Henry Grimes
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17 avril 2020
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3 novembre 1935, Philadelphie, PA - 17 avril 2020, New York, NY
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© Jazz Hot 2020
Henry Grimes, Rochester Auditorium, Rochester, NY 1958 with Sonny Rollins Trio1958 © Paul Hoeffler/CTSIMAGES. Used with permission
Henry Alonzo Grimes avait alimenté en 2003 la mythologie du jazz. Evaporé de la surface du monde du jazz pendant près de 35 ans, à la fin des années 1960, alors qu’il était devenu un musicien de premier plan du jazz, du free jazz en particulier, possédant une solide discographie, on a dû à un travailleur social et amateur de jazz, Marshall Marrotte, la redécouverte d’un artiste englouti dans un monde parallèle, entre errance, difficultés de la vie et poésie, à Los Angeles. Une histoire très américaine, et qui se terminait par un happy end car depuis cette date, Henry Grimes était redevenu ce qu’il n’avait jamais cessé d’être au fond de lui, un artiste de jazz de premier plan. Henry Grimes avait accordé une interview à Jazz Hot (n°607, février 2004) consacrant ce retour… Malheureusement, l’épisode actuel de scandale sanitaire en pays riches, particulièrement accentué à New York, sur fond d’épidémie du coronavirus, a eu raison de cette résurrection. De l’âge de Jazz Hot (1935), ce natif de Philadelphie est décédé au Northern Manhattan Rehabilitation and Nursing Center, à Harlem: encore un enfant de Philadelphie qui quitte «le monde des vivants» en ce début d’année 2020, avec Jimmy Heath, McCoy Tyner, Jymie Merritt, Wallace Roney…
On ne répètera pas ici ce que cette ville, «Philly», a eu de déterminant pour le jazz, notamment dans l’après Seconde Guerre, on vient de vous le raconter pour Jimmy Heath, McCoy Tyner, et en de nombreuses occasions auparavant ( Jazz Hot n°658). Henry Grimes est né dans une famille particulièrement tournée vers la musique: sa mère, Georgia Elzie, est pianiste, et son père, Leon James, Sr., dont la famille est originaire de Floride, est trompettiste. Ils jouent de la musique religieuse mais, face aux nécessités de la vie, le père travaille dans la restauration et la mère dans l’entretien. Dans la maison, la musique est reine grâce aux disques et autour du piano familial. La sœur, Yvonne, possède un magnétophone, et enregistre tout ce qu’elle peut: Billie Holiday, Charlie Parker, Dizzy Gillespie, Clifford Brown et même Django Reinhardt à qui Henry dédiera une composition plus tard. Henry a un frère jumeau, Leon, qui joue de la clarinette et du ténor depuis son plus jeune âge, et qui est, aux dires des témoins (Archie Shepp entre autres), un excellent instrumentiste, proche de l’expression de John Coltrane, un autre résident de Philadelphie. Leon disparut du jazz et de la vie d’Henry à 19 ans, en 1955, pour ne plus y reparaître (la disparition est une fatalité familiale). Henry a d’abord étudié le violon et le tuba, avant d’opter pour la contrebasse, sans renoncer au violon qu’il a réutilisé dans sa deuxième carrière après 2003.
Diplômé de la Jules E. Mastbaum Area Vocational Technical School dans le quartier de Kensington à Philadelphie (1949 à 1952), une école qui a compté parmi ses élèves Lee Morgan, Archie Shepp, Ted Curson, Henry Grimes a poursuivi ses études à la Juilliard School de New York, pendant un an (1953) avec Frederick Zimmermann, bassiste au New York Philharmonic comme professeur. Il interrompt ses études en l’absence de département jazz, et il entame directement sa carrière de musicien contrebassiste auprès d’Arnett Cobb et Willis Jackson, deux gros sons du ténor. En 1957, on le retrouve auprès d’Anita O’Day, Shafi Hadi (Debut Rarities, vol. 3, 1957); Gerry Mulligan (The Gerry Mulligan Songbook, World Pacific, 1957); Gerry Mulligan et Chet Baker (Reunion, World Pacific, 1957); Annie Ross (Annie Ross Sings a Song with Mulligan!, World Pacific, 1957); Lee Konitz (Tranquility, Verve, 1957); Il prend part à quelques essais avec deux bassistes dans le groupe de Charles Mingus, puis au sein du trio de Sonny Rollins (1958-59, Brass & Trio, Verve et Sonny Rollins Trio, Dragon, 1959). Pour le Festival de Newport en 1958, il accompagne Thelonious Monk, mais aussi lors du même festival avec six groupes différents, ceux de Lee Konitz, Gerry Mulligan, Tony Scott, Sonny Rollins et… Benny Goodman! Par la suite, il joue avec Billy Taylor (Uptown et Warming Up!, Riverside, 1960), Shirley Scott (Shirley Scott Plays Horace Silver, Prestige), Sonny Rollins à nouveau (Sonny Meets Hawk! et Our Man in Jazz, RCA, 1963).
Henry Grimes s’oriente alors vers «l’avant-garde» et le free jazz de l’époque: Cecil Taylor, Don Cherry, Steve Lacy, Perry Robinson, Archie Shepp, Pharoah Sanders, Frank Wright… Il enregistre avec McCoy Tyner (Reaching Four, Impulse!, 1962). De 1964 à 1966, il collabore plus étroitement avec Albert Ayler revenu d’Europe (Spirits, Debut, 1964; Swing Low Sweet Spiritual, Osmosis, 1965; Spirits Rejoice, ESP, 1965; Live in Greenwich Village Sessions, Impulse!). Chez Albert Ayler, Henry Grimes retrouve à la fois les enseignements de son enfance auprès de parents religieux, ceux de John Coltrane si importants pour Albert Ayler, et la communauté de Philadelphie, et une mission de libération, d’ordre mystique. Son parcours ultérieur, de recherche spirituelle, de poésie et de disparition, a certainement beaucoup à voir avec ses préoccupations. En 2002, il n’avait d’ailleurs pas conscience qu’Albert Ayler avait tragiquement disparu en 1970.
Dans toute la première époque de sa carrière, Henry Grimes, à côté d’une discographie relevée en sideman, n’a enregistré qu’un disque en leader, pour le label avant-gardiste ESP, The Call, en 1965, avec Perry Robinson (cl) et Tom Price (dm).
Dans ce début des années 1960, Henry Grimes est également investi dans le combat pour les Droits civiques, comme beaucoup plus de musiciens de jazz qu’on ne le pense, participant notamment à un concert de soutien pour le Congress of Racial Equality (CORE) au Five Spot le 27 octobre 1963 (Bobby Hutcherson, Ron Carter, Freddie Redd, Joe Chambers, Booker Ervin sont aussi présents ce jour là), mais aussi en d’autres occasions avec Amiri Baraka et dans le loft de Babatunde Olatunji où il a rencontré Cecil Taylor précédemment. Avec Cecil Taylor, il collabore de 1961 à 1966 ( Into the Hot, Impulse!, album sous le nom de Gil Evans, Conquistador! et Unit Structures, Blue Note). Il côtoie dans les groupes du pianiste Andrew Cyrille, Jimmy Lyons, Alan Silva, Sunny Murray, mais également Bill Barron (ts), le frère de Kenny, un autre enfant de Philadelphie. Toujours en 1965-66, s’amorce une collaboration avec Don Cherry, ce qui lui fait croiser la route de Gato Barbieri, Ed Blackwell. Il participle à trois disques chez Blue Note, Complete Communion, Symphony for Improvisers et Where Is Brooklyn. C’est encore en 1965 qu’il ajoute à son hyperactivité les retrouvailles avec Archie Shepp, pour plusieurs albums (Further Fire Music et On This Night, Impulse!) et un premier enregistrement avec Pharoah Sanders, toujours chez Impulse! (Tauhid, Impulse! 1967), le maintient dans un univers familier, celui de John Coltrane, l’aîné de Philadelphie.
Comme on le voit, l’activité est intense, même si les retombées en terme de revenu sont faibles, et pas parce que la musique est très spéciale pour un public pas forcément en état de comprendre les recherches de ce courant musical. Car les amateurs de jazz sont encore curieux de nouveautés –voire abusivement, comme un effet de mode–, et cela va d’ailleurs donner matière à de nombreux malentendus (au sens premier), y compris parmi les adeptes de la new thing. Dans les musiques –très diverses, bien que jazz– des Cecil Taylor, Albert Ayler, Henry Grimes, Ornette Coleman, John Coltrane, Archie Shepp, etc., se mêlent toutes les complexités d’une société américaine conflictuelle, afro-américaine en particulier (religieuses, politiques, esthétiques, sociales), et ces réalités sont loin des préoccupations des Européens qui interprètent cette musique comme une révolution, une page blanche quand, dans la réalité, la musique d'Ayler, Grimes et autres est profondément liée au contexte américain, à la religiosité et aux racines afro-américaines comme à la situation de ségrégation raciale et sociale des Etats-Unis. Dans un moment où le jazz est en perte de notoriété et les musiciens en perte de revenus sur la Côte Est face à la musique commerciale de consommation de masse (la musique de variété, le rock, la pop) qui envahit tout et même l'esthétique du jazz (le jazz rock, l’évolution de Miles Davis, la musique improvisée européenne), la recherche sans concession à l’esprit commercial du temps et même aux cadres habituels du jazz pour les amateurs euro-américains ou européens, est perçu comme une rupture, malgré l’enracinement de John Coltrane –sa popularité est internationale, il vend bien ses disques– qui parraine de fait et légitime tous les nouveaux courants, et malgré le soutien de labels indépendants (impulse!, Blue Note) qui vont rapidement être rachetés dans cette fin des années 1960.
Henry Grimes, comme d'autres, vit sa première précarité relative dans le lower Est Side de New York. Certains musiciens, comme Paul Chambers, Albert Ayler, laissent leur peau dans ce premier grand trou d’air d’après guerre pour le jazz. Henry Grimes a choisi une autre voix, l'exil intérieur, le départ de New York, comme d’autres l'exil tout court. Beaucoup sont venus en Europe à ce moment, en France et à Paris notamment, et beaucoup y sont restés (Archie Shepp, l'Art Ensemble of Chicago, Bobby Few…). Sonny Rollins met de la distance, visitant d'abord la Jamaïque, puis effectuant un long séjour en Inde de 1969 à 1971. Monk rentre dans le silence en 1972 d’où il ne ressortira pas, et Miles Davis, lui-même, qui a su pourtant trouver un chemin viable entre jazz et musique de consommation, se retire de la scène (1975-1980).
Le chemin d'Henry Grimes est aussi celui du silence, qui va durer jusqu'en 2003. En 1967, Henry Grimes part sur la Côte Ouest pour trouver de meilleurs contrats et un meilleur climat. C’est à l’occasion du grand voyage Est-Ouest, direction San Francisco via Vancouver pour honorer les dates d’une tournée de Jon Hendricks, dans des conditions particulières, dans la voiture de Jon, avec l’orchestre dont il fait alors partie. Jon Hendricks les ayant abandonnés rapidement pour prendre l’avion, Henry et Clarence Becton (dm), avec instruments et bagages, traversent les Etats-Unis, dans des conditions difficiles, sans papiers de voiture, sans argent et sans contrat pour franchir la frontière canadienne, Henry conduisant (mal) sans permis pour essayer d’arriver à temps à la grande frayeur de son compagnon. Après Vancouver, direction San Francisco, et la tournée prenant fin, Jon Hendricks rentre sur la Côte Est, et Henry décide de rester sur place où il joue avec Al Jarreau et Sunny Murray. En 1968, il part pour Los Angeles avec une contrebasse en piteux état qu’il vendra quelques temps après dans l’impossibilité financière de la faire réparer. C’est le début d’une longue absence de 34 ans sur laquelle Henry Grimes ne s’étend pas, qu’il définit comme une recherche de lui-même. Il connaît les problèmes de santé, la pauvreté extrême jusqu’à la faim, la rue, se satisfaisant de ne pas y mourir de froid comme dans l’Est, et travaillant dans des petits boulots les plus divers, porteur, garde, en centre social, foyer de sans logis, travaux de jour et de nuit. Il habitait sur la fin de cet épisode éprouvant dans un hôtel défraichi jusqu’à 2003 quand Marshall Marrotte le découvre. Dans toute cette période, c’est par l’écriture de textes et de poésie, non publiés, qu’il va contenter son besoin d’expression. Si les musiciens de jazz, ses proches comme Sonny Rollins, Andrew Cyrille, se souviennent du talent d’Henry Grimes et de l’homme, nul ne peut dire où il est. La découverte d’Henry Grimes viendra de la volonté d’un amateur de jazz, d’un fan d’Henry Grimes, Marshall Marrotte, travailleur social, originaire d’Athens, en Géorgie. Il se lance avec opiniâtreté à sa recherche en 2002, et va parvenir à ses fins en fin d’année 2002. La première rencontre, entre l’amateur impressionné et l’homme pauvre mais distingué («un gentleman avec un grand sens de l’humour») fut émouvante comme on peut le deviner.
La suite est plus connue et heureuse avec, depuis 2003, de très nombreux concerts avec tout ce que le jazz d’avant-garde a de survivants: Rashied Ali, Marshall Allan, Fred Anderson, Ted Curson, Andrew Cyrille, Bill Dixon, Roscoe Mitchell, Roswell Rudd, Cecil McBee (son exact contemporain) … ou de descendants David Murray, Hamid Drake, William Parker, Roy Campbell, David S. Ware, Wadada Leo Smith, Rob Brown, Dave Douglas, Evan Parker, John Zorn, Marc Ribot, Marilyn Crispell (originaire de Philadelphie)… Beaucoup donc appartiennent à la musique improvisée, une lointaine descendance du jazz avant-gardiste des années 1960, la poursuite donc d’un malentendu certain, esthétique, expressif et culturel, où les musiciens afro-américains, eux-mêmes, ne sont pas pour rien car ils y trouvent une reconnaissance impossible ailleurs et une compatibilité possible, de rencontre, même si le jazz y perd parfois de son authenticité artistique. William Parker a généreusement offert à son aîné l’une de ses contrebasses (vert olive) pour le retour sur la scène d’Henry Grimes, qui a également repris le violon. Il a été assisté dans ce parcours de bonheur par son épouse Margaret Davis Grimes, très présente, qui a communiqué pour son décès. Il avait publié depuis son retour un recueil des poésies écrites pendant son long silence de Los Angeles, intitulé Signs Along the Road, Ed. Buddy’s Knife, 2007.La vie d’Henry Grimes vous est racontée, avec beaucoup de détails et de précisions, dans le bon livre de Barbara Frenz, Music to Silence to Music: A Biography of Henry Grimes, paru aux Editions Northway Publications, Londres, www.northwaybooks.com, chroniqué en 2015 dans Jazz Hot. L’histoire d’Henry Grimes jusqu'à ce happy end aurait droit, outre ce bon livre, à un prochain film –nous n’en doutons pas– car son parcours, romantique, est de ceux qui séduisent bien au-delà du jazz, tout en confirmant la mythologie du jazz. Mais ce parcours est également et surtout symptomatique de l’histoire toute entière des Etats-Unis de l’après Seconde Guerre, et particulièrement de celle de l'Afro-Amérique, souvent une tragédie…
Le décès d’Henry Grimes, comme malheureusement ce fut le cas en ce 15 avril 2020, brisant l'élan de cette résurrection, en est une de plus. On espère seulement que le réalisateur/scénariste saura distinguer l’épidémie, prévisible et somme toute habituelle, du scandale sanitaire car cette réalité tragique est justement à l’image de ce «modèle» américain –discriminant par l'âge et pour les soins– que nous avons adopté en Europe et en France, avec les mêmes résultats désastreux, et qui a privé les amateurs d’Henry Grimes pendant 34 ans après un début de parcours respectable, pour cause de discrimination encore, et avant de l’enlever prématurément malgré son âge et une maladie de Parkinson, et définitivement cette fois, après un improbable retour. Comme d’autres avec lui en ces jours sombres, la lecture de Jazz Hot vous le confirme au quotidien, hélas! Yves Sportis photo © Paul Hoeffler/CTSIMAGES. Used with permission
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Leader/Coleader CD 1965. The Call, ESP 1026-2 CD 2003. More Call, Autoproduit CD 2004. Live at the Kerava Jazz Festival, Ayler Records 028 CD 2004. Sublime Communication, Autoproduit CD 2005. Sublime Communication 2: Live at Edgefest, Autoproduit CD 2007. Going to the Ritual, Porter Records 4005 CD 2008. Henry Grimes Solo, ILK Music 151 CD 2008. Profound Sound Trio, Opus de Life, Porter Records 4032 (Coleader Andrew Cyrille et Paul Dunmall) CD 2009. Spirit Aloft, Porter Records 4049 CD 2013. The Tone of Wonder, Uncool Edition 2
Sideman CD 1957. Shafi Hadi, Debut Rarities. Vol. 3, Debut/Original Jazz Classics 1821-2 CD 1957. Annie Ross Sings a Song With Mulligan!, World Pacific Records 9325 CD 1957. Lee Konitz, Tranquility, Verve 8281 CD 1957. Reunion: Gerry Mulligan With Chet Baker, Pacific Jazz/EMI-Manhattan Records 7 46857-2 (LP=World Pacific 1241) CD 1957. Gerry Mulligan, The Gerry Mulligan Song Book. Vol. 1, World Pacific Records 6381 CD 1957. Tony Scott & Bill Evans, A Day in New York, Fresh Sound 333-2 CD 1958. Benny Goodman and His Orchestra, Music Masters 5017-2 CD 1958. Benny Goodman and His Orchestra, Music Masters 65130-2 LP 1958. Gerry Mulligan, The Second Timex All-Star Jazz Show, Radiola 1095 CD 1958. Sonny Rollins and the Big Brass, Verve 815056-2 CD 1958. Lee Konitz, Newport Jazz Festival 1958-1959, Philology W65-2 LP 1958. Sonny Rollins, European Concerts, Bandstand 1502 CD 1959. Benny Goodman and His Orchestra, Limelight 820802-2 CD 1959. Sonny Rollins, St. Thomas. Sonny Rollins Trio. Stockholm 1959, Dragon 222 CD 1959. Sonny Rollins, Sonnymoon for Two, Moon 015-2 CD 1959. Sonny Rollins, Aix-en-Provence 1959, Royal Jazz 502 LP 1960. Billy Taylor, Uptown, Riverside 1168
LP 1960. The Billy Taylor Trio, Warming Up, Riverside 339
LP 1960. Mose Allison, I Love the Life I Live, Columbia 8385 CD 1960. Mose Allison, Sings and Plays. V-8 Ford Blues, Epic-Sony 88985346382 LP 1961. Shirley Scott Plays Horace Silver, Prestige 7240 CD 1961. Gil Evans Orchestra, Into the Hot, Impulse! 38104 (LP=Impulse! AS 9) LP 1962. The Metronomes, Something Big, Jazzland 78 CD 1962. Roy Haynes, Out of the Afternoon, Impulse! UCCU-9553 (LP=Impulse! AS-23) CD 1962. McCoy Tyner, Reaching Fourth, Impulse! 255 CD 1963. Sonny Rollins, Live in Europe, Gambit 69292 CD 1963. Sonny Rollins, Stuttgart 1963 Concert, RLR Records 88645 CD 1963. Sonny Rollins, Three in Jazz, RCA Victor 52725-2 CD 1963. Bill Barron, West Side Story Bossa Nova, Dauntless 6004
CD 1963. Steve Lacy-Roswell Rudd Quartet, Schooldays, hatOLOGY 578 LP 1963. Coleman Hawkins/Sonny Rollins, Sonny Meets Hawks!, RCA Victor 88697720092-12 CD 1964. Albert Ayler, Swing Low Swing Spiritual, DIW 314 CD 1964. Albert Ayler, Spirits, Freedom 71264 CD 1965. Sunny Murray, Sunny’s Time Now, DIW 355 CD 1965. Albert Ayler, Spirits Rejoice, ESP 1020-2 CD 1965. Don Cherry, Complete Communion, Mosaic 2-145 CD 1965. Archie Shepp, On This Night, Impulse!/GRP 125 CD 1965. John Coltrane/Archie Shepp, New Thing at Newport, Impulse!/GRP 11052 CD 1965. Frank Wright Trio, ESP 1023-2 CD 1966. Don Cherry, Symphony for Improvisors, Blue Note 724356382923 CD 1966. Don Cherry, Where Is Brooklyn?, Blue Note TYCJ-81065 (LP= Blue Note 84311) CD 1966. Cecil Taylor, Unit Structures, Blue Note 84237-2 CD 1966. Cecil Taylor, Conquistador!, Blue Note 84260-2 CD 1966. Pharoah Sanders, Tauhid, Impulse!/GRD 129 CD 1966. Albert Ayler, Live in Greenwich Village, Impulse! 22732 (LP=In Greenwich Village, Impulse! AS-9155 et LP=The Village Concert, Impulse! IA-9336) CD 2003. Dennis Gonzalez, Nile River Suite, Daagnim 9 CD 2004. William Parker, Requiem, Splasc(H) 885-2 CD 2005. Luis Perdomo, Awareness, RKM Music 1123 CD 2008. Roswell Rudd Trombone Tribe, Sunnyside 1207 CD 2012. Marc Ribot Trio Live at the Village Vanguard, Pi Recordings 153 CD 2015. Jamaaladeen Tacuma, Spark/Fire, Jam All Productions 8
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VIDEOS
1959. Sonny Rollins, Henry Grimes, Joe Harris (dm), « It Don't Mean a Thing (If it Ain't Got That Swing)», 4ème Jazz Festival de Sanremo, Italie https://www.youtube.com/watch?v=3Uqr2bz93BQ
1959. Sonny Rollins, Henry Grimes, Joe Harris (dm,9-11), Pete La Roca (dm,1-7), «Paul's Pal», «It Don't Mean A Thing (If It Ain't Got That Swing)», album St Thomas-Live in Stockholm 1959, Dragon Records et en vidéo-live https://www.youtube.com/watch?v=GyD5CG8SmwI https://www.youtube.com/watch?v=V4ZoEzNL4E8
2003. Henry Grimes, Rob Brown, William Parker, Vision Festival
2009. Profound Sound Trio, 24 novembre
2010. Henry Grimes’ 75th Birthday, Kidd Jordan, The Stone, New York City
2010. Henry Grimes, Avreeayl Ra, Ari Brown, Mars Williams, Velvet Lounge, Chicago, 4 septembre
2010. Henry Grimes, Andrew Cyrille, Zim Ngqawana, At the Stone, new york, 30 novembre
2011. Henry Grimes (vln), Jazz Show Case, Chicago, 22 mars
2011. Henry Grimes Trio, Vincent Davis, David Boykin, 9 avril, Part 1, 2, 3
2011. Marc Ribot Trio, Henry Grimes, Chad Taylor, Bishopsgate Institute, Londres, 28 octobre
2011. Henry Grimes, Paul Dunmall, Roger Turner, At Cafe Oto, 12 décembre
2012. Henry Grimes Quartet, Roberto Pettinato, Dave Burrell, Tyshawn Sorey, Somethin’ Jazz Club, 7 septembre
2012. Henry Grimes Solo, (réal. DeeDee Halleck), 3 juin
2012. Henry Grimes, Wadada Leo Smith, Vision Festival 17, Roulette, Brooklyn, 12 juin
2013. Henry Grimes, Roscoe Mitchell, Tani Tabbal, Vision Festival 18, 13 juin
2013. Henry Grimes, Bobby Few, Galerie Zürcher-Paris, 22 octobre
2014. Henry Grimes, Celebrating Cecil Tayor Parts 1, 2, 3, Painted Bride Center, Philadelphie, 8 mars
2014. Henry Grimes, Ches Smith, Matt Nelson, At the Stone, New York, 10 avril
2014. Henry Grimes, Dave Burrell, Tyshawn Sorey, At the Stone, New York, 30 juillet
2015. Henry Grimes, Charles Gayle, William Parker, Arts for Art, New York Free Jazz Summit, 1er mai
2015. Henry Grimes, The New School for Jazz and Contemporary Music
2016. Henry Grimes, Lisa Sokolov (voc), Arts for Art, New York Free Jazz Summit, 31 mars
Dates non communiquées: NC. Henry Grimes (vln), Bobby Few (p), Rasul Siddik (tp)
NC. Henry Grimes (itw), At Rooftop cine-concert series, Brandon Ross, Czech Center New York,
NC. Henry Grimes, Andrew Cyrille, Paul Dunmall,
NC. Henry Grimes plays Olive Oil
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