Fabrizio Bosso
La Forza del Destino
On
pourrait dire de Fabrizio Bosso (né à Turin, le 5 novembre 1973)
que, d’une certaine façon, il était prédestiné. Diplômé du
Conservatoire Giuseppe Verdi de Turin en 1989, il avait parallèlement
fréquenté l’ambiance du jazz (surtout en big band) grâce aux
expériences de son père trompettiste. Déjà au milieu des années
90 en Italie, on commençait à entendre parler d’un jeune
trompettiste très prometteur. Dans ces années, en fait, Bosso se
signala à l’attention générale spécialement dans un quintet
dans lequel figurait aussi le saxophoniste alto Rosario Giuliani,
dont témoigne Fast
Flight
en 2000 chez Red Records.
Le
trompettiste mettait déjà en avant des traits distinctifs qu’il
devait amener à maturité dans les années suivantes: attaques
foudroyantes, phrasé limpide et articulé, des pauses savantes sur
les tempos moyens et lents, une ample gamme de nuances de timbres et
une solide connaissance de la tradition, avec une prédilection pour
le langage des grands du hard bop, Clifford Brown d’abord.
Depuis
2000, Fabrizio Bosso a littéralement brûlé les étapes,
développant une activité aussi intense que diversifiée. Il a fait
partie du quintet du pianiste Enrico Pieranunzi et cofondé le High
Five, formation empreinte de bebop moderne avec Daniele Scannapieco
(ts), Julian Mazzariello (p), Pietro Ciancaglini (b) et Lorenzo Tucci
(dm).
En
même temps, il aime à se risquer dans des contextes plus étranges,
comme en témoigne le trio avec Alberto Marsico (org) et Alessandro
Minetto (dm) et diverses expériences en duo: avec Antonello Salis in
Stunt
(Parco
della Musica,
2009), avec l’accordéoniste Luciano Biondini dans Face
to Face (Abeat,
2012) et récemment avec Mazzariello dans le projet Shuffle.
Significatives aussi ses participations à About
a Silent Way
(Itinera, 2009), du performeur électronique Martux.m, et Complete
Communion
(Dreyfus, 2010), allant d’Aldo Romano à la musique de Don Cherry.
En outre Bosso a réalisé de propres et ambitieux projets
orchestraux dans You’ve
Changed
(Blue Note, 2007), avec les cordes arrangées par Paolo Silvestri, et Enchantment-L’incantesimo
di Nino Rota
(Schema, 2011), avec le London Symphony Orchestra dirigé par Stefano
Fonzi, auteur des arrangements, et son propre quartet, formé de
Claudio Filippini (p, lequel est ensuite remplacé par Luca
Mannutza), Rosario Bonaccorso (b) et Lorenzo Tucci (dm).
En
définitive, Fabrizio Bosso a aussi élargi sa présence auprès du
grand public à travers des apparitions télévisées et des
collaborations avec des chanteurs pop, comme Sergio Cammariere, Mario
Biondi et Nina Zilli, ce qui montre une souplesse et un éclectisme
indubitables.
Propos recueillis par Enzo Boddi et traduits par Serge Baudot Photos Umberto Germinale, José M. Horna, Jos Knaepen, David Sinclair
© Jazz Hot n°671, printemps 2015
Jazz Hot : Tu as, très jeune, été
diplômé du conservatoire. Au début à quoi t’a servi cette
formation, et que t’en est-il resté ?
Fabrizio
Bosso : Il
est certain que ces études m’ont servi, même pour jouer de la
trompette, je l’ai compris après, en suivant un cours de haut
perfectionnement avec Pierre Thibaud, premier trompette de
l’orchestre de l’Opéra de Paris, et qui était devenu un
enseignant des plus importants. Grâce à lui, j’ai compris
beaucoup de choses et, par dessus tout, que si je voulais jouer
sérieusement de l’instrument, j’avais encore beaucoup à
travailler. Parallèlement, je jouais déjà dans un big band et dans
un orchestre. Je pense que pour bien apprendre, il y a besoin
d’émotions, mais aussi de trouver une méthode d’études
appropriée pour mieux comprendre les choses dont on a réellement
besoin pour s‘améliorer. Aussi parce que, après tout, chacun
reste son meilleur enseignant.
Sur
l’autre plateau de la balance, quel poids a eu l’expérience sur
le terrain ?
Je
n’ai pas étudié le jazz de manière académique, mais je l’ai
appris sur le tas, en jouant.
En
fait, il y a une vingtaine d’années, tu étais déjà en tournée
avec le saxophoniste Rosario Giuliani.
C’est
vrai, avec Rosario nous jouions déjà en tournée en Italie. J’ai
eu la grande chance, à l’adolescence, de faire mes premiers pas
dans des big bands amateurs. C’est mon père qui jouait dans ces
formations comme lead trumpet, qui m’y emmenait. Une expérience
très importante, où déjà à 10-11 ans j’avais pu prendre mes
premiers solos. Depuis lors, la curiosité m’a poussé à me
développer, à m’améliorer, à étudier l’harmonie, toujours
tout seul. A la fin de ma jeunesse, j’ai eu la chance de travailler
avec de grands musiciens, justement avec Giuliani et Enrico
Pieranunzi. A Turin, j’ai eu Flavio Boltro comme figure de
référence. J’ai grandi en écoutant leur jam sessions. Ma
première jam, je l’ai faite avec lui à 13 ou 14 ans à la Contea,
un club de Turin : je m’en souviendrai toute ma vie, parce que
je la faisais devant mon idole.
Beaucoup
ramènent ton style à certains trompettistes de l’ère hard bop,
comme Clifford Brown, Freddie Hubbard, sans doute aussi Booker
Little. Considères-tu ces références comme justifiées ?
Clifford
a été mon premier amour sérieux ; le trompettiste que j’ai
le plus écouté et le plus étudié, le premier qui m’a
impressionné pour la recherche du son. En fait, il a été l’un
des premiers à avoir cette sonorité ample, sombre, qui m’attirait
beaucoup. Miles Davis et d’autres trompettistes, je les ai
découverts quand j’étais plus grand. Je veux dire que je les
connaissais et que je les écoutais, mais je ne les avais pas
approfondis avant d’atteindre un certain âge. Comme du reste Louis
Armstrong, que j’ai redécouvert grâce à Wynton Marsalis,
étudiant toutes ses entreprises de revisitation de l’ancien
matériau, et en particulier les disques où il joue en style new-orleans. A ce point, je me suis dit : « Allons voir où il
a été à la pêche ! »
A
ce propos, selon toi, est-ce qu’elle est correcte, utile,
nécessaire – ou comme certains le soutiennent – critiquable,
cette œuvre de retour aux racines, à la fois philologique, de
Marsalis ?
Je
crois qu’il se sent un peu missionnaire, comme si d’une certaine
façon il était terrorisé par l’idée que tout ça pourrait
finir. Ainsi, au lieu d’avancer il retourne toujours un peu en
arrière. Mais je ne me sens pas le droit de critiquer un homme qui
joue aussi bien de la trompette, et qui par dessus tout connaît
aussi bien la musique et son langage. Je me suis acheté tous ses
disques, parce qu’ils démontrent une complétude, une maîtrise
du langage et une variété d’idées que personne d’autre ne
pourrait atteindre. En outre, les accusations de froideur à son
encontre me semblent gratuites. J’ai joué avec lui dans une jam
pendant trois heures à la Cantina Bentivoglio de Bologne et il ne
m’a jamais semblé froid. Quand il joue une ballade, il te tue
parce qu’il a un son éclatant. Avec une seule note, il te réduit
au silence, par le grain du son, la qualité, les possibilités des
timbres et la variété des couleurs qu’il réussit à créer.
Je
trouve que tous ces reproches sur son manque de cœur présumé en
faveur d’une technique pure (qui sont apparus spécialement dans
les années 90 et au début des années 2000) furent une tendance qui
s’est ensuite restructurée. Je soupçonne vraiment que dans
certains cas, c’était une excuse. Naturellement, avec ça je ne
veux pas dire qu’il soit l’unique trompettiste: il y en a
beaucoup d’autres qui m’émeuvent. Par exemple Tom Harrell qui,
bien sûr, ne possède que la moitié de sa technique, mais il fait
de la grande musique.
Parmi
les trompettistes de ta génération, et aussi parmi les plus jeunes,
est-ce que tu trouves qu’il y en a un qui ait exprimé quelque
chose d’original ?
Terence
Blanchard compose de belles choses, et il écrit souvent pour le
cinéma. Je trouve qu’il a des idées très intéressantes, outre
le fait qu’il joue naturellement très bien. Nicholas Payton est un
autre soliste très fort, dont on n’entend plus parler depuis un
certain temps. Parmi les jeunes, Ambrose Akinmusire a quelque chose
de plus, quelque chose de différent, par certaines idées originales
et par l’utilisation des intervalles. Je n’en suis pas toujours
fou, mais en certains moments je l’apprécie vraiment beaucoup.
Pour tout dire, son dernier disque m’enthousiasme ; en
d’autres circonstances, j’ai du mal à l’écouter ; c’est
un signe qu’il y a quelque chose de très fort. Je veux dire qu’à
la base il y a une idée de musique bien définie, pour laquelle on a
besoin d’une prédisposition particulière pour pouvoir la goûter.
J’ai joué en jam avec lui et je trouve qu’il est très
compétent.
Que
dis-tu d’un Néo-Orléanais comme Christian Scott, peut-être plus
moderne par l’emploi de ressources stylistiques disparates ?
Oui,
il est très bon, mais je trouve son approche un peu rusée, surtout
par sa façon de se présenter sur scène. Mais en le comparant à
Ambrose Akinmusire, vu qu’ils sont plus ou moins du même âge, je
trouve la musique de ce dernier sans aucun doute plus intéressante.
Il
me semble que dans ton évolution, surtout dans l’utilisation des
sourdines et de certaines nuances, tu te sois référé,
indirectement, aussi bien au new-orleans qu’à quelques
trompettistes ellingtoniens – au moins en partie.
Oui,
certainement, Mais aussi à Benny Bailey, avec lequel j’ai joué
quand il était l’invité du big band de Gianni Basso. Lui, par
exemple, est l’un de ceux qui utilise la sourdine plunger d’une
manière éclatante. Puis, je citerais les trompettistes de
l’orchestre de Count Basie. Du reste, j’ai grandi avec les
orchestres et les big bands, c’est dans ce contexte que j’ai fait
les premières choses sérieuses. C’est pour cela que l’utilisation
de la sourdine me plaît autant, bien que je n’aime pas tellement
l’Harmon, qui est toujours difficile à amplifier et que je trouve
par conséquent peu gérable.
En
2002, à Umbria Jazz, tu as exécuté Miles
Ahead
et Quiet
Nights.
A son tour, Paolo Fresu a repris Porgy
and Bess
et Sketches
of Spain.
Dans ces cas-là, à quel moment le soliste cherche-t-il à
s’identifier à l’original et quand au contraire s’en
détache-t-il ?
Pour
moi, j’ai seulement cherché à respecter ces pages
extraordinairement belles. Naturellement, c’est difficile, parce
que la façon dont Miles les avait exécutées était parfaite, si
bien qu’il semblait qu’il les avait construites autour de tout le
reste. Mais du moment qu’on accepte un défi de ce genre, on se
doit de chercher à jouer en étant soi-même. J’avais réécouté
le disque pour la forme et pour le mood ; cependant, je dois
dire que pendant que je jouais je ne pensais absolument pas à Miles,
aussi parce que c’est un trompettiste que je n’ai pas étudié et
assimilé à fond. Il est évident que je l’aime, mais je n’ai
jamais transcrit ses solos, que pourtant j’utilise avec mes
élèves. Sans doute, parce que Paolo a Miles dans son ADN,
réussit-il plus facilement à se transporter sur ce terrain. J’ai
seulement cherché à jouer de la belle musique de la façon dont je
joue toujours. De toute façon, les arrangements de Gil Evans
t’amènent à jouer un peu différemment. Donc, il est normal que
dans une telle atmosphère on en vienne naturellement à exécuter
des redoublements sur une ballade.
Toujours
à propos de Miles, que penses-tu d’une expérience intéressante
comme In
a Silent Way,
avec des musiciens aussi différents que Martux_m (alias
Maurizio Martusciello, ndr),
Francesco Bearzatti, Eivind Aarset et Aldo Vigorito?
Cela
a été très amusant parce qu’on n’avait demandé à aucun
d’entre nous de faire quelque chose en particulier, mais plutôt de
jouer et de faire venir des idées. Il est certain qu’en direct il
n’est pas très facile de reproduire un tel projet, par suite il
n’en est sorti que quelques très beaux concerts, d’autres un peu
moins bien. Cela dépend de tant de facteurs, mais quand il n’y a
pas de matériel écrit sur lequel travailler on est forcé de mettre
en mouvement son cerveau. Ceci est un peu ce qui est arrivé dans le
duo avec Antonello Salis, avec lequel jusqu’au début du concert
nous n’avions rien décidé ; avec lui, on montait sur scène
et on jouait. Ces concerts sont très féconds, étant pour ainsi
dire « sans filet ». Cependant si on entre en connexion,
il en sort quelque chose de spécial.
Quelle
est à proprement parler la philosophie de Salis…
La
chose que j’ai découverte en affrontant ce type de concerts, c’est
qu’on ne peut jamais se reposer : pas question d’être
distrait dans les moments où on ne joue pas, avec lui ça veut dire
s’en foutre, parce qu’on doit rester concentré pour trouver la
manière de rentrer. C’est toujours une dure épreuve, parce qu’on
risque de sortir du jeu en un clin d’œil. Je dois dire quand même
que travailler de cette façon a été très stimulant et m’a fait
beaucoup mûrir, ayant eu essentiellement des expériences dans
lesquelles je montais sur scène en sachant ce que j’aurais à
jouer. Cette pratique m’a donné plus d’ouverture et de nouveaux
stimuli.
Comment
se fait-il que ton expérience avec Franco d’Andrea, dans le trio
avec Gianluca Petrella, ait duré aussi peu ?
Malheureusement,
il y a eu à la base des problèmes extra-musicaux, absolument pas
liés aux rapports humains, mais plutôt de nature managériale. Ça
a été vraiment dommage, parce que ce trio – dont j’ai des
enregistrements très beaux – était quelque chose de vraiment
spécial. Malheureusement, il s’est agi d’une grosse perte, parce
que nous avions déjà fait un disque en quintet, enregistré en
direct à la Casa del Jazz de Rome, avec Daniele D’Agaro à la
clarinette et Zeno De Rossi à la batterie. De toute façon, le trio
avait en soi quelque chose de spécial, étant basé sur trois
figures qui inter-réagissaient continuellement.
Tu
as enregistré You’ve
Changed
et Enchantment,
ce dernier basé sur la musique de Nino Rota, le premier avec les
cordes, le second avec un orchestre complet. Comment t’en es-tu
sorti, considérant que depuis un temps immémorial on parle du
risque de compromettre certains équilibres en utilisant des cordes
dans le jazz ?
Quand
j’ai décidé d’entreprendre ces projets, je n’ai pas pensé
aux risques, mais simplement à ce que j’avais envie de faire.
C’était un de mes rêves de faire un disque avec un orchestre à
cordes. Puis s’est ajouté cette proposition de travailler sur Nino
Rota de la part de Stefano Fonzi, qui a arrangé tout le matériau.
Initialement, il m’a proposé un concert à l’Aquila et m’a dit
vouloir essayer d’impliquer un orchestre important. Une heure
après, il m’appelle pour me dire que le London Symphony avait
accepté : un autre rêve se réalisait. Ça a été une très
grande émotion, un quelque chose qui t’amène à jouer
différemment : dans ce contexte, les notes ont un poids
différent. Avec le soutien d’un orchestre de ce genre, on se sent
l’exigence de faire moins de choses, on ne sent pas la nécessité
d’en faire trop. A un certain point, après une heure
d’enregistrement, je dois admettre que ça ne m’intéressait plus
de prendre des solos. Je m’amusais tellement à exécuter la
mélodie avec l’orchestre, et l’émotion de jouer sur ce tapis
sonore était tellement forte, qu’en réalité j’ai passé un
jour et demi de conte de fées.
Parle-nous
de ta participation à Complete
Communion
avec Aldo Romano ?
Ça
été une autre très belle expérience ! J’avais déjà
travaillé avec Aldo, ayant remplacé une paire de fois Paolo Fresu
dans le quartet Palatino ; avec ce projet né d’une
proposition de Sandra Costantini (directrice
artistique de Ravenna Jazz et Crossroads, ndr),
nous avons assuré de très beaux concerts, très stimulants,
Géraldine Laurent est une musicienne extraordinaire, une alto qui
joue dune manière vraiment différente des autres. En ce qui
concerne Aldo et Henri Texier, je pense qu’ils sont un couple
gagnant : Henri est le bassiste avec lequel Aldo se trouve au
mieux et se risque à donner le maximum. Le fait de jouer sans piano
– chose qu’en général on n’aime pas beaucoup, on préfère
les harmonies – cela m’a beaucoup ouvert l’esprit. Dans ce
contexte, la chose m’a intrigué, et m’a amené à chercher
d’autres voies. Le fait même de ne pas avoir un tapis harmonique
te contraint à trouver d’autres solutions pour éviter d’être
banal.
En
général les musiciens italiens sont très appréciés à
l’étranger. En Italie, au contraire, on tend parfois à tomber
dans la polémique et dans l’auto-compassion.
Les
autres pays européens tendent à défendre majoritairement et à
encourager leurs propres musiciens, comme cela arrive par exemple en
France. En Italie, manquent parfois les structures, et il manque par
dessus tout celles qui devraient soutenir les projets les plus à
risques. On contraire, on tend à aller vers le plus sûr. En
d’autres mots, il manque sûrement un peu de courage. Au final,
dans certains cas, les musiciens n’ont pas le courage d’affronter
des entreprises plus risquées. Enfin, il manque peut-être une
éducation suffisante du public.
D’un
autre côté, la pédagogie jazzistique a été diffusée à des
niveaux remarquables. Quelle est ton expérience en tant que
pédagogue ?
Je
fais des masters. J’ai reçu diverses propositions de
conservatoires, mais je les ai refusées parce que, jouant autant, je
préfère avoir un peu de temps pour moi. Je n’aime pas la
contrainte de l’enseignement, c’est à dire le fait d’avoir à
enseigner de force à quelqu’un qui n’a pas de talent. Dans la
musique classique, même si on ne possède pas un grand talent, on
peut arriver à faire des choses appréciables. En jazz, selon moi,
c’est plus difficile, si à la base il n’y a pas au moins une
prédisposition, ça devient frustrant : aussi bien pour l’élève
que pour l’enseignant.
Contact www.fabriziobosso.eu
Discographie par Guy Reynard
Leader
CD 1994. Summertime in Jazz 1994,
Splasc(H) 441 CD 1997. Up Up with the Jaz Convention,
Schema 306 CD fin 90. Introducing Paolo di
Sabatino, Hallway 9706 (duo avec Paolo di Sabatino) CD 2000. Eyes and Stripes, Dischi della
Quercia 128033-2 CD 2000. Fast Flight, Red Records
123287-2 CD 2003. Four for Jazz, Philology 267 CD 2003. Live at Villa Durio, Philology
327 CD 2003. Chapter 1 : Two
Generations, Philology 264 CD 2004. Rome After Midnight, Sound
Hills 8129 CD 2005. Line for Lyons, Remembering
Chet & Jeru Chapter 1, Philology 319 (coleader Gianni Basso) CD 2005. Line for Lyons, Remembering
Chet & Jeru Chapter 2, Philology 320 (coleader Gianni Basso) CD 2005. Jobim Chapter 1: Luisa,
Philology 601 CD 2005. Angela: A.C. Jobim Project
Chapter 3, Philology 603 CD 2006. Trumpet Legacy, Sound Hills
8132 CD 2006. Bosso Meets Basso Quintet, 'S
Wonderful, Philology 350 (coleader Gianni Basso) CD 2007. You've Changed, EMI 681296 CD 2007. Il Concerto Perfecto,
Philology 284 CD 2007. Bosso Meets Basso Quintet,
Cool Trane, Philology 349 (coleader Gianni Basso) CD 2008. Stunt, Parco Della 015 (duo
avec Antonello Salis) CD 2008. Latin Moods, Blue Note 264
287-2 CD 2008. Together, Wide 908005 CD 2008. Italian Songs, Wide 905095
(coleader Francesco Cafiso) CD 2008. Together, Wide 908005
(coleader Los tres) CD 2009. Once I Loved, Philology 256
(leader Irio de Paula) CD 2009. Formidable, Philology 424
(leader Barbara Casini) CD 2012. Face to Face, Abeat Records
116 CD 2012. Vamos, Rearward 143 CD 2012. Plays Enchantment :
L'Incantesimo di Nino Rota, Rearward 145 CD 2013. Coffee Time, Albore Jazz 011 CD 2013. Purple, Verve 375245 5 CD 2014. Drumpet, Via Veneto Jazz 291 CD 2014. Four Friends in Bari, Fo(u)r
1170601 CD 2014. Tandem, Verve 5000669 CD 2014. Magic Susi, Verve 1148364
Sideman CD 1994. Archetiporchestra,
Studiottanta 001 CD 1996. Mauro Grossi, Bitter Cake
Walk, Splasc(H) 605 CD 1997. Balanço, Bossa & Balanço,
Schema 305 CD 1997. Paolo Di Sabatino, Introducing
Paolo Di Sabatino/Live at Pomigliano Jazz Festival, Hallway Records
9706 CD 1997. Jazz Convention, Up Up with
the Jazz Convention, Schema 306 CD 1997. Luigi Martinale, Eyes and
Stripes, DDQ 128033-2 CD 1998. Rosario Giuliani, Tension:
Jazz Themes From Italian Movies, Schema 309 CD 1998-99. Balanço, More, Schema 310 CD 1999. Schema Sextet, Look Out,
Schema 320 CD 1999. Gianni Basso Big Band
Featuring Slide Hampton, Nova Era 80012 CD 1999. Gianni Cappiello, Incendi
Marini, Splasc(H) 709-2 CD 2000. Enrico Pieranunzi, Evans
Remembered, Via Veneto Jazz 031 CD 2000. Pietro Condorelli, Quasimodo,
Red Records 123289-2 CD 2000. Esmeralda Ferrara, Sings Bill
Evans, Philology 212 CD 2000. Salvatore Bonafede, Ortodoxa,
Red Records 123294-2 CD 2000. Guido Manusardi, Doina, Soul
Note 121331-2 CD 2000. Massimo Manzi, Quasi Sera,
Wide Sound 104 CD 2000. Andrea Tofanelli, Mattia's
Walk Splasc(H) 735 CD 2000. Phil Woods Dameronia (Phil
Woods in Italy 2000, Chapter 3), Philology 303-2 CD 2001. Sergio Cammariere, Dalla Pace
del Mare Lontano, EMI 965 470-2 CD 2001. Stefano
Bagnoli, A Jazz Story Suite, Abeat 007 CD 2001-02. Civica Jazz
Band, Italian Jazz Graffiti, Soul Note 121379-2 CD 2001-02. Enrico
Fazio, Zapping!, Leo 372 CD 2001-03. Gianni Basso, Two For The
Cities, Philology 204 CD 2002. Billy Cobham, Drum 'n' Voice,
Vol. 1, Sony Music 505 264-2 CD 2002. Renato Sellani, Thank You,
George Gershwin, Philology 237 CD 2002. Vito Dimodugno, Organ Grooves,
Red Records 123297-2 CD 2002. Franco D'Andrea, 'Round Riff &
More 2, Philology 241 CD 2003. Nicola Conte, Jet Sounds
Revisited, Schema 330 CD 2003. Silvia Salemi, Gioco Del
Duende (Sanremo 2003), Sony Music 511182 CD 2003. Rosalia de Souza, Garota
Moderna, Pony Canyon Records 01701 CD 2003. Renato Sellani, Ciao Kramer,
Philology 227 CD 2003. Rio-Evolutions, Vol. 2, Deja
Vu 1000007 CD 2003. Gianni Basso, Chapter 2: Sweet
& Lovely, Philology 266 CD 2003-04. Nicola Conte, Other
Directions, Schema 386 CD 2005. Gregg Kofi Brown, Together as
One, Wrasse 173 CD 2005. Raphael Gualazzi, Reality &
Fantasy, EMI 736752C CD 2005-07. Nicola Conte, Rituals,
EmArcy 001292302 CD 2006. The Dining Rooms, Versioni
Particolari, Vol. 2, Schema 413 CD 2006. Jazbeat, Jazbeat, Nocturne
Jazz 363 CD 2006. Invisible Session, Invisible
Session, Schema 401 CD 2006. Mario Biondi / High Five
Quintet, Handful of Soul, Schema 406 CD 2006. Ronnie Jones, Again, Nicolosi
90037 CD 2007. Stefano di Battista, Trouble
Shootin', Blue Note 502 911-2 CD 2007. Renato Sellani, Plays Monk,
Philology 318 CD 2007. Mario Biondi, I Love You More
Live, BMG/Sony 229 300 4 LP 2007. The Dining Rooms, Afrolicious,
Schema 028 CD 2008. Lorenzo Tucci, Touch, Schema
445 CD 2008. Franco Micalizzi & the Big
Bubbling Band, Cult & Colt Cinema '70, New Team CD 2009. Alessandro Magnanini, Someway
Still I Do, Schema 448 CD 2009. Mario Biondi, If, Tattica
060007 CD 2009. Fiorella Mannoia, Ho Imparato
a Sognare, Epic 762 615-2 CD 2009. Sergio Cammariere, Carovane,
Capitol 688670 CD 2009. Franco Califano, C'è Bisogno
d'Amore, BMG/Sony 753 719-2 CD 2010. Renato Sellani, True Love (For
Cole Porter), Philology 422 CD 2010. Robi Zonca, So Good, Tube Jam CD 2010. Claudio Baglioni, Q.P.G.A.,
BMG/Sony 7432002)
CD 2010. Nick the Nightfly, Nice One,
Edel Records 06247 CD 2010. Lino Brotto, Chiaro di Luna,
Philology 435 CD 2011. Nicola Conte, Love &
Revolution, Impulse! 0602527687087 CD 2011. Tiziano Ferro, L' Amore e una
Cosa Semplice, EMI 731 075-2 CD 2011. Mario Biondi, Change of
Scenes, Schema 455 CD 2011. Sarah Jane Morris, Cello
Songs, Cinik 025 CD 2012. Joe Barbieri, Respiro, Le
Chant du Monde 2742178 CD 2012. Zucchero, La Sesión Cubana,
Capitol 1994560 CD 2012. Alessandro Scala, Viaggio
Stellare, Schema 466 CD 2012. Javier Girotto, Vamos,
Rearward 143 CD 2012. Gaetano Partipilo, Besides:
Songs from the Sixties, Schema 460 CD 2013. Renato Zero, Amo, Tattica
8034097060380 CD 2014. Michel on the Air, Iti Records
5000674
CD 2014. Nicola Conte, Free Souls,
Schema 468
Vidéos Fabrizio Bosso
& Flavio Boltro Quintet « Daahoud » (2005) Fabrizio
Bosso (tp), Flavio Boltro (tp), Luca Mannutza (p), Luca Bulgarelli (b), Lorenzo
Tucci (dm)
Italian Big
Band feat. Fabrizio Bosso, « I Remember Clifford »,
Teatro Petruzzelli di Bari (2010)
Irio
De Paula & Fabrizio Bosso, « Summer Samba » (2010) Irio De Paula
(g), Fabrizio Bosso (tp)
Fabrizio Bosso & Julian Oliver
Mazzariello, Special Project Estate (2013) Fabrizio Bosso (tp) Julian Oliver
Mazzariello (p) Fabrizio Bosso, Spiritual au Civita
Summer Jazz Festival a Bagnoregio
Fabrizio Bosso (p), Alberto Marsico
(org), Alessandro Minetto (dm)
Fabrizio Bosso
Quartet -1st stage- in Kumamoto « Tsutaya Music Cafe
Morricone »
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