Curtis Fuller
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8 mai 2021
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15 décembre 1934, Detroit, Michigan - 8 mai 2021, Detroit, Michigan
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© Jazz Hot 2021
Curtis Fuller, the Soul Trombone, Festival Fort Napoléon, La Seyne-sur-mer, 29 juillet 2010 © Serge Baudot
Curtis FULLER
Le tromboniste, compositeur, Curtis DuBois Fuller, s’est
éteint dans une maison de retraite le 8 mai 2021, à Detroit, Michigan, la ville qui l’avait vu naître, il y
a près de 87 ans. Curtis Fuller est une légende du jazz, de son instrument, et
une extraordinaire discographie, par la qualité autant que par le nombre
d’albums (à découvrir après ce texte), en témoigne encore, malgré des moments
de doute, de crise ou des éclipses dans une aussi longue carrière. Retour sur un parcours artistique de 70 années consacrées au jazz, depuis en particulier cet orchestre militaire de Cannonball Adderley dans la base de Fort Knox, Kentucky, au moment de la Guerre de Corée, qui réunissait entre autres Junior Mance, Kirk Lightsey et donc Curtis Fuller, des représentants de la fine fleur du jazz de Detroit, Michigan, une des grandes cités du jazz aux Etats-Unis. Yves Sportis Photos Serge Baudot, Christian Ducasse, Alain Dupuy-Raufaste Avec nos remerciements ©jazz Hot 2021
Curtis Fuller, avec le Timeless All Stars feat. Dizzy Gillespie, Hambourg, 1986 Image extraite de YouTube
Nous avions, en 2017, publié une interview de Curtis
Fuller à laquelle on se réfèrera utilement (Jazz
Hot n°680). Il y relate
en particulier les premières années de sa vie à Detroit, Michigan, une ville
industrielle de la Manufacturing Belt
au bord des Grands Lacs, fondée par le Français, Antoine de Lamothe-Cadillac,
d’où le nom, Detroit, qui fait référence au détroit entre le Lac Huron et le Lac
Erié, relié par le Lac St. Clair et deux rivières, une à chaque extrémité (Detroit
River et St. Clair River) qui font frontière avec le Canada; d’où aussi le nom
de la célèbre marque d’automobile (Cadillac).
Le père de Curtis Fuller, John Fuller, était venu de
Jamaïque pour y chercher du travail, comme beaucoup, dans ce pôle industriel
majeur du développement des Etats-Unis au tournant des XIXe et XXe siècles. Il
avait travaillé à la Ford Motor Company, et il est décédé précocement de la
tuberculose avant la naissance de Curtis, le benjamin de trois
enfants, d’un frère aîné et d'une sœur. La mère de Curtis, Antoinette (Heath)
Fuller, était originaire d’Atlanta, Géorgie, venue elle aussi dans ce Nord
prometteur de travail et d’une plus grande liberté. La musique est présente à
la maison, et la sœur de Curtis prend déjà des leçons de piano classique grâce à
une maman attentionnée. Elle deviendra, selon le témoignage de Curtis, une
prodigieuse interprète de Liszt et Beethoven, gagnant plusieurs compétitions.
Tout d’abord, abordons une incertitude sur la date de
naissance de Curtis, encore fixée dans la plupart des nécrologies au 15 décembre 1932. Comme
le note Mark Stryker auteur de l’ouvrage Jazz
From Detroit (University of Michigan Press, Ann Arbor, 2019, cf. Jazz Hot 2020):
«Fuller, Who Turned 84 in 2018…»
(p.102), il semble plutôt que Curtis Fuller soit né en 1934. L’écart de 2 ans viendrait, selon le tromboniste, d’une nécessité de la vie, quand le jeune Curtis Fuller, pour se faire
embaucher par la compagnie d’aviation Kaiser-Frazer de Detroit, en 1950, se
vieillit de deux années pour atteindre les 18 ans nécessaires en falsifiant son
état civil. Cette information est confirmée par le récit qu’en donne le grand
article consacré en 1962 à Curtis Fuller dans Jazz
Hot n°176,
conforté encore par le récit du tromboniste lui-même à Robert Levin dans les
notes de l’album (Curtis Fuller, The
Opener, Blue Note 1567). Dans l'interview accordée à Molly Murphy dans le cadre du 2007 NEA Jazz Masters, il date le décès de sa mère du début de la Seconde Guerre, à l'âge de 6-7 ans. On note, malgré ces éléments, que Curtis Fuller
lui-même donnait alternativement une année ou l’autre et qu’en 2011 encore,
dans l’un de ses derniers albums (The
Story of Cathy and Me), il mentionnait 1932 comme l’année de sa naissance.
Donc la réalité est peut-être plus complexe et, comme le raconte Ernest J. Gaines, la vérité en Afro-Amérique n'est pas exempte d'une dimension de mystère.
S’il obtint bien le travail si précieux pour un jeune orphelin livré à la vie, il fut mobilisé, probablement
en décembre 1952, dans l’armée américaine alors en pleine guerre de Corée. Il
partage avec un autre citoyen illustre de Detroit, le regretté Junior Mance qui
vient également de disparaître en ce début d’année 2021, le privilège de croiser
la route du Sergent Julian (Cannonball) Adderley, qui dirige l’orchestre de la
base militaire, et préserve ainsi plusieurs talents du jazz. (cf. Jazz Hot 2021 et Jazz Hot n°643). Kirk Lightsey et Cecil McBee firent aussi partie de cet orchestre de la base de Fort Knox,
Kentucky, dirigé par Cannonball Adderley (Jazz Hot n°157, n°183, n°184).
Les
premières années sans père de Curtis ne l’empêchent pas d’exercer sa
sensibilité à la musique, grâce en particulier aux leçons de piano de sa sœur
aînée qu'il observe et écoute avec attention, et dans le Jazz Hot
n°176 de mai 1962, déjà cité, on apprend que sa mère lui fait cadeau pour ses 7 ans
d’un trombone, détail qui n’est pas repris ailleurs, mais qui a du sens sur le
choix de cet instrument qu’il fera plus tard définitivement. Car,
malheureusement, le jeune Curtis perd sa mère l’année suivante, d’une maladie
des reins semble-t-il. L’espérance de vie dans les cités industrielles du Nord n’est pas des
meilleures, en particulier dans ce quartier de l’East Side de Detroit où le climat froid vient
encore aggraver des conditions de vie déjà difficiles. Curtis se souvient d’un
quartier mélangé où se confondent la pauvreté et le monde du travail,
afro-américain, italien et de toutes les origines. Le film
de Clint Eastwood, Gran Torino,
évoque cette réalité à travers un ouvrier retraité de l’usine Ford, d’origine
polonaise, dans une banlieue de Detroit où la vie conflictuelle des communautés
d’origines plus ou moins lointaines, européenne, asiatique et africaine, est
entremêlée dans un drame social et économique permanent.
Fac-simile de la double page 22-23 d'ouverture de l'article de Demètre Ioakimidis consacré à Curtis Fuller dans le n°176 de Jazz Hot, mai 1962, photo de Jean-Pierre Leloir © Jazz Hot Archives
Confié à un orphelinat du quartier de Wayne State (celui des
universités), The Children’s Aid Society, mixte semble-t-il, car Curtis se
souvient qu’il n’y avait pas beaucoup de «black
kids» et que les jeunes «white students» avaient «la crème de la crème des instruments»; il commence pourtant par
l’étude du violon jusqu’à ses 10-11 ans, quand un enseignant de l’institution lui
fait sournoisement remarquer que ce n’est pas un instrument pour les gens de sa communauté. Pourtant, dans
l’interview parue en 2017 accordée à Jazz
Hot (n°680, déjà cité), il se souvient sans amertume: «Il y avait des concerts symphoniques
le samedi. Parce que nous étions pauvres, nous avions des pass gratuits pour
aller aux répétitions et aux concerts. J’ai donc entendu toutes ces formidables
symphonies. C’est drôle, plus tard, le premier trombone est devenu mon prof’.»
Il semble alors être passé au bugle –bien que certaines
sources évoquent aussi la récupération d’un vieux trombone– dont il joue dans
l’orchestre de l’orphelinat jusqu’à 13-14 ans. Peut-être avait-il également
conservé le trombone offert par sa mère, les sources disponibles ne sont pas
concordantes sur ce sujet. Après l’orphelinat, il est confié à une high school
d’Inkster, une bourgade à une trentaine de kilomètres à l’ouest de Detroit, où il
travaille dans quelques fermes des environs pour bêcher dans les champs et pour
la récolte des pommes de terre et du maïs. Il joue aussi du baritone horn
(baryton, sorte d’euphonium) dans l’orchestre de l’école. Curtis affirme avoir
développé son goût pour le trombone dès l’orphelinat, peut-être en souvenir du
cadeau maternel. Il découvre par l’écoute de disques Tommy Dorsey, puis J. J. Johnson en live lors d’un concert en 1947 où l'accompagne l'une des enseignantes. Il croise alors la route de Frank
Rosolino, un autre natif de Detroit (1926-1978, cf. Jazz Hot n°537),
son aîné et déjà un maître virtuose de l’instrument, car il est né dans une famille dévouée à la musique. Frank lui distille sans
compter ses conseils. Les deux trombonistes ont eu une longue relation d’amitié
et de complicité, c’est Curtis qui le raconte. On comprend par là d’où vient
l’aisance technique de Curtis Fuller, car Frank Rosolino est un virtuose hors
norme, tout autant que de l’influence de Jay Jay Johnson, autre virtuose, rencontré
sur la scène par l’adolescent en 1947. On comprend ainsi le choix définitif du
trombone comme instrument, l’instrument offert par sa mère et pour lequel il peut
obtenir aussi des conseils dans son environnement personnel, car les
enseignants des écoles ne sont pas formés aux cuivres comme il le souligne.
Il quitte l’école à 16 ans. C'est à ce moment qu'il se vieillit pour l'état civil pour chercher et trouver du travail. Puis il est incorporé en
1952-1954 dans l’armée où Cannonball Adderley poursuit intensément la formation
au jazz des jeunes musiciens qu’il recrute avec générosité (Curtis se souvient
de la gentillesse de Cannonball, comme Junior Mance se souvient que Cannonball
lui a sauvé la vie), dans un orchestre où jouait Junior au moment où Curtis y
arrive.
Quand Curtis est démobilisé, en 1955, il étudie brièvement avec
Elmer Janes, le tromboniste basse du Detroit Symphony qu'il avait admiré en 1947. Il en profite pour
approfondir la musique à l’Université de Wayne State de Detroit. Grâce à Clarence Eddins, propriétaire d'un club, le Blue Bird, un parent de sa mère qui l'aide parfois financièrement, il côtoie nombre de musiciens, dont Barry Harris, également de Detroit et déjà pédagogue par vocation, qui affine les
connaissances théoriques de Curtis Fuller. Les rencontres avec les
musiciens sur la riche scène de Detroit, dont Joe Henderson et Tommy Flanagan que fréquente Curtis Fuller dans les différents groupes locaux, offrent aussi au jeune tromboniste un apprentissage accéléré et de première importance, sur scène directement. Dans
l’orchestre de Hindal Butts (dm), il joue alors avec Kenny Burrell (g), Bill
Burrell (son frère, b), Pepper Adams (bar, sax), Tommy Flanagan (p).
Le jazz à Detroit, en dehors de Kirk Lightsey et Junior Mance, c’est aussi les frères Jones (Hank, Thad et
Elvin), Billy Mitchell, Barry Harris, Milt Jackson, Tommy Flanagan, Joe
Henderson, Louis Hayes, Donald Byrd, Kenny Burrell, Frank Rosolino, Pepper
Adams, Gerald Wilson, Ron Carter, Marcus Belgrave, Oliver Jackson, ceux qui s’y installent comme Yusef Lateef, Paul Chambers, ceux, comme Miles Davis, John Coltrane, Sonny Stitt, et beaucoup d'autres, qui y passent parce qu'ils y trouvent un public connaisseur, des clubs et des accompagnateurs de haut niveau. Detroit, c’est enfin une
effervescence sociale, une émulation artistique et une vivacité intellectuelle qui développent la faculté
particulière de transmission culturelle, que facilite encore une tradition de
solidarité et de luttes, particulièrement au sein de la population
afro-américaine (cf. Jazz Hot n°682).
Cette sensibilité aux arts, à la musique en particulier, se développe également au sein des écoles de musique indépendantes souvent dirigées par des musiciennes érudites de la communauté afro-américaine comme Bertha Hansbury dès 1909. C’est la scène où naissent des solidarités dans un climat artistique, social et politique
particulièrement hot. La création de labels indépendants comme Motown et Strata, de collectifs artistiques à connotation sociale comme Strata encore, font partie de l'histoire originale de Detroit. Curtis Fuller
se souvenait encore dans les années 2000 de cette incroyable solidarité dans le
jazz: «Il y avait beaucoup d’amour
et une réelle proximité.» Il ne fait aucun doute que Curtis, qui a grandi dans cette atmosphère en a été durablement marqué dans sa recherche permanente de collectifs.
En 1956, Yusef Lateef (1920-2013, Jazz Hot n°184, n°565 et n°666), un citoyen adoptif de Detroit
où il a étudié l’alto à l’adolescence, et où il revient étudier la composition
et la flûte à la Wayne State University en 1950, est engagé pour trois années
au Klein Show Bar, le club élégant de George Klein «qui paye bien les musiciens»
selon ce qu’en dit Curtis Fuller. Curtis Fuller intègre
l’orchestre où l’on trouve entre autres et successivement Hugh Lawson (p, 1935-1997),
Oliver Jackson (dm, 1933-1994), Louis Hayes (dm). C’est avec le groupe de Yusef Lateef que
Curtis Fuller se rend à New York pour un engagement en 1957, et qu’il s’y
serait fixé suite à une proposition d’engagement de Miles Davis chez qui il
aurait rencontré John Coltrane. La vérité est sans doute légèrement plus
complexe, puisque le premier enregistrement de Curtis Fuller, Jazz in Transition dans un collectif musical, à l’invitation de Paul Chambers (1935-1969) qu’il côtoie à Detroit, se fait le 20
avril 1956 à Cambridge, près de Boston, MA, pour le label Transition, et que
les musiciens en dehors de Paul Chambers (b) et lui, sont déjà John Coltrane (cf. Jazz Hot n°491, n°492, Spécial 1998),
Pepper Adams (bar, 1930-1986), Roland Alexander (p, 1935-2006) et Philly Joe Jones (dm, 1923-1985). Nul doute
que sa réputation avait déjà franchi les portes de Detroit, que le terrain
était préparé pour le voyage de New York et que le début fulgurant à New York n’en
est que l’issue attendue (cf. discographie).
1957 à New York est en effet une année folle pour le jeune
tromboniste tout juste débarqué qui va enregistrer 7 albums sous son nom et plus
de 20 albums dans l’année, entre autres l’un des plus célèbres de l’histoire du
jazz, Blue Train de John Coltrane,
pour le label Blue Note (cf.
discographie). Il raconte pour Dave Stryker (Jazz From Detroit, ouvrage déjà cité) comment fut baptisé le
nouveau thème de John Coltrane «Moment’s Notice», suite à l’une de ses
réflexions sur la difficulté d’enregistrer un thème complexe qui avait été si
peu répété. A New York, il côtoie immédiatement le gotha du jazz, même parfois
plus «ancien», avec des guillemets car dans ces années le jazz est encore jeune, et il est accueilli par des «anciens» comme Dizzy Gillespie, Miles Davis
(rencontré déjà à Detroit et qui l’incite à le rejoindre à New York pour un
engagement au Cafe Bohemia), John Coltrane (pour jouer au Birdland, où vient
l’écouter son modèle Jay Jay Johnson), Bud Powell, Sonny Rollins, Art Blakey,
Clifford Jordan, qui ne sont guère plus âgés. Il participe aux orchestres de
James Moody, Lee Morgan, Benny Golson, Jimmy Smith, Yusef Lateef avec lesquels il enregistre également dans une véritable
boulimie-ferveur de découvertes et de rencontres. Le tromboniste a aussi conquis
Alfred Lion, le patron de Blue Note (une dizaine d’enregistrements se fait chez
Blue Note en 1957) et Rudy Van Gelder, l’ingénieur du son qui deviendra légendaire.
C’est l’occasion aussi pour Curtis de croiser la route de jeunes talents comme
Sonny Clark. La rencontre avec Blue Note ne l’empêche pas d’enregistrer aussi
pour d’autres labels: Prestige, Savoy et Verve entre autres. Cette époque
n’était pas exclusive, on savait partager les talents, et l'émulation ainsi favorisée a donné quelques-unes des plus belles perles du jazz enregistré.
Curtis Fuller au sein des Jazz Messengers d'Art Blakey en 1963 au Festival de jazz de San Remo, Italie, image extraite de YouTube (cf. vidéographie et DVD)
La décennie prodigieuse qui attend Curtis Fuller jusqu’en
1967, c’est une vingtaine d’enregistrements en leader (1957 à 1961, après quoi
il cesse tout enregistrement sous son nom pendant dix ans), et près d'une centaine
d’enregistrements en sideman ou coleader. Car le rythme ne ralentit pas de 1958 à 1961 où Curtis
Fuller enregistre une cinquantaine de disques aux côtés de ce que le jazz a de
meilleur dans le bebop et le hard bop, dont une quinzaine en leader, pour
Roulette, Blue Note, Savoy, Epic et finalement Impulse! avec deux disques en
1961 et 1962 (Soul Trombone et Cabin in the Sky). Ses formations
comptent Hank Mobley, Lee Morgan, Freddie Hubbard, Benny Golson, Slide Hampton,
etc., et quand il est sideman, il a pour leader John Coltrane, Lou Donaldson, Abbey Lincoln, Philly Joe Jones, Machito, Jimmy Heath, Frank Wess, Jimmy Smith,
Paul Chambers, Gigi Gryce, Art Farmer et Benny Golson au sein du Jazztet dont
il est coleader de fait, Phil Woods, Jackie McLean, Dave Bailey, Blue Mitchell,
Quincy Jones et Gil Evans au sein de leurs orchestres. Autant dire que c’est
une époque euphorique où il ne sait plus où donner du trombone. Le trombone,
instrument fort bien défendu depuis le début de l’histoire du jazz par de
multiples artistes de haut niveau, a trouvé, après la Seconde Guerre, beaucoup de
virtuoses pour en développer encore la place dans le jazz, et Curtis Fuller en
est devenu l’un des phares les plus puissants.
Dans cette fin des années 1950, il fait aussi la rencontre
de grands maîtres du jazz, encore jeunes, comme Lester Young qui lui propose un
engagement, et de Billie Holiday qui, en une phrase, lui passe, à sa manière, le
message de l’expression (cf. Jazz Hot n°680) en lui faisant comprendre que la virtuosité ne fait
pas tout le jazz. Si ces deux artistes s'éteignent prématurément en 1959, Curtis Fuller rappelait souvent cette rencontre, et sa
carrière, faite d'échanges avec les plus jeunes comme avec les anciens,
atteste qu’il en a compris toute l’étendue et la profondeur jusque dans son expression artistique (cf.
discographie).
La section de cuivres des Jazz Messengers d'Art Blakey, San Remo, 1963: Wayne Shorter, Curtis Fuller, Freddie Hubbard, image extraite de la vidéo YouTube (cf. vidéographie et DVD)
C’est à la suite de cette spectaculaire arrivée à New York,
marquée par une intense activité en club, en tournée et dans les studios, en
leader et sideman, qu’il enregistre enfin en 1961, au sein des Messengers d’Art
Blakey (déjà croisé en club et en studio avec Jimmy Smith). Chez Impulse!, il participe à l’album justement intitulé !!!!!Impulse!!!!!, déterminant
pour la suite de sa vie, même s’il effectue à l’été 1961 une tournée sud-américaine dans
l’orchestre de Coleman Hawkins, une de ces rencontres qui ne se refusent pas
(un enregistrement témoigne de cette tournée), car dès lors, et jusqu’à 1964, il
intègre durablement les Jazz Messengers du grand batteur, arrêtant ses
enregistrements en leader (le dernier se fait en 1962 pour Impulse!, cf. discographie) pour près
d’une dizaine d’années. Il consacre toute son énergie à l’une des belles
moutures des Messengers qui comptent alors Freddie Hubbard (tp), Wayne Shorter
(ts), Cedar Walton (p) Reggie Workman (b) de 1962 à 1964. Après la grande
période avec Lee Morgan, Benny Golson, Bobby Timmons, Jymie Merritt, il n’en
fallait pas moins au grand Art Blakey pour prolonger le Message. Curtis Fuller apporte ses compositions, encouragé par le
batteur, bien que Wayne Shorter, le directeur musical du groupe, soit le
principal pourvoyeur des thèmes du groupe.
Si Curtis Fuller quitte les Jazz Messengers à la fin de
l’année 1964, après avoir participé à plus d’une dizaine d’enregistrements qui
fixent un des sons de cette époque rayonnante pour le jazz, il a durablement
été marqué par cette formation qu’il réintègre à d’autres moments de sa vie
(fin des années 1970, années 1980), comme s’il en était l’un des permanents
reconnus, traité par Art Blakey comme l’un des professeurs de son «université»,
au même titre que Benny Golson, Jackie McLean, et quelques autres anciens du
groupe. Les jeunes Marsalis (Branford et Wynton), Terence Blanchard, et les nouvelles générations de Messengers récupèrent ainsi une partie de leur héritage des riches années d'après guerre qu'avait en partie oblitéré l'irruption de la consommation de masse de musique de mode à partir de 1960. On peut dire également que Curtis Fuller est de ces Jazz Messengers,
comme Benny Golson avec qui il partage une longue amitié, qui ont définitivement
imprimé leur empreinte, leur son, dans la manière et l’histoire de cette
formation des Jazz Messengers. Curtis s’est toujours souvenu de l’exigence de
cette formation, «la plus créative» selon ses mots qu’il ait connue, et des
enseignements sans détour d’Art Blakey, un code de vie personnifié pour plusieurs générations de musiciens.
De 1965 à 1967, Curtis Fuller, selon son propre aveu à Mark
Stryker, mène une vie plutôt agitée et pas toujours positive. Il faut dire que
cette deuxième partie des années 1960 n’est plus du tout euphorique: le climat
politique, social, culturel se détériore après les immenses conquêtes et espérances pour
l’égalité de l’Afro-Amérique de 1963-65: les grands leaders comme Malcolm X
puis Martin Luther King, Jr., sont assassinés, d’autres sont exilés,
emprisonnés. Le jazz souffre des attaques de la société de
consommation de masse, les labels indépendants historiques, comme Blue Note, Prestige,
sont progressivement absorbés par de grandes compagnies ou de grands distributeurs. Le nombre
d’enregistrements décroît vertigineusement, comme celui des engagements.
Certains musiciens de jazz, et pas des moindres, disparaissent dans un grand
continent qui les nie, on l’a vu pour Henry Grimes, Giuseppi Logan,
récemment décédés en 2020, mais on peut aussi évoquer le cas de Lucky Thompson
(1924-2005, Jazz Hot n°109, n°623) ou Freddie Redd, récemment disparu, parmi beaucoup d'autres qui choisissent la marge, parfois la plus dénuée de tout. Enfin, certains disparaissent définitivement, comme Bud Powell, John
Coltrane, un ami proche pour Curtis Fuller, Wes Montgomery, Albert Ayler… En
1967, Curtis perd non seulement John Coltrane mais aussi sa sœur dont il était
resté très proche, un double traumatisme qui conduit Curtis Fuller à abandonner
le jazz, et à intégrer un temps l’entreprise Chrysler à Manhattan.
Heureusement, un bon samaritain du jazz, Dizzy
Gillespie, arrive à persuader le tromboniste de le rejoindre dans son orchestre
pour une tournée mondiale (1968-1969). Après cet épisode dépressif, Curtis
Fuller ne quittera plus jamais la famille du jazz, au sens le plus large, comme
le comprenait Curtis Fuller depuis sa rencontre avec Billie Holiday: de Louis
Armstrong et Count Basie à Woody Shaw, Stanley Cowell, une famille où il trouve la solidarité et la chaleur dont il a besoin, sans doute davantage encore parce qu'il est né à Detroit.
Il faut citer dans les amitiés de Curtis Fuller, ceux qui
l’ont véritablement entouré de leur soutien, car ils sont les acteurs de la
solidarité du jazz, les gardiens de sa solidité malgré le temps, ceux qui ont permis à cette musique de se perpétuer: il y a
bien entendu Dizzy Gillespie, Art Blakey, chez qui Curtis Fuller est
véritablement chez lui, quand il le veut, et il y revient toujours avec plaisir.
Mais il y a encore Count Basie dans l’orchestre duquel Curtis joue sereinement pendant trois ans, de 1975 à 1977 (quatre enregistrements, des
tournées). Il accompagnera peu après l’orchestre de Lionel Hampton (1979-1980).
Il y a les amis au long cours comme Benny Golson, Jimmy
Heath, Joe Henderson, Cedar Walton, Tommy Flanagan, David Fathead Newman…
Curtis Fuller est souvent la star invitée de ces musiciens, Benny Golson et
Jimmy Heath en particulier, des années 1950 aux années 2000 (cf. discographie).
Le Jazztet: Art Farmer, Rufus Reid, Benny Golson, Curtis Fuller, Albert Tootie Heath Festival International de Jazz de Nîmes 1982 © Christian Ducasse
Dans les années 1980, Curtis a développé des complicités artistiques et participé à des projets sur la base d'une vie riche en amitiés et en talents, et donc des groupes réguliers: Eastern Rebellion, créé par Cedar Walton (p) au tournant des années 1970-1980, avec Bob Berg (ts), Sam Jones (b), Billy Higgins (dm); le Timeless All Stars avec un formidable orchestre: Harold Land (ts), Bobby Hutcherson (vib), Cedar Walton (p), Buster Williams (b), Billy Higgins (dm); puis au cours de la décennie, le Jazztet avec Benny Golson et Art Farmer, réactivation du célèbre groupe de la fin des années 1950; et à la fin de cette décennie, le Satchmo Legacy Band, avec Alvin Batiste (cl), Freddie Hubbard (tp), Al Casey (g), Kirk Lightsey (p), Red Callender (b), Alan Dawson (dm); le Paris Reunion Band avec Nat Adderley (tp), Nathan Davis (ts, ss), Carlos Ward (ts), Kirk Lightsey (p), Jimmy Woode (b), Louis Hayes (dm).
Curtis Fuller est de toutes ces aventures du jazz –des all stars qui méritent leur étiquette– souvent
enregistrées par le label Timeless de Wim Wigt, l’agent-tourneur hollandais,
avec lequel Curtis Fuller retrouve une certaine complicité et stabilité comme du temps du
label Blue Note d’Alfred Lion.
A côté de cette intense vie artistique, très collective,
il propose aussi des projets personnels,
régulièrement depuis 1971, mais en petit nombre, quand il a repris le fil de
ses enregistrements en leader pour le label Mainstream. Il publie ainsi, de
1971 à 2011, moins de 20 enregistrements en leader ou coleader avec Kai Winding
et Paul Jeffrey. La vie artistique de Curtis Fuller a été jalonnée de
nombreuses tournées, en particulier dans les années 1970-1980 avec ses groupes
all stars, et c'est le collectif qui a sa préférence, qui est sa vie.
Ses derniers enregistrements en sideman se font aux côtés de
David Fathead Newman, en 2007, dans une expression très profonde, d’un grand
classicisme, ou avec l’ami de toujours Benny Golson en 2006, dans une forme qui
rappelle davantage les mânes des Jazz Messengers d’Art Blakey auxquels il rendait
toujours hommage dans ses présentations sur scène, comme avec cet enregistrement chez Telarc de 1998 intitulé
simplement «The Jazz Messengers: The
Legacy of Art Blakey» avec Benny Golson, Terence Blanchard (tp), Geoff
Keezer (p), Peter Washington (b), Lewis Nash (dm).
Mike LeDonne, Curtis Fuller, John Webber, Charles Davis, Joe Farnsworth, Jazz à Fort Napoléon, La Seyve-sur-Mer, 29 juillet 2010 © Serge Baudot Nous avions pu encore l’écouter en tournée à l’été 2010 en Europe (Foix, La Seyne-sur-Mer en France), au sein d’un quintet avec Charles Davis (ts), Mike LeDonne (p), John Webber (b) et Joe Farnsworth (dm), et Curtis Fuller était venu une dernière fois à Paris, au Sunset, en février 2013, accompagné par Josh Bruneau (tp), Ralph Reichert (ts), Rob Bargad (p), Milan Nikolic (b) et Joris Dudli (dm). Jazz Hot en avait donné des comptes rendus (Jazz Hot n°653 et Jazz Hot n°662).
Curtis Fuller, Jazz à Foix, 2010 © Alain Dupuy-Raufaste En leader, son dernier enregistrement semble être Down Home pour le label Capri en 2011. Mais
il avait aussi enregistré en 2010, l’année de sa dernière tournée en Europe, un
disque très émouvant, personnel, en hommage à son épouse décédée en 2010 d’un
cancer, Catherine Rose Driscoll, simplement intitulé: The Story of Cathy & Me (Challenge Records), dans lequel les parties musicales sont
introduites par la voix fragile de Curtis Fuller évoquant la vie aux côtés de
son épouse qui l’avait soutenu chaque jour depuis 1980 dans sa carrière
et dans ses épreuves. Car dans les années 1990, Curtis avait connu une nouvelle éclipse, quand il a eu à
surmonter un long et pénible cancer, parvenant à rejouer de son instrument au prix d’un ré-apprentissage, sans doute pas avec la virtuosité qui a établi sa légende mais certainement
avec toute la profondeur de l’expression dont lui parlait Billie Holiday ce
fameux soir de 1958 où, jeune artiste, il découvrait New York, le carrefour du jazz d'alors, les grands artistes qui l'émerveillaient depuis son enfance, et où il s’engageait de toute son âme sur
cette voie du jazz auquel il a tant apporté.
En 2007, Curtis Fuller a été honoré du titre de Jazz Master par le National Endowment for the Arts. Lors du Detroit Jazz Festival 2017, un coup de chapeau avait été donné à son œuvre, un hommage qu'il considérait comme l'un des plus importants et des plus émouvants, selon sa fille, Mary (Detroit Metro).
Curtis Fuller laisse dans le deuil Mary, sa fille, qui a
annoncé son décès, et 7 autres enfants: Ronald,
Darryl, Gerald, Dellaney, Wellington, Paul, Anthony, 9 petits-enfants et 13
arrière-petits-enfants. Curtis avait été marié une première fois avec Judith
Patterson dont il avait divorcé. Jazz Hot partage leur peine.
CURTIS FULLER & JAZZ HOT: n°174-1962 (couverture), n°176-1962 (étude), n°680-2017 (interview)
Autres sources: Jazz From Detroit, par Mark Stryker, University of Michigan Press, Ann Arbor (cf. Jazz Hot 2020) nécrologies parues dans la presse: New York Times, JazzTimes, Detroit Metro.
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I Remember Curtis par Kirk Lightsey
Curtis Fuller and I are both from Detroit, but we only really met in the 1950s when I went to listen to him play with Yusef Lateef. For me he was the premiere trombonist, the other one being George Bohanon, also from Detroit. He was one of the great trombonists at that time that was following his own route. He had this sound, this mellow sound probably and because he would put a knitted skull cap on the bell of his horn it made his sound completely different. He didn’t try to play like J.J., he played like Curtis and that’s what we liked about him. He was very high-spirited, good natured, always laughing and we always had a good time. He moved to New York before me but then we got to play together on several tours. Once we went on tour with Freddie Hubbard playing Pops’ music, along with Red Callender (b), Alvin Batiste (cl) and Alan Dawson (p). Curtis Fuller and Freddie Hubbard were tight as a dixie hat band. So, when we had to come to talk to Freddie about the music, we had to go through Curtis. Curtis was trying to protect Freddie because they were friends like that. He and I were not that tight, but we were still good friends. Curtis Fuller, Detroiter, great trombonist, and great friend.
Curtis Fuller et moi venons tous les deux de Detroit, mais nous ne nous sommes vraiment rencontrés que dans les années 1950, lorsque je suis allé l'écouter jouer avec Yusef Lateef. Pour moi, il était le meilleur tromboniste, l'autre étant George Bohanon, également de Detroit. Il était l'un des grands trombonistes de l'époque qui suivait sa propre voie. Il avait ce son, ce son doux, sans doute parce qu'il mettait un bonnet tricoté sur la cloche de son instrument. Cela rendait le son complètement différent. Il n'essayait pas de jouer comme J.J., il jouait comme Curtis, et c'est ce que nous aimions chez lui. Il était de très bonne humeur, gentil, toujours en train de rire, et nous passions toujours de bons moments. Il a déménagé à New York avant moi, mais nous avons ensuite joué ensemble sur plusieurs tournées. Une fois, nous sommes partis en tournée avec Freddie Hubbard jouer la musique de Pops, avec Red Callender (b), Alvin Batiste (cl) et Alan Dawson (p). Curtis Fuller et Freddie Hubbard étaient très proches. Lorsque nous devions parler à Freddie de la musique, il fallait passer par Curtis. Curtis essayait de protéger Freddie parce qu'ils étaient amis à ce point. Lui et moi n'étions pas si proches, mais nous étions toujours de bons amis. Curtis Fuller, Détroitien, excellent tromboniste, et grand ami. *
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DISCOGRAPHIE
Leader/coleader LP 1957. Curtis Fuller, New Trombone, Prestige 7107 (CD=OJC-077-2) LP 1957. Curtis Fuller With Red Garland, New Jazz 8277 (CD=OJC-1862-2) LP 1957. Curtis Fuller and Hampton Hawes with French Horns, Prestige 16-5 (CD=OJC 1942-2) LP 1957. Curtis Fuller, The Opener, Blue Note 1567
LP 1957. Curtis Fuller, Bone & Bari, Blue Note 1572 LP 1957. Curtis Fuller, Jazz… It’s Magic!, Curtis Fuller/Tommy Flanagan, Regent 6055 (Savoy 12209) LP 1957. Curtis Fuller, Blue Note 1583 (Art Farmer, Sonny Clark, George Tucker, Louis Hayes) LP 1958. Curtis Fuller/Hank Mobley/Lee Morgan/Billy Root, Monday Night at Birdland, Roulette 52015 (CD=Fresh Sound 631)
LP 1958. Curtis Fuller, Two Bones, Blue Note 3064 (Slide Hampton) LP 1959. Curtis Fuller, Sliding Easy, United Artists 4041 LP 1959. Curtis Fuller, Blues-ette, Savoy 12141
CD 1959. Curtis Fuller, Blues-ette, Part II, Savoy 75624 LP 1959. Curtis Fuller Jazztet With Benny Golson, Savoy 12143 LP 1959. The Curtis Fuller Sextet, Imagination, Savoy 12144 LP 1960. Images of Curtis Fuller, Savoy 12164 (CD=Savoy Jazz 50604)
LP 1960. Curtis Fuller, Boss of the Soul-Stream Trombone, Warwick 2038 (CD=Fresh Sound 1609) LP 1960. Curtis Fuller/Freddie Hubbard/Yusef Lateef, Gettin’ It Together, TCB 1001
LP 1961. The Magnificent Trombone of Curtis Fuller, Epic 16013 (CD=Epic 5045) LP 1961. Curtis Fuller and the Jazz Ambassadors, Jazz Conference Abroad, Smash 67034 (= LP Trip 5580) LP 1961. Curtis Fuller! Soul Trombone: The Jazz Clan, Impulse! AS-13 LP 1962. Curtis Fuller, Cabin in the Sky, Impulse! AS-22 LP 1971. Curtis Fuller, Crankin’, Mainstream 333
LP 1972. Curtis Fuller, Smokin’, Mainstream 370 LP 1978. Curtis Fuller, Four on the Outside, Timeless SJP 124 (CD=Bellaphon 124) LP 1978. Curtis Fuller, Fire and Filigree, BeeHive 7007
LP 1979. Kai Winding and Curtis Fuller, Giant Bones ’80’, Sonet 834
LP 1982. Curtis Fuller Meets Roma Jazz Trio, Timeless SJP 204CD 1996. Curtis Fuller/Paul Jeffrey Sextet, Together in Monaco, Amosaya 2531 CD 2002. Kai Winding/Curtis Fuller, Bone Appétit, Black & Blue 955.2 CD 2002. Curtis Fuller in New Orleans, Progressive 7178
CD 2003. Curtis Fuller With Brad Goode, Up Jumped Spring, Delmark 550
CD 2003. Curtis Fuller, Keep It Simple, Savant 2062 CD 2010. Curtis Fuller, I Will Tell Her, Capri Records 74100-2
CD 2010. Curtis Fuller, The Story of Cathy & Me, Challenge 73309 CD 2011. Curtis Fuller & the Peter Beets Quartet, Live at Amersfoort Jazz Festival, Maxanter Records 75974
CD 2011. Curtis Fuller, Down Home, Capri Records 74116
Coffrets/intégrales CD 1957-59. The Complete Blue Note/United Artists Curtis Fuller Sessions, Mosaic 3-166 CD 1959-60. Curtis Fuller: The Complete Savoy Recordings, Lonehill Jazz 10348-3
Sideman/collectifs LP 1956. Jazz in Transition, Transition 30 (LP Paul Chambers-John Coltrane, High Step, Blue Note LA 451-H2 (= CD Paul Chambers, Chamber’s Music, Fresh Sound 610) LP 1957. Yusef Lateef, Morning, Savoy 2205 (=Jazz for Thinkers+Jazz Moods+Stable Mates) LP 1957. Yusef Lateef, Before Dawn, Verve 8217
LP 1957. Cliff Jordan, Blue Note 1565
LP 1957. Sonny Clark, Dial ’S’ For Sonny, Blue Note 1570 (=CD 8 75338 2) LP 1957. Bud Powell, The Amazing Bud Powell, Vol. 3-Bud!, Blue Note 1571
LP 1957. Lee Morgan, City Lights, Blue Note 1575 (=CD Blue Note 3 62676 2)
LP 1957. Jackie McLean, Makin’ the Changes, New Jazz 8231 LP 1957. Sonny Clark, Sonny’s Crib, Blue Note 1576
LP 1957. John Coltrane, Blue Train, Blue Note 1577
CD 1957. Benny Golson and His Orchestra, Walkin’, Fresh Sound 302 LP 1958. John Coltrane-Wilbur Harden, Dial Africa, Savoy 1110 LP 1958. Lou Donaldson, Lou Takes Off, Blue Note 1591
LP 1958. Kenny Dorham, This is the Moment! Sings and Plays, Riverside 275 (= CD OJC 812-2)
LP 1958. Abbey Lincoln, It’s Magic, Riverside 277
LP 1959. Philly Joe Jones Big Band, Drums Around The World, Riverside 302 (= CD OJC 1792-2)
LP 1959. Machito and His Afro-Cuban Jazz Ensemble, With Flute to Boot, Roulette 52026 CD 1959. Gil Evans Orchestra Feat. Johnny Coles, Great Jazz Standards, Pacific Jazz 7 46856 2
LP 1959. The Frank Wess Septet, Opus de Blues, Savoy 12142
LP 1959. Benny Golson, Gone With Golson, New Jazz 8235 LP 1959. Benny Golson, Groovin’ With Golson, New Jazz 8220/Prestige 5545 (=CD OJC 226-2)
LP 1959. Blue Mitchell, Blue Soul, Riverside 309
CD 1959. Bob Brookmeyer, Portrait of the Artist, Fresh Sound 568 LP 1959. Jimmy Smith, The Sermon, Blue Note 4011
LP 1960. Paul Chambers, 1st Bassman, Vee Jay 3012
LP 1960. Gigi Gryce, Sayin’ Somethin’!, New Jazz 8230 CD 1960. The Art Farmer/Benny Golson Jazztet Feat. Curtis Fuller, Back to the City, Contemporary/OJC-842-2
LP 1960. Yusef Lateef, The Centaur and the Phoenix, Riverside 9337
LP 1960. Ahmed Abdul Malik, East Meets West, RCA 2015 LP 1960. The Dave Bailey Sextet, One Foot in the Gutter: A Treasury of Soul, Epic 17008 CD 1960. Pat Thomas/Barbara Long, Jazz Patterns+Soul, Fresh Sound Records V114 LP 1961. Phil Woods, Rights of Swing, Candid 8016 CD 1961. Jazz No Municipal, American Jazz Festival Tour 1961, Imagem 1010 (tournée avec Coleman Hawkins) LP 1961. Quincy Jones and His Orchestra, The Quintessence, Impulse! AS-11
LP 1961. Benny Golson, Take a Number From 1 to 10, Argo 681 LP 1961-64. Art Blakey, Pisces, Blue Note GXF 3060 LP 1961. Kenny Dorham, Osmosis, Black Lion 760146 LP 1961. !!!!!Impulse!!!!!Art Blakey!!!!!the Jazz Messengers!!!!!, Impulse! AS-7
LP 1961. Art Blakey & the Jazz Messengers, Mosaic, Blue Note 4090 LP 1961. Art Blakey & the Jazz Messengers, Buhaina’s Delight, Blue Note 4104 CD 1961. Billy Eckstine & Quincy Jones, At Basin Street East, EmArcy 832 592-2 LP 1961. Quincy Jones and His Orchestra, Live at Newport ’61, Mercury 60653
LP 1961. Kenny Dorham, Hot Stuff From Brazil, West Wind 015 LP 1962. Benny Golson, Just Jazz!, Audio Fidelity 2150 CD 1962. Art Blakey & the Jazz Messengers, Three Blind Mice, Vol. 1 Blue Note 7 84451 2 CD 1962. Art Blakey & the Jazz Messengers, Three Blind Mice, Vol. 2 Blue Note 7 84452 2
LP 1962. Art Blakey and the Afro-Drum Ensemble, The African Beat, Blue Note 4097 LP 1962. Art Blakey Jazz Messengers, Caravan, Riverside 438 LP 1963. Freddie Hubbard, The Artistry of Freddie Hubbard, Impulse! AS-27 LP 1963. Art Blakey's Jazz Messengers at Birdland, Ugetsu, Riverside 464
LP 1963. Art Blakey and the Jazz Messengers, Golden Boy, Colpix 478 LP 1964. Philly Joe Jones & Elvin Jones, Together!, Atlantic 1428 (CD=Atlantic 80784-2) CD 1964. Jimmy Heath, Nice People, Riverside/OJC-6006-2 LP 1964. Art Blakey & the Jazz Messengers, Free For All, Blue Note 4170
LP 1964. Art Blakey and the Jazz Messengers, Kyoto, Riverside 493 (=CD OJC 145-2) CD 1964. Art Blakey & the Jazz Messengers, Indestructible, Blue Note 7 46429 2 LP 1964. Lee Morgan, Tom Cat, Blue Note 1058 (= CD Blue Note 7 84446 2) LP 1964. Art Blakey & Jazz Messengers, ’S Make It, Limelight 82001
LP 1964. Stanley Turrentine, In Memory of, Blue Note LT-1037 LP 1964. Buddy DeFranco, Blues Bag, Vee-Jay Records 2506 LP 1965. Donald Byrd-Kenny Burrell, Body & Soul, Status 8317 LP 1965. Hank Mobley, A Caddy for Daddy, Blue Note 4230
LP 1966. Joe Henderson, Mode for Joe, Blue Note 4227 LP 1967. Wayne Shorter, Schizophrenia, Blue Note 84297 LP 1968. Houston Person, Blue Odyssey, Prestige 7566 CD 1968. Dizzy Gillepsie, In Milan 1968, Hobby & Work Italiana 005
LP 1969. The Dizzy Gillespie Reunion Big Band, 20th and 30th Anniversary, MPS 15207 LP 1969. Herbie Mann, Afro Jazziac Featuring Herbie Mann, Jazz Non Stop/Vogue 105 LP 1970. Gary McFarland, Today, Skye Records 14 LP 1970. Stanley Cowell/Charles Tolliver/Cecil McBee/Jimmy Hopps & Big Band, Music Inc., Strata-East 1971
LP 1971. Joe Henderson, In Pursuit of Blackness, Milestone 9034 LP 1972. Mike Longo, The Awakening, Mainstream Records 357 (=CD P-Vine 357) CD 1973. Jimmy Heath, Love and Understanding, Xanadu 1231 LP 1973. Albert Heath, Kwanza, Muse 5031 (=CD Oops!, Xanadu 5015)
CD 1974. Jimmy Heath, The Time and the Place, Landmark 1538-2
LP 1975. Stanley Turrentine, The Sugar Man, CTI 3007 LP 1975. Count Basie, Basie Big Band, Pablo 2306-756 CD 1975. Count Basie Big Band, Fun Time, Pablo 2310-945-2
LP 1976. Count Basie and his Orchestra, I Told You So, Pablo 2310.767 LP 1977. Count Basie And His Orchestra, Prime Time, Pablo 2310-797 LP 1977. Art Blakey and the Jazz Messengers, In My Prime Vol.1, Timeless SJP 114 LP 1978. Art Blakey and the Jazz Messengers, In My Prime Vol.2, Timeless SJP 118
CD 1978. Bill Evans Trio & Guests, Live in Nice 1978, Jazz Lips 778 LP 1978. Robert Watson, All Because of You, Roulette 5010 LP 1978. Walter Bishop, Jr., Cubicle, Muse 5151 LP 1979. Woody Shaw, Woody III, Columbia 35977 (= CD Wounded Bird Records 5977)
LP 1979. Dexter Gordon, Great Encounters, Columbia 35978 (= CD Columbia 471876 2) CD 1979. Slide Hampton, World of Trombones, 1201 Music 9015-2 LP 1979. Mickey Tucker, Theme For a Woogie-Boogie, Denon YX 7804 LP 1979. Cecil Payne, Bright Moments, Spotlite 21
LP 1979. Lionel Hampton & His Geants of Jazz, Hamp in Harlem, Timeless SJP 133 LP 1979. Cedar Walton/Curtis Fuller/Bob Berg/Sam Jones/Billy Higgins, Eastern Rebellion 3, Timeless SJP 143
LP 1980. Woody Shaw, For Sure! Columbia 36383 LP 1980. Lionel Hampton, Live in Europe, Elite Special 91 632 LP 1980. Benny Golson Featuring Curtis Fuller, California Message, Jugoton 66217/Baystate 8013 LP 1980. Benny Golson Quintet Featuring Curtis Fuller, One More Mem’ry, Timeless SJP 180 LP 1980. Lionel Hampton and His Big Band, ‘Outrageous’, Timeless SJP 163 LP 1981. Dizzy Gillespie Quintet, Jazzbühne Berlin ’81 Vol.13, Repertoire 4913
CD 1982. The Jazztet, Voices All, Eastworld 38-3020 LP 1982. The Timeless All Stars, It’s Timeless, Timeless 178 CD 1982. Timeless Allstars, At Onkel Pö's Carnegie Hall, Hamburg 1982, NDR Info/Jazzline PÖ N77063 LP 1983. Timeless All Stars, Timeless Heart, Timeless SJP 182
LP 1983. Art Farmer & Tommy Flanagan’s Super Jazz Trio, Stablemates, Jazz Ball Records 879 CD 1983. The Jazztet, Moment to Moment, Soul Note 121066-2 LP 1983. The New Jazztet, Nostalgia, Baystate 8089 LP 1983. Cedar Walton/Curtis Fuller/Bob Berg/Alfredo Chocolate Armenteros/David Williams/Billy Higgins, Eastern Rebellion 4, Timeless SJP 184
LP 1985. Cedar Walton Quintet Live, Cedar’s Blues, Red Records 179 LP 1985. One Night With Blue Note Preserved, Blue Note 85117 (coffret 4 disques) CD 1986. The Timeless All Stars, Essence, Delos 4006 CD 1987. The Satchmo Legacy Band, Salute to Pops, Vol. 1, Soul Note 121116-1
CD 1987. The Satchmo Legacy Band, Salute to Pops, Vol. 2, Soul Note 121166-2 LP 1987. Paris Reunion Band, Hot Licks, Sonet 1002 LP 1988. Paris Reunion Band, Jazz Bühne Berlin ’88, AMIGA 8 56 418 CD 1989. Paris Reunion Band, We Remember Klook Live at the Moonwalker, Sonet 1030 CD 1991. Johnny Griffin, The Cat, Antilles 422-848 421-2 CD 1991. Benny Golson, Domingo, Dreyfus Jazz 191 132-2 CD 1992. Benny Golson, I Remember Miles, Alfa Jazz 277/Evidence 22141-2/ CD 1993. Larry Willis Sextet, A Tribute to Someone, AudioQuest 1022 CD 1998. The Jazz Messengers, The Legacy of Art Blakey-Live at the Iridium, Telarc 83407 CD 1999. Benny Golson, One Day, Forever, Arkadia Jazz 70744 CD 2003. Joe Farnsworth, It’s Prime Time, Avatar 38842 CD 2004. David Fathead Newman, Song for the New Man, HighNote 7120 CD 2006. Joe Farnsworth, Drumspeak, Commodore 331 CD 2006. Benny Golson, The Many Moods of Benny Golson, Arkadia 70745 CD 2007. David Fathead Newman, Diamondhead, HighNote 757179
DVD
1963. Art Blakey's Jazz Messengers Live in San Remo 1963 Impro-Jazz 531
1985. One Night With Blue Note dirigé par John Charles Jopson EMI Distribution 2005. Paris Reunion Band
Paris Reunion Band in Stuttgart Kultur D4006
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VIDEOGRAPHIE par Hélène Sportis
Curtis Fuller, Billy Higgins, Harold Land, Bobby Hutcherson, Buster Williams, Cedar Walton Timeless All Stars Live at Subway Club in Cologne, 11 mars 1986, image extraite de YouTube (cliquer sur l'image)
Chaînes YouTube de Curtis Fuller
1956. Curtis Fuller, Pepper Adams (bar), John Coltrane (ts), Roland Alexander (p), Paul Chambers (b), Philly Joe Jones (dm), «Trane's Strain», album Jazz in Transition, Transition Records, Boston-Cambridge, MA, 20 avril
1957. Curtis Fuller, Sonny Red (as), Red Garland (p), Paul Chambers (b), Louis Hayes (dm), album Curtis Fuller With Red Garland, New Jazz/Prestige, Rudy Van Gelder Studio, Hackensack, NJ, 14 mai
1957. Curtis Fuller, Hank Mobley (ts), Bobby Timmons (p), Paul Chambers (b), Art Taylor (dm), «Soon», album The Opener, Blue Note, Rudy Van Gelder Studio, Hackensack, NJ, 16 juin
1957. Curtis Fuller, Tate Houston (bar), Sonny Clark (p), Paul Chambers (b), Art Taylor (dm), «Algonquin», album Bone & Bari, Blue Note, 4 août
1959. Curtis Fuller, Benny Golson (ts), Tommy Flanagan (p), Jimmy Garrison (b), Al Harewood (dm), «Five Spot After Dark», album Blues-ette, Savoy, Rudy Van Gelder Studios, New York, NYC, 21 mai
1959. Album The Curtis Fuller Jazztet with Benny Golson (ts), Lee Morgan (tp), Wynton Kelly (p), Paul Chambers (b), Charlie Persip (dm), Savoy, Rudy Van Gelder Studio, Englewood Cliffs, NJ, 25 août
1959. Curtis Fuller, Benny Golson (ts), Thad Jones (tp), McCoy Tyner (p), Jimmy Garrison (b), Dave Bailey (dm), album Imagination, Savoy, Rudy Van Gelder Studio, Englewood Cliffs, NJ, 17 décembre
1960. Curtis Fuller compositeur, «Accident», «Darryl'S Minor», «Be Back Ta-Reckla», «Judyful», Yusef Lateef (ts,fl), Wilbur Harden/Lee Morgan (tp), McCoy Tyner (p), Jimmy Garrison/Milt Hinton (b), Clifford Jarvis/Bobby Donaldson (dm), album Images of Curtis Fuller, New York, NY, 6-7 juin
1961. Curtis Fuller, Freddie Hubbard (tp), Jimmy Heath (ts), Cedar Walton (p), Jymie Merritt (b), Jimmy Cobb-Granville T.Hogan (dm), «The Clan», «Dear Old Stockholm», album Soul Trombone and the Clan, Impulse!, Capitol Studios, New York, NYC, 16-17 novembre
1961. Curtis Fuller, Zoot Sims (ts), Tommy Flanagan (p), Jymie Merritt (b), Dave Bailey (dm), «Besame Mucho», «Autumn Leaves», «One Note Samba», album South American Cookin', Epic, 23 août
1960. Curtis Fuller, Yusef Lateef (fl,ts), Freddie Hubbard (tp), Walter Bishop, Jr. (p), Buddy Catlett (b), Stu Martin (dm), «Flutie», «But Beautiful», «If I Were a Bell», album Boss of the Soul-Stream Trombone, Warwick, New York, NYC, décembre
1963. Curtis Fuller, Art Blakey’s Jazz Messengers, Freddie Hubbard (tp),Wayne Shorter (ts), Cedar Walton (p), Reggie Workman (b), 8e Festival Internazional du Jazz de San Remo, Italie, 23 mars (existe aussi en DVD)
1963. Curtis Fuller, Art Blakey’s Jazz Messengers, Freddie Hubbard (tp),Wayne Shorter (ts), Cedar Walton (p), Reggie Workman (b), Olympia, Paris
1964. Curtis Fuller (comp), Art Blakey, Wayne Shorter (ts), Lee Morgan (tp), Cedar Walton (p), Reggie Workman (b), «Sortie», album Art Blakey & the Jazz Messengers-Indestuctible, Blue Note, 15 mai (pour ce titre mais aussi 24 avril), Rudy Van Gelder Studio, Englewood Cliffs, NJ
1971. Curtis Fuller, Bill Hardman (tp), Ray Moros (ts), George Cable (p), Bill Washer (g), Stanley Clarke (b), Lenny White (dm,perc), album Crankin', Red Lion/Mainstream Records, 27-28 juillet
1981. Curtis Fuller Quartet Live at the Smithsonian Institute, Washington DC, Cedar Walton (p), Walter Booker (b), Jimmy Cobb (dm), 4 avril, audio
1981. Curtis Fuller, Benny Golson (ts), Bill Mays (p), Bob Magnusson (b), Roy McCurdy (dm), album Benny Golson Quintet Featuring Curtis Fuller-One More Mem'ry, Baystate, A & M Studios, Los Angeles, CA, 19-20 août
1982. Curtis Fuller, Art Blakey and his All Star Jazz Messengers, Benny Golson (ts), Wynton Marsalis (tp), Terence Blanchard (tp), Johnny O’Neal (p,voc), Lonnie Plaxico (b), «Blues March», Tokyo, 22 juin
1982. Curtis Fuller, Jazztet Reunion Art Farmer (flh,tp), Benny Golson (ts), Mickey Tucker (p), Albert Tootie Heath (dm), Rufus Reid (b), live au North Sea Jazz Festival, Carroussel Hall du Congresgebouw, La Haye, Hollande, prod. AvroTV, 18 juillet
1983. Eastern Rebellion, Cedar Walton (p), Bob Berg (ts), David Williams (b), Billy Higgins (dm), Teatro Rossini, Civitanova, Marche, Italie, RAI, 4 mai
1985. Curtis Fuller, Art Blakey, Freddie Hubbard (tp), Johnny Griffin (ts), Walter Davis Jr.(p), Reggie Workman (b), «Moanin'», Live at the Town Hall, New York City, NYC, One Night With Blue Note, 22 février
1986. Curtis Fuller, Dizzy Gillespie & Timeless All Stars, Harold Land (ts), Bobby Hutcherson (vib), Cedar Walton (p), Buster Williams (b), Billy Higgins (dm), Live in Hamburg, Allemagne, alphaNDR, 9 mars
1986. Curtis Fuller, Timeless All Stars, Harold Land (ts), Bobby Hutcherson (vib), Cedar Walton (p), Buster Williams (b), Billy Higgins (dm), Live at the Subway jazzclub, Cologne, Allemagne, J3+, 11 mars
2002. Curtis Fuller (comp), Javon Jackson (ts), Maurice Brown (tp), Peter Martin (p), Bill Huntington (b), Jason Marsalis (dm), «Good Bait», album Curtis Fuller in New Orleans, Progressive Records, 25 avril
2003. Curtis Fuller (comp), Javon Jackson (ts), Doug Carn (p), Rodney Jordan (b), Fritz Wise (dm), «A la mode», «Arabia», album Keep It Simple, Savant Records, Rocky Mountain Studios, Hilton Head, SC, 28-29 septembre 2003
2004. Curtis Fuller, interview, The Leigh Kamman Legacy Project, novembre
2005. Curtis Fuller/Andre Hayward/Delfeayo Marsalis/Fred Wesley (p, b, dm, non identifiés), Jazz Festival Trombone Summit, Ritz Theatre, 10 avril
2010. Curtis Fuller, Charles Davis (ts), Mike Ledonne (p), John Webber (b), Joe Farnsworth (lead,dm), Duc des Lombards, Paris 27 juillet
2013. Curtis Fuller, Joshua Bruneau (tp), Ralph Reichert (ts), Rob Bargad (p), Milan Nikolic (b), Joris Dudli (dm), «Minor's Holiday», Moods jazzclub, Zürich, Suisse, 12 février
2017. Curtis Fuller et Benny Golson, conversations * |
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