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Charles Lolo Bellonzi

11 juillet 2024
14 Janvier 1941, Nice, Alpes-Maritimes - 11 juillet 2024, Poitiers, Vienne
© Jazz Hot 2024

Lolo Bellonzi dans le documentaire Tambour battant (Gérard Teillay, 2004), image extraite de YouTube
Lolo Bellonzi dans le documentaire Tambour battant (Gérard Teillay, 2004), image extraite de YouTube

Charles Lolo BELLONZI

L'art discret de ne pas être comme tout le monde


«Raymond Fol m’a beaucoup aidé, il m’a notamment fait découvrir Duke Ellington…
Ellington est venu au Blue Note, il a entendu Gilbert (Rovère) et,
le lendemain, lui a fait téléphoner pour participer à une séance avec une partie de son orchestre.
Moi, j’ai eu la chance, au Blue Note, d’accompagner Cat Anderson.
Actuellement, je travaille avec Chet Baker, il y a Michel Finet à la basse,
Maurice Vander au piano et René (Thomas) à la guitare.
Lui, il est toujours merveilleux… Je crois plus au feeling qu’à la technique…
La musique a transformé ma vie.
J’ai le jazz, je suis marié, et j’ai une petite fille. Je suis très heureux.»
                                                                                                   (Jazz Hot n°188, juin 1963)


Né Charles Nello Bellonzi le 14 janvier 1941 à Nice, Lolo, de son surnom de scène donné affectueusement par ses copains musiciens, était un batteur autodidacte qui deviendra un pédagogue-messenger; il avait fait ses classes à l’accordéon, dès l’adolescence, dans les bals populaires de la Côte d’Azur dans la seconde moitié des années 1950, et découvert le jazz à Nice avec Bibi Rovère (1954-1956), Barney Wilen, Bib Monville; puis il part tenter sa chance dans le chaudron de la Capitale en septembre 1960 où Bibi l’attend depuis 1956. A peine arrivé, il remplace Pierre Favre au Tabou et assiste au tournage de Paris Blues de Martin Ritt en novembre, avec rien moins que Louis Armstrong en vrai, et la musique de Duke Ellington, sur place, sans compter la pléiade de jazzmen et d’acteurs célébrissimes. La vitalité artistique et intellectuelle de ce Paris-là, entre débats politiques au comptoir des cafés (de Gaulle, nouveau-Franc, Algérie, Vietnam, guerre froide…), l'accueil des musiciens afro-américains dont le jazz est un marqueur fort du Mouvement des droits civiques qui porte aussi en lui la misère de tous, mais aussi la fête dans les clubs avec les danseurs, avec ses caves de «mordus» existentiels.
Ce Paris est une plaque tournante entre une Amérique qui fuit la chasse aux sorcières et le racisme, et l’Amérique des bases militaires en Europe, notamment en Allemagne (RFA), Scandinavie, au BENELUX, en France, Italie, Espagne et en Grande-Bretagne; cette situation se modifiera avec le départ des bases américaines de la France en 1966-1967, demandé par de Gaulle, lesquelles représentaient un gros volant de travail dans le jazz du fait de la fréquentation des clubs par les militaires américains. Le jazz a le parfum tenace de la Libération et reste populaire, en «vogue»: le jazz n’est pas encore supplanté par le son commercial du superficiel, entre musique de fond et yéyé. De ce fait, la vive émulation collective de cette époque encore chargée de sens profond, à moins de 15 ans des usines de la mort, des bombes atomiques sans parler de la haine des perdants, des délateurs, des collabos, un sens renforcé par celui ancestral de la liberté exprimée par la musique féconde des fils du vent née de Django, tout ce contexte encore pesant de réflexion collective, voire d’examen de conscience, amène à vouloir se dépasser pour faire advenir une planète moins toxique, par l’art, la culture, en cette période où les loisirs n’ont pas encore tout remplacé.
Les jeunes jazzmen apprennent partout sauf dans les écoles: pour Lolo, après l’école des bals, ce sera l’école des jams entre 4 et 8 heures du matin au Tabou qui sert aussi de bourse du travail et de plateforme d’informations: un vrai réseau social et professionnel; les musiciens de province s’entraident pour s’adapter au rythme de vie parisien; les jeunes admirent les anciens en clubs pour apprendre plus vite; les musiciens confirmés traînent pour repérer les talents de demain; et tous fréquentent les jams en acteurs ou en spectateurs: si affinités, l’affaire est topée. En dehors de la scène, les jazzmen (et autres artistes) se côtoient aussi dans les hôtels, surtout du Quartier Latin et de Pigalle, où certains logent, comme Lolo, même marié et père d’une fille, un mode de vie libre de la bohème parisienne, laminée depuis par la triste société de consommation aussi admirative de son nombril qu’orthonormée dans son cerveau.

Le 11 juillet 2024, Lolo est parti rejoindre ses copains, une génération qui avait essayé de vivre un autre monde, un peu déjanté mais plus direct, plus authentique, aux antipodes de l’inconfort des formatages académiques et conformistes qui fixent les codes, les apparences, un virus diagnostiqué dès 1955 dans «La Complainte du progrès» par Boris Vian, un autre ciseleur de mots habité par la philosophie alternative du jazz. Lolo Bellonzi: retour sur un musicien historique à la personnalité modeste…


Lolo Bellonzi au Carnaval de Nice de 1948, documentaire Tambour battant (Gérard Teillay, 2004), image extraite de YouTube
Lolo Bellonzi au Carnaval de Nice de 1948, documentaire Tambour battant (Gérard Teillay, 2004), image extraite de YouTube


Alors que Lolo a commencé comme mascotte-tambour dans la Fanfare municipale de Nice en 1947 à 6 ans, à l’adolescence, il s’essaie à différents métiers alimentaires tels que cordonnier, livreur, mécanicien, le week-end étant réservé à l’écoute, avec ses copains, de Clifford Brown, Art Blakey et ses Messengers (cf. Jazz Hot n°188, juin 1963); le jazz plus classique, il n’y viendra qu’après son arrivée à Paris. Son apprentissage se fait d’oreille (on disait alors «à la feuille») à l’accordéon puis à la batterie. Sa perception attentive et profonde fait de lui un accompagnateur rapidement apprécié pour son feeling par des jazzmen(1) aussi connus que le Golden Gate Quartet avec lesquels il grave ses premières faces en sideman, un mois après son arrivée, Guy Lafitte (1961) et Raymond Fol (1961-1965). Puis il repart sur la Côte d’Azur, tel le héros vainqueur de lui-même, dans la formation de Michel Hausser pour le Festival d’Antibes (cf. vidéographie et discographie) avec Roger Guérin (tp), Bob Garcia (ts), Georges Arvanitas (p), Michel Gaudry (b); il a 20 ans. En décembre 1962, il fait sa première «Nuit à la Salle Wagram» radiodiffusée (une nouveauté activée très tôt par Charles Delaunay pour diffuser le jazz) pour deux formations: en tandem avec Georges Arvanitas (p), l’une menée par Buck Clayton avec Pierre Sim (b), l’autre par Stéphane Grappelli avec Bibi. Les Nuits à Wagram sont une grande famille!

1963. Lou Bennett, Enfin!, RCA Victor

Quand il est interviewé dans Jazz Hot n°118 au printemps 1963, Lolo vient d’enregistrer, en mars, Enfin! (RCA Victor) pour Lou Bennett (org) et René Thomas (cf. Jazz Hot n°530-1996) dont il admire l’expressivité débridée, la virtuosité autodidacte, la fraîcheur, et avec lequel il partage l’hôtel en journée (peut-être le Meunier à Pigalle). Les cours sont informels pour tous ceux qui se présentent à la chambre du guitariste. Les enregistrements, et les nuits au Blue Note se succèdent cette année-là en alternance avec le Trio Bud Powell pour lequel Kenny Clarke le fait jouer parfois en remplacement, en toute confiance pour accompagner cet artiste immergé dans son monde d'une grande subtilité d’expression.

1963. René Thomas, Meeting Mister Thomas, Barclay




Lolo fait ainsi quatre sessions à Paris en mars-avril 1963 (trois avec Bibi à la basse et une avec Benoit Quersin) jouant avec son idole René Thomas, sessions immortalisées par deux albums: le Lou Bennett Enfin! et, avec René Thomas: Meeting Mister Thomas, chez Barclay; on comprend son bonheur complet. Ils se retrouvent au Riverbop-Paris avec Bibi et René Urtreger en 1967-1968… Lolo continue de se régaler et d’absorber la musique des pointures qu’il rencontre, dans des clubs réputés, les salles de concerts accueillant alors volontiers le jazz (Théâtre des Capucines, ORTF). En juillet 1964, Martial Solal propose au duo Lolo-Bibi une série de concerts et d’enregistrements qui durent jusqu’à fin 1967 (Fafasifa) et le Jazz Jamboree’67 de Varsovie le 15 octobre. En parallèle, Lolo travaille avec Ivan Jullien de février 1966 (Paris Point Zéro-Ivan Jullien Paris Jazz All Stars, chez Riviera) à février 1968 pour la Semaine musicale d’Aix-en-Provence au sein du Sonny Grey (tp) Orchestra (Fresh Sound).

Ses participations sont aussi les coups de cœurs d’un amateur de jazz, en plus d’être batteur professionnel: Johnny Griffin (avec Pierre Michelot, René Urtreger au Twenty One, rue Daunou, en 1983), Jimmy Gourley, Nathan Davis, Bill Coleman, Joe Turner, Eddy Louiss, Don Byas, Harry Sweets Edison, Kai Winding, Curtis Fuller, Clark Terry, Lee Konitz, Richie Cole, Walter Davis, Tommy Flanagan, Jimmy Raney, Doug Raney, Marc Fosset, Charlie Rouse, Art Farmer, Frank Morgan, Steve Grossman, Sacha Distel, Walter Bishop, Jr., Steve Grossman avec lequel il fait deux albums en Italie en 1990 (Live at Cafe Praga et My Second Prime), Jon Faddis, Lew Tabackin, Richard Galliano, Biréli Lagrène, Jean-Claude Fohrenbach, Gérard Badini, Marc Thomas, Daniel Visani, Yves Brouqui, Richard Raux, Claude Garden, Francois Chassagnite, Olivier Giraudo, la liste est sans fin … (cf. discographie, vidéographie et Jazz Hot).

1980. Maurice Vander, Du côté de chez Swing, Night and Day


Les rythmiques dont il fait partie sont celles de l’excellence dont à la basse, en plus de l’incontournable Bibi Rovère, Pierre Michelot, Alby Cullaz, Benoît Quersin, Henri Tischitz, Michel Gaudry, Pierre Sim, Pierre-Yves Sorin, Michel Altier, Nicolas Rageau, Wayne Dockery, et Luigi Trussardi, le troisième pilier avec Maurice Vander (p) chez Nougaro. Luigi et Lolo feront des albums ensemble, en leaders ou sidemen de juin 1970 (Pianos Puzzle, Saravah) à novembre 2009 (Bird Feathers- Giraudo-Chassagnite 4tet); il côtoie aussi dès ses débuts, les pianistes(1)Art Simmons (près de trois ans en club), Michel Sardaby, René Urtreger, Marc Hemmeler, Vince Benedetti, Georges Arvanitas, Olivier Hutman avec lequel il fait deux de ses disques en leader, Jack Diéval (Live at the St. James de Paris, 1981, Milan), Joseph Ganter, Michel Graillier, Bernard Maury, et cette liste est loin d'être exhaustive.


Alors que Bibi Rovère se retire de la scène parisienne en 1978 pour retourner dans son sud natal, au début des années 1980, Lolo, dont le phrasé pagnolesque coloré rythma aussi toute sa vie, avait finalement opté, après la vie trépidante de Paris, pour la douceur climatique de la Charente Maritime, où il habitait la paisible commune aux mille âmes de Genouillé, une sérénité importante pour un jazzman qui compose, arrange et transmet, une forme de réserve modeste et protectrice pour retrouver de l’espace qu’il partageait aussi avec René Thomas.

45t 1975. Claude Nougaro, Gloria, Mercury (avec Ornette Coleman)


Admiratif de son confrère à peine plus âgé, PhiPhi Combelle, et à l’instar de son ainé de quinze ans, le titi parisien Roger Paraboschi avec lequel il partage aussi l'éducation musicale populaire à l’italienne passant par l’accordéon, à partir des années 1966-1967, le jazz ne nourrissant plus son homme en raison du départ des bases militaires américaines de l’OTAN, lieux de jazz également où Lolo avait d’ailleurs usé ses premières baguettes, il menait une double vie musicale: jazz et variété jazzy. Si Roger Paraboschi avait décidé de ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier et avait saisi l’opportunité d’être repéré par l’Italien américanophile Yves Montand, Lolo avait été choisi par l'Italo-Toulousain Claude Nougaro, à la poésie épicée, phrasée par le jazz, juste au bon moment. Deux parcours proches et emblématiques des musiciens de jazz courtisés par d’autres secteurs (films, TV, radio, publicité, chanson à texte, autres musiques même commerciales) pour leurs qualités d’adaptation par l’écoute que la pratique sociale du jazz hot et live a fait naître et a érigées en art tout au long du XXe siècle. Ainsi, après avoir participé à l’automne 1967 avec Vladimir Cosma à la musique du film Alexandre le bienheureux (cf. vidéographie) éditée sur le label MPI (Musique pour l’image) créé par Robert Viger (p,comp) cette année-là, sur lequel Lolo enregistre quatre fois: Martial Solal (Fafasifa) et Don Byas (Musique pour l'’image n°10) en 1967, mais aussi sous son nom en 1968 (Percussions) et en 1972 (Structures Percussions, avec Robert Viger).

Assez naturellement pour un musicien de son calibre, Lolo décroche donc deux contrats longs, au bon moment, l’un avec Claude Nougaro (Maurice Vander, Eddy Louiss, Luigi Trussardi) de 1968 à 1980, l’autre au Casino de Paris de 1970 à 1975, accompagnant quelquefois la légende Jean Sablon ou Nicole Croisille (cf. vidéographie et Jazz Hot n°171, 1961, p10). Avec Luigi Trussardi et Maurice Vander, leur quotidien chanson-jazz en studio, tournées et concerts, les amène à faire plusieurs albums ensemble ainsi que dans la pinède de la prestigieuse Grande Parade du Jazz de Nice en 1980, 1991, 1992, 1993.

Charles Bellonzi, Langage de la batterie jazz, édition Alphonse Leduc (réédition 2005)

Après ces deux décennies intenses pour un démarrage, en 1981, Lolo rédige d’une part, Langage de la batterie jazz, trois volumes de l’autodidacte à destination des apprentis batteurs, et grave en septembre son premier disque en leader, Charles Lolo Bellonzi Quartet Featuring Glenn Ferris (tb) (Night and Day 1005) avec Olivier Hutman (p), Dominique Lemerle (b) et Gérard Carocci (perc), dont le premier thème est évidemment «To Klook» en hommage à Kenny Clarke. A l’été 1985 et au printemps 1986, Lolo enchaîne successivement le film Autour de Minuit (cf. infra, site imdb.com et Jazz Hot) et la pièce de Stephen Stahl, Lady Day, racontant la vie de Billie Holiday, jouée-chantée par Dee Dee Bridgewater au TBB à partir d’avril (cf. Jazz Hot n°430-1986) avec Alain Jean-Marie, André Villéger et Alby Cullaz.

Vient la période 1994-2000 qui sonne comme des retrouvailles entre Lolo et Luigi, avec la série de sept disques sur Elabeth, le label de Didier Drussant, dont le quatrième album de Lolo en leader, Lolobô, fin février 1998 (cf. Jazz Hot n°556 infra); Vendredi 14 et L’Amour dans l’âme de Luigi Trussardi; Changin’ de Daniel Visani (g), Foreign Currency d’Yves Brouqui (g), The Interval de Richard Raux (ts,fl), Garden Club de Claude Garden (hca).

Quarante ans après Antibes, vingt ans après Nice, après avoir joué dans des clubs qui ont fait rêver (Tabou, Club St-Germain, Blue Note, Mars Club, Caméléon, Chat qui pêche, Riverbop…), dans les grands festivals (San Remo, La Spezia, Ostende, Calvi…), après avoir fait des tournées partout, écrit une méthode, fait quatre disques en leader et de nombreux autres en sideman, Lolo fait encore l’admiration avec son «Quintet Lolobô» composé de Pascal Gachet (tp), Nicolas Scheid (ts,ss), Christophe Limousin (g), Guillaume Souriau (b), aux 24 Heures du Swing de Monségur (cf. Jazz Hot n°573-2000): sa flamme intérieure est restée intacte.

En avril 2004, il est d’ailleurs le sujet d’une vidéo tendre et joliment documentée, Tambour battant, produite par le Lycée Leonard de Vinci dans sa région (cf. vidéographie), où il est accompagné en musique et en paroles par Olivier Hutman et Wayne Dockery, lesquels jouaient avec lui sur le CD de Richard Raux, The Interval, enregistré en 2000. Ce bon travail pédagogique sur lui, que Lolo a d’ailleurs dû adorer faire avec des lycéens pour leur offrir son expérience, son histoire, montre que nos collèges et lycées pourraient d’ailleurs s’atteler à refaire travailler les scolaires avec des mémoires vivantes et des archives sur le patrimoine artistique qui les entourent, car elles ne manquent pas, plutôt que de s’engloutir dans les projets pédagogiques entre virtualité et nombrilisme, dans le vide; l’exact contraire de Lolo, modeste, bâtisseur acharné, ouvert, ayant transmis tout ce qu’il avait découvert sans être passé par le collège, lui qui s’était arrêté au certificat d’études –de bon niveau à l'époque–, curieux, happé, fasciné par l’écoute, l’observation, persévérant jusqu’à tutoyer les étoiles, jusqu’à en rester émerveillé encore à la fin de sa belle vie vécue comme une aventure: «une vie de cadeaux» comme disait Roger Paraboschi.

Lolo Bellonzi (dm) en trio avec Wayne Dockery (b) et Olivier Hutman (p), documentaire Tambour battant (Gérard Teillay, 2004), image extraite de YouTube
Lolo Bellonzi (dm) en trio avec Wayne Dockery (b) et Olivier Hutman (p),
documentaire Tambour battant (Gérard Teillay, 2004), image extraite de YouTube

En 2005, Langage de la batterie jazz en trois volumes est réédité, une belle reconnaissance pour ce pédagogue-né.

En 2006, Lolo grave un cinquième et dernier disque en leader, Abracadadrums (DBA) avec Géraldine Laurent (as). Mais son ami le plus proche, celui qui lui avait mis la tête dans le jazz et le jazz dans la tête, depuis Nice, celui qui l’a attendu à Paris pour le présenter dès son arrivée à tous les jazzmen, Bibi, disparaît trop jeune en mars 2007.

Lolo participe encore en sideman à trois projets: Bird Feathers-Giraudo-Chassagnite Quartet (Imago, 2009), le dernier avec Luigi Trussardi qui décède en 2010; To Frank-Clara Simonoviez Quintet, (Black and Blue, mai 2011) et Spring Air, avec ses amis François Gallix (b) et Linda Mangeard (p), enregistré en même temps en mai 2011 en Ardèche, et porté par leur structure Jazzanas, CD qui sort à l’automne 2015. Lolo perdra Maurice Vander en 2017, parmi beaucoup de cette génération qui a vécu la réalité rêvée de ce Paris libre, tonique qui luttait avec trop peu de moyens face à la vague alléchante du néant de la consommation de masse qui, à grands coups de profits, a fini par balayer la culture, les racines, le patrimoine et la mémoire, les savoirs subtils transmis d’humain à humain qui font partis des fondements du jazz.

Lolo disparaît à son tour à Poitiers le 11 juillet 2024.

La Rédaction présente ses condoléances à la famille et aux proches de Lolo Bellonzi, un modeste qui a été un acteur de la grande histoire du jazz.

Hélène Sportis

Avec nos remerciements à Maurice Dal Pont, le cousin de Lolo

Images extraites de YouTube et INA.fr

Avec nos remerciements

 


LOLO BELLONZI & JAZZ HOT

(non exhaustif car les références sont très nombreuses)

Jazz Hot n°188-1963: interview
Jazz Hot n°244-1968
Jazz Hot n°248-1969
Jazz Hot n°347-1978
Jazz Hot n°419-1985
Jazz Hot n°544-1997
Jazz Hot n°550-1998: chronique CD Changin’ de Daniel Visani, Elabeth 621027
Jazz Hot n°555-1998: chronique CD L'Amour dans l'âme de Luigi Trussardi, Elabeth 621025
Jazz Hot n°556-1998-1999: chronique CD Charles Lolo Bellonzi Quintet, Lolobô, Elabeth 621029



1. Dans JAZZ HOT:
• N’hésitez pas à activer les moteurs de recherches et index dans Jazz Hot pour retrouver les articles sur les musiciens cités au fil du temps, les liens dans le texte ou ci-dessous n’étant que très parcellaires…
https://www.jazzhot.net/PBCPPlayer.asp?ID=2105317
• Retrouvez les numéros de Jazz Hot cités, par année:
https://www.jazzhot.net/PBSCCatalog.asp?CatID=692881
• Retrouvez les Tears en ligne citées, par l’index alphabétique:


Site IMDB (International Movies Data Base) sous les noms de Charles Belonzi et Charles Belonzy:
https://www.imdb.com/name/nm0069427/?ref_=ttfc_fc_cl_t35

1984. Champs-Elysées (Jean-Claude Brialy/Michel Drucker), 18 février, avec Michel Gaudry:
https://www.imdb.com/title/tt2075485/fullcredits?ref_=tt_ov_st_sm

1985. Eté: Tournage d’Autour de minuit, film de Bertrand Tavernier:
https://www.imdb.com/title/tt0090557/fullcredits?ref_=tt_ov_st_sm
NB: aussi présente sur ce tournage, Liliane Rovère, l’épouse de Bibi:
https://www.imdb.com/name/nm0746371/bio/?ref_=nm_ov_bio_sm

1994. Bouillon de culture (Bernard Pivot), 14 janvier, avec Olivier Hutman et Luigi Trussardi:

*

DISCOGRAPHIE

1981. Charles "Lolo" Bellonzi Quartet Featuring Glenn Ferris, Night and Day


Leader/Coleader
LP  1968. Charles Bellonzi, Percussions, Musique pour L'image 516
LP  1972. Charles Bellonzi & Robert Viger, Structures Percussions, PSI-X 20703
LP  1981. Charles "Lolo" Bellonzi Quartet Featuring Glenn Ferris, Night and Day 1005 (avec Olivier Hutman)
CD 1998. Charles Bellonzi 5tet, Lolobô, Elabeth 62102
CD 2006. Charles Bellonzi, Abracadadrums, DBA 06/110 (avec Géraldine Laurent et Olivier Hutman)

1968. Charles Bellonzi, Percussions, MPI1972. Charles Bellonzi & Robert Viger, Structures Percussions, PSI1998. Charles Bellonzi 5tet, Lolobô, Elabeth2006. Charles Bellonzi, Abracadadrums, DBA












Sideman (discographie sélective, hors Claude Nougaro)
CD 1960. The Golden Gate Quartet, Spirituals to Swing 1955-1960 Vol.2, EMI 780573-2
LP  1961. Collectif, I Giganti del Jazz 90, Curcio 90 (2 titres avec Guy Lafitte Quartet)
45t 1961. Guy Lafitte, 4 sax succès Vol. 5, Pathé 409
45t 1961. Guy Lafitte, 4 sax succès Vol. 6, Pathé 473
CD 1961. Michel Hausser, Mr. Vibes, Fresh Sound 994 (2 titres Michel Hausser All Stars, Live Festival d'Antibes)
CD 1961-65. Raymond Fol, Rediscovering, Fresh Sound 1124
LP  1962. Buck Clayton et sa trompette, Vogue INT9409
CD 1962. Stéphane Grappelli, Nuit du Jazz Salle Wagram, American Jazz Classics 99065
LP  1963. René Thomas et son Orchestre, Meeting Mr. Thomas, Barclay 84 091
(=CD Gitanes Jazz Productions 549 812-2)
LP  1963. Lou Bennett, Enfin!, RCA Victor 430.115 S (=CD 74321477962)
45t 1964. Martial Solal, Echappement Libre (Bande originale du film), Columbia 1559
LP  1965. Martial Solal Trio, Columbia FPX305
LP  1965. Martial Solal, En liberté, Columbia 240502
LP  1965. Martial Solal Trio, Son 66, Columbia 314
LP  1966. Martial Solal, Joue Michel Magne: Electrodes, Ducretet Thompson 300V147
LP  1966. Martial Solal Trio, En direct du Blue Note, Columbia 40323
LP  1966. Paris Jazz All Stars Sous La Direction d'Ivan Jullien, Paris Point Zéro, Riviera 921 047 (EmArcy 279766-6)
LP  1967. Don Byas, Musique Pour L'image N°10, Musique pour L'image 510
LP  1967. Martial Solal, Fafasifa, Musique pour L'image 501/CBS 63473
LP  1967. Jean Bonal, Pile ou Face, EM 502
LP  1968. Bill Coleman, Together at Last: Bill Coleman/Buddy Tate, Pathé 240863
CD 1968. Sonny Grey and His Orchestra, Fresh Sound 900
LP  1970. Maurice Vander, Pianos Puzzle, Saravah 10015 (=CD 591042)
LP  1972. Maurice Vander, Somewhere, Musica 3004
45t 1975. Claude Nougaro, Gloria, Mercury 3759531 (avec Ornette Coleman)
LP  1977. Robert Viger, Feeling Jazzy, Rev 709
LP  1980. Maurice Vander, Du côté de chez Swing, Night and Day 1002
LP  1981. Jack Diéval, Live at the St. James de Paris, Milan 120.060 (=CD Disques Adès 13.221-2)
LP  1983. Sacha Distel, My Guitar and All That Jazz, Carrère 67975 (=CD 97.975)
CD 1989. Walter Bishop, Jr., Live in Paris, Absorb 519
CD 1990. Steve Grossman, Live at Café Praga, Timeless 314
CD 1990. Steve Grossman, My Second Prime, Red Records 123246-2
CD 1991. Tony Petrucciani Quartet, Nuages, Anaïs 006
CD 1993. Richard Galliano, Viaggio, Dreyfus Jazz 36562-2
CD 1994. Jack Diéval All Stars, Frémeaux 901
CD 1994. Luigi Trussardi, Vendredi 14, Elabeth 621017
CD 1995. Joseph Ganter, Voyageur, GMP 000001
CD 1995. Serge Casero, Around Dexter, NAP 9510
CD 1996. Luigi Trussardi, L'Amour dans L'âme, Elabeth 621025
CD 1997. Daniel Visani, Changin', Elabeth 621027
CD 1999. Yves Brouqui, Foreign Currency, Elabeth 621031
CD 2000. Richard Raux, The Interval, Elabeth 612033
CD 2000. Claude Garden, Garden Club, Elabeth 621034
CD 2009. Olivier Giraudo-Francois Chassagnite Quartet, Bird Feathers, Imago 0022
CD 2011. Clara Simonoviez Quintet, To Frank, Black & Blue 723.2
CD 2011. François Gallix-Linda Mangeard, Spring Air, Jazzanas

1961-65. Raymond Fol, Rediscovering, Fresh Sound1963. René Thomas et son Orchestre, Meeting Mr. Thomas, Barclay1967. Martial Solal, Fafasifa, MPI/CBS1996. Luigi Trussardi, L'Amour dans L'âme, Elabeth











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VIDÉOGRAPHIE

Charles Bellonzi, Festival de Jazz d'Antibes/Juan-les-Pins, ORTF, Archives INA, juillet 1961Michel Gaudry (b) et Charles Bellonzi (b), Festival de Jazz d'Antibes/Juan-les-Pins, ORTF, Archives INA, juillet 1961Charles Bellonzi, Festival de Jazz d'Antibes/Juan-les-Pins, ORTF, Archives INA, juillet 1961
Michel Hausser/Georges Arvanitas (p) All Stars de France, Roger Guérin (tp), Bob Garcia (s), Michel Gaudry (b), Charles Bellonzi (dm),
Festival de Jazz d'Antibes/Juan-les-Pins, ORTF, Archives INA, juillet 1961


1961. Charles Bellonzi avec le Michel Hausser (vib)/Georges Arvanitas (p) All Stars de France, Roger Guérin (tp), Bob Garcia (s), Michel Gaudry (b), Festival de Jazz d'Antibes/Juan-les-Pins, ORTF, Archives INA, juillet
https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/i05154088/michel-hausser-these-foolish-things
https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/i06024798/georges-arvanitas-michel-hausser-
et-les-all-stars-de-france-un-poco-loco-et
https://www.youtube.com/watch?v=gwV4GzC7640


1962. Charles Bellonzi avec Buck Clayton (tp), George Arvanitas (p), Pierre Sim (b) à La Nuit du Jazz, Salle Wagram, Paris, radiodiffusé, 15 décembre
https://www.youtube.com/watch?v=EMkifq_f2PA
https://www.youtube.com/watch?v=4e-zR46-wD8


1966. Charles Bellonzi avec Martial Solal (p), Gilbert Bibi Rovere (b), album On Home Ground, live au Blue Note-Paris, Milestone MSP9014, 23-24 mai
https://www.youtube.com/watch?v=_KmzJnGzaoU

1967. Charles Bellonzi avec René Urtreger et Bibi Rovère pour deux cours de de danse improbables avec Nicole Croisille et Tony Kinna, au Ruby’s, 31 rue Dauphine, Paris 6e, ORTF, Archives INA,
https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/cpf08009432/le-cours-de-danse-emission-du-4-juin-1967
https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/cpf08009421/le-cours-de-danse-emission-du-28-mai-1967


1968. Charles Bellonzi, musique Vladimir Cosma pour le film Alexandre le Bienheureux (dir. Yves Robert), label Musique pour l’image, avec Georges Barboteu (frh), Raymond Guiot (fl), Don Byas (ts), Maurice Vander (p), Michel Gaudry (b), Francis Lemarque (paroles), Isabelle Aubret (voc)
https://www.imdb.com/title/tt0061343/fullcredits?ref_=tt_ov_st_sm
https://www.youtube.com/watch?v=PC24bZMkcRo


1969. Lolo Bellonzi avec Claude Nougaro, Maurice Vander, Eddy Louiss, Luigi Trussardi, «Quatre boules de cuir», «A tes seins» (musique Sonny Rollins, «St Thomas»), Archives INA, ORTF, en répétition pour l’émission A l’affiche du monde, Claude Nougaro nouveau combat, réal. Claude Fléouter, 22 mars
https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/cpf07009498/claude-nougaro-nouveau-combat

1972. Lolo Bellonzi avec Claude Nougaro et Maurice Vander, «Dansez sur moi» (musique Neal Hefti, «Girls Talks»), Archives INA, ORTF, émission Samedi Loisirs, réal. Gilles Daude, 3 juin
https://mediaclip.ina.fr/fr/i12080737-claude-nougaro-dansez-sur-moi.html#
https://www.youtube.com/watch?v=J5o-7efkWBY


1973. Lolo Bellonzi avec Claude Nougaro, Maurice Vander, Eddy Louiss, Luigi Trussardi, Youla Fodé, «Quatre boules de cuir»,  Archives INA, émission Les sans studio, réal. Bernard Lion, ORTF, 30 janvier
https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/i04065046/claude-nougaro-quatre-boules-de-cuir

1975. Lolo Bellonzi avec Claude Nougaro, Ornette Coleman (as), Maurice Vander/Marc Hemmeler (p), Eddy Louiss (org), Joe Rossi (acc), Guy Pedersen (g), Luigi Trussardi (b), Coaty De Oliveira/Youla Fode/Gorge Arena (perc), «Gloria» (Don Byas, comp https://www.youtube.com/watch?v=v-Om7WrVLOM), 45tours Mercury 3759531
https://www.youtube.com/watch?v=VmGSgBcVfb8

1977. Lolo Bellonzi avec Claude Nougaro, Grand orchestre Maurice Vander, Luigi Trussardi, Gilles Perrin, Richard Galliano, Michel Coeuriot, Francis Cournet, Bob Garcia, Tony Russo, Marc Steckar, Archive INA, émission Numéro Un, réal. Maritie et Gilbert Carpentier, 5 novembre
https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/i00005597/claude-nougaro-mon-disque-d-ete

1979. Lolo Bellonzi avec Claude Nougaro, Maurice Vander, Luigi Trussardi, Richard Galliano, Gilles Perrin, Bob Garcia, Tony Russo, «Armstrong», «Tu verras», «Sourire, sourire»,  Archives INA, émission Avec, réal. Jean-Louis Cap,
Antenne 2, 30 avril
https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/i04078351/claude-nougaro-armstrong
https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/i04078339/claude-nougaro-tu-verras
https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/i04078338/claude-nougaro-sourire-sourire


2004. Lolo Bellonzi, Tambour battant, documentaire de Gérard Teillay, paroles, musique et transmissions, avec Olivier Hutman (p), Wayne Dockery (b), Lycée Leonard de Vinci Productions/Philippe Huguet, Montaigu-Vendée, Château de Rezé-Nantes, avril
https://www.youtube.com/watch?v=ML3HzOiFORs
https://www.dailymotion.com/video/x7ouzt8

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