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Stanley Cowell

17 déc. 2020
5 mai 1941, Toledo, Ohio - 17 décembre 2020, Dover, Delaware
© Jazz Hot 2020

Stanley Cowell, pendant le sound check au 11e Nîmes International Jazz Festival, 22 juillet 1986 © Ellen Bertet
Stanley Cowell, pendant le sound check au 11e Nîmes International Jazz Festival, 22 juillet 1986 © Ellen Bertet

Stanley COWELL

Bright Passion / Brilliant Circles*


Music Inc.: Stanley Cowell, Charles Tolliver, Cecil McBee, Jimmy Hopps, Strata-East


Stanley Cowell est parti dans la tourmente de cette horrible année 2020 qui restera comme un tsunami sur les libertés et un désastre pour la culture et le jazz en particulier, sa scène et sa mémoire à travers ses anciens enfermés, décimés dans l’anonymat d’une société perdue dans une peur irrationnelle manipulée par les apprentis sorciers de l'oligarchie. 
Stanley Cowell est cet incroyable pianiste capable de casser une corde de Steinway et de s’en amuser savamment –concert au Forum des Halles dans les années 1990– ou de jouer un thème entier avec sa seule main gauche, en référence à Bud Powell et au défi tatumesque. Cet esthète d’une grande gentillesse, un éternel étudiant et pourtant un artiste accompli, un homme décidé qui fonda le label autogéré Strata-East avec Charles Tolliver (Jazz Hot n°677), vient de disparaître, trop jeune car encore actif et brillant à 79 ans. Il a été également un éminent professeur dans le cadre de diverses institutions, Amherst College, Massachusetts (1973-75), du Lehman College, New York (1981-2000), de Rutgers-l’Université d’Etat du New Jersey dans les années 2000. Cette activité, qui occupa une partie importante de son temps, lui vaut d'ailleurs une notoriété particulière –bienveillance, calme et fermeté– et une admiration réelle parmi les musiciens de jazz.
Il réunissait dans sa personne et dans son expression l’attachement aux racines les plus profondes et à la modernité, toujours d’une extrême originalité, par la multitude de ses inspirations, par une curiosité universelle qui transpirait de tout son être, malgré la réserve naturelle du savant et l’élégance de l’artiste.
Stanley était un pianiste d’une virtuosité impensable, un compositeur original toujours ancré sur les fondamentaux du jazz. Il était un pédagogue hors pair, un Messenger de l'histoire du jazz et de la musique en général car il connaissait les grandes traditions musicales, classiques, modernes ou contemporaines de l'Europe, de l'Amérique et restait curieux des traditions africaines et asiatiques.
Il était également un militant actif de l’indépendance économique et artistique du jazz, de l’égalité de l’Afro-Amérique, de la dignité en général, un de ces hommes universels et complets, un homme des Lumières, et le monde paraît encore plus sombre depuis que Stanley l’a quitté, lui et quelques autres indispensables en cette année 2020, l'une des pires de l'histoire culturelle de l'humanité, même si bien peu prennent conscience de l'ampleur des dégâts.


* «Bright Passion» et «Brilliant Circles» sont deux
compositions de Stanley Cowell.



Hommage préparé par Hélène Sportis, Jérôme Partage, Mathieu Perez, Ellen Bertet et Yves Sportis

Avec la participation des ami(e)s-artistes qui ont longuement témoigné et la contribution
de Todd Barkan pour les affiches du Keystone Korner de San Francisco
Photos par Ellen Bertet et X by courtesy of Akira Tana et Stanley Cowell

© Jazz Hot 2021


Stanley est né à Toledo, dans le Middle-West, sur le Lac Erié, au sud de Detroit (90 km) et à l’est de Chicago (400km), deux cités de première importance pour le jazz et l'Afro-Amérique, en particulier pour la longue lutte des Afro-Américains pour la conquête de leurs droits civiques. Il y vit jusqu’à ses 17 ans dans une famille tournée vers la musique où la mère, Willie Hazel (Lytle) chante, le père, Stanley, Sr., joue du violon et du piano. Les parents tiennent un motel où viennent en particulier nombre de musiciens de passage en raison de la ségrégation. Trois sœurs, deux plus âgées, Mary et Dolorès, et une plus jeune, Esther, ont toutes également étudié le piano, et une nièce est musicienne professionnelle. Pour comprendre la genèse d’une telle personnalité et de son œuvre, il est indispensable de reprendre les dialogues que nous avons eus dans Jazz Hot à plusieurs moments de son parcours (n°252-1969, n°586-2001, n°Spécial 2002, n°631-2006): «J’ai étudié la musique avant même d’avoir atteint l’âge de 4 ans. A trois ans, mes sœurs m’avaient déjà enseigné pas mal de choses au piano.»

Toledo est aussi la ville de naissance d’Art Tatum qui a en effet joué un rôle majeur comme il le relate en détail dans le Jazz Hot Spécial 2002, où Stanley procède à une analyse fouillée du style d’Art Tatum: «Art Tatum est venu à la maison une fois, en 1947, j’avais 6 ans. Mon père lui avait demandé de jouer pour moi. Art a répondu qu’il préférait que je joue le premier.[…] Art a joué "You Took Advantage of Me”. C’est la seule fois où j’ai vu Art Tatum jouer live.[…] J’essaie d’ajouter une nouvelle transcription de Tatum à mon répertoire chaque année.» disait-il en 2001. 

Si la famille donne une idée d’un cadre d’apprentissage exceptionnellement favorable, ce n’est pas pourtant un simple académisme: «Mon père jouait du violon. Il accompagnait les prédicateurs ambulants et jouait avec eux au coin des rues. […] Il jouait des hymnes, de la musique religieuse pendant que le reste de la famille écoutait et chantait.» Dans Jazz Hot n°586, en 2001, il se souvient: «Quand j’ai eu 12 ans, une tante m’a emmené visiter diverses églises de notre communauté. Je préférais l’Eglise All Saints Episcopal, la meilleure pour le contenu musical et la brièveté de l’office.» Dans Jazz Hot n°631, en 2006, il confirme: «J’ai été l’organiste et un temps le directeur de la chorale dans une église épiscopale quand j’étais adolescent. Les cloches des églises, les chœurs, les tambourins, les pianos et les claquements de mains se mélangeaient et se fondaient en une expérience sonore. Cette expérience peut m’avoir entraîné à inclure de l’improvisation dans les préludes, interludes et conclusions.[…]»

Moi à 8 ans en 3e année à Crossing Guard © photo X by courtesy of Stanley Cowell
Moi à 8 ans en 3e année à Crossing Guard © photo X by courtesy of Stanley Cowell (parue dans Jazz Hot n°586)

A 14 ans (c. 1955), en surdoué, il participe déjà à des concerts de jazz avec le Toledo Youth Orchestra; il écoute Erroll Garner, Hampton Hawes, Count Basie, Lionel Hampton, et parmi ses premiers disques, on trouve ceux d’Ahmad Jamal et de… Don Shirley, cette légende afro-américaine du piano classique qui, en dehors d’avoir étudié en Union soviétique dans les années 1930, connut la célébrité pour avoir été l’un des trois pianistes-concertistes  (avec Arthur Rubinstein et Sviatoslav Richter) invité en soliste à la Scala de Milan pour interpréter George Gershwin. Un excellent film, Green Book (Peter Farrelly, 2018) relate la réalité du quotidien d’un grand pianiste classique afro-américain dans les Etats-Unis d’alors, confronté à la dure réalité du racisme du Sud et pas seulement. Don Shirley eut donc une carrière double, classique mais aussi joua en récital sur les grandes scènes américaines la musique populaire de ses racines, opérant une synthèse curieuse et passionnante entre culture populaire et apprentissage académique de haut niveau, alliant aisance rythmique et un toucher classique d’une exceptionnelle beauté dans la relecture de standards, de thèmes du jazz et de la musique populaire.

On s’attarde sur ces inspirations pianistiques de Stanley Cowell –Art Tatum, Bud Powell, Erroll Garner, Hampton Hawes, Ahmad Jamal et Don Shirley– pour approcher l’excellence pianistique de Stanley Cowell, un pianiste phénoménal, qui n’arrêta pas sa curiosité à ces seuls monuments du clavier comme le bel enregistrement We Three, avec Buster Williams et Freddie Waits, nous le dit (en référence à un autre génie du piano: Phineas Newborn), et fit montre souvent d’une éblouissante expression, qui lui appartient en propre car il a un style identifiable. Il ne perd jamais le fil d’un langage jazz enraciné, d’une poésie aérienne («Sienna: Welcome to this New World», par exemple parmi beaucoup d’autres œuvres magistrales, dans le disque Games, SteepleChase). Stanley Cowell appartient donc à cette branche si riche du piano jazz américain depuis l’origine où la virtuosité n’est même pas une éventualité: elle est constitutive de l’expression, comme on peut le dire pour Django Reinhardt et de sa tradition.

Pour la culture classique occidentale, Stanley puise dans le XIXe-XXe siècle et précisément la suite française de compositeurs originaux: Claude Debussy-Erik Satie-Francis Poulenc-Darius Milhaud-Maurice Ravel, mais aussi l’école de Vienne: Alban Berg, Arnold Schoenberg et Anton Webern qu’il intègre dans sa synthèse expressive. Cela prépare également sa curiosité pour l’une des recherches du jazz qui apparaît à son adolescence, le free jazz dans sa version originale américaine, avec Cecil Taylor sur le plan pianistique, première évolution vers la musique contemporaine d’un musicien né dans le jazz, mais aussi Ornette Coleman, Eric Dolphy, à la fin des années 1950, dans un temps de grande curiosité, de rencontres artistiques et de synthèses, parfois de systèmes, comme nous le disaient déjà le Third Stream, le MJQ de John Lewis (Jazz Hot n°486), la Musique sacrée de Duke Ellington et bien d’autres expérimentations dont le jazz a été le facteur commun, le terrain central, le creuset jusqu’au free jazz. Cette effervescence ne peut se comprendre sans le contexte social et politique, la lutte pour les Droits civiques et autres expérimentations d'alternatives. Strata-East est une illustration, une traduction dans le réel de ce bouillonnement d'idées. Stanley théorise ces liens dans son enseignement, nous pouvons l'écouter dans la vidéo de 2013 (cf. vidéographie plus bas).

Mais il ne faut pas oublier l’autre terreau essentiel de Stanley: le père et son violon jouant des hymnes religieux et le blues, l’autre facette omniprésente dans le jazz de son époque de croissance, à travers aussi bien tous les classiques du jazz, de Louis Armstrong à Count Basie en passant par Duke Ellington, jusqu’à Charlie Parker et Dizzy Gillespie si important sur le plan rythmique dans l'évolution du jazz d'après-guerre. Il note également que tous les musiciens de sa génération font partie de groupes de rhythm & blues: «J’en ai fait aussi. Cela devrait faire partie du bagage musical, du background de n’importe quel musicien de jazz.» Detroit et Chicago, non loin de là, sont aussi des Capitales du blues et du rhythm and blues, de la musique religieuse et du jazz.

Le jeune Stanley a découvert grâce à l’exemple de John Coltrane une synthèse possible entre toutes ses curiosités, ses références, ses racines, son besoin de modernité propre à toutes les jeunesses, les recherches aux multiples exigences aussi bien savantes que techniques, et avec quelques autres musiciens contemporains aux recherches similaires, il va constituer –selon nous– la branche du jazz la plus authentique de sa génération, capable de réinventer, de préserver et de transmettre le jazz aux futures générations sans le dénaturer, sans compromission, sans complaisance pour l’industrie musicale de masse, omnipotente déjà, destructrice après 1965. L’excellence de son expression artistique et la conviction afro-américaine, toujours aussi miraculeuse pour l'authenticité de la création, ont ainsi continué d’affirmer l’esprit du jazz avec générosité, modernité et un enracinement toujours réaffirmé, malgré l’air du temps et la pression de la société planétaire de consommation et de modes.

Car Stanley Cowell est ce qu’on appelle «une conscience politique élevée»:«
Au début de l’esclavage aux Etats-Unis, la musique faisait partie intégrante de la culture que l’on peut appeler afro-américaine. N’oubliez jamais que la musique est la seule forme de cette culture que la population de couleur, aux USA, a pu conserver intégralement.[…] Nous n’avons pas cessé de pratiquer, de cultiver, de garder précieusement les différents rythmes en tapant dans nos mains, en dansant avec tout le corps, en chantant. Ma conviction absolue est que, si vous oubliez les racines, les bases, vous ne ferez jamais de la musique afro-américaine authentique.» Quand il dit ces mots à Jazz Hot, c’est en 1969 à Paris, Martin Luther King, Jr. vient aussi d’être assassiné en 1968, et le principal de son parcours est encore devant lui, notamment le label Strata-East Records, créé en 1971, à New York, avec Charles Tolliver.

C’est en 1957, à 17 ans, selon son récit, qu’il devient musicien professionnel, et qu’il fait ses premiers pas sur scène avec Vernon Martin, un ami contrebassiste de Toledo, dans un style proche de ce que jouaient Bill Evans et Scott LaFaro d'après ce qu'en relate Stanley Cowell. Cette association a duré jusqu’à 1962 quand Vernon, plus âgé, a rejoint Roland Kirk à New York. Dans cette fin des années 1950, il croise la route de Yusef Lateef et Roland Kirk, probablement par l’entremise de Vernon Martin, son aîné.


Stanley Cowell, Connie Hendricks (voc), Dean Austin (dm), debout Vernon martin (b), 1960 © photo X by courtesy of Stanley Cowell, parue dans Jazz Hot n°586
Stanley Cowell, Connie Hendricks (voc), Dean Austin (dm), debout Vernon Martin (b), c. 1960
© photo X by courtesy of Stanley Cowell, parue dans Jazz Hot n°586

Entre 1958 et 1962, il étudie à l’Oberlin College, dans l’Ohio et, pendant cette période, se rend à New York pour la première fois. Au cours de la troisième année, il voyage en Europe, et sa curiosité musicale le dirige entre autres curiosités à l’Académie Mozart de Salzbourg, en Autriche, pour un séjour prolongé. De retour à Oberlin College, il valide ses diplômes de piano et de composition. Il obtient ensuite une bourse à Wichita au Texas pour un séjour assez bref interrompu pour un «désaccord» sur son programme musical désavoué: «Tree Little Feelings pour brass choir et rhythm section» de John Lewis/MJQ, se souvient-il avec une rancune certaine.

Il quitte alors l’université pour New York où il accompagne Roland Kirk entre autres. Puis sa personnalité –un éternel étudiant– reprend le dessus, et il se rend à l’Université de Californie pour étudier la composition où il s’entend dire par un enseignant que sa composition «Effi», du nom de sa première épouse, enregistrée avec Max Roach et Bobby Hutcherson, est «banale». S’il ne garde pas un bon souvenir de cette période et de la Californie, il a pu jouer avec Curtis Amy et Ray Crawford.

Il retourne alors à l’Université du Michigan en 1965 où il doit faire valider une maîtrise de piano. Il joue dans un club local, le Town Bar, avec Roland Brooks (b), Danny Spencer (dm) et Charles Moore (tp). C’est par Charles Moore qu’il intègre The Artist Workshop, un groupe d’artistes dont fit partie le poète John Sinclair. Ce collectif est à l’origine de la formation du Detroit Contemporary Five (avec Leon Henderson, ts, le frère de Joe, Kirk Lightsey, p, Kenny Cox, p) qui devient The Contemporary Jazz Quintet. Stanley Cowell gravite à Detroit, autour de ces musiciens jusqu’en 1966, et y intègre sans aucun doute beaucoup de ce background de luttes sociales, politiques et culturelles qui font la personnalité originale de Detroit dans l'histoire afro-américaine, et la tonalité particulière des nombreux talents musicaux qui y naissent (cf. Jazz From Detroit, Mark Stryker, 2019).

Puis il quitte Detroit, son diplôme en poche, pour New York et, en 1966, sous le nom de Marion Brown, il enregistre Three for Shepp, chez Impulse!, où il partage le clavier avec Dave Burrell (cf. Jazz Hot n°534), puis Why Not? chez ESP, avec Rashied Ali (dm) et Norris Jones (b). Il côtoie Archie Shepp, l’occasion d’expérimenter le free de ce temps où l’énergie est torrentielle : «Il y avait longtemps que je n’avais pas joué avec une telle intensité. Nous avons improvisé comme des fous.» se souvient-il à propos d’une rencontre at home avec Archie shepp et Sunny Murray. Il joue la musique pour une pièce de théâtre écrite par Archie Shepp, intitulée June Bug Graduates Tonight, représentée à New York. Il croise aussi régulièrement la route de Pharoah Sanders en jam chez lequel il trouve justement cette alchimie réussie entre racines, spiritualité et modernité qu’il recherche.

Stanley expérimente Miles Davis en 1967 à l’époque de ses expériences de claviers et d’électricité, dans des duos de pianos avec Chick Corea, et se souvient: «Mon problème cependant, avec ce groupe, provenait peut-être de ma tendance à trop jouer derrière le soliste, à faire un accompagnement trop substantiel. […] J’ai tant joué en soliste ou avec un trio. Je n’avais pas à accompagner, j’étais le soliste.» Le constat est le même que pour John Coltrane, George Coleman, Sonny Stitt… La musique de Miles s’accommode mal des leaders aux expressions torrentielles, aux leaders alternatifs; le leader, c’est Miles…

1968. Max Roach, Members, Don't Git Weary



Stanley intègre la formation de Max Roach pour plus de deux années déterminantes (1967-69), un artiste et un personnage qu'il honorera sa vie durant, un groupe où il bénéficie de l’enseignement musical mais plus largement humain et politique du grand batteur, avec trois enregistrements selon son récit bien qu'un seul semble disponible en disque (Members Don't Git Weary, chez Atlantic, de 1968). Un autre aurait été réalisé en live (Berkeley Jazz Festival) avec Abbey Lincoln, Gary Bartz, Charles Tolliver, Reggie Workman. En 1968, Stanley figure également sur le premier enregistrement de Gary Bartz en leader (Another Earth/Libra), de Jack DeJohnette (Complex), de Charles Tolliver (The Ringer) et sur trois enregistrements de Bobby Hutcherson chez Blue Note (Spiral, Now, Medina) en 1968-69. C'est une nouvelle génération qui construit le futur du jazz.

Dès cette époque (1969), Stanley Cowell prend conscience du rôle négatif dans le jazz de l’industrie de la musique: «Il y a un véritable complot dans l’industrie de la musique […] pour pousser un certain type de musique au détriment d’un autre.[…] Les artistes doivent se grouper et apprendre à penser comme des hommes d’affaires mais aussi aussi comme des gens qui veulent sauver leur patrimoine artistique.» remarque-t-il dans le Jazz Hot n°252En 1969, il voyage en Europe et en France avec Bobby Hutcherson et Stan Getz. On peut le découvrir dans une document de l'INA au côté d’un Stan Getz hilare et de Jack DeJohnnette en train de dresser le fond sonore et le cadre d’un défilé de mode pour le couturier Pierre Cardin (cf. la vidéographie, année 1969). A Paris, où il multiplie les rencontres, il croise avec curiosité la route de nombreux musiciens français, Jean-Luc Ponty, Maurice, Vander, Georges Arvanitas, et d'autres qu'il évoque dans son interview. C'est l’occasion en effet de sa première interview dans Jazz Hot, et c'est aussi l'époque d'une autre vague d'installation d'artistes afro-américains à Paris (l'Art Ensemble of Chicago, le regretté Bobby Few qui vient également de nous quitter et quelques autres…). C'est l'après 1968 à Paris et les idées de liberté sont en effervescence, et pas seulement en France, à un point inimaginable en 2020-21, et cela se traduit en particulier dans la sphère artistique qui continue d'inventer, d'imaginer en marge de la consommation de masse qui se développe et contre le pouvoir sous toutes ses formes. Les unes et les articles de Jazz Hot en particulier nous le racontent… Comme les vidéos, les archives de Jazz Hot documentent abondamment cette période, il faut s'y référer.

Stanley Cowell, Charles Tolliver, Cecil McBee, Jimmy Hopps, le Music Inc. à l'origine du Label Strata-East © Photo Wallace Hewitt, c. 1970-71 (by Courtesy of Stanley Cowell, parue dans Jazz Hot n°586)
Stanley Cowell, Charles Tolliver, Cecil McBee, Jimmy Hopps, le Music Inc. à l'origine du Label Strata-East 
© Photo Wallace Hewitt, c. 1970-71 (by Courtesy of Stanley Cowell, parue dans Jazz Hot n°586)


C’est avec ce type de réflexions que Stanley Cowell et Charles Tolliver créent en 1971 le label Strata-East à la suite d’une discussion avec le trompettiste Charles Moore et le pianiste Kenny Cox, fondateurs de la Strata Corporation, une organisation politiquement et socialement engagée (cf. Le récit de Stanley dans Jazz Hot n°586 et le disque de Charles Mingus-Jazz in Detroit/Strata Concert Gallery). Detroit entretient depuis la Seconde Guerre une vraie réflexion politique alternative aux Etats-Unis (cf. Jazz Hot Roots & Words), en particulier fondée sur la quête des Droits civiques, également en développant une vraie alternative dans le domaine social et dans l'organisation, l'économie du secteur artistique. Nous évoquons régulièrement cette dimension essentielle du jazz dans de nombreuses chroniques de disques (d'Erroll Garner et Martha Glaser à propos des rééditions Octave chez Mack Avenue, un label de Detroit, à Christian McBride, The Movement Revisited en passant par Charles Mingus-Jazz in Detroit) et de films récemment (Detroit de Kathryn Bigelow et d'autres films ou documentaires évoquant cette ville) ou à l'occasion de disparition d'artistes (Geri Allen) ou acteurs du jazz, de la littérature et de l'Afro-Amérique (James Baldwin). Le label Strata-East tire donc directement son nom de la nébuleuse Strata de Detroit, et avait pour mission de promouvoir la musique en toute liberté dans une forme coopérative. Charles Tolliver et Stanley Cowell en étaient les administrateurs, et Charles Tolliver a fait perdurer l’organisation jusqu’à nos jours, sans jamais perdre le fil de l'amitié avec son frère d'âme, Stanley.

Les premiers enregistrements ont proposé en 1971-72 le big band de Music Inc. et deux volumes Live at Slugs’ du big band animé par Charles Tolliver (enregistrés
 partiellement en 1970), puis In the World de Clifford Jordan. En 1973, le M’Boom Re:Percussion de Max Roach, Izipho Zam de Pharoah Sanders, Zodiac de Cecil Payne avec Wynton Kelly, Kenny Dorham, Wilbur Ware et Al Tootie Heath, Rhythm X de Charles Brackeen, Glass Bead Games de Clifford Jordan, Capra Black de Billy Harper sont venus confirmer ce cercle d'amitiés politiques et culturelles. En 1974, Live at the Loosdrecht Festival de Charles Tolliver, Winter in America de Gil Scott-Heron et Brian Jackson, Musa: Ancestra Streams de Stanley Cowell, Live in Tokyo de Charles Tolliver, Two in One de Charlie Rouse, Earth Blossom de The John Betsch Society (cf. Jazz Hot n°686), Mutima de Cecil McBee (cf. Jazz Hot n°482, n°581, n°607), Long Before Our Mothers Cried de Sonny Fortune (cf. Jazz Hot n°665), One for Me de Shirley Scott avec Billy Higgins et Jimmy Hopps, Genesis de Charles Sullivan avec Stanley Cowell, Dee Dee Bridgewater, Onaje Allan Gumbs décédé lui-aussi en 2020, Sonny Fortune, Billy Hart, et beaucoup d’autres artistes du jazz connus et moins connus jusqu’à 1980, une riche production qui permet au jazz de culture de se perpétuer. Dans ces années 1970, un autre disque de Stanley Cowell, en 1976, Regeneration, Hells Bells de John Hicks en 1980 et The New York Bass Violin Choir avec Milt Hinton, Ron Carter, Sam Jones, Bill Lee, Harold Mabern, Sonny Brown, George Coleman, Lisle Atkinson et Michael Fleming. toutes ces productions attestant malgré l'indépendance et des moyens limités, un élargissement du cercle artistique à un plus grand nombre de musiciens. Une sorte de label-manifeste, y compris dans son esthétique graphique et sa présentation, qui illustrait l’esprit de ces temps combatifs et imaginatifs malgré le rouleau compresseur de la société de consommation de masse et une dérive progressive des médias, même spécialisés, vers les musiques de modes, subventionnées et/ou de grande consommation. Ces enregistrements de Strata-East ont été réédités dans les années 1990 en CDs et grâce à l'énergie de ses fondateurs, la trace en reste vive, y compris parmi les musiciens.

Percy Heath, Stanley Cowell, Jimmy Heath, Akira Tana, c. 1980 © photo X by Courtesy of Akira Tana


Percy Heath, Stanley Cowell, Jimmy Heath, Tony Purrone, Akira Tana, c. 1980
© photo X, Coll. Akira Tana by Courtesy of Akira Tana


Parallèlement, en 1972, Stanley Cowell, toujours aussi actif, avait développé un projet collectif de pianistes, le Piano Choir, avec Nat Jones, Hugh Lawson, Harold Mabern, Danny Mixon, Sonelius Smith, Webster Lewis, enregistré sur un double album, Handscapes, chez Strata-East en 1973, et avec un second volet, Handscapes 2, en 1975, avec Ron Burton (p) 
et aux percussions Mtume, Jimmy Hopps, John Lewis  qui se joignent au groupe. Cet ensemble produit un troisième enregistrement en 1994, Handscapes ’95, autoproduit. 

Affiche The Heath Bros. with Stanley Cowell, Keystone Korner, San Francisco, 13-18 février 1979 © Keystone Korner by courtesy of Todd Barkan


Affiche The Heath Bros. with Stanley Cowell,
Keystone Korner, San Francisco, 13-18 février 1979
© Keystone Korner by courtesy of Todd Barkan


En 1973, Stanley Cowell a encore enregistré un duo avec Dave Burrell, Questions and Answers, pour un label japonais, Trio Records. Dave Burrell en raconte les circonstances –une tournée malheureuse au Japon qui laissait Stanley Cowell sans un dollar pour rentrer aux Etats-Unis, et un label japonais très heureux de l'aubaine.

De 1973 à 1983, Stanley Cowell participe régulièrement aux groupes des Heath Brothers (Jimmy, Percy et Al Tootie), une sorte de longue amitié féconde multidimensionnelle, avec une traduction discographique consistante (cf. discographie), une dizaine de disques, prolongée en 1997 par un dernier album, As We Were Saying…, chez Concord.



Les années 1970 sont très actives et productrices, très alternatives (le mouvement des lofts à New York et pas seulement) avec une énergie pour défendre un esprit du jazz qui contraste avec la situation objective d’une musique en perte de vitesse car en perte d'indépendance sur le plan économique, discographique et des scènes. Le dernier quart du XXe siècle est le moment où les grandes compagnies, les majors, absorbent la plupart des labels indépendants historiques (Blue Note, Prestige, Atlantic…), avec un aspect positif, les rééditions en masse sur le nouveau support  (compact disc) des productions des labels indépendants absorbés qui renouvellent la mémoire des amateurs, même si les profits n'en vont pas souvent souvent au soutien du jazz de culture, en dehors de quelques aventures particulières comme Strata-East et Norman Granz (Pablo). Quelques labels indépendants, plutôt européens, comme SteepleChase, Black & Blue, Marge, Criss Cross profitent de l'exportation des artistes de jazz en Europe. Autre conséquence négative, la perte progressive de la liberté de création, comme c'est aussi le cas pour les festivals qui développent beaucoup de scènes dans le monde, la plupart subventionnées, qui dans un premier temps vont promouvoir un jazz de qualité (le goût des créateurs de festivals) avant de devenir des scènes de la musique de masse (le goût des technocrates de la culture apparus dans les années 1980 et la corruption des politiques).

Les années 1970 ont été cependant fertiles pour Stanley Cowell avec d’autres belles rencontres immortalisées sur disques, comme Oliver Nelson (1971), Arthur Blythe (1979), Roy Haynes (1977), Richard Davis (1977), Jimmy Owens (1978), Marion Brown (1975-78), Art Pepper (1978-80), George Russell (1978), Bridgewater Brothers (1977-78), et bien entendu Charles Tolliver à de multiples reprises. 
Il y a le goût de l’expérimentation chez Stanley Cowell, et il participe en 1975 à l’enregistrement d’un thème, «Placements», pour piano et cinq percussionnistes, composé par Talib Rasul Hakim, de son nom de naissance Stephen Chambers, le frère  de Joe Chambers, un autre compagnon de route de Stanley, et qui a été édité sur le disque New American Music, Volume 3 (Talib Rasul Hakim/William Bolcom/Howard Swanson/Frederic Rzewski), Folkways Records 33903. 

1969. Stanley Cowell, Blues for the Viet Cong

Le parcours de Stanley Cowell est aussi celui d’un leader dont la discographie s’est construite avec régularité et cohérence. Commencée à Londres les 5-6 juin 1969 par un disque pour le label Black Lion (Travellin’ Man) avec Steve Novosel (b) et Jimmy Hopps (dm), et un «Blues for the Viet Cong» (le titre de l'édition Arista-Freedom) en pleine guerre du Viêt-Nam qui marque les mémoires, elle se poursuit à l’automne (25 septembre 1969) à New York avec Brilliant Circles, toujours pour Alan Bates, le producteur de Black Lion, et un orchestre de haute volée: Woody Shaw (tp, mar), Tyrone Washington (ts, fl, cl, tam, mar), Reggie Workman (b), Joe Chambers (dm), Bobby Hutcherson (vib).

Stanley enregistre en 1972 Illusion Suite avec Stanley Clarke et Jimmy Hopps chez ECM et, en dehors des productions pour Strata-East déjà citées, c’est chez Galaxy que Stanley Cowell développe sa musique dans les années 1970 avec quatre disques (Waiting for Moment, Talkin’ ’bout Love, Equipoise, New World).

Dans les années 1980, sa production plus rare est publiée sur divers labels, sans doute en raison d'une carrière d’enseignant et d'un travail de compositeur qui prend le pas sur la création discographique et la scène, un choix de Stanley. Il enregistre cependant plusieurs disques en sideman pour le guitariste Larry Coryell et trois disques pour le tromboniste J.J. Johnson. 

C'est au  cours de ces années 1980 que se forme un excellent groupe de tournée avec Stanley Cowell, Billy Harper (Jazz Hot n°658), Sonny Fortune (Jazz Hot n°665), Cecil McBee (Jazz Hot n°482n°581n°607), Billy Hart (Jazz Hot n°624qui partagent beaucoup d'options, artistiques et philosophiques depuis l'aventure Strata-East. Les «Great Friends» tournent dans le monde et enregistrent deux disques. Au cours de ces années, Stanley Cowell propose plusieurs hommages à Art Tatum, son célèbre devancier dans la ville de Toledo en particulier qui lui a spécialement commandé des œuvres pour ces occasions, et le soutient dans sa carrière. Il semblerait qu'une édition phonographique existe de cet hommage à Tatum chez Stanco Publishing Co. (la maison d'édition de Stanley Cowell), en 1988, mais elle ne paraît pas avoir été diffusée commercialement. On trouve sur le remarquable disque Bright Passion (SteepleChase) enregistré le 4 avril 1993, une version du Piano Concerto n°1 de Stanley Cowell où le premier mouvement est un «Tribute to Tatum» et le troisième mouvement intitulé «Cal Massey» en révérence à une autre inspiration, au compositeur, trompettiste, pianiste et chanteur (surnommé «the dark Sinatra»), Cal Massey (1928-1972), un personnage mythologique de l'après-guerre dans le jazz et de l'histoire afro-américaine, né à Philadelphie, PA (cf. Jazz Hot n° 264), qui a fait partie du big band des Heath Brothers, de l'entourage de John Coltrane (il a habité chez sa famille), d'Art Blakey, qui a joué avec un nombre considérable de grands musiciens du jazz du creuset de Philadelphie (Benny Golson, Philly Joe Jones…), jusqu'à Billie Holiday et Melba Liston, B.B. King, Ray Brown, Eddie Vinson, etc. Compositeur émérite, Cal Massey a été joué par tous les grands musiciens du jazz d'après-guerre (Art Blakey, John Coltrane, Archie Shepp, Lee Morgan, Jackie McLean, Freddie Hubbard, Sam Rivers…). Il eut la consécration d'une commande de Duke Ellington. En 1972, il avait collaboré avec Archie Shepp et Stanley Cowell à une pièce de théâtre Lady Day: A Musical Tragedy, et composé également une partie du Attica Blues d'Archie Shepp. Politiquement et radicalement engagé dans le Mouvement des Droits civiques, il avait composé The Black Liberation Movement Suite, une œuvre interprétée en plusieurs occasions dans des benefits pour le mouvement des Black Panthers et qui, pour cette raison, fut interdit dans les grandes compagnies d'enregistrement selon ce qu'en dit Fred Ho, un musicien-écrivain américain marxiste. «Cal Massey» est aussi le titre d'une belle composition de Stanley Cowell, le point d'orgue, sans doute avec une pointe d'ironie, d'un concert at Maybeck (vol.5), dans la série consacrée aux pianistes, enregistré chez Concord en 1990.


Sonny Fortune, Billy Harper et Stanley Cowell, Arènes de Nîmes, juillet 1986 © Ellen Bertet
Great Friends: Sonny Fortune, Billy Harper et Stanley Cowell, 11e Nîmes International Jazz Festival, 22 juillet 1986 © Ellen Bertet


A partir de 1987, sa production va se stabiliser et s’épanouir autour de deux labels, DIW d'abord pour deux beaux enregistrements en trio, et surtout SteepleChase Records, le label danois de Niels Winther, donnant au pianiste l’occasion de publier régulièrement et librement jusqu’à son décès, et de magnifier son œuvre par une quantité respectable de splendides albums d’un des artistes du jazz les plus accomplis de l’histoire du piano jazz. La discographie qui suit ce texte en atteste.

Sur la scène américaine, Stanley est maintenant un pianiste réputé, auprès de ses pairs et également dans le cadre de grands concerts qui célèbrent Art Tatum mais pas seulement. Les compositions de Stanley sont de plus en plus présentes, dans son œuvre enregistrée comme sur scène. Il a ainsi été le soliste invité de l’Orchestre Symphonique de Toledo au Carnegie Hall en 2011. Stanley Cowell fera encore quelques apparitions avec le big band de Charles Tolliver, présent en Europe en 2006 et 2015. Il se faisait rare sur les scènes des clubs, mais il a occupé pendant une semaine la scène du Village Vanguard en 2015.

Stanley Cowell a été également un pédagogue respecté et apprécié de ses nombreux élèves, admiré par ses collègues, ce qui a accaparé une partie importante de son temps. Il a pris sa retraite d'enseignant en 2013.

2014. Stanley Cowell, Juneteenth


En 2014, il a consacré un album, Juneteenth (label Vision Fugitive, Paris, enregistré à Pernes-les-Fontaines) pour célébrer les 150 ans de l'émancipation de la population afro-américaine des Etats-Unis. La Juneteenth Suite est un ensemble de 12 compositions de Stanley Cowell qu'il interprète en piano solo, sous la forme d'un récit qui se place dans l'esprit musical du début du XXe siècle, avec bien entendu les qualités propres à Stanley Cowell. Cette suite illustre aussi l'important travail de compositeur de Stanley Cowell qui est une sorte de face cachée 
pour l'instant, de son œuvre, car, d'après Benny Golson, Stanley a énormément composé, même si ses enregistrements sont pour partie consacrés à son propre travail de composition.
Cette Juneteenth Suite prévue pour orchestre est finalement sortie sous une forme réduite au piano solo en France, Stanley Cowell n'ayant pas réussi à trouver aux Etats-Unis les moyens de la production de cette célébration de l'histoire américaine –sous le second mandat de Barak Obama– comme il le remarqua avec regret (source: New York Times), une confirmation logique de la nécessité pour les artistes afro-américains de disposer de leur maison de production pour publier leurs œuvres.

Si le piano acoustique est son instrument de prédilection et d’excellence, il a parfois utilisé les claviers électriques, synthétiseurs et piano à pouces (Kalimba/Mbira) dans des contextes et des compositions spécifiques. Il a même suivi, selon les témoignages, une formation technique sur l'accord et l'entretien des pianos à l'université. Il aurait joué de l’orgue classique à tuyaux qu’il a rapidement abandonné au tournant des années 1960.

Stanley Cowell a gardé toute sa vie une curiosité pour toutes les musiques, toutes les expérimentations, et il n’a lui-même jamais cesser d’expérimenter, toujours avec de solides repères de toutes natures, musicaux, culturels, technologiques, politiques, humains. C’est dans ce sens un vrai savant, un encyclopédiste.

Car Stanley Cowell, au-delà de sa virtuosité vertigineuse de pianiste qu’il a mise au service du jazz dans son ensemble (cf. «Just One of Those Things», dans Departure #2, SteepleChase), est un splendide compositeur d’originaux qui constituent la majorité de son répertoire, et il s’est résolument placé dans la lignée des grands compositeurs qu’il a honorés, Cal Massey, Charles Tolliver et Thelonious Monk qu’il a magnifié, ce qui est rare, par des interprétations inoubliables comme le monumental «’Round Midnight» de l’album Bright Passion (SteepleChase).

2019. Stanley Cowell, Live at Keystone Korner, Baltimore


Si Stanley Cowell, par une relative rareté sur les scènes européennes, n’a pas une plus grande notoriété auprès du public et des amateurs de jazz, il est sans aucun doute, avec sa personnalité très affirmée autant sur le plan humain qu’artistique, l’égal des plus grands de la tradition du jazz et du piano. Il est dans la lignée de ce beau piano jazz qui illumine le XXe siècle musical dans son ensemble dont il est l’un des plus extraordinaires talents par la virtuosité et la qualité de l’expression, à l’instar du grand Art Tatum qui l’a précédé à Toledo. Son œuvre enregistrée nous reste et ses compositions sont une matière à exploiter pour les générations futures du jazz.

Ceux qui l’ont connu, aimé et admiré –dont nous sommes– ont aujourd'hui le regret d’une disparition par trop prématurée quand on pouvait encore apprécier ce trésor vivant de l’art il y a si peu de temps à la fin de l'année 2019, en pleine possession de son art, un artiste aussi spectaculaire qu’original, aussi attachant par son esprit jazz que passionnant par la curiosité et la richesse de son expression, et par ses engagements de toutes natures qui en ont fait un grand Américain, un artiste authentique.

Nous partageons la peine de ses proches, de sa famille, de son épouse Sylvia Potts Cowell, de sa fille Sunny, qui a fait ses débuts enregistrés en 2010 au côté de Stanley dans l'album Prayer for Peace (SteepleChase), de son autre fille, Sienna, inspiration de plusieurs compositions et d'un album de Stanley, et de sa sœur, Esther.
Yves Sportis


HOMMAGE à STANLEY COWELL
Keystone Korner Baltimore, MA, LE 16 janvier 2021
Le 16 janvier à partir de 23h, heure française (5pm EST), un concert célébrant la musique de Stanley Cowell est diffusé en streaming durant trois jours. Il réunit entre autres: Bruce Williams (s), Freddie Hendrix (tp), Sean Jones (tp), Alex Brown (p), Tom DiCarlo (b), Vince Ector (dm) et la fille de Stanley, Sunny Cowell (voc). Contact

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DISCOGRAPHIE

Une discographie détaillée, session par session, avec les titres et les musiciens de chacune des sessions, les visuels de livrets, les références des disques, figure dans Jazz Hot n°586, 2001, prolongeant l'intéressante interview que nous avait accordée Mr. Stanley Cowell. La discographie ci-dessous reprend le disque à disque par année d'enregistrement jusqu'au décès de Stanley Cowell.

• Bright Passion/Brilliant Circles
• Vidéographie
• Great Friends: I Will Always Love You, My Brother-L'hommage des artistes du jazz



Leader-Coleader
LP  1969. Stanley Cowell, Blues for the Viet-Cong, Arista Freedom 1032 (=CD Travellin’ Man, Black Lion 760178)
LP  1969. Stanley Cowell, Brilliant Circles, Black Lion 65104 (=CD Black Lion 760204)
LP  1970. Stanley Cowell/Charles Tolliver/Cecil McBee/Jimmy Hopps, Live at Historic Slugs, Volume I, Strata-East 1972 (=CD Strata-East 9016/Charly 232)
LP  1970. Stanley Cowell/Charles Tolliver/Cecil McBee/Jimmy Hopps, Live at Historic Slugs, Volume II, Strata-East 1972-0 (=CD Strata-East 9016/Charly 232)
LP  1970. Stanley Cowell/Charles Tolliver/Cecil McBee/Jimmy Hopps & Big Band, Music Inc., Strata-East 1971 (=CD Strata-East 9010/Charly 227)
LP  1972. Stanley Cowell, Illusion Suite, ECM 1029
LP  1972. Piano Choir, Handscapes 1, Strata-East 19730 (Stanley Cowell, Nat Jones, Hugh Lawson, Webster Lewis, Harold Mabern, Danny Mixon, Sonelius Smith)
LP  1973. Stanley Cowell-Dave Burrell, Questions/Answers, Trio PA7089
LP  1973. Stanley Cowell, Musa: Ancestral Streams, Strata-East 19743 (=CD Bomba 542/Strata-East 9028)
LP  1974. Piano Choir, Handscapes 2, Strata-East 19750 (Ron Burton, Stanley Cowell, Nat Jones, Hugh Lawson, Webster Lewis, Harold Mabern, Sonelius Smith, Jimmy Hopps, John Lewis, Mtume)
LP  1975. Stanley Cowell, Regeneration, Strata-East 19765 (=CD Strata-East/Charly 247)
LP  1977. Stanley Cowell, Waiting for the Moment, Galaxy 5104
LP  1978. Stanley Cowell, Talkin’ ‘Bout Love, Galaxy 5111
LP  1978. Stanley Cowell, Equipoise, Galaxy 5125
LP  1978. Stanley Cowell, New World, Galaxy 5131
CD 1983. Stanley Cowell/Billy Harper/Reggie Workman/Billy HartSuch Great Friends, Strata-East 9004/Bellaphon 660.51.008
LP  1985. Stanley Cowell, Live at Café des Copains, Unisson 1004
CD 1986. Stanley Cowell/Sonny Fortune/Billy Harper/Reggie Workman/Billy Hart, Great Friends, Black & Blue 233220
CD 1987. Stanley Cowell-Frederick Waits-Buster Williams, We Three, DIW 807
CD 1989. Stanley Cowell Trio, Sienna, SteepleChase 31253
CD 1989. Stanley Cowell, Back to the Beautiful, Concord Jazz 4398
CD 1990. Stanley Cowell Trio, Departure #2, SteepleChase 31275
CD 1990. Stanley Cowell, Live at the Maybeck Recital Hall, Volume Five, Concord Jazz 4431
CD 1990. Stanley Cowell Trio, Close to You Alone, DIW 603
CD 1991. Stanley Cowell Trio, Games, SteepleChase 31293
CD 1993. Stanley Cowell Trio, Bright Passion, SteepleChase 31328
CD 1993. Stanley Cowell Solo Piano, Angel Eyes, SteepleChase 31339
CD 1993. Stanley Cowell Trio, Live at Copenhagen Jazz House, SteepleChase 31359
CD 1993. Stanley Cowell Sextet, Setup, SteepleChase 31349
CD 1994. Piano Choir, Handscapes ’95, The Piano Choir 9501 (Stanley Cowell, Nat Jones, Hugh Lawson, Harold Mabern, Sonelius Smith)
CD 1996. Stanley Cowell, Mandara Blossoms, SteepleChase 31386
CD 1997. Stanley Cowell, Hear Me One, SteepleChase 31407
CD 1999. Stanley Cowell, Dancers in Love, Venus 35085
CD 2001. Spirituals & Dedications, Justin Time 169-2 (Jane Bunnett, Dewey Redman, Dean Bowman, Larry Cramer, Stanley Cowell, Kieran Overs, Mark McLean)
CD 2010. Stanley Cowell, Prayer For Peace, SteepleChase 31704
CD 2011. Stanley Cowell, It's Time, SteepleChase 31740
CD 2011. Stanley Cowell & Empathlectrik Quartet Featuring Vic Juris, Welcome to This New World, SteepleChase 31757
CD 2014. Stanley Cowell, Are You real?, SteepleChase 31790
CD 2014. Stanley Cowell, Juneteenth, Vision Fugitive 313010
CD 2015. Stanley Cowell, Reminiscent, SteepleChase ‎31809
CD 2015. Stanley Cowell, No Illusions, SteepleChase 31828
CD 2019. Stanley Cowell, Live at Keystone Korner Baltimore, SteepleChase 31908

1969. Stanley Cowell, Travellin’ Man1969. Stanley Cowell, Brilliant Circles1970. Stanley Cowell/Charles Tolliver/Cecil McBee/Jimmy Hopps, Live at Slugs’-Volume I1970. Stanley Cowell/Charles Tolliver/Cecil McBee/ Jimmy Hopps, Live at Slugs’-Volume II












1970. Stanley Cowell, Music Inc: Live at historic Slugs’ (version CD Charly/Strata-East1970. Stanley Cowell/Charles Tolliver/Cecil McBee/Jimmy Hopps & Big Band, Music Inc.1972. Stanley Cowell, Illusion Suite1972. The Piano Choir, Handscapes












1973. Stanley Cowell-Dave Burrell, Questions/Answers1973. Stanley Cowell, Musa: Ancestral Streams1974. The Piano Choir, Handscpes 21975. Stanley Cowell, Regeneration












1977. Stanley Cowell, Waiting for • The Moment1978. Stanley Cowell, Talkin ’bout Love1978. Stanley Cowell, Equipoise1978. Stanley Cowell, New World












1983. Stanley Cowell/Billy Harper/Reggie Workman/Billy Hart, Such Great Friends1985. Stanley Cowell, Live at Café des Copains1986. Sonny Fortune/Billy Harper/Stanley Cowell/Reggie Workman/Billy Hart, Great Friends1987. Stanley Cowell/Freddie Waits/Buster Williams, We Three












1989. Stanley Cowell Trio, Sienna1989. Stanley Cowell, Back to the Beautiful1990. Stanley Cowell, Departure #21990. Stanley Cowell, Live at Maybeck Recital Hall, Volume Five












1990. Stanley Cowell Trio, Close to You Alone1991. Stanley Cowell Trio, Games1993. Stanley Cowell Trio, Bright Passion1993. Stanley Cowell Solo Piano, Angel Eyes












1993. Stanley Cowell Trio, Live at Copenhagen Jazz House1993. Stanley Cowell Sextet, Setup1994. The Piano Choir, Handscapes 951996. Stanley Cowell, Mandara Blossoms












1997. Stanley Cowell Quartet, Hear Me One1999. Stanley Cowell Trio, Dancers in Love2001. Jane Bunnett/Dewey Redman/Dean Bowman/Larry Cramer/Stanley Cowell/Keran Overs/Merk McLean, Spirituals & Dedications2010. Stanley Cowell, Prayer For Peace












2011. Stanley Cowell, It’s Time2011. Stanley Cowell/Vic Juris, Welcome to This New World 2014. Stanley Cowell, Are You Real?2014. Stanley Cowell, Juneteenth








2015. Stanley Cowell, Reminiscent2015. Stanley Cowell, No Illusions2019. Stanley Cowell, Live at Keystone Korner-Baltimore













Sideman
CD 1966. Marion Brown, Why Not?, ESP 1040-2
CD 1966. Marion Brown, Three for Shepp, Impulse! 12692 (9139)
CD 1968. Bobby Hutcherson, Patterns, Blue Note 8 33583-2
CD 1968. Gary Bartz, Libra/Another Earth, Milestone 47077-2
LP  1968. Bobby Hutcherson, Spiral, Blue Note LT 996
LP  1968. Max Roach, Members Don’t Git Weary, Atlantic 1510
CD 1968. Jack DeJohnette, The DeJohnette Complex, Milestone/OJC 617-2
LP  1969. Charles Tolliver, The Ringer, Arista Freedom 1017 (=LP Polydor 583750-CD Black Lion 760174)
LP  1969. Bobby Hutcherson, Now, Blue Note 84333
CD 1969. Booby Hutcherson, Medina, Blue Note 7243 4 97508 2
CD 1969. Stan Getz, The song Is You, LRC Jazz Classic 20021
LP  1971. Buddy Terry, Awareness, Mainstream 336
CD 1971. Oliver Nelson, Swiss Suite, Flying Dutchmann/RCA/Victor Gold Series 7432185158-2
LP  1971. Mtume, Alkebu-Lan: Land of the Blacks-Live at the East, Strata-East 1972/4
LP  1972. Charles Tolliver & Music Inc., Live at Loosdrecht Jazz Festival, Strata-East 19740/1 (=LP Polydor 30131/2)
LP  1972. Charles Tolliver/Stanley Cowell/Ron Mathewson/Alvin Queen, Impact, Enja 2016 (=CD Enja 2016-2/CD Strata-East 9001)
CD 1973. Charles Tolliver, Music Inc., Live in Tokyo, Strata-East 19745/Ballaphon 660.51.016
LP  1973. Jimmy Heath, Love and Understanding, Muse 5028
CD 1973. Clifford Jordan, Glass Bead Games, Strata-East/Charly 245
LP  1974. Mtume, Rebirth Cycle, Third Street Records 100
LP  1974. The Brass Company, Colors, Strata-East 1975/4
LP  1974. Charles Sullivan, Genesis, Strata-East 7413
CD 1974. Sonny Rollins, The Cutting Edge, Milestone/OJC 468-2
LP  1974. Sonny Fortune, Long Before Our Mothers Cried, Strata-East 7423
CD 1974. Jimmy Heath, The Time and the Place, Landmark 1538-2
LP  1975. Charles Tolliver/Music Inc. & Orchestra, Impact, Strata-East 19757
CD 1975. Heiner Stadler, A Tribute to Monk and Bird, Tomato 2696302 (Thad Jones/George Adams/George Lewis/Stanley Cowell/Reggie Workman/Lenny white)
LP  1975. Marion Brown, Vista, Impulse! 9304
LP  1975. Talib Rasul Hakim, New American Music, Volume 3, Folkways Records 33903
LP  1975. Joe Gordon, Step by Step, Strata-East 1976/0/Bellaphon 660.51.005
LP  1975. Heath Brothers, Marchin’ On, Strata-East 1976/6 (Strata-East 33780)
LP  1977. Richard Davis, Way Out West, Muse 5180
LP  1977. Richard Davis, Fancy Free, Galaxy 5102
LP  1977. Roy Haynes, Thank You Thank You, Galaxy 5103
LP  1977. Roy Haynes, Vistalite, Galaxy 5116
LP  1977. Bridgewater Brothers, Lightning and Thunder, Denon YX7526
LP  1978. Marion Brown, Passion Flower, Baystate 6024
CD 1978. George Russell, New York Big Band, Soul Note 121039-2
CD 1978. Art Pepper, Today, Galaxy/OJC 474-2
LP  1978. Art Pepper/Joe Henderson/John Klemmer/Johnny Griffin/Joe Farrell/Harold Land, 5 Birds and a Monk, Galaxy  5134 (CD= Galaxy 95002-2)
LP  1978. Heath Brothers, Passing Thru, Columbia 35573
LP  1978. Jimmy Owens, Headin’ Home, Horizon 729
LP  1978. Art Pepper/John Klemmer/Joe Farrell/Joe Henderson, Ballads by Four, Galaxy 5133 (CD= Galaxy 95002-2)
LP  1979. Heath Brothers, Live at the Public Theater, Columbia 36374
LP  1979. Heath Brothers, In Motion, Columbia 35816
LP  1979. Arthur Blythe, In the tradition, Columbia 36300
CD 1980. Art Pepper, Winter Moon, Galaxy/OJC 677-2
CD 1980. Art Pepper, One September Afternoon, Galaxy/OJC 678-2
LP  1980. Heath Brothers, Expressions of Life, Columbia 37126
CD 1981. Heath Brothers, Brotherly Love, Antilles 422-848 811-2
CD 1983. Heath Brothers, Brothers and Others, Antilles 422-848 815-2
CD 1985. Dick Griffin, A Dream for Rahsaan, Konnex 5062
CD 1985. Larry Corryel, Equipoise, Muse 5319
CD 1986. Larry Coryell, Welcome My Darling, Arco 3-101
CD 1987. Larry Coryell, Toku Do, Muse 5350
CD 1987. Jay Clayton, Live at Jazz Alley, ITM-Pacific 970065
CD 1988. Larry Corryel, Air Dancing, Jazz Point 1025
CD 1988. J. J. Johnson, Live at the Village Vanguard: Quintergy, EmArcy 848 327-2
CD 1988. J. J. Johnson, Live at the Village Vanguard: Standards, EmArCy 848 328-2
CD 1990. Dominique Eade, The Ruby and the Pearl, Accurate Records 3924
CD 1992. J. J. Johnson, Let’s Hang Out, EmArcy 514 454-2
CD 1997. Heath Brothers, As We Were Saying..., Concord Jazz 4777
CD 2005. Charles Tolliver Big Band, With Love, Blue Note/Mosaic 3639315-2  
CD 2008. Charles Tolliver Big Band, Emperor March: Live at the Blue Note, Half Note 4539

1966. Marion-Brown, Why Not1966. Marion Brown, Three For Shepp1968. Bobby Hutcherson, Patterns1968. Gary Bartz, Another Earth








1968. Bobby Hutcherson, Spiral
1968. Max Roach, Members Don't Git Weary1968. Dejohnette, Complex1969. Charles Tolliver, The Ringer








1969. Bobby Hutcherson, Now.jpg1969. Stan Getz, Song Is You1971. Buddy Terry, Awareness1971. Oliver Nelson, Swiss Suite








1971-Mtume-Alkebu-Lan 1972. Charles Tolliver, Live at the Loosdrechdt Jazz Festival1972. Charles Tolliver, Impact, Enja1973. Charles Tolliver, Live in Tokyo








1973. Jimmy Heath, Love and Understanding1973. Clifford Jordan, Glass Bead Games1974. Mtume, Rebirth Cycle1974. The Brass Company,Colors








1974. Charles Sullivan, Genesis1974. Sonny Rollins, The Cutting Edge1974. Sonny Fortune, Long Before Our Mothers Cried1974. Jimmy Heath, The Time and the Place








1975. Charles Tolliver, Impact1975. Heiner Stadler, A Tribute to Monk and Bird1975. Marion Brown, Vista1975. Talib Rasul Hakim, New American Music, Volume 3








1975. Joe Gordon, Step by Step1975. Heath Brothers, Marchin’ On1977. Richard Davis, Way Out West1977. Richard Davis, Fancy Free








1977 Roy Haynes, Thank You Thank You1977. Roy Haynes, Vistalite1977. Bridgewater Bros., Lighning and Thunder1978. Marion Brown, Passion Flower








1978. George Russell, New york Big Band1978. Art Pepper, Today1978. Art Pepper/John Klemmer/Joe Henderson/Johnny Griffin/Joe Farrell/Harold Land, 5 Birds and a Monk1978. Heath Bros., Passing Thru








1978. Jimmy Owens, Headin’ Home1978. Art Pepper/John Klemmer/Johnny Griffin/Joe Henderson, Ballads By Four.jpg1979. The Heath Bros. Live at the Public Theater1979. Heath Brothers, In Motion








1979. Arthur Blythe, In the Tradition1980. Art Pepper, Winter Moon1980. Art Pepper, One September Afternoon1980. Heath Brothers, Expressions of Life








1981. Heath Brothers, Brotherly Love1983. Heath Brothers, Brothers and Others1985. Dick Griffin, A Dream for Rahsaan1985. Larry Corryel, Equipoise








1986. Larry Coryell, Welcome My Darling.jpg1987. Larry Coryell, Toku Do1987. Jay Clayton, Live at Jazz Alley1988. JJ Johnson, Quintergy: Live at Village Vanguard








1988. JJ Johnson, Standards1990. Dominique Eade, The Ruby and the Pearl1992. J.J. Johnson, Let’s Hang Out1997. The Heath Brothers, As We Were Saying…








2005. Charles Tolliver Big Band, With Love2008. Charles Tolliver Big Band, Emperor March: Live at Blue Note









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VIDEOGRAPHIE

2017. Stanley Cowell parle de ses rencontres avec Thelonious Monk et Phineas Newborn…
2017. Stanley Cowell parle de ses rencontres avec Thelonious Monk et Phineas Newborn…

Stanley Cowell laisse des témoignages vidéos, émouvants en ces circonstances, et qui rappellent autant l'excellence de l'artiste que du pédagogue. 

• Bright Passion/Brilliant Circles
• Discographie

• Great Friends: I Will Always Love You, My Brother-L'hommage des artistes du jazz


• Chaîne YouTube Stanley Cowell

1968. Stanley Cowell, Andy Bey (voc), Charles Tolliver (tp), Gary Bartz (as), Jymie Merritt (b), Max Roach (dm), album et titre Members, Don't Git Weary, 25-26 juin

1969. Stanley Cowell, Stan Getz, Flora Purim (g,voc), Jack DeJohnette, Miroslav Vitous, ORTF, archives INA, 26 février

1969. Stanley Cowell, Stan Getz, Jack DeJohnette, Miroslav Vitous, ORTF, archives INA, défilé de mode, 1er mars

1969. Stanley Cowell, Harry Beckett (tp), Stan Sulzmann (s), Nick Evans (tb), Graham Collier (b), John Marshall (dm), Antibes, plutôt le 21 mars que 24 juillet

1969. Stanley Cowell, Steve Novosel (b), Jimmy Hopps (dm), titre et album Blues for the Viet Cong (label Polydor UK), Londres, 5 juin

1969. Stanley Cowell (p), Bobby Hutcherson (vob), Harold Land (ts), Reggie Johnson (b), Joe Chambers (dm), Festival de jazz d’Antibes-Juan-les-Pins, 25 juillet
https://www.youtube.com/watch?v=4J6c0g2CyzM

1970. Stanley Cowell, Charles Tolliver (tp) Music Inc., Cecil McBee (b), Jimmy Hopps (dm), album Live at Slugs’, vol.1 et 2, New York, (label Strata-East/production Music Inc.), 1er Mai

1971. Stanley Cowell, «Prayer for Peace» (composition de Stanley Cowell), Charles Tolliver (tp), Wayne Dockery (b), Alvin Queen (dm), Studio 104, Maison de la Radio, Paris, 8 novembre

1972. Stanley Cowell, Harold Mabern (p), Danny Mixon (p), Hugh Lawson (p), Nat Jones (voc), Sonelius Smith (p), Webster Lewis (kb), album Handscapes/The Piano Choir, (Label Strata-East 1973), «Jaboobie's March», «Nation Time», «Effi», 18 juin et 28 octobre    

1973. Stanley Cowell, Clifford Jordan (ts) Quartet, Cedar Walton (p), Billy Higgins (dm,perc), Bill Lee/Sam Jones (b), album Glass Bead Games, (label Strata-East 1974), Minot Sound Studio, White Plains, NY, juillet-août

1973. Stanley Cowell, Charles Tolliver (tp) Music Inc., Clint Houston (b), Clifford Barbaro (dm) «Effi», «’Round Midnight», Album Live in Tokyo, Yubinchokin Hall (label Strata-East/production Music Inc. 1974), 29 novembre-7 décembre

1973. Stanley Cowell, «Abscretions», «Travelin’Man», (label Strata-East, 1974), Minot Sound Studio, White Plains, NY, 10-11 décembre

1974. Stanley Cowell, Sonny Rollins, Masuo (g), Bob Cranshaw (b), David Lee (dm), Mtume (cong,perc), Rufus Harley (cornemuse) «Swing Low, Sweet Chariot», «To a Wild Rose», «A House Is Not A Home», Montreux Jazz Festival, album The Cutting Edge (Milestone), 6 juillet

1974. Stanley Cowell, Sonny Fortune (as,ss,fl), Charles Sullivan (tp), Wayne Dockery (b), Mario Muñoz/Angel Allende/Richie Pablo Landrum (perc), Chip Lyle (dm), album Long Before Our Mothers Cried (label Strata-East 1974), Minot Sound Studio, White Plains, NY, 8 et 15 septembre

1975. Stanley Cowell, album The Heath Brothers / Albert, Jimmy and Percy Featuring Stanley Cowell - Marchin'On! (Label Strata-East, 1976), Talent Studio, Oslo, Norvège, 22 octobre

1975. Stanley Cowell, Barbara Burton/Joe Chambers/Omar Clay/Warren Smith/ Wilson Moorman (perc), «Placements», composition de Talib (Rasul) Hakim (alias Stephen Chambers) dans son album New American Music Volume 3, (label Folkways Records), informations Ethan Iverson

1978. Stanley Cowell, Thad Jones (crt,flh), George Adams (ts,fl), Cecil Bridgewater (tp), George Lewis (tb), Reggie Workman (b), Lenny White (dm), Warren Smith (perc), Heiner Stadler (arr,lead), «Straight No Chaser», album A Tribute to Monk and Bird, (label Tomato), CI Studios, New York, 17-19 et 25 janvier 1978 

1978. Stanley Cowell, Cecil McBee (b), Terry Adams (cello), Roy Haynes (dm), Pat Patrick (fl,cl,s), Kenneth Nash (perc), Julian Priester (tb), Eddie Henderson (tp,flh), Nate Rubin (vln), Judy Lacey/Linda Mandolph/Robert Mandolph (voc), album New World, Fantasy Studios, Berkeley, CA, (label Galaxy 1981), novembre

1979.Stanley Cowell, album Such Great Friends (label Strata-East), Billy Harper (ts), Reggie Workman (b), Billy Hart (dm), «East Harlem Nostalgia», «Sweet Song», «Destiny Is Yours»

1980. Stanley Cowell, Art Pepper (as),  Cecil McBee (b), Carl Burnette (dm), «There Will Never Be Another You», album Art Pepper, One September Afternoon, Berkeley, CA, (label Original Jazz Classics), 5 septembre

1988. Stanley Cowell, Live at Magnétic Terrace, Paris, album Air Dancing (label jazzpoint), Larry Coryell (g), Buster Williams (b), Billy Hart (dm), «Prayer for Peace» (composition Stanley Cowell), «Air Dancing», «Impressions», «Sienna «Welcome, My Darling» (composition Stanley Cowell), 4 juin

DNC. Années 1990, émission Like It Is présentée par Gil Noble (de 1968 à 2011 sur WABC-TV, NY, TV éducative), documentaire spécial focus Piano: Art Tatum et Phineas Newborn. «Ma mère a dû quitter la pièce (quand Tatum jouait) parce que c'était trop de piano… Lorsqu'on lui a demandé ce qui n'allait pas, elle a répondu: «cet homme joue trop de piano!» Stanley Cowell

1999. Stanley Cowell, interview et musique, audio, «Bright Passion»(Cowell), «Anthropology» (Parker, Gillespie, Bishop), «Love Walked In» (Gershwin, Gershwin), «Warm Valley» (Ellington), «Equipoise» (Cowell), «Waltz for Debby» (Evans, Lees), «Tenderly» (Gross, Lawrence), «Softly, as in a Morning Sunrise» (Romberg, Hammerstein), studios NPR, Washington, série Marian McPartland’s Piano Jazz, hiver

DNC. vers 2000, Stanley Cowell, Matthew Parrish (b), Ronnie Burrage (dm), concert à Rutgers University

2007. Stanley Cowell, Sonny Fortune (as), Billy Harper (ts), Reggie Workman (b), Billy Hart (dm), Sculptured Sounds Festival, New York, février

2013. Stanley Cowell, interview (rapport entre les compositions des musiciens de jazz et le Mouvement pour les droits civiques) et musique en trio, Tom DiCarlo (b), Chris Brown (dm), prod. State of the Arts-Susan Wallner, University Club, Rutgers University, Newark, NJ, Paul Robeson Galleries, série «Evening of Music and Art», 4 avril

2016. Stanley Cowell, 90ème anniversaire de Jimmy Heath : Life of a Legend, Tootie Heath (dm), Jon Faddis (tp), Rufus Reid (b), Melissa Aldana (s), Roberta Gambarini (voc), Jazz at Lincoln Center Appel Room, New York, 21-22 octobre

2016. Stanley Cowell à Buenos Aires, concert piano solo au Teatro Colón, Salon Dorado, 24 novembre

2016. Stanley Cowell joue «Carolina Shout» de James P. Johnson au National Museum, Harlem, NY, Harlem Stride Celebration/Ethan Iverson

2017. Stanley Cowell Quartet, Bruce Williams (s), Jay Anderson (b), Evan Sherman (dm), Live At Dizzy’s

2017. Stanley Cowell parle de ses rencontres avec Thelonious Monk et Phineas Newborn…

2018. Stanley Cowell parle de ses débuts et influences musicales, Baltimore Museum, 6 décembre

2019. Stanley Cowell, album Live at Keystone Korner Baltimore (prod. Todd Barkan), Freddie Hendrix (tp), Bruce Williams (as), Tom DiCarlo (b), Vince Ector (dm), Sunny Cowell, «Cal Massey », «Charleston Rag», «Montage For Toledo», «Equipoise», «It’s Time», «Banana Pudding», «No Illusions», «This Life», (sortie label SteepleChase 15 novembre 2020), 6 octobre

*

Stanley COWELL

Great Friends: I Will Always Love You, My Brother*

Stanley Cowell, Reggie Workman, Sonny Fortune, Billy Hart, Billy Harper, 11e Nîmes International Jazz Festival, 22 juillet 1986 © Ellen Bertet
Great Friends: Stanley Cowell, Reggie Workman, Sonny Fortune, Billy Hart, Billy Harper,
11e Nîmes International Jazz Festival, 22 juillet 1986 © Ellen Bertet


La disparition de Stanley Cowell, venant en point presque final d'une sombre année 2020 qui a vu disparaître tant de talents de première importance, une année commencée avec les pertes de McCoy Tyner et de Jimmy Heath –des inspirations de Stanley Cowell qu'on perçoit dans le Live at Slugs’ et le Music Inc. («Household of Saud») et dans le groupe Great Friends, mêlées à d’autres recherches personnelles. Jimmy Heath fut une amitié au long cours, un grand Messenger et pédagogue comme Stanley Cowell, un troisième père peut-être, puisque le second était déjà John Coltrane («Our Second Father» est une composition de Charles Tolliver sur le Live at Slugs’). Jimmy et Stanley, c'était un lien indéfectible, et Stanley tenait encore le clavier du big band de Jimmy Heath pour fêter les 90 ans de Jimmy au Lincoln Center en 2016. De même, Stanley et Charles Tolliver était une vraie fraternité depuis les années 1960, musicale, d'engagement politique au sens noble, une des histoires remarquables de l'Afro-Amérique et du jazz matérialisée par le label Strata-East. 
Cette nouvelle disparition, d'un élément aussi rassembleur et d'un artiste aussi incontesté que l'était Mr. Stanley Cowell, a ému l'ensemble de la communauté du jazz, sans doute parce qu'on ne l'attendait pas d'un artiste encore en pleine activité et toujours au sommet de son art en 2019. L'émotion est profonde et largement partagée –la longueur et le nombre de ces témoignages– car la personnalité de Stanley Cowell était de celle qui font l'unanimité, qui fédère l'espace, les courants et les générations, un esprit du jazz incarné, un artiste aussi essentiel pour la compréhension de la dynamique du jazz qui s'étend de James P. Johnson et Art Tatum jusqu’à la postérité de John Coltrane. Après tant de disparitions en 2020, on perçoit dans les réactions comme une lassitude, une forme de désespoir et de mélancolie… 
Ses pairs, les artistes musiciens, 
et ses amis acteurs du jazz, qui l'ont croisé depuis plus de cinquante ans, témoignent… YS

* Great friends est le nom d'un groupe de Stanley Cowell dans les années 1980, complété par le titre du thème de Charles Tolliver.

Propos recueillis et traduits par l'équipe de JAZZ HOT (Mathieu Perez, Jérôme Partage, Hélène Sportis)
Avec nos remerciements particuliers à Todd Barkan, fondateur du Keystone Korner, Akira Tana
et plus largement à ceux qui ont mis leur temps et leurs documents pour cet hommage
 à Stanley Cowell
Photos: Ellen Bertet et Akira Tana by Courtesy
© Jazz Hot 2021

• Bright Passion/Brilliant Circles
• Discographie

• Vidéographie


Jay ANDERSON (b)
I’m saddened by the news of Stanley Cowell’s passing. He was a one-of a-kind musician and man. A gentle, strong, respectful, proud and kind person. A brilliant, innovative pianist/composer who always embraced where he came from (Art Tatum was a family friend and early influence), but was always moving the music forward and searching, even using a computer at live performances to explore new sounds from the piano. Both hands were of equal importance in his approach to the instrument. He was always a proponent of social justice. A generous educator. Along with Charles Tolliver, he started Strata-East Records in 1971. For over 10 years, a label with integrity put important music out into the world. Today it’s more commonplace, but back then few had the courage, or acumen to do so. I learned so much about music and life from Stanley. I’m forever grateful. My sympathies go out to his wife Sylvia and daughter Sunny.

Je suis attristé par la nouvelle du décès de Stanley Cowell. C’était un musicien et un homme unique en son genre. Un homme doux, fort, respectueux, fier et gentil. Un pianiste et compositeur magnifique et innovant, qui savait parfaitement d'où il venait (Art Tatum était un ami de la famille et une influence précoce), mais poussait toujours la musique en avant et cherchait, même en utilisant un ordinateur lors de concerts pour explorer de nouveaux sons du piano. Les deux mains étaient d'égale importance dans son approche de l'instrument. Il a été un partisan de la justice sociale. Un pédagogue généreux. Avec Charles Tolliver, il a fondé Strata-East Records en 1971. Pendant plus de dix ans, ce label a produit, avec intégrité, des disques de musique importante. Aujourd'hui, c'est plus courant, mais à l'époque, peu avaient le courage ou la perspicacité de le faire. J'ai tant appris de Stanley sur la musique et la vie… Je lui suis éternellement reconnaissant. Mes sympathies vont à sa femme Sylvia et à sa fille Sunny.


Todd BARKAN (producteur) 
Fondateur du Keystone Korner de San Francisco et du Keystone Korner de Baltimore, cf. Jazz Hot n°671
One World: Jazz, une affiche-programme du Keystone Korner de San Francisco propose du 2 au 7 octobre 1979 les Heath Bros. avec Stanley Cowell © Keystone Korner by courtesy of Todd Barkan

One World: Jazz, une affiche-programme du Keystone Korner de San Francisco
propose du 2 au 7 octobre 1979 les Heath Bros. avec Stanley Cowell
© Keystone Korner by courtesy of Todd Barkan

Stanley Cowell was truly a universal poet warrior of our music. No other modern creative artist that I ever worked with had any more artistic and cultural breadth and depth --as deeply rooted as Stanley was in the entire jazz tradition, African culture, European classical music, and many experimental modalities.
Out of these many worlds of musical expression, Cowell managed to create a strikingly unique voice of his own as both a composer and a player. As a teacher, Stanley Cowell made an equally indispensable contribution to all of us.
Several extensive conversations I had with this gentle giant during the years he was working with the Heath Brothers at the Keystone Korner San Francisco in the late 1970s were among the most illuminating talks I ever had with any other human being. Stanley was all about sharing, openly and generously giving of himself to his students, to his friends and colleagues, and, above all, to the perpetuation and creation of the art itself. 

Stanley Cowell était un fervent défenseur de notre musique. Aucun autre artiste créatif et moderne avec qui j'ai travaillé n'avait une ampleur et une profondeur artistique et culturelle aussi profondément enracinée que Stanley dans toute la tradition du jazz, la culture africaine, la musique classique européenne et de nombreuses modalités expérimentales.
À partir de ces nombreuses expressions musicales, Cowell a réussi à créer sa propre voix, étonnamment unique en tant que compositeur et musicien. En tant qu'enseignant, Stanley Cowell a apporté une contribution tout aussi indispensable.
Plusieurs longues conversations que j'ai eues avec ce tendre géant au cours des années où il travaillait avec les Heath Brothers au Keystone Korner San Francisco, à la fin des années 1970, ont été parmi les discussions les plus éclairantes que j'ai jamais eues avec un autre être humain. Pour Stanley, il était toujours question de partage, du don de soi à ses étudiants, amis et collègues et, surtout, de la transmission et de la création de l'art lui-même.


Gary BARTZ (as)
Stanley was one of the kindest and one of the greatest composer pianists I have been fortunate to create music with. He is irreplaceable! I cherish my times traveling the world and performing music with him.

Stanley était l'un des plus gentils et des plus grands pianistes/compositeurs avec qui j'ai eu la chance de créer de la musique. Il est irremplaçable! Je chéris les moments passés avec lui à parcourir le monde et à jouer de la musique.


Mickey BASS (b)
Stanley was a good friend and I will miss he and his music dearly. I first met Stanley at the Bohemian Caverns in Washington, D.C., in 1962 while I was attending Howard University. I also hired him to work with Gloria Lynn when I was her musical director. He had a great musical voice and a one-of-a-kind sound. Peace and blessings be upon him and may he rest in peace. Thank you for blessing the world with your music.

Stanley était un bon ami. Lui et sa musique me manqueront beaucoup. J'ai rencontré Stanley pour la première fois en 1962 au Bohemian Caverns à Washington, D.C., alors que j’étudiais à l'Université Howard. Je l'ai également engagé pour travailler avec Gloria Lynn lorsque j'étais son directeur musical. Il avait une voix musicale importante et un son unique. Paix et bénédictions sur lui. Qu’il repose en paix. Merci d'avoir béni le monde avec ta musique.


John BETSCH (dm)
The first time I saw Stanley Cowell was around 1972-1973, at a conference he gave at University of Massachusetts about black music. We didn’t speak but I was very impressed. Some time after, in 1973, we did a concert with Max Roach at the University. That’s when we began to know each other. We spoke about a lot of things. He was on a very high level of understanding. When I recorded my first album, Earth Blossom (January 1974), I sent him the tape. He liked it and decided to release it. But we didn’t stay in touch after that. I only saw him once in Paris, years later, for one of his concerts. Stanley Cowell had one of the broadest approaches to the piano and to the music. He knew European composers, the African-American tradition of the approach of the instrument, he studied African rhythms. He was also profoundly influenced by Art Tatum. It was as if he had been touched by God.

J’ai vu Stanley Cowell pour la première fois vers 1972-1973 lors d’une conférence qu’il donnait à l’Université du Massachusetts sur la musique noire. Nous n’avions pas parlé mais j’avais été très impressionné. Quelques temps après, en 1973, nous avons fait un concert ensemble avec Max Roach à l’Université. C’est là que nous avons eu l’occasion de nous connaître. Nous parlions de nombreux sujets. Il avait un niveau de compréhension très élevé. Quand j’ai enregistré mon premier album, Earth Blossom (janvier 1974), je lui ai envoyé la bande. Il a aimé et a décidé de le publier. Mais nous ne sommes pas restés en contact après ça. Je ne l’ai revu qu’une fois à Paris, des années après, lors d’un de ses concerts. Stanley Cowell avait l’une des plus larges approches qui soient du piano et de la musique. Il connaissait les compositeurs européens, l’approche de l’instrument dans la tradition afro-américaine et il avait étudié les rythmes africains. Il était aussi profondément influencé par Art Tatum. C’était comme avoir été touché par Dieu.


Ran BLAKE (p)
Stanley Cowell was a sterling pianist with extensive roots. It was my honor to duet with him and Dominique Eade at her incredible Jordan Hall faculty concert. Another giant joined our faculty after his resignation, Geri Allen. Stanley had a crisp modernity but I cherished his love of mid-century blues.

Stanley Cowell était un pianiste de référence, aux racines étendues. J'ai eu l'honneur de jouer en duo avec lui lors de l’incroyable concert de Dominique Eade à Jordan Hall. Après sa démission (du New England Conservatory of Music), une autre géante nous a rejoints, Geri Allen. Stanley avait une modernité rafraîchissante, mais j’adorais son amour du blues du milieu du siècle.


Juini BOOTH (b)
Stanley was the most clean-cut cat on the scene in the mid 60’s. What a great smile to let you know he liked you. There's his tune that identifies him with me forever, is «Effi». 

Stanley était le musicos le plus honnête de la scène jazz au milieu des années 60. Quel beau sourire il avait pour vous faire savoir qu'il vous aimait. Il y a ce thème qui l'identifie à moi pour toujours, c'est «Effi».


Stanley Cowell, 11e Nîmes International Jazz Festival, 22 juillet 1986 © Ellen Bertet
Stanley Cowell, 11e Nîmes International Jazz Festival, 22 juillet 1986 © Ellen Bertet


Dee Dee BRIDGEWATER (voc)
Stanley Cowell’s passing struck a deep chord in me. When I heard the news, I immediately knew I had to formally say my farewell, even in the midst of the Covid pandemic. I immediately called his long-standing friend and business partner, trumpeter Charles Tolliver to find out about the memorial. I flew from New Orleans to New York, and accompanied Charles driving to Dover, DE, for the funeral. It was Charles Tolliver who requested that we perform Stanley’s original composition «Trying to Find a Way» at his memorial service. And it was Charles who introduced me to his surviving wife Sylvia Cowell and their daughter Sunny.
I met Stanley in 1974 when I moved into the famed Westbeth Artists’ Housing on Manhattan’s lower West Side overlooking the Hudson River. We spent much time together as his then wife, Vicky McLaughlin, and I had become close friends. Although we didn’t work much together, Stanley was always a calming force. I saw how he always dealt with musicians with a quiet respect, and that struck me. I watched how level-headed he was when he and Charles began their label Strata-East Records. His wife Vicky was instrumental in my securing my auditions for The Wiz. They introduced me to Gilbert Moses, original director of The Wiz, who subsequently became my second husband and father of our daughter China Moses.
I believe that watching Stanley’s involvement with and treatment of musicians, how diligently he worked towards creating Strata-East Records with Charles Tolliver, helped in shaping how I looked at and dealt with musicians I collaborated with. In a way I took my cues from him. He was always available to discuss matters with, both personal and professional. He was a soft-spoken man with a generous spirit who always made time for me, who respected my talents, and supported my early career choices. Although I moved to Los Angeles in late 1976, and eventually lost touch with Stanley and Vicky, I consider the two years we spent together as formative years in my career. The knowledge he imparted became part of the foundation of the business person I am today. I had to say ‘thank you’ and be part of the celebration of his life.

Le décès de Stanley Cowell a touché une corde sensible en moi. Quand j'ai appris la nouvelle, j'ai tout de suite su que je devais lui faire officiellement mes adieux, même en pleine pandémie. J'ai immédiatement appelé son ami de longue date et associé, le trompettiste Charles Tolliver, pour en savoir plus sur le service commémoratif. J'ai pris l'avion de La Nouvelle-Orléans à New York et accompagné Charles en voiture jusqu'à Dover, DE, pour les obsèques. C’est Charles Tolliver qui nous a demandés d’interpréter la composition originale de Stanley «Trying to Find a Way» à son service commémoratif. Et c’est Charles qui m'a présenté son épouse Sylvia Cowell et leur fille Sunny.
J’ai rencontré Stanley en 1974 lorsque j’ai emménagé dans le célèbre Westbeth Artists’ Housing, dans le Lower West Side de Manhattan, qui surplombe la rivière Hudson. Nous avons passé beaucoup de temps ensemble alors, car sa femme de l'époque, Vicky McLaughlin, et moi étions devenues des amies proches. Bien que nous n’ayons pas beaucoup travaillé ensemble, Stanley a toujours été une force apaisante. J'ai vu comment il traitait les musiciens, toujours avec un respect serein, et cela m'a frappée. J'ai vu à quel point il était pondéré quand lui et Charles ont lancé leur label Strata-East Records. Sa femme Vicky a joué un rôle déterminant pour que j’obtienne mes auditions pour The Wiz. Ils m'ont présentée à Gilbert Moses, le premier à avoir mis en scène The Wiz. Lequel est devenu, par la suite, mon deuxième mari et le père de notre fille, China Moses.
Avoir observé la manière avec laquelle Stanley traitait les musiciens et la diligence avec laquelle il a créé Strata-East Records avec Charles Tolliver, a contribué à façonner ma façon de considérer et de traiter les musiciens avec qui je travaille. D'une certaine manière, je me suis inspirée de lui. Il était toujours disponible pour discuter de sujets à la fois personnels et professionnels. C'était un homme à la voix douce, généreux, toujours disponible, qui respectait mon talent et soutenait mes choix de début de carrière. Bien que j'aie déménagé à Los Angeles à la fin de l’année 1976 et finalement perdu contact avec Stanley et Vicky, je considère les deux années que nous avons passées ensemble comme formatrices dans ma carrière. Les connaissances qu'il m’a transmises sont une partie des fondations de femme d'affaires que je suis aujourd'hui. Je devais lui dire «merci» et participer à la célébration de sa vie.


Alex BROWN (p)
Stanley Cowell was an important part of my life as I was so fortunate to study with him privately from the time I was about 14-18 years old. As a 14-year-old, I’m not sure I quite grasped his greatness until one time at the Eastman summer camp when Harold Danko (p) played me Stanley’s Musa: Ancestral Streams LP –he had the actual vinyl record– and said that he considered Stanley to be one of the all-time masters of the piano. I’ll never forget several years later going to hear Stanley play a strongly gospel-influenced performance (a collaboration with Jane Bunnett among others). After the show, during which I heard some of the most soulful piano playing of my life, Stanley said to me in his typical understated way, «Not bad for a Buddhist.» Stanley was always very generous and supportive, and in recent years would often surprise me by showing up at some of my performances in Baltimore, which of course always made me very nervous. I am very saddened by his passing and feel fortunate for the time I did have with him.
I am truly honored to be paying tribute to Stanley and performing his music as part of a livestream at the Keystone Korner in Baltimore on Saturday, January 16, with a group of incredible musicians including Bruce Williams, Freddie Hendrix, Sean Jones, Sunny Cowell, Tom DiCarlo, and Vince Ector. 

Stanley Cowell a joué un rôle important dans ma vie, car j'ai eu la chance d'étudier avec lui en privé de 14 à 18 ans. A 14 ans, je ne suis pas sûr d'avoir bien saisi son importance jusqu'au moment du Summer Camp d'Eastman où Harold Danko (p) a passé le disque Musa: Ancestral Streams de Stanley –il avait le vinyle original– et dit qu'il considérait Stanley comme l'un des maîtres de tous les temps du piano. Je n’oublierai jamais, plusieurs années plus tard, d’avoir entendu Stanley donné un concert fortement influencé par le gospel (une collaboration avec Jane Bunnett, entre autres). Après le concert, au cours duquel j'ai entendu sa manière de jouer parmi les plus soulful de ma vie, Stanley m'a dit avec sa discrétion habituelle: «Pas mal pour un bouddhiste!» Stanley a toujours été très généreux et encourageant. Ces dernières années, il me surprenait souvent en se présentant à certains de mes concerts à Baltimore. Ce qui, bien sûr, me rendait toujours très nerveux. Je suis très attristé par son décès. Je me sens chanceux d’avoir pu passer du temps avec lui.
C’est pour moi un grand honneur de rendre hommage à Stanley et d'interpréter sa musique dans le cadre d'une captation en direct au Keystone Korner, à Baltimore, le samedi 16 janvier, avec des musiciens incroyables, dont Bruce Williams, Freddie Hendrix, Sean Jones, Sunny Cowell, Tom DiCarlo et Vince Ector.


Chris BROWN (dm)
My memories of Stanley first began as one of his students at Rutgers University in 2000. And one of the things that stood out to me was his interest in the human condition, and wanting to use music as a means of improving it in any way that he could. And from what I could see, the predominant vantage point he used to accomplish this was via the platform of teaching, as he would always connect music with the day to day practicalities of life. And one of the many simple ways he would do this would be to always conclude every class with some version of the phrase «Go forth my agents of culture

Mon premier souvenir avec Stanley remonte à mes études à l'Université Rutgers, en 2000. L’une des choses qui m'ont marqué était son intérêt pour la condition humaine et son désir d'utiliser la musique comme un moyen de l'améliorer de quelque manière que ce soit. Et d'après ce que j'ai pu voir, le point de vue prédominant qu'il a utilisé pour l’accomplir, c’était par l'enseignement, car il reliait toujours la musique avec tous les aspects de la vie quotidienne. L’une des nombreuses façons simples qu’il avait de le faire était de finir chaque cours avec une variante de l'expression: «En avant, mes agents de la culture!»


Courtney BRYAN (p, comp)
In 2005, I traveled from New Orleans to New Brunswick, NJ, to start my master’s in jazz performance studies at Rutgers University, and to study with the amazing Stanley Cowell. I think of my lessons with him often. There is so much I learned from him, from studying the nuances of stride styles of Jelly Roll Morton and James P. Johnson to approaching harmony and arrangements from a very contemporary approach. He was rigorous yet patient in his pedagogy, and I spent so many hours in the practice rooms at Mason Gross trying to improve upon the left hand and the concept of playing the whole piano with precision, soul, and taste. I have always marveled at some of his signature techniques such as improvising in mirror directions and this technique of playing what I call shadow notes (holding and releasing the keys on the piano in a way that creates musical shadows). My colleagues and I would learn and perform his compositions on performances and it was such a fulfilling challenge to perform his original music. Another thing I learned from him was how his spirituality was such a major part of him as a musician, as professor, as human. I would ask him questions on his practice of Nichiren Buddhism and he shared this with me and also anything I wanted to know about music business (which was another area in which he was a pioneer). I remain amazed at his groundedness in what truly mattered in life, and how this spirituality and depth of his personality came through all the music he made. My favorite musical memory was participating in one of his Piano Choir performances in Burlington, NJ, and getting to have that mind-blowing experience. I continue to study his music and in particular I meditate to his solo piano piece, «The Ladder,» when I need peace. When he transitioned, I played that piece along with his recording as a way to say farewell and thank you to him. We will miss him greatly, and I am grateful he left us so much brilliant music to keep learning from. Much love to Sylvia, Sunny, and all his family and friends.

En 2005, j'ai déménagé de La Nouvelle-Orléans au New Brunswick, NJ, pour commencer ma maîtrise en études de la performance jazz à l'Université Rutgers, et pour étudier avec le grand Stanley Cowell. Je pense souvent à mes leçons avec lui. J'ai tant appris de lui, de l'étude des nuances des styles de stride de Jelly Roll Morton et James P. Johnson, à l'approche de l'harmonie et des arrangements d'un point de vue très contemporain. Il était un pédagogue rigoureux mais patient, et j'ai passé tant d'heures dans les salles de répétition de Mason Gross à essayer d'améliorer ma main gauche et le concept de jouer sur tout le piano, avec précision, cœur et bon goût. J'ai toujours été émerveillée par certaines de ses techniques emblématiques, telles que l'improvisation utilisant la symétrie et cette technique qui consiste à jouer ce que j'appelle des notes d'ombre (c’est-à-dire tenir et relâcher les touches du piano de manière à créer des ombres musicales). Mes collègues et moi avons appris et interprété ses compositions lors de concerts. C’était un défi si épanouissant d'interpréter sa musique originale. Une autre chose que j'ai apprise de lui, c'est à quel point sa spiritualité était une partie essentielle de sa vie en tant que musicien, en tant que pédagogue, en tant qu'homme. Je lui posais des questions sur sa pratique du bouddhisme de Nichiren, et il en parlait avec moi comme de tout ce que je voulais savoir sur le business de la musique (un autre domaine dans lequel il était un pionnier). Je reste étonné de son ancrage dans ce qui comptait vraiment dans la vie, et de la façon dont cette spiritualité et la profondeur de sa personnalité transparaissaient dans sa musique. Mon souvenir musical préféré a été de participer à l'une de ses performances du Piano Choir à Burlington, NJ, et de vivre cette expérience époustouflante. Je continue à étudier sa musique et, quand j'ai besoin de calme, je médite sur son morceau pour piano solo, «The Ladder». Quand il est parti, j'ai joué ce thème avec le disque pour lui dire adieu et merci. Il nous manquera beaucoup. Je suis reconnaissante qu'il nous ait laissé tant de belle musique pour continuer à apprendre. J’embrasse Sylvia, Sunny, toute sa famille et ses amis.


Jane BUNNETT (ss, fl)
I was first introduced to Stanley Cowell’s brilliance in the late 70’s by my boyfriend and later my husband trumpeter Larry Cramer with his LP of solo piano (Musa, Ancestral Streams). It had a major impact on my musical development. 
Stanley was a one-of-a-kind genius, mentor and was sweet, soulful and deep.
I had the great honor of playing with Stanley on various occasions. The first time with his ambitious and original Piano Choir and later with the collaborative recording we did for Justin Time, Spirituals and Dedications (also featuring Dewey Redman).
Stanley was a wonderful family man, Buddhist and an endless source of inspiration to myself and so many others. I will miss him deeply.

La première fois que j’ai entendu le virtuose Stanley Cowell, c’était à la fin des années 70 grâce à mon petit ami et futur mari, le trompettiste Larry Cramer, avec son disque de piano solo (Musa, Ancestral Streams). Cela a eu un impact majeur sur mon développement musical.
Stanley était un vrai génie, un mentor. Il était doux, sensible et profond.
J'ai eu l’honneur de jouer avec Stanley à diverses occasions. La première fois avec son ambitieux et original Piano Choir. Plus tard, avec un enregistrement pour Justin Time, Spirituals and Dedications (avec Dewey Redman).
Stanley était un père de famille merveilleux, un bouddhiste et une source d'inspiration sans fin pour moi et tant d'autres. Il me manquera profondément.


Ronnie BURRAGE (dm)
What a great loss felt when I think about Stanley. Although we only recorded together once I believe, we did numerous gigs/concerts together over a span of years. I knew of Stanley’s work of course long before meeting him from recordings and «word of mouth,» that thing that was a much better way of genuine communication which we no longer incorporate as legacy because we really do not have the bandwidth or that musical community we can count on. Growing up with uncles, family friends and a community where black music, jazz, and black companies, like Strata-East, were huge. I heard many recordings of brother Cowell. I remember being a lover of great pianists, and my desire to learn the piano was one that deeply inspired me. Stanley played with soul, fire, tradition, and with stylings of a forward-thinking compositional improvisor. 
When I met Stanley for the first time, he was playing with the Heath Brothers at an outdoor concert at Southern Illinois University. It had to be around 1976 or 77. SIU had jazz concerts and festivals. Growing up in St. Louis, that was the place to go to see these incredible shows set on a concert stage outdoors in a beautiful setting. As a young aspiring musician, I’d always get to the stage and backstage areas to get autographs and hopefully have quick conversations as well as to tell of my intentions to play music with all the greats I met and encountered. 
Stanley was tall and regal, with a perfect afro, neatly trimmed goatee, with seemed like super long fingers that were holding his kalimba/mbira and playing the most beautifully sweet sounds with bebop lines interspersed. I asked him if it was a hard instrument to learn and he just smiled and said, «You just have to put in the time, but like anything if you love it, it won’t be.» That was the extent of our conversation at that time. 
A year or two later, as I had moved to New York and through «word of mouth,» started my playing, we began to work together. We played with Clifford Jordan, Richard Davis, Reggie Workman, Woody Shaw, Sonny Fortune, Hamiet Bluiett, Pepper Adams and the later Frank Morgan. I did a few trio concerts he’d call me for as well. Each time being around Stanley, we’d have such a great time. His sense of humor was dark and witty. He’d always say something that would make me think, «How the hell did he come up with such a silly thing, hilarious, but provocative, sayings, jokes and puns?» 
Stanley had an approach to the piano that was somehow different from the other master pianists I’ve worked. I do not know exactly how to describe it, except to say he would glide through chords and colors in a way that flowed like the mbira, soothing, percussive and sweet. His compositions, «Equipoise» and «Effi» are two of my most favorite pieces of music to listen to and perform. 
I was so honored he agreed to do a tour with me in Japan, he and Cecil McBee. I was in heaven with the two of them playing my music, interacting, being mentors with which I could laugh, joke, learn and make new music with. I say new because they were, especially Stanley, so open and willing to learn and perform the music I composed and thought to be new. 
Stanley was a kind person to me, he was always incredibly polite, not brutally honest, stylish in clothing and manner, a proud black man, smart, intelligent, witty and a good friend. I am saddened we were not as close during his last years. As we know, life at times drifts people apart physically, but not spiritually or mentally. I know he loved me, and I know he knows I loved him, and I am confident we were in each other’s thoughts and prayers. Having had a relationship with Master Cowell was truly a gift and a blessing and I am eternally grateful. 

Quelle grande perte quand je pense à la mort de Stanley. Bien que nous n'ayons enregistré qu'une seule fois, nous avons fait de nombreux concerts ensemble pendant plusieurs années. Je connaissais le travail de Stanley, bien sûr, bien avant de le rencontrer grâce aux enregistrements et au «bouche à oreille», ce qui était un bien meilleur moyen de communication, et authentique, que nous n’utilisons plus parce que nous n’avons plus de communauté musicale sur laquelle nous pouvons compter. J’ai grandi avec des oncles, des amis de la famille et une communauté où la musique noire, le jazz et des entreprises noires, comme Strata-East, étaient nombreuses. J’ai entendu de nombreux disques de frère Cowell. J’adorais les grands pianistes, lesquels éveillaient mon désir d'apprendre le piano. Stanley jouait avec son âme, le feu, la tradition, et avec l'esprit d'un improvisateur avant-gardiste.
Quand j'ai rencontré Stanley pour la première fois, il jouait avec les Heath Brothers lors d'un concert en plein air à la Southern Illinois University. Cela devait être vers 1976 ou 77. SIU organisait des concerts de jazz et des festivals. Quand on grandissait à St. Louis, c'était l'endroit où aller pour voir d’incroyables concerts en plein air, dans un cadre magnifique. En tant que jeune musicien en herbe, je m’approchais toujours de la scène puis me rendais dans les coulisses pour obtenir des autographes et dans l'espoir de petites conversations, l’occasion aussi de dire à tous les grands que je rencontrais mon envie de jouer avec eux. 
Stanley était grand et majestueux, avec une afro impeccable, une barbiche parfaitement taillée, des doigts super longs tenant son kalimba/mbira et jouant les sons les plus jolis, les plus doux entrecoupés de lignes de bebop. Je lui ai demandé si c'était un instrument difficile à apprendre. Il a souri et a dit: «Il faut juste y mettre du temps. Mais comme pour tout ce que tu aimes, ça ne sera pas difficile.» C'était l'étendue de notre conversation à ce moment-là. 
Un an ou deux plus tard, alors que j'avais emménagé à New York, et grâce au «bouche à oreille», je commençais à jouer. Nous avons commencé à travailler ensemble, avec Clifford Jordan, Richard Davis, Reggie Workman, Woody Shaw, Sonny Fortune, Hamiet Bluiett, Pepper Adams et, plus tard, Frank Morgan. Nous avons aussi fait quelques concerts en trio. Chaque fois que j’étais avec Stanley, nous passions un si bon moment. Il avait de l'humour noir et plein d'esprit. Il disait toujours quelque chose qui me faisait penser: «Où diable va-t-il chercher des expressions, des blagues et des jeux de mots aussi loufoques, hilarants, et provocateurs?» 
Stanley avait une approche du piano quelque peu différente d’autres grands pianistes avec lesquels j'ai travaillé. Je ne sais pas exactement comment la décrire, sinon en disant qu'il glissait à travers les accords et les couleurs d'une manière qui coulait comme le mbira. C’était apaisant, percutant et doux. Ses compositions «Equipoise» et «Effi» sont deux de mes thèmes préférés à écouter et à jouer.
J'étais si honoré qu'il ait accepté de faire une tournée avec moi au Japon, avec Cecil McBee. J'étais aux anges avec eux deux, jouant ma musique, interagissant. C'étaient deux mentors avec lesquels je pouvais rire, plaisanter, apprendre et faire de la nouvelle musique. Je dis «nouvelle» parce qu'ils étaient, en particulier Stanley, si ouverts, disposés à apprendre et à interpréter la musique que j'avais composée, et que je pensais être nouvelle.
Stanley était aimable avec moi. Il était toujours incroyablement poli, pas d’une franchise brutale, élégant dans ses vêtements et ses manières. Un homme noir fier, élégant, intelligent, plein d'esprit et un bon ami. Je suis attristé que nous n'ayons pas été aussi proches au cours de ses dernières années. Comme nous le savons, la vie éloigne parfois les gens physiquement, mais pas spirituellement ou mentalement. Je sais qu’il m'aimait et je sais qu’il sait que je l’aimais. Je suis convaincu que nous étions dans les pensées et les prières l'un de l'autre. Avoir eu une relation avec Maître Cowell a été une vraie bénédiction. Je lui suis éternellement reconnaissant.


Dave BURRELL (p)
When I recorded for Mr. Kenny Inaoka and Mr. Kazuo Harada in Tokyo, Japan, at the end of 1973 (Only Me and Dreams, Trio Records), I had a conversation with Stanley Cowell, who happened to be in Japan on tour with trumpeter Charles Tolliver.
Apparently, Stanley had an unfortunate turn of events financially while on the road, that had compromised his ability to return to New York. I suggested to my producers to let Mr. Cowell and me record a series of duets for their label. They quickly agreed and we recorded the album Questions/Answers (Trio Records) soon afterwards. Stanley Cowell had complete control over his instrument already then. He was a master pianist. I was pleased to hear that Mr. Yoshio Ozawa had chosen a track from our two piano LP album for his University of Massachusetts/Amherst College radio show’s theme song a few years later.
Stanley and I were also on the LP Three for Shepp (Impulse! Records, 1966). I played on Marion Brown’s side and Stanley Cowell played on Archie Shepp’s compositions. Stanley Cowell’s polished technique is consistently on display throughout his career, having worked with Sonny Rollins and countless other innovators.

Fin 1973, à Tokyo, lors de mes sessions d’enregistrement pour M. Kenny Inaoka et M. Kazuo Harada (Only Me et Dreams, Trio Records), j'ai eu une conversation avec Stanley Cowell qui se trouvait être au Japon en tournée avec le trompettiste Charles Tolliver.
Apparemment, à la suite d’événements financiers malheureux pendant la tournée, Stanley n’avait pas de quoi retourner à New York. J'ai suggéré à mes producteurs de nous laisser, M. Cowell et moi, enregistrer une série de duos pour leur label. Ils ont rapidement accepté et, peu de temps après, nous avons enregistré l'album Questions/Answers (Trio Records). Stanley Cowell avait alors déjà une parfaite maîtrise de son instrument. C'était un maître pianiste. Quelques années plus tard, j’ai été ravi d’apprendre que M. Yoshio Ozawa avait choisi, pour le générique de son émission de radio de l’Université du Massachusetts/Amherst College, un thème extrait de notre album en duo. 
Stanley et moi étions également sur le disque Three pour Shepp (Impulse! Records, 1966). J'ai joué avec Marion Brown et Stanley Cowell sur les compositions d’Archie Shepp. La technique raffinée de Stanley Cowell est constamment présente tout au long de sa carrière, qu’il ait travaillé avec Sonny Rollins ou d’autres innombrables créateurs.


George CABLES (p)
Stanley Cowell was a great pianist, musician, educator, and human being. He was totally committed the music we play. He once told me that Art Tatum was a family friend, and used to drop by his home and play the piano. You could hear that history absorbed in his playing and still hear him facing forward. He and his spirit will be missed. 

Stanley Cowell était un grand pianiste, musicien, pédagogue et être humain. Il était entièrement investi dans la musique que nous jouons. Il m'a dit un jour qu'Art Tatum était un ami de la famille, et qu’il avait l'habitude de passer chez lui et jouer du piano. Vous pouviez entendre l’histoire du jazz dans le jeu de Stanley, mais sa musique allait toujours de l’avant. lui et son esprit nous manqueront.


Gerald CANNON (b)
I played with Stanley Cowell once back in the 80’s. I love the records that he made with the Heath Brothers and with Charles Tolliver. He’s on one of my favorite recordings, Clifford Jordan’s Glass Bead Games (Strata-East). I don’t know a whole lot about Stanley, but what I do know is that he was a musical genius.

J'ai joué avec Stanley Cowell une fois dans les années 80. J'adore les disques qu'il a enregistrés avec les Heath Brothers et Charles Tolliver. Il est sur l'un de mes disques préférés, Glass Bead Games de Clifford Jordan (Strata-East). Je ne sais pas grand-chose sur Stanley, mais ce que je sais, c’est qu’il était un génie musical.


Ron CARTER (b)
I remember Stanley saying that we have to own and be responsible for our music... So, let's start our own record label.

Je me souviens que Stanley disait toujours que les musiciens doivent être propriétaires de leur musique et en être responsables... Alors, que chacun crée son label.


Michael CARVIN (dm)
Stanley and I worked on two recording projects together, Lighting and Thunder with the Bridgewater brothers’ band and Conversation with Reggie Workman’s band... Stanley was a great man, a great musician, and a great friend. 

Stanley et moi avons travaillé ensemble sur deux sessions d’enregistrement, Lighting and Thunder avec le groupe des Frères Bridgewater et Conversation avec le groupe de Reggie Workman... Stanley était un homme formidable, un excellent musicien et un grand ami.


Joe CHAMBERS (dm, perc, vib, p)
I first met Stanley in New York, around 1967. We became bandmates around the following year 1968, in the Bobby Hutcherson- Harold Land quintet; toured Europe, and recorded extensively for Blue Note, and the European Label, Enja. 
Stanley was one of the most «comprehensive» musicians I ever met, and played with.
He was equally at home with the «classical» repertoire, as well as «Jazz». A great composer in all idioms also. A nice person, and very generous with sharing information also. 

J'ai rencontré Stanley pour la première fois à New York, vers 1967. Nous sommes devenus camarades de groupe vers l'année suivante, en 1968, dans le quintet Bobby Hutcherson-Harold Land. Nous avons fait une tournée en Europe et enregistré de nombreux disques pour Blue Note et le label européen Enja.
Stanley était l'un des musiciens les plus «complets» que j'aie jamais rencontrés et avec qui j'ai joué.
Il était aussi à l'aise avec le répertoire «classique» que «jazz». Un grand compositeur dans tous les idiomes également. Un personne sympathique et très généreuse dans le partage de l'information.


Stanley CLARKE (b)
Stanley had a really unique touch on the piano. I don't think I ever played with a piano player that made the piano sound so warm; and you couldn't have met a nicer guy. I wish him Godspeed on his future journey.

Stanley avait un toucher vraiment unique. Je ne pense pas avoir jamais joué avec un pianiste qui rendait le son du piano si chaleureux. Et vous ne pouviez pas trouver un gars plus gentil. Je lui souhaite bon vent dans son prochain voyage.


Jay CLAYTON (voc)
I was surprised and saddened to hear of Stanley Cowell's death. I actually met Stanley when I was living in Seattle which was 1982 to 2002. Stanley came out at least once a year. He asked me to sit in early on and then in the 90's we did a week at Jazz Alley, with Julian Priester, Gary Peacock, and Jerry Granelli, which later was actually was documented and released, Live at Jazz Alley.
Stanley was so creative and was so easy to sing with in or out. He had such integrity and spirit in his playing and as a human being. I feel so blessed to have known him and played music with him. He will be sorely missed by many.

J'ai été surprise et attristée d'apprendre la mort de Stanley Cowell. J’ai rencontré Stanley quand je vivais à Seattle, de 1982 à 2002. Stanley y jouait au moins une fois par an. Dès le début, il m'a demandé de faire un bœuf avec lui. Puis, dans les années 90, nous avons joué une semaine au Jazz Alley, avec Julian Priester, Gary Peacock et Jerry Granelli. Ce qui a été documenté avec l’album Live at Jazz Alley
Stanley était si créatif. Avec lui, il était facile de chanter in et out. Il avait une telle intégrité et spiritualité comme musicien et être humain. Je me sens très chanceuse de l'avoir connu et d’avoir joué avec lui. Il nous manquera beaucoup. 


Billy COBHAM (dm)
Stanley Cowell represents, to me, a friendship that «got away» and did not develop between us. In New York City, the jazz social scene was huge yet small, almost as a tear drop in comparison to the «Bucket» presented by the entertainment scene that flourishes in the USA to this day. If Stanley and I performed together more than ten times over the past 60+ years I would be surprised. Yet, in his presence I always felt a sense of camaraderie and support in our quest to create a sense of musical security and «oneness» with our colleagues on the bandstand. I believe that Stanley and I worked with Jimmy Owens, Jerome Richardson and Seldon Powell, just to name a few but only in live performance situations. He should not be forgotten. Yet I feel that inevitably, with his loss, there is a hole left unfilled by his good musical soul.

Stanley Cowell représente pour moi une amitié qui «s'est échappée» et ne s'est pas développée. A New York, la scène jazz était énorme mais petite en fait, presque comme une larme comparée à la scène du divertissement qui fleurit encore aujourd'hui aux Etats-Unis. 
Au cours des 60 dernières années, je serais surpris si Stanley et moi avons joué ensemble plus de dix fois. Pourtant, en sa présence, j'ai toujours ressenti un sentiment de camaraderie et de soutien dans notre quête pour créer un sentiment de sécurité musicale et «d'unité» avec nos collègues sur scène. Je crois que Stanley et moi avons travaillé avec Jimmy Owens, Jerome Richardson et Seldon Powell, pour n'en nommer que quelques-uns, mais seulement lors de concerts. Stanley ne doit pas être oublié. Mais je sens qu'inévitablement, avec sa perte, sa belle âme musicale laisse un vide.


Zaccai CURTIS (p)
I had the pleasure to observe one of maestro Cowell's master classes when Javon Jackson brought him to the Hartt School, in Hartford, relatively recently. Even though I was familiar with his stellar artistry and pianistic mastery, that experience opened my eyes to understand why so many musicians that knew him looked up to him with respect and reverence. It was an honor for me to meet him and connect with him.

J'ai eu le plaisir d'assister à l'une des master-classes du Maestro Cowell, lorsque Javon Jackson l'a invité assez récemment à la Hartt School, à Hartford. Même si je connaissais son excellence artistique et sa maîtrise du piano, cette expérience m'a ouvert les yeux. J’ai compris pourquoi tant de musiciens qui le connaissaient l'admiraient. Ce fut un honneur pour moi de le rencontrer et d’être à son contact.


Michael CUSCUNA (producteur)
I first heard Stanley Cowell with Max Roach’s quintet and the Bobby Hutcherson-Harold Land quintet in the late ‘60s. Soon his creative, well-rounded piano and his distinctive compositions seemed to be everywhere. I had the pleasure of meeting Stanley when he started Strata-East Records with Charles Tolliver, his partner in the explosive Music Inc. quartet. Stanley had a clear, deliberate way about him and warm, ingratiating personality that could put anyone at ease. In later years, teaching took away from his performing and composing time, but his level of artistry never wavered. Stanley was exceptional at whatever he decided to do. In his memory, I hope more artists will revive his catalog of compositions.

J'ai entendu pour la première fois Stanley Cowell à la fin des années 1960, avec le quintet de Max Roach et le quintet Bobby Hutcherson-Harold Land. Rapidement, son piano créatif et bien équilibré comme ses compositions reconnaissables semblèrent être partout. J'ai eu le plaisir de rencontrer Stanley lorsqu'il a lancé Strata-East Records avec Charles Tolliver, son partenaire dans le quartet explosif de Music Inc. Stanley avait sa façon à lui claire, délibérée, chaleureuse et attirante pour mettre n’importe qui à l'aise. Plus tard, l'enseignement l’a privé de temps pour jouer et composer, mais son niveau artistique n'a jamais faibli. Stanley a été exceptionnel dans tout ce qu'il a choisi de faire. En sa mémoire, j'espère que plus d'artistes feront revivre son recueil de compositions.


Stanley Cowell after hours, prob. Michel Altier (b), Nîmes juillet 1986 © Ellen Bertet
Stanley Cowell after hours, prob. Michel Altier (b), Nîmes juillet 1986 © Ellen Bertet 

Andrew CYRILLE (dm)
Stanley Cowell was an extraordinary pianist, composer and teacher. Stanley was the head of the Jazz Program Department at Rutgers University in New Jersey for many years. On occasion when I would teach a class there, and I would run into him on campus, we would reminisce about the times we had on the New York City Jazz scene in earlier years.
One memorable occasion was a recording date called Step by Step on Strata-East Records (19760), led by trombonist John Gordon. On the recording with John Gordon were Charles Tolliver (tp), Roland Alexander (ts), Lisle Atkinson (b), Andrew Cyrille (dm) and Stanley Cowell (p). I’ll never forget the music we recorded for that session that day! 
In my musical heart of hearts, Stanley Cowell will always have a special place. He was a true inspiration.

Stanley Cowell était un pianiste, compositeur et enseignant extraordinaire. Stanley a dirigé le département de jazz de l'Université Rutgers, dans le New Jersey, pendant de nombreuses années. Lorsque j'enseignais là-bas et que je le rencontrais sur le campus, on se rappelait le bon vieux temps de la scène jazz new-yorkaise.
Une occasion mémorable a été une session d'enregistrement pour un disque intitulé Step by Step, sur Strata-East Records (19760), dirigée par le tromboniste John Gordon. Il y avait en plus Charles Tolliver (tp), Roland Alexander (ts), Lisle Atkinson (b), Andrew Cyrille (dm) et Stanley Cowell (p). Je n’oublierai jamais la musique que nous avons enregistrée ce jour-là!
Stanley Cowell aura toujours une place spéciale au plus profond de mon cœur. Il était une véritable source d’inspiration.


Santi DeBRIANO (b)
I first heard Stanley Cowell's piano because I was a fan of Stanley Clarke (still am). I bought Stanley Cowell's record Illusion Suite, which featured Clarke. That was around 1980. It’s a great record which I still listen to.
In the 90’s, Stanley Cowell was around NY from time to time, but he lived in Prince George's County, in Maryland. Wendy Cunningham, the owner of Bradley's, asked me if I would like to play with Stanley Cowell for a week there. I was thrilled, of course, to meet a musical hero. I agreed to do it.
Stanley Cowell in real life turned out to be just as his music sounds: elegant, smart, earthy, insightful. He was the type of man I enjoy to be around on and off the bandstand. I noticed that he didn't swear and he didn't drink very much, but he also didn't proselytize religion. He was just that refined.
Some months after the Bradley’s gig, Stanley asked me to perform on his recording date. This became Back to the Beautiful, a recording that I'm proud to have participated in. It involved about three rehearsals and two or three days in the studio if I'm not mistaken. The music is well written but not easy.
A few years later, I heard from Stanley again. He was producing a performance series at the University where he taught, and he invited me to bring a group down to perform. This was a great opportunity for me. My group mainly does my original compositions. Most producers and promoters will request that you play something that the audience knows, a standard or something. Not Stanley! His only stipulation was that we had to perform original music! I took Valtinho Anastacio, the great Brazilian percussionist with me. We had a ball there with Stanley and his family. That was in the late 90's. 
I hadn't heard from Stanley after that. He went on teaching in the southern part of the U.S. I'll always cherish the memories of him. A great artist and wonderful human being.

J'ai découvert Stanley Cowell parce que j'étais fan de Stanley Clarke (je le suis toujours). J'avais acheté le disque Illusion Suite de Stanley Cowell, qui mettait en vedette Clarke. C'était vers 1980. C’est un très bon disque que j’écoute toujours.
Dans les années 90, Stanley Cowell était de temps en temps à New York, mais il vivait dans le Comté de Prince George, Maryland. Wendy Cunningham, la propriétaire du Bradley's, m'a demandé si j'aimerais jouer avec Stanley Cowell pendant une semaine. J'étais ravi, bien sûr, de rencontrer un de mes héros. J'ai accepté.
Stanley Cowell s'est avéré être exactement comme sa musique: élégant, intelligent, ancré, avisé. C'était le genre d'homme que j'aimais côtoyer sur scène et dans la vie. J'ai remarqué qu'il ne jurait pas, ne buvait pas beaucoup, et ne prêchait pas de religion. Il était aussi raffiné que ça.
Quelques mois après le concert au Bradley’s, Stanley m'a demandé d'enregistrer un disque avec lui. Back to the Beautiful est un enregistrement auquel je suis fier d'avoir participé. Il y a eu environ trois répétitions et deux ou trois jours en studio, si je ne me trompe. La musique est bien écrite, mais pas facile à jouer.
Quelques années plus tard, j'ai de nouveau entendu parler de Stanley. Il produisait une série de concerts à l'université où il enseignait, et m'a invité à y amener mon groupe. C'était une belle opportunité pour moi. Mon groupe joue principalement mes compositions. En général, les producteurs et les promoteurs vous demandent de jouer quelque chose que le public connaît, un standard ou quelque chose comme ça. Pas Stanley! Sa seule demande était que nous jouions de la musique originale! J'ai emmené avec moi le grand percussionniste brésilien Valtinho Anastacio. Nous avons passé un très bon moment avec Stanley et sa famille. C'était à la fin des années 90.
Après ça, je n’ai plus eu de nouvelles de Stanley. Il a continué à enseigner dans le sud des Etats-Unis. Je chérirai toujours son souvenir. Un grand artiste et un être merveilleux.


Jack DeJOHNETTE (dm)
Stanley Crowell was a great pianist, composer and improviser! I had the good fortune to have him on my first recording as a leader, The DeJohnette Complex. We recorded one of Stanley’s compositions, the beautiful «Equipoise». Stanley’s contribution’s to jazz piano, composition and music education is deeply appreciated and his legacy will continue to live on. He will be missed. RIP Stanley.

Stanley Cowell était un grand pianiste, compositeur et improvisateur! J'ai eu la chance de l'avoir sur mon premier disque en leader, The DeJohnette Complex. Nous avons enregistré un des thèmes de Stanley, le magnifique «Equipoise». La contribution de Stanley au piano jazz, à la composition et à l’éducation musicale a été hautement appréciée et son héritage continuera de perdurer. Il va nous manquer. Repose en paix, Stanley.


Tom DiCARLO (b)
Stanley Cowell was a gentle man who didn't say much, but when he did, it meant a lot. One story I will share is when we were rehearsing the Empathlectrik Quartet with Vic Juris for the record Welcome to This New World from 2011. We had a couple hours booked for the rehearsal. We played through about 30% of the music, and then Cowell stood up from the piano and said, «Alright, that should do it.» The band looked at each other with a look like, «Are you sure? We have more time booked for this rehearsal.» Cowell then said, «We'll talk to each other.» And that was it. Cowell trusted us and trusted me to deliver the music. He inspired me to be the best that I can be and to continue to learn and challenge myself. I miss him dearly and am grateful to have been in his presence. 

Stanley Cowell était un homme bon qui parlait peu, mais quand il parlait, ça avait du sens. Voici une anecdote: en vue de l’enregistrement de l’album Welcome to This New World, sorti en 2011, nous avions réservé quelques heures pour répéter avec le Quartet Empathlectrik et Vic Juris. Après avoir joué environ 30% du répertoire, Cowell s'est levé du piano et a dit: «Bon, ça devrait le faire.» Le groupe s'est regardé avec un air du genre: «T’es sûr? On a encore du temps.» Cowell a répondu: «On va discuter.» Et c'était tout. Cowell nous a fait confiance et m'a fait confiance pour jouer cette musique. Il m'a inspiré pour être le meilleur musicien possible, à continuer à apprendre et à me dépasser. Il me manque beaucoup, et je lui suis reconnaissant d'avoir été en sa présence.


Billy DRUMMOND (dm)
I was a HUGE FAN and ADMIRER of Stanley Cowell long before I ever met him or played with him. In the 1970’s when I was buying a lot of recordings, discovering new music, etc., I was made of aware of him via the recordings of Music Inc., a band led by Charles Tolliver. That band was very appealing to me and its music, playing and the compositions of Stanley were just wonderful. That led me to delve into his music on his own records and other recordings he was on as a sideman with various artists including Max Roach, Bobby Hutcherson, Jack DeJohnette, the Heath Brothers, etc. He was remarkable as a pianist and composer, with his own sound and personal imprint on both. He seemed to play the piano from the inside out! Compositionally he goes places that are totally unexpected. He was just brilliant and I feel fortunate to have witnessed it and of course to be able to participate. In addition to his brilliance as musician, he was a Prince of a Man as well. He was a friend and mentor. He was one of those musicians that I dreamed of playing with and the dream came true. I will certainly miss him and I hope his brilliant contributions to the music as both pianist and composer become more widely acknowledged and appreciated. My condolences to his beautiful family.

J'ADORAIS et ADMIRAIS Stanley Cowell bien avant de le rencontrer ou de jouer avec lui. Dans les années 1970, alors que j’achetais beaucoup de disques et que je découvrais la nouvelles musique, je l’ai repéré à travers les enregistrements de Music Inc., le groupe dirigé par Charles Tolliver. Ce groupe m'attirait beaucoup. Cette musique ainsi que le jeu et les compositions de Stanley étaient tout simplement splendides. Cela m'a amené à me plonger dans la musique qu’il a enregistrée en leader et dans les disques où il jouait en sideman avec divers artistes, notamment Max Roach, Bobby Hutcherson, Jack DeJohnette, les Heath Brothers, etc. C’était un pianiste et un compositeur remarquable, avec un son spécifique et une empreinte personnelle. Il semblait jouer du piano de l'intérieur! Sur le plan de la composition, il se rendait dans des endroits totalement inattendus. Il était tout simplement génial. Je me sens chanceux d'en avoir été témoin et, bien sûr, d’avoir participé à sa musique. En plus de son excellence en tant que musicien, il était un prince parmi les hommes. C'était un ami et un mentor. Un de ces musiciens avec qui je rêvais de jouer et le rêve est devenu réalité. Il me manquera, et j'espère que ses belles contributions en tant que pianiste et compositeur seront plus largement reconnues et appréciées. Mes condoléances à sa magnifique famille.


Dominique EADE (voc)
The clarity and joy in Stanley Cowell’s piano playing and composing was always present in all my interactions with him. It was there in his very being. His sharp and discerning focus didn’t keep him from emanating a profound kindness and compassion. He was always working to amplify the beauty in what he saw, wherever possible, whether through the fiery spirit of protest, or in joyous celebration. 
Stanley and I were colleagues at New England Conservatory, in Boston, but I was also his student for the two years he was on faculty while I was getting my Artist Diploma. We worked on piano, improvisation, and composition. He taught me the «Charleston push» for my comping, walking bass lines to play and sing, mirror image exercises for my piano technique, and modal ear training exercises that were challenging on the piano and the voice. I transcribed some of his compositions («Sienna,» for example), and we played and sang together —his songs, my songs, jazz tunes, and standards. At the time, he was preparing an Art Tatum tribute and would demonstrate some of what he was practicing, which, of course, blew me away, and he also taught me a little stride since that was on his mind. The lessons were filled with inspiration and information, and even when we were working on something rudimentary on the piano, like left-hand independence, I felt like he was always considering the whole musician in me and weighing what he said in that light.
We went on to perform together, and he is the pianist on my first record, The Ruby and The Pearl, on Accurate Records, with drummer Alan Dawson. I don’t think Alan Dawson and Stanley had recorded together before, but their rapport was amazing, and to me it was like a dream. I can still picture Stanley at the piano in the center of the large room at Blue Jay Recording Studios, so anchored and thoughtful in his playing, yet not without vulnerability and humor. We recorded a duet of his beautiful ballad, «I Think It’s Time to Say Goodbye, Again,» up a whole step from the original, and at one point during a teary-eyed take, we had some laughs about a wrong transposition that happened, appropriately, on the words, «Discord replaces harmony.» He kept a running riff about «Dis chord» replacing «Dat chord» throughout the session.
When my husband, Allan Chase (as, ss, bs) and I moved from Boston to New York, Stanley gave me a couple pep talks about how to handle the music scene and just the day-to-day of being in the city. Though I was far from his musical equal, he always treated me as if I were, so his fatherly advice at this moment was especially heart-warming. Among other things, he told us that no matter what happened, we should keep an expression of «I’ve seen this sh*t before.» It was very sweet, and, actually surprisingly useful advice. Occasionally, I would report back to him a variety of situations in which his words had come to mind.
I consider myself extremely lucky to have crossed paths with this remarkable musician when I did. Studying with him was life-changing, playing music with him was thrilling, and I always hoped we could record again. He was a mentor, friend, and role model and I, like so many, will miss him dearly. Stanley Cowell was a brilliant musician with an «I’m here to serve the music» energy that exuded both a discerning, often awe-inspiring aesthetic and a tireless sense of good will and joy. My heart-felt condolences to his family and loved ones. 

La clarté et la joie dans le jeu de piano et les compositions de Stanley Cowell ont toujours été présentes lors de mes interactions avec lui. C'était dans son être même. Sa concentration aiguisée et sa perspicacité n’empêchaient pas une profonde gentillesse et compassion d’émaner de lui. Il s'efforçait toujours d'amplifier la beauté de ce qu'il voyait, dans la mesure du possible, que ce soit par l'esprit fougueux de la protestation ou lors d'une joyeuse célébration.
Stanley et moi étions collègues au New England Conservatory, à Boston. J’avais aussi été son élève pendant les deux années où il était à la faculté, lorsque je préparais mon diplôme d'artiste. Nous avons travaillé le piano, l'improvisation et la composition. Il m'a appris le «Charleston push» pour l’accompagnement, les lignes de basse pour jouer et chanter, des exercices techniques au piano pour travailler la symétrie, des exercices de formation modale de l'oreille difficiles au piano et à la voix. J'ai transcrit certaines de ses compositions («Sienna», par exemple). Nous avons joué et chanté ensemble –ses chansons, les miennes, des thèmes de jazz et des standards. A l'époque, il préparait un hommage à Art Tatum et me montrait un peu ce qu'il préparait. Ce qui, bien sûr, m'époustouflait. Il m'a également appris un peu de stride, puisque cela l’occupait alors. Les leçons étaient remplies d'inspirations et d'informations. Même lorsque nous travaillions sur quelque chose de rudimentaire au piano, comme l'indépendance de la main gauche, j'avais l'impression qu'il considérait toujours tout le musicien en moi et pesait ce qu'il disait dans ce contexte.
Nous avons joué ensemble. Il est le pianiste de mon premier album, The Ruby and The Pearl, sur Accurate Records, avec le batteur Alan Dawson. Je ne pense pas qu'Alan Dawson et Stanley aient enregistré ensemble auparavant. Leur relation était incroyable! Pour moi, c'était comme un rêve. Je vois encore Stanley au piano au centre de la grande salle du Blue Jay Recording Studios, si ancré et réfléchi dans son jeu, mais non sans vulnérabilité et humour. Nous avons enregistré en duo sa belle ballade «I Think It’s Time to Say Goodbye, Again», un peu au-delà de l'original, et à un moment, lors d'une prise émouvante, nous avons eu quelques rires à propos d'une mauvaise transposition. Cela s'est passé, justement, sur les paroles «Discord replaces harmony». Il a gardé un riff sur «Dis chord» le remplaçant par «Dat chord» tout au long de la session.
Lorsque mon mari Allan Chase (as, ss, bs) et moi avons déménagé de Boston à New York, Stanley m'a motivée pour aborder la scène jazz et le quotidien de cette ville. Même si j'étais loin d'être son égale en musique, il m'a toujours traitée comme si je l’étais. Dans ces moments-là, ses conseils paternels étaient particulièrement réconfortants. Entre autres choses, il nous avait dit que quoi qu'il arrive, il fallait ne pas avoir l’air surpris. C'était un conseil très tendre et, en fait, étonnamment utile. De temps en temps, je lui rendais compte de diverses situations dans lesquelles ses mots m’étaient venus à l'esprit.
Je me considère extrêmement chanceuse d'avoir croisé la route de ce musicien remarquable. Etudier avec lui a changé ma vie. Jouer de la musique avec lui était passionnant. J’ai toujours espéré que nous pourrions enregistrer à nouveau. Il était un mentor, un ami, un modèle. Comme tant d'autres, il me manquera beaucoup. Stanley Cowell était un musicien brillant, avec cette énergie de «je suis ici pour servir la musique» qui dégageait une esthétique exigeante, souvent impressionnante couplée à un sens inlassable de bonne volonté et de joie. Mes sincères condoléances à sa famille et à ses proches.


Vincent ECTOR (dm)
Stanley Cowell or Maestro Cowell, which was my nickname for him was a very kind, generous and supportive bandleader. He was a brilliant artist who always took the time to nurture and support his musicians and students. Since I did all of my studies with him on the bandstand, I can say that the lessons learned were invaluable. He always gave his musicians enough space to create and always made you feel as though your creativity while interpreting his compositional genius was welcome and important to their evolution. It made me feel like I mattered and I will be forever grateful for the opportunity to be able to perform and record with him. My family and I will miss him dearly. Rest in Peace Maestro Cowell.

Stanley Cowell ou Maestro Cowell, comme je l’appelais, était un leader très gentil, généreux et encourageant. Il était un grand artiste qui prenait toujours le temps d’encourager ses musiciens et ses étudiants. Puisque mes études avec lui se sont faites sur scène, je peux dire que les leçons qu’il m’a apprises sont inestimables. Il donnait à ses musiciens suffisamment d'espace pour créer. Quand nous interprétions le génie de ses compositions, il nous faisait toujours sentir que notre créativité était la bienvenue et qu’elle était importante pour leur évolution. Cela me faisait sentir que je comptais pour lui. Je serai à jamais reconnaissant d’avoir pu jouer et enregistrer avec lui. Il nous manquera beaucoup, à ma famille et à moi. Repose en paix, Maestro Cowell.


Kahil EL’ZABAR (dm, perc)
The first time I met the great Stanley Cowell was in 1974 in Baltimore. He came to hear Donny Hathaway, whom I was playing with at the time. He graciously introduced himself to me after our concert, and I quickly told him that I knew his music well and that I was honored to meet him! Stanley’s eyes became so bright when I proceeded to tell him that I owned several recordings of various artist from his Strata-East label. 
We would see each other often over the years on the road throughout the world. His playing was sublime and extremely sophisticated. He was so well versed in the music of the African Diaspora and the various so-called styles of jazz. Our main discussion when we’d see one another was always about the mbira and kalimba. Stanley loved the music of the African thumb piano and told me several times in my life that he loved my playing of that instrument! 
Brother Stanley Cowell was and will always be a visionary, a beacon of light who guided the way to musical and cultural independence. I will miss him dearly and wish him abundant peace his transition to Spirit!

La première fois que j'ai rencontré le grand Stanley Cowell, c'était en 1974 à Baltimore. Il était venu entendre Donny Hathaway avec qui je jouais à l'époque. Il s'est poliment présenté à moi après le concert. Je lui ai rapidement dit que je connaissais bien sa musique et que j'étais ravi de le rencontrer! Les yeux de Stanley sont devenus si brillants lorsque je lui ai raconté que je possédais plusieurs disques de différents artistes de son label Strata-East.
Nous nous sommes souvent vus au fil des années sur la route à travers le monde. Son jeu était sublime et extrêmement sophistiqué. Il connaissait si bien la musique de la diaspora africaine et les différents styles dits «du jazz». Notre discussion principale, lorsque nous nous voyions, portait toujours sur le mbira et le kalimba. Stanley adorait la musique du piano à pouces africain et m'a dit, à plusieurs reprises, qu'il aimait mon jeu de cet instrument!
Frère Stanley Cowell a été et sera toujours un visionnaire, un phare nous guidant vers l'indépendance musicale et culturelle. Il me manquera beaucoup. Je lui souhaite une grande paix dans sa transition vers l'Esprit!


Antonio FARAO (p)
Sadly, another great musician passed away. Stanley Cowell was one of the pianists who changed the conception of the piano in the modern way. I heard his records with Max Roach, Charles Tolliver, Gary Bartz and many others… He was a great composer. I love his tune «Equipoise». I remember that Charles Tolliver talked to me years ago about a symphony Stanley had started to work on. I would really like hear that. 

Malheureusement, un autre grand musicien est décédé. Stanley Cowell a été l'un des pianistes qui ont changé l’approche du piano de manière moderne. J'ai entendu ses disques avec Max Roach, Charles Tolliver, Gary Bartz et bien d'autres… C'était un grand compositeur. J'adore son thème «Equipoise». Je me souviens que Charles Tolliver m'avait parlé, il y a des années, d'une symphonie sur laquelle Stanley avait commencé à travailler. J'aimerais vraiment entendre ça.


Ricky FORD (ts, comp)
Stanley Cowell was an early mentor and a pioneer of the Black independent record labels. He documented a very important era of music in Manhattan. Peace to an amazing Brother.

Stanley Cowell a été l'un de mes premiers mentors et un pionnier des labels indépendants noirs. Il a documenté une époque très importante de la musique à Manhattan. Paix à un Frère incroyable.


Benny GOLSON (ts, comp)
Stanley was always a step or two ahead of us when it came to his music. I went to his house once and was completely overwhelmed at all the music he had compiled. I used him once with a large symphony orchestra and the man didn’t even need a rehearsal. Yes, we all will miss Stanley.

Stanley avait toujours une longueur d’avance ou deux lorsqu’il s’agissait de sa musique. Je suis allé chez lui une fois, et j'ai été très impressionné de voir toute la musique qu'il avait composée. Je l’ai engagé une fois avec un grand orchestre symphonique, et le gars n’a même pas eu besoin de répéter. Oui, Stanley nous manquera à tous.


Billy HARPER (ts, ss, fl, comp)
Stanley Cowell was one of my favorite persons in the jazz world. He was a friend, and someone in my era of music presentation. A wonderful person and certainly a great composer. His quiet demeanor would sometimes make you forget that he was around. His indisputable compositions certainly stayed in one's head. I got the impression that many of his writings emerged from the way his fingers physically touched the piano keys. But the melodies were so beautiful, they must have come from some deep «inner source». Stanley was a vital practitioner of our jazz-art form.

Stanley Cowell était l'une de mes personnes préférées dans le monde du jazz. C'était un ami et quelqu'un de ma génération. Un homme merveilleux et assurément un grand compositeur. Sa présence calme vous faisait parfois oublier qu'il était là. Ses compositions, décisives, vous restent dans la tête. J'ai toujours eu l'impression que beaucoup de ses thèmes venaient de la façon dont ses doigts touchaient le clavier du piano. Mais les mélodies étaient si belles qu'elles devaient provenir d'une profonde «source intérieure». Stanley était un praticien essentiel de notre forme d'art jazz.

Stanley Cowell, Billy Hart, Billy Harper, Ron Carter Sonny Fortune, Hôtel Imperator, Nîmes, 22 juillet 1986 © Ellen Bertet
Stanley Cowell, Billy Hart, Billy Harper, Ron Carter, Sonny Fortune (de dos), Hôtel Imperator, Nîmes, 22 juillet 1986 © Ellen Bertet


Barry HARRIS (p)
Another one gone that will be missed.

Encore un qui est parti et qui nous manquera.


Albert Tootie HEATH (dm, perc)
Stanley and I had a special connection. I think my brother Jimmy was the one to hire him in the band. He knew about his musicianship. And we needed a piano player to replace Roland Hanna, who was playing with us originally and who had things to do with his own group. 
Stanley brought a whole lot to our group. He was wonderful. His accompanying made my accompanying much better. And he taught me a lot about rhythms. He experimented a lot. So, I would be experimenting a little more because of him. When we featured him, he would often play «Equipoise». I loved to play that tune! 
When we were traveling, Stanley played the kalimba a lot. If we were in a train, he would take it out and Percy took his cello out and they would play. He also played it on the first record we did with him and my brothers, Marchin’ On! on Strata-East. I haven’t known anybody since Stanley who could offer me all the information he did as we were playing and travelling together.
He was also very interested in Mtume because he was in an organization called «Us». The predominant reason for the group was civil rights. Stanley was very interested in the civil rights movement. Mtume gave us Swahili names. Stanley’s was «Musa». Mine was «Kuumba» (creativity). 
I will miss Stanley dearly. Rest in Peace.

Stanley et moi avions une relation privilégiée. Je pense que c'est mon frère Jimmy qui l'a embauché dans le groupe. Il connaissait son talent musical. Et nous avions besoin d'un pianiste pour remplacer Roland Hanna qui jouait avec nous à l'origine et devait travailler avec son propre groupe.
Stanley nous a beaucoup apportés. Il était merveilleux. Son accompagnement rendait le mien bien meilleur. Et il m'a beaucoup appris sur les rythmes. Il expérimentait énormément. Donc, j'expérimentais un peu plus, grâce à lui. Quand on le mettait en vedette, il jouait souvent «Equipoise». J'adorais jouer ce thème!
Lorsque nous voyagions, Stanley jouait beaucoup du kalimba. Si nous étions dans un train, il le sortait et Percy sortait son violoncelle et ils jouaient. Il en a également joué sur le premier album que nous avons fait avec lui et mes frères, Marchin’ On!, sur Strata-East. Je ne connais personne comme Stanley qui puisse m'offrir autant d'information pendant un concert et pendant une tournée.
Il était également très intéressé par Mtume parce qu'il était dans une organisation appelée «Us». La principale raison du groupe était les Droits civiques. Le Mouvement des Droits civiques intéressait beaucoup Stanley. Mtume nous avait donnés des noms en swahili: «Musa» pour Stanley, «Kuumba» (créativité) pour moi.
Stanley me manquera beaucoup. Repose en paix.


Eddie HENDERSON (tp, flh)
Stanley Cowell was a good friend of mine. He was a wonderful pianist and composer on the highest level. His death leaves a big hole in the music community. He will be totally missed by friends and fans alike.

Stanley Cowell était un bon ami. Il était un merveilleux pianiste et un compositeur de très haut niveau. Sa mort laisse un grand vide dans la communauté musicale. Il manquera beaucoup à ses amis et à ses fans.


Freddie HENDRIX (tp, flh)
Maestro Stanley Cowell was the type of person anyone would love to be around. He was a highly intelligent, calm spirited and reserved kind of guy. He was very consistent and persistent in everything that he did. And his musical voice and compositions are like no other. He had a very unique style and way about himself. Everyone that was in his presence loved him dearly. He was just a kind spirited kind of guy. And always searching for new ways do things. New ideas to create from. New ways to create things. He was always evolving. This brings me to one of my experiences with him.
In preparation for my first performance with Mr. Cowell, we were to play his composition «Montage for Toledo». If you are familiar with this song, it was originally recorded in 1968 on Max Roach’s Members Don’t Get Weary recording and the song was entitled «Effi». The song had a different melody with Gary Bartz’s alto and Charles Tolliver’s trumpet intermittently trading solos every eight bars and restating the melody here and there. Fast forward to the 2000’s, Stanley had restructured the tune with a new melody, new solo structure, and new title called «Montage for Toledo» as a dedication to his hometown of Toledo, Ohio. So, my first performance with Mr. Cowell was in July 2018 at Dizzy’s in NYC. During rehearsal for this particular gig while going over the solo format for «Montage for Toledo», Mr. Cowell instructed for me to start my solo during the last four bars of his solo so that my solo would start off at a high point and let it lead me where it may. When we performed it almost a year later to the date at Smoke Jazz Club in NYC, before we played the song Mr. Cowell instructed for me to «not» begin my solo until he had completely finished his first. Now, maybe he was just experimenting before. Maybe he didn’t like his idea of me coming in on the end of his solo before he finished. However, the fact of the matter is that he was always searching for new ways of doing things no matter how subtle or drastic it may be. If you listen to Stanley Cowell’s last recording (which I’m on) Stanley Cowell Live at Keystone Korner Baltimore for the SteepleChase record label, you can clearly hear that his version of «Montage for Toledo» is completely different from the Max Roach Members Don’t Get Weary recording of then entitled «Effi». Stanley Cowell was always evolving!
My second story of Mr. Cowell was also at Dizzy’s. Before our performance, Mr. Cowell, myself, and the rest of the band were resting in the dressing room just discussing life, music, and everything that encompasses that. During this discussion, Mr. Cowell had said, «When I first came to NYC, I thought I had worked out some stuff in my playing. Then, I heard Herbie Hancock. After I heard Herbie, I had to get back in the shed and work out some new things.» Stanley Cowell is a highly accomplished jazz and classical pianist. For him to say that about Herbie Hancock not only shows his humility, high regards, and respect for the man, it also shows that Mr. Cowell was not intimidated by him either. After all, Stanley Cowell did witness the late great Art Tatum play his parents very own spinet piano in their very own living room at the age of 5 or 6 years old. No one played more piano than Art Tatum. Even the great Jason Moran is quoted saying, «When you hear Stanley play, he makes a two-handed piano player sound like he’s playing with six hands.»

Maestro Stanley Cowell était le genre de personne que tout le monde aimait côtoyer. C’était un genre de gars très intelligent, calme, réservé. Il était très cohérent et persévérant dans tout ce qu'il faisait. Sa voix musicale et ses compositions ne ressemblent à aucune autre. Il avait un style et une manière tout à fait uniques. Tous ceux qui l'approchaient l'aimaient profondément. C'était un type bien, plein d'esprit, toujours à la recherche de nouvelles façons de faire les choses, de nouvelles idées pour créer, de nouvelles façons de créer. Il évoluait toujours. Cela m'amène à l'une de mes expériences avec lui.
En vue de mon premier concert avec M. Cowell, nous devions jouer sa composition «Montage for Toledo». Si vous connaissez ce thème, il a été initialement enregistré en 1968 sur le disque Members, Don’t Get Weary de Max Roach. Le thème s’intitulait alors «Effi». Il y avait une mélodie différente avec l'alto de Gary Bartz et la trompette de Charles Tolliver échangeant par intermittence des solos toutes les huit mesures et reprenant la mélodie ici et là. Vers les années 2000, Stanley avait restructuré le thème avec une nouvelle mélodie, une nouvelle structure solo et un nouveau titre, «Montage for Toledo», comme une dédicace à sa ville natale de Toledo, Ohio. Mon premier concert avec M. Cowell a eu lieu en juillet 2018 au Dizzy’s, à New York. Pendant les répétitions, tout en passant en revue le solo de «Montage for Toledo», M. Cowell m’a demandé de commencer mon solo pendant les quatre dernières mesures de son solo à lui afin que le mien commence à un point fort et me mène là où l’improvisation pourrait me mener. Près d’un an plus tard, nous avons joué au Smoke Jazz Club, à New York. Avant de jouer ce même thème, M. Cowell m'a demandé de «ne pas» commencer mon solo avant qu’il ait complètement terminé le sien. Peut-être expérimentait-il ou n’aimait-il pas l’idée que j’entre avant qu’il ait terminé son solo. Le fait est qu'il était toujours à la recherche de nouvelles façons de faire les choses, aussi subtiles ou drastiques soient-elles. Si vous écoutez le dernier disque de Stanley Cowell (sur lequel je suis) Stanley Cowell Live à Keystone Korner Baltimore, pour le label SteepleChase, vous entendez clairement la différence entre «Montage for Toledo» et «Effi», enregistré sur Members Don 't Get Weary de Max Roach. Stanley Cowell était en constante évolution!
Ma seconde anecdote avec M. Cowell est également au Dizzy’s. Avant notre concert, M. Cowell, moi-même et le reste du groupe nous reposions dans le vestiaire. Nous discutions de la vie, de la musique, etc. Au cours de cette discussion, M. Cowell a dit: «Quand je suis arrivé à New York pour la première fois, je pensais avoir bien travaillé mon jeu au piano. Puis, j'ai entendu Herbie Hancock, et j'ai dû rentrer chez moi trouver de nouveaux trucs.» Stanley Cowell est un pianiste jazz et classique de haut niveau. Pour lui, dire ça à propos d’Herbie Hancock révèle non seulement son humilité et son respect pour cet homme, mais également que M. Cowell n'était pas non plus intimidé par lui. Après tout, Stanley Cowell a vu le grand Art Tatum jouer sur le clavecin de ses parents dans son propre salon, à l'âge de 5 ou 6 ans. Personne ne jouait plus de piano qu'Art Tatum. Même le grand Jason Moran a déclaré: «Quand vous entendez Stanley, il fait sonner un piano à deux mains comme s'il en jouait à six.»


Vincent HERRING (as)
I did not know Stanley. I may have met him once or twice. I was of course familiar with his music. He was a great musician and composer.

Je ne connaissais pas Stanley. J’ai dû le rencontrer une fois ou deux. Je connais bien sûr sa musique. Il était un excellent musicien et compositeur.


Conrad HERWIG (tb)
Stanley Cowell was, and always will be, one of the all-time greats on the piano. He was much more than just a great pianist. He was a cutting-edge composer, arranger, theorist and nurturing educator. He was as knowledgeable with the music of Debussy, Fauré, and Berg as he was with Monk, Bird, and Coltrane. It was always inspirational to share the stage with him and to participate in the classroom at Rutgers University. He had so much information and insight to share with his students and colleagues. He was a true master and his presence is greatly missed.

Stanley Cowell a été, et sera toujours, l'un des plus grands pianistes de tous les temps. Il était bien plus qu'un formidable pianiste. Il était un compositeur à l'avant-garde, un arrangeur, un théoricien et un professeur encourageant. Il connaissait aussi bien la musique de Debussy, Fauré et Berg que celle de Monk, Bird et Coltrane. C'était toujours inspirant de partager la scène avec lui et de participer à ses discussions en classe, à l'Université Rutgers. Il avait tant de savoir et de sensibilité à partager avec ses étudiants et collègues. C'était un vrai maître. Sa présence nous manque énormément.


Bertha HOPE-BOOKER (p)
Stanley Cowell was a wonderful musician and composer. He has given us some very challenging compositions to enjoy and expand upon. His work endures, and should be included for examination in Institutes of jazz globally. RIP Stanley. I did not ever meet him but I have great respect and appreciation for his trendies’ gifts.

Stanley Cowell était un magnifique musicien et compositeur. Il nous laisse des compositions très exigeantes à apprécier et à prolonger. Son travail perdure et devrait être étudié dans les écoles de jazz du monde entier. Repose en paix, Stanley. Je ne l'ai jamais rencontré, mais j'ai beaucoup de respect et la plus grande estime pour être toujours à la pointe.


Stafford HUNTER (tb)
Stanley was the ultimate professional musician and human being. Always at the top of his game as a musician, and such an encouraging and inspiring person to us younger musicians. And, a great example of conducting oneself as a professional at all times. I have fond memories of hanging with him while on tour with the Charles Tolliver big band. Such a great loss for the jazz community and humanity!

Stanley était le musicien professionnel et l'être humain par excellence. Toujours au sommet de son art en tant que musicien et si encourageant et inspirant pour nous, jeunes musiciens. Un vrai exemple dans la façon de se conduire en tant que professionnel dans toutes les situations. J'ai de bons souvenirs du temps passé avec lui lors d'une tournée avec le big band de Charles Tolliver. Quelle perte pour la communauté du jazz et l'humanité!

Javon JACKSON (ts)
Stanley Cowell was a complete pianist, master musician and educator. Likewise, he was a man of great principle and one willing to share his knowledge and wisdom.

Stanley Cowell était un pianiste accompli, maître musicien et pédagogue. De même, il était un homme de principes, et disposé à partager ses connaissances et sa sagesse.


Ahmad JAMAL (p)
I am shocked upon hearing the news that Stanley Cowell has passed away.
May he find the ultimate Peace in the real world after leaving this world of illusions.
A brilliant pianist to say the least, and underestimated in my opinion.
Going further, when I received my Lifetime Achievement Award from The Recording Academy (Grammy), it was Stanley who performed in that portion representing my career.
I had to leave the auditorium because of a fall I took backstage, and could not witness his performance at The Beacon Theater that was subsequently aired on PBS, October 13th, 2017. Stanley performed three compositions that are a part of my long career, «But Not for Me», «Ahmad's Blues», and «Poinciana». This will remain with me forever, and I will always be grateful to this musical giant, Stanley Cowell.

Je suis choqué d'apprendre la mort de Stanley Cowell.
Puisse-t-il trouver la paix ultime dans le monde réel après avoir quitté ce monde d'illusions.
Un pianiste brillant, c’est le moins qu’on puisse dire, et sous-estimé à mon avis.
Pour aller plus loin, lorsque j'ai reçu mon Lifetime Achievement Award (Grammy), décerné par l’Académie nationale des arts et des sciences de l'enregistrement, c'est Stanley qui a joué dans la séquence résumant ma carrière.
J'ai dû quitter l'auditorium à cause d'une chute dans les coulisses, et n'ai pu assister à sa performance au Beacon Theatre, qui a ensuite été diffusée sur PBS, le 13 octobre 2017. Stanley a interprété trois des compositions qui ont jalonné ma longue carrière, «But Not for Me», «Ahmad's Blues» et «Poinciana». Cela restera avec moi pour toujours. Je serai toujours reconnaissant à ce géant de la musique, Stanley Cowell.


Kynan JOHNS (chef d’orchestre, directeur de l’éducation orchestrale à l’Université Rutgers, NJ)
Stanley Cowell for me was a gentle giant. As a colleague he was encouraging and supportive. As a teacher he gave his students everything he could. He was always available to them and encouraged new ideas. I was fortunate to collaborate with him on his Asian Art Suite for jazz ensemble and orchestra. He was a joy and inspiring to work with. Soft spoken, but boy could he play - always inspiring and giving as a musician and a man.
We are all deeply saddened by his passing and of course send much love and condolences to his wife, daughter and entire family.

Stanley Cowell était pour moi un tendre géant. En tant que collègue, il était toujours encourageant et d’un grand soutien. En tant qu'enseignant, il a donné à ses élèves tout ce qu'il pouvait. Il était toujours disponible pour eux et encourageait les idées nouvelles. J'ai eu la chance de collaborer avec lui sur sa Asian Art Suite pour ensemble de jazz et orchestre. C'était une joie et une inspiration de travailler avec lui. Il parlait d’une voix douce, mais quel pianiste! Toujours motivant et généreux en tant que musicien et en tant qu’homme.
Nous sommes tous profondément attristés par son décès et naturelement nous adressons beaucoup d'amour et nos condoléances à sa femme, sa fille et toute sa famille.


Sean JONES (tp, flh)
While at Rutgers University, I had the opportunity to take composition with Stanley Cowell. I learned quite a bit. However, this particular lesson has stayed with me over the years. Stanley said, «Write your melodies for the audience and your rhythm charts for the band.» That sent me on a quest to create music that celebrates the complexity and sophistication of jazz music while simultaneously creating music that is singable and accessible to even the most novice listener.

A l'université Rutgers, j'ai eu l’occasion d’étudier la composition avec Stanley Cowell. J'ai beaucoup appris. Cependant, une leçon en particulier m’est restée durablement. Stanley avait dit: «Composez vos mélodies pour le public et écrivez vos partitions pour le groupe.» Cela m'a amené à rechercher une musique qui magnifie la complexité et la sophistication du jazz tout en la rendant chantable et accessible même au plus néophyte.


David KIKOSKI (p)
I had the pleasure of meeting Stanley Cowell through Roy Haynes when we were on tour. Hailing from Toledo, OH, as did Art Tatum, he was indeed influenced but always had his own original brand of pianism. He was a true gentleman. May he rest in peace.

J'ai eu le plaisir de rencontrer Stanley Cowell par l'intermédiaire de Roy Haynes lors d’une de nos tournées. Originaire de Toledo, OH, tout comme Art Tatum, il a en effet été influencé par lui, mais a toujours eu une voix originale au piano. Il était un vrai gentleman. Qu'il repose en paix.


Azar LAWRENCE (ts)
Stanley Cowell was a friend since my time in New York in the 70's. He was a great orchestrator, composer and pianist. His contribution to the music will be missed. 

Stanley Cowell était un ami depuis mes années new-yorkaises dans les années 70. C'était un excellent arrangeur, compositeur et pianiste. Sa contribution à la musique nous manquera.


George LEWIS (tb)
Stanley Cowell was the most gracious of colleagues, as I discovered in 1977 when we recorded the late Heiner Stadler’s Tribute to Monk and Bird. As a native of the US Midwest, I already knew and admired Stanley’s co-founding of Strata-East Records, a move toward Black artistic and entrepreneurial self-determination that influenced many of my generation. But to have him be so welcoming at the record date to a young person who was certainly not part of his established milieu was a lesson in generosity that stuck with me for many years, and made common cause with the highest ideals of the AACM. At a time when the field of jazz was still fitfully working out its somewhat fraught relationship with analog and digital technology, Stanley’s exploratory artistry drew him to an extensive engagement with Carla Scaletti’s (harp) complex and versatile Kyma computer music system. In that regard, he was a kindred spirit for me. I lost contact with Stanley for a while, and then at the 2002 Guelph Jazz Festival in Ontario I found myself at breakfast with him and Dewey Redman, both of whom took the effort to once again take me under their wings, this time on the need for Black men to protect their health. Stanley Cowell will be sorely missed, as someone whose virtuosity encompassed not only how to play, but how to live.

Stanley Cowell était le plus aimable des collègues, quand je l’ai découvert en 1977 et que nous avons enregistré le disque Tribute to Monk and Bird du regretté Heiner Stadler. En tant que natif du Midwest américain, je connaissais et admirais déjà le label Strata-East Records cofondé par Stanley, un mouvement d'autonomisation artistique et entrepreneuriale noir qui a beaucoup influencé ma génération. Mais qu’il soit aussi accueillant lors de la session d’enregistrement envers un jeune qui ne faisait certainement pas partie de son milieu, a été une leçon de générosité qui m'a marqué pendant de nombreuses années, et qui a fait cause commune avec les plus grands idéaux de l'AACM. A une époque où le domaine du jazz avait du mal à stabiliser sa relation difficile avec la technologie analogique et numérique, la curiosité artistique de Stanley l'a amené à un travail approfondi avec le logiciel de création sonore Kyma, complexe et polyvalent, créé par Carla Scaletti (harp). A cet égard, nous avions une affinité d’esprit. J'ai perdu de vue Stanley pendant un moment. Puis, en 2002, au Festival de jazz de Guelph, en Ontario, je me suis retrouvé au petit déjeuner avec lui et Dewey Redman. A nouveau, ils m’ont pris sous leur aile. Cette fois, pour me parler du besoin pour les hommes noirs de protéger leur santé. Stanley Cowell nous manquera beaucoup en tant que personne dont la virtuosité concernait non seulement l’art de jouer, mais l’art de vivre.


Victor LEWIS (dm)
Here’s to the late Stanley Cowell! He was a great musician, educator and a consummate human being. He will be missed!

Au regretté Stanley Cowell! C’était un grand musicien, un pédagogue et un homme parfait. Il va nous manquer!


Kirk LIGHTSEY (p)
Stanley was a great friend of mine. We met when we came out of high school. It was at a recital at the University of Michigan in Ann Arbor, Michigan. I was in the audience and he was on the stage playing Ravel for his graduation recital. Because of that, I started playing Ravel as well! 
Stanley was a wonderful pianist. We also shared gigs together back in Detroit. It was with his trio. Vernon Martin on bass and Benny Cooke on drums. Stanley would play one week. I would play the next week. But because of the drummer, who knew everybody who was coming at the door and what song they liked, we would have to play their songs. Stanley got very tired of doing that! Then he went to New York and worked with Max Roach, Charles Tolliver, the Heath Brothers and many others. I used to see him there with the Piano Choir. Stanley was a thorough pianist. He could play any style. He just could do anything on the piano! He didn’t play as free as other pianists. But everyone was astounded when he played. He remained one of my closest friends.

Stanley était un grand ami. Nous nous sommes rencontrés à la sortie du lycée. C'était lors d'un récital à l'Université du Michigan à Ann Arbor, Michigan. J'étais dans le public, et il était sur scène pour jouer Ravel pour son récital de fin d'études. A cause de cela, j'ai aussi commencé à jouer à Ravel! 
Stanley était un pianiste merveilleux. Nous avons également partagé des gigs ensemble à Detroit. C'était avec son trio. Vernon Martin à la basse et Benny Cooke à la batterie. Stanley jouait une semaine, moi la semaine suivante. Mais, à cause du batteur, qui connaissait tous ceux qui venaient au club et quels morceaux ils aimaient, nous devions les jouer. Stanley était lassé de faire ça! Puis il est parti à New York et a travaillé avec Max Roach, Charles Tolliver, les Heath Brothers et bien d'autres. Je l’ai souvent vu avec le Piano Choir. Stanley était un pianiste complet. Il pouvait jouer n'importe quel style. Il pouvait tout jouer au piano! Il n’était pas aussi free que d’autres pianistes. Mais tout le monde était stupéfait lorsqu'il jouait. Il était resté l'un de mes amis les plus proches.


Pat MARTINO (g)
Stanley Cowell’s departure has been felt by many of us as a loss, but what he’s left behind shall continue to remind us of a wonderful artist who shall continue to remain in our hearts.

Le départ de Stanley Cowell a été ressenti par beaucoup d’entre nous comme une perte, mais ce qu’il a laissé nous rappellera un artiste merveilleux qui restera dans nos cœurs.


Tarus MATEEN (b)
Stanley, my spirit uncle, would often say, «Hey Tarus, is that you in there?» and laugh. When I had my first rehearsal with Stanley, I was late, and really by not too much by the standards of younger guys. Well, I learned it was a no-go for Stanley. At that time, my reading was very rusty and Stanley said, «Shit, I wish I could work and make money with just my vibe alone.» But I understood that he was telling me to be on time always, know your music and how to read it.

Stanley, mon oncle spirituel, me disait souvent: «Hey Tarus, c'est toi là-ici?», et il riait. Lors de ma première répétition avec Stanley, je suis arrivé en retard, mais pas trop selon les critères des jeunes. Eh bien, j'ai appris que cela n’était pas acceptable pour Stanley. A ce moment-là, ma lecture à vue était très rouillée. Stanley a dit: «Merde, j’aimerais bien gagner ma vie avec juste mon feeling!» J’ai compris qu'il me disait d'être toujours à l'heure, de connaître la musique et de savoir la lire. 


Bennie MAUPIN (ts, ss, bcl, fl)
My late friend Stanley Cowell was truly a great human being and a wonderful master musician. The great times we spent together in NYC will live on in the hearts of those who knew him. Fortunately, we had many wonderful creative musical experiences together. His musical contributions will live on. Truly an amazing human being! 

Mon regretté ami Stanley Cowell était un homme formidable et un maître musicien. Les bons moments que nous avons passés ensemble à New York vivront dans le cœur de ceux qui l'ont connu. Par bonheur, nous avons vécu ensemble de magnifiques expériences musicales créatives. Ses contributions musicales resteront. Vraiment quelqu’un d’incroyable!

Stanley Cowell, Arènes de Nîmes, 11e International Festival de Jazz, 22 juillet 1986 © Ellen Bertet

Stanley Cowell, Arènes de Nîmes,
11e International Festival de Jazz, 22 juillet 1986 © Ellen Bertet


Cecil McBEE (b)
Upon my first arrival in New York, I met Stanley Cowell through Charles Tolliver, who is like a brother to me. I remember very clearly saying to him one day, «Man, your creativity on the piano, harmonically and rhythmically, is something that I have not experienced before.» His rhythm put him in touch with his own, personal harmonics. I immediately recognized that he exemplified his own quality of personality when he played. So, I asked him: «You sound great! What is that all about? Because I’m trying to do the same thing with my instrument!» He said that when he was a kid, Art Tatum would come by his house, because Tatum was a friend of his father’s. So, we got to be friends as we played a few gigs together from time to time. 
Stanley was from Toledo. It’s about an hour and a half south from Detroit. I spent a year in Detroit before I came to New York. So, I would go back and forth to Toledo. So, I heard about Stanley when I was there but never met him until I got to New York. 
After I learned about Stanley’s passing, I put Music Inc.’s records on, which I had not heard in years. I was blown away by how beautiful that music is. To me, the record with a big band is a classic! And I realized that Music Inc. is the foundation of who I am now. Those two recordings at Slugs’, Volume I and Volume II (Strata-East), are the only live records of this band. Charles, Stanley, Jimmy Hopps and myself, were very comfortable playing together. We were four people trying to reach for themselves. Whatever you wanted to do, you had trust and support. And we had a great time! 
Just when we were preparing to do that live recording, I remember that after having shaken hands with Jimmy Hopps, who was setting up his drums, he looked at me very carefully. He had very thick glasses and always had a smile on his face. He said, «Wherever you go, I’m gonna go with you when we play!». I had never played with him before. That Volume I recording was the first time we played together. Jimmy light us up. Stanley and I had played a little bit together. But when Jimmy began to play with us, that’s what brought that collective together. Right after that, Jimmy disappeared and became a very spiritual man. It was as if this spirit showed up, introduced himself and blessed us before he went away. But he remains nonetheless one of the greatest drummers that have ever existed.
Another important experience for me was recording Mutima, my first record as a leader, in 1974. When I got associated with Charles and Stanley, I got the idea and the permission to do a record on Strata-East. I took advantage of that to display my talents as a composer. Upon arriving in New York, I considered myself a composer. But because I was working so much, with Wayne Shorter, Charles Lloyd, Alice Coltrane, Pharoah Sanders, Charles Tolliver, etc., I didn’t have time to compose the way I had planned. «Song of Her» is my very first composition. Charles Lloyd recorded it on Forest Flower. During the same period, I composed «Close to You Alone», which Stanley recorded years later. And it is with him that I recorded «Equipoise». So, with that record date on Strata-East, I did things my way. Mutima is the Swahili word for «from within». I was able to express who I was from within. 
My friend Stanley will be greatly missed. Rest in Peace.

A ma première arrivée à New York, j'ai rencontré Stanley Cowell par l'intermédiaire de Charles Tolliver qui est comme un frère pour moi. Je me souviens très clairement de lui avoir dit un jour: «Mec, je n’ai jamais entendu une créativité harmonique et rythmique au piano comme la tienne.» Son rythme le mettait en prise avec son propre concept harmonique. J'ai immédiatement vu qu'il exprimait sa personnalité lorsqu'il jouait. Alors, je lui ai demandé: «Ton son est super! Quelle est ton histoire? Parce que j’essaie de faire la même chose avec mon instrument!» Il m’a dit que, lorsqu’il était enfant, Art Tatum venait chez lui, car il était un ami de son père. Nous nous sommes liés car nous jouions quelques concerts ensemble de temps en temps.
Stanley était de Toledo. C’est à environ une heure et demie au sud de Detroit. J'ai passé un an à Detroit avant de venir à New York. Donc, je faisais des allers-retours à Toledo. Ainsi, j’avais entendu parler de Stanley quand j'étais là-bas, mais je ne l'avais jamais rencontré avant d'arriver à New York.
Après avoir appris le décès de Stanley, j'ai mis les disques de Music Inc., que je n'avais pas entendus depuis des années. J'ai été stupéfié par la beauté de cette musique. Pour moi, celui avec un big band est un classique! Et je me suis rendu compte que Music Inc. est le fondement de qui je suis maintenant. Ces deux disques au Slugs’, Volume I et Volume II (Strata-East), sont les seuls enregistrements live de ce groupe. Charles, Stanley, Jimmy Hopps et moi-même étions très à l'aise pour jouer ensemble. Nous étions quatre personnes essayant de nous comprendre. Quoi que vous vouliez faire, vous aviez confiance et soutien. Et nous avons passé un très bon moment!
Juste au moment où nous nous préparions à faire cet enregistrement live, je me souviens qu'après avoir serré la main de Jimmy Hopps, qui installait sa batterie, il m’a regardé très attentivement. Il portait des lunettes très épaisses et avait toujours un sourire sur son visage. Il a dit: «Quand on va jouer, quelle que soit la direction que tu vas prendre, je te suivrai!». Je n'avais jamais joué avec lui auparavant. Ce disque Volume I est la première fois où nous avons joué ensemble. Jimmy nous rendait lumineux. Stanley et moi avions joué un peu avant cela. Mais quand Jimmy s’est mis avec nous, il a soudé ce collectif. Juste après, Jimmy a disparu. Il est devenu un homme très spirituel. C'était comme si cet esprit s’était présenté à nous et nous avait bénis avant de repartir. Mais il n’en reste pas moins l'un des plus grands batteurs qui aient jamais existé.
Une autre expérience importante pour moi a été l'enregistrement de Mutima, mon premier disque en leader, en 1974. Quand j’ai rejoint Charles et Stanley, j'ai eu l'idée et l’autorisation de faire un disque sur Strata-East. J'ai profité de cet enregistrement pour montrer mes talents de compositeur. En arrivant à New York, je me considérais d’abord comme un compositeur. Mais parce que je travaillais beaucoup, avec Wayne Shorter, Charles Lloyd, Alice Coltrane, Pharoah Sanders, Charles Tolliver, etc., je n’ai pas eu le temps de composer. «Song of Her» est ma toute première composition. Charles Lloyd l'a enregistré sur Forest Flower. A cette époque, j’ai composé «Close to You Alone», que Stanley a enregistré des années plus tard. Et c'est avec lui que j'ai enregistré «Equipoise». Donc, avec ce disque sur Strata-East, j'ai fait les choses comme je le voulais. Mutima est le mot swahili qu'on traduit par «de l'intérieur». J’ai pu exprimer qui j'étais à l'intérieur.
Mon ami Stanley nous manquera beaucoup. Repose en paix.


Ron McCLURE (b)
I was deeply saddened by the news of Stanley Cowell’s death. As our mutual friend and colleague, Billy Drummond put it: «Stanley was criminally underrated!» I had the honor of playing with Stanley and the late Keith Copland on Sienna, Stanley’s Steeplechase record (recorded July 8, 1989, SCCD 31253), before I made my first record as a leader for Steeplechase, McJolt (SCCD 31262, on December 21, 1989). 
Stanley’s compositions on Sienna were beyond wonderful! «Cal Massey,» «I Think It’s Time to Say Goodbye,» «Sylvia’s Place,» «Sweet Song,» «Dis Place» are examples of his genius, and his piano skills rank among the best of all time. Stanley was deeply rooted in jazz history and could play in any style from ragtime to cutting edge contemporary jazz. Unfortunately, I didn’t have an opportunity to play with him again, but Sienna is a record that I listen to frequently and always mention as one of my most favorite jazz recordings. 
Music historians will be kind to Stanley Cowell. He will be remembered for his musical genius, that never gained him the recognition he so clearly deserves. Thank you, Jazz Hot, for your invitation to join his friends and fellow musicians to express my love and respect for the great Stanley Cowell. May his memory never fade. May he Rest in Peace.

J'ai été profondément attristé par la nouvelle de la mort de Stanley Cowell. Comme le disait notre ami et collègue commun, Billy Drummond: «Stanley était gravement sous-estimé!» J'ai eu l'honneur de jouer avec Stanley et le regretté Keith Copland sur Sienna, le disque de Stanley sur Steeplechase (enregistré le 8 juillet 1989, SCCD 31253), avant de faire mon premier disque en leader sur Steeplechase, McJolt (SCCD 31262, 21 décembre 1989). 
Les compositions de Stanley sur Sienna étaient au-delà du merveilleux! «Cal Massey», «I Think It’s Time to Say Goodbye», «Sylvia’s Place», «Sweet Song», « Dis Place », sont des exemples de son génie. Et sa maîtrise du piano compte parmi les plus remarquables de tous les temps. Stanley était profondément enraciné dans l'histoire du jazz et pouvait jouer dans n'importe quel style, du ragtime au jazz contemporain le plus en pointe. Malheureusement, je n'ai pas eu l'occasion de jouer à nouveau avec lui, mais Sienna est un disque que j'écoute souvent, et que j'évoque toujours comme l'un de mes enregistrements de jazz préférés.
Les historiens de la musique seront aimables avec Stanley Cowell. On se souviendra de lui pour son génie musical, qui ne lui a jamais valu la reconnaissance qu'il mérite. Merci Jazz Hot de votre invitation à rejoindre ses amis et collègues musiciens pour exprimer mon admiration et mon respect pour le grand Stanley Cowell. Que son souvenir ne s'estompe jamais. Qu'il repose en paix.


Rene McLEAN (as, ts, ss)
Stanley Cowell's transition to an ancestor is a great loss to the world of improvised modern music community. Stanley in addition to being an extraordinary pianist, was a great composer and arranger. He is one of the unsung piano stylist and icons of the 1960's modern piano. His presence and contributions will be sorely missed but not forgotten. His spirit will be ever present.

Stanley Cowell est devenu un ancêtre et c’est une grande perte pour le monde de la musique moderne improvisée. En plus d'être un pianiste extraordinaire, Stanley était un grand compositeur et arrangeur. Il est l'un des stylistes et une icône méconnue du piano moderne des années 1960. Sa présence et ses contributions nous manqueront grandement, mais ne seront pas oubliées. Son esprit sera toujours présent.


Ralph MOORE (ts, ss)
I was fortunate enough to work with Stanley Cowell on J.J. Johnson’s band back in the late 80’s, along with Rufus Reid and Victor Lewis. Stanley had large hands and long fingers, which made a really rich wide spread on the piano keyboard, and a beautiful technique. He could really fill up the sound of the band. J.J. loved him. We used to play one or two of his tunes during the shows as well. He was a wonderful composer.
He would sometimes bring a keyboard on the road and play in his hotel room. I remember kicking back in his room one afternoon just killing time while he played through a tune by McCoy Tyner called «For Tomorrow», which sounded absolutely gorgeous under Stanley’s hands. He forgot I was even sitting there! Stanley was a wonderful human being, warm, kind, generous of spirit. I will always remember him that way.

J'ai eu la chance de travailler avec Stanley Cowell dans le groupe de J.J. Johnson à la fin des années 80, avec Rufus Reid et Victor Lewis. Stanley avait de grandes mains et de longs doigts –ce qui lui faisait couvrir tout le clavier du piano– et une très belle technique. Il pouvait vraiment «remplir» le son du groupe. J.J. l’adorait. Nous avions également l'habitude de jouer un ou deux de ses thèmes pendant les concerts. C'était un merveilleux compositeur.
Il emportait parfois un clavier en tournée et jouait dans sa chambre d'hôtel. Je me souviens m’être installé dans sa chambre un après-midi pour tuer le temps pendant qu’il jouait un thème de McCoy Tyner, intitulé «For Tomorrow», lequel sonnait parfaitement bien sous les mains de Stanley. Il a même oublié que j'étais là! Stanley était un homme merveilleux, chaleureux, gentil, un esprit généreux. Je me souviendrai toujours de lui de cette façon.


James MTUME (perc, p, g, voc)
Stanley Cowell was a close friend of mine. I first met him in 1969 or 1970, in Los Angeles. He was playing at Shelly's Manne-Hole with Max Roach, along with Charles Tolliver, Gary Bartz and Reggie Workman. At that time, I had only heard of Stanley. I was already a big fan of Gary Bartz and Max Roach. But I when I heard Stanley, I couldn’t believe it! He had a very interesting style. It was contemporary, aggressive jazz, and you could hear European classical music in his playing. He had a great combination of both, the street and the school.
Stanley was very influential and helpful to me when I was getting started. He was on my first record as a leader, Alkebu-Lan: Land of the Blacks, on Strata-East (1972), as well as on my second one, Rebirth Cycle (Third Street Records, 1977). Strata-East Records was very important for the Black community and for Black artists because they were able to reap the fruits of their own labor. We tend to forget that Gil Scott-Heron’s first album, Winter in America, was recorded on that label. 
For his degree of abilities and accomplishments, Stanley was the humblest human being I have ever met. There was no question that you could ask Stanley musically and that he wasn’t always willing, able and very enthusiastically ready to explain to you. He showed me a lot of things. He helped a lot of guys musically and technically. Stanley was a natural teacher, and an amazing talent. His father was close friend of Art Tatum, who would often come to his house. That’s what inspired Stanley to want to play piano. And he sure could play! He also wrote many songs. «Effi» was always one of my favorites. And I love the stuff he did with the Piano Choir. Stanley also played many years with my father, Jimmy Heath, and the Heath Brothers. He learned a lot of the history with them. He was a great student of the music. 
In the late 60’s, we were both very interested in traditional African music and history. I started playing the water drum when I was in Miles Davis’ band. Since he was a pianist, he was attracted to the sound of the kalimba. Listen to the very funky «Smilin’ Billy Suite» that he recorded with the Heath Brothers. You also hear some R&B. Back then, Stanley was very impressed by what Maurice White, from Earth Wind & Fire, was playing on the kalimba.
I will miss him dearly. There are people in your life who inspire you through their words, and others with their instruction. For me, Stanley did both.

Stanley Cowell était un de mes amis proches. Je l'ai rencontré pour la première fois en 1969 ou 1970, à Los Angeles. Il jouait au Shelly's Manne-Hole avec Max Roach, aux côtés de Charles Tolliver, Gary Bartz et Reggie Workman. A l’époque, je connaissais Stanley seulement de nom. J'étais déjà un grand fan de Gary Bartz et Max Roach. Mais quand j'ai entendu Stanley, je ne pouvais pas y croire! Il avait un style très intéressant. C'était du jazz contemporain, agressif, et on pouvait aussi entendre de la musique classique européenne dans son jeu. Il y avait un excellent équilibre entre les deux, entre la rue et l'école.
Stanley a exercé une influence considérable sur moi, et m'a aidé à mes débuts. Il est sur mon premier disque en leader, Alkebu-Lan: Land of The Blacks, sur Strata-East (1972), ainsi que sur mon deuxième, Rebirth Cycle (Third Street Records, 1977). Strata-East Records a été très important pour la communauté noire et pour les artistes noirs, car ils pouvaient récolter les fruits de leur propre travail. Nous avons tendance à oublier que le premier album de Gil Scott-Heron, Winter in America, a été enregistré sur ce label.
Avec de telles aptitudes et réalisations, Stanley était l'être le plus humble que j'aie jamais rencontré. Il n’y avait pas de questions musicales que vous ne pouviez lui poser. Il était toujours disposé à vous répondre et très enthousiaste de vous apporter une explication. Il m'a montré beaucoup de choses. Il a aidé de nombreux musiciens, musicalement et techniquement. Stanley était un pédagogue naturel. Il avait un talent incroyable. Son père était un ami proche d’Art Tatum qui venait souvent chez lui. C’est ce qui a inspiré Stanley à vouloir jouer du piano. Et il pouvait certainement jouer! Il a aussi écrit de nombreux thèmes. «Effi» a toujours été l'un de mes favoris. Et j'adore ce qu'il a fait avec le Piano Choir. Stanley a également joué de nombreuses années avec mon père, Jimmy Heath, et les Heath Brothers. Il a beaucoup appris d’eux, et n’a jamais cessé d’étudier l'histoire de la musique.
A la fin des années 1960, nous étions tous les deux très intéressés par la musique et l’histoire traditionnelles africaines. J'ai commencé à jouer du tambour d’eau quand j'étais dans le groupe de Miles Davis. Puisque Stanley était pianiste, il était attiré par le kalimba. Ecoutez le très funky «Smilin’ Billy» qu’il a enregistré avec les Heath Brothers. Vous entendez également du R&B. A l'époque, Stanley était très impressionné par ce que Maurice White, de Earth Wind & Fire, jouait sur le kalimba.
Il me manquera beaucoup. Il y a des personnes dans votre vie qui vous inspirent par leurs paroles et d'autres par leur enseignement. Pour moi, Stanley a fait les deux.


Amina Claudine MYERS (p)
I think I met Dr. Cowell once speaking to him about playing his beautiful grand piano in his loft, having a rehearsal of Marion Brown’s piano music for his record Poems for Piano.
As I stated I think this is true... I do not remember but I do know that I am not familiar with Mr. Cowell's music or with him enough to personally speak but I know that he was an educator, pianist, composer of a high level that played many styles of music including gospel with voices. He was a warm person and his love of performing and giving to his audiences were evidences.

Je pense avoir rencontré le Dr. Cowell une fois. Je lui avais parlé de son magnifique piano à queue sur lequel j’avais joué dans son loft, lors d’une répétition avec Marion Brown pour son disque Poems for Piano.
Comme je l'ai dit, je pense que c'est vrai... Je ne m’en souviens pas, mais je sais que je ne suis pas assez familière avec la musique de M. Cowell ou l’homme qu’il était pour en parler de façon personnelle. Mais je sais qu'il était un éducateur, un pianiste, un compositeur de haut niveau, qu’il s’exprimait dans de nombreux styles de musique différents, y compris le gospel avec un chœur. C'était un homme chaleureux et son amour de jouer et de donner à son public étaient des évidences.


Kenneth NASH (perc)
Stanley was an artist and visionary of great proportions. I enjoyed recording on multiple projects with him. He loved music from all around the world. He loved the use of percussion and world elements. This made he and I great friends and collaborators. 

Stanley était un artiste visionnaire d'une grande envergure. J'ai aimé enregistrer sur plusieurs projets avec lui. Il aimait la musique du monde entier. Il adorait l'utilisation des percussions et des éléments du monde. Cela a fait de nous de très bons amis et collaborateurs.


Hankus NETSKY (p, as, acc)
Stanley Cowell understood the real meaning of cultural and racial equity in the arts in ways that most people are only now beginning to try to grapple with. He spent his entire life setting an example of what achieving that goal could ideally look like, doing so with extraordinary grace, dignity, and humor.
When I became chair of New England Conservatory's jazz department, in Boston, in 1986, Stanley was the first new faculty member I hired. The knowledge, energy, warmth, and collaborative spirit that he brought to his teaching set an example for all of our other faculty, not just in my department but in the entire Conservatory. Here was a musician who had studied the music of the great European composers at Oberlin College and the Mozarteum University Salzburg, had pursued his graduate degree at the University of Michigan (with a minor in piano technology, something that regularly came in handy throughout his career!), and had collaborated with none other than Max Roach on one of the greatest classic recordings of the twentieth century. He had gone on to co-found a collaborative record label that empowered musicians to actually control every aspect of the production and distribution of their own music. 
Stanley was a formidable musical mentor who brought with him the kind of knowledge and experience that enabled him to meet any student on their own terms and challenge them in ways that they had never even imagined. When he likened «jazz» improvisation to creating chamber music or the playing of Art Tatum to that of Franz Liszt there was no one who could doubt that it was plainly and simply the truth. We will all truly miss him - and may the example he set guide all of us who work in the field of music education on the path to a brighter future. 

Stanley Cowell a compris la réelle signification de l'équité culturelle et raciale dans les arts d'une manière que la plupart des gens commencent seulement à comprendre aujourd’hui. Il a passé toute sa vie à donner l'exemple de ce à quoi pourrait ressembler la réalisation de cet objectif, le faisant avec une grâce, une dignité et un humour extraordinaires.
Lorsque je suis devenu directeur du département de jazz du New England Conservatory, à Boston, en 1986, Stanley a été le premier nouveau professeur que j'ai embauché. Le savoir, l'énergie, la chaleur et l'esprit d’équipe qu'il a intégrés dans son enseignement ont servi d'exemple à tous nos autres professeurs, pas seulement dans mon département, mais dans tout le conservatoire. Il était un musicien qui avait étudié la musique des grands compositeurs européens à Oberlin College et à l'Université Mozarteum de Salzbourg. Il avait poursuivi des études supérieures à l'Université du Michigan (avec une option en technologie du piano qui lui sera utile tout au long de sa carrière!) et il avait collaboré avec nul autre que Max Roach sur l'un des plus grands enregistrements, un classique du XXe siècle. Il avait ensuite cofondé un label coopératif permettant aux musiciens de contrôler réellement tous les aspects de la production et de la distribution de leur propre musique.
Stanley était un formidable mentor musical. Il a apporté avec lui le genre de savoir et d'expérience qui lui ont permis de rencontrer chacun de ses élèves dans son propre contexte et de les défier d'une manière qu'ils n'avaient jamais imaginée. Quand il comparait l'improvisation «jazz» à la musique de chambre ou le jeu d'Art Tatum à celui de Franz Liszt, personne ne pouvait douter que c'était purement et simplement la vérité. Il nous manquera. Puisse son exemple guider tous ceux d’entre nous qui travaillons dans le domaine de l’éducation musicale sur la voie d’un avenir meilleur.


Steve NOVOSEL (b)
I met Charles Tolliver before Stanley Cowell. I went to Howard University, in Washington, DC, with him. We played together in clubs like the Brass Rail. We met Jimmy Hopps in Washington, DC. 
One day, I was in the street of New York and I ran into Charles. He asked me if my passport was in order and if I wanted to join him and his band to go to Europe for a tour. I had left Roland Kirk, so I was free. This is 1969. That’s how I met Stanley. Music Inc. was working as a quartet: Charles, Stanley, Jimmy and myself. Stanley and I had known each other only a couple of weeks before we went to Europe. I didn’t even know what music we were going to play! I learned it on the plane. It was quite a challenge. We spent several months in Europe. We went to England, France, Spain… 
In London, we recorded Music Inc.’s The Ringer at Polydor Studios. Then, the producer suggested we do a trio record. So, we did Blues for the Viet Cong, with Stanley, Jimmy and myself. Years later, in 1998, I recorded with Stanley on Warren Smith’s Cats Are Stealing My Shit! You don’t always have a rapport –or whatever it is that brings that magic out– with the musicians you play with. But with Stanley, we just hit it off. We had the right chemistry. 

J'ai rencontré Charles Tolliver avant Stanley Cowell. Nous sommes allés à l'Université Howard, à Washington, DC, ensemble. Nous avons joué ensemble dans des clubs, comme le Brass Rail. Nous avons rencontré Jimmy Hopps à Washington, DC.
Un jour, dans la rue à New York, je suis tombé sur Charles. Il m'a demandé si mon passeport était en règle, et si je voulais partir en tournée avec son groupe en Europe. J'avais quitté Roland Kirk, donc j'étais libre. C’était en 1969. C’est ainsi que j’ai rencontré Stanley. Music Inc. travaillait en quartet: Charles, Stanley, Jimmy et moi-même. Stanley et moi ne nous connaissions que depuis quelques semaines avant notre départ en Europe. Je ne savais même pas quelle musique nous allions jouer! J’ai dû l’apprendre dans l'avion. C'était un vrai défi. Nous avons passé plusieurs mois en Europe. Nous sommes allés en Angleterre, en France, en Espagne…
À Londres, nous avons enregistré The Ringer de Music Inc., aux Studios Polydor. Puis, le producteur a suggéré que nous fassions un disque en trio. Donc, nous avons fait Blues for the Viet Cong, avec Stanley, Jimmy et moi-même. Des années plus tard, en 1998, j’ai enregistré avec Stanley sur Cats Are Stealing My Shit! de Warren Smith. On n’entretient pas toujours de bons rapports –ou quoi que ce soit qui fasse ressortir cette magie– avec les musiciens. Mais, avec Stanley, nous nous sommes bien entendus. Il y avait une bonne alchimie entre nous.


Jimmy OWENS (tp, flh)
Stanley Cowell and I were friends for more than 50 years and had performed together many times. He was one of the founding members of the Collective Black Artists Inc., along with Reggie Workman, Warren Smith, Don Moore and myself. He had written music for the CBA Ensemble that was recorded called Abscretions. That helped the Ensemble in its start. Stanley was a wonderful human being, a great pianist and composer. His skills in education helped many musicians learn elements of jazz performance and composition. He will be missed.

Stanley Cowell et moi étions amis depuis plus de 50 ans. Nous nous sommes produits plusieurs fois ensemble. Il était l'un des membres fondateurs du Collective Black Artists Inc. (CBA), avec Reggie Workman, Warren Smith, Don Moore et moi-même. Il avait écrit de la musique pour le CBA Ensemble, qui a été enregistrée sur le disque Abscretions. Cela a aidé l'Ensemble à ses débuts. Stanley était un homme merveilleux, un pianiste et compositeur magnifique. Ses qualités de pédagogue ont aidé de nombreux musiciens dans leur apprentissage de la scène et de la composition jazz. Il va nous manquer.


William PARKER (b)
When I was in High School in the final years of the 60’s, I became aware of Stanley Cowell's wonderful piano stylings through the NY based organization, Collective Black Artists and through Strata-East Records that he co-founded with Charles Tolliver. 
As a teenager, I was listening to his recordings with Charles Tolliver and Max Roach along with the other musicians who were reinventing music at that time. One of my favorite songs in the 1970’s was his composition «Equipoise». Later when I met Stanley on the road, he was what we would call a good brother, always had positive, inspiring energy and of course he was a great musician.

Quand j’étais au lycée à la fin des années 60, j’ai découvert la richesse pianistique de Stanley Cowell grâce à l’association new-yorkaise Collective Black Artists et à Strata-East Records, qu’il a cofondé avec Charles Tolliver.
Adolescent, j'écoutais ses disques avec Charles Tolliver, Max Roach et les autres musiciens qui réinventaient la musique à cette époque. Un de mes thèmes favoris dans les années 1970 était sa composition «Equipoise». Plus tard, quand j'ai rencontré Stanley sur la route, il était ce que nous appellions «un bon frère». Il était toujours positif et inspirait l'énergie et, bien sûr, c'était un grand musicien.


Jeb PATTON (p)
Stanley Cowell is a giant of this music. The range of his expression and artistic output is staggering. From his incredible solo piano work, his probing compositions, and contributions to groups like the Heath Brothers to his piano concerto dedicated to Art Tatum and his exciting performances with his own group at the Vanguard, he never stopped exploring. I often revisit his piece «Abscretions» from his album Ancestral Streams and continue to be mesmerized and inspired. I feel lucky to be a student of his music.

Stanley Cowell est un géant de cette musique. L’étendue de son expression artistique et de sa production artistique est stupéfiante. De son incroyable travail pour piano solo, de ses compositions pénétrantes et associations avec des groupes comme les Heath Brothers à son concerto pour piano dédié à Art Tatum et ses performances passionnantes avec son propre groupe au Vanguard, il n'a jamais cessé d'explorer. Je revisite souvent son morceau «Abscretions», de son album Ancestral Streams, et continue d'être hypnotisé et inspiré. Je me sens chanceux d'être un disciple de sa musique.


Gene PERLA (b)
I know I played with Stanley at least once. Could have been more during our early years in NYC… I attended Toledo University for four years (1958-62), but I didn't know him during my time in Toledo. During that period, I joined the Tonesmen, my first group experience. After switching from piano to bass (at 24 years of age), I visited (circa 1965) my former Toledo band mates. Turns out that Stanley was also visiting and played a gig with some of the locals. He had already made a name for himself, so the club was robust with patrons.
I was somewhat inebriated with unsupported confidence and asked to sit in. I was so «green» that I hadn't noticed the bassist was left-handed and much to my embarrassment, Stanley and his band laughed me off the stage.
Stanley and I were also somewhat connected because of our record label activities. He with Strata-East and I with P.M. Records.
One more interaction was our mutual pursuit of providing education, he with Rutgers, in Newark, NJ, I with Lehigh University, in Bethlehem, PA, and the New School, in NYC. Most recently, we had been in contact as he wanted to have me as a guest lecturer. Unfortunately, zoonosis put a crimp on that initiative…
Stanley was a bit more than a year younger than me (1 March 1940). We certainly moved in the same musical circles. We both played with Gary Bartz, Marion Brown, Larry Coryell, Sonny Fortune, Roy Haynes, Stan Getz, Clifford Jordan, Jimmy Owens, Art Pepper, Charles Sullivan, Buddy Terry, Charles Tolliver, and most likely quite a few others…

Je sais que j'ai joué avec Stanley au moins une fois. Peut-être plus pendant nos premières années à New York… J'ai fréquenté l'Université de Toledo pendant quatre ans (1958-62), mais je ne le connaissais pas alors. Pendant cette période, j'ai rejoint les Tonesmen, ma première expérience dans un groupe. Après être passé du piano à la contrebasse (à 24 ans), j'ai rendu visite (vers 1965) à mes anciens camarades du groupe de Toledo. Il s'avère que Stanley y était également de passage, et a joué un concert avec des musiciens du coin. Il s'était déjà fait un nom. Le club était donc plein.
J'étais un peu trop sûr de moi, et j'ai demandé à faire un bœuf avec lui. J'étais si «vert» que je n'avais pas remarqué que le bassiste était gaucher. A mon grand embarras, j’ai quitté la scène sous les rires.
Stanley et moi étions également un peu liés à cause de nos activités avec nos maisons de disques. Lui avec Strata-East, moi avec P.M. Records. 
Une autre interaction a été lors de notre quête mutuelle de fournir une éducation aux jeunes; lui à Rutgers, à Newark, NJ, moi à l’Université Lehigh, à Bethlehem, PA, et à la New School, à New York. Plus récemment, nous étions en contact car il souhaitait m’inviter comme conférencier. La zoonose a hélas mis un frein à cette initiative…
Stanley était un peu plus jeune que moi (1er mars 1940). Nous avons évolué dans les mêmes cercles musicaux. Nous avons tous les deux joué avec Gary Bartz, Marion Brown, Larry Coryell, Sonny Fortune, Roy Haynes, Stan Getz, Clifford Jordan, Jimmy Owens, Art Pepper, Charles Sullivan, Buddy Terry, Charles Tolliver et très probablement pas mal d'autres…


Bill PIERCE (ts, ss)
Stanley was firstly a great musician. That is how most people knew him. But he was also a great mentor, teacher, and more importantly a great man. He was one of the first musicians that attempted to have some level of control over the ownership of his music. He did this for others as well. He mentored many young musicians and encouraged all of us to pursue our dreams. 

Stanley était d'abord un grand musicien. C'est ainsi que la plupart des gens le connaissaient. Mais il était aussi un formidable mentor, un enseignant et, plus important encore, un homme bien. Il a été l'un des premiers musiciens à avoir tenté d'avoir un certain niveau de contrôle sur la propriété de sa musique. Il l'a fait aussi pour d'autres. Il a encadré de nombreux jeunes musiciens et nous a tous encouragés à poursuivre nos rêves.


Roberta PIKET (p)
I was fortunate to study with Stanley Cowell for a year while a student at NEC, in Boston, many years ago. He was a great teacher, very supportive and constructive.
I remember in particular that he made me aware of the need for every note to be an expression of the time. It was while studying with Stanley that I had the realizations that the time is always in you and that the music is always an expression of the time, not something to be thought of separately. This may seem obvious now but not so obvious to me as a young student. Stanley changed how I thought about music.
A few years after I graduated he stopped by a gig of mine in New York. His kindness and encouragement in doing that meant the world to me.
As a pianist he had a mastery of the instrument. His solo records in particular are among some of my favorites and I highly recommend them. His touch and time were flawless. His compositions were original and, in some cases, seminal.

J'ai eu la chance d'étudier avec Stanley Cowell pendant un an alors que j'étais étudiante au New England Conservatory of Music, à Boston, il y a de nombreuses années. C'était un excellent professeur, très encourageant et constructif.
Je me souviens en particulier qu'il m'a fait prendre conscience de la nécessité pour chaque note d'être une expression du temps. C'est en étudiant avec Stanley que j'ai réalisé que le temps est toujours en vous et que la musique est toujours une expression du temps, et non pas quelque chose à penser séparément. Cela peut sembler évident, mais ça ne l’était pas pour la jeune étudiante que j’étais. Stanley a changé ma façon de penser la musique.
Quelques années après avoir obtenu mon diplôme, Stanley est venu à l’un de mes concerts à New York. Sa gentillesse et ses encouragements ont été très importants pour moi.
En tant que pianiste, il avait la maîtrise de l'instrument. Ses disques en solo, en particulier, font partie de mes favoris. Je les recommande vivement. Son toucher et son tempo étaient parfaits. Ses compositions étaient originales et, dans certains cas, fondatrices.


The Heath Brothers (Jimmy et Percy)-Tournée au Brésil, c. 1980. Assis: Tony Purrone, Jimmy et Percy Heath, debout: Stanley Cowell © photo Akira Tana by courtesy
The Heath Brothers (Jimmy et Percy)-Tournée au Brésil, c. 1980.
Assis: Tony Purrone, Jimmy et Percy Heath, debout: Stanley Cowell © photo Akira Tana by courtesy

Tony PURRONE (g)
Bad enough Jimmy Heath passed away last January but now, just recently, Stanley Cowell? Geez! We were all «criminally under-recognized» in the jazz world since 1978 despite so much positive audience feedback from many live performances in the USA, Canada, Mexico, the Caribbean, South America, Europe, Japan, etc. and on many recordings with the Heath Bros. band. 
Stanley was very special because of his high IQ, warm heart, wide pianistic scope and the ability to improvise on a variety of music, let alone his unique and very advanced compositions which I have had the pleasure of re-adapting to the guitar. He was one-of-a-kind! We were featured nightly as a duo on his song «Equipoise». And even though the Heath Bros. band exposed him and I to a wider audience in the 80's, the music world was still distracted by other silly and trendy things. 
So, a profound change of direction needed to be taken and life took a few turns this way and that, and despite us plowing the fertile fields of obscurity in Progressive Jazz and I do mean Modern Jazz for too long, we did manage to persevere; him as an educator and me as a reborn artist with intuitive improvisation at the core and even more developed… Very sad that Stanley and I did not get a chance to record more as a duo (my favorite performances with him were in New Haven, CT, and in Oklahoma City in 1981-82) and also in a quartet setting with Buster Williams and Billy Hart. There was no guitar/piano combination like us! I loved his 1973 solo piano album, Ancestral Streams, and his numerous trio and quartet recordings from the year 1969 on! Will see you soon, Stanley! God Bless.

C’était déjà triste que Jimmy Heath soit mort en janvier dernier, mais maintenant Stanley Cowell? Bon sang! Nous étions tous «gravement sous-estimés» dans le monde du jazz depuis 1978 malgré tant de retours positifs du public lors de nombreux concerts aux Etats-Unis, au Canada, au Mexique, dans les Caraïbes, en Amérique du Sud, en Europe, au Japon, etc., et suite à de nombreux enregistrements avec le groupe des Heath Bros.
Stanley était spécialement important en raison de son QI élevé, de sa chaleur humaine, de l’étendue de son jeu au piano et de sa capacité à improviser sur des musiques différentes, sans parler de ses compositions très avancées, que j'ai eu le plaisir de réadapter à la guitare. Il était unique en son genre! Nous étions mis en vedette tous les soirs en duo sur son thème «Equipoise». Et même si le groupe Heath Brothers nous a exposés, lui et moi, à un public plus large dans les années 80, le monde de la musique se laissait distraire par des idioties à la mode.
Un grand changement de direction a donc dû être pris. La vie a pris quelques tournants en ce sens. Et bien que nous ayons labouré pendant trop longtemps les champs fertiles de la non-reconnaissance dans le jazz progressif, je veux dire le jazz moderne, nous avons persévéré. Lui en tant qu'éducateur, moi en tant qu'artiste ressuscité, avec l’improvisation au cœur de ma musique, et même plus… Très triste que Stanley et moi n'ayons pas eu la chance d'enregistrer davantage en duo (mes concerts préférés avec lui se sont déroulés à New Haven, CT, et à Oklahoma City en 1981-82) et aussi en quartet avec Buster Williams et Billy Hart. Il n'y avait pas de duo guitare/piano comme le nôtre! J'ai adoré son album solo pour piano de 1973, Ancestral Streams, et ses nombreux enregistrements en trio et quartet depuis 1969! A bientôt, Stanley! Dieu te protège.


Alvin QUEEN (dm)
Stanley Cowell lived in the west side of the Village, in the first building in New York for professional artists, Westbeth Artists’ Housing, along with Gil Evans, Freddie Waits, Moses Gunn and Billy Harper. Charles Tolliver and Stanley Cowell’s big band rehearsed there. I was not yet part of the group: the drummer was Jimmy Hopps. Another band rehearsed on the bottom floor of the building; I believe it was the Collective Black Artists with Roland Alexander, Reggie Workman and Beaver Harris. After Jimmy Hopps left the band, I joined Charles and Stanley’s quartet. Charles had convinced me to come. We left for Europe the following week after they mixed Music Inc. It was in 1971, my first trip to Europe. Stanley was my introduction to Paris. He took me around. The first stop was a place, boulevard Saint-Germain, we called the "Green Star”. All the American musicians who couldn’t speak any French or didn’t know the money were there. It was a pharmacy, right across from le Café de Flore, near Lipp restaurant, where you could also eat in and meet the other American musicians who hanged out there. We called it the «Green Star», but it was a green cross… Stanley was also my introduction to Maurice Cullaz. We were staying at Hôtel Saint-André-des-Arts. And when it was sold out, we went at Hôtel La Louisiane. During this first trip in Europe, we rented a van to transport the instruments and we started the tour off in Paris. After, we traveled together from the southern part of Europe throughout the northern countries such as: Spain, Switzerland, Belgium, Germany, Austria, Denmark, Sweden and Norway, before returning to America. Most of the clubs in Europe didn’t have drums, so I had to bring my drums from New York: to take the plane, Stanley carried a piece, Charles and me two others. A few years later, we were the first band to play in the brand new Palais des Congrès (1974).
In 2015, at the Barbican Centre in London, we put the band back together for the 40th birthday of Strata-East with Charles, Stanley, Billy Harper, Cecil McBee... It was a great reunion, we spoke of the old times. We had moved around, but Stanley and I stayed best friends. He was a very pleasant person. If you asked him a question, he was wild open for the question. Recently, I received the news that one of our old colleages, the great bassist from London, Ron Mathewson (19 February 1944 - 3 December 2020, on Impact, Enja, 1972) passed away. I sent it to Charles Tolliver who forwarded the information to Stanley who sent me his deepest condolences. And a week later, I received a message from Charles that Stanley had passed away that morning. I was in shock. Almost everybody’s gone now…

Stanley Cowell vivait dans la partie ouest du Village, dans le premier immeuble de New York destiné aux artistes professionnels, Westbeth Artists’ Housing, tout comme Gil Evans, Freddie Waits, Moses Gunn et Billy Harper. Le big band de Charles Tolliver et Stanley Cowell répétait là. Je ne faisais pas encore partie du groupe: le batteur était alors Jimmy Hopps. Une autre formation répétait au rez-de-chaussée du bâtiment; je crois que c’était le Collective Black Artists avec Roland Alexander, Reggie Workman et Beaver Harris. Après le départ de Jimmy Hopps, j’ai rejoint le quartet de Charles et Stanley. Charles m’avait convaincu de venir. Nous sommes partis pour l’Europe la semaine qui a suivi le mixage de Music Inc. C’était en 1971, mon premier voyage en Europe. Stanley m’a fait découvrir Paris, m’a emmené visiter la ville. Le premier arrêt était un endroit, boulevard Saint-Germain, que nous appelions «Green Star». Tous les musiciens américains qui ne parlaient pas français et qui ne connaissaient pas la monnaie française venaient là. C’était une pharmacie, juste en face du Café de Flore, à côté de la brasserie Lipp, où vous pouviez aussi manger et rencontrer les autres musiciens américains qui traînaient là (il s’agit certainement du Drugstore de St-Germain-des-Prés à proximité duquel se trouvait une pharmacie et qui jouxtait la Brasserie Lipp). Nous l’appelions «Green Star», mais il s’agissait en fait d’une croix verte… Stanley m’a aussi présenté à Maurice Cullaz (qui a réalisé la première interview de Stanley Cowell publiée dans Jazz Hot n°252, 1969). Nous logions à l’Hôtel Saint-André-des-Arts et quand il était plein, nous allions à l’Hôtel La Louisiane. Au cours de ce premier voyage en Europe, nous avions loué un van pour transporter les instruments et nous avons commencé la tournée à Paris. Après, nous avons voyagé ensemble du sud de l’Europe jusqu’au nord: Espagne, Suisse, Belgique, Allemagne, Autriche, Danemark, Suède et Norvège, avant de rentrer aux Etats-Unis. La plupart des clubs en Europe n’avaient pas de batterie, et je devais donc amener la mienne de New York: pour prendre l’avion, Stanley en transportait une partie, Charles et moi deux autres. Quelques années plus tard, nous avons été le premier groupe à jouer dans le tout nouveau Palais des Congrès (1974).
En 2015, au Barbican Center de Londres, on a réuni le groupe pour les 40 ans de Strata-East, avec Charles, Stanley, Billy Harper, Cecil McBee… C’étaient de belles retrouvailles, nous avons parlé du bon vieux temps. Malgré les déménagements successifs, Stanley et moi sommes restés des amis proches. C’était quelqu’un de très agréable. Si vous lui posiez une question, il était toujours disponible. Récemment, j’ai appris la disparition d’un de nos anciens collègues, le bassiste londonien Ron Mathewson (19 février 1944-3 décembre 2020, présent sur Impact, Enja, 1972). J’ai envoyé un email à Charles Tolliver qui a transmis l’information à Stanley. Celui-ci m’a écrit pour me faire part de ses profondes condoléances. Et une semaine plus tard, je recevais un message de Charles me disant que Stanley était mort le matin même. J’étais sous le choc. Presque tout le monde est parti aujourd’hui…


Claus RAIBLE (p)
I met Stanley Cowell many years ago when I did a concert with Brad Leali’s group at Rutgers University where he was teaching. While we had just a brief talk, I found him to be a very serene, kind and sincere gentleman. His compliments meant a lot to me as I consider him a master of modern music.
In 2018, I had the honor to perform The Thelonious Monk Orchestra at Town Hall recorded concert with Charles Tolliver plus orchestra at Jazzwoche Burghausen, in Germany. The arrangements turned out to be treatments by Stanley Cowell and contained hand written transcriptions of Monk’s intros and other solo piano passages.
Recently, I saw a clip of Stanley Cowell performing «Carolina Shout» by James P. Johnson, which I found very impressive. He applied some of his own variations there, yet stayed absolutely true to the Harlem stride style. Although widely associated with avant-garde and post-bop styles, Stanley Cowell obviously knew all about the complete span of jazz piano styles from the beginning to the present.
We’ve lost another one of the true greats in this dramatic year 2020.

J’ai rencontré Stanley Cowell il y a de nombreuses années lorsque j’ai fait un concert avec le groupe de Brad Leali à l’Université Rutgers où il enseignait. Bien que nous n'ayons eu qu'un bref échange, je l'ai trouvé très serein, gentil et sincère. Ses compliments comptaient beaucoup pour moi car je le considère comme un maître de la musique moderne.
En 2018, avec Charles Tolliver et son orchestre, j'ai eu l'honneur d’interpréter The Thelonious Monk Orchestra at Town Hall à Jazzwoche Burghausen, en Allemagne. Les arrangements se sont avérés être ceux de Stanley Cowell. Ils contenaient des transcriptions manuscrites des intros de Monk et d’autres passages pour piano solo.
Récemment, j'ai vu un clip de Stanley Cowell jouant «Carolina Shout» de James P. Johnson que j'ai trouvé très impressionnant. Il y a ajouté certaines de ses propres variations, tout en restant absolument fidèle au style du Harlem stride. Bien que couramment associé aux styles avant-garde et post-bop, Stanley Cowell savait évidemment tout de la gamme complète des styles de piano jazz, du début à nos jours.
Nous avons perdu un autre grand musicien lors de cette terrible année 2020.


Rufus REID (b)
Stanley Cowell was a brilliant musician of the highest order! He was a true professional pianist, composer, and educator. His technical ability on the piano was always stunning, while always servicing the music. We were never in a band together, per-se, but we played on many occasions over the years, with Benny Golson, Art Farmer, and Jimmy Heath. I also have fond memories of playing with Stanley in his trio. His music was fresh and always challenging.
Stanley and I went to Japan in 2009, with trumpeter, composer, Charles Tolliver’s Big Band. That was a wonderful experience for me. My last time performance with Stanley was at the Jimmy Heath 90th Tribute at Jazz at Lincoln Center in 2016. He was featured performing Jimmy Heath’s solo piano piece, «RAG». Stanley gave a stellar standing ovation performance that had Jimmy smiling from ear to ear! I always knew when I had an opportunity to make music with Stanley Cowell, I had better be ready to play my very best! I will miss his easy-going personality, humor, and his musical genius. Our community has loss another giant too soon.

Stanley Cowell était un musicien du plus haut niveau! C'était un pianiste très professionnel, un compositeur et un pédagogue. Sa technique au piano était toujours sidérante et toujours au service de la musique. Nous n'avons jamais été dans un groupe ensemble, en soi, mais nous avons joué à de nombreuses reprises au fil des ans, avec Benny Golson, Art Farmer, Jimmy Heath. J'ai aussi de bons souvenirs avec Stanley dans son trio. Sa musique était fraîche et toujours stimulante.
Stanley et moi sommes allés au Japon en 2009, avec le big band du trompettiste et compositeur Charles Tolliver. Une expérience merveilleuse pour moi. Ma dernière performance avec Stanley a eu lieu en 2016, lors du concert célébrant les 90 ans de Jimmy Heath, à Jazz at Lincoln Center. Il a interprété en solo le thème de Jimmy Heath, «RAG», une performance grandiose, lui valant l’ovation du public. Jimmy arborait un immense sourire! Je savais que lorsque j'avais la chance de jouer avec Stanley Cowell, je devais me préparer à jouer de mon mieux! Sa personnalité décontractée, son humour et son génie musical me manqueront. Notre communauté a perdu un autre géant trop tôt.


Mike RICHMOND (b)
Stanley was one of the warmest, most sincere, and talented people I was fortunate to know. During our years together performing, recording, and teaching, his intellect and positive energy was felt by all. Known as a beautiful player and composer, Stanley’s listening skills on the bandstand added an extra dimension which gave the musicians freedom to experiment and create. His smooth touch on the keys provided extra breadth to the music. Stanley's students will also remember him as a great teacher and mentor who passed on his knowledge and wealth of experience. My sincere condolences to Sylvia and Sunny. 

Stanley était l'une des personnes les plus chaleureuses, sincères et talentueuses que j'ai connues. Au cours de nos années passées à jouer ensemble, à enregistrer et enseigner, son intellect et son énergie positive ont été ressentis par tous. Reconnu comme un musicien et compositeur magnifique, la capacité d'écoute de Stanley sur scène ajoutait une dimension supplémentaire qui donnait aux musiciens la liberté d'expérimenter et de créer. Son toucher aérien au piano ajoutait de l’ampleur à la musique. Les élèves de Stanley se souviendront également de lui comme d'un grand pédagogue et mentor qui leur a transmis son savoir et la richesse de son expérience. Mes sincères condoléances à Sylvia et Sunny.


Sonny ROLLINS (ts)
Our dear brother Stanley has left us back here on the planet. It was a pleasure working with him on the several occasions we had to play together. He was a very studious, self-composed pianist whom I never had to worry about: he knew what he was supposed to do. 
Stanley was steeped in the tradition, but he had his own voice too and as such is irreplaceable.

Notre cher frère Stanley nous a laissés ici sur la planète. Ce fut un plaisir de travailler avec lui les fois où nous avons joué ensemble. C’était un pianiste très studieux et qui s'était construit lui-même, dont je n'avais jamais à me soucier: il savait ce qu'il était censé faire.
Stanley était ancré dans la tradition, mais il avait aussi sa propre voix et en tant que tel, il est irremplaçable.


Jim ROTONDI (tp, flh)
My association with the great Stanley Cowell was through the Jazz Department at Rutgers University, where he was the department chair and I was teaching trumpet students in the year 2009.
One of the first things I noticed about Stanley was that as a teacher, he was a very gentle but strong soul. He was not one to force an idea or concept on a student, but his musical and personal strength were so evident that the students could not help but be profoundly inspired. 
As a person, he was a joy to be around, and he never made one feel ill at ease, even though I was in awe of his many great musical accomplishments.
The world lost a gentle master when he passed. I know I am a stronger person for having known him even for the brief amount of time that I did. RIP Stanley.

Mon association avec le grand Stanley Cowell s'est faite par le biais du département de jazz de l'Université Rutgers, où il était directeur du département et où j’ai enseigné en 2009 aux étudiants de trompette.
L'une des premières choses que j'ai remarquées à propos de Stanley était qu'en tant que professeur, il était très doux mais ferme. Il n'était pas du genre à imposer une idée ou un concept à un étudiant, mais sa puissance musicale et personnelle était si évidente que les étudiants ne pouvaient s'empêcher d'être profondément inspirés.
En tant que personne, c'était une joie d'être dans son environnement. Il ne mettait jamais personne mal à l'aise, même si j'étais en admiration devant ses formidables et nombreuses réalisations musicales.
Le monde a perdu un gentil maître. Je sais que l'avoir connu, même brièvement, a fait de moi un homme plus fort. Repose en paix, Stanley.


Evan SHERMAN (dm)
Playing with Mr. Cowell's band felt like discovering a new planet! He told me at soundcheck, «Don’t be afraid to put the heat on us!», encouraging me to take chances and play the DRUMS! I am grateful for his patience and smiles as he guided me through the adventures and explorations of his music. I will always be learning from what he shared! Some of my favorite Stanley Cowell compositions are «Cal Massey», «Maimoun», «Equipoise» and «Midnight Diversion» which he called an «upside down version» of «‘Round Midnight». 

Jouer avec le groupe de M. Cowell, c'était comme découvrir une nouvelle planète! Il m'avait dit à la balance: «N'aie pas peur de mettre le feu!» Cela pour m’encourager à prendre des risques et à vraiment jouer de la batterie! Je lui suis reconnaissant de sa patience et de ses sourires alors qu'il me guidait à travers les aventures et les explorations de sa musique. J'apprendrai toujours de ce qu'il a partagé avec moi! Certaines de mes compositions préférées de Stanley Cowell sont «Cal Massey», «Maimoun», «Equipoise» et «Midnight Diversion», qu'il appelait une «version à l'envers» de «‘Round Midnight».


T.K. BLUE (aka Talib KIBWE, as, ss, fl, kalimba)
The entire jazz community was in shock at the news that another master musician had passed away, Stanley Cowell. I first became aware of his artistry when he formed Strata-East Records with trumpeter Charles Tolliver in 1971. It was a huge revelation and accomplishment for launching a black-owned jazz record label during this time period. They were quite successful in disseminating a cutting-edge sound that raised the consciousness of black people. 
As a student at NYU during the 1970's, I often frequented a cultural institution in Brooklyn called "The East”. It was always a special treat to hear Mr. Cowell perform there. 
I started studying with Dr. Jimmy Heath at Jazzmobile, in Harlem, during the mid 1970’s, and I would often attend concerts by the Heath Brothers. Stanley was their pianist and his astute musical ability with lyricism was a huge addition to the group. It was also the first time I heard him play the kalimba or African hand piano. I loved how he integrated this instrument into the music, plus his kalimba was tuned chromatically which enabled Stanley to play chord changes and modulate. This experience inspired me to play kalimba and I have incorporated these sounds into my music ever since. 
May the rich musical legacy that Maestro Cowell created live onwards forever.

Toute la communauté jazz a été sous le choc d’apprendre le décès d'un autre maître musicien, Stanley Cowell. J'ai eu connaissance de son talent artistique pour la première fois quand il a formé Strata-East Records avec le trompettiste Charles Tolliver en 1971. Ce fut une grande révélation et une réussite de lancer pendant cette période un label de jazz appartenant à à la communauté noire. Ils ont réussi à diffuser une musique de pointe, élevant la conscience du peuple noir.
Etudiant à NYU dans les années 1970, j'ai souvent fréquenté une institution culturelle à Brooklyn appelée «The East». C'était toujours un régal d'entendre M. Cowell y jouer.
J'ai commencé à étudier avec Dr. Jimmy Heath à Jazzmobile, à Harlem, au milieu des années 1970, et j'assistais souvent à des concerts des Heath Brothers. Stanley était leur pianiste. Son jeu exceptionnel et son lyrisme ajoutaient beaucoup au groupe. C'était aussi la première fois que je l'entendais jouer du kalimba, ou piano à pouces africain. J'ai adoré la façon dont il a intégré cet instrument dans la musique. Son kalimba était accordé chromatiquement, ce qui permettait à Stanley de jouer des changements d'accords et de les moduler. Cela m'a poussé à jouer du kalimba. Depuis, j’ai intégré ces sons-là dans ma musique. 
Puisse le riche héritage musical créé par le Maestro Cowell se perpétuer à jamais.


Akira Tana & Stanley Cowell Families © photo X by courtesy of Akira Tana
Akira Tana & Stanley Cowell Families: Akira, Marjorie, Kyle, Sylvia, Sunny, Stanley, 2016 © photo X by courtesy of Akira Tana

Akira TANA (dm)
I’ve been a fan of Stanley since my college days when I did radio for WHRB at Harvard University. As a student, I ventured to NYC to purchase in person from Stanley the Music Inc. Big Band recording that was co-led by Stanley and Charles Tolliver, Jimmy Hopps and Cecil McBee on Stanley and Charles’ musician owned label Strata-East, not knowing years later that I would be joining the Heath Brothers band as the drummer where Stanley was their regular pianist. As with all brilliant artists in any genre and discipline, one would never suspect or experience any kind of flaunting of one's genius. Stanley embodied this spirit of humility. He was confident and secure about his identity and purpose. His music has left a legacy for present and future musicians to aspire to. We had been in contact in recent times and his gentle, warm spirit had not changed in the least. He will be missed but his legacy of his music will be forever. I’m honored to have been a small part of this legacy. 

Je suis fan de Stanley depuis mes études à l’université, lorsque je faisais de la radio pour la station WHRB à Harvard. En tant qu'étudiant, je me suis aventuré à New York pour acheter en personne à Stanley le disque Music Inc. Big Band, codirigé par Stanley et Charles Tolliver, Jimmy Hopps et Cecil McBee, sur Strata-East. Lequel était un label fondé par deux musiciens, Stanley et Charles. Tout cela, sans savoir que des années plus tard je rejoindrais le groupe des Heath Brothers en tant que batteur et que Stanley serait leur pianiste régulier. Comme pour tous les grands artistes de tous genres et disciplines, on ne soupçonne jamais ni ne ressent aucune sorte de démonstration de leur génie. Stanley incarnait cette humilité. Il était confiant et sûr de son identité et de sa vocation. Il laisse sa musique en héritage aux musiciens d’aujourd’hui et de demain. Nous étions en contact ces derniers temps. Il avait toujours cet esprit doux et chaleureux. Stanley nous manquera, mais sa musique restera. C’est un honneur d’avoir contribué modestement à une petite partie de cet héritage.


Cheyney THOMAS (b)
Stanley Cowell was probably my greatest mentor. He was one of the first true jazz musicians that I got to tour with. I learned so much from him about recording, writing, selling music, so many things about the business and life in general!
He was a Buddhist, always trying to get me to convert to Buddhism but that wasn't my background. So, it didn't happen. But he was one of the greatest musicians that I had ever played with. He would just mesmerize me by the things that he played. To be able to be close enough to see his hands move was amazing. 
We did that trip and concert in Paris, which was one of my first overseas tours. It was unbelievable. When we got to the concert site, they brought me out a 7/8 bass, which I had never even seen before. Stanley said: «Damn man, I hope you can handle that big baby!» I just laughed and commenced to play. We had so much fun! I'm going to miss him dearly.

Stanley Cowell a été sans aucun doute mon plus grand mentor. Il était l'un des premiers musiciens de jazz avec qui j'ai tourné. J'ai tant appris de lui sur l'enregistrement de disque, la composition, la vente de musique, tant de choses sur le business et la vie en général!
Il était bouddhiste, et essayait toujours de me convertir. Ce n'était pas mon truc. Donc, cela ne s'est pas produit. Mais c'était l'un des plus grands musiciens avec qui j'ai joué. Il me fascinait par ce qu'il jouait. Etre assez proche de lui pour voir ses mains bouger sur le clavier était époustouflant.
Nous avons fait un concert à Paris; l’une de mes premières tournées à l'étranger. C'était incroyable. Quand nous sommes arrivés sur le lieu du concert, on m’a sorti une contrebasse de taille 7/8, dont je n'avais même jamais entendu parler. Stanley a dit: «Bon sang mec, j'espère que tu vas pouvoir jouer avec ça!» J'ai rigolé et commencé à jouer. Nous nous sommes tant amusés! Il va beaucoup me manquer.


Henry THREADGILL (as, ts, fl, cl, perc) 
Stanley Cowell was quite a gentleman and quite a human being that could be missed until he unrolled his musical uniqueness in his almost minimalistic no-extra way. Truly an original and great artist, never will be forgotten. 

Stanley Cowell était un vrai gentleman et un être humain qui pouvait passer inaperçu jusqu’à ce qu'il dévoile son originalité musicale de façon presque minimaliste. Vraiment un grand artiste. Il ne sera jamais oublié.


Charles TOLLIVER (tp, flh, dir)
If ever there were two people on this planet who were twins and alter-ego matched, it was Stanley and I. From our first meeting at the first rehearsal after being summoned by Max Roach to join his new quintet in 1967, there was an unbroken steadfast musical and personal immortal bond. Stanley’s importance as a great artist and my lifelong comrade can best be explained in that scripture-based hymn, «[The Lord] God moves in mysterious ways his wonders to perform». The wonder of Stanley Cowell will live forever.

Si jamais il y a eu deux êtres sur cette planète qui étaient des frères jumeaux et des alter-egos, c'était Stanley et moi. Dès notre première rencontre à la première répétition, après avoir été convoqué par Max Roach pour rejoindre son nouveau quintet en 1967, il y eut entre nous un lien musical et personnel indéfectible. L'importance de Stanley, en tant que grand artiste et camarade de toujours, peut être mieux expliquée dans cet hymne basé sur les Ecritures: «Les voies que prend Dieu pour accomplir ses merveilles sont impénétrables». Les merveilles de Stanley Cowell vivront pour toujours.


Sumi TONOOKA (p)
It was Ancestral Streams, Stanley Cowell’s solo piano recording of original music that caught my ear as a teenager. After listening to that recording over and over I became an instant and ardent fan of his music. In fact, the first grant I ever received as a musician was from the NEA to study with Stanley Cowell. It was in the mid 80’s. I had recently graduated from the Philadelphia College of Performing Arts, now called the University of the Arts. I had just relocated to Brooklyn, NY. Stanley was working with Jimmy Heath at the time so I got to see him perform with that wonderful band more than a few times. The lessons took place at his house in Peekskill, NY, where he was living. I would take the train from Grand Central station and he would meet me at the station. The lessons were illuminating and stay with me to this day. Stanley was a wonderful teacher, he was soft spoken with a gentle spirit. He was an elegant man, with a fierce intellect and a mighty musicality and original concept at the piano. As a teacher he helped me think about the piano from a number of ways. He helped me with piano technique, and also as a composer and improvisor. We worked on mirror scales and harmony, that I still practice. Mirror scales use the same fingers in both hands at the same time and work to build a uniformity in both right and left hands and fingers. I would practice mirror scales where the left hand mirrors the right hand, intervals and fingering. And I would also practice improvising using the same technique, something that opens the mind and ears. It is a technique often used by certain 20th century composers like Messiaen and Bartók. We worked on impulse exercises, which were a practice in strength, relaxation and release, where you had to ultimately close your eyes while playing wide interval diminished chords, in both hands skipping in octaves. This required visualizing in your mind and trusting. We worked on classical repertoire, a lot of Ravel, and jazz repertoire. Stanley played the hell out of both. We worked on composition and improvisation. Stanley was very encouraging and supportive of my original music. And I remember a gem that he told me at one lesson in regards to improvising lines to not be afraid to use dissonance on a strong beat, or to put it another way, there is no such thing as a wrong note, it depends on what you do with it (or not) and where it goes, think of Monk. Too many correct or «right notes» can make up for monotony. I also remember a conversation that I had with him about choosing an academic life, that it was his choice to do this over being out on the road. That I did not have to make this choice, but it was one to make yay or nay. The last time I saw Stanley Cowell, he came as an audience member with his wife Sylvia and his daughter Sunny (who plays the violin) to see the late jazz violinist John Blake, Jr., who I was performing with and who was my longtime friend and musical colleague. We were performing a project with John’s sister, the incredible storyteller Charlotte Blake Alston. The project was inspired by the Spirituals and African roots and featured the original African one string violin. After the performance, Stanley told me that he had Kindred Spirits in rotation in his car, a duo recording that I recorded with John and told me how much he and Sunny were enjoying listening to it. I never thought that would be the last time I saw Stanley, he was one of those people who I thought would be around forever, he had a lot of vitality and youthfulness in his being. I am saddened and stunned by the news of his passing. Of course, none of us gets out of this lifetime alive, we are all vulnerable as human beings and our time is finite. I have come to accept that the life we have and what we give during our time is a unique and individual expression and complete as it is, no matter how long we live or when our time comes. Stanley Cowell’s music is a gift to humanity that will remain. I am currently composing a tune dedicated to him, the most fitting way to honor him. I feel so grateful and fortunate to have known Stanley as a teacher and a friend, to have been his student and to have spent time with him at the piano was an honor and an experience that lives and resonates in my heart and being. 

C’est Ancestral Streams, le disque pour piano solo de Stanley Cowell, qui a attiré mon attention à l’adolescence. Après l’avoir écouté sans arrêt, je suis devenue une grande fan. D’ailleurs, la première bourse que j'ai reçue en tant que musicienne était de la NEA pour étudier avec Stanley Cowell. C'était au milieu des années 1980. J'avais récemment obtenu mon diplôme du Philadelphia College of Performing Arts, maintenant appelé «University of the Arts». Je venais d’emménager à Brooklyn, NY. Stanley travaillait avec Jimmy Heath à l'époque, j'ai alors pu le voir jouer avec ce merveilleux groupe plusieurs fois. Les leçons avaient lieu chez lui à Peekskill, NY, où il vivait. Je prenais le train de la gare de Grand Central, et il venait me chercher. Les leçons étaient des révélations toujours en moi à ce jour. Stanley était un pédagogue formidable. C’était un homme à la voix douce, élégant, avec une intelligence redoutable, une musicalité puissante et un concept original au piano. En tant que pédagogue, il m'a aidé à penser au piano de différentes manières. Il m'a aidé avec la technique du piano, mais aussi pour la composition et l’improvisation. Nous avons travaillé des exercices sur la symétrie des mains et l'harmonie, que je pratique encore. La symétrie des mains utilise les mêmes doigts des deux mains en même temps et travaille à créer une uniformité dans les mains et les doigts. Je m’entraînais sur la symétrie de la main gauche lorsque celle-ci doit refléter la droite, ses intervalles et son doigté. Et je m’exerçais à improviser en suivant la même technique ce qui vous ouvre l'esprit et les oreilles. C'est une technique souvent utilisée par certains compositeurs du XXe siècle, comme Messiaen et Bartók. Nous avons travaillé des exercices d'impulsion, autour de la force, de la relaxation et du relâchement, où il fallait fermer les yeux en jouant des accords à intervalle réduit et à deux mains en changeant d’octave. Cela nécessitait de l’imagination et de la confiance en soi. Nous avons travaillé sur le répertoire classique, beaucoup de Ravel, et le répertoire jazz. Stanley jouait les deux d'enfer! Nous avons travaillé sur la composition et l'improvisation. Stanley était très encourageant et soutenait ma musique originale. Et je me souviens d'un moment très important lors d'une leçon, lorsqu'il m'a dit, à propos de l'improvisation, de ne pas avoir peur d'utiliser la dissonance sur un rythme fort, ou pour le dire autrement: «il n'y a pas de fausse note», cela dépend de ce que vous en faites (ou pas) et où cela vous mène. Pensez à Monk. Trop de notes correctes ou «justes» peuvent entraîner la monotonie. Je me souviens aussi d'une conversation que j'ai eue avec lui sur le choix d'une carrière universitaire. Il m’avait dit que c'était son choix plutôt que d'être sur la route, et que je n'avais pas à faire comme lui, mais que c'était un choix à faire. La dernière fois que j'ai vu Stanley Cowell, il était venu avec sa femme Sylvia et sa fille Sunny (qui joue du violon) voir en concert le regretté violoniste de jazz John Blake, Jr., avec qui je jouais. Lequel était mon ami de longue date et collègue. Nous jouions un projet musical avec la sœur de John, l’incroyable conteuse Charlotte Blake Alston. Ce projet s’inspirait des spirituals et des racines africaines, et présentait le violon traditionnel africain à une corde. Après le concert, Stanley m'a dit qu'il passait en boucle dans sa voiture Kindred Spirits, un album en duo que j'avais enregistré avec John. Il m'a dit à quel point Sunny et lui aimaient l'écouter. Je n'ai jamais pensé que ce serait la dernière fois que je voyais Stanley. Il faisait partie de ces personnes dont je pensais qu'elle serait toujours là. Il avait beaucoup de vitalité et de jeunesse. Je suis attristée et abasourdie par la nouvelle de sa mort. Bien sûr, aucun de nous ne sort vivant de cette vie. Nous sommes tous vulnérables en tant qu'êtres humains et notre temps est limité. J'en suis venue à accepter que la vie que nous avons et ce que nous donnons pendant notre existence est une expression unique et individuelle, complète comme elle est. Peu importe la durée de notre vie ou le moment venu de mourir. La musique de Stanley Cowell est un cadeau durable fait à l’humanité. Je suis en train de composer un thème qui lui est dédié, la manière la plus appropriée de lui rendre hommage. Je me sens si reconnaissante et chanceuse d'avoir connu Stanley en tant que pédagogue et ami, d'avoir été son élève et d'avoir passé du temps avec lui au piano. C’était un honneur et une expérience qui vit et résonne dans mon cœur et mon être.


Nasheet WAITS (dm)
Stanley Cowell’s earthly departure continues to resonate with me. I’ve thought about him every day since. He was a master in every regard. I was most fortunate to have had the opportunity to learn at his feet. A humble virtuoso. About a week before Stanley passed I called him to tell him how much joy I received that day via, We Three, a recording with my father, Freddie Waits, and Buster Williams. I’ll miss you, Stanley. 

Le départ terrestre de Stanley Cowell continue de résonner en moi. Depuis, je pense à lui tous les jours. C'était un maître à tous égards. J'ai eu la plus grande chance d'avoir d'appris à ses côtés. Un humble virtuose. Environ une semaine avant le décès de Stanley, je l'ai appelé pour lui dire la joie que j'avais reçu ce jour-là en écoutant We Three, un disque qu’il avait enregistré avec mon père, Freddie Waits, et Buster Williams. Tu me manqueras, Stanley.


Bobby WATSON (as)
I first discovered Stanley Cowell through the record label Strata-East that was founded by him and Charles Tolliver. As a young black man, this made a huge impression on me and others my age. It inspired us to strive to produce, distribute, publish, and own our projects. This inspiration led Curtis Lundy, Jim Hartog and myself to start New Note records back in the early 80’s. I can speak to his mastery of his instrument, his personal style, etc. This goes without saying, but the thing I'll always remember him for most of all is his innovation of the music business. Rest in Power!

J'ai découvert Stanley Cowell à travers Strata-East, qu’il a fondé avec Charles Tolliver. Ce label a fait une énorme impression sur le jeune homme noir que j’étais et sur d’autres de mon âge. Cela nous a incités à nous efforcer de produire, distribuer, publier et être propriétaire de nos disques. Cet exemple nous a conduits, Curtis Lundy, Jim Hartog et moi-même, à fonder New Note Records au début des années 1980. Je pourrais parler de la maîtrise qu’avait Stanley de son instrument, de son style personnel, etc. Cela va sans dire, mais ce dont je me souviendrai toujours, c'est surtout de son innovation dans le business de la musique. Rest in Power!


Kenny WERNER (p)
Stanley was a lightning rod. He wasn't afraid of stirring controversy. He enjoyed it. For that reason, people didn't understand how nuanced his thinking actually was. I think Stanley heard real and fake more than black and white.

Stanley était un paratonnerre. Il n'avait pas peur de susciter la controverse. Il l’appréciait. Pour cette raison, les gens ne comprenaient pas à quel point sa pensée était nuancée. Je pense que Stanley discernait le vrai du faux plus encore que le noir et le blanc.


Bruce WILLIAMS (as)
I’ve spent so many years with Stanley Cowell. I met him when I was 19. It’s been nearly 30 years with his influence, mentoring, and performance. He is the most over influential bandleader I’ve worked with. His music was graceful, soulful, and always a great challenge. I will miss his laughter and quiet intensity on and off the bandstand. It’s a tough loss for me.

J'ai passé tant d'années avec Stanley Cowell. Je l'ai rencontré à 19 ans. Cela fait près de 30 ans de compagnonnage, de mentorat et de concerts. C'est le leader le plus déterminant avec qui j'ai travaillé. Sa musique était élégante, profonde et toujours exigeante. Son rire et sa tranquille intensité me manqueront sur scène et dans la vie. C’est un coup dur pour moi.


Buster WILLIAMS (b)
I’m saddened by the loss of my good friend Stanley Cowell.
Stanley, Freddie Waits and I formed a trio which produced an album entitled We Three, which I consider to be a good example of how much we enjoyed playing together. Stanley was always filled with good cheer and humor. 
Once while traveling to Canada with Carl Allen to play a gig with Freddie Hubbard, Stanley commented on the suit I was wearing. Saying, «Hey Buster, I like that suit. Where did you get it?» I replied, «I bought it while on tour in Italy. I like your suit too. Where did you get it?» Stanley said, with his best French accent, «Oh, this suit was made in France. I bought it at Jacques Ces Pene.» (JCPenney)
I’ll miss him.

Je suis attristé par le décès de mon bon ami, Stanley Cowell.
Stanley, Freddie Waits et moi avons formé un trio qui a produit un album intitulé We Three que je considère comme un bon exemple de combien nous aimions jouer ensemble. Stanley était toujours plein de bonne humeur et d'humour. 
Une fois lors d'un voyage au Canada avec Carl Allen, pour donner un concert avec Freddie Hubbard, Stanley a fait une remarque sur le costume que je portais. Il a dit: «Hey Buster, j'aime ton costume. Tu l’as acheté où?» J'ai répondu: «En Italie, lors d'une tournée. J'aime aussi ton costume. Tu l’as acheté où?» Stanley a alors dit, avec son meilleur accent français: «Ah, ce costume a été fabriqué en France. Je l'ai acheté chez Jacques Ces Pene.» (JCPenney est un magasin qui solde des stocks de faillite).
Il me manquera.


Reggie WORKMAN (b)
During turbulent 2020, we have experienced the passing of a great number of the world’s leading artists. Among the many artists who have moved on to Greater Things, it saddens me to acknowledge that one of our world’s greatest composer, composer/arranger, performer, educator, community organizer, and my friend, Stanley (Musa) Cowell has also made his transition at the age of 79.
Stanley Cowell whose reputation for outstanding and innovative contributions in all of the above-mentioned areas has been so vast that it would require more time and space than we have here to pay tribute.
From the early times that I began to be active as a member of the African-American Music community, the name Stanley Cowell was increasingly present. Without knowing or hearing his performances or recordings, descriptions of his unusual abilities and talk about his willingness to involve himself with organizations that had a reputation for organizing innovative music groups and ideas for self-production preceded him. As years passed, our energies seemed to lead to the same projects, venues, and/or ensembles. We worked side by side with Collective Black Artists, varied recording projects, touring groups, Max Roach Ensemble, and others. His compositions became a part of me. I must say that every situation I experienced with Stanley was special and uniquely influenced by his greatness. He was a true giver. Stanley Cowell's music and his memories will live on forever.
Rest in peace, my friend. 

Au cours de cette année 2020 mouvementée, nous avons perdu beaucoup des plus grands artistes du monde. Parmi ceux qui sont passés à une plus haute réalisation de soi, je suis attristé de la mort, à l'âge de 79 ans, de l'un des plus grands compositeurs, arrangeurs, interprètes, pédagogues et animateurs communautaires, mon ami Stanley (Musa) Cowell.
Stanley Cowell dont les contributions exceptionnelles et innovantes dans tous les domaines mentionnés ci-dessus sont si vastes qu'il faudrait plus de temps et d'espace que nous n'en avons ici pour lui rendre hommage.
Depuis mes débuts en tant que membre de la communauté musicale afro-américaine, la présence de Stanley Cowell n’a cessé de croître. Sans connaître ni entendre ses performances ou disques, les descriptions de ses facultés extraordinaires, de sa volonté de s'impliquer dans des organisations connues pour organiser des groupes de musique innovants et ses idées d'autoproduction le précédaient. Au fil des années, nos efforts semblaient mener aux mêmes projets, lieux et/ou formations. Nous avons travaillé ensemble avec Collective Black Artists, dans des projets d'enregistrement variés, avec des groupes lors de tournées, avec le groupe de Max Roach et d'autres. Ses compositions sont devenues une partie de moi. Je dois dire que chaque situation musicale que j'ai vécue avec Stanley était importante et marquée par sa grandeur. Il donnait tout. La musique de Stanley Cowell et ses souvenirs vivront éternellement.
Repose en paix, mon ami.

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