Charli Persip
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23 août 2020
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26 juillet 1929, Morristown, New Jersey - 23 août 2020, New York, NY
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© Jazz Hot 2020
Charli PERSIP
A Jazz Artist Le décès du batteur Charles Lawrence Persip, plus communément connu dans le jazz sous le nom de Charli (sans «e») Persip, Charlie au début de sa carrière (nous écrirons Charli avec ou sans «e» selon le moment de sa biographie), et qui avait pour surnom familier «Sip», met un point final à l’une des plus longues (75 ans) et prestigieuses carrières du jazz. Il a en effet côtoyé depuis son tout jeune âge –son parcours professionnel commence en 1945 à 16 ans– tout ce que le jazz d’après la Seconde Guerre compte de musiciens célèbres, de toutes les époques, de tous les styles car ses racines, ses goûts et ses exceptionnelles qualités lui ont permis d’élargir ses collaborations au rhythm and blues, blues, mainstream et bebop, au jazz en général comme il le définissait, en petite formation et en big band, registre où sa puissance et sa dynamique étaient fort appréciées. Il a parfois œuvré à d’autres types de musique (classique et variétés). Charli Persip a aussi eu à cœur de transmettre le jazz aux jeunes générations, au sein de ses formations comme le Superband devenu le Supersound ou dans un cadre plus académique (New School for Jazz and Contemporary Music) ou communautaire (Jazzmobile).Sa discographie est monumentale, tant sur les plans quantitatif que qualitatif, essentiellement en sideman (plus de 200 enregistrements dans le jazz). Il a une dizaine d’albums sous son nom ou en coleader, quelques albums collectifs dans les années 1950 et avec son Superband qu’il anima pendant les années 1980-1990, rebaptisé Supersound plus tard. Il faut noter que la plupart de ses enregistrements en sideman dans le jazz sont réalisés entre 1950 et 1965, ce qui correspond à la période la plus fertile du jazz en matière discographique, celle des labels indépendants. Après 1965, comme beaucoup de musiciens de jazz, il connut la raréfaction des engagements et surtout des enregistrements, même si ses rencontres sont toujours restées de premier plan. Dans ses collaborations se trouvent de nombreux albums qui ont marqué l’histoire du jazz avec Dizzy Gillespie (Birk’s Works, At Newport, Sonny Side-Up…), Lee Morgan-Wynton Kelly (Dizzy Atmosphere), Randy Weston (Little Niles), Dinah Washington (The Queen), Sonny Stitt (The Sonny Side of Stitt), Harry Edison (Mr. Swing), Roland Kirk (We Free Kings), mais la liste est très longue de ces indispensables, autant lire la discographie qui suit sa passionnante interview (cf. Jazz Hot n°634)!
Dans ce Jazz Hot n°634, où il partageait la couverture avec l’autre grand batteur disparu en ce début d’année 2020, Jimmy Cobb, Charli Persip raconte son long chemin de vie pour essayer de survivre dans les conditions difficiles d’alors, commencé à Morristown, NJ, dans une famille modeste qui bouge beaucoup pour tenter d’améliorer son sort, à Newark, NJ, puis à Springfield, MA, jusqu’à ses 13 ans. Il raconte que son père, cuisinier, spécialisé dans les dindes rôties, l’envoyait livrer, très jeune, les boutiques avec un petit chariot, et qu’il récupérait au cours de ces livraisons les fanes de betteraves, les fruits et les légumes qu’on jetait, ce qui contribuait à nourrir sa famille. Charlie s’installe à Newark, NJ, encore avec sa mère, Doris, et quand elle se sépare de son père, Frances, ils y habiteront plusieurs logements successivement en fonction de l’évolution des revenus d’une mère attentionnée qui coud des uniformes de l’armée: ce sont souvent des taudis précaires qu’il faut toujours réhabiliter entièrement et qui laissent à Charli, encore en 2004, de mauvais souvenirs de bricolage.
Newark, NJ, années 1950-1960, image extraite d'une émission en ligne de Bill Moyers, Site Moyers on Democracy (en cliquant sur l'image), Article de Theresa Riley à propos du Rapport Kerner qui suivit les grandes émeutes de Newark, NJ et Detroit, MI, en 1967, sous l'administration de Lyndon B. Johnson. Rapport qui détaillait les conditions de vie dans les ghettos où résidait une population afro-américaine très pauvre, à Newark et Detroit, et plus largement dans l'ensemble des Etats-Unis.
C’est dans le ghetto de Newark, dans un cadre et une période tendus, qu’il s’inscrit, à 16 ans, au local du syndicat professionnel des musiciens, car, malgré cette vie difficile, Charlie apprend et pratique la batterie depuis l’âge de 4 ans, en tapant sur les peaux. Son père lui a acheté une caisse claire et, à 6 ans, ses parents lui offrent des cours de batterie. Le lycée, le West Side High School, propose ensuite une formation et, en peu de temps, il fait partie de l’orchestre de scène du lycée, étudie avec un professeur de qualité, Al Jamansky, et se produit sur les scènes locales ou avec les groupes locaux. Il joue durant la première adolescence dès qu’il le peut, apparaissant dès ses 8 ans dans des programmes radios où il chante et joue du tambour. A l'instar de Jimmy Cobb, la nécessité autant matérielle que spirituelle pour conjurer un quotidien sous tension et matériellement limité, déclenche une vocation précoce, et la maturité dès l’adolescence, comme les besoins de base l’engagent très vite dans la voie artistique qu’il s’est construite avec courage et persévérance grâce à des solidarités familiales et locales.
Il faut dire que la famille a la fibre musicale, avec un père qui emmène ses enfants écouter de la musique classique et du jazz (Cab Calloway…) dès qu’il en a le(s) moyen(s), et deux oncles qui sont musiciens: le premier est pianiste stride, et l’autre, Donald Persip, le plus connu, joue professionnellement de tous les cuivres (tp, crt, flh, tb, tu…) depuis les années 1930, même si sa vie fut écourtée par ses aventures de séducteur qui avait mal évalué sa rivalité avec un gangster. Une tante de Charlie chante également en s’accompagnant au piano en cabaret à New York, et le jeune Charlie, 5 ans, a l’occasion de l’écouter chanter «Deep Purple» à Harlem. Charli raconte en 2004 que c’est en regardant les orchestres qui se produisaient dans les salles de cinéma qu’il a appris à jouer.
A 18 ans, il commence à se produire dans le New Jersey, puis de 1950 à 1952 il part en tournée avec des groupes de rhythm and blues, «effroyables mais super» selon les mots de Charli en 2004, avec 40-50 concerts d’une nuit, et les routes dans le Sud en grosse automobile, les bagages sur le toit, dans la lourde atmosphère raciste de l’époque, le chitlin circuit («chitlin», une sorte d’andouillette-saucisse que mangeaient les gens du Sud). «Terrible, mais j’avais envie de jouer», selon ses mots. «Un concert pour les Blancs, un concert pour les Noirs, ou les Blancs en bas, les Noirs en haut. C’était ça, la ségrégation!», se souvient avec philosophie Charli Persip en 2004.
Il faut relire l’interview déjà citée, car Charlie, en conteur-né, restitue très bien le climat et l’époque.
En 1952, les tournées stressantes et pas très bien payées l’ont usé, et Charlie trouve un boulot chez General Motors. Sa poésie naturelle et son amour de la musique et de la vie ne le supportent pas, et il multiplie les petits boulots et les conquêtes féminines. L’une d’elles, danseuse, se produit à Atlantic City, ce qui donne l’occasion à Charlie de rencontrer Joe Holiday. Charlie jouait du rhythm and blues mais écoutait aussi Charlie Parker. L’engagement avec Joe Holiday, un saxophoniste bop, le conduit dans l’Ohio, très différent du Sud, et c’est là qu’une autre danseuse trouve et ramène Charlie à Atlantic City. Dans l’un des clubs, le Paradise Club, Tadd Dameron se produit avec Clifford Brown, Johnny Coles, Benny Golson, Cecil Payne, J.J. Johnson, Philly Joe Jones et Jymie Merritt (les compères de Philadelphie, cf. la nécrologie de Jymie Merritt où ce concert est évoqué). Au même programme, il y avait l’orchestre de Benny Carter. Inutile de dire que Charlie Persip ne se fait pas prier pour assister avec assiduité à ces soirées, et quand Philly Joe Jones disparaît, comme il en a l’habitude –les versions varient, il est sous le coup d’un mandat d’arrêt selon WBGO, ou, selon d’autres sources, il est interdit de séjour– Charlie est là pour assurer le remplacement en urgence, dans ce contexte de très haut niveau malgré le jeune âge des participants. Charli se souvient en 2004 qu’il y avait des arrangements costauds (de Tadd Dameron, bien sûr): «J’ai répété un après-midi et c’est passé comme une lettre à la poste! Johnny Coles n’en revenait pas.»
Un début de réputation établie dans le jazz, et Redd Foxx, un célèbre animateur, l’engage dans un grand club du New Jersey, le Piccadilly, avec Hank Mobley, Walter Davis comme groupe maison pour accompagner les leaders de passage: Lou Donaldson, J.J. Johnson, Benny Green… C’est justement Benny Green (tb) qui lui propose l’engagement avec Dizzy Gillespie que Charlie accompagne régulièrement de 1953 à 1958, et qu’il retrouvera pas la suite sur scène et pour des enregistrements. De nombreux disques de 1954 à 1961 témoignent de cette collaboration soutenue, l’un des événements les plus fondateurs de la longue histoire artistique de Charlie Persip. Il fut en particulier membre du Big Band du Département d’Etat américain quand Adam Clayton Powell, Jr., l'époux d'Hazel Scott, demanda à Dizzy d’être l’Ambassadeur artistique des Etats-Unis dans le monde à partir de 1956-1957 (enregistrements: World Statesmen et Dizzy in Greece).
Après Dizzy, Charlie retourne étudier la musique à Juilliard pendant deux ans, en particulier la musique classique qu’il pratique et dont il a gardé le goût transmis par son père. En 1960, dans une soirée spéciale autour de la batterie organisée par une marque d’instrument de musique, Gretsch, au Birdland, c’est tout naturellement qu’il est l’un des batteurs vedettes retenus aux côtés d’Art Blakey, Philly Joe Jones et Elvin Jones. Car Charlie Persip, en dehors de ses qualités strictement instrumentale, est considéré comme l’un des meilleurs lecteurs parmi tous les batteurs de jazz. Il raconte d’ailleurs que c’est par défi, pour lutter contre l’image répandue des batteurs afro-américains qui seraient incapables de lire une partition qu’il s’est fait un devoir d’être le meilleur lecteur parmi les batteurs de jazz. Cette qualité lui a valu d’être engagé très fréquemment, même dans des orchestres de musique classique, et de très bien gagner sa vie comme il le rappelle, notamment avec le groupe d’Harry James où il est recruté sur la recommandation de Buddy Rich.
C’est aussi en 1960 qu’il enregistre son premier disque en leader, seul, pour le label Bethlehem, Charles Persip and the Jazz Statesmen, avec Freddie Hubbard (tp), Marcus Belgrave (tp), Roland Alexander (ts), Ronnie Mathews (p), Ron Carter (b). Comme en témoignent les enregistrements de cette période de 1953 à 1964, commence alors pour Charlie Persip une carrière intense où il joue tous les registres du jazz, avec une prédilection pour le bebop mais sans exclusive: Harry Sweets Edison, Harry James, Stan Kenton, Sonny Rollins, Gil Evans, Don Ellis, Dinah Washington, Big Joe Turner, Benny Golson, Lee Morgan, Hank Mobley, Eddie Chamblee, Louis Jordan, Tadd Dameron, Randy Weston, George Russell, Hal McKusick, Melba Liston, Joe Newman, Kenny Dorham, Red Garland, Curtis Fuller, Lionel Hampton, Sonny Stitt, Art Farmer, David Newman, Johnny Griffin, Cannonball Adderley, Roland Kirk, Johnny Coles, Gene Ammons, George Benson, Erroll Garner, Oliver Nelson, Charles Mingus, Ron Carter, Freddie Hubbard, Jimmy Smith, Eric Dolphy et John Coltrane, Gene Ammons,… Bref, en concert ou pour enregistrer, il fréquente beaucoup d’acteurs de premier plan de cet âge d’or du jazz de 1950 à 1965, et près de 200 disques de jazz en une douzaine d’années le rappellent. «Je ne sentais pas la fatigue…» se souvient Charli Persip dans son interview de 2004 car il se produisait parfois dans deux formations au cours de la même soirée.
Il a même accompagné Yves Montand, lors de sa tournée aux Etats-Unis, grâce en particulier à Norman Granz qui avait intercédé pour le passeport d’Yves Montand dont l’appartenance passée au Parti Communiste français posait quelques problèmes dans cette période de Guerre Froide. Norman Granz réunit l’orchestre pour Yves Montand qui joua six mois à New York puis se produisit sur la Côte Ouest, et Charlie Persip en était. Norman Granz essaya même d’en faire le batteur d’Ella Fitzgerald. Mais Charlie était aussi à cette période, comme il le raconte, pris dans un tourbillon entre drogue, voitures de luxe et vie débridée… Une grave hépatite le mit sur le flan plusieurs mois, le priva de ces opportunités, et lui colla une étiquette de junky, jamais favorable aux engagements. C’est l’Apollo Theater dont il devient le batteur titulaire pendant trois ans qui le remet en selle, avant qu’il ne rejoigne en 1966 le groupe du célèbre Billy Eckstine, «Mr. B.», aux côtés de Bobby Tucker (p) qui dirige l’orchestre. Charlie Persip reste sept ans avec le chanteur et quelques enregistrements pour Motown, Stax, Cobblestone témoignent de cette période de Mr. B. Pendant ces années, Charlie Persip profite de cette proximité avec Motown pour d’autres enregistrements, notamment avec les Four Tops.
Quand il cesse sa collaboration avec Billy Eckstine en 1973, Charlie Persip retourne à New York où il intègre le Collective Black Artists de Frank Foster et son groupe Loud Minority qui dura des années 1970 aux années 1990, avec, dans sa période 1972-74, Cecil Bridgewater, Marvin Peterson, Kenny Rogers, Stanley Clarke, Elvin Jones, Dee Dee Bridgewater, Gene Perla, puis plus tard en 1977-78 Virgil Jones, Joe Gardner, Charlie Persip, et bien d’autres. Dans ces années 1970, il côtoie Charles Greenlee, Roland Kirk, Frank Foster, Archie Shepp, Sam Rivers, mais les enregistrements se font beaucoup plus rares.
C’est dans cette fin des années 1970 qu’il fait la connaissance de Gerry LaFurn (tp, 1929-1988), qui dirige un big band et qui lui propose la codirection de son orchestre en raison de sa notoriété. Il y découvre Jack Walrath, Gary Smulyan, Bob Stewart, Bobby Porcelli, Cameron Brown… et l’orchestre prend le nom de «Superband». C’est l’occasion pour Charlie, en 1980, vingt ans après le premier enregistrement en leader, d’un nouveau disque en leader, Superband. Malgré sa rapide séparation d’avec Gerry LaFurn, Charlie, devenu Charli, poursuit ce projet de Superband dont rendent compte trois enregistrements en 1980, 1984, 1987 et quelques vidéos (ci-dessous). Le groupe est alors rebaptisé SuperSound et poursuit ses apparitions intermittentes sous la forme d’un collectif animé par Charli Persip, une sorte d’université de la scène pour nombre de musiciens.
La vocation pédagogique et la volonté de transmission se matérialisent dans une méthode intitulée avec humour «How Not to Play Drums: Not for Drummers Only». Charli Persip enregistre encore avec Randy Weston et Melba Liston en 1993, 35 ans après leurs premiers enregistrements, avec David Bubba Brooks en 1996 et Ken McIntyre en 2000, une manière de dire que le jazz est une histoire commune à toutes les générations du jazz avec un fil continu.
Durant les années 2000, c’est souvent avec le SuperSound qu’on le retrouve (cf. vidéos), même s’il a encore effectué quelques tournées en Europe en petite formation comme en 2004 en France grâce à Alain Dupuy-Raufaste du 23 au 26 juillet, à Paris au Sunset, au Festival de Foix à l’invitation d’Eric Baudeigne et à la Seyne-sur-Mer, Jazz au Fort Napoléon, invité par Robert Bonaccorsi. Dans cette tournée, il faisait partie du trio d'un revenant, Henry Grimes (b), dont nous avons retracé le parcours hors norme, et d'Onaje Allan Gumbs (p), deux musiciens qui l'ont devancé de quelques semaines dans la mort au cours de cette douloureuse année 2020 pour le jazz, l’Afro-Amérique, la vie artistique américaine et celle du monde.
Le message de Charli Persip, musicien virtuose et savant, est de toujours privilégier la musique, l’expression, les racines, la sensibilité sans démonstration de puissance ou de vitesse comme cela arrive souvent chez les batteurs. Son drive, son autorité rythmique comme son souci de toujours mettre en valeur le message de ses leaders, de transmettre le jazz de ses ancêtres, sont la raison de l’admiration de ses pairs. Il se définissait lui-même simplement et sans ambiguité: «I’m a jazz artist, Man!»
Dans son groupe aussi, il aimait que les musiciens soient de différentes origines géographiques, soient des femmes et des hommes, et se considérait comme un animateur de collectif plus que comme un chef d’orchestre par autorité, basant ses relations sur la confiance, l’égalité, l’échange et la démocratie entre les membres.
Charli Persip fêtait encore ses 90 ans le 20 juillet 2019 lors d’un concert-benefit organisé au National Black Theater d’Harlem, New York, entouré, parmi de nombreux invités, par une belle brochette de batteurs de plusieurs générations dont Andrew Cyrille, Jack DeJohnette, Jeff Tain Watts, Kenny Washington, Carl Allen, Eric McPherson, Nasheet Waits… Benefit car les dernières années, sa santé avait décliné, et il avait, comme beaucoup d’artistes de jazz, fait appel à la solidarité des amateurs de jazz, professionnels, pour pouvoir faire face aux coûts élevés de santé qui sont le drame commun des Américains qui ne sont pas milliardaires, et c’est la très grande majorité.
C’est sa fille, Jean Elliott, qui a annoncé sa mort. Des petits enfants et arrière-petits enfants lui survivent. Charli Persip est décédé au Mount Sinai Morningside de New York le dimanche 23 août 2020. Il avait 91 ans. Yves Sportis *
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VIDEOS par Hélène Sportis
DNC. Charli Persip, interviews, rappels de son livre How Not to Play Drums: Not for Drummers Only, sorti en 1987 et augmenté de The Warm-Up Exercise en 2003 (56 pages), DVD The Art of Brushes/Hudson Music sorti en 2007
1956. Charlie Persip, Date With Dizzy*, dir. John Hubley, Dizzy Gillespie, Sahib Shihab, Wade Legge, Nelson Boyd, Storyboard Production
NB: John Hubley, ancien animateur des Studios Disney puis UPA, avait perdu son travail en 1952 ayant refusé de donner des noms à la HUAC. Blacklisté, il crée Storyboard Production sans apparaître comme producteur au générique. Il a travaillé en animation sur le jazz et avec des musiciens de jazz : - The Adventures of an Asterisk*, (1957, Storyboard/Fondation Guggenheim/Prix à la Mostra de Venise), musique de Benny Carter et Lionel Hampton https://www.youtube.com/watch?v=_HIrGOG2KnA
- The Tender Game, (1958, Storyboard), musique Oscar Peterson, Herb Ellis, Ray Brown, Ella Fitzgerald, «Tenderly» *Source: Jazz in the Movies, David Meeker, Da Capo Press, New York, 1982, n°765, n°29, n°3276 www.guggenheim.org/blogs/findings/a-joyful-animated-mid-century-film-from-the-guggenheims-archives
1957. Charlie Persip, Dizzy Gillespie at Newport, Lee Morgan/Ermit Perry/Carl Warwick/Talib Daawud (tp), Melba Liston/Al Grey/Chuck Connors (tb), Ernie Henry/Jimmy Powell (as), Billy Mitchell/Benny Golson (ts), Pee Wee Moore (bar), Wynton Kelly/Mary Lou Williams (p), Paul West (b), «Dizzy’s Blues», «Carioca», «Zodiac Suite», Newport, RI, 6 juillet
1957. Charlie Persip, Dinah Washington Sings Fats Waller, Eddie Chamblee, Benny Golson, Hal McKusick, Sahib Shihab, Jerome Richardson, Frank Wess, Charles Davis (s), Jack Wilson, Patti Bown (p), Jimmy Cleveland, Rod Levitt, Melba Liston, Julian Priester, Chauncey Welsch, Sonny Russo (tb), Johnny Coles, Ray Copeland, Reunald Jones, Joe Newman Quartet, Ernie Royal, Doc Severinsen, Charlie Shavers, Clark Terry (tp),Richard Evans (b), Freddie Green, Sebastian Muro (g), Wesley Landers (perc), «Christopher Columbus»
1957. Charlie Persip, Sonny Side Up, Dizzy Gillespie, Sonny Stitt, Sonny Rollins, Ray Bryant, Tommy Bryant, «After Hours»
1957. Charlie Persip, Dizzy Atmosphere, Lee Morgan (tp), Al Grey (tb), Billy Mitchell (ts), Billy Root (bar), Wynton C. Kelly (p), Paul E. West (b), «Whisper Not»
1958. Charlie Persip, Art Farmer & Hal McKusick Quintet, Barry Galbraith (g), Bill Evans (p), Milt Hinton (b), «You're My Thrill»
1958. Charlie Persip, Modern Jazz Sextet, John Lewis (p), Dizzy Gillespie (tp), Sonny Stitt (as), Percy Heath (b), Skeeter Best (g),
1959. Charlie Persip, Sweetenings, Harry "Sweets" Edison (tp), Jimmy Forrest (ts), Jimmy Jones, Kenny Drew (p), Joe Benjamin, John Simmons (b)
1960. Charlie Persip, Ernestine Anderson, Moanin' Moanin' Moanin’, Hank Jones (p), Billy Mitchell, Charlie Fowlkes, Frank Foster, Frank Wess, Marshall Royal (s), Al Grey, Benny Powell, Henry Coker (tb), Ernie Royal, Joe Newman, Nick Travis, Snooky Young, Thad Jones (tp), Milt Hinton (b), «Moanin’ Low»
1961. Charles Persip and The Jazz Statesmen, Ron Carter (b), Ronald Mathews (p), Roland Alexander (ts), Freddie Hubbard, Marcus Belgrave (tp), «Soul March», «Right Down Front», «The Song is You»
1961. Charlie Persip, The Warm Sound, Johnny Coles Quartet, Peck Morrison (b), Kenny Drew (p), «Room 3», «Where», «Come Rain Or Shine», «Hi-Fly», «Pretty Strange», «If I Should Lose You»,
1961. Charlie Persip, Gretsch Drum Night at Birdland Vol.2, solo’s «Tune Up» & «A Night in Tunisia» & Drum Ensemble (Charlie Persip Topics), «Tune Up : Finale» avec Art Blakey, Elvin Jones, Philly Joe Jones
1961, Charlie Persip, We Free Kings, Roland Kirk (fl,voc), Hank Jones (p), Wendell Marshall (b), «You Did It, You Did It»
1962. Charlie Persip, Soul Summit, Jack McDuff (org), Gene Ammons, Sonny Stitt (ts), «Shuffle Twist»
1962. Charlie Persip, Where? Ron Carter, Eric Dolphy (bcl), Mal Waldron (p), George Duvivier (B), «Rally», «Where»
1965. Charlie Persip, Just Jazz, Benny Golson, Eric Dolphy (as), Freddy Hubbard (tp), Wayne Shorter (ts), Bill Hardman, Curtis Fuller, Grachen Moncur (tb), Bill Evans (p), Ron Carter (b), «Walkin’»
1985. Charli Persip SuperBand, In Case You Missed It, Bobby Watson, Monty Waters (as), Fred Houn (bar), Alan Givens, Orpheus Gaitanopoulos, Bill Saxton (ts), Clarence Banks, David Graf, Jason Forsythe (tb), Ambrose Jackson, Eddie J. Allen, Frank Gordon, Ron Tooley, Jack Walrath (tp), Carl Kleinsteuber (tu), Richard Clements (p), Anthony Cox (b), Eli Fountain (perc), «Willow Weep For Me», «In Case You Missed It»
1987. Charli Persip SuperBand, Live at Lake George Jazz Weekend, New York
1993. Charli Persip, Randy Weston-Melba Liston Volcano Blues, «Blues For Strayhorn», Talib Kibwe, Hamiet Bluiett, Teddy Edwards (s), Benny Powell (tb), Wallace Roney (tp), Johnny Copeland, Ted Dunbar (g), Jamil Nasser (b), Neil Clarke, Obo Addy (perc)
2008. Charli Persip, interview de Nabaté Isle, octobre
2009. Charli Persip, Ron Jefferson, The John Louis Show
2010. Charli Persip, Litchfield Jazz camp, CT
2011. Charli Persip raconte… Miles Davis, Thelonious Monk, Kenny Clarke, Dizzy Gillespie, prod. Jazzleadsheets, présentation de son livre How Not to Play Drums
2007. Charli Persip SuperSound, Live at Minton’s Playhouse, Harlem, NYC, 4-5 mai
2014. Charli Persip, «You Came From Out Of Nowhere», «Simone», Ginny’s Supper Club, Harlem, NYC, 12 Juillet
2018. Charli Persip SuperSound, 89e anniversaire et collecte de fonds, «Double Visions» (comp/arr James Zeller), The Jazz Exchange-Harlem, NYC, 21 août
2019. Charli Persip SuperSound Big Band, 90e anniversaire et collecte de fonds, National Black Theatre, Harlem, NYC, 20 juillet
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