épisodiquement dans les clubs new-yorkais, vit surtout
grâce aux leçons particulières et au soutien paternel. Il trouve cependant un
débouché non négligeable au Japon depuis ses premières collaborations avec le
trompettiste Terumasa Hino. Puis, à la suite d’une tournée européenne avec le
Gil Evans Orchestra, en 1981, il s’installe à Amsterdam. Hormis des
déplacements en Amérique du Sud et au Japon, il ne quitte plus guère le
continent européen, résidant le plus souvent à Bologne, après être passé par
Milan et Rome. Le saxophoniste séjourne aussi à Paris –il y est installé quand
paraît son interview dans Jazz Hot
de juin 1985. Il passe cependant régulièrement encore par New York pour jouer
et enregistrer. Ayant pris le dessus sur son addiction, il opère en effet un
retour dans un registre bebop dans l’esprit rollinsien, via une série
de superbes albums: Hold the Line
(Sound Design, 1984), Way Out East Vol. 1 & 2 (Red
Records, 1984), Love Is the Thing (Red
Records, 1985) avec Cedar Walton (p) ou encore Steve Grossman Volume 1 & 2 (1985) et Katonah (1986) pour le label japonais DIW. Il s’était expliqué dans
Jazz Hot de ce lien avec la tradition à une époque ou une partie des musiciens et de la critique (en particulier dans
la France de Jack Lang) fantasmaient sur le «l'obsolescence du jazz dépassée par la musique improvisée»: «Je n’essaie pas d’être un pionnier. Je sors
du bebop, même si mon premier gig a été avec Miles. (…) Le bebop est une
musique très complexe. Qu’y a-t-il de nouveau de toutes façons?»1
Sous contrat avec la maison Dreyfus à partir de 1991, Steve Grossman livre une
très belle série de disques, dialoguant avec les plus grands: Art Taylor
(dm) sur Bouncing with Mr. A.T.
(1989, sorti en 1996), Art Taylor encore ainsi que Barry Harris (p) et Reggie
Johnson (b) sur Do It (1991), McCoy
Tyner (p) sur In New York (1991),
Harold Land (ts) sur I’m Confessin’
(1992, sorti en 2007), Elvin Jones sur Time to Smile (1993), Steve Grossman Quartet with Michel
Petrucciani (1993, sorti en 1998), Johnny
Griffin & Steve Grossman Quintet (2000). Au XXIe siècle, Steve Grossman n’a enregistré que rarement.
Steve Grossman et Steve Kuhn, Monte-Carlo Jazz Festival, 2009 © Umberto Germinale-Phocus
En 2009, il retourne aux Etats-Unis –où il ne
s’était plus rendu depuis 1994–, mais ne s’y réinstalle définitivement qu’au
milieu de la décennie 2010. Il doit alors faire face à plusieurs problèmes de
santé dont les séquelles d’un accident de voiture. C’est encore diminué par
celui-ci qu’il avait donné un ultime concert à Parisau Sunside, en mai 2015 .
Jérôme Partage Photos Umberto Germinale-Phocus
1. Jazz Hot n°422 juin 1985.
2. La rencontre avec
Miles Davis a eu lieu au Village Gate.
3. Les disques du
Miles Davis sont à cette période fréquemment le résultat de collages de
différentes séances avec différents groupes. C’est le cas de Big Fun, dont l’enregistrement s’étale entre
novembre 1969 et juin 1972 (Steve Grossman participe aux séances du 19 et du 28
novembre 1969 et du 3 mars 1970). Le double LP ne sera commercialisé qu’en
1974.
4. Miles avait
cependant repris contact avec Steve Grossman en 1972 pour lui proposer
d’enregistrer avec lui On the Corner.
Le saxophoniste, épuisé par ses tournées avec Elvin Jones, déclina et fut
remplacé par Dave Liebman.
5. PM Records a été
créé en 1972 par Gene Perla alors que Dave Liebman cherchait vainement un label
pour produire son album Open Sky.
DISCOGRAPHIE
Leader/coleader LP 1973. Steve Grossman Quartet, Some Shapes to Come, PM
Records 002 (=CD The Bible, Jazz Maniacs 804865145)
LP 1974. Steve Grossman Quintet, Jazz a Confronto 23, Horo
101-23
LP 1975-76. Steve Grossman, Terra Firma, PM Records 012 (=CD
Solid 46301)
LP 1975-76. Stone Alliance: Steve Grossman/Gene Perla/Don
Alias, PM Records 013 (=CD Another Side 1020)
LP 1976. Stone Alliance: Steve Grossman/Gene Perla/Don
Alias, Con Amigos, PM Records 015 (=CD Another Side1025)
LP 1977. Márcio Montarroyos & Stone Alliance, PM Records
014 (=CD Jazz Maniacs 804865146)
LP 1977. Steve Grossman, Born at the Same Time, OWL 010 (=CD OWL 010-2)
LP 1978. Steve Grossman/Jean-François Jenny-Clarke, New
Moon, Musica 3027
LP 1978. Steve Grossman, Perspective, Atlantic 19230 (=CD Wounded
Bird 9230)
LP 1984. Steve Grossman Quartet, Hold the Line, Sound Design
1342-50
LP 1984. Steve Grossman, Way Out East Vol. 1, Red Records 176 (=CD Red Records 123176-2)
LP 1984. Steve Grossman, Way Out East Vol. 2, Red Records 183 (=CD Red Records 123183-2)
LP 1985. Steve Grossman with Cedar Walton, Love Is the
Thing, Red Records 189 (=CD Red Records 123189-2)
LP 1985. Steve Grossman, Volume 1, DIW 8007
LP 1985. Steve Grossman, Volume 2, DIW 8008
LP 1986. Steve Grossman, Katonah, DIW 8010 (=CD 811)
LP 1986. Ray Mantilla Space Station featuring Steve
Grossman, Synergy, Red Record 198 (=CD Red Records 123198-2)
CD 1987. Steve Grossman, Live at the Someday Volume 1,
Someday 1002
CD 1989. Steve Grossman, Bouncing with Mr. A.T., Dreyfus 36579-2 (avec Art Taylor)
CD 1990. Steve Grossman, Moon Train, Phrases 74868
CD 1990. Steve Grossman/Alby Cullaz/Simon Goubert,
Reflections, Musidisc 500212
CD 1990. Steve Grossman, Live at Café Praga, Timeless 314
CD 1990. Steve Grossman, My Second Prime, Red Records
123246-2
CD 1990. The Jazz Tribe: Bobby Watson/Steve Grossman/Jack
Walrath/Walter Bishop Jr./Charles Fambrough/Joe Chambers/Ray Mantilla, Red Records 123254‑2
CD 1991. Steve Grossman, Do It, Dreyfus 191032-2
CD 1991. Steve Grossman, In New York, Dreyfus 191087-2 (avec
McCoy Tyner)
CD 1992. Steve Grossman featuring Harold Land, I’m
Confessin’, Dreyfus 36902-2
CD 1993. Steve Grossman, Time to Smile, Dreyfus 36566-2
(avec Elvin Jones)
CD 1993. Steve Grossman/Cedar Walton Trio, A Small Hotel,
Dreyfus 36561-2
CD 1993. Steve Grossman Quartet with Michel Petrucciani,
Dreyfus 36602-2
CD 2000. Johnny Griffin & Steve Grossman Quintet,
Dreyfus 36615-2
CD 2009. Damon Brown Quartet with Steve Grossman, This Time
the Dream's On Me, Nomad Jazz 001
CD 2010. Antonio Ciacca Quintet with Steve Grossman, Lagos
Blues, Motéma 32
CD 2013. Martin Sasse Trio & Steve Grossman,
Take the "D" Train, Nagel Heyer 2103
Sideman
LP 1968. Weldon Irvine, Weldon and the Kats, Luv'n'Haight
007 (=CD Shout 258)
CD 1969-72. Miles Davis, Big Fun, Columbia/Legacy 63973
LP 1970. Miles Davis, Live-Evil, Columbia G 30954 (=CD Columbia 65135)
LP 1970. Miles Davis, Live at the Fillmore East (March 7,
1970): It's About That Time, Columbia G 30038 (=CD Columbia 8718627225172)
LP 1970. Miles Davis, A Tribute to Jack Johnson, Columbia 30455 (=CD Columbia 93599)
LP 1970. Miles Davis, Black Beauty: Miles Davis at Filmore
West, CBS/Sony SOPJ39 (=CD Columbia C2K 65138)
LP 1970. Miles Davis, Get Up With It, Columbia 33236 (=CD Columbia 63970)
LP 1970. Terumasa Hino, Journey to Hair, Canyon 1001 (=CD
Octave Lab 2383)
LP 1970. Terumasa Hino, Alone Together, Columbia 10027 (=CD Columbia 80432)
LP 1971. Elvin Jones, Merry to Round, Blue Note 84414
LP 1972. Elvin Jones, Mr. Jones, Blue Note LA110‑F (=CD Blue Note 7 84447-2/84448-2)
LP 1972. Elvin Jones, Live at the Lighthouse, Blue Note
LA015‑G
(=CD Blue Note 7 84447-2/84448-2)
LP 1972-74. Dizzy Reece, Possession, Exorcism, Peace, Honey
Drew 6619
LP 1973. Elvin Jones, The Prime Element, Blue Note LA506‑H2 (=CD
Blue Note 7 493385-2)
LP 1973. Teruro Nakamura, Unicorn, Three Blind Mice 18
LP 1973. Teruro Nakamura Group, Rising Sun, Kitty 1004
LP 1974. Elvin Jones Quintet, Mr. Thunder, East West 7501
LP 1975. Elvin Jones, New Agenda, Vanguard 79362 (=CD
Vanguard 79362)
LP 1975. Fred Tompkins, Somesville, Festival 9002
LP 1976. Elvin Jones, The Main Force, Vanguard 79372 (=CD Vanguard 79372)
LP 1976. Masabumi Kikuchi, Wishes/Kochi, East Wind 8043 (=CD
East Wind 9046)
LP 1978. George Ohtsuka, Maracaibo Cornpone, Trio Records
PAP-9122 (=CD Absord Music Japan 507)
LP 1979. Teruro Nakamura Rising Sun Band, Big Apple, Agharta 0027
LP 1979. Teruro Nakamura Rising Sun Band, At Carnegie Hall,
Agharta 0026
LP 1980. Teruro Nakamura Rising Sun Band, Route 80, Agharta 0064
LP 1980. Masabumi Kikuchi, Susto, Columbia FC 37372 (=CD
Sony 169)
LP 1980. Dan Wall, Song for the Night, Landslide 1002
LP 1981. Terumasa Hino, Double Rainbow, Columbia 37420
LP 1981. The Gil Evans Orchestra, Lunar Eclipse, New Tone
6711
LP 1983. University of North Texas Jazz Singers, Icarus,
Mark 57608
CD 1987. Nicole Croisille, Jazzille, Cy Records 733620
CD 1989. Riccardo Fassi Tankio Band featuring Steve
Grossman, Il Principe, Splasc(h) 180.2
CD 1990. René Urtreger, Serena, Carlyne Music 17
CD 1991. Simon Goubert, Haïti, Seventh Avenue 11
CD 1995-96. Six 1/2, New York-Paris-Nice, Dreyfus 36584-2
CD 1999. Giampaolo Ascolese Trio featuring Steve Grossman,
The Clinica 21 Concert, Philology 174.2
CD 1999. Danilo Memoli, Jazz, Agape 002
CD 2003. Gianluca Esposito Quartet, A Conversation
With a Big Man, Wide Sound 125
VIDEOS
1973. Steve Grossman, Elvin Jones (dm) Quartet: Dave Liebman
(ss, ts, fl), Gene Perla (b), «The Children/Merry Go Round», «Soul Trane», Jazz
Session d’André Francis (réal. Bernard Lion)
https://www.youtube.com/watch?v=F_SVp5QtuHI
1976. Steve Grossman Stone Alliance: Gene Perla (b), Don
Alias (dm, perc), «Creepin’», Santiago, Chili
https://www.youtube.com/watch?v=Y3BltIhgjok
198… Steve Grossman & Modern Big Band (dir. Gerardo
Lacoucci), Alatri Jazz Festival, Italie
https://www.youtube.com/watch?v=nvKmIUPjFiU
1989. Steve Grossman, Flavio Boltro (tp), Massimo Urbani
(ts), Stefano Sabatini (p), Marco Fratini (b), Giampaolo Ascolese (dm), «Star Eyes», Teatro Tenda a
Strisce, Rome, Italie
https://www.youtube.com/watch?v=JaS4RWpgu-w
1991. Steve Grossman, Miles and Friends: Miles Davis (tp),
Jackie McLean, Kenny Garrett (as), Bill Evans, Wayne Shorter (ss), Joseph Foley
McCreary, John McLaughlin, John Scofield (eg), Chick Corea (ep), Deron Johnson,
Herbie Hancock, Joe Zawinul (key), Dave Holland (b), Darryl Jones, Richard
Patterson (eb), Al Foster, Ricky Wellman (dm), Grande Halle de La Villette,
Paris, 10 juillet 1991
https://www.youtube.com/watch?v=cEZGW4R2mK8
1994. Steve Grossman, Aldo Zenino (b), Billy Brooks (dm),
«In a Sentimental Mood», «Angelica», Festival de Jazz à Genève, Suisse
https://www.youtube.com/watch?v=VCQL5Wk_TgQ
https://www.youtube.com/watch?v=r-nKYTkEufI
2007. Steve Grossman, Rosario Giuliani (as), Biréli Lagrène (g), Franck Avitabile
(p), Diego Imbert (b), André Ceccarelli (dm), «Star Eyes», Monaco Dreyfus Night
https://www.youtube.com/watch?v=m0CzVpXahy8
2010. Steve Grossman, interview par Brian Pace + extraits
concert avec Larry Willis (p), John Webber (b), Joe Farnsworth (dm), Jazz
Standard, New York, NY
https://www.youtube.com/watch?v=BRkF5ZeLvJo
2011. Steve Grossman Two Tenors Quintet: Joe Lovano (ts), Nico Menci (p), Sal La Rocca
(b), Alvin Queen (dm) + Valerio Pontrandolfo (ts), «Take the Coltrane»,
festival Dinant Jazz Nights, Belgique
https://www.youtube.com/watch?v=qaijn17CA70
2013. Steve Grossman, Dmitry Popov (as), Ilya Lushtak (g),
Anthony Wonsey (p), Jon Webber (b), Jason Brown (dm), «Yarbird Suite», The
Hat Bar, St Peterbourg, Russie
https://www.youtube.com/watch?v=mOysOMXgDBE
2014. Steve Grossman Peter King (as), Alain Jean-Marie (p),
Duylinh N’Guyen (b), Simon Goubert (dm), festival Jazz en Baie, Carolles (50)
https://www.youtube.com/watch?v=K0f172BWTN4
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