Charles Loos © Jacky Lepage
N’est-il pas singulier de
relever dans cette période d’après-guerre les naissances simultanées de Michel
Herr (1949), Steve Houben (1950) et Charles Loos (1951). Chefs de file d’une belle génération post bebop (après Bobby Jaspar, René Thomas, Jacques Pelzer), ils ont, à leur
manière, conseillé et influencé la créativité des musiciens belges des
dernières décennies. Michel Herr (p, Jazz
Hot n°641): le grammairien, Steve Houben (fl, as, Jazz Hot n°568): le conteur, Charles
Loos(p): le poète. Amis, associés par l’histoire, les deux pianistes se
différencient toutefois par leurs approches: rigoureuse et dense pour Michel
Herr, sensuelle et légère pour Charles Loos. Né
le 29 juillet 1951 à Bruxelles, ayant suivi une formation
de piano classique, il part en 1972 étudier à la Berklee School of
Music de Boston (Massachusetts). Il est l'un des cofondateurs des Lundis d'Hortense en 1976, qu'il présida de 1993 à 1997. En un peu plus de
quarante-cinq ans de carrière, Charles Loos a accompagné sur scène et dans les
studios d’enregistrement (une cinquantaine de disques à son actif): Toots Thielemans
(hca), Philippe Catherine (g), Chet Baker (tp),
Art Farmer (tp), Johnny Griffin (ts), Ali Ryerson (fl) et Maurane
(voc) avec laquelle il a formé, en compagnie de Steve Houben, le trio H.L.M. Nous l’avons rencontré en mai dernier, au lendemain de la disparition de Maurane…
Propos recueillis par Jean-Marie Hacquier Photos Pierre Hembise, Jacques Joris, Jacky Lepage et Roger Vantilt © Jazz Hot n°685, automne 2018
Jazz Hot: Un peu plus de 45 ans de carrière et quelque 50 enregistrements pour un pianiste-compositeur qui mêle allègrement des influences jazz et classique en oscillant quelquefois vers la variété. C’est fabuleux! Il m’apparaît que le premier de vos soucis, c’est la mélodie?
Charles Loos: Vous faites bien d’évoquer la musique classique et la variété. La musique classique est quelque chose que j’adore toujours. J’ai fait beaucoup de piano classique en étant petit. On peut très bien faire du jazz sans en avoir fait. Mais moi, ça m’a marqué. La variété m’a aussi marqué parce que, petit garçon, j’essayais déjà de reproduire des airs d’Edith Piaf que j’entendais à la radio. Et puis, j’ai accompagné pas mal de chanteurs et de chanteuses. Il n’y a pas que Maurane; il y a aussi Paul Louka, Claude Semal… Bien entendu, le jazz est la grande histoire de ma vie. Quand je faisais mes études à Boston, j’avais une vingtaine d’années. J’étais à Berklee avec Pierre Vandormael (g)1; nous partagions la même chambre. J’ai entendu là-bas des musiciens tellement monstrueux que, même en travaillant beaucoup, je ne pensais pas atteindre un talent aussi énorme. J’ai compris à ce moment-là que je devais trouver un créneau –comme on dit maintenant– pour m’exprimer à un certain niveau. Je savais que je n’arriverais jamais à jouer comme ces gars que j’écoutais! … Petite anecdote: un jour, il y avait une agglomération d’étudiants autour d’un piano droit dans une practice room. Ils écoutaient religieusement et j’ai fait la réflexion: «Waow, c’est pas mal!» et on m’a répondu: «Oui, d’autant qu’il joue du sax ténor!» J’ai donc trouvé ma voie dans la composition. J’ai continué à jouer du piano; j’adore ça! Mais je pense, effectivement, que c’est dans la composition que je m’exprime le mieux. Pour moi, dans la composition ce qui est important: c’est de raconter une histoire. Ce n’est pas de lancer un truc abstrait avec de beaux accords et une mélodie qui ne veut rien dire, même si c’est intéressant rythmiquement ou harmoniquement. La mélodie est le fil conducteur. Le jazz: c’est jouer une belle mélodie et improviser des variations dessus, comme on le fait en classique. Dans le classique, on écrit les variations; nous, nous les improvisons avec les codes, les conventions rythmiques et harmoniques. Il faut respecter les règles du jazz, mais, au départ, c’est la mélodie qui est le plus important!
Charles Loos dans les années 80 © Jacky Lepage La mélodie est donc le fil conducteur et vous travaillez cette mélodie au fil des accords trouvés?
Si je trouve un début de mélodie je dois la développer pour en faire un morceau de jazz. C’est un processus important dans la composition d’un morceau parce que vous pouvez écrire une très belle mélodie qui n’est absolument pas propice à l’improvisation. Lorsque vous écrivez un morceau il faut faire très attention à ce que ce morceau soit rythmiquement et harmoniquement propice à improviser une fois que vous avez fait les 16 ou 32 mesures… C’est vraiment important! Il n’y a pas un truc pour composer; je ne sais pas d’où ça vient. Vous pouvez trouver un truc dans votre bain, en promenade ou au piano, mais il faut développer ce truc. Parfois en écoutant un autre morceau… Il n’y a pas de méthode; vous pouvez rester des mois sans rien trouver!
Aujourd’hui, on parle de jazz contemporain, d’un jazz européen qui se distingue du jazz américain des origines. Il y a des musiciens qui se présentent maintenant avec une musique où il n’y a pas une seule note improvisée. Ils jouent dans des clubs de jazz avec une musique sans aucune spontanéité. Que pensez-vous de cette tendance?
Je pense que si on arrive, en tant que musicien, à capter ce swing, ce rythme du jazz ou ce groove –comme on dit maintenant– on aura vraiment envie d’improviser. En revanche, arriver à faire swinguer la musique sans improvisation? Rares sont les musiciens qui y arrivent! Pour ce qui est des cordes, il faut tenir compte que la plupart ne sont pas des musiciens de jazz et que donc ils ne swinguent pas. Il faut essayer de les intégrer dans notre musique du mieux possible. Il y a toutefois des exceptions. Si on prend la sœur de Michel Legrand avec les Swingle Singers, on voit que ça swingue quand même, malgré l’absence d’impro’ là-dedans! Il faut avoir au moins ce niveau-là pour pouvoir se qualifier comme musicien de jazz. Michel Herr, Steve Houben, Charles Loos et Sadi (au piano), répétition pour «Saxo 1000», Conservatoire de Liège, 1979 © Jacques Joris by courtesy of Jean-Marie Hacquier
J’ai relevé un trait particulier et caractéristique dans votre parcours: une certaine prédisposition à aller chercher des interprètes féminines, musiciennes ou chanteuses. Est-ce qu’on doit rapprocher cela de votre sensibilité mélodique?
Je ne sais pas. Je crois que c’est le hasard. Il y a plus de vingt ans on me l’avait déjà fait remarquer. J’avais une collaboration régulière avec Ali Ryerson (fl); j’avais Nathalie Loriers (p) comme élève au Conservatoire, et je jouais aussi avec Maurane (voc). Oui, mais Ali et Nathalie… Quelles femmes (rires)!
Avec Natacha Wuyts (p) aussi!
Oui, c’est vrai! Avec Nathalie Loriers comme élève, je me demandais: qu’est-ce que je vais pouvoir lui raconter? Quel talent! Finalement, ce que j’ai fait avec elle, c’est l’aider à sortir son premier disque. Je suis maître des liner-notes (rires); je ne voyais pas comment j’allais pouvoir l’aider autrement! A chaque fois qu’elle venait prendre une leçon, c’était peut-être moi qui en prenait une! … Les femmes: oui, mais pas n’importe lesquelles alors! Effectivement, Natacha Wuyts: c’est une très bonne chanteuse de jazz et de blues. Sur le dernier album, on fait «St. James Infirmary» d’Irving Mills (Quetzal 142). C’est vrai que, finalement, je trouve que les femmes doivent avoir une place plus importante dans le jazz; les instrumentistes particulièrement! Maintenant, on a des femmes formidables en Belgique, comme Eve Beuvens (p) ou Anne Wolf (p)… Pas que des chanteuses. Il y en a plein et ça me fait plaisir!
Vous avez quand même pas mal voyagé au cours de votre carrière, et on n’en parle presque pas ici, en Belgique!
Oui, mais je n’éprouve pas le besoin qu’on en parle ici! Charles Loos © Pierre Hembise Comment propose-t-on à Charles Loos de jouer à San Sebastián ou à Marciac?
Marciac, justement. Il y a une vingtaine d’années, Serge Lazarevitch (g) m’avait invité à jouer avec Eric Barret, le saxophoniste, dans un festival en France. On a sympathisé et, à la suite, il m’a proposé de faire le stage au festival de Marciac. J’ai pu y participer comme musicien aussi; pas sur la grande scène, mais c’est toujours sympa’. Ce sont les rencontres qui amènent ces connexions.
Mais vous n’avez jamais fait une tournée internationale avec un groupe qui était le vôtre? Vous n’avez pas d’agent?
Non, mais mon quintet avec Serge (Lazarevitch): c’est ce qui a le mieux marché dans les années 80’; le quintet avec Greg Badalota (ts) puis John Ruocco (ts) … On a beaucoup joué en Hollande, en Belgique, en France et un peu en Allemagne. On organisait ça nous-même. Finalement, c’est avec HLM qu’on a fait le plus de tournées et de concerts. On est allés au Canada, en Suisse, en France… C’est plutôt moi seul qu’on invite. C’est pour ça que je n’aime plus trop voyager. Parce que je suis tout seul (rires)!
Récemment, lors du concert pour l’International Jazz Day, avec Diederik Wissels (p) et Jan de Haas (dm), à la Jazz Station, Steve Houben (as) a déclaré: «lmproviser: cela ne s’improvise pas, cela s’apprend». Qu’en pensez-vous?
C’est comme une langue: ça s’apprend! Quand vous parlez une langue, vous improvisez! Vous connaissez le vocabulaire, certaines règles de grammaire… C’est pareil en musique, il faut connaitre la grammaire, la syntaxe… Il y a des codes, des conventions; il faut apprendre tout ça. C’est un langage qui s’apprend et qui devient aussi naturel qu’une langue. Il n’y a pas deux personnes qui parlent de la même façon, donc: tout le monde improvise!
Comment enseigner l’improvisation? Il y a des gens qui improvisent spontanément, comme Maurane que vous avez citée.
On peut parler de Coltrane et du jazz modal, par exemple. Si vous écoutez bien, tout y est, toute l’histoire du jazz. Tout son langage à lui, ses codes sont d’une imagination débordante! Il faut connaître ses codes, mais surtout les employer avec ta personnalité et ça ne sonnera pas «cliché»! C’est ça le grand Art! Quand je donne un cours à un pianiste –ça devient un peu plus rare maintenant–, je tiens compte de son background; il est différent pour chacun. Le point de départ: c’est son niveau de connaissances, ce qu’il a écouté comme musique; j’essaie de compléter. Je lui dis: «Tiens, écoute un peu Bill Evans de telle année ou Oscar Peterson ou Art Tatum» pour compléter son vocabulaire; pas nécessairement un vocabulaire qu’ils vont répéter dans leurs improvisations, mais il faut que cela s’imprime sur leur disque dur. Le jazz, c’est une musique qui s’apprend par l’écoute; on ne peut pas avoir un jazzman qui n’a pas écouté Armstrong, Ellington, Hancock… Il faut avoir une culture la plus grande possible et comprendre.
Avec la multiplicité des conservatoires, des classes de jazz …
… et des musiciens, aussi!
Oui, avec le grand nombre de musiciens formés qui veulent faire leur propre musique dès qu’ils sont diplômés des conservatoires, on a parfois l’impression qu’ils ont appris les codes mais que ça ne vient pas des tripes!
Le plus beau compliment qu’on puisse faire à un musicien –et on me le fait parfois– c’est de dire «vous on vous reconnait tout de suite». Ca me va droit au cœur parce que je me dis que je parviens à faire passer mon univers musical. Mais, effectivement, je trouve qu’il y a un peu trop d’enseignement. Plein de gens peuvent devenir musiciens s’ils ont le temps de travailler leur instrument. Beaucoup de gens sont attirés par cette musique et je les comprends. Mais on les formate un petit peu trop et ils font trop tôt leur disque avant d’avoir acquis une personnalité. Par contre, quand tu écoutes un pianiste comme Bran De Looze, par exemple… Lui: il peut! Ce n’est pas un de mes anciens élèves, mais c’est formidable! Je ne sais pas exactement ce que ses professeurs ont pu lui apporter; c’est un peu comme moi avec Nathalie. C’est toujours très important de discuter avec des musiciens plus âgés. J’ai beaucoup appris des discussions que j’ai eues avec des musiciens plus âgés que j’ai eu la chance d’accompagner, comme Johnny Griffin. Quand vous discutiez avec Johnny Griffin, ce n’était pas seulement une leçon de musique; c’était aussi une leçon de vie. Le jazz: c’est aussi une leçon de vie. Ça: il ne faut pas l’oublier.
Parlons, si vous le voulez bien, de vos influences. Il y a bien évidemment eu Bill Evans et ça s’entend dans votre musique.
Oui, bien sûr! Quand j’étais tout jeune, j’écoutais Johnny, Sheila et tout ça (rires). Mais j’écoutais déjà Oscar Peterson et un disque magnifique où il est inventif, avec de beaux arrangements, pas du tout commercial: Affinity. Quand j’avais 15-16 ans, en 1961, c’était mon disque de chevet. A cette époque, je reconnais qu’il y avait plein de choses que je ne comprenais pas dans cette musique, mais j’étais fasciné. Il y avait des accords compliqués, des arrangements rythmiques... Malheureusement, il n’a pas continué dans cette voie-là. Charles Loos © Roger VantiltAvez-vous des projets qui vous taraudent en ce moment?
Pour le moment, je joue dans deux formules. L’une avec Thibault Dille (acc) en duo et puis en trio avec Jeanfrançois Prins (g) et Sébatien Walnier (cello). Chaque concert est un bonheur et je trouve que les disques sont assez réussis. Les duos: ça a toujours été ma spécialité, que ce soit avec une chanteuse ou un instrumentiste. Je pense que Steve (Houben) et moi, au début des années 80’, nous étions les premiers en Belgique à faire un duo sans basse ni batterie. J’ai découvert cette manière de jouer qui t’oblige à le faire différemment puisqu’il n’y a pas de contrebasse et pas de batterie pour tenir le rythme. C’est une autre concentration et je me suis fort épanoui dans cette formule sans section rythmique. Je suis donc très épanoui dans ces deux projets actuels. Diederik (Wissels) fait ça aussi; mais lui, il prend tellement de place qu’il n’a pas besoin de section rythmique!
Vous composez beaucoup mais rarement pour de grands orchestres!
Grands orchestres? Jamais! Michel Herr le fait et c’est un arrangeur hors pair. Lorsque nous étions jeunes, il disait: «c’est important d’être aussi arrangeur». Heureusement, il continue à le faire, et il le fait très bien! Moi, je suis plus attiré par la musique intimiste. Le plus grand arrangement que j’ai fait, c’est pour un orchestre de chambre de 20 ou 25 musiciens, selon les sessions. Je suis plus attiré à le faire pour des cordes. J’étais plus attiré par les big bands quand j’étais jeune. Quand j’étais à Berklee, j’ai fait des arrangements pour big band. A l’époque, j’aimais les arrangements qui pétaient, pour les cuivres, etc. Puis je me suis très vite dirigé vers des choses plus calmes.
Romantique?
Certaines personnes me reprochaient d’être un peu trop romantique. Ce sont des périodes de votre vie; ça ne se commande pas. On n’appuie pas sur un bouton! Ces deux projets prennent beaucoup de place. Il y en a d’autres pour le théâtre qui sont en gestation, mais je ne peux pas en dire plus pour le moment.
1. Pierre Vandormael (1952-2008), talentueux
guitariste, frère du cinéaste Jaco Vandormael pour lequel il a composé quelques
musiques de film. Avec le groupe «Nasa Na», il était à la pointe des
ateliers créatifs qui se déroulaient au Kaai (Bruxelles) en compagnie de
musiciens comme Fabrizio Cassol (as), Michel Hatzigeorgiou (eb) ou Stéphane
Galland (dm). 2. Christiane Legrand (1930-2011), fille du
chef d’orchestre Raymond Legrand et sœur aînée de Michel Legrand, a été membre
de trois formations de jazz vocal: les Blues Star (1955-57), les Double
Six (1958-65) et les Swingle Singers (à partir de 1962). Menant en parallèle une
carrière de chanteuse de variétés, elle a également prêté sa voix au cinéma:
doublant notamment, Julie Andrews pour Mary
Poppins (pour la version française) ou
encore Delphine Seyrig pour Peau d’âne
de Jacques Demy (sur une musique de Michel Legrand). *
CONTACT: charlesloos@skynet.be et www.Jazzinbelgium.com
SELECTION DISCOGRAPHIQUE
Leader/Coleader CD
1981. Charles Loos-Serge Lazarevitch Quintet, Sava, Igloo 275 CD
1982. Charles Loos/Steve Houben, Comptines, Igloo 284 CD
1983. Charles Loos Trio, Secret Laughs, B.Sharp
096 CD
1985. Steve Houben/Charles Loos/Maurane, HLM, Igloo 043 CD
1988. Charles Loos/Ali Ryerson, European Music Distribution 89012 CD
1992. Charles Loos, No Wall No War,
B.Sharp 090 CD
1997. Charles Loos/André Donni/Aissawas de Rabat, Chou’ Our Mouta badila, Igloo
135 CD
1997. Charles Loos/Jean-Pierre Catoul, Summer
Winds, Quetzal 106 CD
1999. Charles Loos/Jean-Pierre Catoul, Sad Hopes, RTBF Radio/Virgin 8507842 CD
2001. Charles Loos/Weber Iago, O Sonho e o Sorriso, Igloo 160 CD
2003. Charles Loos Trio, French Graces, Lyrae 5 413853 203101 CD
2004. Paul Flush/Charles Loos/Luc Vanden Bosch, Ménage Artois, Mogno j017 CD
2005. HLM, Un Ange passe, Igloo 183 CD
2014. Natacha Wuyts/Charles Loos, Nature, Quetzal 142 CD
2017. Loos/Prins/Walnier, Avant un rêve, Gam 920 CD
2018. Charles Loos/Thibault Dille, Noctis, Quetzal 147
Sideman CD
1994. Paul Dubois & The Sweet Substitutes, Selection 008 CD
2000. Parfum Latin, Mogno j002 CD
2003. Phil Abraham, Jazz Me Do, Lyrae B0001KL2F6 CD
2009. Stéphane Mercier Quartet, Walking the Soul Map, Mogno j031 CD
2009. Raadoni’s Tribe, Let Me Hear a Simple Song, Mogno j033 CD
2013. Stéphane Mercier, Duology, Quetzal 136
VIDEOS
1985. H.L.M., «Incantation pour les étoiles», extrait de l'album H.L.M.
Steve Houben (fl), Charles Loos (p), Maurane (voc) https://www.youtube.com/watch?v=Y0K-JwEWCmQ
2007. Charles Loos et le Quatuor Thaïs, «Au fil du temps», Flagey, Bruxelles (Belgique) https://www.youtube.com/watch?v=7BZAkuVce6w
2010. Charles Loos piano solo, «In C Minor Again», Théâtre Marni, Bruxelles (Belgique) https://www.youtube.com/watch?v=yg1Rw1nLcVw
2012. Natacha Wuyts/Charles Loos, «Someone to Watch Over Me» Natacha Wuyts (voc), Charles Loos (p) https://www.youtube.com/watch?v=tvxY2FWGAUA
2018. Loos/Prins/Walnier, «Angel Cuddle», Jazz Station, Bruxelles (Belgique) Charles Loos (p), Jeanfrançois Prins (g), Sébatien Walnier (cello) https://www.youtube.com/watch?v=6aIk-Y3sUKE
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