Err

Bandeau-pdf-web.jpg
Actualités
Rechercher   << Retour

David S. Ware

18 oct. 2012
7 novembre 1949, Plainfield, NJ - 18 octobre 2012, New Brunswick, NJ
David S. Ware © Jazz Hot n°661, automne 2012

David S. Ware est décédé dans la soirée du 18 octobre au Robert Wood Johnson University Hospital de New Brunswick dans le New Jersey des complications liées à une greffe de rein en 2009.
Nous lui avons consacré la couverture de notre numéro d'été (JH 660) à l'occasion d'une interview qu'il nous a accordée suite au concert de son nouveau quartet Planetary Unknown au festival de Saalfelden en 2011. Malgré une santé fragile, qu'il nous confiait alors être sa principale préoccupation, il venait de se lancer dans une nouvelle aventure musicale riche en promesses avec cette formation dont la musique reposait uniquement sur l'improvisation dans la veine du jazz des années soixante et soixante-dix, celui d'Ornette Coleman, de Sonny Rollins, de John Coltrane, de Cecil Taylor ou d'Albert Ayler qui lui ont permis de développer un son unique tant au saxophone que pour ses quartets.
Lors de cette rencontre, il évoquait aussi sa conception de la prédestination : « Je crois que chaque fois qu'une âme descend dans ce monde, on lui donne quelque chose de spécial à faire durant une durée de vie, dans un corps particulier. Et pour moi, c'est la musique. Ça a été simplement la musique. Et essayer de m'améliorer sans cesse dans ce domaine. » Et dans une sorte de jeu de miroir, sa vie été marquée par un dévouement à une musique reflétant le vécu, indissociable d'une existence. David S. Ware représentait aussi la figure de l'artiste exigeant plus animé par une idée de quête musicale que de carrière dans la musique. Il a ainsi exercé pendant quatorze ans le métier de chauffeur de taxi à New York en ne se produisant qu'occasionnellement sur scène – là où il pouvait jouer sa musique telle qu'il l'entendait – jusqu'au milieu des années quatre-vingt-dix. C'est à cette époque qu'il a commencé à attirer l'attention sur lui et à s'imposer comme l'une des voix importantes des héritiers du « free jazz » qui retrouvaient un peu de visibilité après de longues années quatre-vingt. Ses concerts et ses enregistrements au fil de ces vingt dernières années constituent une œuvre d'une grande cohérence qui si elle s'inscrit dans cet héritage, ne s'y borne pas. Elle le prolonge vers le passé en s'inscrivant pleinement dans la longue tradition afro-américaine, et notamment celle du lignage de ténors remontant à Coleman Hawkins, et le dépasse en proposant une musique répondant à des préoccupations de construction qui lui sont propres en tant que leader et compositeur.
Frank Steiger
photo © David Sinclair

Pour une biographie détaillée, nous renvoyons à l'article qui lui a été consacré sur notre site internet cet été (https://www.jazzhot.net/PBEvents.asp?ActionID=67240448&PBMItemID=21247).

Discographie sélective dans Jazz Hot n°525-1995 et n°566-1999.