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Benny Golson

21 sep. 2024
25 janvier 1929, Philadelphie, PA - 21 septembre 2024, New York, NY
© Jazz Hot 2024

Benny Golson, Sanremo, Italie, 16 août 2016 © Umberto Germinale-Phocus
Benny Golson, Sanremo, Italie, 16 août 2016 © Umberto Germinale-Phocus

Benny GOLSON

Melodies Maker

«En 1945, je passais tout mon temps avec John Coltrane, Jimmy Heath, Philly Joe Jones, Percy Heath;
nous voulions jouer une musique nouvelle. 
Seulement nous avons entendu Charlie Parker et Dizzy Gillespie 
et nous nous sommes rendu compte que nous n’étions que des amateurs. Nos seuls professeurs étaient
de vieux 78 tours 
que nous nous repassions en boucle.»
                                      (Jazz Hot n°545, novembre 1997)


Garder la chaleur des grands compositeurs-musiciens qui ont accompagné nos vies de leurs thèmes reconnaissables, de leur pâte sonore identifiable, de leurs images expressives, de leurs sourires, de leurs mots profonds, est un miracle des inventeurs du XXe siècle, mais plus nous les perdons, plus nous aurions voulu garder pour toujours ceux qui restent, comme une trace d’un trésor... Tootie Heath, de Philadelphie comme lui et de six ans son cadet, est parti le 3 avril dernier, et Benny Golson, le compositeur de thèmes emblématiques du jazz comme «Whisper Not», «Along Came Betty», «I Remember Clifford», «Blues March» qui font partie de l'inconscient collectif des amateurs de jazz, nous quitte à son tour. Compositeur, arrangeur, saxophoniste ténor, soprano, flûtiste, pianiste, professeur et NEA Jazz Master 1996, Benny Golson, est l’une des dernières légendes du jazz. Il est décédé samedi 21 septembre 2024 à son domicile de Manhattan, à l'âge de 95 ans. Ses talents de mélodiste, épicés de blues, de gospel, de swing et ses structures harmoniques élégantes signent sa musique, en facilite la mémorisation presqu'évidente (on chantonnait en France certains de ses thèmes comme pour Sidney Bechet), dès ses débuts, qu'elle soit jouée par Art Blakey, Lee Morgan, lui-même avec sa sonorité si caractéristique, ou dans les bandes-son d'épisodes de Mannix, M.A.S.H. ou de Mission impossible. Le son velouté de son ténor marque aussi par l'étonnante tonicité de son expression suave, à l’image de sa voix de conteur-philosophe, de griot, avec ses yeux pétillants de surprises et de malice, jamais avare de compliments pour ses pairs les artistes du jazz. Depuis 1958, Jazz Hot suivait les pas de cet éternel jeune homme (cf. Benny Golson et Jazz Hot, infra) dont la faconde, aussi réjouissante que sa musique, régale les jazz lovers et bien au-delà, depuis plus de 60 ans: une vie de musique. L'article de janvier 1959 (n°139) retrace ses débuts dans les moindres détails, les orchestres dans lesquels il a appris et produit simultanément; petites ou plus connues, ces formations depuis le sextet de David Jackson (as) en 1944 (il a 15 ans) à l'orchestre de Jimmy Heath de 1947, avant de partir à Howard University, le Harvard afro-américain de Washington, DC, où en dehors des études classiques, il fait partie des Howard Swingmasters et va jouer en jam le soir en clubs, en cachette de l’institution, un rodage semi-professionnel qui lui permet de jouer et d’enregistrer dès 1949-1950 au sein des Rockin' Highlanders de Tiny Grimes (g), il a 20 ans. De retour à Philly, il joue et enregistre avec de nombreux groupes et monte le sien avec Fats Wright (p), Tom Bryant (b), et Charlie Rice (dm). Il fait la rencontre en 1951 de l'arrangeur Tadd Dameron (p) dans le Bullmoose Jackson (ts) Orchestra, comprenant Jymie Merritt (b) et Philly Joe Jones (dm), formation qui tourne jusqu'à Chicago où il est présenté à Von Freeman qui l'impressionne fortement (cf.vidéographie, 2012); en effet, la Famille Freeman est composée de jazzmen sur trois générations, et comme à Philly, elle ouvre grand la porte de sa maison aux jeunes musiciens qui y jouent en jams formatrices. Poussé également par le fin compositeur-arrangeur Tadd Dameron, Benny se met à composer régulièrement... La suite viendra naturellement, presque comme une évidence.


«Vous savez, on n’est jamais satisfait de soi, de sa créativité. La satisfaction, c’est le baiser de la mort.»
(Jazz Hot n°616, décembre 2004-janvier 2005)

Benny Golson (ts), Mile LeDonne (p), Monte-Carlo Jazz Festival 2006 © Umberto Germinale-Phocus
Benny Golson (ts), Mile LeDonne (p), Monte-Carlo Jazz Festival 2006 © Umberto Germinale-Phocus


«Bennie» Golson naît à Philadelphie le 25 janvier 1929, un foyer ardent du jazz(1). Il est élevé par sa mère seule, Celadia, une mère-courage qui les fait vivre de sa couture, de ses services en restauration de nuit, puis de ses pensionnaires. Elle a à cœur de maintenir un bain culturel permanent avec notamment les disques de Billie Holiday, Little Green, Big Bill Broonzy, celui qui deviendra «Benny» est familialement très entouré par ses oncles et tantes dont certains jouent du piano, chantent et l'encouragent à persévérer dans la musique, classique et jazz. A l’école primaire, il rencontre Steve Davis (1929-1987), futur bassiste de John Coltrane (1960-1961) puis de McCoy Tyner (1963).

 

S'il est né dans la Capitale historique des Etats-Unis, gardienne de la Liberty Bell, bassin industriel, devenue centre universitaire, la famille de sa mère est de Mobile, AL, et son père, Bennie Sr., ouvrier, est venu de Caroline du Sud, deux Etats au vécu plus périlleux du fait d'un racisme revendiqué, donc plus résistant. Cette installation à Philadelphie permet au jeune Benny de passer une enfance heureuse dans les années qui suivent la Grande dépression, malgré l’extrême pauvreté et les stigmates de l’aide sociale. Une fois son père parti, vers 8 ans, sa mère trouve à se loger dans une maison trop grande: elle prend alors des pensionnaires et Benny est chargé d’entretenir les chambres; la situation s’améliore. L'apprentissage de la vie avec sa mère fait de lui un travailleur acharné, conscient des problèmes raciaux mais plutôt optimiste. Son adolescence studieuse par amour de la musique classique et jazz, au contact de John Coltrane, de la Famille Heath, des Frères Bryant (Ray a accompagné au piano une fois Celadia au chant), dans cette chaleureuse et active Philly, plus l'apprentissage professionnel poli plus tard dans la pépinière d'Art Blakey vont marquer sa musique d'une expression fluide, libre, claire, au swing pendulaire, aux arrangements alliant imagination et harmonisations subtiles, autant de compétences rapidement négociables et repérées par l'industrie du cinéma, et en premier lieu en France en 1958, pour le film Des Femmes disparaissent(2) d'Edouard Molinaro, puis en Allemagne par l’intermédiaire de Quincy Jones, avant de se laisser happer par Hollywood, la télévision, le cinéma, le confort matériel de la vie, dix ans plus tard.

 

Le piano à 9 ans est une tradition familiale liée à l'orgue de l'église baptiste chaque dimanche, où ses parents se sont connus faisant partie du chœur, même si les penchants de l’enfant vont rapidement à Bach et Chopin ou Puccini; à 13 ans, un de ses oncles, portier au Minton's Playhouse d'Harlem, lui permet d'aller voir, quand il est en visite à New York, le jazz qui mijote: Thelonious Monk, Bud Powell, Kenny Clarke, Charlie Christian, Charlie Parker, Dizzy Gillespie... En avril 1943, il voit le ténor Arnett Cobb dans l'orchestre de Lionel Hampton et décide de passer au sax ténor, un nouveau luxe que sa mère lui offre après les cours de piano. A cette époque, John Coltrane, de trois ans son aîné, vient d'arriver de Caroline du Nord, et les familles Golson, Heath, Coltrane et de Johnny Coles voient leurs adolescents progresser ensemble en écoutant les disques de Coleman Hawkins («Body and Soul», 1939), Don Byas, Ben Webster, Bud Powell, aller dans les clubs, à l'Academy of Music de Philadelphie où Benny et John voient et parlent à Charlie Parker et Dizzy Gillespie début juin 1945, une vraie révélation pour des adolescents passionnés! Plus tard, John Coltrane jouera avec les deux, et dix ans plus tard, arrivé chez Miles Davis, il lui propose «Stablemates» composé par son ami Benny!

 

Benny Golson, Jazz à Vienne, 9 juillet 2015 © Pascal Kober

Benny Golson, Jazz à Vienne, 

9 juillet 2015 © Pascal Kober



Après le prof’ de piano à la maison, les jams jazz au ténor avec les copains, le classique à Howard, et sa première expérience de leader en quartet, en parallèle des enregistrements alimentaires de musiques de publicités-TV, Benny s'intéresse aux techniques d'écriture de musiques de film, l’activité montante(3). En juin 1953, Tadd et Benny enregistrent en sidemen pour Clifford Brown à New York, aux côtés de Gigi Gryce (as) et Percy Heath (b). Basé à Atlantic City avec Tadd pour un contrat long avec Johnny Coles (tp) et Charli Persip (dm), Benny enchaîne les enregistrements avec Jimmy Tyler (as), Johnny Hodges (as), Sonny Payne (dm), Gigi Gryce (as), grave six sessions avec Earl Bostic (comp,arr,s,lead), un collègue d'Arnett Cobb dans les Territory Bands, sideman de Lionel Hampton (comme Benny le sera en 1953 et où il rencontre Art Farmer, cf. sources), un pilier du Minton's Playhouse: leur vision commune du jazz va du rhythm & blues à John Coltrane. Fin juin 1956, Benny perd déjà Clifford Brown, déjà une star et un ami de Philly, son cadet d'un an. Il compose le magnifique et immortel «I Remember Clifford» (cf. vidéographie) alors qu'il est en tournée avec le Dizzy Gillespie Big Band en Californie puis en Amérique Latine à l'été 1956, Dizzy avec lequel il fera son premier Newport à l'été 1957; Benny travaille également avec Dinah Washington, Betty Carter, Abbey Lincoln, trois pointures vocales, Art Farmer (la voie vers le JazzTet, cf. infra), Lee Morgan (la voie vers Art Blakey), Sahib Shihab (bar), Oscar Pettiford (b), James Moody (ts,fl), le fidèle au long cours de Dizzy Gillespie, et Howard Rumsey(4), la voix West Coast du Lighthouse All-Stars; cette année 1957-début 1958 est celle des ouvertures de pistes tous azimuts, de réflexion, de mutations en passe de se réaliser, et c’est Art Blakey qui va faire définitivement briller Benny Golson en lui donnant la responsabilité des Jazz Messengers, pour leurs tenues, en recrutant des musiciens de Philadelphie, en écrivant et en poussant ses pairs à composer, une vraie dynamique. Quant à Benny, il pensait que le grand batteur avait de l’or dans ses mains.

 


«Le plus grand batteur avec lequel j’ai joué a été Art Blakey. D’autres l’ont suivi
comme Roy Haynes, Kenny Clarke, Art Taylor, Al Carlisle et Joe Farnsworth. 

Mais avec ce gars, c’était comme l’université. Il avait une telle connaissance
intuitive des choses, il était didactique. 
Il avait la capacité d’enseigner sans savoir
qu’il le faisait. 
Et cela était uniquement basé sur ses années d’expérience.»

(Jazz Hot n°616, décembre 2004-janvier 2005)



1957. Benny Golson, New York Scene, Contemporary1958. Benny Golson, The Other Side of Benny Golson, Riverside1958. Benny Golson and The Philadelphians, United Artists1959. Benny Golson, Gettin' With It, Prestige/New Jazz


1958 s'ouvre effectivement sur une nouvelle phase, aussi personnelle: Benny a rencontré Bobbie Hurd, une danseuse de ballet, pour laquelle il compose «Bob Hurd's Blues» (Gettin' With It, Prestige/New Jazz 1959) et qui devient sa seconde épouse en 1959. A cette époque, Benny est déjà père de trois garçons. De son côté, le très psychologue Art Blakey l'a attiré progressivement au fil de leurs rencontres pour finalement le prendre comme directeur musical de la «Philly Dream Team» des Jazz Messengers comprenant alors Lee Morgan (tp), Bobby Timmons (p) –qu'à son tour il pousse à composer (messenger un jour, messenger toujours!) et qui écrit «Moanin'»– avec Jymie Merritt à la basse (cf. infra). Parmi ses thèmes fétiches de l'année, «Along Came Betty», «Blues March», «Are You Real?» joués cette même année en Europe, et notamment à l'Olympia de Paris, du 22 novembre au 17 décembre, une offre qui ne se refuse pas! Le cinéaste Edouard Molinaro choisit alors cinq des thèmes de Benny joués par les Messengers pour son film Des Femmes disparaissent tourné à l'automne 1958; le cinéma deviendra l'activité principale de Benny de 1968 à 1977. Sur ce premier film, les Messengers travaillent avec Kenny Clarke (dm), lequel est installé à Paris depuis plus de deux ans, et a pris ses marques: il facilite et joue sur l'enregistrement mythique des Messengers au Club Saint-Germain du 21 décembre 1958 pour RCA, avec le fameux «Night in Tunisia» dont Kenny Clarke est le guest du final (cf. vidéographie). Avant de partir en Europe, Benny Golson grave deux albums leader en novembre: The Other Side of Benny Golson avec Curtis Fuller (tb), Barry Harris (p), Jymie Merritt (b), Philly Joe Jones (dm) pour Riverside, et Benny Golson and the Philadelphians avec Lee Morgan (tp), Ray Bryant (p), Percy Heath (b), Philly Joe Jones (dm) pour United Artists (cf. infra).

 

1960. Art Farmer/Benny Golson, Meet the Jazztet, Argo



Au retour du voyage avec les Messengers, Benny Golson monte son second groupe, le Jazztet, avec Art Farmer (tp) et Curtis Fuller (tb) qui lui offre le nom de la formation, d'autres membres s'agrégeant selon les périodes: Bernie Glow, Ernie Royal, Freddie Hubbard (tp), Tom McIntosh, Grachan Moncur III (tb), McCoy Tyner, Duke Pearson, Cedar Walton, Kenny Barron, Harold Mabern (p), Tommy Williams, Addison Farmer, Herbie Lewis (b), Dave Bailey, Lex Humphries, Al Tootie Heath, Roy McCurdy (dm), avec un invité, John Lewis, le pianiste du MJQ en 1960-1961. Le morceau fétiche du groupe est «Killer Joe», un nouveau tube! (cf. vidéographie). Puis le groupe s'interrompt en 1962, chacun des leaders prenant des voies différentes. Après le retour d'Hollywood en 1977, le groupe renaît (1982-1995), et en plus des leaders historiques Art Farmer, Benny Golson, Curtis Fuller, le Jazztet est composé de Cedar Walton, Buster Williams (b), Al Tootie Heath, puis se succèdent ou se remplacent Mike Wolff, Mickey Tucker, Michael Weiss (p), John B. Williams, Ray Drummond, Rufus Reid (b), Roy McCurdy, Billy Hart, Marvin Smitty Smith, Carl Allen (dm), Nancy Wilson (voc). Après le décès d'Art Farmer en 1999, Benny Golson fait une troisième mouture avec le New'tet, comprenant Eddie Henderson/Terell Stafford (tp,flh), Steve Davis (tb), Mike LeDonne (p), Buster Williams (b), Carl Allen (dm), Al Jarreau (voc), un ensemble avec lequel il enregistre Benny Golson, New Time, New'tet (Concord Jazz) en 2008. Au total, une quinzaine de sessions seront enregistrées sur cette formation-concept qui va être le bébé de Benny pendant cinq décennies.

1963. The Roland Kirk Quartet Meets the Benny Golson Orchestra, Mercury



Après le premier Jazztet, à l'automne 1962, Benny Golson avait repris sa production discographique en leader et en quartet avec des titres évocateurs de l'époque: Turning Point (Mercury, novembre), avec Wynton Kelly (p), Paul Chambers (b), Jimmy Cobb (dm), Free (Argo, décembre) avec Tommy Flanagan (p) Ron Carter (b) Art Taylor (dm), diversifiant les expériences en sideman, avec Eric Dolphy (ss,fl,cl...) pour un live au Carnegie Hall, en coleader avec Roland Kirk (ts,fl...) Meets The Benny Golson Orchestra ou Brother Jack McDuff (org) Quartet With Benny Golson's Big Band, va voir du côté des expériences classiques-jazz/Third Stream de l'Orchestra USA de John Lewis et Gunther Schuller. Benny s’installe en Californie en 1963 pour travailler dans les studios TV-cinéma
(3). Va suivre une période de transition, de quête de paix intérieure, navigant entre les deux continents agités par la Guerre froide, les mouvements civiques anti-guerre, anti-nucléaire, pro-décolonisation…, la ségrégation, les nouveaux droits (1964-1965), les exactions et affrontements intérieurs s’ajoutant en plus aux USA.


1967. Benny Golson, Tune In, Turn On, Verve



En 1964, Benny part à Stockholm où il est à la tête du Benny Golson International Jazz Orchestra (Stockholm Sojourn, Prestige): il y rencontre la nouvelle génération scandinave du jazz, mais retrouve également ses amis américains, Brother Jack McDuff (org), Jimmy Witherspoon (voc), Red Holloway (ts) en quête de travail, de paix et de considération comme lui: il faut dire que la bataille pour les droits civiques et la contre offensive raciste font rage aux Etats-Unis, les musiciens cherchent une bouffée d'air et la tranquillité relative en Europe… Eric Dolphy décède à Berlin-Ouest, en juin 1964: le premier d'une série de décès pour Benny qui rentre aux Etats-Unis à l'automne suivant, fait des arrangements avec violons pour Illinois Jacquet & Strings, Bosses of the Ballad, Plays Cole Porter; il participe au Quincy Jones Orchestra, un all stars, en décembre. Puis Benny perd son ami Tadd Dameron en mars 1965; en juin, il repart en Europe, à Londres où il fait un disque en leader, Three Little Words (Ronnie Scott's Jazz House), puis revient, fait des arrangements pour Brother Jack McDuff et Art Farmer, les chanteuses Freda Payne et Sarah Vaughan. Il grave un album leader au titre parlant, Tune In, Turn On (Verve 1967), mais le quatrième décès en juillet 1967 va l'atteindre très profondément, car il s'agit de son ami d'adolescence, John Coltrane qui l'a fait connaître comme compositeur avec «Stablemates». Ce décès plombe toute la communauté du jazz et précède de quelques mois l'assassinat de Martin Luther King Jr. en avril 1968 qui finit de remettre en cause les fragiles avancées de justice qui avaient été rendues possibles grâce à la stratégie clairvoyante et méthodique du Révérend. Entre décembre 1967 et décembre 1968, Benny ne fait plus que de rares arrangements pour Cal Tjader (vib,lead), Lou Rawls, Peggy Lee (voc), Elliott Fisher (vln), Kenny Burrell (g) car sa deuxième carrière dans les studios TV et cinéma décolle avec Opération Vol, et Room 222, des séries très populaires. C'est aussi en cette fin désabusée des années 1960 qu'il devient témoin de Jéhovah et coupe les ponts avec le jazz, la pratique instrumentale, sa vie d'avant, car il cherche toujours une nouvelle voie.



«Quincy a été le premier à partir (à Hollywood). Henry Mancini lui a fait l’offre suivante:
"Viens et je verrais si je peux t’aider." 
Ensuite, Quincy a appelé Oliver (Nelson) et lui a dit:
"Tu devrais venir."  
Et ensuite Leonard Feather m’a appelé et il m’a dit: "Vous devriez venir ici,
c’est superbe." 
Puis J.J. Johnson est venu quelques années après... J’ai fait des études plus
approfondies avec un gars appelé Henry Brant
Ce gars m’a enseigné une montagne de choses.»

(Jazz Hot n°616, décembre 2004-janvier 2005)



Si le ronron d'Hollywood lui a permis de bien vivre matériellement et de choyer sa femme et ses quatre enfants, Brielle ayant agrandi la famille, la profondeur, la richesse et les surprises du jazz, tant comme expression live que comme écriture pour composer ou arranger, manquent cruellement à l’esprit en perpétuelle invention de Benny: sa période 1968-1977 d'absence du jazz puisent aux mêmes sources que celles d’autres jazzmen égarés avec plus ou moins de succès, artistique ou économique: une décennie polluée par la folie de la société de consommation pour étouffer les remous politiques qui va trouver les limites de son vide abyssal. Pendant cette absence volontaire de Benny, Lee Morgan décède en 1972 et Bobby Timmons en 1974.

 


«Je me suis réfugié dans l’art d’écrire pour le cinéma. C’est ce que je voulais faire. 

A cette époque de ma vie, je n’aimais pas la façon dont je sonnais et ce que je jouais, 

et donc la décision a été facile à prendre. Le fait est, je crois, que j’avais abandonné. 

Je pensais que je ne jouerais plus jamais du saxophone. J’ai laissé ma flûte,
j’ai vendu un soprano et l’un de mes ténors. 
Je pensais me contenter d’écrire.
Mais des années plus tard, j’ai recommencé à jouer. 
Je n’aimais pas ma sonorité lorsque
j’ai arrêté, 
mais quand je prenais mon instrument pendant cette période, 

un processus de pensée se poursuivait. Lorsque j’ai repris mon instrument,
ma sonorité avait changé. […] 
Il m’a fallu dix ans pour me sentir à nouveau à l’aise.»

                                                               (Jazz Hot n°616, décembre 2004-janvier 2005)

  

1978. Benny Golson, Are You Real, CBS/Sony




Quand Benny retrouve le jazz en 1977, à 48 ans, c'est comme après une longue maladie, il doit réapprivoiser l'instrum
ent, reprendre ses marques, mais surtout il sent le vent des nouvelles aventures. Sa troisième vie devient rapidement motivante, parcourant les clubs et les festivals de la planète, remplis de son public, notamment en Europe, en France mais aussi au Japon. Il commence par le Festival de Montreux en all star le 24 juillet (Montreux Summit, Columbia) et enchaine aussitôt avec deux albums en leader gravés à Los Angeles, Are You Real (CBS/Sony, en août), au ténor et au soprano, avec Curtis Fuller (tb), Patrice Rushen (p), Bob Magnusson (b), Roy McCurdy (dm), puis Killer Joe, tâtant le rap et le rock. I'm Always Dancin' to the Music (Columbia) sort en 1978, puis Benny Golson se régale aussi de nouveau comme sideman pour John Handy (as,voc), Les McCann (kb) accompagné par Benny au clavier, avec Hank Jones (p), Art Blakey & the All Star Jazz Messengers (1982), et couronne son retour, vingt ans après, d'une version 2 du Jazztet applaudi du Japon à Nîmes, de Milan à l'Hollywood Bowl.

 

1983. Benny Golson, This Is for You, John, Baystate



Son album This Is for You, John est dédié à Coltrane, évidemment –seize ans ont passé– et Benny est accompagné par Pharoah Sanders (ts), Cedar Walton (p), Ron Carter (b), Jack DeJohnette (dm), le disque est gravé à New York en décembre 1983. Benny a besoin de sentir ses spirits autour de lui, d'autant qu'à l'été 1985, il perd Philly Joe Jones, celui qui a fait embaucher John Coltrane par Miles Davis.

 

1990, c’est Art Blakey qui décède... Benny organisera entre 1998 et 2000 la tournée Jazz Messengers-A Legacy to Art Blakey, aux États-Unis, en Europe et au Japon, entouré principalement de Terence Blanchard (tp), Curtis Fuller (tb), Geoff Keezer (p), Peter Washington (b), Lewis Nash (dm) avec un album enregistré en novembre 1997: The Jazz Messengers, The Legacy of Art Blakey-Live at the Iridium (Telarc). Ce groupe est parfois modifié quand il reprend plus tard et comprend par exemple Bryan Lynch (tp), Robin Eubanks (tb), Craig Handy (ts),  Essiet Okon Essiet (b), Ralph Peterson, Jr. (dm,lead) en 2015. En parallèle au jazz, à partir de 1995, Benny Golson compose aussi de la musique classique comme le Bass Concerto joué au Lincoln Center et à Louisville, KY, une pièce pour violon pour Itzhak Perlman et des pièces pour piano.

 

Benny Golson & The Messenger Legacy: Johnny O’Neal (p), Benny Golson (ts), Robin Eubanks (tb), Bryan Lynch (tp), Essiet Okon Essiet (b), Craig Handy (ts) & Ralph Peterson, Jr. (dm,lead), Jazz à Vienne, 9 juillet 2015 © Pascal Kober
Benny Golson & The Messenger Legacy: Johnny O’Neal (p), Benny Golson (ts), Robin Eubanks (tb), Bryan Lynch (tp),
Essiet Okon Essiet (b), Craig Handy (ts) & Ralph Peterson, Jr. (dm,lead), Jazz à Vienne, 9 juillet 2015 © Pascal Kober


Si sa reconnaissance «jazz» à Howard, où il n’avait pu apprendre que le classique, n'arrive qu'en 1996 avec la création d'un Prix Benny Golson, Benny a largement partagé ses lumières avec les aspirants jazzmen, à New York, Stanford, Pittsburgh, Rutgers Universities, aux Cuyahoga Community College (Cleveland, OH), William Paterson College (Wayne, NJ) et Berklee College of Music (Boston, MA). Toujours curieux, le messenger aimait apprendre de ses élèves.

 

n°616, Décembre 2004-Janvier 2005




En 2004, Benny Golson faisait ainsi son bilan dans Jazz Hot n°616:

«Il semble que de nouvelles choses apparaissent presque continuellement. J’essaie, comme le Dr. Frankenstein, de leur donner vie. J’essaie de les faire se lever de la table d’expérience. Nous allons dans la même forêt tous les jours, mais nous n’allons pas vers les mêmes arbres. Je suis dans le royaume du jazz. C’est d’abord ce que je fais. Je fais d’autres choses aussi, mais je suis connu comme compositeur de jazz. Et j’adore ça. J’ai été chauffeur de camion et je détestais ça. Dans mon dernier boulot de chauffeur, le jour où je suis venu leur dire que je ne reviendrai pas, ils m’ont demandé "Que vas-tu faire?" J’ai dit: "Je vais devenir musicien de jazz." Ils ont ri: "Tu reviendras." Je ne suis jamais revenu, j’ai eu de la chance.»

 






Les décès entre autres de Percy Heath en 2005 et Ray Bryant en 2011 continuent de dépeupler la planète enchantée de Philly, celle de Cousin Mary (cf. infra).

 

Kirk Lightsey (p), Benny Golson (ts), Sanremo, Italie, 16 août 2016 © Umberto Germinale-Phocus
Kirk Lightsey (p), Benny Golson (ts), Sanremo, Italie, 16 août 2016 © Umberto Germinale-Phocus


Benny écrit Whisper Not: The Autobiography of Benny Golson, avec Jim Merod en 2016, où il pose ses réflexions en matière d'écriture musicale et de jeu live, deux exercices différents, complémentaires, et pour lui, exclusifs l'un de l'autre: quand il fait l’un, il n’a pas la tête à l’autre! En octobre 2017, il retrouve Tootie Heath(1) grâce à l'enregistrement de l'album d'Emmet Cohen (p), Masters Legacy Series Vol.3: Benny Golson & Tootie Heath, avec Russell Hall (b). Puis, il grave à Hamburg son dernier album en leader début juin 2019, l'année de ses 90 ans: European Tour 2019 (NDR, Blau Records) et participe à un concert avec Emmet et Russell, le 16 janvier 2020 à Grand Rapids, MI. (cf. vidéographie).

 

2017. Emmet Cohen Featuring Benny Golson & Albert "Tootie" Heath, Masters Legacy Series Volume 3, autoproduit    2019. Benny Golson, European Tour 2019, Blau Records


Les dix-huit mois d'enfermement planétaire du covid (mars 2020-septembre 2021) n'ont pas dû aider Benny parvenu au grand âge, jusqu’alors presque encore comme un jeune homme: sans la chaleur qu'il avait recherchée puis retrouvée dans son cocon du jazz depuis 40 ans. La période est mortifère et triste pour la communauté du jazz; début 2020, Philly est en deuil: Jimmy Heath, McCoy Tyner, Wallace Roney, Jymie Merritt, Giuseppi Logan, Henry Grimes, Bootsie Barnes disparaissent; les années suivantes, ce sont Curtis Fuller, George Wein, Barry Harris, Pat Martino, James Mtume-Heath, Ernie Andrews, Grachan Moncur III, Pharoah Sanders, puis Tootie Heath qui laissent bien seul Benny Golson. Fin 2022, Jacey Falk avait lancé une cagnotte pour pouvoir réaliser son premier documentaire, Benny Golson: Looking Beyond the Horizon, pour lequel il a réuni des témoignages depuis 2020 et qui devrait sortir prochainement (cf. vidéographie).

 

The Terminal de Steven Spielberg (2004)





Benny Golson parti, Sonny Rollins reste ainsi le dernier musicien de la célèbre photo d'Art Kane A Great Day in Harlem immortalisée en cette année faste de 1958 (cf. vidéographie), un cliché transformé en fil d'Ariane, cinq décennies plus tard, par la magie du cinéma, pour le film The Terminal de Steven Spielberg (2004), un spécialiste de la mémoire, avec dans la bande-son une intervention de Benny Golson (qui joue son rôle), Mike LeDonne (p), Buster Williams (b), Carl Allen (dm). La quête obstinée du rêveur Tom Hanks boucle l'histoire de Benny: la passion du jazz fait se dépasser celui qui l'a, par la beauté des rapports humains quand ils sont libres et sincères; cette fiction nous fait sentir la réalité de l'humanité des vibrations du jazz, pour ceux qui peuvent encore percevoir, un sixième sens perdu en ce deuxième millénaire si superficiel, si amidonné.

 

Benny Golson a composé pratiquement jusqu'à son décès intervenu à son domicile de Manhattan. Ses trois fils, Odis, Reggie et Robert, de son premier mariage avec Seville Golson étant décédés, il laisse dans le deuil son épouse Bobbie Hurd, sa fille Brielle et ses petits-enfants.

 

La Rédaction de Jazz Hot partage la peine de sa famille et de leurs proches.


Hélène Sportis

Photos Umberto Germinale-Phocus et Pascal Kober

Images extraites de YouTube

Avec nos remerciements

1. Sur le chaudron du jazz à Philadelphie et sur le Jazztet:
Albert Tootie Heath, Jazz Hot 2024

Jimmy Heath, Jazz Hot 2020

Jymie Merritt, Jazz Hot 2020

Cousin Mary, Jazz Hot 2019

Ray Bryant, Jazz Hot n°656, été 2011

Philadelphie (index)


2. Des femmes disparaissent d'Edouard Molinaro: cf. Jazz Hot n°149, décembre 1959.


3. Sur le jazz, la TV et le cinéma, lire, entre autres:
Stars of Jazz, A Complete History of the Innovative Television Series, 1956-1958, par James A. Harrod, Jazz Hot 2020
Johnny Mandel, Jazz Hot 2020
Lennie Niehaus, Jazz Hot 2020


4. Dans JAZZ HOT:
• N’hésitez pas à activer les moteurs de recherches et index dans Jazz Hot pour retrouver les articles sur les musiciens cités au fil du temps, les liens dans le texte ou ci-dessous n’étant que très parcellaires…
https://www.jazzhot.net/PBCPPlayer.asp?ID=2105317
• Retrouvez les numéros de Jazz Hot cités, par année:
https://www.jazzhot.net/PBSCCatalog.asp?CatID=692881
• Retrouvez les Tears en ligne citées, par l’index alphabétique:

Whisper Not: The Autobiography of Benny Golson (co-auteur Jim Merod), Temple University Press, 2016
Site internet de Benny Golson: www.bennygolson.com

Livre: Whisper Not: The Autobiography of Benny Golson, autobiographie coécrite avec Jim Merod, Temple University Press, USA, 2016, 328 pages

Cinéma-TV: Site imdb de Benny Golson: www.imdb.com/name/nm0326680


n°545, novembre 1997
BENNY GOLSON & JAZZ HOT
n°139, janvier 1959, Couverture: Lee Morgan
«C'est Arnett Cobb qui a converti Benny Golson au ténor» par Kurt Mohr
n°545, novembre 1997, Couverture: Benny Golson et Ricky Ford
«Benny Golson, Whisper Not» par Catherine Henry et Félix W. Sportis
Benny Golson, discographie par Guy Reynard et Yves Sportis
n°547, février 1998: Hommage de Benny Golson à Stéphane Grappelli
n°Spécial 2005: Art Blakey vu par Benny Golson
n°616, Décembre 2004-Janvier 2005, Couverture: Benny Golson/Herlin Riley
«Benny Golson, En attendant Blakey» par Josef Woodard-trad. Guy Reynard
Benny Golson, discographie et filmographie (photos, Collection Benny Golson)
n°Spécial 2006: Clifford Brown vu par Benny Golson
n°669, automne 2014: Benny Golson à Jazz in Marciac et Jazz à Foix
n°673, automne 2015: Benny Golson à San Sebastian et Vienne
n°685, automne 2018: Hommage de Benny Golson à Randy Weston
Jazz Hot 2019: Benny Golson au Festival d'Ystad
Jazz Hot 2020: Hommage à McCoy Tyner

 
AUTRES SOURCES:

Quelques comptes rendus et Hot news sur Benny Golson (hors chroniques de disques):
Jazz Hot n°143,148-1959; n°151,156,158-1960; n°175-1962 ; n°183-1963; n°420-1985; n°432-1986; n°539-1997; n°553-1998; n°561-1999; n°596 Supplément-2002/2003; n°615-2004; n°625-2005; n°626-2005/2006; n°632-2006; n°635-2006/2007; n°644 Supplément-2007; n°647-2008; n°652,653-2010; n°664-2013; n°677-2016; n°679-2017

Jazz Hot n°105, décembre 1955: Art Farmer
Jazz Hot n°149, décembre 1959: Art Farmer
Jazz Hot n°565, novembre 1999: Art Farmer, Tears

Jazz Hot 2021: Curtis Fuller, Tears

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DISCOGRAPHIE

2004. Benny Golson, Terminal 1, Concord


Discographie en leader/coleader avant 2000 et en sideman dans Jazz Hot n°616-2004-2005

Leader/Coleader
CD 2000. Benny Golson, The Athens Sessions, Legend Recordings 2201550322
  Nikolas Rolfe, George Kontrafouris (p), George Farmer (b), Will Terrill (dm), Athènes, Grèce, 20-21 janvier
CD 2002. Pierre-Yves Sorin/Benny Golson, Live in Paris "Au Duc des Lombards", Djaz Records 728-2
  Pierre-Yves Sorin (b), Francois Biensan (tp), Alain Jean-Marie (p), Jeff Boudreaux (dm), Paris, 25-26 novembre 2002
CD 2003. Benny Golson, The Masquerade Is Over, Azzurra Music 074  
  Massimo Farao (p), Aldo Zunino (b), Bobby Durham (dm), Pastrengo, Italie, 17-18 septembre
CD 2003. Collectif, With Malice Toward None: The Music of Tom McIntosh, IPO Recordings 1005
  Jimmy Owens (tp), Tom McIntosh (tb,arr), Benny Golson, Frank Perowsky (ts), James Moody (ts) Stefon Harris (vib), 
  Roger Kellaway, Kenny Barron, Helen Sung (p), Bill Washer (g), Richard Davis (b) Ben Perowsky (dm), New York, NY, été
2000. Benny Golson, The Athens Sessions, Legend Recordings2002. Pierre-Yves Sorin/Benny Golson, Live in Paris "Au Duc des Lombards", Djaz Records2003. Benny Golson, The Masquerade Is Over, Azzurra Music2003. Collectif, With Malice Toward None: The Music of Tom McIntosh, IPO Recordings












CD 2004. Benny Golson, Terminal 1, Concord 2259-2
  Eddie Henderson (tp), Mike LeDonne (p), Buster Williams (b), Carl Allen (dm)
CD 2004. Collectif, One More: Music of Thad Jones, IPO Recordings 1007
  Jimmy Owens (tp,flh), Bob Brookmeyer (tb), James Moody (ss,ts), Frank Wess (as,ts,fl), Benny Golson (ts),
  Hank Jones (p), Richard Davis (b), Mickey Roker (dm), Michael Patterson (arr), New York, NY, 8-9 mars
CD 2005. Collectif, One More: Music of Thad Jones Vol. 2, IPO Recordings 1011
  Jimmy Owens (tp,flh), John Mosca (tb), Eddie Daniels (cl,ts), James Moody, Benny Golson (ts), Frank Wess (ts,fl), 
  Hank Jones (p), Richard Davis (b), Kenny Washington (dm), New York, NY, 9, 10, 13 mai
CD 2008. Benny Golson, New Time, New 'tet, Concord 0888072311213
  Eddie Henderson (tp,flh) Steve Davis (tb), Mike Ledonne (p), Buster Williams (b), Carl Allen (dm), Al Jarreau (voc), 
Englewood, NJ, 25-27 août
2004. Benny Golson, Terminal 1, Concord2004. Collectif, One More: Music of Thad Jones, IPO Recordings2005. Collectif, One More: Music of Thad Jones Vol. 2, IPO Recordings2008. Benny Golson, New Time, New 'tet, Concord












CD 2010. Benny Golson Quartet, Jazz at Prague Castle 2010, Multisonic
  Kirk Lightsey (p) Gilles Naturel (b) Doug Sides (d) Live "Prague Castle", Prague, République tchèque
CD 2015. Benny Golson, Horizon Ahead, High Note 7288
  Mike LeDonne (p), Buster Williams (b), Carl Allen (dm), Astoria, NY, 7 décembre
CD 2017. Emmet Cohen Featuring Benny Golson & Albert "Tootie" Heath, Masters Legacy Series Volume 3, autoproduit
  Emmet Cohen (p), Russell Hall, Corcoran Holt (b), Albert Tootie Heath (dm), New York, NY, 4 octobre
CD 2019. Benny Golson, European Tour 2019, Blau Records 029
  Joan Monne (p), Ignasi Gonzalrz (b), Jo Krause (dm), Hambourg, Allemagne, 2 juin
2010. Benny Golson Quartet, Jazz at Prague Castle 2010, Multisonic2015. Benny Golson, Horizon Ahead, High Note2017. Emmet Cohen Featuring Benny Golson & Albert "Tootie" Heath, Masters Legacy Series Volume 3, autoproduit2019. Benny Golson, European Tour 2019, Blau Records












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VIDÉOGRAPHIE

Lee Morgan (tp) et Benny Golson (ts) au sein des Jazz Meesengers d'Art Blakey, Scheveningen, Hollande, 1958, image extraite de YouTube
Lee Morgan (tp) et Benny Golson (ts) au sein des Jazz Meesengers d'Art Blakey,
Scheveningen, Hollande, 1958, image extraite de YouTube


Chaînes YouTube Benny Golson
https://www.youtube.com/channel/UCwbCgjhQzrTls4oGWdqPF5w
https://www.youtube.com/channel/UCCZE5rrqEhB9wvEgshGU5bA
https://www.youtube.com/playlist?list=PLL2ifF8mPvmnDfV5yy5ByN1lqnPvoaEzK
https://www.youtube.com/playlist?list=PLq4VW9oRlsbwMK5iQXCui3p3lTnolRGl8
https://www.youtube.com/playlist?list=PLUJ7V33M1wR0H0XdlCrmcrcKE7IpOozwL
https://www.youtube.com/playlist?list=PLvifY4VvyTSRbQiazhxpXZjjxuACAox3t
https://www.youtube.com/playlist?list=PLkgJx4tkzQCRU9s_-g_xPcHIUDKVi_AjF
https://www.youtube.com/playlist?app=desktop&list=PL1vN7bLebzyLkxcOhegZFgTyh8zF3t2m_
https://www.youtube.com/playlist?list=PLkFgesaP90pNbATlDshD6gVakEhAXaD2G


1955. «Blue Walk», composition de Benny Golson, album James Moody & his Band, I've Got The Blues-Blue Walk (Prestige), Van Gelder Studio, Hackensack, NJ, 28 janvier
https://www.youtube.com/watch?v=pdA7UD1J6II

1957. 
«I Remember Clifford» composé/arrangé par Benny Golson en juillet 1956, en tournée avec Dizzy Gillespie en Californie, album Lee Morgan (tp) vol.3, avec Gigi Gryce (as), Wynton Kelly (p), Paul Chambers (b), Charli Persip (dm), Blue Note 1557, 24 mars
https://www.youtube.com/watch?v=wB4xWjgbGwY

1957. Benny Golson, Dizzy Gillespie at Newport, Lee Morgan/Ermit Perry/Carl Warwick/Talib Daawud (tp), Melba Liston/Al Grey/Chuck Connors (tb), Ernie Henry/Jimmy Powell (as), Billy Mitchell (ts), Pee Wee Moore (bar), Wynton Kelly/Mary Lou Williams (p), Paul West (b), Charlie Persip (dm)
https://www.youtube.com/watch?v=l6zLj5oWmSg
https://www.youtube.com/watch?v=6a5yefpq9E0
https://www.youtube.com/watch?v=l7TWo6P0huM
https://www.youtube.com/watch?v=oVAnuwPs2Vw
https://www.youtube.com/watch?v=GWzOem8--w8
https://www.youtube.com/watch?v=cmJecOwnMH0
https://www.youtube.com/watch?v=yIM63t9IE5c
https://www.youtube.com/watch?v=9eIK0LyqKoY
https://www.youtube.com/watch?v=FWGXr1DrG4I
https://www.youtube.com/watch?v=H5pVbZk3Nz8
https://www.youtube.com/watch?v=c--LSo87JWA
https://www.youtube.com/watch?v=cLy8ouuS1go

 
1957. Benny Golson, album Dinah Washington Sings Fats Waller, Eddie Chamblee, Hal McKusick, Sahib Shihab, Jerome Richardson, Frank Wess, Charles Davis (s), Jack Wilson, Patti Bown (p), Jimmy Cleveland, Rod Levitt, Melba Liston, Julian Priester, Chauncey Welsch, Sonny Russo (tb), Johnny Coles, Ray Copeland, Reunald Jones, Joe Newman Quartet, Ernie Royal, Doc Severinsen, Charlie Shavers, Clark Terry (tp),Richard Evans (b), Freddie Green, Sebastian Muro (g), Charlie Persip (dm), Wesley Landers (perc), «Christopher Columbus», EmArcy, New York, 1er octobre
https://www.youtube.com/watch?v=s-Q6SYTm0J0

1957. Benny Golson, album New York Scene (Contemporary), 1er disque en leader, Art Farmer (tp), Gigi Gryce (as), Sahib Shihab (bar), Julius Watkins (frh), James Cleveland (tb), Wynton Kelly (p), Paul Chambers (b), Charli Persip (dm), New York, 14 et 17 octobre
https://www.youtube.com/playlist?app=desktop&list=OLAK5uy_lNBqQNxDjntP1y1V4eZK9NCk5PgS4BCcA

1958. Benny Golson, A Great Day in Harlem, documentaire de Jean Bach, 1994, consultant Johnny Mandel, au sujet de la photo
«A Great Day in Harlem» d'Art Kane immortalisant 57 artistes de jazz, prise 126e Rue Est  entre 5e et Madison Avenues, Harlem, NYC, le 12 août
https://www.imdb.com/title/tt0109934/fullcredits/?ref_=tt_ov_st#cast
https://www.youtube.com/watch?v=ZVYZyNBpnGg


1958.
«Whisper Not» composé en 1956 par Benny Golson ici avec les Jazz Messengers d'Art Blakey (dm), Lee Morgan (tp), Bobby Timmons (p), Jymie Merritt (b), Olympia, Paris, novembre décembre
https://www.youtube.com/watch?v=JN6vCdmOV-Q

1958. Benny Golson, Jazz Messengers d'Art Blakey (dm), Lee Morgan (tp), Bobby Timmons (p), Jymie Merritt (b),
«Moanin'», 29 novembre 1958, Kurhaus, Scheveningen, Hollande
https://www.youtube.com/watch?v=npillCWp7kw

1958. Album Roger Guérin (tp)/Benny Golson (Columbia, Swing), Bobby Timmons (p), Pierre Michelot (b), Christian Garros (dm), Paris, 12 décembre
https://www.youtube.com/playlist?list=OLAK5uy_moCUtF_sbXMsFqwSq_uVVSV2-honce4sM

1958. Benny Golson, Album de la bande son du film Des Femmes disparaissent (Edouard Molinaro), Fontana, Art Blakey Jazz Messengers, Paris, 18-19 décembre
https://www.imdb.com/title/tt0052726/fullcredits/?ref_=tt_ov_st#cast
https://www.youtube.com/watch?v=rgSv7U-6aGU


1958. Benny Golson, Album Art Blakey et Les Jazz-Messengers plus Kenny Clarke au Club St. Germain Vol. 3, RCA, Paris,
«A Night in Tunisia», 21 décembre
https://www.youtube.com/watch?v=Jc_2t44O5ow&list=OLAK5uy_kwywTVyNEkOM8IPA-6wnvmlBaNxAHz68M&index=11

1958. Benny Golson, album Milt Jackson Bags' Opus, Art Farmer (tp), Milt Jackson (vib), Tommy Flanagan (p), Paul Chambers (b), Connie Kay (dm), United Artist/Blue Note, New York, 28-29 décembre
https://www.youtube.com/playlist?app=desktop&list=OLAK5uy_n9WkL4i3ktPiKsWUKHwGgi0COsGj0azC8

1959. Benny Golson, album Curtis Fuller (tb) Blues-ette, Savoy, Tommy Flanagan (p), Jimmy Garrison (b), Al Harewood (dm), «Five Spot After Dark», Rudy Van Gelder Studios, New York, NYC, 21 mai
https://www.youtube.com/watch?v=8OsBU7Kwqxw
https://www.youtube.com/watch?v=_BlHRPXPx-4


1959. Album The Curtis Fuller (tb) Jazztet with Benny Golson, Lee Morgan (tp), Wynton Kelly (p), Paul Chambers (b), Charlie Persip (dm), Savoy, Rudy Van Gelder Studio, Englewood Cliffs, NJ, 25 août
https://www.youtube.com/watch?v=bSI_0bx6Cvg

1959. Benny Golson (ts), Thad Jones (tp), McCoy Tyner (p), Jimmy Garrison (b), Dave Bailey (dm), album The Curtis Fuller Sextette-Imagination, Savoy, Rudy Van Gelder Studio, Englewood Cliffs, NJ, 17 décembre
https://www.youtube.com/watch?v=1fGfjBzIRn4
https://www.youtube.com/watch?v=EDMc43uejbo


1960. Album Art Farmer (tp)-Benny Golson, Meet The Jazztet (Argo), Curtis Fuller (tb), McCoy Tyner (p), Addison Farmer (b), Lex Humphries (dm), dont
«Killer Joe», New York, NYC, 6,9-10 février
https://www.youtube.com/playlist?list=OLAK5uy_nCzVza4vS0NGkFgl669V0rc7wDSeD0iIk

1962. Benny Golson and His Orchestra, Eric Dolphy (as), Freddy Hubbard, Bill Hardman (tp), Wayne Shorter (ts), Curtis Fuller, Grachan Moncur (tb), Bill Evans (p), Ron Carter/Paul Chambers (b), Charli Persip, Jimmy Cobb (dm), New York, NYC, avril
https://www.youtube.com/watch?v=g-q8nQnDYWI

1982. Benny Golson avec Art Blakey and The All Star Jazz Messengers,  Wynton Marsalis, Terence Blanchard (tp), Johnny O’Neal (p,voc), Curtis Fuller (tb), Lonnie Plaxico (b), Art Blakey (dm), Tokyo, Japon, 22 juin
https://wyntonmarsalis.org/videos/view/art-blakey-all-star-jazz-messengers-1982


Wynton Marsalis, Terence Blanchard (tp), Benny Golson (ts), Curtis Fuller (tb), Tokyo, Japon, 22 juin 1982, image extraite de YouTube
Wynton Marsalis, Terence Blanchard (tp), Benny Golson (ts), Curtis Fuller (tb), 
Tokyo, Japon, 22 juin 1982, image extraite de YouTube


1982. Benny Golson/Art Farmer (flh,tp)/Curtis Fuller (tb) Jazztet Reunion, Mickey Tucker (p), Rufus Read (b), Al Tootie Heath (dm), live au North Sea Jazz Festival, Carroussel Hall du Congresgebouw, La Haye, Hollande, prod. AvroTV, 18 juillet
https://www.youtube.com/watch?v=rumaonfAMvo

1988. «Whisper Not» de Benny Golson, avec Freddie Hubbard (flh), Mulgrew Miller (p), Ron Carter (b), Marvin Smitty Smith (dm), Live at Roppongi, Tokyo, Japon, + concert complet, 1er août
https://www.youtube.com/watch?v=zN-23qB8GvM
https://www.youtube.com/watch?v=zlxcgohsSSE
https://www.youtube.com/watch?v=la_fGhKIKkI


1995. Benny Golson/Art Farmer (flh,tp)/Curtis Fuller (tb) Jazztet, Michael Weiss (p), Buster Williams (b), Carl Allen (dm), North Sea Jazz Festival, La Haye, 15 juillet
https://www.youtube.com/watch?v=I__tKDRFAM0

1997. Benny Golson avec Milt Jackson (vib), Art Farmer (tp), NHØP (b), Ulf Wakenius (g), Jonas Johansen (dm), Kenny Kirkland (p,#5-7), Toots Thielemans (hca,#7), Max Roach (dm,#7), Jazzbaltica, Salzau, Allemagne, TV-3Sat, 14 juin
https://www.youtube.com/watch?v=X1-rTN8UOSk

1999. Benny Golson All Stars, Curtis Fuller (tb), Mike LeDonne (p), Buster Williams (b), Carl Allen (dm), Jazz à Vienne, 12 juillet
https://www.youtube.com/watch?v=TCI-rKddHOI

2000. Benny Golson, Roy Hargrove (tp), Curtis Fuller (tb), Stefon Harris (vib), Mulgrew Miller (p), Dan Berglund (b), Magnus Öström (dm), Jazzbaltica, Salzau, Allemagne, TV-3Sat, 13 juin
https://www.youtube.com/watch?v=NtQOzPRZacI
https://www.youtube.com/watch?v=zGAp3xBbkug


2005. Benny Golson avec Cedar Walton (p), Philip Harper (tp), David Williams (b), Jimmy Cobb (dm), Festival de Jazz de San Sebastian, Espagne, 22-27 juillet
https://www.youtube.com/watch?v=_e6ztnna86Y

2005. Benny Golson, paroles et musique, Loyola University, New Orleans, LA
https://www.youtube.com/watch?v=6K5ncbw8J9s
https://www.youtube.com/watch?v=VGyXDR4Z0YU


2005. Benny Golson, Kirk Lightsey (p), Peter Bockius (b), Douglas Sides (dm), Live in Salzburg , Autriche, 2 novembre, audio
https://www.youtube.com/watch?v=lF5BvgbVfuM

2011. Benny Golson, Chris McBride, Joe Lovano, Jimmy Heath, Ravi Coltrane, Roy Hargrove, Jim Hall, Billy Drummond, Jack DeJohnette, Herbie Hancock, aux 34th Kennedy Center Honors 2011 de Sonny Rollins (entre autres), Washington DC, 27 décembre, minutes 18 et 25.49
https://jazzhot.oxatis.com/PBEvents.asp?ItmID=19743
https://www.youtube.com/watch?v=GOpbFXigi4o


2012. Benny Golson lors du concert des NEA Jazz Masters 2012 Jack DeJohnette, Von Freeman, Charlie Haden, Sheila Jordan, Jimmy Owens et des 30 ans du NEA Jazz Masters, paroles et musique, avec Ambrose Akinmusire, Toshiko Akiyoshi, Kris Bowers, Candido Camero, Ron Carter, Jack DeJohnette, Benny Golson, Sheila Jordan, Grace Kelly, Hubert Laws, Dave Liebman, the Jazz at Lincoln Center Orchestra/Wynton Marsalis, Jimmy Owens, Frank Wess, Phil Woods, Rose Theater/Frederick P. Rose Hall, Jazz at Lincoln Center, New York, NYC, 10 janvier, minute 43.25, Benny Golson rend hommage à Von Freeman, à 1h30mn25, Benny Golson joue avec Frank Wess (ts), Kris Bowers (p), Carlos Henriquez (b), Ali Jackson (dm)
https://www.youtube.com/watch?v=Qo11ipUZkvg

2012. Benny Golson, interview à NEA-Art Works, Jo Reed, audio, parole et musique, Washington, DC, 12 avril
https://www.arts.gov/stories/podcast/benny-golson#transcript

2012. Benny Golson Quartet, Burak Bedikyan (p), Kağan Yıldız (b), Ferit Odman (dm), Nardis Jazz Club, Istambul, Turquie, 6 juin
https://www.youtube.com/watch?v=oUiWHz1DrTE

2013. Benny Golson, Antonio Faraò (p), Aldo Vigorito (b), Claudio Romano (dm), Pomigliano Jazz Festival, Parco delle Acque di Pomigliano d'Arco, Naples, Italie, 21 septembre
https://www.youtube.com/watch?v=_mmIyNRKvtM
https://www.youtube.com/watch?v=pWMTh12hin4
https://www.youtube.com/watch?v=-Pxu9TZRpE8
https://www.youtube.com/watch?v=6-wI--LyKzU


2017. Benny Golson, album Emmet Cohen (p) Masters Legacy Series Vol. 3:  Benny Golson & Tootie Heath (dm), Russell Hall (b), paroles et musique, 4 octobre
https://www.youtube.com/watch?v=lJORMrMZds0

2017. Benny Golson, Joan Monné (p), Ignasi González (b), Jo Krause (dm), Jimmy Glass Jazz Bar, Valencia, Espagne, 16 novembre
https://www.jimmyglassjazz.net/Eventos/benny-golson-quartet-jimmy-glass-jazz-festival-2017
https://www.youtube.com/watch?v=HOTO5XqR4b8


2018. Benny Golson Quartet, paroles et musique, Antonio Faraò (p), Gilles Naturel (b), John Betsch (dm), Duc des Lombards, Paris, 3 août
https://www.youtube.com/watch?v=EN_vvRwfzo8
https://www.youtube.com/watch?v=uJG52d4ONCU
https://www.youtube.com/watch?v=u-FU6wKVGcU
https://www.youtube.com/watch?v=SVBMUbs9I6o
https://www.youtube.com/watch?v=aSAJEYSwZJ8
https://www.youtube.com/watch?v=-ydBiwBD3RU


2018. Benny Golson, paroles, Peabody Institutes of the Johns Hopkins University, interview Fred Bronstein
https://www.youtube.com/watch?v=m-AWFa8QASA

2019. Benny Golson, dernier album en leader: European Tour 2019 (NDR, Blau Records), Joan Monné (p), Ignasi González (b), Jo Krause (dm), Elbjazz, Elbphilharmonie Hamburg, Grand Hall, Hamburg, Allemagne, 1er et 2 juin 2019
https://www.youtube.com/playlist?list=OLAK5uy_k-__hF1cK5XEywrdBOuc43w6iKNlapgHU

2020. Benny Golson, Emmett Cohen (p), Russell Hall (b), Evan Sherman (dm), St. Cecilia Music Center, Grand Rapids, MI, 16 janvier
https://www.youtube.com/watch?v=XJmInc4dRDo

A venir. Benny Golson: Looking Beyond The Horizon, documentaire de Jacey Falk, avec entre autres  Tom Hanks, Quincy Jones, Branford Marsalis, Kevin Eubanks
https://www.youtube.com/watch?v=tVKccYveVd0

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