Gianluca PETRELLA
Pour Nino Rota
Bien qu’encore
jeune, Gianluca Petrella (Bari, Italie, 14 mars 1975) présente un riche curriculum vitae et une
activité de plus de 20 ans, depuis qu'au début des années 1990, il commença à
se mettre en évidence dans le groupe du saxophoniste de Bari, Roberto
Ottaviano. Une autre étape importante de son évolution artistique fut
incontestablement sa collaboration avec le batteur Roberto Gatto.
Mais le
tournant déterminant vers la maturité est venu sous la houlette
d’Enrico Rava, grâce à une présence assidue dans ses groupes, admirablement attestée
par des enregistrements effectués pour ECM, tels que Easy Living (2004), The Words
and the Days (2007) et Tribe
(2011). Avec Enrico Rava, Gianluca Petrella a eu la possibilité de développer un degré élevé
d’interaction et de liberté expressive, mettant en jeu une ample gamme de timbres
et un langage complexe, dans lequel se coulent des échos de New-Orleans et des
trombonistes ellingtoniens, et plus tangiblement la leçon de Jimmy Knepper,
Roswell Rudd et George Lewis. Caractéristiques qu’on apprécie aussi dans sa
production comme leader, initiée d’une façon très prometteuse en 2001 pour le
label Auand avec X-Ray, gravé avec Javier Girotto (bs), Paul Rogers (b) et
Francesco Sotgiu (dm).
Pour ce label, Petrella a contribué à
deux œuvres du batteur Bobby Previte: Big Guns (2008), avec Antonello Salis, et Pan Atlantic (2009). L’activité multiforme du tromboniste comme
leader s’est dirigée fondamentalement sur trois fronts. D’abord avec deux
quartets profondément différents: Indigo
4, avec Francesco Bearzatti (ts), Paolino dalla Porta (b) et Fabio Accardi
(dm); Tubo Libre, avec Mauro Ottolini
(soussaphone), puis remplacé par Oren Marshall (tuba), Gabrio Baldacci (g) et
Cristiano Calcagnile (dm). Ensuite avec le Cosmic
Band, formation de dix éléments qui accueille le meilleur de la nouvelle
génération du jazz italien et fournit à Petrella l’occasion d’exprimer une
vision décomplexée exploitant l’inspiration de fond du Sun Ra Arkestra. Ses derniers travaux sont Il Bidone, hommage à la musique de Nino Rota transposée d’un point
de vue jazz moderne, et SoupStar,
réalisé en duo avec le pianiste Giovanni Guidi, déjà membre du Cosmic Band.
Autre date à ne pas
négliger, en 2009 Petrella a fondé le label Spacebone Records, selon une
tendance partagée par d’autres musiciens d’aujourd’hui, justement désireux de
s’affranchir de la logique impitoyable du marché discographique. A signaler,
dans le cadre de cette production indépendante, le nouveau et stimulant
quartet Plutino, avec Previte,
Beppe Scardino (bs) et Francesco Diodati (g).
Propos recueillis par Enzo Boddi traduits par Serge Baudot Photos Umberto Germinale, Jérôme Partage
© Jazz Hot n°672, été 2015
Jazz Hot: Ta dernière œuvre, Il Bidone, est un hommage à Nino Rota,
Comment est né et comment s’est développé le projet?
Gianluca Petrella: Il
est né en 2011, grâce à une proposition qui m’a été faite par l’association
I-Jazz, composée en partie de promoteurs italiens. Ce sont eux qui m’ont
suggéré un hommage à Nino Rota, vu qu’en 2011 c’était le centenaire de sa
naissance. Le contrat fut conclu en 2012, mais, très content des
développements musicaux, le groupe, composé de moi-même et de Giovanni
Guidi, Beppe Scardino, Cristiano Calcagnile, Joe Rehmer, John De Leo et Andrea
Sartori, ne s’est pas arrêté et a continué de donner des concerts, sillonnant
l’Italie de long en large. Le tout a culminé par une séance d’enregistrement de
laquelle est né ce dernier projet discographique.
Dans quels éléments de la musique de Rota as-tu trouvé des affinités avec
ton langage?
Rota a indubitablement, même sur un mode non explicite,
caractérisé depuis toujours ma façon de jouer. Il y a toujours eu quelque chose
dans sa façon d’écrire et de concevoir la musique qui a eu de l’influence sur
mon langage musical, ainsi que sa vision profonde et personnelle de
l’italianité. Et puis le trombone est quasi un instrument circassien, et ceci
le rapproche encore plus de son style enjoué. Il faut dire que dans ma
formation et dans l’évolution de ma personnalité artistique je ne me suis
jamais posé de limites: j’ai toujours exploré des territoires musicaux et
géographiques divers.
Dans
le disque figure un invité, Dino Plana qui, à 83 ans, joue encore avec
l’énergie d’un jeune homme. Penses-tu avoir en quelque façon repris le
témoin?
En fait, il n’est pas simple de recevoir le témoignage de qui a
fait l’histoire du trombone en Italie, même si c’est celui à pistons. De plus,
malgré l‘âge, il est encore capable de donner sa chanson avec la même énergie
et la même fraîcheur qu’un jeune professionnel. Il est évident qu’étant donné l’écart
générationnel, il serait normal de se sentir idéologiquement loin, mais sa
curiosité envers les nouveaux langages m’a toujours fait penser qu’il était
possible de trouver un point de rencontre qui puisse satisfaire les exigences
des deux parties.
Ton
langage au trombone est très articulé et complexe, une synthèse des éléments
modernes et traditionnels. Quels sont tes points de référence?
Ils sont nombreux. Je pourrais citer de
nombreux noms provenant de genres musicaux différents, mais je me limite
simplement à assimiler la musique qui m’empoigne.
Question
attendue: dans quelle mesure ton association avec Enrico Rava a-t-elle
influencé ton évolution artistique?
J’ai connu Enrico en 1993 aux ateliers de Siena Jazz: il était un mythe pour nous tous, jeunes musiciens qui désirions jouer du
jazz. Quelques années plus tard, j’ai commencé à collaborer à quelques-uns de
ses groupes jusqu’à la naissance de son quintet, au début des années
2000: un groupe qui m’a offert un rôle important et qui, au cours des ans,
a eu beaucoup d’influence sur mon évolution musicale. Maintenant, cela fait de
nombreuses années que je collabore avec lui définitivement et, comme j’ai eu coutume
de le dire en d’autres occasions, il a été et il est toujours un guide pour beaucoup de points de vue. Un exemple parmi tant d’autres: il m’a enseigné aussi
à donner la priorité à l’aspect humain de ce travail, aux soins des rapports avec les autres
musiciens. Un aspect très important et nécessaire dans notre profession, qui a
aussi des conséquences directes sur la scène.
A
propos d’association de longue date, récemment tu as mis au point le duo Soupstar avec Giovanni Guidi. Dans ce
contexte, votre interaction semble se réaliser sur un mode véritablement
télépathique.
Avec Giovanni, j’ai l’occasion d’expérimenter des langages
divers. Après de nombreuses années de militantisme dans le groupe de Rava, et
dans quelques-uns des miens, nous avons pensé à former un duo qui puisse être
fonctionnel pour nos exigences et avoir comme base l’improvisation: un
duo plein d’idées, dynamique et riche de nuances. Le disque SoupStar publié en septembre 2013 par
Musica Jazz recèle et exprime au mieux notre dimension personnelle.
Dans
une interview accordée il y a quelque temps, Giovanni, lui-même, a comparé le Cosmic Band à un «groupe de rock
fou». Que penses-tu de cette définition?
Je crois qu’il avait raison. Même si je ne suis pas un grand
expert en la matière, parfois, pendant nos concerts, je reconnais des sonorités
très proches du rock. Cela provient des diverses extractions musicales dont
nous provenons et des différents ingrédients du band. Il est évident malgré
tout que le Cosmic n’est pas
seulement un rock band.
D’autre
part, dans ce groupe émergent des références évidentes à l’Arkestra. Qu’est-ce
qui t’a fasciné en particulier dans la poétique de Sun Ra?
L’esprit de communauté et de collectif qui a depuis toujours
caractérisé ce groupe se faisant le miroir de toute une dimension sociale et
politique qui était en mouvement à cette époque. Le noyau de base des musiciens
de l’Arkestra est resté quasiment inchangé au cours des ans, et c’est cette «foi» dans les confrontations de Sun Ra et la capacité de s’y mouvoir
ensemble qui m’ont toujours frappé. Un autre aspect, pour moi déterminant, est
l’utilisation des instruments électroniques. Elle a été initiée aussi bien par
l’époque, qu’en particulier dans un cercle comme celui du jazz, faisant ainsi
la différence et l’originalité. Une approche futuriste du développement de
nouvelles sonorités et de nouveaux instruments.
Dans le groupe Tubo libre, tu avais intégré avec Mauro Ottolini, un autre tromboniste à
l’impact tellurique. Est-ce qu’il est facile, ou difficile selon les cas, de
déterminer un point d’équilibre avec un soliste d’une telle puissance?
Malheureusement
Ottolini ne fait plus partie du quartet depuis déjà deux ans pour des motifs
liés à sa carrière personnelle et de leader d’autres formations. Toutefois
l’expérience passée avec lui a été facile et positive. Surtout parce que la
plupart des solistes d’une telle importance ne sont pas forcément en même temps
de bons accompagnateurs.
Ta collaboration avec Bobby Previte
donnera-t-elle bientôt d’autres fruits?
Je ne l’exclus pas. En ce moment, nous vivons une période de
décrochage, parce que nous vivons sur deux continents différents une grande
partie de l’année. Les collaborations passées ont toujours produit de grands
projets.
Tu
as publié tes dernières œuvres sous ton label Spacebone Records. Toi aussi,
comme d’autres de tes collègues, tu avais senti le besoin de te libérer de la
logique des majors?
Pour nous, il est important de faire connaître nos idées,
comment nous travaillons, etc. Ce sont toutes des particularités qui ne
remontent pas à la surface: que ce soit avant un enregistrement, une
exhibition, ou un concert. Pour moi il est très important de produire quelque
chose de différent. Nous nous battons tellement contre cette idée de la
recherche dans le jazz comme un genre musical qui doit aller de l’avant quel
qu’en soit le coût. Donc les productions discographiques indépendantes peuvent,
évidemment, contribuer à la cause. Pour ce qui me regarde, la chose la plus
importante est la liberté de décider le produit musical à faire sortir, sans
obligation de plans commerciaux, plutôt que les logiques du marketing qui
cherchent quelque chose de différent chez les artistes seulement pour une
question de vente, argument qui m’a amené à discuter avec les producteurs
précédents. Je me suis décarcassé pour
avoir le maximum de liberté artistique, même au niveau du graphisme –images et
packaging– libertés décisionnelle, stratégique et promotionnelle. Je prends
tous les torts d’un échec possible. Mais c’est un risque qui vaut la peine
d’être couru. Spacebone est une jeune réalité mais qui a beaucoup d’idées à
développer, dont beaucoup sont déjà en chantier, prêtes à être connues. Ce sera
un processus graduel, nécessaire pour ne pas créer la pagaille dans le marché
discographique, déjà saturé par de multiples produits.
Depuis
un certain temps, et de toutes parts, on parle en termes de catastrophe de
l’extinction future du support disque. En revanche la production de CD
est toujours abondante, et on réédite des disques historiques en LP. Quelle
est ta position?
Je suis très peiné par ce qui arrive dans ce secteur. Mais
je suis un musicien qui par nature cherche à s’adapter aux nouveautés et aux
changements. Il y a peut-être un regard excessif sur les confrontations du
CD: tout le marché se déplace sur le web de manière toujours plus rapide.
Ceci sera le moyen le plus rapide pour écouter et bénéficier de musique et de
vidéos. En ce qui concerne notre cas le problème regarde plus la question des
droits sur le téléchargement, une situation encore mal définie. Il est juste de
rendre la musique plus accessible à tout le monde, mais cela ne doit pas se
faire au détriment des musiciens. Je vois tant de rééditions de disques
historiques du jazz, surtout en CD. Mais c’est une façon mauvaise et
contreproductive de publier de la
musique: les nouvelles sorties ont des coûts plus élevés et souvent nous ne pouvons entrer en compétition avec
ces disques, qui en outre sont proposés à des prix très bas. Une différence qui
n’aide pas le nouveau marché, ni les nouvelles productions et les artistes
émergents.
Tu
as obtenu un diplôme au Conservatoire de Bari. Qu’as-tu «conservé»
et au contraire qu’as-tu mis de côté de la formation académique?
Du conservatoire, il reste tout ce que j’ai
appris au niveau technique et l’approche d’une méthode précise. Le
conservatoire m’a donné la possibilité d’entrer dans ce type de mentalité:
l’exercice et l’étude quotidienne de l’instrument et de la composition. Encore
aujourd’hui, après toutes ces années, il ne se passe pas un jour sans que je
travaille la musique. Il est évident que je me suis détaché du milieu musical
typique du conservatoire, comme le classique, choisissant de travailler sur
d’autres genres.
Quelle
importance attribues-tu à la diffusion de la pédagogie dans le domaine du
jazz?
Je ne crois pas que le jazz soit un genre typique
d’enseignement. Ce qui me semble urgent de dire, c’est que, outre l’attention à
l’étude méthodique et à la formalité des leçons, les enseignants devraient
chercher à comprendre les capacités de chaque élève, et par conséquent exalter
le talent.
Le
jazz italien est hautement apprécié à l’étranger. Selon toi quels sont les
principaux aspects qui le font apprécier des auditeurs étrangers?
Le jazz joué par les Italiens a comme caractéristiques principales la mélodie et le côté chantant. L’histoire de la musique italienne
est composée de musiciens qui ont basé leur propre succès sur ces deux
facteurs. Ils ne se meuvent pas tous sur ce versant, évidemment. Beaucoup préfèrent
embrasser un discours plus ample, expérimental et cosmopolite.
En revanche, quels sont à ton avis les problèmes majeurs qui nous affligent
encore?
Comme je l’ai dit maintes fois, nous sommes dans une période
critique de transition qui nous pousse et nous oblige à concevoir la production
musicale, sous tous les points de vue, plus du tout comme il y a vingt ans. En
premier, il faut changer la façon de penser, d’envisager et de pratiquer la culture. Notre secteur ne fait
pas exception à ce scénario. Un des problèmes fondamentaux, selon moi, est le
manque d’espace à disposition pour les jeunes musiciens. Espaces qui pourraient
être utilisés comme laboratoires, dans lesquels se cultiver, se former, avoir
la possibilité de produire des enregistrements. Pour que tout ceci advienne, un
soutien des organismes publics est indispensable, aspect des plus critiques en
ce moment, comme nous le savons. Mais la volonté manque plus que les ressources. Je pense qu’il faudrait un
peu plus de courage, de la part de tous.
Contact
www.gianlucapetrella.com
Discographie
par Guy ReynardLeader CD 2001. X-Ray, Auand 001 CD 2002. New Standards, Schema SCEP 336 (con Nicola Conte) CD 2003. Rinoceronti Sul Limbara, Nun 0150582 (con Antonello Salis)
CD 2004. Under Construction, Wide 905618 (con Furio Di Castri)
CD 2005. Indigo4, Angel Records 476652 CD 2005. Domino Quartet, Auand AU9008 (con Sean Bergin, Antonio Borghini, Hamid Drake) CD 2007. Kaleido, Blue Note 9516083 CD 2008. Big Guns, Auand 1200839 (con Bobby Previte , Antonello Salis)
CD 2010. Coming Tomorrow, Pt. 1, Spacebone BONE 1001 (con la Cosmic Band) CD 2011. Slaves, Spacebone BONE 1002 (con Tubolibre)
CD 2012. Coming Tomorrow, Pt. Two, Spacebone Bone 1003 (con la Cosmic Band) CD 2013. Il Bidone: Omaggio a Nino Rota, Spacebone BONE 1005 CD 2013. Soupstar, Musica Jazz MJCD 1270 /con Giovanni Guidi
Sideman
CD 1995. Roberto
Ottaviano, Hybrid and Hot, Splasc(H) Records 453-2
CD 1996. Paolo
Achenza, Do It, Schema 401
CD 1996. Paola
Arnesano, Memorie d'Italy, Philology 1003
CD 1996. Giampaolo
Casati, Memories of Louis, Tring 022
CD 1997. Fabrizio
Bosso, Up Up with the Jazz Convention, Schema 306
CD 1998. Enrico
Rava, Certi Angoli Segreti, Label Bleu 6594
CD 1998. Bruno
Tommaso, Steamboat Bill Jr., Imprint 002
CD 1999. Schema
Sextet, Look Out : Tribute to Basso/Valdambrini, Schema 320
CD 1999. Roberto
Gatto, Sing Sing Sing, Via Veneto Jazz VVJ 019
CD 2000. Esmeralda
Ferrara, Sings Bill Evans, Philology 212
CD 2000. Stefano
Bollani, Abassa la tua radio, Ermitage, 2001
CD 2000. Carlo
Seriani, Frattali, Splasc(H) Records 718-2
CD 2001. Orchestre
National de Jazz, Charmediterranéen, ECM 0184932
CD 2001. Gradation:
Transition, Irma Cafe IRMA 5031762
CD 2001. Roberto Gatto,
Roberto Gatto Plays Rugantino, Cam Jazz 77472
CD 2002. Franco
D'Andrea, 'Round Riff & More 2, Philology 241
CD 2002. Break n'
Bossa : Chapter 5, Schema 347
CD 2002. The Maxwell
Implosion, Small Circle of Friends, Emperor Norton 7050
CD 2003. Cristina
Zavalloni, When You Go Yes Is Yes!, Dunya 7024
CD 2003. Enrico
Rava, Easy Living, ECM 9812050
CD 2003. Roberto
Gatto, Deep, Cam Jazz 7760
CD 2003. Den of
Thieves, ESL Music 63
CD 2003. Nicola
Conte, Jet Sounds Revisited, Schema 330
CD 2003. Renato
Sellani, Just Friends, Philology 244
CD 2003. Renato
Sellani, There Is No Greater Love, Philology 245
CD 2003. 9 Lazy 9,
Sweet Jones, Ninja Tune 79
CD 2003-04. Nicola
Conte, Other Directions, Blue Note 473819-2
CD 2003-04. Rosalia
de Souza, Rosalia De Souza: Garota Diferente, Schema 383
CD 2004. Rosalia de
Souza, Garota Moderna, Pony Canyon Records 01701
CD 2005. The Dining
Rooms, Afrolicious, Schema AFRO028
CD 2005. Enrico
Rava, The Words and the Days, ECM 1709773
CD 2005. Cargo High-Tech,
Vol. 3, Cool Division 025
CD 2005-07. Nicola
Conte, Rituals EmArcy 001292302
CD 2006. Mario
Biondi High Five Quintet, Handful of Soul, Schema 406
CD 2006. Invisible
Session, Invisible Session, Schema 401
CD 2006. The Dining
Rooms, Versioni Particolari, Vol. 2, Schema 413
CD 2007. Nicola
Conte, New Standards, Schema 12336
CD 2008. Lorenzo
Tucci, Touch, Schema 445
CD 2008. Mop Mop,
Kiss of Kali, Infracom! Records 1452
CD 2009. Bobby
Previte, Pan Atlantic, Auand 9020
CD 2009. Nicola
Conte,The Modern Sounds of Nicola Conte: Versions in Jazz-Dub/CD - Schema 44
CD 2010. La Bellezza
del Somaro, Universal 331923
CD 2010. Mop Mop,
Ritual of the Savage, Infracom! Records 1572
CD 2011. Valerian
Swing, A Sailor Lost Around the Earth, Magic Bullet 144
CD 2011. Enrico
Rava, Tribe, ECM 2218
CD 2011. Gianmaria
Testa, Vitamia, Le Chant du Monde 420772
CD 2013. Steven
Bernstein, Brass Bang!, Bonsaï 150101
CD 2013. Berserk!,
Berserk!, RareNoise Records 031
CD 2013. Marco Bardoscia, Opening, Goodfellas JE8004
Vidéos
Gianluca Petrella, Tabarka
International Jazz Festival (Tunisie), 2004 Gianluca Petrella (tb)
Gianluca Petrella, « Midnight in
a Perfect World », Bonsai TV, 2009 Gianluca Petrella (tb), DJ Shadow (dj)
Enrico Rava et
Gianluca Petrella, « I Suoni delle Dolomiti », Italie,
2012 Enrico Rava (tp) et Gianluca Petrella
(tb)
Gianluca
Petrella Cosmic Band, Torino Jazz Festival, 2013 Gianluca Petrella (tb, dir), Beppe
Scardino (bs), Francesco Bigoni (ts), Mirco Rubegni (tp), Giovanni
Guidi (p), Gabrio Baldacci (g), Alfonso Santimone (kb), Francesco
Ponticelli (b), Federico Scettri (dm), Simone Padovani (perc)
Giovanni Guidi Duo, « Soupstar »,
Live at Webnotte, 2014 Gianluca Petrella (tb), Giovanni Guidi
(p)
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