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Kirili et les Nymphéas

4 sep. 2010
Hommage à Monet
Nouveauté
Jérôme Bourdellon (fl, bcl), Thomas Buckner (voc), Dalila Khatir (voc), Roscoe Mitchell (as, ss)
CD et DVD enregistrés live au Musée de l’Orangerie le 20 juin 2007 à Paris
Durée CD : 60’ 19’’ - DVD : 27’58’’
Mutable 17531-2 (www.mutablemusic.com)

Le sculpteur Alain Kirili, né en 1946, a exposé « Segou et Totems » au Jardin des Tuileries en 2005, suivi d’un concert avec des jazzmen au Théâtre du Palais Royal. En 2007 le musée de l’Orangerie à Paris l’invite à un dialogue entre ses sculptures et dessins et les Nymphéas de Claude Monet. (Notons qu’à l’Espace Masséna à Paris cette même année on put voir sa sculpture monumentale en pierre de Bourgogne en hommage à Charlie Parker) ; c’est dire que cet artiste est un jazzfan.
Donc le 20 juin 2007 dans les salles du musée de l’Orangerie Alain Kirili organisa un concert avec deux chanteurs et deux musiciens dont un vrai jazzman, Roscoe Mitchell, pour improviser devant les œuvres en déambulant dans les salles, reprenant ainsi avec une musique d’aujourd’hui le dialogue réalisé entre Debussy et Monet. Déambulation que l’on peut suivre sur le DVD.
Le baryton Thomas Buckner chante tout en improvisant une sorte de danse, au sol, contre un mur, la soprano Dalila Khatir chante des vocalises qui a un moment donné font penser à un ramage d’oiseaux dans le somptueux jardin de Claude Monet. Les quatre artistes s’écoutent, se répondent, dans une musique lente, sentie. Quand ils sont au milieu des Nymphéas on entend des sons venus des profondeurs, ça agit comme des cercles concentriques à la surface de l’eau ; c’est très prenant.
C’est une musique in situ, improvisée, dans laquelle se mêlent parfaitement voix et instruments ; il est vrai que la flûte et le saxophone sont proches de la voix humaine.
Ce concert est une réussite, il faut juste se laisser porter, et ne pas chercher en quoi elle interprète les Nymphéas ou les sculptures ; c’est plus certainement l’atmosphère de calme et de beauté du musée qui a inspiré les musiciens. Il est peut-être judicieux de commencer par regarder le DVD pour s’imprégner de l’ambiance générale.
Serge Baudot